2 #51 13/08/2018 10h03
- Investir75
- Membre (2013)
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Bonjour Bibike,
effectivement, j’ai déjà expliqué ailleurs dans le forum mes différentes méthodes de valorisation, mais de manière disséminée il est vrai. Je vais donc tacher de détailler mes différentes méthodes en essayant d’être compréhensible pour tous.
Tout d’abord, mes différentes méthodes peuvent être classées en deux grandes familles :
- les méthodes intrinsèques : ici on regarde uniquement l’entreprise et sa capacité à générer des CF;
- les méthodes relatives : il s’agit de comparaisons avec les autres entreprises comparables.
Vous l’aurez compris, les valorisations par les dividendes et les CF rentrent dans la famille des méthodes intrinsèques, alors que les valorisation par le PER, l’EBIT et l’EBITDA sont des méthodes relatives.
1/ Valorisation par les dividendes :
Les dividendes sont les CF directement attribués aux actionnaires. Ici, la méthode nous donne directement la valeur des CP. Il existe deux possibilités :
1.1. Sociétés à maturité qui versent la quasi-totalité de leurs bénéfices aux actionnaires
Sur ce profil de société, le montant du dividende par action (DPA) est constant. J’applique la formule DPA/taux d’actualisation
1.2. Sociétés en croissance
Cette catégorie regroupe la grande majorité des entreprises. Dans ce cas, j’utilise la formule de Gordon-Shapiro :
(DPA n+1)/(taux d’actualisation-taux de croissance du dividende à l’infini)
Par simplification, je prend comme taux d’actualisation le WACC et comme taux de croissance des dividendes à perpétuité le taux de croissance à l’infini de la société.
Le WACC et le taux de croissance à l’infini sont généralement fournis dans les documents de référence et/ou rapport annuel des sociétés.
2/ Valorisation par les CF (flux de trésorerie disponible)
Cette valorisation nous donne la valeur de l’actif économique, auquel il faut retrancher les dettes pour obtenir la valeur des CP.
J’utilise la formule suivante :
((Rex - IS (calculé sur le Rex) + dotation aux amortissements - investissements nets - variation du BFR)/(WACC - taux de croissance des CF à perpétuité) - dettes)/nombre d’actions
Pour le taux de croissance des CF, je prends là aussi par simplification le taux de croissance à l’infini estimé dans le document de référence.
3/ Valorisation par le PER
OK
4/ Valorisation par l’EBIT et l’EBITDA
Il s’agit, comme vous l’avez dit, d’utiliser des comparables. J’ai néanmoins adapté un petit peu mes formules de calcul.
Tout d’abord, je fait la moyenne de 3 ratios pour obtenir un ration moyen, à savoir :
- le ratio du secteur à l’année n;
- le ratio du secteur sur 5 ans;
- le ration de l’action sur 5 ans.
Si le ratio de l’action sur 5 ans est inférieur au ratio du secteur, je garde par conservatisme le ratio de l’action sur 5 ans.
Ensuite, j’utilise la formule suivante :
((EBIT*ratio)-endettement net - minoritaires réévalués + SME réévalués)/nombre d’actions.
Idem pour l’EBITDA.
5/ Calcul de la valorisation globale moyenne pondérée
Chaque valorisation est ensuite pondérée en fonction du profil de la société.
Par exemple, j’utilise un coefficient de 5% pour un rendement compris entre 0 et 2%, un coefficient de 10% pour un rendement compris entre 2% et 4%, un coefficient de 15% pour un rendement compris entre 4% et 5%, et un coefficient de 20% pour un rendement >5%.
En outre, systématiquement, je favorise la valorisation par l’EBITDA, qui est l’agrégat le plus couramment utilisé par les banques d’affaires pour valoriser une société, notamment dans le cadre d’opérations de fusions-acquisitions.
J’espère avoir été plus clair sur mes différentes méthodes. Voici un exemple de ce que çà peut donner sur Peugeot :
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