Perso, pour répondre à cette question, je réfléchis en termes de (1) styles de vie envisageables pour moi et (2) composition du patrimoine.
S’agissant des styles de vie de "rentier" que je pourrais envisager, et des patrimoines qu’ils nécessiteraient :
1) Je pourrais vivre tranquille tout seul chez moi "à l’aveyronnaise", à la campagne, avec des dépenses minimales, mais tout en vivant confortablement (sans autre sacrifice que les grands voyages). C’est la vie qu’ont menée la plupart de mes ancêtres et souvent je me dis qu’ils étaient sans doute plus libres et plus heureux que moi. Style de vie minimaliste et autonome (jardinage etc.), mais sans excès. Mon budget pour ce style de vie est 10k€ / an.
Pour cela il me faudrait un portefeuille boursier de 200k€ (j’estime qu’un total return de 5% sur le long-terme est raisonnable) + une résidence principale chez moi à la campagne (disons 200k€) + des liquidités de précaution (livrets, PEL, fonds €) de 100k€ pour faire face aux accidents de la vie, heureux ou malheureux. [En effet, rentier ou pas, on doit à mon sens toujours garder des liquidités de précaution pour faire face aux aléas de la vie, donc un patrimoine 100% boursier, dédié entièrement à la rente, ne me semble pas approprié.] Soit un patrimoine total de 500k€.
2) Je pourrais vivre seul avec un train de vie beaucoup plus confortable (RP en ville + RS à la campagne, par exemple) et sans rien sacrifier du tout, donc en faisant des voyages quand je veux (sans délirer sur les coûts, quand même). Evidemment une résidence secondaire peut apparaître comme un luxe, mais elle permet de réduire les dépenses de vacances et perso il m’est difficile d’envisager de ne pas conserver mes racines en Aveyron (je déprimerais si je ne devais vivre qu’en ville, et ma compagne déprimerait sans doute si elle ne devait vivre qu’à la campagne). La détention de logements multiples augmente les coûts fixes (charges de copropriété, impôts locaux, EDF etc.) : par exemple actuellement, avec 1 RP et 2 RS j’ai des coûts fixes de 6k€ / an, qui pourraient augmenter à 8-9k€ / an une fois que je ne les partagerai plus avec mes parents (qui ont l’usufruit de certains de ces biens). Au total j’estime mes dépenses totales, avec ce style de vie, à environ 25k€ / an. C’est en gros le niveau de mes dépenses ces dernières années (je ne suis pas encore rentier mais j’ai pas mal de dépenses de voyages en partie liées à mon expatriation pour le travail).
Pour cela, il me faudrait un portefeuille boursier de 500k€ + une résidence principale en ville (disons 200k€) + une résidence secondaire à la campagne (disons 200k€) + des liquidités de précaution de 100k€. Soit un patrimoine total de 1M€.
3) Je pourrais vivre en famille, avec compagne et enfants, de façon confortable mais pas trop dépensière (en gros comme dans le 2e style de vie, mais en famille). Evidemment les dépenses seraient bcp plus importantes : ma compagne aime les voyages, l’alimentation bio, il faudrait prévoir de grosses dépenses de santé et d’éducation etc. J’estime qu’avec des dépenses de 50k€ / an nous pourrions très bien vivre, sans sacrifices ni souci pour l’éducation de futurs enfants.
Pour cela, il me faudrait un portefeuille boursier de 1M€ + une résidence principale en ville (disons 200k€) + une résidence secondaire à la campagne (disons 200k€) + des liquidités de précaution nettement plus élevées (compagne + enfants = bcp plus d’aléas, positifs ou négatifs, que quand on vit seul), de 300k€. Soit un patrimoine total de 1,7M€ (avec l’avantage qu’on est 2 à le construire).
Afin de m’ouvrir toutes ces options, et donc d’avoir le style de vie qui me plaît à l’instant t (puis d’en changer éventuellement), il était important pour moi de construire un patrimoine suffisant pour la plus "luxueuse" de ces options. C’est désormais le cas, donc je considère que le patrimoine additionnel que je suis en train de construire servira à un train de vie plus bourgeois, et à divers projets avec ma compagne et pour ma famille.
Je pense que c’est une erreur (1) de ne raisonner qu’en termes de patrimoine boursier sans considérer le besoin de liquidité de précaution et (2) de projeter ses désirs à l’instant t sur un horizon indéterminé (en vieillissant, nos goûts peuvent évoluer).
maxlille a écrit :
En fait je réfléchissais comme ça avant, combien il faudrait pour démissionner, parce que je savais qu’en gardant mon ancien boulot j’allais directement au burnout.
Mais comme maintenant mon boulot présente un certain intérêt et ne comporte pas trop de contrainte, je réfléchis différemment. Je peux me permettre de m’investir comme je le souhaite dans mon travail (et en changer si nécessaire), sans craindre quoi que ce soit.
Plus le montant du capital net augmente (j’ai quelques années de remboursement de prêts locatifs devant moi), moins je me sens stressé. (…)
Plutôt que de me dire de combien j’ai besoin pour démissionner, je me dis combien ai-je besoin pour ne plus me soucier/stresser au travail (ce qui par ailleurs rend le travail relativement plus acceptable).
La confiance en soi, qui augmente avec le capital que l’on détient, rend tout le reste beaucoup plus tranquille.
Entièrement d’accord avec vous. Pour moi, dans l’indépendance financière (comme dans tous les domaines importants de la vie : vie professionnelle, amoureuse, familiale, spirituelle), l’important n’est pas la destination : c’est le chemin.
Peu importe à quel niveau chacun définit l’indépendance financière : l’important, c’est de prendre en main sa vie, de se confronter à des questions financières qui sont souvent perçues comme complexes et anxiogènes, de travailler pas à pas vers ses objectifs et une plus grande liberté, non seulement patrimoniale, mais surtout intellectuelle et morale. Et cela - bien plus que le rêve d’un farniente infini sur une plage - c’est la source d’une vraie sérénité et du bonheur d’être libre et de protéger les siens.
Perso, je sais déjà que je travaillerai jusqu’à ce que je n’en aie plus la force, mais de façon toujours plus libre et sans percevoir ce travail comme un joug mais plutôt comme un moyen (parmi d’autres) de me réaliser.
mafo a écrit :
Bonjour,
Une fois de plus, la question est: où allez vous vivre?
Je suis arrivé à Yaounde mardi soir et je suis allé au marché ce matin.
4,20 € le kilo de filet de boeuf, 4 € le kg de bar, 1.5 celui de maquereau. Ajoutez un kg de tomates pour 0,40 €.
Donc, comme il a déjà été dit, le capital nécessaire sapprecie en fonction du niveau des dépenses.
Mafo
Je vous conseille aussi les avocats et les mangues, excellents et à 5-10% (mon estimation) des prix européens. En ce moment je ne mange que ça ;-)