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1    #1 21/02/2016 12h25

Membre (2015)
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Je n’ai aucune connaissance dans ce domaine donc je vous prie d’avance de bien vouloir m’excuser de poser plus de questions que d’apporter des informations utiles directement à la communauté. Aussi, pour cette même raison, il est possible que certaines questions soient complètement hors sujet.

En tant qu’actionnaire, il me semble que cette question soit intéressante pour plusieurs raisons :
- comprendre le business model et la stratégie d’une entreprise
- anticiper les périodes de génération de cash et comprendre celles où l’entreprise devra augmenter ses besoins de financement
- reconnaître un management habile/compétant en place
- de façon plus globale, reconnaître une entreprise disposant d’avantages concurrentiels.

1- Questions théoriques :

Quelles sont les différentes stratégies à ce sujet ?

Les entreprises ont-elles des marges de manœuvre (en organisant une priorisation) ou la manière d’exécution (calendrier précis) leur est strictement imposée par leurs clients  ?

Certains secteurs (ou entreprises) sont-ils plus soumis à l’exigence de leurs clients ? Quels secteurs/entreprises disposent d’une plus grande liberté ?

2- En tant qu’investisseur :

Des entreprises disposant d’une plus grande liberté dans l’exécution de son backlog, serait-il le signe que l’entreprise dispose d’avantages concurrentiels ?

Comment reconnaissez vous une entreprise qui optimise au mieux l’exécution de son backlog ?

Comment en tant qu’investisseur ce sujet impacte vos décisions d’investissements ? Quels sont vos expériences à ce sujet ?

Même à que celle-ci soit très brève, un grand merci par avance à tous les intervenants qui m’apporteront des informations sur ce thème.

Mots-clés : backlog, management, stratégie

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1    #2 22/02/2016 13h59

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Je ne suis pas sûr de comprendre votre point.

Le backlog, c’est simplement la somme de tous les contrats restant à réaliser.

Les marges de manœuvre (délais, exécution), sont donc celles prévues dans chacun des contrats et il m’est avis qu’elles sont bien faibles, car s’il y en avait, ce serait que l’entreprise fonctionne de manière non optimale.

En tant qu’investisseur, le point important me semble plutôt  de savoir ce que "vaut" vraiment le backlog.

Par exemple, sur la location de plateformes offshores, on a pu voir des contrats purement et simplement annulés et donc le backlog mis sous souvent en avant par le management amputé purement et simplement.

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#3 22/02/2016 21h30

Membre (2015)
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J’ai pu voir à quel point je faisais fausse route.

Lorsque des contrats sont annulés, l’entreprise touche-t-elle en contre partie des indemnités ?

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#4 23/02/2016 09h18

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1    #5 23/02/2016 10h06

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Pour avoir travailler 6 ans dans une entreprise de construction et donc par essence une entreprise qui travaille sur des contrats long terme. Je vous assure qu’il n’y a pas beaucoup de marge de manœuvre sur la gestion de l’écoulement du carnet de commande.

Le carnet de commande (backlog) n’est finalement comme vous le décrit IH la somme de contrats indépendants.

Reformulation :

Le carnet de commande (backlog) est comme vous le décrit IH la somme de contrats indépendants.

Chaque contrat a ses règles du jeu. (Délai de livraison, pénalités de retard, frais à payer par les parties si non exécution etc…)
Il est difficile de raisonner macro en l’espèce.

Sauf pour les entreprises mono-produit, ou du type Airbus vous pouvez imaginer que leur backlog est un stock de CA à écoulement linéaire.

Dans le bâtiment par exemple, on parle souvent de X mois de CA en commande.. sauf que cela ne veut pas dire que l’entreprise sera en pleine production sur les X mois. Il peut y avoir un écoulement plus lent ou plus rapide.
La savoir faire du management sera plus de gérer le backlog que de le piloter. En fait, il conviendra de ne pas augmenter les charges fixes et les transformer en charges variables pendant les périodes ou l’écoulement du backlog est supérieur au régime de croisière (recours à l’intérim, à la sous-traitance etc….), et sizer les charges fixes (emplois fixes, CDI, capacité de production) en fonction de l’écoulement permanent du CA.

Je ne sais pas si j’ai été clair, mais vous pouvez me posez des questions pour que j’apporte les précisions nécessaires.

Dernière modification par Pryx (23/02/2016 11h01)

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1    #6 23/02/2016 10h24

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Pryx, vous jouez sur les mots. Un backlog est bien la somme des contrats, en fonction de leur avancement.

Pour travailler dans la finance avec des constructions contracts, la marge de manoeuvre pour piloter (ou manipuler) le backlog est limite. On peut jouer de facon marginal en revisant le cout total d’un projet (en augmentant le cout previsionel total ou en le baissant, on modifie le taux d’avancement et donc la reconnaissance du chiffre d’affaires associe). Mais, je le repete, c’est vraiment une marge de manoeuvre etroite. Apres, c’est un autre registre (fraude).

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#7 23/02/2016 10h43

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Faguoren, je ne vois pas en quoi je joue sur les mots, relisez mon post, je dis exactement la même chose que vous.

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#8 23/02/2016 10h45

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Pryx a écrit :

Le carnet de commande (backlog) n’est finalement comme vous le décrit IH la somme de contrats indépendants.
Chaque contrat a ses règles du jeu.

Toutes mes excuses si j’ai mal interprete ce passage.

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2    #9 23/02/2016 12h03

Exclu définitivement
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Bonjour,

Il me semble en effet largement préférable d’évoquer le carnet de commandes plutôt que le "backlog", ce qui ne m’empêchera pas d’essayer de vous répondre.

En premier lieu, il faut noter que cette notion n’est pas pertinente pour de nombreuses entreprises cotées, surtout les institutions financières, la distribution et le secteur des biens consommation. Prenons ainsi pour exemple Imperial Tobacco, société bien connue sur ce forum : la notion de commande n’a ici aucun sens ; le consommateur achète son paquet de cigarettes chez le débitant sur étagère et s’attend bien sûr à le trouver disponible sans avoir à le "commander". De même le distributeur Carrefour ne reçoit pas de commandes de ses clients, mais doit approvisionner ses étagères pour satisfaire leurs attentes, sinon ils iront acheter ailleurs.

En revanche, cette notion est cruciale dans des secteurs comme l’armement, l’ingénierie-construction, les biens d’équipement. L’importance et la qualité du carnet de commandes sont des éléments essentiels pour apprécier la valorisation des entreprises de ces secteurs et elles participent à la formation de leur cours de bourse. Pour autant, même avec un bon carnet de commandes, ces entreprises ne sont pas à l’abri de déconvenues boursières (cf exemple de GTT). En résumé, le carnet de commandes donne de la visibilité sur le futur de l’entreprise, ce qu’apprécient les marchés.

Il faut aussi avoir à l’esprit les 2 écueils que recèle cette notion :

- il ne suffit pas d’avoir des commandes ; encore faut-il que l’entreprise qui les exécute gagne de l’argent, ce qui n’est pas toujours si évident qu’il y paraît. Pour l’emporter sur la concurrence et maintenir leur plan de charge, certaines entreprises peuvent soumissionner à des prix inférieurs à leurs coûts ( a direction des constructions navales l’a fait par le passé mais ce n’est pas le meilleur exemple car l’Etat a pu l’obliger à le faire) ou alors c’est l’exécution des contrats qui révèle des mauvaises surprises avec des dépassements de coûts ; c’est ainsi que Saipem, le Technip italien, suite à  de "mauvais" contrats en Algérie s’est retrouvée au bord du dépôt de bilan.

- les commandes annoncées par les sociétés dans leurs communiqués ne font pas toujours l’objet de contrats finalisés, mais de négociations avancées, "en voie de finalisation". Cet optimisme un peu excessif n’attire pas suffisamment la vigilance des commissaires aux comptes? De toute manière, même signée, une commande peut toujours être annulée par le client, mais en règle générale, une indemnité de dédit est prévue au contrat.

S’agissant de l’exécution du contrat, le principe simple qui s’applique est : le client est roi ! Le client a des exigences techniques et calendaires qui ont été inscrites au contrat et l’entreprise doit tout mettre en oeuvre pour les satisfaire, sinon pénalités et autres réfactions obèreront la rentabilité du contrat. Il n’y a donc guère de marge de manoeuvre pour le fournisseur, surtout pour celui qui a accepté trop de commandes et ne dispose pas de l’outil industriel pour les satisfaire : il faut alors sous-traiter ou bien embaucher des supplétifs si on en trouve pour "faire le job". Pour certains contrats à l’export, le fournisseur doit en outre déposer en nantissement bancaire une forte caution garantissant la bonne fin du contrat ; autant dire que le fournisseur n’a alors pas droit à l’erreur s’il veut récupérer sa caution.

Le cas des marchés publics (armement, biens d’équipement…) est quand même un peu particulier : si le fournisseur n’est pas en mesure d’honorer tout son carnet de commandes, il n’est pas rare qu’il vienne "pleurer" dans les cabinets ministériels pour demander un aménagement de délais sur ses commandes françaises, de façon à satisfaire en priorité les clients export. L’administration se montrera alors plus ou moins compréhensive selon le caractère plus ou moins stratégique de la commande, sachant qu’il est toujours plus simple d’accorder ex-ante un report de délai qu’ex-post une exonération de pénalités de retard. En dehors de ce cs particulier, les entreprises n’ont pas vraiment de marge de manoeuvre.

Complément édité le 24/02 : il existe aussi une manière habile d’améliorer la rentabilité d’un contrat, à savoir convaincre le client de modifier son expression de besoin et donc la spécification technique du livrable. Parfois, c’est même le client qui le demande avant que le fournisseur ne l’ait proposé, car la technologie évolue vite. Ces modifications se font généralement par voie d’avenant au contrat sans nouvelle mise en concurrence ; dès lors, il est relativement aisé pour le fournisseur de prendre une grosse marge sur cet avenant. Evidemment, les entreprises ne communiquent guère sur la rentabilité de ces modifications contractuelles : on ne peut pas risquer d’indisposer ses clients en voulant tout dire à ses actionnaires.

Dernière modification par stokes (24/02/2016 18h36)

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1    #10 23/02/2016 21h02

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Attention backlog et carnet de commande ne sont pas équivalents. Pour une entreprise qui ne livre que sur contrat avec délai, c’est le cas, mais pas pour une entreprise qui livre au moins une partie sur stock. Le backlog correspond alors à ce qui n’a pas été livré de stock.

Une entreprise qui livre sur contrat individuel n’a aucune marge de manoeuvre dans les sens où les délais font partie de la négociation initiale. Par contre, il est intéressant de vérifier comment l’entreprise respecte  les délais initiaux. En particulier pour les contrats longs avec livraisons cadencées (example fournisseurs de l’automobile), car ceux-ci comprennent quasi toujours des clauses de pénalités de retard très pénalisantes. Mais il n’a a pas réellement de backlog, seulement des encours.

Pour une entreprise qui livre au moins une partie sur stock, il faut regarder sur le bilan la rotation de stock (inventory turnover).   c’est le ratio CA/stock produits finis qui donne le nombre de fois le stock est consommé dans l’année. Ce ratio est une très bonne mesure de l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement  de l’entreprise et de la fabrication juste à temps. Pour les produits à durée de vie limité, mode ou alimentaire, le ratio converti en temps en stock  doit être bien inférieur à la durée de vie.

Example:un ratio de 24, soit 15j de stock est correct pour un produit à DLC de 2 mois,pas pour une DLC de 1 mois.

Pour aller plus loin on peut aussi vérifier le ratio CA/(stock produits finis + encours) mais celui-ci n’a de sens qu’en comparaison dans la même industrie.

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