3 #1 30/10/2015 15h18
- Tahure
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Il n’existe pas encore de sujet sur Safran, alors je me lance.
Crée en 2005 suite à la fusion entre le groupe Snecma (héritière de Gnome créée en 1905, fusion avec Rhône en 1915) et Sagem (créée en 1924).
Safran est un équipementier de premier rang dans les domaines de l’aérospatiale, de la défense et de la sécurité.
Au travers de sa coentreprise 50/50 avec General Electric, CFM International (partenariat datant de 1974, reconduit en 2008 jusqu’en 2040), le groupe est également le leader des moteurs d’avions civils de plus de 100 places.
Ses activités se répartissent entre :
- Propulsion aéronautique et spatiale avec les sociétés Snecma, Turbomeca, Herakles et Techspace Aero (pour avions, hélicoptères et lanceurs civils et militaires, 53% du CA en 2014),
- Equipements aéronautiques avec les sociétés Messier-Bugatti-Dowty, Labinal, Hispano-suiza, Aircelle, Technofan (sous-systèmes et services destinés aux avions et aux hélicoptères civils et militaires, 29% du CA),
- Sécurité avec Morpho (Technologies biométriques pour documents, transactions sécurisées, détection des substances dangereuses ou illicites, 10% du CA),
- Défense avec Sagem (Équipements et systèmes d’optronique, avionique, navigation, électronique et logiciels critiques pour les marchés civils et de défense, 8% du CA).
Résultats financiers 2014 :
CA 15.35 MdE, +6.9% vs 2013
ROC 2.09 MdE, +17.4%
RN 1.25 MdE, +4.6%
FCF 0.74 MdE, +5.9%
Dette 1.5 MdE, +25% (impact d’acquisitions notamment)
Dividende 1.2 E, +7.1% - Taux de distribution 40%
R&D 2 MdE stable
Répartition du capital au 31 mars 2015 :
– Flottant : 67,8 %
– État français : 18 %
– Salariés : 14,1 %
– Autodétention / autocontrôle : 0,1 %
Les chiffres sont ajustés principalement de la valorisation des instruments de dérivés de change. Compte tenu de son dispositif (complexe) de couverture de change, Safran estime ne pas bénéficier de la faiblesse de l’euro compte tenu de sa couverture en USD jusqu’en 2017 (couverture à 1.25 puis 1.21 en 2018).
Perspective de Safran sur 2015 et au-delà :
Dans le périmètre propulsion avions civils (Snecma), la base installée est de plus de 22000 moteurs, produits en coopération avec GE (CF6, CFM56, GE90, GP7200, GENx). L’essentiel des volumes concerne la gamme CFM56.
La marge opérationnelle est de 21% au S1 2015, en croissance de 1.7 point grâce à l’activité services qui est la plus rémunératrice (marque EngineLife).
Avec l’évolution de la base CFM56 installée, cette activité devrait rester en croissance jusqu’en 2025 avec un chiffre d’affaires doublé par rapport à aujourd’hui (document Safran).
Le carnet de commande est encore autour 5000 moteurs pour cette gamme à mi-2015.
Une nouvelle gamme entre en production cette année (LEAP & GE9X avec GE, SaM146 avec NPO Saturn). Le carnet de commande est déjà supérieur à 10000 moteurs à mi-2015.
La gamme LEAP motorise les A320neo (-1A) et est le moteur exclusif du B737MAX (-1B) et du C919 (-1C). Il remplace la gamme CFM56.
Il faut noter le changement de modèle qui va impacter l’activité services de Safran à cet horizon. La gamme CFM56 engendre des revenus à chaque visite d’atelier alors que pour la nouvelle gamme LEAP et GE9X, la tendance est plutôt le paiement d’un forfait à l’heure de vol qui doit couvrir les coûts de maintenance. Safran récupère le risque mécanique mais aura plus de visibilité et de régularité sur le cash-flow.
Snecma étend son périmètre à l’aviation d’affaires avec le Silvercrest qui va entrer en production en 2016+ pour le Falcon 5X et le Cessna Citation (marché estimé à 8000 avions).
Notons au Q3 l’annonce d’un retard d’environ 1 an dans le développement du moteur. L’impact financier est annoncé comme faible mais non chiffrée pour le moment.
Sur la marché des avions militaires, la base installée est d’environ 4800 moteurs.
La gamme actuelle (Adour partagé avec RR pour BAe Hawk , TP400 pour A400M où Safran participe à 32% et M88 pour Rafale) est en croissance grâce aux succès export de Rafale (pas encore dans les chiffres en 2015 mais triplement de la production d’ici 2018 soit 30 par an environ, selon Dassault) et la montée en cadence de l’A400M (marché de 600 avions sur 30 ans, selon Airbus, 620 moteurs commandés à ce jour).
A noter que le CA de Safran est d’environ 20ME pour chaque Rafale vendu (Source Usine Nouvelle).
Dans le domaine des moteurs hélicoptères, Safran (Turboméca) va développer son catalogue actuel de numéro 1 mondial (18000 moteurs en service) vers les fortes puissances (MFP, > 3000shp) pour attaquer le monopole de GE (avec le rachat des parts de RR sur le RTM322 en 2013). L’activité services est également en développement.
Dans le domaine spatial, Safran (Snecma) est maître d’oeuvre de la propulsion cryotechnique d’Ariane 5 et du futur lanceur Ariane 6 et est présent sur le lanceur Vega. Snecma est également leader européen de la propulsion plasmique des satellites.
A noter la création en 2015 de la société ASL (Airbus Safran Launcher), nouvel actionnaire à 74% d’Arianespace. Safran va verser 800 millions d’euros à Airbus Group en 2015 et en cash, pour atteindre la participation de 50% dans la société.
Enfin Safran fournira les deux moteurs électriques d’une puissance combinée de 60 kW sur l’E-Fan d’Airbus qui doit entrer en production en 2018. L’objectif est ici d’acquérir un maximum d’expérience sur l’avion à propulsion électrique et sur l’électrification des avions en général (gains en masse, maintenance, CO2 et bruit).
L’activité Equipements aéronautiques est en retrait avec une Mop à 8.2% en baisse de 1 point au S1 2015. Tendance liée à une pression sur les prix en première monte. Safran table sur des mesures de productivité pour restaurer ses marges. L’ activité services sur les trains d’atterrissage et les freins carbone est en hausse grâce à l’augmentation continue du trafic aérien.
A noter la création en 2015 d’une JV Aero Gearbox avec RR, chargée des systèmes de transmissions de puissance de tous les futurs moteurs d’avions civils de Rolls-Royce.
L’activité Sécurité présente au S1 un CA en nette hausse mais le résultat progresse moins vite d’où un tassement de la marge à 7,5% (- 1.4pt). Tendance lié notamment à une pression sur les prix sur l’activité carte à puce. A priori cette activité devrait continuer à croître régulièrement vu le contexte sécuritaire mondial. Le CA Q3 est à +28,8% sur 1 an.
L’activité Défense est en léger repli au S1. La marge est la plus faible à 2,4%. Le CA Q3 est en hausse de 3,9%. L’ensemble devrait être stable sur l’année.
Actionnaire LT.
Mots-clés : aéronautique, défense, espace, ge, general electric, saf, safran
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