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4    #1 12/12/2014 00h01

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Bonjour,

Je fais ce que tout investisseur néophyte ne devrait pas faire : je vois les cours du pétrole chuter, je vois un secteur entier qui s’effondre, je constate que tout ce que je pensais du pétrole jusque là est erroné (peak-oil ?) et plutôt que de m’enfuir en courant, je me dis :

Le marché subit une correction. Le sujet est médiatiquement porteur. Il faut investir sur la peur.

J’ai déjà acheté quelques lignes (pas grand chose mais je suis tenté ce soir par BP et statoil) et là un sursaut salvateur me fait penser : mais qu’en pensent les investisseurs heureux ?

Je n’ai pas vraiment trouvé de discussion synthétique sur comment les différents intervenants du forum abordent cette crise pétrolière.

J’ai trouvé plusieurs graphiques :


et par exemple:


qui montrent que globalement le prix historique du baril (disons à la grosse louche et en prenant en compte l’inflation) est situé entre 30$ et 40$.

L’histoire qui a été racontée est que :
- ou la la un avion s’est crashé dans les tours à New York, le prix du pétrole est tendu => 45$
- puis c’est l’histoire du peak-oil : ou la la il n’y a presque plus de pétrole => 140
- puis c’est la crise financière: ou la la la demande baisse => 45$
- puis on ne sait plus trop : c’est un peu la reprise, un peu la guerre, un peu le gaz de schiste => 110$
- puis tout s’écroule: oh la la c’est 80$, 70$, 60$

donc grosso modo il est très crédible que çà descende à 40$ puisque ce prix a convenu depuis longtemps aux même qui ont encore beaucoup de pétrole aujourd’hui (il ne savent même pas trop combien il leur en reste)

Alors bien sûr, entre les 40$ de 2005 et les 110$ de 2014, il y a beaucoup d’entreprise qui ont cru qu’elles pouvaient augmenter leurs coûts de production. Certains n’ont pas vraiment regardé à la dépense tellement il y avait de la marge.

Et maintenant il y a un risque de squeeze massif.
* Ceux qui produisent trop cher perdent de l’argent.
* Ceux qui ont prêté à ceux qui produisent trop cher vont perdre de l’argent.

Donc la question qui se pose c’est qui est capable de gagner de l’argent avec un baril à 40$ ?

* ceux qui ont des coûts au plancher
* ceux qui sont assis sur les plus grosses réserves déjà équipées
* ceux qui ont les meilleures techniques d’extraction
* ceux qui connaissent bien leurs coûts et ont la lucidité d’arrêter les coûts de production.
* ceux qui ont resisté mieux que les autres lors de la baisse qui a eu lieu entre 1997 et 1999 ?

* BP a annoncé des réductions de coûts. C’est plutôt sain comme annonce.
* Statoil est une entreprise d’un pays en pointe historiquement dans l’extraction (norvège), pays qui a beaucoup de réserves
* .. ?

C’est la fin de l’année, la demande de pétrole est j’imagine déjà censée tourner à plein régime pour les fêtes de fin d’année (transport, industrie, http://www.eia.gov/totalenergy/data/mon … energy.pdf )

donc ce n’est probablement pas une augmentation de la demande qui va stopper la baisse.

sur cette image


on voit que le prix du baril baisse d’entre 5$ et 10$ par mois depuis le mois de Juillet.

on était à 70$ début décembre, 60$ mi-décembre donc on peut se dire qu’on finira décembre à 55$ et que le plancher sera atteint mi-janvier entre 45$ et 50$.

Entre temps, les gens doivent partir en vacance, les traders ont leur bonus en fonction des positions au 31/12 donc encore du monde va vouloir arrêter les compteurs et couper les pertes avant les fêtes.

Voilà je vous ai raconté une belle histoire et çà a suffit pour me bercer donc je vais aller me coucher.

Si vous aussi vous pensez que ce secteur ne fait que vivre un retour à la "normale" et que vous avez des idées sur les entreprise "normales" du secteur çà m’intéresse.

Une façon peut-être aussi de trouver des sociétés intéressantes est de regarder les valorisations que ces sociétés avaient en 1995-1996 et en 2002-2003, qui sont 2 moments où le baril était à environ 40$ sur plusieurs mois consécutifs. Moyennant une règle de 3 à trouver pour transposer ces valeurs en 2014, cela peut peut-être donner des points d’entrée pour detecter des titres que la peur a particulièrement massacrée.

Pour info:
je suis rentré en pure spéculation contrariante, avant de faire cette analyse du marché, et tant pis pour moi si çà me pince les doigts sur:  BHP Billiton à 17,865€ et sur MPI à 2,98€

Mots-clés : bp, brent, pétrole, total

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#2 12/12/2014 00h10

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Le pétrole est tellement central dans l’économie, tellement volatile, impossible de spéculer autrement qu’à court et très long terme.
A court terme, on est en tendance baissière, le facteur limitant ce sera l’arabie saoudite. Le jour où elle siflera la fin de la récréation, les cours remonteront, limite d’eux-même (auto réalisation).

A très long terme c’est une ressource non renouvellable à l’échelle humaine, un jour le litre coutera 100€. A moins de la découverte d’une énergie si pratique.

Mais combien de va et vient 100$ / 50$ verra-t-on d’ici là? Impossible à savoir, il y a tellement de facteurs.

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#3 12/12/2014 00h20

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Bonjour Stibbons,

mais ne pensez-vous pas qu’on peut réussir à détecter les opérateurs qui vont se faire "pincer" par la baisse court-terme que l’on voit actuellement :
- certains vont baisser gentiment la voilure, courber le dos, et attendre que çà remonte. Leur valeur reviendra en fonction des oscillations du prix du pétrole.
- d’autres vont devoir mettre la clé sous la porte, ou seront rachetés pour une bouchée de pain. Ils vont perdre définitivement de la valeur.

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#4 12/12/2014 00h25

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J’ajoute une autre idée qui est d’essayer de lister les entreprises qui consomment beaucoup de pétrole.

Si on se dit que la baisse est plus "géopolitique" que dûe à la consommation, en théorie par exemple, les comptes du premier trimestre 2015 des compagnies aériennes devraient avoir de plutôt bonnes couleurs.

Le traffic aérien des vacances de fin d’année avec un prix du baril au plancher çà va forcément améliorer leur chiffres.

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#5 12/12/2014 00h30

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tikou a écrit :

Bonjour Stibbons,

mais ne pensez-vous pas qu’on peut réussir à détecter les opérateurs qui vont se faire "pincer" par la baisse court-terme que l’on voit actuellement :
- certains vont baisser gentiment la voilure, courber le dos, et attendre que çà remonte. Leur valeur reviendra en fonction des oscillations du prix du pétrole.
- d’autres vont devoir mettre la clé sous la porte, ou seront rachetés pour une bouchée de pain. Ils vont perdre définitivement de la valeur.

Oui à court terme on peut jouer certains thèmes, mais là encore c est du trading, pas de l investissement dans la valeur. Par exemple les compagnies aériennes font énormément de gains. Mais je pense que c est pricé dans les cours. Il faut être très réactif et prendre des positions audacieuses. Qui aurait cru que CGG exploserait autant?

Et oui certaines Companies vont souffrir, mais la baisse actuelle semble opportuniste, trop de demande par rapport à l offre. A un moment ça va se rééquilibrer.

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#6 12/12/2014 08h39

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Très bonne idée de discussion surtout pour les forumeurs ayant des actions d’entreprises parapétrolières en ce moment et qui se demandent quelle attitude adopter !


Ericsson…!  Qu'il entre !

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#7 12/12/2014 09h15

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Bonjour,

très bonne idée de discussion, merci, je pensais même aussi lancer un sujet semblable.

Le CEO de Exxon s’est exprimé, pour Exxon, la situation serait OK avec un pétrole à USD 40 (sources CNBC et Yahoo finance).

Selon le journal "Le Temps" de Genève en Suisse, l’extraction non conventionnelle (forage horizontal avec fracturage hydraulique) aux Etats-Unis a besoin d’un pétrole entre USD 60 et USD 80 le baril pour être profitable. Or, j’ai lu de diverses sources que cette extraction non conventionnelle a ajouté entre 5 et 6 millions de barils par jour à la production américaine si ma mémoire est bonne. Donc, si cela s’arrête pour cause de pétrole pas assez cher, cela rééquilibrerait le marché mondial à ces niveaux. C’est peut être ce que le ministre saoudien (dont j’ai oublié le nom) veut dire quand il dit qu’il veut laisser jouer le marché de l’offre et de la demande.

J’ai des actions Exxon, Chevron et Ecopetrol.

J’ai aussi des actions Delta Airlines, elles profitent du pétrole bas, elles sont montées. Cela confirme ce qui a été dit plus haut dans la discussion. Le pétrole bas profite aussi à de nombreux autres actions et secteurs économiques, cela profite à l’économie en général dans les pays développés consommateurs de pétrole.

Le pétrole bas crée peut être des opportunités sur les marchés obligataires, j’ai lu il y a deux jours sur le site de Bloomberg que les obligations du Vénézuela sont à des niveaux très bas (comme en 1998) qui peuvent faire craindre une faillite de l’état. Donc c’est très risqué.

Je me demande jusqu’où le pétrole va baisser avant de remonter?

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#8 12/12/2014 09h18

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J’ai oublié d’écrire que j’ai lu sur internet que les saoudiens auraient un prix de revient de USD 5 le baril.

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#9 12/12/2014 09h28

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Certains gisements US (par ex. ceux de WPX) ont un prix de revient dans les 40$ le baril. Mais ca n’est évidemment pas le cas de tous.

Il faudrait voir à quelle vitesse s’ajuste la production américaine à la baisse.

Peut être a t on fait déjà la majorité du chemin à la baisse…. (59$…)

Quelqun a une idée de l’impact sur BP et RDSB ?

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#10 12/12/2014 09h30

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Il y a quand même des trucs bizarres…
Si on prend les raffineurs par exemple, ils devraient gagner plus d’argent avec la baisse du pétrole non?
Pourtant, si je prends Phillips 66 par exemple, il perd 25% sur les plus hauts de l’année…C’est moins que d’autres c’est vrai mais bon…


parrainage Bourse direct, binck, boursorama, fortuneo possibles

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1    #11 12/12/2014 09h40

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Microfinance a écrit :

Selon le journal "Le Temps" de Genève en Suisse, l’extraction non conventionnelle (forage horizontal avec fracturage hydraulique) aux Etats-Unis a besoin d’un pétrole entre USD 60 et USD 80 le baril pour être profitable.

Pour  avoir eu l’occasion récemment d’échanger avec des personnes bien placées pour connaître l’industrie (membre du board de ConocoPhillips), pour les shales oil Américains on serait actuellement plutôt réparti entre 35$ et 70$.

Avec 2 choses à garder en tête :
    - l’E&P aux U.S, ce n’est pas 1 ou 2 majors, comme certains se l’imaginent parfois vu d’Europe. C’est plus de 6000 compagnies. Parfois des petites compagnies familiales de 20 personnes, avec des coûts de fonctionnement bien inférieur à ceux des majors, et une réactivité supérieure.
     - Les techniques se sont améliorées par rapport à il y a 5 ans et l’innovation a drainé les coûts d’extraction vers le bas. Ce n’est potentiellement pas terminé.

Dernière modification par julien (12/12/2014 10h20)

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#12 12/12/2014 10h12

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Évitez l’amont tel que les para-pétrolières liées aux forage, diminutions des investissements et donc des nouveaux forages.

Évitez les producteurs ayant des coûts de production élevé: sable bitumineux, grande profondeur, arctique et une partie du pétrole de schiste.

Privilégiez les producteurs à bas coût et ceux qui ont suffisamment de cash, pour passer cette crise des prix et qui peuvent racheter des producteurs en difficulté.

Privilégié l’aval: raffinerie, transport, pétrochimie, engrais, …., l’économie en générale profitera de l’énergie bon marché.

Notons que les majors sont sur tous les segments du marché.

Les mouvements excessif du marché révèlent souvent de belles opportunités pour l’investisseur ’contrarian’.

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#13 12/12/2014 11h14

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Dans une situation de changement de prix aussi prononcée, il me semble que le premier facteur à regarder, quel que soit le business de la boite, est sa politique de couverture du risque prix du pétrole. Deux exemples :
- une compagnie aérienne qui a couvert par des achats forward ses besoins en carburant avant la plongée des cours ne bénéficiera pas de la baisse des prix, au moins à court terme, et sera moins compétitive qu’un concurrent qui ne l’a pas fait.
- un producteur de pétrole qui a vendu forward sa production ne souffrira pas à court terme.

Ca peut donner des situations contre-intuitives : j’ai vu un directeur des risques gérer une crise de liquidité majeure parce que sa boite, qui détenait quelques champs gaziers, avait vendu forward à un très bon prix et n’arrivait plus à faire face aux appels de marges causés par une hausse supplémentaire du prix du gaz.

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#14 12/12/2014 11h29

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Intéressante discussion merci Tikou. Il y a pourtant un point que je ne comprends pas : vous attendez un baril à $40 mais vous avez déjà commencé à investir à $60 en étant long sur plusieurs valeurs. Pourquoi ne shortez vous pas au contraire ?

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1    #15 12/12/2014 11h48

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Microfinance a écrit :

Selon le journal "Le Temps" de Genève en Suisse, l’extraction non conventionnelle (forage horizontal avec fracturage hydraulique) aux Etats-Unis a besoin d’un pétrole entre USD 60 et USD 80 le baril pour être profitable.

Si on tient compte le coût de forage des nouveaux puits (chaque puits ayant une durée très courte) le seuil de profitabilité est certainement plus élevé http://www.bloomberg.com/news/2014-02-2 … costs.html - plus de liens ici : http://gautiersblog.blogspot.ch/2014/12 … ate-1.html.
En gros cette industrie n’a fait qu’accumuler des dettes année après année, même avec un baril à 100$. Tant que les investisseurs se ruaient sur ce secteur avec la promesse de "l’indépendance énergétique des USA" et de la "renaissance industrielle", cela marchait bien…

Microfinance a écrit :

Je me demande jusqu’où le pétrole va baisser avant de remonter?

C’est difficile à dire, mais ce serait surtout intéressant de savoir quel(s) pays gros consommateur(s) de pétrole est (sont) brutalement entré(s) en récession depuis cet été… Les sociétés ayant beaucoup investi dans ce(s) pays consommateur(s) auront peut-être quelques soucis bientôt…

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#16 12/12/2014 12h03

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Par contre, je n ai pas compris quand certains experts parlent de "pressions déflationnistes"quand le pétrole est bas. Pour nous qui sommes consommateurs un prix bas est plutôt une Bonne Nouvelle, mais il semblerait que ça puisse également avoir un impact a la baisse sur les prix de manière générale… Mais le mécanisme exacte je ne le comprend pas.

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#17 12/12/2014 12h06

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Bonjour sat,

En fait j’ai investi à 60$ avant de réfléchir, ce que je n’aurais peut-être pas dû faire l’avenir le dira. Mais bon déjà j’ai dépassé ma procrastination antérieure donc c’est un progrès. J’apprends déjà que j’aime bien être contrarian et que je suis prêt à avoir des lignes en moins-value sans les vendre immédiatement.

J’investis sur un PEA. je ne suis pas certain qu’on puisse faire un "short" et comme je ne suis pas certain de maitriser cet outil (je suis en fait certain de ne pas le maitriser) je ne cherche pas à optimiser ce que je qualifie pour moi de spéculation. J’essaye de me définir un point d’entrée où j’estime qu’il y a une marge de sécurité et si ce point d’entrée n’est pas franchi tant pis.

Je cherche surtout à affiner ma compréhension des marchés et des valeurs des entreprises et j’ai beaucoup de travail encore. Le marché du pétrole est intéressant même si effectivement comme çà touche à l’energie, çà a des corrélations avec tous les autres secteurs et c’est difficile à analyser.

L’approche de pvbe sur l’amont / aval est intéressante pour systématiser l’analyse des corrélation; mais comme le disais Stibbons il y a sans doute beaucoup de gens qui intègrent déjà tous ces paramètres dans le pricing.

La partie "psychologique" est plus difficile à maitriser et n’est sans doute pas totalement pricée. Je lis beaucoup de gens sur le forum qui disent que la baisse va s’arrêter à 60$. Peut-être ou peut-être pas.

Je pense personnellement que les gisement en arabie sahoudite sont loin d’être épuisés et qu’ils ont  peut-être les coûts d’extraction les plus bas. Le monde observe leurs déclaration donc au moins ils marquent des points en terme de géopolitique pour indiquer aux autres pays qu’il vaut mieux être de leur côté. Ils pourrait laisser le baril tomber à 20$ juste pour faire monter la pression quitte à le remonter après. çà ne change pas grand chose pour eux je pense.

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#18 12/12/2014 12h09

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Stibbons a écrit :

Par contre, je n ai pas compris quand certains experts parlent de "pressions déflationnistes"quand le pétrole est bas. Pour nous qui sommes consommateurs un prix bas est plutôt une Bonne Nouvelle, mais il semblerait que ça puisse également avoir un impact a la baisse sur les prix de manière générale… Mais le mécanisme exacte je ne le comprend pas.

Ces experts sont conditionnés idéologiquement: la déflation, c’est maaal. L’inflation c’est bieeen. En fait pour le consommateur solvable, c’est le contraire.

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#19 12/12/2014 12h10

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Stibbons,

Je répond sans vraiment maitriser le sujet, mais si les coûts des entreprises baissent, elles ont une latitude pour baisser leurs prix finaux sans diminuer leur marge.

La consommation n’étant pas au beau fixe, cela peut être tentant pour les entreprises d’amorcer une baisse de prix grâce à cette "manne" induite par la baisse des coûts.

De plus, la baisse du prix du pétrole n’a aucune raison de générer une "pression inflationniste" donc il n’est pas totalement faux de dire que çà génère une "pression déflationniste".

Dernière modification par tikou (12/12/2014 13h49)

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#20 12/12/2014 13h42

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Je lis dans une dépêche AFP aujourd’hui que le bureau de recherche Alpha Value prévoit que le pétrole va continuer à descendre, ils parlent d’un prix de USD 50 au début 2015. Ce qui est intéressant c’est leur motivation: la production outre atlantique n’arrête pas de battre des records semaine après semaine. Donc on dirait que les producteurs de shale oil ne sont pas encore découragés par le prix actuellement.

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#21 12/12/2014 13h49

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Stibbons a écrit :

Par contre, je n ai pas compris quand certains experts parlent de "pressions déflationnistes"quand le pétrole est bas. Pour nous qui sommes consommateurs un prix bas est plutôt une Bonne Nouvelle, mais il semblerait que ça puisse également avoir un impact a la baisse sur les prix de manière générale… Mais le mécanisme exacte je ne le comprend pas.

Techniquement, une déflation liées à une énergie peu chère ne devrait pas poser de problème majeur.
Mais je pense que les experts considèrent qu’il y a/aurait un seuil psychologique qui fait que, quand on s’attend à des prix durablement en baisse, on reporte certains achats, et on engendre une baisse de demande.
Pour le consommateur, ça a l’air bien mais… (cf ci dessous)

Gautier a écrit :

Ces experts sont conditionnés idéologiquement: la déflation, c’est maaal. L’inflation c’est bieeen. En fait pour le consommateur solvable, c’est le contraire.

mais… le risque est que les consommateurs solvables soient de moins en moins nombreux.
Une baisse des prix liée à une baisse de la demande (et non pas à une baisse des matières premières) risque de laisser pas mal de travailleurs sur le carreau.

Mais bon, on reste dans des mécanismes complexes, où rien n’est sûr (les experts parlent seulement de possibilités)


La vie d'un pessimiste est pavée de bonnes nouvelles…

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#22 12/12/2014 14h20

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tikou a écrit :

Je pense personnellement que les gisement en arabie sahoudite sont loin d’être épuisés …

Bonjour.

2 articles intéressants à ce sujet.

ContreInfo :: Pic pétrolier : Ghawar s’assèche, la production saoudienne décline          
Un premier article (un peu ancien: il date de 2007) qui annonce que le principal champ de pétrole saoudien (le champ de Ghawar) est en train de se tarir.

A Closer Look at Saudi Arabia - Peak Oil BarrelPeak Oil Barrel
Le second article est plus récent (2014) et confirme le 1er article sur la fin +/- proche du champ de Ghawar. Le plus gros champ de pétrole au monde est en train de se tarir avec une production largement décroissante. Il annonce par contre que la production de l’Arabie saoudite a été maintenu au même niveau par la réouverture de 3 anciens champs: Shaybah, Khurais et Manifa. L’article déclare aussi qu’il n’y a pas d’autres "anciens" champs à ré-ouvrir. Par contre, nous n’avons pas d’info sur la quantité restante dans les principaux autres champs. Le pays est très discret sur ses réserves…

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#23 12/12/2014 17h57

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Es-ce que les prix resterons longtemps au niveau actuel ou à la première offensive sérieuse du Général Hiver, ils reprendrons rapidement une partie de ce qu’ils ont perdu?

Je ne pense pas que l’on reverra un prix de 100$ avant longtemps, mais une moyenne de 80-90$ me semble plausible.

Avec la baisse des prix l’offre va diminué, la baisse des prix profitent aux pays non producteur et sera vecteur de la relance et la demande augmentera.

Si dans un premier temps la baisse des prix aura un effet déflationniste, dans un 2è temps l’argent ainsi disponible permettra à nos pays de relancer l’investissement et donc l’emploi, la consommation sera à nouveau stimulé. Et si la demande augmente, les prix repartiront à la hausse.

Ce que personne ne peut donner c’est le timing, mais est-ce nécessaire pour l’investisseur patient et contrarian?

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#24 12/12/2014 18h11

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Je voudrais rappeller que le prix du marché ne fait pas la valeur. Le prix a chuté depuis 1 mois, et ca y est tout le monde pense que c’est un nouveau paradigme. Une baisse si brusque ne peut pas être due a un changement d equilibre entre l’offre et la demande, car ni l’une ni l’autre n’ont bougé de 50% en un mois. C’est donc purement spéculatif. pendant ce temps la les vrais market makers se gaveront de la panique. Je n’ai aucune idée du prix du pétrole, je sais juste que toutes les majors souffraient pour être rentable a production maintenue avec le pétrole á 100 usd, c’est donc que le pétrole a une valeur importante, sauf produits de substitution. Et les Saudis, vous croyez vraiment qu’ils peuvent faire chuter le prix du pétrole á eux seuls, quel est leur part Dans les échanges financiers mondiaux sur le petrole? Ils sont rien je pense face á wall street. Bref je pense que l’on nous fait le classique je fais vendre tout le monde puis je rachete. Cela marche bien avec le troupeau de moutons que nous sommes.

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#25 12/12/2014 18h27

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Bonjour BulleBier,

C’est une hypothèse qui existe effectivement. J’ai toujours du mal à croire que wall street ait vraiment les moyens d’orchestrer ce genre de panique à des fin spéculatives.

Je vois bien l’intérêt pour eux de réussir à "raffler la mise" en créant une panique mais j’ai du mal à croire qu’ils ont suffisamment de manettes pour maitriser une telle panique et se garantir un atterrissage en douceur. Comme la plupart du temps ce n’est pas avec leur argent en propre qu’ils spéculent cela reste possible bien évidemment.

Vous dites que la valeur des entreprises ne change pas mais le prix du baril a quand même un impact non négligeable sur les opérateurs en fonction de leur coût marginal d’extraction.

Avec un baril à 60$, quelqu’un qui ne sait plus extraire un nouveau baril à moins de 70$ n’a plus de croissance donc sa valeur en est directement impactée il me semble.

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