1 #76 07/03/2021 13h23
Bonjour Michel,
Commençons par le "comment" :
https://www.eiffage.com/finance/information-reglementee
Lire le communiqué du 24/02/2021 ( et si vous voulez, les autres, plus anciens, tous les ans fin février )
Tous les ans, Eiffage offre à ses salariés la possibilité de souscrire des actions avec une décote de 20% sur le prix du marché, en contrepartie de l’engagement à les garder pendant 5 ans ( et à abandonner ses droits de vote au profit de la Direction du Groupe ! ).
On peut "profiter" de cette possibilité en y plaçant son intéressement et/ou sa participation ( quand on en a ), en "réinvestissant les sommes disponibles" ( maxi 50.000 € ), ou en investissant 25% max de son salaire brut.
Cette année, le cours de souscription étant fixé à 64.35 € c’est particulièrement intéressant.
Compte tenu du fait que je suis arrivé au stade où la pompe est amorcée ( en gros, je peux chaque année remettre 50K€ + 20 K€ au titre des 25% de mon salaire ), je joue le jeu aussi pleinement que possible. Ca constitue d’ailleurs le seul apport annuel à mon portefeuille, puisque ne ne procède principalement qu’à du siphonage entre mes différentes poches.
Cette augmentation réservée aux salariés porte sur environ 4% du capital ( 3.75 M titres / 99 M ) et revient finalement à "offrir" 0.8% d’Eiffage tous les ans à ses salariés ( 4% d’augmentation de capital avec 20% de décote ). Je crois que le plafond n’a jamais été atteint, et de loin. Je ne sais pas ce qu’en pensent les autres actionnaires (non salariés). Sans doute que 0.8 % pour les salariés ça apparaît comme acceptable. En tous cas je n’ai jamais entendu de critique ou de remise en cause de ce principe.
Pour ce qui est du pourquoi, c’est plus délicat, et ça fait appel à l’histoire d’Eiffage, issu d’un RES je crois en 1990.
Depuis, l’actionnariat salarié est quelque chose de très ancré dans le groupe ( environ 20% du capital détenu par les salariés, c’est je crois le taux le plus haut du CAC60 ).
Quand je suis entré dans le groupe , en 2006 ( ou plutôt quand Eiffage a racheté APRR où je travaille ), j’avais été marqué par les efforts déployés par les dirigeants pour promouvoir l’actionnariat salarié. On appelait la campagne annuelle de souscription le Roverathon ( Clin d’œil à Jean-François Roverato, fondateur du Groupe ).
Le fait de "maîtriser" 20 % de son capital via l’actionnariat salarié permet au groupe à la fois d’être serein ( je me souviens de la tentative d’OPA de Sacyr en 2007, déjouée d’un fil ). Plusieurs fois j’ai entendu les dirigeants marteler que c’est justement le très fort pourcentage d’actionnariat salarié qui assure le liberté de prendre des décisions stratégiques de long terme.
Je ne sais pas.
Personne n’est contraint de rentrer dans le jeu. Moi, ça me convient.
J’entends très clairement les discours de prudence qui mettent en garde contre le risque d’avoir à la fois ses revenus salariaux et une part importante de son patrimoine dans des actions de son employeur. Eiffage, c’est presque 4 sociétés en 1, avec des business model très différents selon que l’on parle des travaux ou des concessions. Ca me va.
Dernière modification par Asinus (07/03/2021 21h11)
Asinus ad lapidem non bis offendit eundem
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