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#201 06/08/2023 18h31
- Ankh
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REPORTING JUILLET 2023
Côté performance, le mois a été bon malgré une volatilité forte sur certains titres. Ma perf annuelle est remontée à 9,9% YTD. Beaucoup d’entreprises ont déjà publié les trimestriels et ici-aussi il n’y a pas eu beaucoup de mauvaises surprises ; par contre il y a eu quelques bonnes surprises.
En résumé, je note que les affaires dans le luxe (LVMH, L’Oréal) s’essoufflent un peu, en particulier sur le marché US. En comme les titres sont chers, ils ont pris une petite douche lors des trimestriels.
Kering affiche une croissance ridicule par rapport à la concurrence et ne brille pas cette année. Mais leur service communication est très efficace (je les félicite) car il avait annoncé en amont des trimestriels le rachat du parfumeur Creed, le remplacement du directeur chez Gucci et avec les trimestriels on annonce un rachat de 30% de Valentino. Tout cela ne va pas changer la donne à CT, mais dans quelques trimestres, la croissance externe devrait porter ses fruits.
Côté foncières, pas des masses de bonnes nouvelles et plutôt une tendance baissière des cours. Chez moi, ce sont avant tout Icade et Altarea qui voient rouge : leurs activités dans la promotion ont sérieusement du plomb dans l’aile. Par contre, bonnes nouvelles aux USA chez Alexandria : l’activité et le taux d’occupation sont au plus haut. Bien meilleur que les attentes du marché.
Les bonnes nouvelles sont venues en fait des traînards comme Bouygues, Michelin ou Guerbet. Le marché ne leur donnait pas beaucoup de crédit et les comptes ont été bien meilleurs que prévu, ce qui a dopé le cours. (Personnellement ça m’a fait plaisir, car j’avais justement renforcé Michelin et Bouygues avant publication des comptes).
Pour finir, un petit mot sur Verizon. En août a éclaté une affaire aux USA concernant des anciennes lignes téléphoniques fixes, construites depuis le début du siècle dernier et jusque dans les années 60 avec des fils de cuivre enrobés de plomb. Autrefois tout cela n’intéressait personne, mais aujourd’hui on considère que le plomb est nuisible et que l’eau de ruissellement pourrait peu à peu contaminer les sols au contact des anciens câbles. Le plus touché dans cette affaire est l’opérateur historique AT&T. Mais depuis l’action anti-trust de 1984, une partie de ses actifs a été scindée ou vendue et d’autres acteurs comme Verizon, Frontier ou Lumen ont « hérité » quelques tracés au plomb. Les opérateurs ont toutefois réagi en affirmant que les anciens câbles sont minoritaires aujourd’hui, souvent protégés par des gaines supplémentaires en béton ou plastique et ils espèrent tous éviter de devoir tout remplacer dans l’immédiat. Avec un peu de chance, ils pourront répartir le remplacement sur plusieurs années, ce qu’ils font d’ailleurs déjà lors de la pose de nouvelles lignes en fibre. A voir, espérons qu’il n’y aura pas d’escalade dans les coûts de maintenance.
Mouvements du mois
Apport de 2000€
Vente :
Danone avec une MV -4,4% (gain de 7,7% en incluant les dividendes)
Je liquide cette ligne qui ne brille pas, car la croissance du groupe est poussive depuis un bon bout de temps.
Achat :
Sandvik (Suède) 60 actions à 199,9 SEK
Je me lance dans une nouvelle ligne avec un spécialiste des équipements miniers et autres gros outillages. Par rapport à Epiroc qui est une pure player, Sandvik est moins rentable, mais la société ne réalise que 50% de son CA dans les équipements de forage minier. Le reste étant réparti sur d’autres secteurs d’activités ou des services (atelier de réparation du matériel, systèmes de surveillance et sécurité dans les mines). Au final, le risque industriel me paraît mieux diversifié.
(Thanks à @Nemesis qui m’a donné l’idée d’étudier ce dossier)
Renforcements :
Michelin 38 actions à 26,08€
Bouygues 34 actions à 29,23€
Total 10 actions à 52,97€
Rubis 22 actions à 22,36€
Thermador 7 actions à 79,50€
Borregard 70 actions à 160 NOK
Coloplast 8 actions à 833 DKK
Latour 54 actions à 203 SEK
Orkla 160 actions à 79,82 NOK
Bristol Meyers-Squibb 18 actions à 65,09$
Réinvestissement du dividende en actions pour Telus (4 actions en plus)
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3 #202 20/08/2023 12h40
- Ankh
- Membre (2020)
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Un petit point intermédiaire
Le point sur la poche rendement de mon portefeuille
Depuis que j’ai commencé à restructurer mon patrimoine et mon portefeuille actions en particulier, la part des actions de rendement a fortement augmenté. Après la phase de restructuration (2017-2020), il y a eu la 2e phase (2020-2022) avec la chasse aux gros rendements pour faire du chiffre. Je suis maintenant dans la 3e et dernière phase (2022-2026), qui est la plus importante à mes yeux.
Je viens de mettre à jour mes petits calculs projectifs et je suis dans les clous pour atteindre mon objectif d’un rendement de 2.000€ nets par mois en 2026, année où j’envisage de partir en retraite anticipée.
Cette année, mon portefeuille devrait délivrer un revenu de 1.550-1.600€ net mensuel. Si je prends le taux de croissance moyen pondéré de tous mes titres, je tombe à 1.930€ en 2026. Et en réinvestissant encore les coupons à percevoir en 2024 et 2025, le total serait légèrement supérieur à 2.000€/mois en 2026.
A priori tout baigne, puisque je suis parfaitement dans les clous (tout en gardant quand même quelques actions de croissance pour ne pas trop pénaliser la performance totale).
Le plus dur est fait, mais ça ne veut pas dire que la vie est un long fleuve tranquille. Car les éléments les plus importants dans un portefeuille de rendement de LT (donc majoritairement en buy and hold) peuvent se résumer à trois mots anglo-saxons simples (généralement cités sur les sites américains) : sustainability, reliability, dividend growth.
Toucher un gros dividende, c’est pas difficile. Mais s’assurer qu’il soit résilient, solide et croissant, ce n’est pas évident. Pour en revenir à mon portefeuille en particulier, je vois sur le LT plusieurs risques :
- Le risque de change (en particulier USD). Lorsque la Fed commencera à rebaisser ses taux dans 1 ou 2 ans, je parie que le Dollar baissera (au moins temporairement). A plus long terme, le risque est toutefois faible, car l’Euro n’est pas des plus solides et la parité ne devrait donc pas se dégrader à longue échéance.
-Le risque des sociétés cycliques, dont les dividendes fluctuent avec les résultats. Avec ALD Leaseplan, M6, Amundi, GTT, ASR et toutes les foncières (juste des exemples) j’en ai quand même pas mal. Okay, je sais bien que Realty Income est un aristocrate et que la société a toujours veillé à son dividende. Mais bon, ce n’est pas par hasard s’il n’y a que très peu d’aristos parmi les foncières.
Tout ça pour dire que ma préoccupation cette année et les années à venir, est maintenant de pérenniser mes acquis en termes de cash flow et d’améliorer la régularité et la sécurité. A défaut d’avoir beaucoup d’aristocrates en Europe, je continue donc à renforcer mes aristos américains.
Ménage du mois d’août
J’ai fait plusieurs opérations de nettoyage ces derniers temps, en vendant des titres qui ne correspondent pas trop à mes objectifs ou qui présentent des risques grandissants.
Ventes
-Groupama Avenir Euro avec une PV +2%
Une Sicav sympa, même si le positionnement growth ne l’a pas avantagée ces derniers temps. Mais si je la vend, c’est avant tout car j’ai déjà dans les 60% d’Europe dans mon portefeuille et que ce titre n’apporte donc pas grand chose au niveau de la diversification stratégique.
-Amazon avec une PV +0,9%
Belle société de croissance, mais hyper chère et titre très volatile. En 3 ans de détention, je n’ai finalement rien gagné. Après la forte remontée des derniers mois, je préfère vendre avant que n’arrive l’inévitable consolidation.
-Cigna avec une PV +38% (+40,4% avec les dividendes)
Assurance maladie sympa, bonne croissance et titre pas cher. Mais le modèle intégré avec l’assurance proprement dite, la centrale de négociation (PBM) et les services de livraison à domicile pour les patients chroniques, fait actuellement l’objet d’une enquête des autorités pour présomption de manipulation des prix. Cela touche en fait tous les grands assureurs et il faudra attendre encore un bon bout de temps pour savoir quelles seront les conséquences. Enfin des gens comme Amazon forcent la disruption en cassant les prix sur le service de livraison. A mon avis, les risques montent et je préfère prendre mes bénéfices avant que les canons ne commencent à gronder.
Indirectement le marché me donne d’ailleurs raison : le consensus attend un BNPA en hausse de 11% par an sur les 5 prochaines années, mais le titre est très value (PER de seulement 8-9). Il y a donc clairement des doutes de la part des grands investisseurs.
-Dominion Energy avec une MV -41% (-36,1% en incluant les dividendes)
Un cas intéressant et compliqué. Il y a quelques années la société avait décidé de devenir propre (vente ou fermeture progressive des centrales à charbon ou à gaz) et investissements importants dans le renouvellable. Vu l’ampleur pharaonique de la tâche, le dividende a été réduit. Très mauvais car un dividend aristocrat déchu, est toujours mal perçu.
J’ai quand même gardé espoir, car la société a aussi revendu son infrastructure de distribution de gaz. L’acheteur étant Berkshire Hathaway, qui n’a pas la réputation d’être très écolo.
Au final les ambitions de Dominion sont toujours fortes. En Virginie où ils opèrent, il y a une très forte densité de data centers qui pompent de l’électricité à n’en plus finir. En théorie une manne pour un électricien, sauf que les investissements sont plus importants que prévus afin de pouvoir satisfaire la demande à venir. Last but not least, Dominion se prépare à construire le plus grand parc d’éoliennes off shore des USA (début des travaux attendu en 2024). Le hic est que des milliards doivent être dépensés jusqu’en 2027, avant que n’arrivent les premiers bénéfices de l’investissement.
J’ai beaucoup réfléchi à tout cela et j’estime que les risques sont élevés, y compris d’une nouvelle baisse de dividende et 3-4 ans d’exercices de transition avec des BNPA attendus en baisse, me paraissent longs.
-Embecta
J’avais reçu ces titres lors d’un spin off. Mais mes malheureuses 4 actions se sentent seules dans mon portefeuille et je n’ai pas envie de renforcer cette ligne. J’aurais dû les liquider dès le départ, mais bon, c’est désormais chose faite. Ca fait toujours 70$ de liquidités en plus.
Achats
Je voulais parler de mes achats de remplacement, mais ce sera pour une autre fois, car le repas de midi me fait signe.
Pour les curieux, je peux quand même déjà citer les nouvelles recrues, à savoir General Mills (alimentation), Consolidated Edison (électricité) et Abbott (santé, équipements et nutrition).
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#203 20/08/2023 14h36
- vidame
- Membre (2021)
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Le suivi de votre portefeuille est très intéressant et votre « feeling » des sociétés, basé sur l’expérience et le bon sens, souvent très pertinent :
Ankh le 30 avril a écrit :
Le mois dernier j’avais vendu ma ligne Teleperformance à 250,10€ encaissant une MV -9%, ce qui fait toujours un peu mal. Mais j’avais l’impression que quelque chose ne tourne plus rond dans cette entreprise. Entre-temps la société a publié des trimestriels peu reluisants et annoncé une OPA sur Majorel : le marché n’a pas apprécié et le titre s’est effondré à 180€. Ca fait presque 1/3 de baisse par rapport à mon désengagement. Tout compte fait, le 6e sens a parfois quand même du bon !
Cours de Teleperformance au 18 août : 115,60€, -62% sur un an.
Ankh le 30 avril a écrit :
Nouvelles provisions chez Philips pour leurs affaires juridiques en cours, mais le cours à quand même bondi avec les trimestriels. Les pros auront surtout vu qu’en sous-jacent la croissance est revenue et que la rentabilité hors exceptionnels s’améliore. Un bon point, espérons maintenant que les affaires soient en voie de résolution.
Le 14 août Exor la holding familiale des Agnelli annonce avoir acheté sur le marché 15% de Philips.
Plutôt bien vu.
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1 #204 21/08/2023 18h46
- Ankh
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Bonjour Vidame
En ce qui concerne Philips, je me suis fait avoir en premier lieu. Lorsque les problèmes d’appareils défectueux ont commencé, je n’ai pas tout de suite saisi l’ampleur de l’affaire. Faut dire que les communiqués de l’entreprise étaient au débuts très bénins, en cherchant à minimiser l’affaire. Au début Philips ne parlait que d’un joint défectueux dans ses appareils qui vieillit mal et tombe en poussière.
Par la suite j’ai appris à mes dépens que tout cela demande la réparation ou remplacement de millions d’appareils, qu’il y a des poursuites en justice et que tout cela coûte des milliards.
Confiance détruite, on vire le directeur pour désigner un nouveau à la veste blanche. Dans la foulée on charge la barque avec des milliards de dépréciations et une restructuration de grande ampleur (plusieurs milliers de postes supprimés).
Mais si je garde ma ligne, c’est que j’ai maintenant espoir de pouvoir combler ma moins-value latente (environ -40%) dans les 3-4 années à venir. Les appareils sont réparés, en justice Philips compte trouver un compromis (les provisions pour dédommagement sont constituées) et la restructuration devrait progressivement améliorer la rentabilité. Si le newsflow devient maintenant positif, le titre a un potentiel de hausse de 100% à l’horizon 3-4 ans, ce qui me permettrait de rentrer dans mes fonds.
L’opération d’Exor confirme mon impression, à savoir qu’il y a de la valeur à chercher dans ce dossier à MT, même si le risque est actuellement toujours élevé. Elle tombe aussi à point pour redresser l’image de marque et donc la confiance des investisseurs.
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1 #205 23/08/2023 18h58
- Ankh
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Réflexions sur mes achats de valeurs de rendement US en aout
- General Mills
Comme dirait Peter Lynch, les meilleures valeurs de rendement de fond de portefeuille sont généralement les sociétés les plus ennuyeuses. General Mills coche la bonne case. A l’origine en 1866, la société était un simple moulin à grains, mais au fil du temps le portefeuille s’est tout d’abord orienté vers les céréales en général, avant de se diversifier fortement avec les glaces (Häagen Dasz), les produits latino (Old El Paso) et aussi une participation de 51% dans Yoplait. Le groupe est surtout présent aux USA avec encore une multitude de marques, qu’on ne connait pas en Europe.
Si j’ai choisi ce titre, c’est pour remplacer Danone (que j’ai vendu le mois dernier) car le portefeuille de Danone n’est actuellement pas porteur, avec le marché des yaourts et eaux minérales qui stagne. General Mills a aussi connu des périodes difficiles, mais ses activités ont été remodelées et la grosse opération de croissance externe dans l’alimentation pour animaux (Blue Buffalo) aura remis en marche la croissance.
J’observe le titre depuis quelques années, mais la dette monstrueuse empilée avec le rachat de Blue Buffalo en 2018 (leverage de 5,4x sur EBITDA) ne me plaisait pas. Entre-temps le leverage est tombé à 2,7x, ce qui est déjà beaucoup mieux.
Au final, pas une valeur de forte croissance, mais un titre de fond de portefeuille défensif qui devrait apporter une contribution régulière à mon portefeuille de rendement.
- Consolidated Edison
Une des plus anciennes utilities dans la distribution d’électricité et de gaz aux USA, qui sert New York et les régions alentour. La société a plusieurs avantages et plusieurs inconvénients.
Inconvénient: la croissance est faible (2% par an environ) et on ne peut donc pas espérer de forte hausse des cours. Mais les résultats sont très réguliers et le dividende est servi comme un métronome depuis des décennies. Contrairement aux requins comme NextEra, qui ont une politique de croissance effrénée (pour ne pas dire téméraire) largement financée par toujours plus de dette, Consolidated Edison est très tranquille et ne produit d’ailleurs presque pas d’électricité, mais ne fait que la distribuer.
Ce qui nous amène à son avantage, à savoir une dette plus faible que nombre d’autres électriciens. Le groupe avait initié il y a quelques années une division de production d’électricité renouvelable, mais qui vient d’être revendue à l’allemand RWE. Ce qui confirme la tendance qu’on observe chez d’autres électriciens, à savoir que les parcs solaires et éoliens demandent de gros investissements, mais avec une rentabilisation lente à obtenir.
Pour finir, Consolidated Edition a accessoirement aussi une activité dans la distribution de gaz et une activité dans le chauffage urbain (New York Steam Company) qui est le plus gros système de ce genre au monde. Mais avec 5% du CA total seulement, le chauffage urbain reste anecdotique.
Dans leur présentation stratégique à l’horizon 2050, ils prévoient une baisse -60% dans la distribution de gaz (les nouveaux chauffages thermiques seront interdits), une baisse -20/-40% dans le chauffage urbain (la vapeur provenant essentiellement de sources thermiques) et une hausse +40% dans la consommation d’électricité. Et pour pouvoir servir la demande croissante, il est nécessaire de concentrer les investissements dans l’extension des lignes et installer moult bornes de recharge pour les voitures. J’ai trouvé ces projections très intéressantes, car elles préfigurent ce qui pourrait arriver chez beaucoup d’autres sociétés du genre.
In fine, un titre low growth mais défensif, qui devrait aider à stabiliser mon flux de dividendes sans trop d’accrocs (ce que je recherche actuellement).
- Abbott
La société est considérée comme un équipementier médical, mais elle a en fait un portefeuille d’activités très diversifié avec des médicaments, des diagnostics, des fournitures médicales et une division nutrition (compléments alimentaires, lait pour bébés).
Avec la pandémie de Covid, la société a fait des millions de bénéfices avec des tests Covid, mais depuis 2022 c’est la dégringolade et le CA et le RN chutent lourdement. L’année 2022 a vu aussi un gros scandale, avec une fermeture administrative d’une usine de lait pour bébés (la plus grande usine du genre aux Etats-Unis) pour manque d’hygiène. L’affaire a fait grand bruit aux USA, car l’Etat a dû négocier avec Nestlé et Danone (et forcer la main aux distributeurs) pour importer d’urgence ces produits et remplir des rayons désespérément vides.
Les derniers chiffres d’Abbott sont horribles (CA -15% / RN non Gaap -25% au 1er semestre), 2023 sera une nouvelle année de baisse et le titre a bien morflé ces derniers temps. Moi, je vois le verre à moitié plein, car les ventes hors Covid sont en hausse de +11% et l’usine de lait pour bébés fonctionne à nouveau. Enfin, cerise sur le gâteau : Abbott est connu pour ses systèmes de mesure de glycémie portables à l’attention des diabétiques. Jusqu’ici ces appareils étaient remboursés dans beaucoup de pays uniquement pour les diabètes les plus graves (Type I). Mais de nouveaux modèles sont moins onéreux et plusieurs pays (Japon et France par exemple) acceptent maintenant de prendre en charge le remboursement par la Sécu pour les malades moins graves (Type II). Si l’exemple s’étend à d’autres pays, cela ouvre un gigantesque nouveau marché adressable pour Abbott avec plusieurs millions de CA supplémentaire dans les années à venir.
A priori, les tests Covid devraient atteindre le fond du gouffre cette année et si tout va bien, Abbott retrouvera une hausse du CA et RN dès 2024. Le moment me paraît donc approprié pour acheter ce titre mal aimé actuellement.
Les opérations d’achat dans le détail
- General Mills 76 actions à 74,40$ ( 5 K€ au total)
- Consolidated Edison 50 actions à 89,04$ ( 4 K€ au total)
- Abbott 42 actions à 103,60$ ( 4 K€ au total)
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1 #206 03/09/2023 10h06
- Ankh
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REPORTING AOUT 2023
(arrêté au 01.09. pour être précis)
Le mois d’août a été difficile, avec une bonne correction sur la première quinzaine. Mais heureusement la fin du mois a été plus porteuse avec notamment des résultats époustouflants chez Nvidia, ce qui a dopé tout le secteur des technologiques. Je n’ai pas d’actions Nvidia, mais mes technos US (Salesforce, Adobe, Veeva par exemple) ont bien carburé aussi.
Mon portefeuille ne brille pas (Perf de +8,6% en YTD) toujours lourdement impacté par les baisses sur presque toutes les foncières. A court terme, pas d’amélioration en vue; il faudra attendre la fin du cycle de hausse des taux pour que ce secteur retrouve des couleurs.
Un autre secteur sinistré est celui des paiements. J’avais déjà allégé mon exposition (vente de Worldline il y a quelques mois) mais ma ligne Paypal a bien morflé ce mois-ci après des trimestriels inférieurs aux attentes. Espérons maintenant que leur initiative dans les cryptos va relancer la machine. Aux Pays-Bas Adyen a perdu la moitié de sa valeur après la publication des résultats. Heureusement que je n’ai pas ce titre dans mes petits cartons.
Le mois a aussi été affecté par des indicateurs conjoncturels peu reluisants, une inflation qui poursuit sa normalisation mais reste très tenace et de nouveaux troubles en Afrique avec le coup d’Etat au Gabon. Sur ce dernier point, je ne suis pas directement touché car je n’ai pas de titres de sociétés particulièrement exposés à cette zone. En tout cas, ma ligne Total Energies n’a pas été affectée, mais le Gabon ne représente chez eux qu’une petite part du CA total.
Plus inquiétant est la situation en Chine, avec une croissance économique qui faiblit sérieusement. La promotion immobilière en particulier s’effondre et les mastodontes du secteur comme Evergrande et Country Garden ont un pied dans la faillite. Ces sociétés ont déjà fait défaut sur certaines lignes obligataires et doivent d’urgence restructurer leur dette colossale. Ici aussi, je ne suis pas directement exposé a tout ça, mais une faiblesse conjoncturelle en Chine affecte beaucoup de sociétés occidentales et mes titres dans le luxe comme LVMH ou L’Oréal ont clairement laissé des plumes ce mois-ci.
En France, S&P a dégradé la notation de Casino à D, ce qui est (heureusement) très rare pour une grande société. Cette note sous-entend un risque de faillite imminent. Décidément, ça ne tourne pas très rond chez eux.
Un peu d’humour pour finir… aux USA, Burger King (dont je suis actionnaire indirectement au travers de Restaurants Brands Intl) a été attaqué en justice par des consommateurs mécontents, qui considèrent que le repas servi est bien moins fourni que ce que laissent espérer les images publicitaires. Ca ne m’inquiète pas trop pour l’instant, mais le titre RBI a quand même baissé de -8% sur le mois. Je suis curieux de voir, comment sera résolu ce problème.
Mouvements
Apport de 1000€
Vente
- Atland avec une PV +0,3% (+10,1% avec les dividendes)
Il s’agit d’une société immobilière diversifiée (foncier, promotion, crowdfunding, SCPI) ce qui m’avait séduit à l’origine. Mais le portefeuille d’activités a évolué et la promotion est aujourd’hui le principal contributeur. Au vu des derniers trimestriels et avec des commandes en chute libre, ça ne promet rien de bon pour les résultats annuels. Je préfère réduire mon exposition à ce secteur.
J’ai réalloué une partie des fonds vers la foncière Inéa, qui elle n’a pas d’activité de promotion dans le résidentiel.
Renforcements
- Inéa 55 actions à 36,90€ (2K€)
- iShares Asia Pacific 52 parts à 19,10€ (1K€)
- Sandvik 60 actions à 205,70 SEK (1K€)
- Kimberly Clark 10 actions à 128,08 USD (1K€)
- LVMH 1 action à 791,60€
- Réinvestissement du dividende en actions pour National Grid (16 actions en plus)
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#207 03/09/2023 17h50
- Ankh
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#208 01/10/2023 10h26
- Ankh
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REPORTING SEPTEMBRE 2023
Un très mauvais mois pour mon portefeuille, dont la performance tombe à 6,1% en YTD. Avec les taux d’intérêts qui continuent de monter, les valeurs structurellement endettées (foncières, utilities) ont encore perdu des plumes. Enfin, pour les valeurs du luxe qui avaient porté la performance au 1er semestre, le moteur s’est éteint avec des reflux importants sur LVMH, Kering et Richemont (craintes d’une croissance moindre à venir avec le ralentissement conjoncturel).
Mais ce mois-ci ma sélection a surtout pâti d’une accumulation de gamelles de -15% à -20% sur un nombre important de titres comme Guerbet (trimestriels mal accueillis), ALD (plan stratégique inférieur aux attentes), ASR Nederland (affaire en justice fort coûteuse) et Clorox (victime d’une cyberattaque).
En ce qui concerne les foncières, j’ai quand même osé renforcer ma ligne Realty Income à vil prix. Est-ce une grosse erreur de renforcer un couteau qui tombe ? Ou est-ce une occasion unique depuis une décennie d’acheter ce titre à prix bradé ? A court terme, il est clair qu’il n’y a pas de catalyseurs à la hausse, mais j’ai toujours espoir que les foncières reprendront de la vigueur lorsque les Banques Centrales commenceront à rebaisser les taux directeurs.
Quelques nouvelles du portefeuille
ALD
La fusion en cours avec Leaseplan coûtera finalement plus que prévu et pénalisera la rentabilité jusqu’en 2025. Le titre a très mal réagi aux annonces, mais il faut dire aussi que la communication assez vague de la société n’aide pas à la compréhension. Dans les prochains temps, pas de catalyseurs qui pourraient faire rebondir le cours fortement, mais je reste convaincu qu’il s’agit d’un business assez bon. Espérons maintenant que les mauvaises nouvelles sont dans les cours et qu’un newsflow plus positif se mettra en place dans les prochaines années.
Vinci
L’Etat envisage de créer sur nouvelle taxe pour les gestionnaires d’autoroutes payantes, ce qui pénaliserait fortement Vinci (et Eiffage) car cette activité est un des principaux contributeurs aux bénéfices de la société. Pour l’instant le titre n’a pas trop réagi à cette annonce, car le marché espère encore qu’un compromis pourra être trouvé avec l’Etat.
ASR Nederland
Lourde chute du titre (et aussi de la concurrence NN Group) sur un arrêt de justice provisoire prévoyant une indemnisation des personnes lésées dans une affaire de surfacturation des frais dans des contrats d’assurance-vie. L’origine du différent remonte à 2004-2006 et je dois avouer que je n’avais pas conscience qu’il existait un tel risque juridique vieux de 20 ans dans les cartons. Dans l’immédiat, les juristes comptent sur une indemnisation entre 1000 et 2000€ par client lésé. Dans le cas de ASR, avec 474 000 contrats incriminés, cela ferait quand même des millions de coûts exceptionnels. L’affaire risque toutefois de traîner encore 1 an ou 2. Et j’imagine déjà les batailles de juristes en coulisses, car ASR a racheté cette année l’activité d’assurance néerlandaise de Aegon. Ces contrats anciens sont aussi dans le collimateur de la justice. Mais est-ce le propriétaire actuel ou ancien qui devra payer l’indemnisation ? On n’est pas sorti de l’auberge !
Mondi
Le producteur de papiers et emballages a été lourdement impacté par la guerre en Russie, qui représentait un marché important pour le groupe. Une partie des activités en Russie a déjà été vendue l’année dernière et Mondi vient d’annoncer un deal satisfaisant pour se débarrasser des activités restantes en Russie et prévoit de reverser une partie de la PV sous forme de dividende exceptionnel en 2024. Mais ce qui me rassure plus, c’est que la société a commencé a relancer la croissance externe (aux USA cette fois-ci) ce qui devrait permettre de compenser à terme les 12% de CA perdus en Russie.
Clorox
La société a été victime d’une cyberattaque en août, qui a semé le désordre dans la comptabilité et le plan de production des usines. Le tout aura un impact majeur sur les résultats du trimestre actuel et le cours du titre a dévissé sérieusement en Septembre. Mais le 30.09. la société a annoncé que les incidents dans les usines étaient résolus et que la production allait reprendre sans encombres. Je sens qu’il y a des heures sup dans l’air pour les employés de Clorox dans les semaines qui viennent !
Alphabet
La société est au cœur d’un procès anti-trust pour abus de position dominante en ce qui concerne le moteur de recherche Google. En effet, la société s’arrange pour faire préinstaller ce browser sur les PC et téléphones portables, ce qui lui permet de conserver sa position écrasante. Les fabricants de matériels sont rémunérés pour leur bienveillance par une participation aux bénéfices tirés des ventes de pub.
Le titre n’a pas trop réagi à cette affaire, car on commence à avoir l’habitude des amendes et autres plaintes à l’encontre des géants du numérique américains.
Ce qui me fait quand même sourire, c’est qu’une société comme Microsoft se plaint à la barre que son moteur de recherche Bing est pénalisé par les agissements de Alphabet et reste donc éternellement à la traîne en termes d’utilisateurs. Quand même fort de la part d’une société qui est elle-même toujours dans le collimateur des autorités pour abus de position dominante dans les systèmes d’exploitation de PC
Comcast
Depuis des années la société exploitait le site de streaming Hulu dans un joint-venture avec Disney. A l’origine cette plateforme était un moyen de recycler le back catalog de films et séries des deux groupes. Mais aujourd’hui, avec la féroce bataille du streaming, les conserves ne font plus tellement recette et les différents acteurs doivent se différencier par la création de programmes originaux. Comcast va maintenant vendre sa participation dans Hulu à Disney et taxer quelques milliards au passage. Je pense que c’est une bonne nouvelle, car cela permettra d’avoir plus de moyens financiers pour développer la nouvelle plateforme de streaming Peacock, qui semble plus porteuse.
Cisco
La société était à l’origine un fabriquant de matériel, mais développe adroitement depuis une dizaine d’années son offre cybersécurité et logicielle, qui est moins cyclique et génère des revenus récurrents. Cisco vient de lancer une OPA de 28 Md$ sur Splunk, ce qui est fort cher pour une cible qui ne fait que 3,6 Md$ de CA. Mais bon, ce doit être le prix pour augmenter rapidement la présence dans le software et l’intelligence artificielle. Il paraît que ce rachat sera accréditif aux résultats dès la première année pleine. Alors espérons que tout se passera comme prévu.
Fortis (Canada)
Une bonne nouvelle pour finir. La société qui gère des réseaux de distribution d’électricité, a présenté son plan stratégique à 5 ans. Fortis voit le futur en rose avec une consommation d’électricité appelée à augmenter avec la montée en puissance des pompes à chaleur et voitures électriques. Comme toutes les utilities endettées, le titre a bien baissé cette année, mais la société est confiante dans son plan de développement.
Fortis a aussi annoncé une hausse de 4,4% du prochain dividende trimestriel. Rien de spectaculaire en soi, sauf que le compte des 50 années de hausses consécutives sera plein. La société est donc fière d’annoncer quelle sera officiellement le deuxième dividend king du Canada, une espèce quand même plutôt rare. Espérons donc que les flux continueront à alimenter régulièrement mon cash flow de dividendes de ma poche rendement.
Mouvements
Apport de 1000€
Renforcements
Chaque renforcement pour 1K€ environ
- Investor AB 56 actions à 213,15 SEK
- Latour AB 60 actions à 194,80 SEK
- General Mills 18 actions à 66,30$
- Abbott 12 actions à 100,28$
- Realty Income 20 actions à 54,03$
Dernière modification par Ankh (01/10/2023 10h57)
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2 #209 29/10/2023 09h50
- Ankh
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REPORTING OCTOBRE 2023
Je m’empresse de clore mes comptes mensuels avec 2 jours d’avance, avant l’arrivée d’une nouvelle salve de gamelles dans les prochains temps
Le mois d’octobre a clairement été un très mauvais cru et mon portefeuille a lourdement décroché pour tomber dans le rouge (perf -0,5% en YTD).
Aux problèmes connus (inflation, intérêts, faible conjoncture) s’est rajouté la guerre entre Israël et le Hamas qui sème le trouble et qui pourrait pénaliser grandement la conjoncture mondiale si elle devait s’étendre à d’autres pays de la région.
Je note aussi que les résultats trimestriels sont rarement salués en Bourse. Les résultats sont souvent modestes, beaucoup de révisions de guidance à la baisse et donc aussi beaucoup de cours qui baissent au moment de la publication. On constate aussi un nombre impressionnant de plongeons stratosphériques (Alstom, Sartorius, Euroapi, Siemens Energy…) ces derniers temps et Worldline marque le record de médiocrité avec un -59% historique le jour de la publication des résultats et une révision sensible de la guidance. La bonne nouvelle pour moi, est que je n’ai aucun de ces titres en portefeuille et que j’ai notamment vendu ma ligne Worldline en début d’année parce que je n’avais plus confiance. Bien m’en a pris.
Cependant, pas de quoi jubiler, car je me suis quand même pris de bonnes gamelles sur mes positions Kering ou Sanofi (-19%) par exemple. Pour ce dernier, c’est très inattendu, car la dernière publication il y a 3 mois, ne laissait pas transparaître une forte dégradation de la dynamique. Enfin beaucoup de fortes baisses aussi sur les sociétés qui souffrent de la conjoncture morose (Thermador, Aubay, Alten, Corbion).
Un problème de fond ?
Mais venons à la pièce de résistance, qui a coulé mon portefeuille ce mois-ci.
Les nouveaux médicaments contre le diabète à base de sémaglutides (Eli Lilly, Novo Nordisk) cartonnent depuis des mois. A l’usage on a constaté qu’ils ont un effet secondaire appréciable, à savoir un effet coupe-faim. Dès lors, de plus en plus de pays les autorisent comme traitement contre l’obésité. Et les sémaglutides ont aussi un effet psychologique, à savoir de réduire l’appétence des gens pour les grignotages sucrés et salés. Un article de Bloomberg au début du mois, a semé un vent de panique sur les sociétés alimentaires (je suis touché sur PepsiCo, CocaCola Europacific, General Mills) mais aussi sur le secteur des restaurants rapides (McDonalds, Restaurant Brands) qui pourraient souffrir de pertes de clients si l’usage des sémaglutides se développe. Par chance PepsiCo a publié des trimestriels très supérieurs aux attentes, ce qui a rassuré un peu les marchés.
Acte deux : les sémaglutides ont encore un deuxième effet secondaire et lui-aussi bénéfique. A savoir une amélioration sensible de l’état de patients souffrant d’insuffisance rénale. Novo Nordisk qui a mené cette étude préliminaire, est tellement impressionné qu’il espère pouvoir lancer des reformulations adaptées aux patients rénaux dans un futur proche. Je n’ai pas d’actions Eli Lilly ou Novo et je ne profite donc pas du hype actuel, mais ma sélection de titres a au contraire pris un nouveau coup de tsunami. En effet, une amélioration sensible de l’insuffisance rénale réduit ou retarde le nombre de personnes qui deviennent dépendantes à la dialyse. Bonne gamelle donc pour les sociétés spécialisées dans la dialyse (Fresenius) mais aussi coup de froid sur tous les équipementiers médicaux qui proposent des produits ou appareils destinés aux patients chroniques (Abbott, Medtronic…). Etrangement ma ligne Stryker a aussi baissé par solidarité avec tout le secteur, alors que la société est spécialisée dans l’orthopédie et les instruments destinés aux hôpitaux.
Tout ça pour dire que ces questions me touchent fortement, car j’ai une proportion importante qu’équipementiers médicaux en portefeuille et que je surexpose également les sociétés de consommation défensive pour leur faible cyclicité et la régularité des cashflows (important dans le cadre de ma stratégie de dividendes réguliers).
Allez, pour enfoncer le clou, des analystes de Barclays ont également noté que les sémaglutides réduisent l’appétence des gens pour l’alcool et la cigarette. Mis à part Diageo, je ne suis pas concerné, mais le racolage médiatique a aussi jeté un coup de froid sur les actions des fabricants de tabac, alcools et bière.
Je ne sais pas encore si tout ça sera vraiment disruptif sur des pans entiers de l’économie ou s’il y a actuellement plus de panique que de mal, mais c’est un sujet à garder à l’œil !
Mouvements du mois
Apport de 1000€
Renforcements
Sandvik 60 actions à 199 SEK (1 K€ environ)
ETF iShares Core S&P500 pour 1K€
Dividende réinvesti en actions pour Mondi (4 actions en plus) et Diageo (2 actions)
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1 1 #210 29/10/2023 18h19
- Ankh
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#211 01/12/2023 17h46
- Ankh
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REPORTING NOVEMBRE 2023
Le mois dernier, j’étais assez pessimiste alors que mon portefeuille avait chuté de 6 points, bien pire que les indices, avec un amoncellement de mauvaises nouvelles sur de nombreuses lignes.
Le mois de novembre a été bien meilleur et mon portefeuille reprend plus de 7 points (quel yo yo !) avec cette fois-ci de nombreux éléments favorables. En YTD la performance remonte à +6,8%.
Du côté des bonnes nouvelles, il y a bien évidement une inflation qui continue de refluer et qui a conduit la BCE et la Fed à renoncer à un nouveau tour de vis sur les taux directeurs. Logiquement les valeurs endettées (foncières, utilities) ont profité de la détente.
Peu de mauvaises nouvelles au niveau des résultats, sauf pour Diageo qui émet un profit warning avec des volumes de vente en chute libre en Amérique latine et Caraïbes. La baisse du pouvoir d’achat ralentit clairement les ardeurs des consommateurs (chez Pernod et Rémy Cointreau, la tonalité est également à la grimace). Nouvelle faiblesse également chez Equasens, dont la croissance faiblit sérieusement.
Plusieurs bonnes nouvelles toutefois, avec mes technologiques américaines (Adobe, Salesforce, Intuit) qui cartonnent sur fond de résultats très bons, dopés par l’IA, qui permet aux sociétés de vendre des modules supplémentaires aux clients.
Clorox a bondi de 18% alors que les trimestriels sont en baisse sensible, mais bénéficiaires. Suite à la cyberattaque en automne, les analystes craignaient de lourdes pertes.
Bonnes nouvelles aussi de l’assureur ASR Nederland, qui avait plongé le mois dernier sur une affaire judiciaire (surfacturation de frais dans les contrats d’assurance-vie). Les analystes craignaient des années de procédures et des indemnités élevées. Contre toute attente, ASR a trouvé un compromis avec tous les plaignants regroupés en class action et ne déboursera « que » 300 M€ pour rembourser le trop perçu de frais. Comme quoi, parfois il peut y avoir de bonnes nouvelles inattendues.
Pour finir quelques hausses sensibles sur le mois pour Sword (+20%), Sonova (+20%) et Latour AB (+30%) qui avaient tous baissé sensiblement auparavant. Comme quoi, le sentiment des investisseurs peut changer très vite.
Mouvements du mois
Apport de 1000€
Ventes
- Vonovia MV -38% (-33,5% avec dividendes)
Compte tenu des dettes très élevées, la société est à la peine et le climat des affaires en Allemagne n’aide pas non plus, ni le prix de l’énergie.
- Physician’s Realty Trust MV -31% (-24,6% avec dividendes)
Je m’apprêtais à renforcer cette foncière à bon prix, lorsque la fusion avec Healthpeak a été annoncée. Comme c’est cette dernière qui restera cotée, j’ai décidé de switcher ma ligne sur Healthpeak.
- Philips MV -46% (-41,4% avec dividendes)
Je jette l’éponge sur ce dossier, qui a certes remonté ces derniers mois, mais un retour au break even est encore loin et je n’ai plus tellement confiance.
- ETF iShares Japan avec une PV +5,2% (+6,4% avec dividendes)
Je récupère 9K€ de liquidités pour renforcer d’autres lignes
- Sicav Pictet Global Megatrend PV +18,8%
Les fonds thématiques n’ont plus tellement le vent en poupe
- Microsoft PV +89,5% (+91,6% avec dividendes)
Le titre me paraît actuellement cher. Mais la grosse PV me permet surtout de faire du window dressing et d’équilibrer mes MV sur d’autres titres. Comme ça pas d’impôts à payer, ni de moins-values reportables à trainer.
Achats
- Healthpeak Properties 320 actions à 16,90$ (5 K€)
Foncière dans la santé, qui remplace Physicians Realty
- Equity Residential 100 actions à 54,28$ (5 K€)
Mon remplacement de Vonovia dans le foncier résidentiel. Et 3x moins de dettes, ce qui me paraît plus solide.
Renforcements
- ETF Amundi MSCI World II 8 actions à 266,84€ (2 K€)
Mon ancienne ligne Lyxor MSCI World (WLD) a changé de nom.
- ETF iShares Asia Pacific 108 actions à 18,71€ (2 K€)
- ETF iShares S&P500 26 actions à 39,98€ (1 K€)
- Investor AB 56 actions à 211,60 SEK (1 K€)
- Novozymes 24 actions à 321 DKK (1 K€)
Bon timing, le titre a monté avec les trimestriels
- Orkla 155 actions à 75,96 NOK (1 K€)
- Automatic Data Processing 5 actions à 225,60$ (1 K€)
Un titre que j’aime bien et que je n’avais pas renforcé depuis 3 ans
- Medtronic 16 actions à 71,28$ (1 K€)
Encore un peu de chance, le titre a depuis également monté avec les trimestriels
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1 #212 31/12/2023 12h11
- Ankh
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REPORTING DECEMBRE 2023
L’heure est venue de faire les comptes annuels. 2023 a été une année mouvementée avec une volatilité élevée pour certains de mes titres et notamment des mouvements de panique sur certains secteurs en octobre, où ma performance était tombée ponctuellement dans le rouge. Mais le rallye de fin d’année a bien eu lieu, et même très fort, grâce à la détente de l’inflation et des intérêts. Les banques centrales laissent espérer des baisses de taux directeurs en 2024, ce qui est logiquement favorable pour l’économie et les actions.
Mon portefeuille termine l’année sur une performance de +11%, ce qui n’est pas particulièrement reluisant, mais satisfaisant compte tenu de sa forte orientation rendement. Quand on regarde dans le détail des valeurs et des secteurs, il y a toutefois de très grandes disparités:
- Les valeurs technologiques chères étaient le choix de l’année, car elles sont devenues encore beaucoup plus chères. Mes meilleures performances reviennent à Salesforce (+92%), Adobe (+72%) ou Alphabet (+54%) mais même un ange déchu comme Intel (+86%) a repris des couleurs après une année 2022 très mauvaise. En Europe, ce sont aussi mes titres technologiques (SAP, Kontron, ASML) qui ont tiré la performance, même si l’effet était moins marqué qu’aux Etats-Unis.
- Avec les intérêts élevés, les sociétés structurellement endettées (foncières, utilities, télécoms) n’ont pas brillé, mais dans le domaine des foncières on trouve finalement de tout, avec une déroute sur Altarea (-30%) par exemple, pénalisé par son activité de promotion en débandade. Plus étonnant toutefois, c’est que certaines foncières affichent une performance annuelle en hausse sensible (Carmila, Patrimoine&Commerce, Digital Realty). Comme quoi il est difficile de généraliser.
- Mauvaise année pour le secteur santé, car les pharmas big cap n’ont pas brillé (Sanofi et Bristol-Meyers luttent pour renouveler leur portefeuille de médicaments) et les équipementiers médicaux ont aussi sous-performé, victimes d’une baisse de régime dans les produits anti-Covid qui ne font plus recette.
- Mon portefeuille est fortement présent sur les produits d’entretien et la consommation défensive non-cyclique (cash flows réguliers, bilans solides, dividendes généreux et sûrs) et tous les titres du genre (Procter, Unilever, PepsiCo…) terminent l’année au mieux stable, voire en baisse. Dans le cas des titres américains, c’est logique. L’investisseur classique (particulier ou fonds de pension) qui cherche à construire un portefeuille de rendement, pouvait acheter des treasuries rapportant 5% sur une échéance de 10 ans. Après des années de disette, les obligations étaient en mesure de concurrencer les valeurs de rendement classiques, qui ont généralement un rendement de l’ordre de 3%. Mais je reste confiant, car mes valeurs de rendement s’inscrivent dans une considération stratégique de long terme. En 2024, lorsque les banques centrales baisseront les taux directeurs, les taux obligataires seront eux-aussi entrainés à la baisse (le 10 ans US est déjà retombé en-dessous de 4%) et du coup, les actions de rendement redeviendront plus attractives.
- Pour finir, mon portefeuille a pâti des actions cycliques, en particulier dans la chimie de spécialités où je suis très présent (Robertet, Novozymes, Borregaard…) mais rien n’est perdu, car lors du prochain rebond conjoncturel, ces titres reprendront des couleurs. Mais ici aussi, il peut y avoir des surprises puisque le suisse Sika (+32% sur l’année) a bien monté. C’est une société de chimie de spécialités qui est essentiellement centrée sur les produits et additifs pour le bâtiment : c’était donc pas gagné d’avance de faire une performance positive, alors que le secteur est sinistré.
(NB: les performances citées sont calculées avec les dividendes et en Euros pour les titres étrangers)
Mouvements du mois
Apport de 1000€
Renforcements
- ETF Amundi MSCI World II 10 actions à 279,23€ (2,8 K€)
- Consolidated Edison 12 actions à 90,11$ (1 K€)
- Coloplast 10 actions à 814 DKK (1 K€)
- Borregaard 73 actions à 165 NOK (1 K€)
- Orkla 147 actions à 77,67 NOK (1 K€)
- LVMH 1 action à 693€
- Réinvestissement du dividende en actions pour Fortis (1 action en plus).
- J’ai aussi acheté 2 actions Richemont au prix de 67 CHF pièce (elle en vaut plus du double aujourd’hui). La société avait distribué des bons de souscription à prix préférentiel en 2020 pour se faire pardonner une coupe du dividende à l’époque. Mais les bons n’étaient exerçables que 3 ans plus tard.
Dividendes
Je continue sur ma lancée afin de construire un flux de dividendes régulier, destiné à servir de complément de revenus au moment de la retraite. L’échéance se rapproche puisque j’envisage toujours d’arrêter le travail avec 2 ans d’anticipation, soit en août 2026. La lumière commence à briller au bout du tunnel : plus que 2 ans et demi à trimmer
La récolte de dividendes a été bonne en 2023 avec 25,5 K€ bruts et 21.062 € après prélèvements. Pour arriver au net de tout, il me faut encore déduire l’impôt latent du PEA qui frappera au moment d’un retrait de fonds. Au final la « rente » de dividendes est de 1.630€ mensuels (net de tout) en hausse de +8,96% par rapport à 2022. C’est parfaitement en ligne avec mes anticipations.
Pour 2024 j’attends une hausse plus faible, car plusieurs gros contributeurs (Ayvens, Altarea, ABC Arbitrage) devraient baisser les coupons. Enfin je pense que le USD continuera de s’affaiblir et pénalisera mes revenus de source américaine. Mais bon, attendons les résultats annuels pour en savoir plus.
Suivi de mes objectifs personnels de 2023
- Comme je prévois de partir à la retraite un peu en avance, je comptais faire quelques versements (rachat de trimestres) pour doper mon capital retraite. C’est ce que j’ai fait, mais moins que prévu car j’ai finalement décidé d’affecter plus de liquidités dans le marché obligataire. Mais pas grave, car je vais encore mettre quelques sous dans le capital retraite l’année prochaine.
- Mon patrimoine financier hors résidence principale est très fortement engagé dans les actions (environ 55% du total). Comme dirais mon banquier : « vous avez une allocation agressive ». J’en avais bien conscience, mais après des années de TINA, je n’avais plus rien investi dans les fonds euros de l’assurance-vie, ni dans les obligations faute de rendement attrayant depuis des années.
En 2023 j’ai donc frappé un bon coup dans l’obligataire, en construisant un portefeuille de 110 K€ qui représente 8% de mon patrimoine, soit plus du double de l’année précédente. Ce n’est toujours pas beaucoup, mais je n’avais pas plus de liquidités disponibles pour aller plus loin. Et la fenêtre de tir est en train de se refermer, donc plus beaucoup d’opportunités pour l’année prochaine.
Mon petit portefeuille obligataire est maintenant composé à 60% de titres vifs et 40% d’ETF. Mon compte titre chez Boursobank est un désert aride pour l’accès aux obligations (mais j’y ai acheté les ETF iShares sans frais de courtage) et mon compte chez BforBank est à peine mieux, mais j’y ai acheté mes titres vifs avec des frais faibles sur Euronext.
Au final, j’ai maintenant un mix d’obligations d’Etat (OAT France 2045, OAT Austria 2044), un peu de bancaires sénior (Crédit Agricole 2032 et 2033), l’incontournable Rabobank 6,5% PERP et mes titres participatifs que j’ai depuis plus de 10 ans (TP Sanofi et TP Renault). Côté ETF, j’ai aussi acheté un mix (governement, corporate, high yield) et une petite dose de corporate et treasuries en USD.
Rien de folichon, mais je pense un mix bien équilibré avec un rendement brut moyen de 4%, ce qui se traduit en année pleine par un flux de revenus de 252€/net par mois.
(Malheureusement les ETF sont comme des obligations perpétuelles à taux variable ; leurs coupons devraient donc rebaisser à MT. Mais bon, j’aviserai dans quelques années).
- Last but not least, je voulais depuis longtemps diversifier mon portefeuille sur les marchés scandinaves, pour la diversification en devises et la meilleure solidité des finances publiques dans ces pays. Je me suis lancé au début de l’année avec de petits montants, mais j’ai renforcé tous les mois une ou plusieurs lignes. Au total, mes positions scandinaves représentent maintenant 5% du portefeuille actions, ce qui me satisfait (c’est déjà beaucoup plus que leur pondération dans le MSCI World).
Les marchés scandinaves n’ont pas brillé en 2023 (mais j’ai pu renforcer pas cher) et les monnaies étaient faibles (NOK, SEK) pénalisées par la crise immobilière en Suède et la faiblesse dans les ressources naturelles qui sont importantes pour l’économie scandinave. Mais depuis quelques semaines, ça s’arrange : les marchés actions de redressent et les devises remontent également.
Je suis donc pour l’instant très satisfait de mon excursion dans les fjords !
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1 #213 01/01/2024 17h34
- Ankh
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1 #214 04/02/2024 11h20
- Ankh
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REPORTING JANVIER 2024
(Arrêté au 02.02.24)
Les premiers jours de l’année avaient commencé par des dégagements, mais finalement le marché haussier a repris sa lancée au cours du mois. Mon portefeuille commence l’année doucement, avec une hausse de +1,9% YTD, qui cache toutefois certaines baisses marquées sur des titres qui déçoivent (Dassault Systèmes, Sanofi, Alphabet). Heureusement que d’autres sociétés annoncent des résultats meilleurs que prévu, notamment dans le luxe (LVMH, Richemont) mais aussi dans la technologie (ASML, SAP). Les hausses sur ces titres permettant de contrebalancer les baisses sur d’autres valeurs.
Plus généralement, je constate que la techno américaine continue de cartonner. Pour toutes les entreprises qui savent prononcer les mots cloud ou artificial intelligence, la course haussière se poursuit comme s’il y avait le feu. Ca commence à m’inquiéter un peu, car les bulles spéculatives finissent toujours par éclater. Surtout que les risques et autres déclencheurs potentiels d’une correction sont nombreux (guerres, agissements des banques centrales, élection présidentielle US et surtout une conjoncture fragilisée).
Quelques nouvelles du portefeuille
Novozymes a publié des résultats en baisse (comme prévu), pénalisés par la conjoncture molle et les dépenses liées au rachat de Chr.Hansen. La fusion est maintenant actée et la société a changé de nom pour devenir Novonesis. Pour l’instant j’attends toujours des indications claires sur les effets de cette fusion, mais le groupe a enfin annoncé un investor day pour mars (je suis curieux).
Procter&Gamble a annoncé des trimestriels solides en non-Gaap, mais a quand même déprécié la valeur des intangibles de sa filiale Gilette de 1,3 Md$. Il paraît que le télétravail conduit les hommes à se laisser aller à la bohème, quand ils travaillent chez eux au lieu d’aller au bureau, ce qui réduit structurellement le potentiel de croissance des lames de rasoir.
Le titre Verizon a accueilli favorablement les résultats annuels, même si évidemment il n’y a pas de miracles à attendre sur ces grosses télécoms qui agissent sur des marchés saturés. La société a quand même passé pour 5,8 Md$ de dépréciations, compte tenu du déclin structurel dans le téléphone fixe et des difficultés dans le secteur « business » qui est sensible à la baisse conjoncturelle.
Bonnes nouvelles aussi chez Clorox, qui avait été perturbé par une cyberattaque l’année dernière, entrainant des ruptures de stocks importantes. Ils ont maintenant rattrapé leur retard de production et les rayons des supermarchés sont de nouveau remplis.
Lourde chute du titre Archer Daniels Midland (-24% lors de l’annonce) quand la société a dévoilé que sa division « nutrition », construite à grand renfort d’acquisitions depuis quelques années, fait l’objet d’une enquête de la SEC pour irrégularités comptables. Dans la foulée, le CFO a été suspendu avec effet immédiat. La publication des comptes prévue pour fin janvier, a été ajournée à une date ultérieure. Beaucoup de mauvaises nouvelles d’un coup !
Je ne m’inquiète pas trop quand même, car cette division ne fait « que » 11% du CA total. Une correction des comptes (même rétroactive) ne devrait pas conduire à des problèmes graves.
Cocasse… peu après ce coup de froid, ADM a annoncé une hausse musclée du dividende de +11% (alors que les résultats 2023 sont attendus en baisse). Ca aura fait plaisir aux chasseurs de dip et la chute du cours a été enrayée.
Pour finir, hausse spéculative du titre Guerbet (+19% depuis le début de l’année). La société est toujours contrôlée à 53% par la famille Guerbet, alors qu’actuellement tous les membres de la direction sont des personnes externes. Après le décès du patriarche, certains spéculent sur le fait que les autres héritiers pourraient être tentés de monétiser leur participation.
Je ne sais pas dire si une OPA se profile, mais j’estime que le titre Guerbet devrait profiter dans les prochaines années du déploiement de son nouveau produit phare (fin de la période de disette en quelque sorte). Donc je reste serein en attendant la suite des évènements.
Mouvements du mois
Apport de 1000€
Renforcements
- Orange 113 actions à 10,60€ (1,2 K€)
- PepsiCo 8 actions à 172,35$ (1,2 K€)
- Réinvestissement du dividende en actions pour National Grid (8 actions en plus)
Cas particulier
La société Mondi va verser un dividende exceptionnel en février (déjà détaché fin janvier). Par rapport à mon PRU cela fera un rendement brut confortable de 8%, en supplément du dividende ordinaire qui n’a pas encore été annoncé. La société avait vendu l’année dernière ses actifs en Russie et généré une belle plus-value. Ils ont été chanceux, car nombreuses sont les sociétés qui se sont retirées de Russie dans de mauvaises conditions.
Mondi procède aussi à un regroupement de ses actions à raison de 10 actions nouvelles pour 11 anciennes, immédiatement acté après le détachement du coupon exceptionnel. L’idée étant d’annuler le gap qui s’ouvre dans un graphique de cours après versement d’un très gros coupon. Je suis investisseur boursier depuis plus de trente ans et j’ai déjà touché des coupons exceptionnels de temps à autre, mais jamais personne n’avait jusqu’à présent fait de cosmétique sur les actions pour améliorer la comparabilité post-détachement. On découvre toujours quelque chose de nouveau !
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3 #215 03/03/2024 11h00
- Ankh
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REPORTING FEVRIER 2024
(Arrêté au 01.03)
La saison des résultats est bien engagée et environ 80% de mes titres ont publié leurs résultats. Dans l’ensemble les comptes sont bons et généralement les réactions boursières sont positives. Mon portefeuille progresse de +3,3% en YTD, un peu à la traine par rapport aux indices.
Mes principaux problèmes viennent des foncières qui ont aussi une activité de promotion (Icade, Altarea) qui continuent de voir rouge avec l’effondrement du marché immobilier. Dans sa publication, Altarea a pronostiqué une légère amélioration en 2024, mais un nouveau cycle immobilier ne devrait débuter que 2025 au plus tôt. Pas très engageant, il va falloir s’armer de patience pour voir les cours remonter !
L’autre déception vient de Equasens (logiciels pour pharmacie, accessoirement aussi pour hôpitaux) qui n’a pas encore publié les détails, mais qui a déjà prévenu que la progression des ventes est faible. Lorsque j’avais acheté ce titre, je jouais la carte d’une société de croissance. Mais ladite croissance n’est plus au rendez-vous. Espérons que 2024 sera plus dynamique.
J’ai d’ailleurs aussi des actions de l’allemand Compugroup (logiciels pour hôpitaux, accessoirement pour pharmacies) dont le titre s’enfonce lui-aussi dans le rouge sur fond de croissance molle. Décidément le secteur des logiciels dans la santé est bien malade !
Petit dilemme personnel : maintenant que mon portefeuille de rendement génère les revenus que j’attends de lui, je comptais lever le pied sur les titres de rendement et mettre plus l’accent sur les valeurs de croissance et les ETF généralistes (MSCI World, S&P 500). Mais avec le fort mouvement de hausse depuis novembre 2023, tout est cher voire hors de prix. Pas facile d’acheter. Je vais probablement thésauriser les dividendes qui vont rentrer dans les prochains mois, car je crains une consolidation au cours de l’été, qui purgera certains excès d’optimisme que nous rencontrons actuellement sur les marchés.
Dividendes
Tous les titres que j’ai en portefeuille n’ont pas encore publié leurs résultats annuels, mais pour l’instant les chiffres sont plutôt bons et les dividendes généralement en hausse. Pour l’instant je table sur un cash flow brut d’au moins 27,4 K€ sur l’année (contre 25,5 K€ en 2023) soit une hausse de +7% (ce qui est très bien, car légèrement supérieur à mes attentes).
Pour l’heure la situation est la suivante :
- seulement quelques réductions de dividendes (Altarea, Ayvens) et probablement ABC Arbitrage (qui n’a pas encore publié).
- une suppression chez Fresenius, qui bénéficie en Allemagne d’une aide d’Etat à l’énergie et se doit de limiter ses sorties de cash.
- quelques dividendes stables (Inéa, Thermador, Kering, Basf) mais ce qui est compréhensible compte tenu des comptes annuels et des perspectives tempérées
- Enfin 3 dividendes exceptionnels (Icade, Mondi, Orkla) qui n’arrangent pas la performance des titres, mais tombent bien pour compenser les réductions sur d’autres titres.
Quelques nouvelles du portefeuille
Edenred
Le titre est sous pression depuis quelques temps, compte tenu d’un risque règlementaire d’un plafonnement de ses commissions. Un nouveau risque s’est rajouté ce mois-ci avec une enquête en Italie, pour une présomption de fraude dans l’attribution de contrats. Logiquement le titre a encore pris une douche froide et ma PV latente continue de fondre.
Le pire dans tout ça, est que la société avait déjà été épinglée dans le passé pour des ententes illégales sur les prix (avec les autres acteurs présents en France). Il semblerait que l’éthique ne vole pas bien haut dans cette société, ce qui n’est jamais un bon signe.
J’ai décidé de vendre, car sur une valeur de croissance plutôt chère, il n’y a pas droit à l’erreur. Les projections de BNPA du consensus sont élevées pour les années à venir : gare aux révisions à la baisse si les deux risques actuels prennent effet.
M6 Métropole TV
Comme attendu, les résultats annuels sont faiblards. Dans une conjoncture dégradée, les recettes publicitaires sont toujours à la peine. Ces dernières années la société a eu un newsflow négatif (fusion ratée avec TF1, lancement et enterrement de la plateforme de streaming Salto). Mais en 2023 M6 a aussi fait le ménage dans ses filiales et participations secondaires en vendant quelques actifs. La grande surprise est de départ prévu de Nicolas de Tavernost, qui a été le patron depuis plus de 30 ans. Place à une jeune équipe qui devra donner une nouvelle impulsion à la société.
En attendant il y a un très gros dividende pour patienter. Pas de miracle à attendre en termes de croissance, mais au moins M6 n’a pas de dettes, ce qui est déjà bien dans l’environnement actuel des taux élevés. A mon avis 2024 ne se présente pas si mal, car M6 a acquis les droits de diffusion de plusieurs matchs importants de la Coupe d’Europe, ce qui permettra de vendre des pubs fort cher pour accompagner ces émissions !
Air Liquide
La société est connue pour être une force tranquille (parfait pour un fond de portefeuille) mais on pouvait craindre quelques notes prudentes compte tenu de la conjoncture molle. Il n’en a rien été, les résultats sont bons et le groupe compte même doper ses marges sur les 2 années à venir.
Bouygues
L’activité de promotion immobilière est en débandade comme attendu, mais celle-ci ne représente qu’une infime partie du CA. Le reste des activités se porte bien. La bonne nouvelle vient de la filiale Equans, qui améliore sa rentabilité comme prévu, même si cette dernière reste faible.
GTT
Comme prévu, la société engrange les bienfaits d’un marché du gaz tendu depuis le début de la guerre en Ukraine. En 2022 GTT avait engrangé les contrats et entre 2023-2025 elle va livrer les commandes et donc engranger les bénéfices. Pour 2023, CA +39% et RN +57% : des chiffres impressionnants. Pour 2024 la société compte augmenter son EBITDA d’au moins 50%, donc encore de belles perspectives.
Inéa
Mention spéciale pour cette foncière de bureaux dans les grandes villes régionales. Elle est une des très rares foncières qui n’a pas passé des milliards de dépréciations d’actifs, signe que ses comptes sont plus prudents que chez les autres. Au niveau opérationnel, les résultats sont très solides, même si le BNPA FFO a légèrement baissé. Ce qui est un effet technique, car il y a eu une augmentation de capital l’année précédente avec l’effet dilutif de court terme inévitable. Je reste confiant.
Home Depot
Comme attendu, la société de distribution de matériel de bricolage et de fournitures, n’a pas brillé en 2023. Mais les commentaires de la direction ne sont pas trop pessimistes et le titre a monté un peu lors de la parution des comptes. Il n’y a plus qu’à patienter, car une baisse des taux directeurs finira par raviver le secteur de la construction.
Consolidated Edison
Le rocher insubmersible dans la distribution d’électricité à New York. Pas de grosses surprises à attendre, ni de grosse croissance, mais un cash flow très régulier : c’est bien pour cela que j’ai acheté ce titre. Bon évidemment, pas de grosse plus-value à attendre non plus ! Toujours est-il que le dividende continue de tomber régulièrement, et en hausse depuis 50 ans maintenant. Naissance d’un nouveau dividend king !
Salesforce
La société avait été sous la pression de fonds activistes, qui lui reprochaient de dépenser trop d’argent dans des opérations de croissance externe surpayées et de négliger la rentabilité et la réelle création de valeur. En 2023 la société a fait exactement ce que les vautours attendaient d’elle : pas de croissance externe, réduction des effectifs, concentration sur le business, rachat d’actions pour plusieurs milliards de $. Les résultats sont au rendez-vous : marges en hausse, surplus de cash au bilan en hausse, BNPA non-Gaap en hausse de +57%, perspectives 2024 toujours en hausse. Les bonnes cases ont été cochées.
A la surprise générale, la société va commencer à verser un dividende (1,60$ en base annuelle). Sur mon PRU ça ne fait que 0,8% de rendement et ça ne va pas nourrir son homme, mais le dividende n’est pas si mince que cela, car il représente un payout de 20% des bénéfices. En tout cas, un signe de confiance (et peut-être un clin d’œil à Meta Platforms, qui a aussi initié un dividende).
Mouvements du mois
Ventes
- Merck avec une PV +61,6% (+71,2% avec dividendes)
Le titre a monté vite et fort au cours des derniers mois, je prends mes bénéfices
- Alteryx avec une MV -55,5%
La société fait l’objet d’une OPA et sera sortie de la cote dans quelques temps.
Plus rien à attendre de ce dossier
- Edenred avec une PV +18,3% (+24,6% avec les dividendes)
Vente de précaution, compte tenu de la montée des risques
Renforcements
- Sanofi 12 actions à 86,80€
- Amundi 15 actions à 60,50€
- Total Energies 17 actions à 58,90€
- Sandvik 52 actions à 217 SEK (1 K€)
- Investor AB 45 actions à 252,75 SEK (1 K€)
- Latour AB 44 actions à 262,80 SEK (1 K€)
Achat d’une nouvelle valeur
- American Water Works 46 actions à 118,90$ (5 K€)
La plus grande société US dans la distribution d’eau. Pendant des années le titre était hors de prix, mais comme toutes les utilities ayant un endettement structurel élevé, le titre a morflé au cours des 2 dernières années. Je profite du creux pour acheter, car les perspectives restent bonnes. Lorsque la Fed baissera ses taux directeurs, le cours devrait remonter.
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#216 10/03/2024 09h13
- Ankh
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UN PEU DE MENAGE DANS LES FONCIERES
Bye bye
La foncière Covivio qui est la maison-mère de Covivio Hôtels vient de racheter un gros bloc d’actions à Generali et devient majoritaire au capital avec plus de 52% du capital. Elle a annoncé une OPE sur le reste des minoritaires. Pour l’instant on parle d’une parité de 31 actions Covivio pour 100 actions Covivio Hôtels. Cette histoire d’offre d’échange est un bon moyen d’éviter une OPA classique et donc de se débiner quand il s’agit de payer une prime sur le cours.
Sur le papier cela est peut-être justifié par l’ANR, mais en temps qu’actionnaire je me sens lésé dans l’affaire. Covivio Hôtels a dans l’ensemble un bon potentiel de croissance et un endettement modéré (LTV 34%) alors que Covivio a plus de problèmes, avec une situation délicate dans ses bureaux des grandes villes et un endettement bien plus important (LTV 41%).
J’ai planché sur les comptes de Covivio des dernières années et en y réfléchissant bien, ce n’est pas bien fameux. Sur 10 ans le chiffres d’affaires a doublé, dopé par moults rachats (Foncière des Logements, Foncière des Murs (aujourd’hui Covivio Hôtels), Beni Stabili en Italie… Mais dans le même temps le BNPA EPRA est passé de 1,93€ en 2013 à 1,61€ en 2023. Beaucoup d’activisme pour pas grand-chose ! Je ne parle même pas de l’évolution du cours, qui a baissé sur 10 ans.
J’ai décidé de ne pas participer à cette OPE, mais de vendre ma ligne dès maintenant.
Welcome
En remplacement de ma ligne Covivio Hôtels j’ai acheté une ligne de Argan. Au moins chez eux les affaires marchent bien, le secteur des foncières d’entrepôts se porte bien et les chiffres parlent d’eux-mêmes : une centaine de sites en France, dont 100% de taux d’occupation. Chez Argan j’aime bien aussi sa taille humaine, avec encore un fort encrage familial au capital.
Seul bémol, c’est l’endettement un peu élevé, un LTV 49% qui se traduit par un leverage de 11x sur EBITDA. Mais la hausse des taux est passée par là et Argan a promis de ne plus générer de nouvelles dettes pour l’instant, mais de faire tourner un peu ses actifs pour générer des plus-values et avoir les moyens de réinvestir dans d’autres projets. D’ici 2026 le leverage devrait s’orienter vers les 8x l‘EBITDA, ce qui est plus prudent.
Le détail des opérations
- Vente de Covivio Hôtels avec une MV -15,9% (-3,5% en incluant les dividendes)
- Achat de Argan 62 actions à 77,60€, soit 4,8 K€ au total.
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#217 12/03/2024 19h13
- tmiger
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Bonjour
Merci pour ce suivi de portefeuille, j’ai une petite question fiscale, à partir d’un certain montant mensuel de dividende, est-on tenu de déclarer mensuellement ses dividendes ou une fois par an suffit?
Belle soirée
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#218 12/03/2024 19h20
- Ankh
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Bonjour tmiger
Bon ça dépend: si vous êtes chez un courtier français, il n’y a rien à déclarer dans l’année. Vous attendez l’IFU et vous déclarez une fois par an. En fait, le courtier envoie déjà les infos au fisc, qui se retrouvent automatiquement dans la déclaration.
En cas de courtiers étrangers (Degiro, Saxo…) il faut faire soi-même la déclaration. Si les montants de dividendes sont élevés, on est supposé le faire mensuellement. Je ne sais pas s’il y a une limite particulière. A mon avis, le mieux serait de demander au fisc chez vous, pour être certain de bien faire.
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1 #219 17/03/2024 10h12
- Ankh
- Membre (2020)
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DEUX NOUVELLES VALEURS DANS LA SANTE
Comme le printemps approche, je fais comme chaque année un peu le ménage dans mon portefeuille. Ca permet aussi de rééquilibrer le poids des différents secteurs.
Ils nous ont quittés
J’ai vendu Comcast, qui a certes versé son dividende régulièrement tous les trimestres. Mais je dois reconnaitre que la performance totale est presque nulle après plusieurs années de détention. L’entreprise a bien lancé avec succès un service de streaming (Peacock) qui a trouvé des millions de clients. Mais dans le même temps, les clients abandonnent leur abonnement à la télévision par câble. En y réfléchissant bien, le streaming n’est pas une source de revenus supplémentaires, mais simplement un nouveau mode de consommation qui se développe aux dépens des offres classiques. Enfin, le secteur des médias en général ne semble plus très porteur, car chez la concurrence (Disney, Paramount, Warner Discovery…) ça ne vole pas bien haut non plus.
J’ai vendu aussi Barry Callebaut qui ne performe pas. Beaucoup de problèmes dans ce dossier avec entre autres de nombreuses rotations dans la direction (signe que quelque chose ne tourne pas rond). Comme les affaires ne marchent pas trop, la société a annoncé un plan de restructuration avec plan social. D’habitude ce genre d’annonce a un effet positif sur le cours, car on peut espérer un mieux dans l’avenir. Mais ici le cours a baissé. Pas encourageant. Il y a peut-être mieux à faire ailleurs.
Nouvelles valeurs dans la santé
J’ai acheté Johnson&Johnson, un classique de fond de portefeuille. Une société solide par tradition et une des rares aux USA à avoir un rating AAA pour sa dette. J’avais quitté ce dossier il y a quelque temps, car les incertitudes et opérations en tout genre se multipliaient. Aujourd’hui le scandale des opiacés est derrière nous, la scission des produits grand public (aujourd’hui au sein de la nouvelle société Kenvue) est également terminée. Reste encore le scandale du talc pour bébés contaminé à l’amiante. L’affaire traîne depuis des années et si j’ai bien compris, il n’a toujours pas été trouvé d’issue définitive avec la justice. Mais bon, je reviens quand même sur le dossier, car le titre commence à remonter la pente et je ne souhaite pas me placer trop cher dans le futur.
J’ai acheté aussi la chaîne de laboratoires d’analyse Quest Diagnostics pour renforcer d’avantage mon exposition « santé ». Après une période faste 2020-2021 pour cause de testing Covid, il y a eu l’effondrement en 2022-23 comme pour toute la branche. Il me semble toutefois que la situation se stabilise maintenant. Sur les 10 dernières années le BNPA affiche une croissance moyenne de 8% par an (ce qui est honnête) et le PER actuel est de 14 : c’est presque un titre value, dans un contexte où tout est horriblement cher.
Sur le LT, je pense que les labos d’analyse ont une carte à jouer. Avec le développement à venir des médications individualisées pour certaines maladies tenaces et les tests de biopsie liquide (détection prématurée de cancers dans le sang), il y a des relais de croissance.
Le détail des opérations
- Vente de Comcast avec une PV +1,9% (+5,5% avec les dividendes)
- Vente de Barry Callebaut avec une MV -26,9% (-25,5% avec les dividendes)
- Achat de Johnson&Johnson 35 actions à 158,69$ (5 K€)
- Achat de Quest Diagnostics 44 actions à 126,42$ (5 K€)
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3 #220 07/04/2024 10h48
- Ankh
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REPORTING MARS 2024
Dans l’ensemble la tendance est toujours favorable, même si des signes d’essoufflement commencent à se manifester. Mon portefeuille progresse de +5,8% en YTD avec un retard certain sur les indices, victime de la sous-pondération (voire quasi-absence) des sociétés technologiques sexy qui séduisent actuellement les marchés.
Retour des affaires judiciaires avec un plongeon de Reckitt, dont le lait pour bébés Enfanmil a causé le décès d’un nouveau-né. Le procès a donné lieu à une indemnisation de 60 millions de $. Mais le pire est qu’il y a derrière encore 3000 autres plaintes concernant ce produit. Aux Etats-Unis on ne plaisante pas avec les risques sanitaires : on va se retrouver dans une grosse class action fort coûteuse. J’ai liquidé cette ligne.
Dans la foulée, je reviens sur ma décision en ce qui concerne l’achat de Johnson&Johnson. J’ai peut-être été un peu imprudent sur ce dossier, car l’affaire du talc contaminé à l’amiante est loin d’être réglée. Par prudence j’ai déjà revendu cette ligne.
Quelques autres nouvelles du portefeuille
Stef
Très bons résultats annuels, car la société s’était enfin débarrassée de sa filiale maritime Méridionale qui générait des pertes depuis des années. Logiquement le comptes affichent maintenant une amélioration des marges, même si la conjoncture molle pèse un peu sur les affaires.
Idi
Résultats très solides pour cette petite société de private equity. Avec la hausse des taux, le capital-développement n’est pas à la fête en général, mais contrairement à beaucoup d’autres sociétés du genre, Idi travaille uniquement sur ses fonds propres et ne joue pas avec le levier de la dette. Pas de problèmes de refinancement donc. La société a par ailleurs réussi à faire tourner ses dossiers avec succès et dégagé des PV confortables.
Au dividende ordinaire s’ajoutera un coupon exceptionnel, ce qui me fera un rendement très généreux de 11,7% sur PRU cette année. Ca ne se refuse pas !
Guerbet
Un cas d’école que j’aime bien. Depuis quelques années la société était à la peine, emprisonnée dans un cercle vicieux : son produit phare était tombé dans le domaine public, immédiatement attaqué par des génériques. Du coup l’inflation des matières premières ne pouvait pas être entièrement répercutée sur les prix de vente, puisqu’il n’y avait plus de pricing power.
Le newsflow est en train de changer radicalement, puisque les résultats 2023 sont meilleurs que prévu. Enfin le nouveau produit-phare se vend bien aux USA (déjà lancé en 2023). Les ventes ne font que commencer en Europe et devraient générer de la croissance pour plusieurs années. Même si le titre a bondi de 78% cette année, je pense qu’il reste encore largement de potentiel avec la hausse du CA et des marges qu’on peut attendre.
Rubis
Encore un dossier intéressant, pour lequel j’avais déjà laissé mon impression sur la file dédiée.
Depuis plusieurs années, Rubis n’avait plus du tout la faveur des marchés. Et soudain le titre se réveille avec une conjonction de plusieurs facteurs en mars. Tout d’abord les résultats ont été meilleurs que prévu. Puis la société a annoncé la vente de sa division Rubis Terminal pour se concentrer sur ses autres activités. Le marché a apprécié la simplification de la stratégie, même si cette vente va aussi réduire sensiblement le CA du périmètre restant. A voir, comment ce « trou » sera comblé.
Soudainement, les prédateurs et agitateurs sortent de tous les terriers. En mars la Compagnie Nationale Maritime (groupe Equans) a annoncé une participation de 5% au capital. Suivi de près par la société Plantations des Terres Rouges (dans l’orbite de Bolloré) qui a aussi franchi les 5%. Enfin début avril on apprend qu’un canadien a aussi placé ses pions pour 5%.
Pour l’instant on n’en sait pas plus, même si les rumeurs se multiplient : veulent-ils bloquer la vente de Rubis Terminal ou reprendre cette activité ? Veulent-ils lancer une OPA (qui complèterait bien les affaires de Bolloré) ? Veulent-ils faire tomber la Commandite, alors que l’arrivée de Clarisse (fille du fondateur Gilles Gobin) à la direction ne plaît pas à tout le monde ? Ou veulent-ils tout simplement faire une PV rapide sur un titre très value qui prend du momentum ?
Je n’ai pas de réponse à tout cela, mais le titre Rubis a monté de 49% depuis le début de l’année : c’est déjà pas mal ! Je suis curieux de voir ce qui se passera à l’assemblée générale : il y a fort à parier que les prédateurs en profiteront pour dévoiler leurs doléances.
Unilever
Clairement un trainard depuis quelques années. La société a annoncé vouloir vendre (ou mettre en Bourse par IPO) sa division de glaces (Magnum, Ben&Jerrys) qui affiche une faible croissance et des marges inférieures à d’autres activités du groupe. Le marché a apprécié.
Home Depot
Avec la conjoncture faiblarde, la société affiche une croissance négative depuis plusieurs trimestres. Mais la société met quand même 18 Md$ sur la table pour racheter SRS Distribution. Un pari osé à CT alors que les résultats sont en baisse. Mais lorsque la conjoncture dans la construction reviendra plus favorable, cette opération pourrait être très profitable car complémentaire aux activités existantes de Home Depot.
Mouvements du mois
Ventes
- Reckitt avec une MV -31,7% (-25,6% en incluant les dividendes)
Chaque année de nouveaux problèmes avec cette société ; je jette l’éponge.
- Adobe avec une PV +14,2%
Le titre est sous pression depuis la publication des résultats annuels. Je préfère concrétiser les maigres gains qui me restent.
- Kontron avec une PV +4,9% (+7,3% avec les dividendes)
Pas vraiment de momentum ; après 3 ans de détention, les gains sont microscopiques.
- Johnson&Johnson
Je revends le titre après 1 semaine de détention : le risque est élevé.
Renforcements
- Illumina 10 actions à 137,98$
- MGI Digital Tech 118 actions à 16,66€
Après plusieurs années difficiles, j’espère que la croissance reviendra après le salon Drupa en mai-juin, qui jusqu’à présent a toujours dopé les prises de commandes.
- Fortis réinvestissement du dividende en actions (1 titre en plus)
Achat de 3 nouvelles valeurs :
- Intertek 100 actions à 48,78 GBP
Une société dans la certification comme SGS ou Bureau Veritas. C’est mon remplaçant pour Reckitt, afin de préserver ma pondération en titres anglais.
- Texas Instruments 32 actions à 172,92$
Un fabricant de semi-conducteurs. Pas de chips dédiés à l’AI, donc pas très sexy. Mais les produits de Texas Instruments sont présents dans les appareils du quotidien (20% de part de marché mondiale dans sa spécialité), que ce soit une machine à café ou un lave-linge. Actuellement un peu sous pression compte tenu du déstockage chez les clients, mais un nouveau cycle de croissance est inévitable à MT.
- Amgen 20 actions à 272,26$
Après avoir liquidé J&J, je change de cheval dans le big pharma. Une société qui a un bon momentum grâce aux opérations de croissance externe récentes.
Cas particulier
En mai 2023 Carmila avait versé un dividende issu d’un remboursement d’apport et donc non taxé. Je m’étais étonné que le montant ne soit pas imputé sur le prix de revient comme c’est l’usage. Aujourd’hui, presque 1 an plus tard, mon courtier BoursoBank m’informe qu’il y a eu une erreur dans le traitement fiscal. Pas plus d’explications, mais discrètement on m’a imputé le dividende de l’année dernière sur mon prix de revient. Du coup mon PRU passe de 12,44€ à 11,27€. A court terme ça ne change rien, mais ça augmente ma PV taxable si je devais revendre un jour cette ligne.
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#221 07/04/2024 14h28
- tmiger
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Bonjour
Toujours un grand plaisir ce retour mensuel, j’attends aussi pour J&J que les choses soient plus claires et que les différents spin-off soient réalisés.
Belle journée
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1 #222 05/05/2024 08h52
- Ankh
- Membre (2020)
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Reporting avril 2024
Un mois difficile en baisse, ponctué par la macro. Risques d’embrasement au Moyen Orient, inflation aux USA plus tenace que prévue, report des baisses de taux par la Fed à une échéance inconnue… Beaucoup de nouvelles négatives.
Je note toutefois une lueur d’espoir en Europe : l’inflation continue de refluer, la Banque Nationale Suisse a déjà abaissé légèrement ses taux directeurs et la BCE pourrait lui emboiter le pas prochainement. Une relance de l’économie par les taux serait bien sûr bienvenue, car la conjoncture en Europe a bien besoin d’un coup de pouce pour amorcer un redécollage.
Quelques nouvelles du portefeuille
Luxe
Les valeurs du secteur sont généralement résilientes, mais la faible conjoncture laisse quand même ses traces. Les titres L’Oréal et LVMH ont toutefois monté malgré la prudence affichée, car les trimestriels sont meilleurs que prévu.
Effondrement de Kering (encore). La société avait déjà lancé un profit warning plus tôt dans l’année, mais aux dernières nouvelles, pas d’amélioration en vue dans les prochains temps. En attendant Kering dépense des milliards depuis quelques mois pour s’offrir des stores luxurieux aux meilleures adresses (New York, Milan) : espérons que les ventes seront à la hauteur.
Pharma
Pas un bon trimestre pour mes valeurs du secteur. Gilead et Bristol-Meyers ont réduit fortement leur guidance, avec un RN (Gaap et non-Gaap) qui sera en forte baisse sur l’année. En cause pour tous les deux, des amortissements élevés sur une boulimie d’acquisitions récentes.
Chez Sanofi, le médicament Aubagio est sensiblement attaqué par des génériques, ce qui fait fondre les recettes, même si le reste du portefeuille se porte bien. En annuel il faut aussi compter sur une baisse des ventes. Mais le titre a quand même monté, car les trimestriels sont meilleurs que prévu.
Allez, je me console avec les trimestriels de mes petites pharma Guerbet et Eckert&Ziegler, dont les comptes sont très bons.
Foncières
Les grands perdants de la hausse des taux restent sous pression. Icade a toutefois présenté des comptes en amélioration, à la fois dans le foncier et l’activité promotion. Ces derniers sont toutefois relatifs à des prises de commande de 2023. Pas sûr que cette dynamique se poursuivra dans les mois qui viennent.
J’anticipe un peu pour Altarea, qui a présenté ses comptes le 30.04 en after market, ce qui a provoqué un vif rebond du titre début mai (pas encore pris en compte dans ma perf). Ici aussi, les chiffres sont bien meilleurs que prévu.
Faiblesse pour Argan. Les comptes trimestriels ne sont pas en cause, mais l’annonce d’une augmentation de capital surprise (2 millions de titres en plus) ne passe pas. Il y a quelques mois seulement, l’entreprise avait annoncé se concentrer sur ses fonds propres pour les prochains temps. L’augmentation de capital est donc une (mauvaise) surprise.
Aux USA, bons chiffres pour Equity Residential et Healthpeak, qui profite du rachat de Physicians Realty. Le marché ne donnait pas beaucoup de crédit à ces sociétés l’année dernière : la meilleure dynamique que prévu a donc agréablement surpris.
Effet inverse chez ProLogis, considérée comme une foncière de croissance. Le titre a lourdement chuté. Les chiffres du T1 ne sont pas en cause. Mais l’annonce que les nouvelles prises de commande ne rentrent pas, fait craindre de mauvais chiffres pour les trimestres à venir.
Fuite vers les USA ?
Total Energies a surpris le marché en annonçant qu’il envisage de transférer sa cotation principale à New York. Trop de pessimisme sur les valeurs pétrolières en Europe, alors que les américains sont moins obsédés par le changement climatique. Nous verrons le verdict dans quelques mois. A priori, pas de problèmes notables à attendre pour les investisseurs particuliers (éligibilité PEA) tant que le siège social reste en France.
Aux Pays-Bas, ASML envisage aussi de fuir vers les Etats-Unis, mais ici on parle d’un transfert de siège social. Les américains seraient bien plus bienveillants envers les sociétés de haute technologie. Pour l’instant, le gouvernement néerlandais promet de mettre la main à la poche pour améliorer les conditions (infrastructure en particulier) pour éviter de voir partir le fleuron de son économie.
Mouvements du mois
- Renforcement de Dassault Systèmes 26 actions à 37,25€
- Réinvestissement du dividende en actions pour Argan (2 titres supplémentaires) et Diageo (1 action)
- J’ai aussi vendu la totalité de ma ligne iShares Core S&P500 pour matérialiser mes 18% de PV. Ca me permet de compenser sur le CTO les moins-values réalisées le mois dernier. J’ai immédiatement racheté cette ligne, qui recommence donc avec un compteur à zéro.
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2 #223 02/06/2024 10h56
- Ankh
- Membre (2020)
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REPORTING MAI 2024
Sur le mois de mai il n’y a que deux choses qui intéressaient les marchés : les trimestriels de Nvidia (qui ont été stratosphériques) et le calendrier des baisses de taux des banques centrales. Pour la BCE on attend maintenant un premier allégement dès le mois de juin. La Fed a toutefois signalé qu’il faudra encore patienter quelque temps.
La bonne nouvelle pour mon portefeuille est que les foncières commencent à anticiper les baisses (ce qui vaut aussi pour les entreprises endettées de type utilities et télécoms) et reprennent enfin quelques couleurs plus vertes que rouges.
En milieu de mois, ma sélection avait fortement remonté (environ +8% en YTD) mais malheureusement quelques gamelles sur les derniers jours (National Grid, Salesforce, Veeva) ont gâché la fête. Le mois se termine avec une perf de +5,6% en YTD.
Le temps est très maussade cette année et il pleut presque tous les jours. Mon portefeuille reflète tout cela : comme j’ai beaucoup de lignes, les dividendes pleuvent presque chaque jour à cette époque de l’année
Pour l’instant j’ai déjà engrangé 12 167€ depuis le début de l’année. Ma future rente rentre donc conformément aux attentes, ce qui est rassurant car la phase de consommation se rapproche.
Quelques nouvelles du portefeuille
Michelin
La société a fait un Investor Day pour rafraichir la stratégie 2030. Rien de fondamentalement nouveau, puisque les pierres angulaires sont connues depuis 3 ans déjà. Michelin constate que son développement dans le pneu n’est plus aussi dynamique (surcapacités en Europe et aux Etats-Unis) et il compte donc réduire les investissements dans ces régions pour se concentrer sur l’Asie, où le potentiel est meilleur. La société poursuit également ses efforts dans les services (gestion de flottes) et développe des produits en dehors du pneu, qui à terme doivent représenter au moins 20% du CA total.
En résumé, Michelin anticipe une croissance correcte de 5% par an environ avec une marge opérationnelle en légère hausse. Tout cela me convient, car cela devrait permettre une croissance correcte du BNPA à l’avenir et donc soutenir le versement d’un dividende solide, lui aussi en légère hausse sur le long terme.
Ahold Delhaize
Une autre valeur de rendement de mon portefeuille, sur laquelle je compte pour générer à long terme un dividende croissant. Ahold a aussi tenu un Investor Day, duquel ressortent des perspectives correctes avec une croissance anticipée du CA de 5% par an et une rentabilité stable. Une chaîne de supermarchés, ce n’est évidemment pas une techno à très fort potentiel, mais Ahold est une société de qualité avec une croissance et des marges solides en comparaison avec ses pairs (mieux que Carrefour et au moins aussi bon que Walmart). L’avantage du business est que le Capex est faible et le free cash flow permet de poursuivre les rachats d’actions sur le LT, tout en versant un confortable dividende en hausse progressive. Au final, je pense que ce titre reste un bon vecteur pour ma stratégie de rendement.
Starbucks
Grosse déception sur cette société. Lors de la présentation des trimestriels, un analyste américain avait écrit : « Les chiffres sont tellement horribles, qu’on ose à peine les regarder ». Et il y a de quoi. En début d’année, Starbucks avait annoncé une guidance de CA en hausse de +10/+12% et des marges en amélioration. Au T1 on nous a livré un CA en baisse (-2% et même -4% en organique) et des marges en baisse. Bien-sûr c’est la faute à l’inflation, c’est la faute aux grèves aux USA et c’est la faute aux Chinois qui ne consomment pas. Mais cela sème quand même le doute, lorsqu’une société dite de croissance, voit soudain ses perspectives se dégrader sensiblement. Espérons donc, que les mesures de relance prévues porteront quelques fruits d’ici la fin de l’année.
Amgen
Une recrue récente dans mon portefeuille. Les trimestriels sont bons, dopés par les opérations de croissance externe des dernières années. Mais si le titre a fait un bond, c’est surtout car Amgen a annoncé que ses recherches sur un nouveau médicament anti-obésité se déroulent favorablement. On est encore loin d’une mise sur le marché de ce produit, mais en cas de succès, Amgen pourrait espérer grapiller quelques deniers sur Novo Nordisk et Eli Lilly, qui cartonnent dans cette spécialité.
Salesforce
Lourde chute du titre (-20%) à l’annonce des trimestriels. Le trimestre n’est pas en cause, mais l’annonce de perspectives décevantes pour les mois à venir. Avec la conjoncture morose, beaucoup d’entreprises clientes réduisent leur budget d’investissement, ce qui pèse sur les vendeurs de software comme Salesforce.
Dans la foulée, d’autres sociétés de logiciels que j’ai aussi en portefeuille (SAP, Dassault Systèmes…) ont connu un dip, car on peut craindre une faiblesse généralisée des prises de commandes dans le secteur.
Hannon Armstrong
Petite foncière atypique, qui s’apparente à un mortgage REIT. En résumé, le business consiste (comme toutes les foncières) a emprunter de l’argent sur les marchés et à investir dans des projets d’infrastructures vertes et autres activités qui ont un effet favorable dans la transition énergétique. Sur les deux dernières années, le titre a bien morflé, pénalisé par la hausse des frais financiers. Mais la revanche arrive, car Hannon refacture aussi des intérêts plus élevés à ses clients, ce qui gonfle maintenant sensiblement son chiffre d’affaires.
Si le titre a bondi de 30% sur le mois, c’est aussi grâce à l’annonce d’un partenariat stratégique avec KKR pour des projets conjoints, qui me paraît gagnant-gagnant. Hannon apporte son expertise dans les projets écologiques et KKR (qui est beaucoup plus gros) apporte sa force financière. Ensemble, les deux sociétés peuvent donc viser maintenant des projets plus grands et élargir le marché adressable, ce que Hannon ne pouvait pas faire tout seul vu sa petite taille.
Je suis rassuré, car ma ligne Hannon est enfin revenue dans le vert. Et si la Fed commence à baisser ses taux, les refinancements deviendront plus accessibles, ce qui est donc favorable pour les prochains temps.
National Grid
La société a présenté ses résultats annuels (exercice au 31.03.2024) qui sont très solides et dans le cadre des attentes. Toutefois l’annonce d’une grosse augmentation de capital (7 actions nouvelles pour 24 existantes) a provoqué une lourde chute du titre : -11% le jour de l’annonce et encore -10% le lendemain. Heureusement ça s’est arrangé un peu depuis.
Compte tenu de l’électrification croissante de l’économie, National Grid prévoit un plan d’investissement très important de 60 Md£ sur 5 ans (le double des dernières années) d’où un besoin de capitaux importants. A LT cette stratégie devra permettre de doper le CA et les bénéfices, mais à court terme, la hausse du nombre de titres aura un impact dilutif en 2024-25.
Valeur de rendement classique, National Grid annonce que la politique de distribution élevée sera conservée. Il parle toutefois d’un rebasing du dividende en 2025 pour tenir compte du nombre d’actions plus élevé. Je comprends donc, qu’il faut s’attendre à une baisse l’année prochaine, même si le rendement restera très correct.
Mouvements du mois
Vente
- Sword avec une PV 17,1% (+65,4% avec les dividendes)
La performance n’est pas géniale, mais au moins j’ai touché quelques très gros dividendes pendant plusieurs années, ce qui donne un gain total attractif.
Depuis l’affaire des share deals de l’année dernière, le titre se traine lamentablement. Je n’ai d’ailleurs toujours pas très bien compris ces opérations, sauf que c’est une forme d’avantage financier aux cadres leveragée à l’intérieur de l’entreprise. Bref le genre de montage opaque qui ne me plaît pas beaucoup.
Renforcements
- Air Liquide 10 actions à 186,02€
- Morgan Stanley US Advantage (Sicav) 5 actions à 98,87$
- Dividende réinvesti en actions pour Mondi (6 actions en plus)
Cas particulier
- Les foncières Carmila et Inéa ont versé un dividende issu en partie d’un remboursement de capital. C’est bon pour mon cash flow car non taxé et l’imputation sur le prix d’achat fait baisser mon PRU à 10,34€ sur Carmila et 35,01€ sur Inéa.
Achat de 2 nouvelles valeurs
- Capgemini 20 actions à 206€ (4 K€)
Mon remplaçant pour Sword dans le secteur technologie
Après coup le timing était très mauvais, car Capgemini a souffert des mauvais trimestriels de Salesforce, avec qui il collabore souvent. Mais bon, je compte renforcer cette ligne progressivement.
- Canadian National Railway 44 actions pour l’équivalent de 5,3 K€
Une des grandes compagnies de chemin de fer en Amérique du Nord. Une idée que j’ai piquée à Bill Gates et qui me trotte dans la tête depuis longtemps, mais j’avais toujours d’autres investissements à réaliser d’abord. J’aime bien CN qui est une société prospère, au cœur de l’économie (mais un peu cyclique). En général je n’aime pas trop les sociétés qui doivent chaque année investir de grosses sommes pour se développer, mais chez CN je ferme un œil, car la marge nette impressionnante de 28% permet de couvrir facilement les besoins en Capex.
Hors ligne
2 #224 30/06/2024 10h40
- Ankh
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REPORTING JUIN 2024
Les élections en France ont provoqué une lourde chute des marchés, ce qui touche sérieusement mon portefeuille (environ 1/3 investi en titres français). Ce qui inquiète le plus, c’est la montée de l’extrême-droite, mais aussi la radicalisation de la gauche. Nous verrons dans 2 semaines, ce qu’il en est, mais Macron et les autres modérés risquent d’être fragilisés durablement, ce qui ne facilitera pas la gouvernance.
2024 semble devenir une année politique à haut risque. En Allemagne aussi, l’extrême-droite AfD progresse, alors que le gouvernement actuel de coalition est déjà très vacillant. Début juillet, les anglais risquent d’envoyer les conservateurs à la remise. Un raz de marrée à gauche se profile dans les sondages. Pour finir, on attend les présidentielles aux USA en novembre : les électeurs ont le choix entre Joe Biden qui paraît bien fatigué (moi je le verrai plutôt dans les montagnes à Aspen en train de profiter de sa retraite) et un loubard comme Donald Trump. C’est du beau.
Bon, nous sommes sur un site financier et non pas politique et je ne vais pas tergiverser de trop. Mais tout cela m’inquiète quand même, car la montée des extrêmes un peu partout ne plaide pas pour la stabilité et la montée des animosités avec la Chine (surtaxation des produits électroniques ou des voitures électriques) ne manquera pas de provoquer des réactions en sens inverse. Pas bon pour la stabilité des marchés financiers.
Quelques nouvelles du portefeuille
Rubis
Le soufflé est quelque peu retombé, car malgré l’arrivée de plusieurs agitateurs ces derniers temps, il n’y a pas eu d’éclat lors de l’assemblée générale. Les propositions de la famille Molis (qui demandait une place au Conseil) ont été rejetées. Mais Rubis a accepté d’intégrer le canadien Ronald Sämann (qui a un profil plus bienveillant) au Conseil pour améliorer un peu la gouvernance.
L’Oréal
Lors d’une conférence de JP Morgan, la direction a lancé un petit profit warning en annonçant que les affaires tournent plus mal que prévu aux USA et en Chine. Le titre a déjà décroché ces derniers jours et la publication officielle des résultats du T2 dans quelques semaines ne devrait donc pas provoquer beaucoup d’enthousiasme.
Richemont
Bernard Arnault a acheté un bon paquet d’actions du groupe suisse à titre personnel (mais encore en dessous des 5%), ce qui a relancé l’idée d’un éventuel raid à venir. On se souvient des tentatives ratées de mettre la main sur Gucci ou Hermès.
Vouloir marier Richemont à un autre, c’est un thème qui revient régulièrement. En effet, le fondateur Johann Ruprecht a aujourd’hui 74 ans et s’est retiré au Conseil, laissant la direction à des personnes extérieures à la famille. Le patriarche ne détient que 10% du capital, mais plus de 50% des droits de vote et ces mécanismes de droits multiples sont souvent critiqués de nos jours. Allez, il existe bien un fils Ruprecht quelque part, qui travaille dans l’entreprise, mais on ne lui accorde pas trop de qualités de meneur de jeu pour reprendre le flambeau paternel. A voir comment va évoluer ce dossier.
General Mills
La société vient de publier ses résultats annuels (exercice au 31.05) qui ne sont pas fameux. A force d’augmenter les prix pour intégrer l’inflation, les clients font la moue et les volumes vendus ont baissé de -6%.
Cette thématique est d’ailleurs commune à beaucoup d’autres sociétés dans les biens de consommation et les produits d’entretien : le pouvoir d’achat des gens est mis à mal par l’inflation des dernières années et les clients réduisent leurs achats ou cherchent moins cher (marques de distributeurs). Va falloir être patient sur ce genre de sociétés avant que la situation se normalise.
Gilead
Le titre était sous pression depuis des mois suite à une révision à la baisse de la guidance annuelle. Mais il a repris des couleurs en juin. Gilead est en effet spécialiste des traitements contre le Sida depuis quelques années. La société a une gamme multiple de produits contre cette maladie pour traiter différentes formes de pathologie. Actuellement Gilead travaille sur une cure préventive et un essai de grande ampleur en Afrique dans les pays à très haut risque comme le Kenya et l’Ouganda a démontré une efficacité à 100%, ce qui est de bon augure. Il reste maintenant à faire une autre étude clinique dans les pays développés pour espérer obtenir une autorisation de mise sur le marché.
Texas Instruments
L’arrivée de l’activiste Elliott au capital a provoqué quelques remous. En effet Texas Instruments avait comme tous les fabricants d’électronique outsourcé une bonne partie de la production en Asie, mais s’est lancé depuis quelque temps dans un rapatriement de la production aux USA. A la base une bonne idée (pas de problèmes politiques en cas de bataille économique avec la Chine, subventions des USA à la clef, meilleure capture de la valeur ajoutée…) mais le tout demande aussi des milliards d’investissements pendant des années, ce qui affaiblit le free cash flow. Elliott demande à l’entreprise de ne pas en faire trop et essaye de provoquer une inflexion de la stratégie.
Mouvements du mois
Vente
- Vinci avec une PV +55% (+88,9% avec les dividendes)
A chaque élection ressurgit le spectre d’une possible nationalisation des autoroutes (accompagnée d’une bonne chute du titre) et ça commence à me les gonfler. Car c’est un thème qui va encore ressurgir lors des présidentielles de 2027 et même s’il n’y a pas de nationalisation, les contrats se termineront entre 2032-2036, ce qui a terme tuera la poule aux œufs d’or. L’éventuelle prolongation des concessions est envisageable, mais pas certaine.
- M6 avec une PV +11,7% (+32,7% avec les dividendes)
La thématique de la télévision est tout aussi sensible politiquement et je réduis ce secteur. Surtout que les investissements importants dans le streaming risquent de grever les résultats sur plusieurs années, ce qui ne plaide pas en faveur d’une revalorisation du titre.
Renforcements
- Capgemini 12 actions à 186,20€
- Ahold Delhaize 36 actions à 28,27€
- Dassault Systèmes 14 actions à 37,01€
- Morgan Stanley US Advantage (Sicav) 5 actions à 97,55€
- National Grid 139 actions à 6,45 GBP
J’ai participé à l’augmentation de capital à hauteur de mes droits
- Air Liquide 11 actions en plus avec la traditionnelle distribution d’actions gratuites
- Réinvestissement du dividende en actions pour Essilor (1 action en plus) et Altarea (3 actions)
Achat de 2 nouvelles valeurs
- Axa 165 actions à 30,43€ (5 K€)
- Verallia 142 actions à 35,27€ (5 K€)
- J’ai aussi reçu 3 actions de Grail Inc. qui est un spin off de Illumina (je me serais bien passé de ce genre de pseudo ligne sans intérêt)
Hors ligne
4 #225 04/08/2024 09h00
- Ankh
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REPORTING JUILLET 2024
Beaucoup de turbulences ces derniers temps avec les élections en France, mais aussi le feuilleton des primaires aux Etats-Unis. Pour la France, on ne sait pas encore comment sera exactement constitué le nouveau gouvernement, mais vu les niveaux élevés de déficit public, il faut craindre une hausse de l’imposition dans les prochains temps. Pas bon pour moi, qui essaye de charger ses batteries à bloc quelques années avant la retraite.
Aux Etats-Unis, le retrait de Joe Biden de la course me paraît être une bonne chose, car il ne fait plus le poids. Avec Kamala Harris, les démocrates ont quand même une candidate plus crédible à présenter. Il faudra attendre le mois de novembre pour voir l’évolution. Ce qui est certain, c’est qu’un possible retour de Donald Trump, aurait des conséquences sur les marchés. Il a promis d’augmenter les tarifs douaniers de 60% sur les produits importés de Chine et de 10% sur les importations venant d’autres pays. Ci cela se réalisait, cela aurait des conséquences sur la guerre commerciale et aurait clairement un impact négatif sur l’inflation. Sans compter la promesse de Trump de vouloir réduire les impôts, alors que les USA ont déjà un gros endettement et un déficit budgétaire mal maitrisé. Les mois qui viennent, risquent d’être agités sur les marchés financiers !
En attendant, mon portefeuille a bien remonté depuis le mois dernier et pointe à +6,5% de performance en YTD. Pas si mal, quand je vois que de nombreuses publications trimestrielles sont en dessous des attentes et provoquent de lourds décrochages.
Pour ne pas gâcher la fête, je passe sous silence les deux premiers jours du mois d’août (postérieurs à ce reporting) car c’est le carnage sur tous les fronts…
Quelques nouvelles du portefeuille
Beaucoup de rouge parmi les sociétés du luxe (LVMH, Kering) qui subissent le ralentissement conjoncturel et en particulier des faiblesses en Chine. Chez Kering, le bénéfice a carrément été divisé par deux : il faudra du temps pour remonter la pente.
Mes sociétés dans les services informatiques et consulting (Cap Gemini, Alten, Aubay) sont toutes à la peine et les perspectives pour l’année en cours sont moroses. Mais je garde confiance, car une amélioration de la conjoncture que j’espère pour 2025, devrait redonner des couleurs à ces valeurs.
Chez Essilor les chiffres sont bons, mais le titre a quand même baissé alors que la société a annoncé le rachat de la marque de mode Supreme (vendue par l’américain VF Corp. qui connait de sérieuses difficultés). Il paraît que Supreme plaît aux jeunes et Essilor essaye de développer un côté plus trendy pour les séduire. A noter aussi que Meta/Facebook envisage d’entrer au capital pour 5% afin de cimenter une collaboration avec Essilor dans les lunettes connectées, qui existe déjà. Le plus intéressant dans tout cela est que les deux groupes voient une méga opportunité dans ces produits pour l’avenir. A voir…
Le suisse Sika (chimie du bâtiment) a présenté des chiffres en hausse, largement dopés par une opération de croissance externe l’année dernière. La croissance organique n’est que de +0,5%, mais c’est à voir comme une performance exceptionnelle dans un marché de la construction en débandade. Malgré les aléas conjoncturels, Sika reste un véritable rouleau compresseur !
En France, chez Thermador qui est lui-aussi dépendant du marché de la construction, le CA chute de -16%. Le titre n’a pas trop décroché, car on attendait déjà ce déclin. Pas d’embellie en vue pour les prochains mois, mais la direction a déjà promis de garder le dividende constant l’année prochaine, ce qui rassure les particuliers très présents au capital.
Le titre Diageo n’en finit pas de reculer, les comptes annuels (exercice au 30.06) marquant un repli du bénéfice de -9%. Les consommateurs se serrent la ceinture pour encaisser la perte de pouvoir d’achat des derniers temps. Bon, je conserve ma ligne en faisant le dos rond, car la misère n’est pas spécifique à Diageo. Chez Pernod ou Rémy Cointreau, on fait aussi la grise mine.
Perte de pouvoir d’achat aussi chez McDonald’s et Starbucks, dont les comptes sont dégradés. Mais ces sociétés sont créatives au niveau marketing et tous les moyens sont bons (propositions à prix d’appel par exemple) pour relancer la fréquentation. Je ne m’inquiète pas trop, il y aura bien un rebond des ventes lorsque la conjoncture sera meilleure. A noter aussi que chez Starbucks, l’agitateur Eliott a fait son entrée au capital, espérant réveiller un peu plus la direction.
Parmi les rares très bonnes nouvelles, on note GTT dont le CA s’envole, ce qui conduit aussi à un BNPA en hausse de +102%. Les perspectives restent mirobolantes et le prochain dividende semestriel sera presque doublé. Pour moi, ça fera monter le rendement sur PRU à 8,5% cette année, ce qui est appréciable.
Pour finir, quelques mots sur Unilever. Depuis mon achat il y a quelques années, le titre se traîne lamentablement pour cause de comptes très ternes. Le titre s’est quand même réveillé maintenant, car les restructurations et réductions de personnel ces derniers temps ont redonné du tonus aux marges. Le prochain dividende trimestriel sera relevé de 3%. En soi pas spectaculaire, mais il faut rappeler que le dividende stagne depuis 3 ans, ce qui est tristounet alors que la majorité des investisseurs achètent ce titre justement pour son rendement régulier.
Mouvements du mois
Vente
- Eckert&Ziegler avec une PV 9% (+10,5% avec les dividendes)
Renforcements
- Sandvik 54 actions à 213,60 SEK
- Veolia 34 actions à 29,72€
- L’Oréal 2 actions à 409€
- Alten 9 actions à 109,90€
- Perrier Industrie 6 actions à 92,80€
- National Grid Réinvestissement du dividende en actions (32 titres en plus)
Achat d’une nouvelle valeur
- Boliden 102 actions à 334 SEK et 38 actions à 315 SEK (4 K€ au total)
Une société minière suédoise. Au début de l’année, la société a été pénalisée par un incendie dans une mine et des grèves en Finlande, mais la situation se normalise. Evidemment les comptes actuels ne sont pas au top avec la conjoncture morose, mais j’attends une amélioration progressive dans le futur.
Dividendes
Comme mes titres français en PEA m’apportent une très grosse contribution au cashflow, il y a chaque année une grosse rentrée entre avril et juillet, alors que les autres mois sont beaucoup plus faibles. Le gros de la moisson est maintenant engrangé et il est temps de compter les graines.
L’année 2024 se présente bien avec plusieurs dividendes exceptionnels et de nombreux remboursements de capital chez les foncières qui ne sont pas taxés. Jusqu’ici 19.342€ perçus (contre 21.062€ pour toute l’année 2023) : le montant total de l’année dernière sera donc largement dépassé.
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