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1 #1 03/02/2016 22h47
- Geronimo
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Le Gouvernement réfléchirait à renflouer EDF via une ouverture de capital de RTE (source). La Caisse des Dépôts pourrait prendre 30% de RTE.
J’ai commencé il y a quelques jours une étude assez détaillée d’EDF, en regardant notamment :
- côté bilan, l’état réel de l’endettement et du niveau de liquidité ;
- côté cashflow, ligne par ligne en séparant le récurrent/operationnel du non récurrent pour avoir une vision claire du FCF normalisé, puis en essayant de prendre en compte l’impact des annonces faites : suppression de postes, baisses de coûts, achat d’Areva NP, etc. pour les prochaines années, ainsi que des évolutions récentes du prix de gros de l’électricité (qui est depuis 6 mois largement sous le niveau de l’Arenh, ce qui est très défavorable à EDF).
- côté financier, les évolutions possibles de la politique de dividende.
J’essaierai de publier quelques éléments prochainement si ça intéresse quelqu’un.
Mots-clés : dividende, edf, nucléaire, électricité de france
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2 #2 08/02/2016 15h17
- Geronimo
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InvestisseurHeureux a écrit :
Et il y a encore une pelletée d’autres passifs à analyser plus en détail.
On peut commencer assez simplement :
Dans le passif, on trouve une dette financière qui semble stable….
Dette financière - M€ :
2012 : 64 501
2013 : 56 060
2014 : 61 458
2015 S1 :62 687
Mais c’est sans compter les TSDI (intégrés dans les capitaux propre, cf les annexes du bilan).
Titres subordonnés à durée indéterminée - M€ :
2012 : 0
2013 : 6 125
2014 : 10 095
2015 S1 : 10 095
Soit au total - M€ :
2012 : 64 501
2013 : 62 185
2014 : 71 553
2015 S1 : 72 782
tikou a écrit :
- l’état aura du mal à accepter une augmentation de capital
En réalité, l’augmentation de capital a pour l’instant été évitée grace aux TSDI.
Mais cette dette a un coût non négligeable (taux autour de 5.75% en moyenne) :
Rémunérations versées aux porteurs de titres subordonnés à durée indéterminée - M€ :
2012 : 0
2013 : -103
2014 : -388
2015 S1 : -397
InvestisseurHeureux a écrit :
L’objectif du nouveau management est d’avoir un cash flow positif après dividende en 2018 :
EDF vise certes un FCF positif post dividende en 2018 (objectif louable)… mais c’est semble-t-il pré-rémunération des TSDI.
On appréciera effet la beauté du tour de passe-passe, les frais financiers étant comptés en flux opérationnels alors que la rémunération des titres subordonnés est comptabilisée en flux de financement.
--
Dans mes calculs, le FCF normalisé d’EDF (incluant les frais financiers et la rémunération des titres subordonnés) pré-dividende est de -1,2 Mds €. C’est en quelque sorte le FCF structurel d’EDF hors mesure de réduction des coûts et à environnement constant.
Les mesures d’économie vont avoir un impact sur ce FCF d’environ +600 M€ en 2016, +1,2 Md€ en 2017 et +1.9 Md€ en 2018.
Soit un FCF normalisé pré-dividende de -600M€ en 2016, 0 € en 2017 et + 700 M€ en 2018.
Je serais donc très étonné que l’objectif 2018 de FCF positif post dividende soit atteint, sauf réduction drastique du dividende (division par 3 ou 4).
Par ailleurs, au moins un événement exceptionnel au moins impactera le FCF 2016 (rachat d’Areva NP). L’impact de l’évolution récente du prix de gros de l’électricité n’est pas non plus prix en compte dans mon calcul. Comme indiqué plus haut, celle ci peut avoir un impact majeur.
Dernière modification par Geronimo (08/02/2016 20h18)
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2 #3 15/02/2016 14h47
- laze
- Membre (2015)
- Réputation : 2
Bonjour a tous.
Travaillant dans le domaine, je voulais juste apporter mon point de vue "d’insider" sur EDF.
Tout ce que vous dite Geronimo est globalement très juste sur les problématiques de fond.
Concernant la partie financière, je ne ferai pas de commentaire car je n’ai pas de connaissances particulières sur le sujet.
Voici quelques petites précisions pour ceux que le dossier intéresse.
Actuellement, concernant la vente d’électricité, celle au tarif régulé (clients particuliers) représente environ 1/3 des revenus. Le reste se faisant sur les marchés de gros (hausse très importante du volume vendu sur les marchés en 2015).
Ainsi, les 2/3 des revenus sont sensibles aux prix de marché, très fortement corrélés aux prix du gaz et du charbon. Actuellement, ils sont au plus bas. La situation n’est pas vraiment tenable pour EDF car la société, avec les prix actuels, ne couvre absolument pas ses coûts complets.
Un point majeur pour la valorisation de l’entreprise est donc de savoir comment ils vont evoluer. C’est assez amusant de remarquer que c’est le prix du gaz et du charbon qui conditionne une grande partie des revenus d’EDF (les moyens marginaux fixent le prix), alors que le volume d’électricité produit par ces moyen est négligeable dans le mix global.
Les perspectives sur cet aspect de la question EDF ne sont pas vraiment roses pour plusieurs raisons :
-L’augmentation des ENR entraine une baisse du prix de marché de l’électricité (vendues à coût nul)
-Les prix du gaz et du charbon sont corrélés aux prix du pétrole, donc difficile d’avoir un point de vue clair sur la question
-Outre sensibilité au pétrole, le volume de gaz a disposition va augmenter de façon non négligeable dans les années à venir (=>baisse des prix) avec le GNL (port méthanier de Dunkerque)
-le fonctionnement même du marché de l’électricité est structurellement défavorable à EDF (vente au coût de production et pas au coût complet). Cela se voit maintenant plus clairement que la plus grosse partie des clients ne sont plus au tarif régulé et que le prix de gros de l’électricité s’est effondré.
Cependant, n’ayant pas les compétence pour réaliser une analyse financière de société, je ne sais pas dire si ces aspects sont déjà intégrés dans le prix de l’action.
J’espère avoir apporté quelques précisions sur la question.
Cordialement,
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1 #4 16/02/2016 12h33
- Geronimo
- Membre (2012)
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Je viens d’intégrer la dernière publication d’EDF à mon petit Excel.
Points négatifs
J’anticipais un FCF "pur jus" de -846 M€, il est finalement à -909 M€.
Dans le détail j’anticipais 11,9 Md€ de CFO et -12.8 Md€ de CFI, contre 12.9Md€ et -13.8Md€ dans les compte publiés.
Plus précisément :
- l’amortissement a été plus élevé que ce que j’anticipais (utilisation d’amortissement accéléré ?)
- les frais financiers sur la dette financière ont été moindres que ce que j’avais prévu (pourquoi ?)
- les investissements ont été plus importants que ce que je prévoyais (anticipation pour les faire baisser ces prochaines années).
Je n’ai pas encore creusé ces écarts en détail.
Post-dividende, on est à -2.7 Md€.
Le bilan s’est par ailleurs assez fortement dégradé, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle quand on sait d’où on part.
Enfin, les risques évoqués précédemment sur l’effritement de la base clients, le marché de gros, Areva NP, etc. sont toujours très présents.
Points positifs
EDF a longtemps eu un RN à 3 Md € et un FCF à -3 Md €.
En clair une pratique assez étrange qui maximisait son impôt sans autre avenir pour son actionnaire qu’un dividende non-soutenable.
Les choses ont l’air d’évoluer : RN réduit (via dépréciations et amortissement accéléré, donc on peut s’attendre à un IS plus faible l’an prochain), négociation avec l’Etat pour qu’il prenne son dividende en actions et non plus en cash + baisse du dividende, premiers impacts des baisses de coûts, etc. pourraient donner un premier petit bol d’air à EDF (modulo le rachat d’Areva NP)
L’avenir n’est pas rose, mais il est possible que le bateau commence à tourner dans la bonne direction. Toutefois, ne nous y trompons pas : le passif de dettes à épurer* avant de retrouver une situation un peu plus saine est plus que conséquent.
*il ne s’agit pas, pour une utilities, de se désendetter totalement bien évidemment.
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1 #5 16/02/2016 22h00
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“INTJ”
La file a maintenant presque 5 ans.
Finalement, à l’époque, j’avais de meilleurs réflexes qu’aujourd’hui :
InvestisseurHeureux, 2011 a écrit :
Le dossier EDF est bcp trop politique.
Etat français actionnaire à 85%, stratégie nucléaire français qui dépend de l’Etat français, prix de vente de l’électricité en France qui dépend de l’Etat français, régime de retraite particulier pour les salariés, etc.
Vraiment un utility qu’il ne faut pas avoir en portefeuille IMHO, quelque soit son prix.
Et surtout, un FCF négatif alors que le CA n’augmente pas :
InvestisseurHeureux, 2011 a écrit :
D’après ce que je sais, MorningStar met Enel ainsi qu’EDF en "narrow moat" mais je ne partage pas leur avis sur EDF dont le Free Cash Flow m’apparait négatif 3 fois sur les 4 derniers exercices.
Aujourd’hui je m’enquiquine à essayer de séparer le Capex d’investissement du Capex de maintenance (dans le cas de Kinder Morgan) au lieu de m’en tenir à cette règle simple : FCF négatif pendant plusieurs années = à ne pas toucher même avec un bâton !
Mieux vaut passer à côté d’opportunités que se retrouver avec des canards boiteux.
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1 #6 07/03/2016 12h06
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Reitner a écrit :
J’ai une question, beaucoup parle de la non rentabilité des EPR UK, mais exemple chiffré à l’appui, personne ne la démontre. De plus cet investissement n’est rien comparé aux programmes des années 70-80 de nucléarisation de la France.
Je ne sais pas pour les EPR UK en particulier, mais aux USA, le nucléaire n’est plus compétitif par rapport aux centrales à gaz tout simplement.
Sur les EPR UK, notons que Centrica, producteur d’électricité anglais et initialement partenaire d’EDF, a jeté l’éponge en 2013 : EPR britannique : Centrica lâche EDF.
2013 :
BFM Business a écrit :
Cette fois, Centrica préfère jeter l’éponge, car son retour sur investissement n’est pas totalement garanti.
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1 #7 07/03/2016 13h53
- Reitner
- Membre (2013)
- Réputation : 21
Juillet a écrit :
@kmo : au coût actuel, l’électricité produite par les EPR est la plus chère au monde, chiffrage à l’appui.
La production de Hinkley Point en GB reviendra à 13.5 centimes d’euros le kw/h au prix de gros contre 3.3 centime fin 2015 sur le marché européen…
EPR : le coût de l?électricité nucléaire est désormais plus élevé que celui des énergies renouvelables - TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
Le coût du démantèlement qui ne reste pour l’heure qu’une estimation (aucun processus de démantèlement achevé à ce jour en France) n’est de plus pas pris en compte…
Je pense que ceci est complétement faux et ce même avec le cout actuel des matières premières. L’étude en référence prend-elle bien en compte le taux de disponibilité sur le réseau ?
Mais avec des arguments chiffrés référencés, je veux bien admettre que j’ai tord.
13.5 centimes d’euros le kwh me semble grossier.
Mon calcul de coin de table, EDF vendra 100 euros le MWH d’électricité produite par Hinkley point. Sachant que 2 EPR représentent une puissance de 3000MWe et un taux de disponibilité de 80% (moyenne actuelle nationale, l’EPR est vendu pour faire plus), je vous laisse calculer le CA annuel. Off course, il faut y retrancher l’investissement initial dont il est question, l’opération, la maintenance et le démantèlement mais on est bien en dessous des 13,5 cts du kwh…
Bernard2K a écrit :
Les projets EPR seront des gouffres financiers mais ils sont poussés par le politique…
Encore une fois, argument chiffré svp
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1 #8 07/03/2016 15h26
- stokes
- Exclu définitivement
- Réputation : 284
Bernard2K a écrit :
D’après les médias, Thomas Piquemal a présenté sa démission "la semaine dernière" (sans qu’on sache quel jour).
Or, vendredi soir, le titre montait encore. Le secret a été bien gardé ! Ce matin, EDF a maîtrisé sa communication en annonçant à la fois son départ et son remplacement.
Actuellement le titre est en chute de 8,8 %. Il y avait donc un short à faire, mais apparemment personne ne l’a vu venir.
A moyen terme, il est probable que la baisse se poursuive, car ce monsieur n’a pas démissionné par hasard. Les projets EPR seront des gouffres financiers mais ils sont poussés par le politique…
Bonjour Bernard,
Ce Piquemal là y a mis un peu de temps, mais il a fini par comprendre que l’EPR était pis que mal (sic) pour EDF ; il est bien plus éclairé et sagace que le général du même nom parti en guerre dans la jungle calaisienne…..
Personne n’a vu venir cette démission, mais certains étaient au courant dès la semaine dernière ; il n’y a donc pas eu de délit d’initié ou alors ils ont été commis dans des proportions indétectables pour l’AMF, ceci restant au demeurant anecdotique.
Ce qui n’est pas anecdotique, c’est le fait que la technologie EPR (la 3G des réacteurs nucléaires) plombe le cours d’EDF après avoir réduit à quasi-néant celui d’AREVA ; les actionnaires ayant investi lors de la mise sur le marché d’EDF ont cru placer leur sou dans une valeur de type "père de famille" et se retrouvent propriétaire d’une entreprise technologique aux coûts non maîtrisés.
Le problème n’est pas tant celui du coût du KWh qui sera produit à Flamanville ou à Hinckley Point , le client s’étant engagé à l’acheter à un prix convenu à l’avance, mais celui du coût de développement de ces réacteurs de nouvelle génération : tant à Flamanville qu’à Olkiluoto ou sans doute plus tard à Hinckley Point, les aléas de chantier ne sont nullement maîtrisés ; on avance à tâtons et on découvre en permanence de mauvaises surprises qui grèvent les coûts et les délais, sur le modèle du chantier d’Eurotunnel il y a une trentaine d’années. Pour Eurotunnel comme pour Flamanville, ce sont les contraintes de sûreté qui font exploser le budget.
Il faut bien comprendre que dans le nucléaire, les coûts de mise au point sont tels que les industriels ne peuvent se permettre de développer un prototype pour valider la technologie avant de passer à l’industrialisation ; il faut d’emblée et dès le 1er équipement parvenir à mettre au point un "premier de série" pilote qui sera vendu à un exploitant ; l’aléa technique est donc énorme.
Après cela, il faut bien se poser la question de l’opportunité de lancer cette 3ème génération ; cette décision était-elle vraiment nécessaire alors que les réacteurs de l’actuelle génération donnent entière satisfaction et vont pouvoir être prolongés d’une vingtaine d’années ? En tout état de cause, le choix de la technologie EPR illustre le pouvoir de nuisance des lobbies pour influencer la décision publique : en l’espèce, le lobby du nucléaire a brandi comme un épouvantail les catastrophes de Techernobyl puis de Fukushima pour vendre aux politiques une 3ème génération soit-disant plus sûre, cela même alors que la filière nucléaire française n’était en rien impliquée dans ces accidents.
Résultat : les actionnaires d’AREVA sont karchérisés et ceux d’EDF rincés à l’eau pressurisée ; après eux, ce sont les salariés qui vont trinquer : la direction d’EDF et le gouvernement ne vont pas tarder à brandir les difficultés de l’entreprise pour remettre en cause les fameux avantages sociaux dont bénéficient les salariés. C’est d’ailleurs déjà le cas avec la diminution du nombre de jours de RTT pour les cadres.
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1 #9 07/03/2016 21h56
- Juillet
- Membre (2015)
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Il faudrait vérifier tous les chiffres avancés par Jancovici qui est un militant pro-nucléaire très actif et qui sert de référence à de nombreux adorateurs de l’atome. Il est également souvent cité parmi les "peackistes" (que l’on entend du reste plus beaucoup depuis la chute des cours du pétrole…)
Dans la page que vous citez en lien il parvient à démontrer que le nucléaire est l’énergie la moins chère en intégrant toute une série d’hypothèses (variation du coût des matières premières, de la tonne de co2) les contribuables anglais (et français !) seront heureux de l’apprendre mais cela reste à l’heure actuelle de la science-fiction…
Je note également un élément problématique dans ses estimations de coût de construction.
Il estime le coût de construction du nucléaire par kw entre 3000 et 4000 euros, coût qu’il intègre à la suite de sa démonstration afin de comparer le coût "total" des différentes énergies, selon les hypothèses citées plus haut. Dans ses tableaux "comparatifs" est indiqué "nucléaire 3G" pour troisième génération. Je doute que le coût de construction estimé auparavant entre 3000 et 4000 euros du kw installé ait été calculé pour les EPR… Pour Flamanville et Hinkley point on est sur un coût d’environ 10 milliards d’euros pour une puissance de 1650 mw, donc aux alentours de 6000 euros le kw installé…
Bref, le problème avec les analyses de Jancovici c’est qu’il faudrait reprendre tous les chiffres, il se base de plus sur des hypothèses d’évolution des cours des matières premières et du marché co2 à l’appui de sa thèse pro-nucléaire.
Dans l’exemple que vous citez sur les coûts liés à la construction d’ infrastructures du renouvelable intermittent, il faudrait comparer avec les coûts d’infrastructure au moment de la nucléarisation de la France. Si l’on en tient compte pour l’un, il faut en tenir compte pour l’autre…
Enfin et comme toujours, Jancovici passe sous silence le coût du démantèlement… Pour la centrale de Dampierre, un audit estime le coût à un peu plus d’1 milliards d’euros. Pour l’ensemble du parc il se situerait entre 17 et 22 milliards d’euros…
http://www.developpement-durable.gouv.f … ublier.pdf
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1 #10 08/03/2017 11h27
- Tetrapil
- Membre (2016)
- Réputation : 14
ostal a écrit :
Ce matin, EDF cède 8% à l’ouverture, chute liée à l’augmentation de capital.
J’aimerai comprendre l’origine de cette baisse. Elle n’est surement pas uniquement liée à l’effet mécanique de l’augmentation de capital. Sinon, elle était facile à anticiper et tout le monde aurait acheté des puts.
Une partie de la variation est bien mécanique. Si vous achetez aujourd’hui l’action EDF, vous n’avez plus droit au DPS qui a été détaché hier. Or le DPS a une valeur intrinsèque puisqu’il permet d’acheter l’action à un prix décoté par rapport au cours de marché.
Gamma76 a écrit :
Cette opération de DPS est-elle possible dans un PEA ?
Oui si vous étiez détenteur d’actions EDF avant le détachement du DPS. Mais vous ne pouvez pas acheter de DPS supplémentaires (car ils ne sont pas éligibles PEA).
Tetrapil
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3 #11 08/03/2017 12h38
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Je n’arrive pas à me faire à l’idée de spéculer sur la chute d’une entreprise, tout simplement.
Pour moi, la bourse, c’est investir à long terme et uniquement en étant à l’achat. :-)
Mais effectivement, des cas comme EDF ou CGG donnent à réfléchir, tant rétrospectivement ils étaient si prévisibles et de belles occasions de s’enrichir en spéculant à la baisse.
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2 #12 12/07/2017 06h52
Et dans le même temps ce même ministre annonce qu’il veut interdire les moteurs thermiques d’ici 2040… Je me demande bien comment on va recharger nos voitures électriques dans ces conditions?
Si c’est pour ouvrir des centrales au charbon, autant rouler tous directement avec des moteurs au charbon 😉
Même si je souscris a certains objectifs, le timing me semble purement et simplement utopique!
Et je vous rejoins totalement IH sur les changements gouvernementaux et leur impact sur la prévisibilité d’une telle entreprise!
Apprenez à fabriquer vos propres meubles … même si vous avez 2 mains gauches !
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2 #13 29/11/2018 21h00
- Canard
- Membre (2014)
- Réputation : 14
Asmfan13, les chiffres que vous avancez ne me paraissent pas en phase avec la réalité. Attention à la désinformation… J’ai fait une rapide recherche et les chiffres trouvés me paraissent plus proches de ce que j’avais en tête.
Les couts de production par source d’approvisionnement sont les suivants (donc évidemment il n’est pas question de couts subventionnés). Dans le détail c’est certainement discutable mais les grandes lignes sont là :
* photovoltaïque (exploité sous forme de ferme : plus efficaces que les panneaux individuels) : 142.5 € /MWh
* Eolien (terrestre) : 82 €. Plus du double pour l’offshore sur les côtes française.
* gaz : entre 70 et 100 €
* nucléaire (historique) : 49.5 €
* EPR Flamanville (estimation cours des compte entre 70 et 120€… ).
* EPR de série : l’espoir est de toucher un cout de production situé entre 60 et 70€. L’EPR de Taishan doit s’en approcher avec un cout (et un délais) qui a été beaucoup plus faible que celui de Flamanville.
* hydraulique: entre 15 et 20€ (en plus d’être la source d’appro la plus propre).
Les coûts de production de l’électricité en France
https://www.ademe.fr/sites/default/file … n_2016.pdf
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1 #14 29/11/2018 22h33
- Gap
- Membre (2014)
- Réputation : 19
Asmfan13 a écrit :
120€ du MW/h
Désolé mais quand je vois MW/h ça me hérisse (déformation professionnelle).
C’est une erreur très courante, et pourtant c’est la base de la physique.
Puisque nous sommes sur un site sérieux je me permets de corriger : l’énergie est le produit d’une puissance x une durée (donc MWh), alors que MW/h reviendrait à diviser une puissance par un temps ce qui n’a physiquement aucun sens.
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1 #15 26/09/2019 08h18
- crashray
- Membre (2019)
- Réputation : 33
L’électricité française : d’où elle vient et où elle va
https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/d … en-energie
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3 #16 19/02/2020 13h17
Voici ma compréhension du dossier EDF, d’après mes lectures sur le sujet (certains éléments pouvant être approximatifs, car de mémoire):
- a de beaux actifs, je suppose amortis, qui génèrent de beaux cash flow (les centrales nucléaires). Problème: l’Etat force EDF à les démanteler, alors que les coûts de ces démantèlements sont incertains, probablement sous provisionnés, et ne seront probablement que partiellement pris en charge par l’Etat. Pour celles qui ne sont pas démantelées, il y a des coûts conséquents de mise aux normes de sécurité "post Fukushima". On peut donc voir ces beaux actifs comme des bombes à retardement (sans mauvais jeu de mot).
- est obligé de vendre une partie de sa production à un prix éventuellement inférieur au marché, afin d’aider ses "concurrents" à s’installer, une recette pour le succès ?
- est engagé dans des "investissements" qui s’avèrent des gouffres financiers, à la rentabilité que l’on qualifiera pudiquement "d’incertaine": les EPR.
- pourrait sans doute trouver une place dans les ENR, mais comme pour les autres acteurs cela nécessitera des investissements conséquents dans des capacités de production, et il faudra affronter la concurrence.
- malgré donc toutes ces sorties de cash à prévoir, et dans un contexte d’endettement élevé (2.5 x EBITDA d’après zone bourse), continue de verser un dividende plantureux car son actionnaire principal a lui même quelques soucis de trésorerie.
- sans même aborder les qualités de gestionnaire de l’Etat Stratège, la reprise des activités d’Areva, le track record etc…
En résumé, bon courage aux actionnaires ;-)
PS: EDF est sans doute une belle entreprise avec encore des ingénieurs très compétents et une qualité de service très correcte d’après mon expérience… Mais je ne compterais pas dessus pour devenir riche.
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2 #17 15/01/2022 00h25
- ProfesseurShadoko
- Membre (2021)
Top 50 Finance/Économie - Réputation : 57
Un clair abus de majorité de la part de ce gouvernement qui fidèle à son habitude creuse un trou pour en reboucher un autre dès que les calculs électoraux l’exigent et en faisant fi de toute considération des intérêts long terme. Ils avaient bien évidemment assuré le 22 septembre 2021 que modifier l’ARENH n’était pas à l’ordre du jour.
Au moment même où EDF a le plus besoin d’argent pour investir et rénover les réacteurs actuels on lui vole toutes ses recettes. Comme si le coup de poignard de Fessenheim ou éponger les prouesses d’Anne Lauvergeon à la tête d’Areva n’avait pas été suffisant !
Pour palabrer sur l’avenir ils répondent présents mais dès qu’il s’agit de bâtir une politique scientifique cohérente avec les investissements adéquats il n’y a plus personne.
Il est toujours affligeant de voir Bruno Le Maire en première ligne sur ces sujets. Il ne peut qu’ânonner les décisions que d’autres lui ont écrites, sa compréhension des sujets où il y a plus de 2 chiffres impliqués laissant malheureusement à désirer.
Les amateurs du personnage se souviendront de sa performance croustillante dans Elysée 2022 face à Zemmour où interrogé sur l’ARENH il arrivait à confondre MW et MWH, ARENH et TRV et à se tromper de l’ordre de 10 puissance 6 sur le volume d’électricité vendu, le tout sans se départir de sa certitude habituelle.
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3 #18 15/01/2022 11h13
- InvestisseurHeureux
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Première page de la discussion :
InvestisseurHeureux, le 16/11/2011 a écrit :
Le dossier EDF est bcp trop politique.
Etat français actionnaire à 85%, stratégie nucléaire français qui dépend de l’Etat français, prix de vente de l’électricité en France qui dépend de l’Etat français, régime de retraite particulier pour les salariés, etc.
Vraiment un utility qu’il ne faut pas avoir en portefeuille IMHO, quel que soit son prix.
Regardez où on en est plus de dix ans après.
Toujours les mêmes histoires, même s’il y a eu trois Présidents différents sur la période.
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3 #19 18/02/2022 15h41
- ProfesseurShadoko
- Membre (2021)
Top 50 Finance/Économie - Réputation : 57
Après avoir repris les actifs pourris d’Areva, augmenté drastiquement le volume d’électricité de l’ARENH, racheté deux fois plus chères les turbines à GE, déclaré des problèmes de corrosion sur de nombreux réacteurs, EDF nous annonce aujourd’hui une augmentation de capital de 2.5Mds€ et un plan de cession de 3Mds€ sur 2022-2024. Alors qu’il y a quelques mois à peine ils étaient en pleine forme et devaient participer à l’effort collectif dixit Bruno Le Maire !
La presse nous raconte qu’EDF est renfloué par l’Etat mais ne vous inquiétez pas, ils ne souscrivent qu’à leur part dans le capital, c’est-à-dire 2.1Mds€, le reste sera probablement souscrit par ceux désireux d’alimenter sur leurs deniers propres la cassette personnelle du président de la république.
Des cessions, des acquisitions, des opérations sur le capital, de l’électricité magique partout, il n’y pas à dire, les affairistes qui ont élu siège dans nos institutions seront ravis
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1 1 #20 09/06/2022 23h56
- Pelican31
- Membre (2017)
- Réputation : 15
Investir dans une société dont le directeur financier a démissionné courageusement après avoir multiplié les acrobaties pour tenter d’équilibrer les comptes, c’est faire un sacré pari sur l’avenir !
Pour ceux qui espèrent une indemnisation généreuse de l’Etat lors de la nationalisation au moins partielle qui s’annonce, il peut être utile de regarder comment les actionnaires minoritaires de Fessenheim ont été traités lors de la fermeture anticipée de la centrale.
Les utilities sont toujours des entreprises très dépendantes des régulateurs et des politiques nationales (cf. Pat Dorsey de Morningstar dans "The five rules for successfull investing"). En France avec EDF, c’est encore plus vrai : la gestion politique prime tout. Le parc nucléaire et hydraulique est magnifique, mais il est alourdi par de nombreux boulets ! Le PDG est aux ordres du ministre de l’industrie, qui change à peu près tous les ans depuis 10 ans, et qui avait dans son escarcelle l’écologie par dessus le marché. Sans compter Bruxelles que ce vieux mastodonte hérisse toujours, peut-être un peu moins maintenant, tant sa puissance sur le continent inquiétait ses concurrents.
Le futur gros métier d’EDF sera peut-être la déconstruction des centrales mises à l’arrêt, mais les provisions faites dans les comptes seront-elles suffisantes ? Une interrogation de plus pour l’investisseur.
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1 4 #21 05/11/2022 08h42
Disons que c’est mon métier depuis 20 ans, que je perçois des vraies difficultés de compétences mais aussi une vraie expertise toujours présente… Malgré les réorganisations qui se sont succédées…
La construction de nouvelles centrales est un point faible pour toute la filière (pas seulement EDF) mais l’exploitation me semble toujours à un très haut niveau d’expertise.
Cette histoire de CSC, qui a conduit à l’arrêt de tant de centrales, est souvent vues comme un manque de maîtrise… Je ne l’ai jamais vue comme ça et cette intervention tend également à démontrer au contraire une excellente maîtrise sûreté et expertise de haut niveau :
- quasi première mondiale…
- détecté par une des nombreuses campagnes de contrôle régulière
- EDF n’a pas hésité à mettre à l’arrêt des réacteurs dès le moindre doute sûreté
- l’expertise s’est faite en un temps record compte tenu du pb
- des moyens de contrôle ont été développés spécifiquement en un temps record
- EDF n’a pas hésité à faire des remplacements massifs de pièces
- là encore, avec l’ensemble des prestataires, ça s’est fait en un temps record, même si ça paraît long pour tout le monde
- travail validé par l’ASN
- salué par un panel d’experts internationaux qui a également fourni des pistes de travail complémentaires
- etc…
En fait, ce genre de problématique nouvelle concernant la connaissance des matériaux est soulevées régulièrement depuis toujours, pas toujours en France fort heureusement, et tous les pays bénéficient ensuite des connaissances apportées par l’exploitant qui a eu le pb…
Par exemple suite à un pb aux US, le matériau INCONEL 600 a quasiment disparu des centrales françaises. Il y a même eu des campagnes massives de remplacement de couvercle de cuve dans le monde par précaution…
Bref je vois dans tout ça un cercle vertueux d’amélioration continue des connaissances et de la sûreté car bien malin celui qui peut affirmer la nature d’un matériau soumis à autant de contraintes (pression, température, irradiation,…) dans 30 ans…
J’espère que c’est plus clair… Je différencie vraiment la conception de nouvelles centrales de l’exploitation des existantes … Ce sont 2 métiers fondamentalement différents et l’un s’est perdu en cours de route faute de construction neuve pendant un gros laps de temps
Le défi du renouvellement des compétences est devant la filière certes, des vraies difficultés…. La situation se dégrade sur certains sujets…Mais tout ne me semble pas aussi noir que le consensus de ce forum et cette problématique de CSC me paraît au contraire témoigner d’une certaine expertise encore présente… il s’agissait donc de nuancer, pas de nier quoi que ce soit…
PS : l’exemple du chauffagiste me semble très mauvais… On parle ici d’une première mondiale, d’un phénomène inattendu qu’il fallait comprendre et expliquer avant d’envisager qq redémarrage que ce soit ! La chaudière est à 155bars environ et l’acier était fragilisé par des défauts, sans parler des risques nucléaires, si vos enfants jouaient à côté de la chaudière, vous seriez heureux que le chauffagiste ne vous cache pas la nature du pb et arrête de lui-même la chaudière le temps de comprendre ce qu’il se passe…
Dernière modification par gimli (05/11/2022 08h59)
Apprenez à fabriquer vos propres meubles … même si vous avez 2 mains gauches !
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3 #22 17/03/2023 10h07
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Comme il n’y a définitivement plus rien à cacher sur le désastre du nucléaire français, tous les nullos (encore que pour le nucléaire, je ne mettrais pas N. Sarkozy dedans) se renvoient la balle :
Le Point a écrit :
Nicolas Sarkozy et François Hollande ont clos les travaux de la commission d’enquête sur la perte de souveraineté énergétique de la France. Une vaste tragicomédie.
Source : Nucléaire : une commission d?enquête, un scandale? et après ?
L’Opinion a écrit :
Qu’est-ce que révèle cette commission d’enquête ?
L’effarant cocktail d’ignorance, de je-m’en-foutisme, de cynisme, de lâcheté, de paresse, de militantisme, de manichéisme, de naïveté, de démagogie qui a décidé de notre politique énergétique. Oui, cela fait beaucoup, mais hélas, on en est là, avec des ingrédients dosés différemment selon les acteurs politiques de l’affaire. Accablant.
Ou alors, une amnésie collective.
Ségolène Royal ne se souvient pas avoir soutenu l’idée qu’il était possible de fermer tous les réacteurs en 40 ans. Nicolas Hulot ne se souvient pas avoir lu un rapport secret défense qui urgeait de construire six réacteurs avant la catastrophe. Dominique Voynet ne se souvient pas comment fonctionnait Superphénix qu’elle a fait fermer. Gros trous de mémoire.
L’impression d’un ahurissant bricolage.
Le plan de fermeture des centrales, par exemple. Ça ne reposait sur rien, aucune raison, si ce n’est un accord électoral conclu par François Hollande avec les Verts en 2012. On fermera 24 réacteurs sur 58. Ça aurait pu être 20 comme 40. Il faut écouter Arnaud Montebourg, qui fut ministre du redressement productif raconter cet accord « de coin de table ». Rien, absolument rien, n’avait été prévu, étudié.
Source : Nucléaire: effarantes révélations de la commission d’enquête sur un saccage programmé - l’Opinion
Je peux prendre n’importe quel sujet pour la France, c’est toujours pareil : les 15-20 dernières années ont été un désastre, souvent auto-infligé.
Je pense être en-dessous de la vérité en parlant des nullos qui nous gouvernent : à ce niveau c’est presque de la traitrise. On se demande à quoi sert de faire des études aussi brillantes, d’être aussi cultivés, instruits, si ensuite c’est pour prendre des décisions qui vont systématiquement contre l’intérêt de la France et des Français, sans aucune vision stratégique.
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2 #23 18/03/2023 11h52
Bien sur ce type de discours passe mal car il est convenu de toujours trouver les arguments pour dégrader nos conditions de vie au bénéfice de l’économie. Mais on voit bien que ce discours unilatéral est totalement biaisé car la planche à billets magique fonctionne dès qu’il faut soutenir les entreprises ou les institutions (Covid, faillite de banque, vaccin, armement, allégement d’impôts aux entreprises…)
- Je ne savais pas que Renault possédait Nissan
Refonte de l’alliance Renault-Nissan : ce qu’il faut savoir
a écrit :
- Quand on cède nos autoroutes….L’état empoche un gros chèque et se débarrasse des dépenses d’entretien
Les principaux frais ont déja étaient payés. L’état a encaissé un petit chèque en rapport avec le prix réel et se prive d’une manne financière qui va profiter aux sociétés concessionnaires d’autoroutes. Marge de 30%, 3 milliards de dividendes et concession déja rentable.
Automobile: où va l?argent des péages ?
Quand on ouvre EDF à la concurrence, c’est parce qu’on a offert à EDF l’accès aux marchés étrangers.
Perte de 10 milliards pour EDF sous Macron à cause de cette mesure, prix qui augmentent à cause des accords acceptés avec l’Europe alors que le nucléaire est notre outil et que nous en assumons aussi les risques et nuisances.
Que dire de l’EPR qui est un fiasco qui endette EDF en Finlande ou en Angleterre….
VRAI OU FAKE. Prix de l’électricité : l’ouverture du marché à la concurrence pour faire baisser les tarifs est-elle un échec ?
EDF : la facture des réacteurs EPR anglais explose à plus de 25 milliards de livres | Les Echos
La détérioration des services publics, si elle est réelle, vient d’une mauvaise gestion et d’une dispersion des missions de l’état qui veut trop en faire sur tout, pas d’une volonté de casser les services.
Trop en faire ? On voit que vous vivez à Singapour. Dès que l’on s’éloigne un peu des grandes villes : Fermeture des bureaux de poste, des urgences, des maternités, des administrations de proximité, plus de médecins, plus de dentiste… Il faut le vivre de telephoner à plus de 10 médecins qui vous envoie sur les roses alors que vous etes malade, des spécialistes qui ont 1 an d’attente.
- Destruction de 30 millions de vaccins Covid en France. Perte de 600 millions au bas mot et il s’en suivra d’autres qui seront périmés plus tard. Merci Macron d’avoir dépensé nos impôts pour enrichir Pfizer qu’il avait bien connu en lui permettant de vendre sa filiale de lait infantile à Nestlé quand il était chez Rothschild.
L’Europe pourrait gaspiller près de 60 milliards d’euros…
Vaccin : la France bientôt contrainte de détruire des millions de doses ?
3,6 millions de doses détruites : le grand gâchis des vaccins contre le covid | L’Humanité
Quoiqu’on en dise les capitaux sont là ou bien on est capable de les créer mais tout est une question de priorité.
Dernier message HS bien qu’évoquant EDF.
Dernière modification par gandolfi (18/03/2023 15h20)
PARRAINAGE : IBKR, SAXO, DEGIRO, BOURSORAMA - MESSAGE
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2 #24 06/04/2023 17h47
- InvestisseurHeureux
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La commission d’enquête parlementaire visant à "établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France" a donc rendu son rapport : Le rapport accablant sur les choix énergétiques de la France, et sa perte de souveraineté : « Une divagation politique qui nous a éloignés de la transition écologique »
Dit autrement, selon les mots inhabituellement cinglants du rapporteur de la commission, Antoine Armand (Renaissance, Haute-Savoie), l’enquête s’apparente au « récit d’une lente dérive, d’une divagation politique, souvent inconsciente et inconséquente, qui nous a éloignés et de la transition écologique et de notre souveraineté énergétique ». « Souvent, nous sommes passés de l’incompréhension à la surprise, jusqu’à la consternation », ajoute le parlementaire.
D’autres éléments ici : Souveraineté énergétique : les 30 propositions de la commission d’enquête | LCP - Assemblée nationale
Mais le rapport pointe surtout du doigt le quinquennat de François Hollande, qui a "aggravé lourdement la situation", à commencer par la loi "de transition énergétique pour la croissance verte" de 2015 qui constitue un "contre-exemple de politique énergétique". Le texte fixait notamment un objectif de 50% de nucléaire dans le mix énergétique en 2025.
Sans commentaire.
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1 #25 30/01/2024 18h53
- kmo
- Membre (2011)
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Heu Areva en Finlande, pour une fois ça n’a rien à voir avec le monopole d’EDF, mais pour le reste vous avez raison. A l’époque la France avait constaté qu’elle avait payé cher le maintien de ses capacités de construction de réacteurs neufs en construisant le petit palier N4, 4 réacteurs de 1450 MW - maintenant 1500 MW -, dont Wikipédia rappelle opportunément qu’on avait mis entre 13 et 16 ans entre le début de chaque construction et les mises en services commerciales.
Pour les suivants il y a eu volonté politique de partager les coûts et de faire quelque chose en coopération avec les allemands, et l’EPR est né du mariage de la carpe Framatome et du lapin Siemens : on a pris des morceaux de chaque design, N4 et Konvoi, et inventé un machin hybride que l’EPR2 viendra sans doute détricoter. Curieux que personne n’ait rappelé aux politiques que les coûts et les délais d’un programme en coopération avec des défis techniques sont au minimum multipliés par la racine carrée du nombre de participants, et on est au contraire partis sur des délais absurdes (si vous traduisez ce communiqué de presse de l’acheteur TVO annonçant la notification du contrat en février 2004, vous y trouverez que "les délais sont tendus" - de mémoire Areva leur avait promis 6 ans, en tout cas pas 19). Ils ont conduit à la ruine d’Areva et à des indemnités majeures payées aux acheteurs de l’EPR finlandais par le contribuable.
Quant à EDF : il n’était pas possible de confier l’opération à EDF puisqu’après l’ouverture du marché (imposée avant 2000) on aurait été bien en peine de vendre des réacteurs EDF à ses concurrents allemands E.ON ou RWE. C’est pour ça aussi qu’il y a un gros inconvénient au rachat des turbines Arabelle par EDF, ce sont les turbines de choix pour des constructeurs concurrents d’EDF-Framatome comme Rosatom, et la manip pourrait réduire les commandes pour les constructeurs à Belfort. Je me rappelle avoir provoqué la colère d’un grand ponte d’EDF, à Toulouse donc probablement entre 2004 et 2007, en lui demandant pourquoi EDF ne voulait pas prendre le contrôle de la construction en Finlande plutôt que de faire Flamanville (ça se passait déjà mal, donc sans doute plutôt 2006-2007). Réponse : EDF grand ensemblier doit savoir tout faire, veut une centrale pilote en France, et en résumé la Finlande est pas notre problème et c’est nous qui devons avoir la plus grosse centrale. Résultat, plus de 20 milliards gaspillés sur FLA3, qui n’apporte même pas de capacité de production supplémentaire à part dans 20 ou 30 ans puisque pour faire l’EPR de Flamanville, EDF a dû céder au chantage réglementaire du gouvernement de l’époque et sacrifier Fessenheim.
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