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1 #102 12/07/2019 13h21
- Neo45
- Membre (2016)
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Bonjour LoopHey,
Pour faire de la moins value boursière, il vous suffit… de vendre une ligne en moins value. Quitte à la racheter aussitôt si vous désirez la conserver en portefeuille. Ainsi, vous obtenez des moin values déductibles de vos PV.
Par contre, si la ligne remonte par la suite, alors votre PV sera d’autant plus grande que votre PV était importante.
Exemple
. Vous achetez une ligne de 10 actions à 10€ l’unité.
. Vous souhaitez obtenir une moins value afin de la déduire de vos PV. Chaque action de la ligne précédemment crée ne côté mis que 1€. Vous vendez donc la totalité, et reprenez votre position de 10 titres dans la foulée. Hors frais de courtage a valorisation de votre portefeuille n’a pas évolué. Vous avez pourtant créé une MV de 90€, que vous pourrez déduire de vos PV.
le Petit Actionnaire - Suivi de mes investissements dans les dividendes et Éducation financière.
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1 3 #103 12/07/2019 13h57
- Larbinator
- Membre (2014)
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Le vendu-acheté
La technique du vendu-acheté permet d’extérioriser des moins-values. Elle doit être pratiquée avant la dernière liquidation de décembre. Soit pour cette année, avant le mardi 24 décembre.
Soit le but est de compenser fiscalement des plus-values réalisées auparavant sur l’année.
Soit le but est de se constituer une réserve de moins-values reportables sur 10 ans en vendant et rachetant au même cours un titre qui a beaucoup baissé par rapport au prix d’achat initial.
Dans la plupart des cas, les intermédiaires financiers ne comptent les commissions que dans un sens pour ce type d’ordres liés. Contactez votre intermédiaire pour vous en assurer car ce n’est pas systématique. Dans mon cas, Boursorama ne facture qu’un courtage alors que Bourse Direct en facture deux.
L’ordre de vendu-acheté doit être passé par téléphone auprès de votre courtier. Il est en général exécuté sous 24h. Votre courtier vous mettra en relation avec sa salle de marché où les opérateurs ont l’habitude d’exécuter ce genre de demande d’optimisation fiscale, surtout au mois de décembre.
Concernant le formulaire fiscal à remplir, les pertes antérieures doivent apparaître chaque année sur l’état de suivi des moins-values reportables sur la déclaration 2041 SP (disponible sur le site impots.gouv.fr ) qui est plus facile à remplir que la 2074-CMV.
Dernière modification par Larbinator (12/07/2019 16h25)
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#104 12/07/2019 14h02
- LoopHey
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Plutôt que d’appeler son courtier, je ne peux pas le faire moi même en faisant une vente/achat ?
De toute façon, pour le moment, en phase de capitalisation uniquement en PEA, pas vraiment le besoin. Mais l’information est bonne à prendre pour le futur.
Mon interview : http://leprojetlynch.com/2020/12/loophe … -debutant/
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#105 12/07/2019 14h25
- Larbinator
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Si vous effectuez vous même la vente et le rachat vous n’êtes pas sur :
- de vendre et racheter au même prix.
- que le traitement fiscal de l’opération sera correct pour une vente et un rachat ayant eu lieu dans la même journée.
La seule chose dont vous êtes sur est que vous paierez deux fois les frais de courtage.
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#106 12/07/2019 14h30
- Trahcoh
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LoopHey,
Vous confondez pfu et prélèvement à la source. Les 30% ne sont pas prélevés par le courtier, mais lors du paiement de l’impôt sur le revenu. Ainsi, si vous faites +10 et -10, il n’y a pas de revenus, donc 0 impôt, au contraire des dividendes.
Quel taux pour le SRD svp Larbinator?
“Time is your Friend, Impulse is your Enemy.” John Bogle
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2 #107 12/07/2019 14h34
- bibike
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Bonjour Larbinator,
Certes l’intérêt à payer pour le report est modique (et encore…), 0.24% par report (ça monte vite si le temps passe…).
Mais le SRD est un hold-up, vous payez un intérêt quotidien de 0.023% soit plus de 8% d’intérêts par an !
Pour rappel, des courtiers comme Degiro, IB, Lynx proposent la marge. Nous en avons récemment parlé ici et en dessous.
Chez Degiro vous empruntez in fine à 1.25% d’intérêt annuel. Voyez la différence…
En plus le SRD est affecté à un titre en particulier et vous vous prenez un appel de marge si ce titre en question baisse, tandis qu’avec le système de marge si le titre baisse mais que vous êtes toujours dans les clous de votre enveloppe de marge vous ne payez rien, donc si vous êtes raisonnable avec votre effet de levier (comme vous l’êtes) vous ne décaissez rien d’autre que le 1.25% d’intérêts annuels ou 0.10% par mois …
Bonne "chance" sur RNO, nul doute qu’elle ne sera pas éternellement aussi décotée.
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#108 12/07/2019 16h18
- Larbinator
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Bibike, heureusement que vous m’alertez sur le taux pratiqué au SRD. Je n’imaginais pas que le successeur du Règlement Mensuel avait gardé, après la baisse des taux, des pratiques dignes des usuriers du Moyen Âge (8,7%/an).
J’ai immédiatement téléphoné au service client de Degiro pour savoir quelle marge il m’accorderaient sur ma ligne unique de 2010 Parts de Fondateurs Explosifs et Produits Chimiques, titre illiquide s’il en est.
J’attends leur réponse dans la journée.
Malheureusement, ils n’acceptent pas encore les PEA, mais il me disent que c’est susceptible de changer dans le futur.
Edit: Ils m’ont rappelé 20 minutes plus tard en disant qu’ils acceptaient le prêt sur marge sur la ligne Explosifs et Produits Chimiques (EPCP) au taux EONIA +1.25%. Cool !
Dernière modification par Larbinator (12/07/2019 16h37)
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1 #109 12/07/2019 17h01
- bibike
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Demandez à Degiro combien ils vous prêtent exactement, car EPCP est en catégorie D ce sont les titres qui offrent le moins de marge en contre-partie (mais peut-être largement suffisant pour vos besoins) cf mon message chez Neo.
Je ne sais pas si vous percevez des dividendes sur votre CTO BSD mais vérifiez cela aussi, chez Degiro (courtier aux pays-bas) vous prenez 30% de retenue à la source sur les dividendes français.
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#110 12/07/2019 17h06
- DDtee
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Larbinator a écrit :
Malheureusement, ils n’acceptent pas encore les PEA, mais il me disent que c’est susceptible de changer dans le futur.
Cela fait maintenant quelques années qu’ils répondent ainsi
Le futur c’est vague et peut-être lointain…
Par vent fort, même les pintades arrivent à voler
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2 #111 12/07/2019 18h13
- Larbinator
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Mémoire d’un spéculateur II
Je perçois chaque année environ 40 000 € brut de dividende sur ma ligne EPCP. Cela ferait un prélèvement à la source annuel de 12 000 €. Ce prélèvement supplémentaire complètement indu risque d’être difficile à se faire rembourser par le fisc français même avec un an de retard.
C’est dommage car les tarifs du courtier hollandais Degiro sont hyper-compétitifs, 4€ pour un ordre d’achat de 10 000 € de Renault, soit 0.04%. Ils étaient prêts à me prèter sur marge au taux de 1.25%+EURIBOR (= 1.25% + 0%). avec en garantie ma ligne complètement illiquide de 2000 Parts de Fondateur Explosifs et Produits Chimiques (1 800 000 € immobilisés).
J’ai aussi envisagé un mécanisme similaire, un crédit lombard chez une banque luxembourgeoise, mais dans leur grande sagesse les Luxembourgeois refusent de me prêter sur ma ligne de Parts de Fondateur Explosifs et Produits Chimiques.
Une solution que j’envisage pour m’exposer à Renault à moindre frais que le SRD, passerais peut-être par l’acquisition chez Bourse Direct d’options échéance décembre 2020, strike 50€ qui cotent dans les 7€ de premium. Je commencerai à être gagnant avec un cours de 57€ et serai mieux protégé en cas de forte baisse de l’action (en dessous de 43€) qu’avec le SRD.
Un calcul rapide des frais associés au SRD, me donne des frais annuels prohibitifs de 11,6% pour prolonger mes positions. En plus, je dois maintenir 50 000 € en cash en prévision des appels de marge au cas où l’action Renault baisse jusqu’à 42€. Ce qui peut arriver si la situation de Nissan s’aggrave, rappelons que Nissan est actuellement virtuellement en perte. Si ça descendait en dessous de 42€, je devrais rapatrier d’urgence chez Bourse Direct du cash supplémentaire pour faire face aux appels de marge.
Payer annuellement des frais et taux d’intérêt dans les 11,6% pour prolonger mes positions au SRD apparaît complètement hors de question. Le SRD digne successeur du Règlement Mensuel est finalement une vieillerie usuraire sans nom digne du Moyen-Âge financier.
Dernière modification par Larbinator (12/07/2019 19h20)
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#112 12/07/2019 20h04
- banyuls
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Par curiosité larbinator, comment avez vous pu accumuler autant de titres de Fondateurs Explosifs et Produits Chimiques qui est complètement illiquide?
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4 #113 12/07/2019 21h19
- Larbinator
- Membre (2014)
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Les Parts de Fondateurs Explosifs et Produits Chimiques (EPC Groupe)
EPC Groupe créé en 1893 par Eugène-Jean Barbier est resté un groupe familial.
Le holding de contrôle E.J. Barbier possède encore 67,45% des 168 400 actions en circulation.
"Les parts de fondateurs" étaient des avantages remis au moment de la création d’une société aux personnes qui y ont pris l’initiative. Leur émission est interdite depuis le 1er avril 1967.
Elles datent donc d’un autre temps. Beaucoup ont été retirées de la cote et échangées contre des actions. Leur principal avantage, bien qu’étant dépourvues de droit de vote est qu’elle ne sont jamais diluées en cas d’augmentation de capital. Leur principal défaut est de ne pas être éligibles au PEA.
Les Echos Investir, en 2004, a écrit :
D’un point de vue juridique, les droits qui leur sont attachés sont excessifs, car ils sont déterminés une fois pour toutes, sans possibilité d’ajustement. Ainsi, à chaque augmentation de capital réalisée par les actionnaires, les porteurs de parts conservent leurs avantages (pourcentage des bénéfices et des boni de liquidation) sans devoir fournir une quelconque contribution financière. Cet avantage revient en quelque sorte à spolier les autres actionnaires d’une partie de leurs droits. C’est pourquoi la loi de 1966 sur les sociétés a interdit l’émission de tels titres, tout en laissant subsister les titres émis avant 1er avril 1967.
Dans le cas d’EPC Groupe, le capital est composé de :
- 168 400 actions ordinaires qui ont droit aux 3/4 de l’actif, des bénéfices et des dividendes. (EXPL)
- 29 473 Parts de Fondateurs (PF) qui ont droit à 1/4 de l’actif, des bénéfices et des dividendes. (EPCP)
La valeur d’une part de fondateur par rapport à l’action est donc de : 168 400 / (29 473 x 3) = 1,9 fois
Je m’intéresse depuis plus de 20 ans au parts de fondateurs EPCP car elles décotent par rapport à l’action.
Elles devraient s’échanger à 190% du cours de l’action mais se traitent seulement à 105%.
Il y a 20 ans leur prime sur l’action était de +30%. Le fait qu’elles ne soient pas éligible au PEA a réduit la prime. Le fait que les PF soient dépourvues de droit de vote n’a aucune importance puisque de toute façon le capital est verrouillé par la holding E.J. Barbier.
Il est vrai que les PF sont illiquides mais l’action ordinaire l’est tout autant.
J’ai accumulé patiemment 2065 parts de fondateurs au fil des années, soit 7% des parts existantes.
Elles n’ont pas toujours été aussi peu liquides que maintenant.
Dernière modification par Larbinator (13/07/2019 00h22)
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#114 12/07/2019 23h01
- Larbinator
- Membre (2014)
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FunnyDjo a écrit :
Merci pour vos explications sur les parts de fondateurs. Est ce une spécificité à cette entreprise ?
Il y a aussi la PF Financière de l’Étang de Berre Méditerranée (EBPF) et l’action ordinaire (BERR).
Mais dans ce cas la PF ne verse pas de dividende, sauf dividende exceptionnel, ce qui la rends plus spéculative que l’action et probablement moins intéressante.
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11 #115 14/07/2019 00h16
- Larbinator
- Membre (2014)
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L’alpha et l’oméga de la gestion pour les nuls
L’alpha (une mesure de la performance) et le bêta (une mesure du risque)
Lorsque on investit, il serait bon, non seulement de se préoccuper de la rentabilité de son investissement mais aussi de sa volatilité.
Les indicateurs qui permettraient de comparer la performance et la volatilité d’un actif à celles d’un indice seraient l’alpha et le bêta.
Bêta est un coefficient qui permet de calculer la volatilité du prix d’un actif par rapport à son indice de référence.
Si le bêta d’une action est de 0,8 durant une certaine période, cela signifie que l’action a varié de 0,8% durant cette période alors que son indice de référence variait de 1% durant la même période. Le bêta représente donc la sensibilité du cours par rapport à l’indice boursier. Ce serait soit disant aussi un indicateur du risque.
La seule chose qui soit sure, c’est que si le marché baisse et que le bêta de l’actif est inférieur à 1, l’actif baissera probablement moins que le marché et que s’il est supérieur à 1, il aura tendance à baisser plus que le marché.
Alpha, dans sa version de base, est un indicateur de sur ou sous performance d’un fonds ou d’un actif par rapport à son indice de référence.
Si l’alpha est de +2%, cela signifie que le fonds bat son indice de 2%.
En fait, pensé par Michael C. Jensen (1968), le calcul de l’alpha , selon le modèle d’évaluation des actifs financiers (MEDAF) est beaucoup plus complexe. C’est la surperformance d’un investissement par rapport à son rendement théorique attendu. Le rendement théorique dépends lui même du taux sans risque, du bêta de l’investissement, de la prime de risque du marché et du rendement de l’indice de référence du marché.
Alpha = rendement du portefeuille - taux sans risque - bêta x (rendement de l’indice - taux sans risque)
Supposons que le rendement est de 12% après un an, le taux de rendement sans risque est de 1%, le bêta est de 1,25 et le rendement de l’indice est de 9%.
Votre calcul de l’alpha serait alors : 12 - 1 - 1,25 x (9 - 1) = 12 - 1 - 10 = +1%
Ajoutons que, selon l’hypothèse d’efficience du marché financier (EMH), le prix de tous les titres est correct en tout temps, il est donc impossible de tirer parti de prix erronés, et l’alpha est toujours égal à zéro.
Ce que l’on enseigne encore (ou plus) dans nos universités
On apprends encore dans nos universités et écoles de commerce :
- La théorie moderne du portefeuille, développée en 1952 par Harry Markowitz,
- Le modèle d’évaluation des actifs financiers (MEDAF) de Jack Treynor (1961, 1962), William F. Sharpe (1964), John Lintner (1965) et Jan Mossin (1966). Sharpe, prix nobel en 1990.
- L’hypothèse d’efficience du marché financier, due à Eugène Fama (1970), prix Nobel d’économie en 2013.
Ces trois théories sont basées sur des fondements erronés :
- Le risque des actifs se mesurerait à leur volatilité (le bêta)
- Les marchés financiers seraient efficients et refléteraient, à chaque instant la meilleure approximation de la valeur intrinsèque des actifs, compte-tenu des informations disponibles.
- Il serait impossible de battre les marchés sur le long terme (dégager plus de rendement que l’indice) sans prendre plus de risque (un bêta plus élevé) sauf à se diversifier sur des actifs décorellés.
Dans une étude de 2004, «The Capital Asset Pricing Model: Theory and Evidence» Eugène Fama et Kenneth French ont descendu proprement, par des faits établis, le MEDAF et ses applications.
Benjamin Graham (Security Analysis - 1934, The Intelligent Investor - 1949) avait enseigné :
- Que le risque sur un actif dépends fortement de sa valeur réelle par rapport au prix d’achat et donc de la marge de sécurité qu’on a sur cette valeur.
- Que «Monsieur Le Marché» est d’humeur cyclothymique et offre parfois des opportunités d’acheter à des prix délirants. («Mr Market allegory» dans The Intelligent Investor - 1949)
- Qu’il est possible pour l’analyste intelligent de battre régulièrement le marché et de surcroît en prenant moins de risque (The Superinvestors of Graham-and-Doddsville - 1984)
Mes analyses ont pour objectif de dégager sur le long terme de l’alpha à moindre risque (risque que je ne confond pas avec la volatilité, le bêta), par exemple en achetant avec un billet de 50$, des actifs qui valent 100$. Je me considère comme un disciple de Graham.
Ma performance depuis le 1er janvier 2019
Depuis le début de l’année, la performance de mon PEA est de +8% dans un marché où l’indice CAC 40 GR (dividende réinvesti) a fait +21%. J’ai donc un alpha de -13% (je considère que mon portefeuille n’est en fait pas plus risqué que le CAC 40).
Voici les performances de mes principales lignes (avec le rendement du dividende calculé sur le cours actuel) :
Plastivaloire : -30% +2% = -28%
Cofidur : -15% + 3% = -12%
Derichebourg : -14% + 4% = -10%
Moulinvest : -7% +0% = -7%
Signaux Girod : -4% + 0% = -4%
Renault : -5% +7% = +2%
Akwel : 0% +2% = +2%
Burelle : +2% + 2% = +4%
Exacompta : +23% + 2% = +25%
Et pour les CRCAM (Caisses Régionales du Crédit Agricole Mutuel):
CRAP Alpes-Provence : +15% +3% = +18%
CRLA Languedoc : +14% +3% = +17%
CRLO Loire Haute-Loire : +9% +3% = +12%
CAF Paris Ile-de-France : +17% +3% = +20%
CRSU Sud Rhône-Alpes : +16% + 3% = +19%
Je ne calcule pas le bêta de mon portefeuille et je m’en fout, puisque la volatilité ne représente pas à mes yeux une mesure du risque de l’investissement, mais juste m’offre des opportunité d’arbitrage.
Au pif, je dirais que mes valeurs sont en général moins volatiles que l’indice CAC 40 (je pense aux caisses et aux micro-capitalisations) sauf celles du secteur automobile.
Il est possible qu’au sujet de la volatilité de mes valeurs, je me trompe complètement.
Est-ce que se comparer avec le marché fait sens ?
Les Daubasses selon Graham répondaient à cette question dans leur éditorial de juin :
Les Daubasses selon Graham a écrit :
Est-ce que se comparer avec le marché fait sens ?
Bien entendu, oui. Mais pas sur une "courte période". Inutile de se flageller si sous-performance il y a sur une période très courte.
Idem, la gloriole lors de surperformance, même significative, sur moins d’un an ne fait aucun sens.
Certes, ça fait toujours plaisir d’écraser le marché, mais ce qui compte c’est d’avoir une performance de qualité, c’est-à-dire reproductible sur le long terme car basée sur un process maîtrisé. Il faut donc essayer au maximum d’ignorer les jugements court-termistes, trop positifs comme trop négatifs. Ne pas tomber dans le piège de la surréaction. Piège que le marché tend tous les jours aux investisseurs sollicités par des variations quotidiennes des cours des actions et avec des médias qui exacerbent toutes les nouvelles.
Quelques mois de sous-performances vis-à-vis du marché justifient-ils de tout remettre en cause ?
Non.
Joel Greenblatt, investisseur émérite, et auteur du célèbre ouvrage Le petit livre qui bat le marché mettant en avant sa "formule magique", a parfaitement illustré la problématique liée à la gestion du temps qui nuit aux investisseurs :
«Des méthodes simples pour battre le Marché sont connues depuis un certain temps [ouvrage daté de 2005]. Nombre d’études ont confirmé que les stratégies fondées sur la valeur d’une société battent le Marché sur le long terme, et que les différents modes de mesure de la valeur d’une société ont fait leur preuve. Par exemple - et la liste n’est pas exhaustive -, la sélection des sociétés par des cours bas comparés aux actifs nets, ou à la capacité d’autofinancement, ou aux ventes réalisées et/ou aux dividendes versées.
Comme pour la formule magique, ces stratégies simples, fondées sur la valeur des sociétés, ne marchent pas systématiquement mais, à long terme, elles fonctionnent.
Pour autant, malgré l’abondante littérature sur le sujet, la plupart des particuliers et des professionnels n’ont pas la patience requise pour les utiliser. De longues périodes de sousperformance les rendent difficiles à appliquer, et, pour certains professionnels, pratiquement impossibles à mettre en œuvre.»[vu l’obsession de leurs clients ou de leur hiérarchie pour les résultats à court-terme]
Diversification dans les trackers (ETF)
Je n’ai qu’une piètre opinion de la gestion active (traditionnelle) financière qui consiste à analyser et choisir ses actifs (stock-picking).
Son coût m’apparaît rédhibitoire, au moins 2% de rendement (alpha) mangé en frais divers pour rémunérer l’équipe d’analyse et de gestion.
Je reconnait que certains gérants (ils sont bien rares) semblent battre leur indice de référence régulièrement sur longue période et je n’attribue pas forcément leur réussite uniquement à la chance.
Je n’ai qu’une piètre opinion de la gestion passive (indicielle) qui consiste à répliquer un indice de référence.
Parmi les titres qui composent l’indice, il y a forcément du bon, du moyen et du mauvais.
Le coût de la gestion indicielle est par contre hyper-compétitif. Les bons Traclers (ETF) affichent moins de 0,5% de frais de gestion.
Je reconnais que vu la piètre performance de la gestion traditionnelle en général et la difficulté de prédire dans le futur quel gestionnaire va battre l’indice, adopter la position débile (au sens propre : un aveu de faiblesse), d’acheter un tracker (ETF) qui réplique l’indice à moindre coût peut faire sens.
La gestion s’en trouve facilité. un enfant de 7 ans pourrait la faire. On a juste à sélectionner l’indice puis l’ETF qui le réplique, faire attention aux frais de gestion, à la liquidité et au spread (généralement corrects) et en plus on a accès à des zones de la planète où on oserait jamais mettre le pieds en direct (comme la Chine ou les émergents) et cerise sur le gâteau : dans le cadre fiscal du PEA.
Voici un article du Revenu datant de fin 2018 qui proposait cinq trackers pour 2019, en plus tous éligibles au PEA :
Bourse : notre sélection de cinq trackers pour 2019
Amundi ETF MSCI World (CW8) (LU1681043599) Monde développé : USA 65% Japon 9% UK 6% France 4%
NPP Easy S&P 500 ETF (ESEH) (FR0013041530) USA couvert contre les variations $/€
Lyxor ETF DAX (DAX) (LU0252633754) Les 30 plus grosses caps allemandes
Amundi FTSE 100 ETF (FTSE) (LU1437025296) 100 plus grosses caps britanniques
Lyxor PEA MSCI Emerging Markets (PLEM) (FR0011440478) Pays émergents, 65% en Asie, dont 26% en Chine, 14% en Corée du Sud et 12% à Taïwan
Conclusion :
L’investissement dans les ETF a tendance à devenir l’alpha et l’oméga de la gestion pour les nuls.
Si dans un souci, de diversification ou de simplification, vous décidez d’investir sur les ETF, je ne vous jetterai pas la pierre.
Dernière modification par Larbinator (15/07/2019 01h48)
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#116 14/07/2019 15h09
- DDtee
- Membre (2013)
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Où trouvez-vous le calcul de l’Alpha Jensen pour chaque action ?
On trouve bien sans abonnement comparaison avec le secteur d’activité par exemple chez Bloomberg et ABC Bourse mais ce n’est pas vraiment un équivalent…
Par vent fort, même les pintades arrivent à voler
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1 #117 14/07/2019 18h00
- Larbinator
- Membre (2014)
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Bonjour DDtee,
Vous parlez bien de l’alpha de Jensen et non du bêta.
Dans mon article, les chiffres donné pour chaque action de mon portefeuille ne sont pas un alpha de Jensen qui dépends du bêta de la valeur, mais juste la somme de progression du cours depuis le 1er janvier et du dividende perçu (basé sur le dernier cours) auquel il faudrait retrancher les 21% de progression du CAC 40 GR pour calculer un alpha basique et approximatif, mais qui me suffit.
Le calcul du bêta de Jensen est une entreprise encore plus complexe que celle de l’alpha de Jensen (une fois qu’on a le bêta).
Le bêta est défini comme la covariance entre le rendement de l’action et le rendement de l’indice, divisé par la variance de l’indice (sur une certaine période). La valeur de bêta est calculée en fonction des rendements historiques d’une action par rapport à un indice. Le coefficient bêta va donc dépendre de trois variables : (1) le nombre de périodes sur lequel on estime la relation de covariance/variance (1 an, 3 ans, 5 ans), (2) la fréquence des données (journalières, hebdomadaires, mensuelles, annuelles) et (3) l’indice de référence. (CAC 40 GR, CAC 40 NR, SBF 120, …).
Différentes fréquence de données ou période de référence vont donner des bêta différents. De plus bêta et alpha ne sont pas stable dans le temps. Comme le bêta est un indicateur qui ne m’intéresse guère, personnellement je ne sais pas sur quel site le trouver, et de plus gratuitement.
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#118 14/07/2019 21h19
- rocambole
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Merci très interessant sauf que j’ai un doute sur la justesse de cette assertion : "Ajoutons que, selon l’hypothèse d’efficience du marché financier (EMH), le prix de tous les titres est correct en tout temps, il est donc impossible de tirer parti de prix erronés, et l’alpha est toujours égal à zéro"
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#119 15/07/2019 00h13
- JeromeLeivrek
- Membre (2012)
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@rocambole. C’est bien d’avoir des doutes mais pourriez-vous préciser, voire étayer vos doutes par des références, sinon ça ressemble juste à une critique inutile.
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#120 15/07/2019 09h18
- rocambole
- Membre (2012)
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oui bien sur je faisais un peu de teasing et je vois que cela vous laisse sur votre faim
La génération d’alpha n’est pas liée forcément à un prix de titre érroné mais peut être généré par :
- Une surperformance d’une classe d’actifs par rapport à une autre (alpha généré par l’allocation tactique entre classes d’actifs judicieuse)
- Une surperformance d’un secteur par rapport à un autre
- Une surperformance d’un titre (alpha spécifique) par rapport aux autres pas parceque la marge de sécurité était large mais juste parceque la société surperforme commercialement et que cela n’était pas prévu par le marché (information non intégrée au cours) et non à cause d’une non efficience
Pour le risque il y a plein de manières de voir les choses par exemple la perte potentielle en est une croisée à l’aversion au risque si cela est mal calibré c’est un risque, mais je suis d’accord sur le fait que la volatilité ne représente pas le risque mais plutôt la variabilité possible/potentielle du rendement d’un actif par rapport à son rendement espéré
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#121 15/07/2019 10h16
- Larbinator
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Vous avez raison rocambole.
Ce que je voulais dire est que d’après l’hypothèse des marchés financiers efficients (EMH) il est impossible de prédire à priori quelle classe d’actif, secteur ou titre va surperformer.
Sur un marché efficient, les stratégies actives ne permettent pas de « battre le marché ». Toute prévision sous forme d’utilisation de données passées ne peut obtenir une performance supérieure à celle d’un portefeuille bien diversifié de même risque.
On peut constater l’alpha à posteriori, mais compte tenu des informations disponibles publiquement à un instant t, d’après la théorie, l’investisseur intelligent n’étant pas plus malin que le marché, tous les alpha des actifs pour le futur sont égaux à zéro.
Investopedia a écrit :
What is the Efficient Market Hypothesis (EMH)?
The Efficient Market Hypothesis, or EMH, is an investment theory whereby share prices reflect all information and consistent alpha generation is impossible. Theoretically, neither technical nor fundamental analysis can produce risk-adjusted excess returns, or alpha, consistently and only inside information can result in outsized risk-adjusted returns.
According to the EMH, stocks always trade at their fair value on stock exchanges, making it impossible for investors to either purchase undervalued stocks or sell stocks for inflated prices.
As such, it should be impossible to outperform the overall market through expert stock selection or market timing, and the only way an investor can possibly obtain higher returns is by purchasing riskier investments.
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#122 15/07/2019 10h20
- JeromeLeivrek
- Membre (2012)
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Si je comprends bien, l’EMH dit que l’alpha de toutes les sociétés est égal à 0, donc toutes les actions suivent exactement l’indice ? Comme à rocambole, ça me parait bizarre.
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#123 15/07/2019 10h41
- Larbinator
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L’« efficience du marché financier » est une expression utilisée pour la première fois par Eugene Fama dans un article publié en 1970 et intitulé « Efficient Capital Markets : a Review of Theory and Empirical Works»
La théorie ne dit pas que toutes les actions vont suivre exactement l’indice. Elle prétend qu’il est impossible, pour un gestionnaire intelligent de surperformer sur le long terme l’indice de marché sauf à prendre un risque (bêta) plus élevé ou faire un délit d’initié.
D’après la théorie, des informations nouvelles, ou une perception nouvelle (plus actualisée) du marché, va modifier le prix des actifs sans qu’il soit possible de prédire cette évolution.
Par exemple, la crise des subprimes a modifié la perception par le marché de la valeur des actifs, sans qu’il soit possible de la prédire.
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#124 15/07/2019 10h42
- cat
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Cela semble au contraire assez logique : dans l’hypothèse des marchés efficients, on ne peut savoir a priori quels actions vont sur (ou sous)-performer le marché.
EDIT : à "risque égal", comme bien précisé par Larbinator.
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#125 15/07/2019 10h50
- JeromeLeivrek
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Je me suis mal exprimé, j’aurais du écrire : Si je comprends bien, l’EMH dit que l’alpha de toutes les sociétés est a priori (càd en terme de prédiction) égal à 0, donc toutes les actions suivent a priori exactement l’indice ?
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