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#1 13/08/2011 07h14
Bonjour à tous,
Dans les calculs et scénarios que je lis sur ce forum, je vois souvent apparaître une inflation à 2%
Il s’agit bien entendu de l’inflation calculée par l’INSEE
Néanmoins, dans la vie "réelle", l’inflation me semble bien plus forte, je l’estime à 4% (sur les 15 dernières années on va dire)
Bien sûr c’est un ressenti personnel à chacun : une personne achetant du high-tech régulièrement trouvera certainement l’inflation plus faible que moi
En revanche, si on parle des premiers étages de la pyramide de Maslow, l’inflation n’est certainement pas à 2%
Ce paramètre est important puisque sur un capital de 1M€ qui progresse de 6% par an (déjà pas évident)
Si l’inflation est de 2%, le rentier vit sur 40’000€ brut
Si l’inflation est de 4%, le rentier vit sur 20’000€ brut, soit 2 fois moins
Bref, je voudrais savoir comment vous considérez ce point ?
Suivez-vous aveuglément l’inflation de l’INSEE ou bien la surpondérez-vous ?
Merci pour votre avis
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#2 13/08/2011 13h19
- BNH
- Membre (2011)
Top 50 Invest. Exotiques - Réputation : 68
Je fais confiance à l’IPC et à l’INSEE.
L’IPC a pour défaut de sous-estimer le cout du logement.
Insee - Indicateur - Questions sur le logement et l’indice des prix à la consommation
Vu que l’on semble se diriger vers une récession, je pense qu’il faut anticiper une déflation plutôt qu’une inflation.
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1 #3 13/08/2011 13h28
- BNH
- Membre (2011)
Top 50 Invest. Exotiques - Réputation : 68
FAQ a écrit :
Je trouve que les prix augmentent plus vite que ce que dit l’indice.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette impression :
1 Cela est dû au fait que la perception des prix en tant que consommateur est différente de la mesure objective traduite par l’indice. Les prix des achats les plus courants (café, baguette de pain…) marquent davantage notre esprit. Et il est vrai que le prix de certains produits alimentaires augmente nettement : par exemple, les indices de prix détaillés calculés par l’Insee montrent que les légumes frais ont augmenté de 6,1 % entre 2005 et 2006, les cafés de 5,2 %, le poisson frais de 5,6 %. L’IPC tient compte de ces produits, parmi d’autres : l’IPC prend en compte 200 000 prix correspondant à plus de 1 000 types de biens et services, en respectant leur importance dans la consommation totale des ménages et par voie de conséquence, leur fréquence d’achat.
2 Les consommateurs ont ainsi tendance à se focaliser sur le prix des biens qu’ils achètent au quotidien, plutôt que sur celui des achats qu’ils effectuent plus rarement (comme une télévision) qui constituent pourtant une part croissante de leur consommation. Or le prix de ces biens durables ou semi-durables a eu tendance, dans le même temps, à baisser. Ainsi des produits comme l’informatique ou les lecteurs de DVD voient leur prix chuter fortement depuis des années : -13,2 % par exemple pour le matériel de traitement de l’information, qui comprend les micro-ordinateurs, entre 2005 et 2006. Même chose pour les vêtements ou les voitures. Les ménages n’ont pas enregistré ces baisses dans leur appréciation de l’inflation, mais ils les ont mises à profit pour augmenter leur consommation de ces produits ou pour monter en gamme.
3 De plus en plus de dépenses des ménages correspondent à des contrats d’abonnement ou à des engagements réguliers qui sont prélevés automatiquement chaque mois sur leur compte en banque : forfait de téléphone portable, abonnement internet, loyers et charges… Ces dépenses ont lieu avant tout arbitrage en matière de dépenses courantes. Le montant total de ce type de dépenses croît, donnant l’impression que le « reste-à-vivre » se réduit, mais le prix des produits en question n’est pas nécessairement orienté à la hausse.
4 Le passage à l’euro a influencé la perception qu’ont les consommateurs de la hausse des prix. Deux effets se sont conjugués pour donner le sentiment que le passage à l’euro avait joué un rôle inflationniste. D’une part, certains prix ont réellement augmenté. Aux alentours du passage à l’euro, la hausse des prix dans la grande distribution a été particulièrement forte. Cette hausse a marqué les consommateurs même si elle ne portait que sur un nombre limité de produits, ce qui explique que l’indice d’ensemble (IPC) a peu augmenté à cette époque. De plus, après les accords de juin 2004 , les prix ont reculé dans la grande distribution.
D’autre part, certains consommateurs ont eu des difficultés à retrouver leurs repères après ce changement de monnaie. Par exemple, lorsqu’ils laissent un pourboire, les consommateurs laissent 50 centimes d’euro comme ils laissaient auparavant 50 centimes de franc.
44 En outre, nous sommes dans une époque où les prix se modifient très vite ; environ un cinquième des prix sont modifiés tous les mois. Les prix relatifs des différents biens et services bougent et cela rend la perception plus complexe.
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#4 13/08/2011 14h38
- okavongo
- Membre (2011)
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BNH a écrit :
Vu que l’on semble se diriger vers une récession, je pense qu’il faut anticiper une déflation plutôt qu’une inflation.
Attention aux conclusions hatives. Par exemple, il existe la stagflation qui peut combiner recession et inflation : Définitions : stagflation - Dictionnaire de français Larousse
D’autant plus que les différentes phases du quantative easing de la Fed reviennent à créer de la monnaie, donc en toute logique à baisser la valeur de cette monnaie. Insee - Définitions, méthodes et qualité - Inflation . Sauf, d’après certains analystes, si cette création monétaire est "congelée" et n’étant pas injectée dans l’économie réelle elle ne participe pas à l’augmentation des prix.
Dans le doute, je préfère me préparer aux 2 scénarios, inflation et déflation
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1 #5 01/01/2012 03h02
- OilDrum
- Membre (2011)
- Réputation : 16
Bonjour,
L’insee indique clairement la pondération de chacune des sous catégories.
Ainsi, je pense qu’une personne tenant proprement son budget peut, et devrait, calculer son inflation réelle personnalisée, qui sera plus précise que celle calculée par l’insee.
Elle peut ainsi :
-revoir les pondérations (loyer, transports, …)
-revoir certaines évolutions pour corriger de certains paramètres locaux s’il dispose de chiffres plus précis (évolution des loyers dans son quartier, …)
En 1/2 journée, il est possible de reconstruire un tel indice, plus fidèle à sa réalité propre.
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#7 03/01/2012 04h15
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
OilDrum a écrit :
Bonjour,
L’insee indique clairement la pondération de chacune des sous catégories.
Ainsi, je pense qu’une personne tenant proprement son budget peut, et devrait, calculer son inflation réelle personnalisée, qui sera plus précise que celle calculée par l’insee.
Elle peut ainsi :
-revoir les pondérations (loyer, transports, …)
-revoir certaines évolutions pour corriger de certains paramètres locaux s’il dispose de chiffres plus précis (évolution des loyers dans son quartier, …)
En 1/2 journée, il est possible de reconstruire un tel indice, plus fidèle à sa réalité propre.
Exact, j’avais justement calculé mon inflation personelle à partir de mon budget de consommation annuel, résultat inflation depuis 10 ans : 3% par en moyenne annualisée! (et non 2% comme calculé par l’INSEE… qui nous "bercerait"?…)
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1 #8 03/01/2012 11h09
- gunday
- Membre (2011)
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placementapapa31 a écrit :
Exact, j’avais justement calculé mon inflation personelle à partir de mon budget de consommation annuel, résultat inflation depuis 10 ans : 3% par en moyenne annualisée! (et non 2% comme calculé par l’INSEE… qui nous "bercerait"?…)
Non, l’INSEE ne nous berce pas, simplement c’est une moyenne.
Les hyper consommateur auront une inflation bien plus faible.
Car ce profils consomme davantage de gadgets dont les prix ont tendance à baisser. (gadget = high tech, electromenager, …)
Mais je pense pas qu’il y ait beaucoup d’hyper-consommateur parmi nous, donc le profil des membres du forum joue aussi sur cette impression.
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2 #9 03/01/2012 11h14
- OilDrum
- Membre (2011)
- Réputation : 16
placementapapa31 a écrit :
Exact, j’avais justement calculé mon inflation personelle à partir de mon budget de consommation annuel, résultat inflation depuis 10 ans : 3% par en moyenne annualisée! (et non 2% comme calculé par l’INSEE… qui nous "bercerait"?…)
Pour l’outil ajustable de l’INSEE :
Insee - Le simulateur d’indice des prix
Il n’est pas parfait (pas de personnalisation intégrale) mais c’est une bonne première étape.
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#10 03/01/2012 11h33
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Je viens de faire le test en surpondérant :
- Chauffage fuel
- Électricité
- Loyer
- Carburant
Et mon indice d’inflation explose, en conformité avec ma perception.
A croire que l’IPC actuel est calculé avec une frontière efficiente pour minimiser au maximum l’inflation !
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1 #11 03/01/2012 11h45
- OilDrum
- Membre (2011)
- Réputation : 16
Je vous invite à simuler le cas d’une personne au revenu modeste (genre SMIC) qui consomme un paquet de cigarettes par jour, possède une voiture pour aller au travail (case carburant), son loyer et des dépenses alimentaires, tout électrique ou électrique et gaz ou fioul, un peu de santé et pas grand chose d’autre. Je vous laisse évaluer la part de ces dépenses dans son budget, il suffit d’un petit calcul de coin de table pour les ordres de grandeur.
Vous arrivez sans trop de problème à du 4 à 5% /an pour les 12 derniers mois, et une inflation annuelle sur la dernière décennie double de celle mesurée par l’insee.
Vous retrouvez ainsi exactement l’inflation perçue par les français.
Ce qui n’est pas étonnant pour quiconque a en tête le salaire français médian.
Et voilà comment "les français" et l’Insee peuvent avoir raison en même temps.
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#12 03/01/2012 11h51
- progfrance
- Membre (2011)
- Réputation : 23
OilDrum a écrit :
placementapapa31 a écrit :
Exact, j’avais justement calculé mon inflation personelle à partir de mon budget de consommation annuel, résultat inflation depuis 10 ans : 3% par en moyenne annualisée! (et non 2% comme calculé par l’INSEE… qui nous "bercerait"?…)
Pour l’outil ajustable de l’INSEE :
Insee - Le simulateur d’indice des prix
Il n’est pas parfait (pas de personnalisation intégrale) mais c’est une bonne première étape.
Merci pour le lien. Je vais pouvoir faire mes estimations suivant mon budget.
+1.5% sur les douze derniers mois et +2.2% depuis janvier 2000.
Dernière modification par progfrance (03/01/2012 12h53)
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#13 03/01/2012 12h56
- gunday
- Membre (2011)
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OilDrum a écrit :
qui consomme un paquet de cigarettes par jour
Un détails, les 2% annuel annoncé par l’insee ne sont pas hors tabac?
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#14 03/01/2012 13h04
- Sylvain
- Membre (2011)
- Réputation : 203
Merci pour ce lien !
Pour ma part, je sur-pondère :
- Loyer
- Transports
- Loisirs
- Restaurants, cafés
Sous-pondère :
- Tabac, gaz, fioul, automobiles (0)
- Carburants
- Électricité
- Alimentation
Difficile de comparer avec mon "ressenti" depuis 2000, puisque je suis dans la vie active depuis 3 ans. La comparaison toute chose égale par ailleurs (parts des dépenses constantes) n’a donc pas trop de sens.
Toutefois, mon résultat est différent d’IH. J’arrive à une évolution inférieure à l’IPC, voire une (certaine) décorrélation à partir d’avril 2009. Vu ma pondération, je pense que la différence est liée à l’évolution du prix des énergies (notamment gaz, essence, fioul). Il suffit de bouger un peu plus ces postes pour s’en rendre compte.
Si c’est bien lié à la hausse du prix de l’énergie, le poste "transport" (train, avion, transport public) a de sérieuses chances d’augmenter également significativement.
Je ne juge donc pas cette "décorrélation" très pérenne.
Mais cela me conforte pour l’instant de retenir une inflation moyenne de 2% !
A titre de projection, il serait intéressant de comparer par typologie de population, par exemple selon la "Ménagerie" du BIPE, éventuellement croisée selon les revenus.
Exemple : évolution de l’inflation au cours d’une vie selon que l’on est "Sola" (Solo actif sans enfant), puis "Dinki" (couple actif sans enfants), puis Coubik (couple actif avec enfants), puis "Nownok" (comprend notamment les retraités).
Ces données existent certainement, mais elles ne sont pas publiques (en partie via l’INSEE ?).
Selon les différents profils sur le forum, on peut peut-être en construire quelques unes.
Je suis "Dinki", un peu plus de 2k€ net par mois.
Dernière modification par Sylvain (03/01/2012 13h24)
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#15 03/01/2012 13h04
- OilDrum
- Membre (2011)
- Réputation : 16
gunday a écrit :
Un détails, les 2% annuel annoncé par l’insee ne sont pas hors tabac?
En effet, j’ai écrit un peu trop vite….
Mais bon le fait est que dans l’esprit de tous, il s’agit de comparer les +2% de l’insee à son pouvoir d’achat réel. Et pour un assez gros fumeur au budget modeste, l’évolution sur la décennie a fait très mal.
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#16 03/01/2012 16h30
OilDrum a écrit :
Pour l’outil ajustable de l’INSEE :
Insee - Conjoncture
Merci pour ce lien !
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#17 03/01/2012 17h42
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
Tout cela est très intéressant.
Encore un calcul personnel : en 98 avec 1500 euros/mois j’avais un certain train de vie (disons de cadre débutant célibataire), en 2011 j’ai estimé que pour un train de vie équivalent il me faudrait 2500 euros/mois, ce qui sur 13 ans fait dans ce cas une inflation de 4%/an quasiment tout rond !
Ce que je retiens comme utilisation pratique de notre discussion, entre autre : c’est que selon son budget, il faudra calculer son inflation "ad hoc", afin de faire progresser son prélèvement annuel nominal du taux correct (et non pas les 2% de l’INSEE) dans le cas où l’on vit (ou compte vivre) sur un capital placé.
Bien sûr on ne peut anticiper le retour dans le futur lointain, ni l’inflation, mais faire progresser son budget-prélèvement annuel à un taux plus juste apporte déjà beaucoup…
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#18 04/01/2012 09h25
- gunday
- Membre (2011)
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placementapapa31 a écrit :
Encore un calcul personnel : en 98 avec 1500 euros/mois j’avais un certain train de vie (disons de cadre débutant célibataire), en 2011 j’ai estimé que pour un train de vie équivalent il me faudrait 2500 euros/mois, ce qui sur 13 ans fait dans ce cas une inflation de 4%/an quasiment tout rond !
Je ne suis pas d’accord avec vous.
En 13 ans vos exigences n’ont pas été modifié?
La situation de famille n’a pas été modifié entrainant des frais supplémentaires, … ?
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#19 04/01/2012 11h58
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
En 1998 j’avais 1500 euros pour tel train de vie.
Aujourd’hui je gagne peu et j’ai adopté un mode de vie "décroissant" (budget de 800 euros par moi) afin de capitaliser entièrement les intérêts de mon capital.
je me suis amusé à voir combien il me faudrait en 2011 pour un niveau équivalent à celui que j’avais en 98 avec 1500 : voiture d’aujourd’hui équivalente (y-compris statutairement), sorties équivalentes, fringues équivalentes, etc…, plus dépenses courantes. Mon estimation m’amène à 2500 euros.
On peut donc dire que ce "panier de consommation"-là (le mien à l’époque, son équivalent utilitaire et symbolique aujourd’hui) a subi une inflation de 4% durant 13 ans en moyenne annualisée.
Dernière modification par placementapapa31 (04/01/2012 17h16)
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#20 20/09/2012 17h07
- sergio8000
- Invité
Webmaster : message déplacé ici dans un topic plus approprié
Cher GBL,
Je suis surement un enfant gâté, et probablement tout autant que vous : vous avez comme moi la chance de ne pas être né en Corée du Nord et j’ai eu la chance de pouvoir ne pas rester dans la misère en URSS toute ma vie. Donc oui, je suis gâté par le destin, Dieu merci.
Après ces considérations philosophiques dignes d’un enfant gâté, passons à une argumentation plus sérieuse et pragmatique :
- La baguette de pain coûtait moins d’un franc au début des années 90. Elle coûte aujourd’hui à peine moins d’un euro en région parisienne.
- Le kilo de pommes coûtait deux francs, il coûte aujourd’hui un peu moins de deux euros.
- Le kilo de viande de boeuf coûtait autour de 15 francs, il coûte aujorud’hui autour de 17€.
Faut-il que je continue de vous énumérer le prix de la lessive, des tomates et des pâtes ?
Lorsque je suis arrivé en France dans les années 1990, nous vivions avec 40 francs (~6€) par semaine à 3 personnes. Pas dans le luxe, certes, mais nous ne crèvions pas de faim. Aujourd’hui, nous ne pourrions pas le faire, et je pense que c’est une évidence pour tous.
J’ai par ailleurs fait une expérience amusante en achetant le même panier chque semaine pendant mes années étudiantes de 2004 à 2007. Il est passé de 25 € à 42 €.
Pour élever un peu le débat avec des indicateurs économiques pseudo-poussés, les salaires d’embauche des ingénieurs d’écoles de groupe 1 que vous devez connaître aussi bien que moi sont aujourd’hui à 36-38 K€ bruts en moyenne. Ils n’étaient en rien inférieurs à l’époque. Le SMIC était effectivement plus bas, mais surement pas 4, 5 ou 6 fois plus bas comme vous le savez aussi.
Je suis heureux pour vous si les produits que j’ai cités ne constituent pas l’ensemble de votre panier (et pourtant, l’"élite" Chirac disait "mangez des pommes") et que vous ne ressentez pas l’inflation sur ces années là. Je suis tout aussi heureux pour vous si vous n’êtes pas concerné par la stagnation, voire la baisse des salaires et celle du pouvoir d’achat : c’est vraiment une excellente nouvelle.
Et, bien sûr, vous avez parfaitement le droit de respecter, aimer et encourager les "élites" françaises. Chacun a le droit à sa pensée et je respecte la votre. D’ailleurs, plusieurs de vos commentaires démontrent que vous êtes bien loin d’être simplet, je le sais parfaitement bien.
Mais sans vouloir vous manquer de respect également, j’ai parfois l’impression que nous ne vivons pas dans le même monde. Vous n’avez pas à vous défendre car vous avez parfaitement le droit de penser ce que vous voulez, et je commence aussi à me déconnecter de cette réalité : c’est une conséquence logique du confort atteint. Lorsque l’on a de l’argent, on voit les choses très différemment du haut de son perchoir : je pense que vous êtes tout à fait intelligent et que vous me comprendrez au moins un peu, bien que je n’ai pas vécu le même nombre d’années que vous pour le moment.
#21 20/09/2012 20h09
- GoodbyLenine
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[suite des échanges avec Sergio8000, sur le thème "l’inflation est-elle sous-estimée", qui pourrait être séparée de cette discussion]
Je me méfie de ma mémoire, donc pour obtenir des éléments factuels sur votre 1er exemple , le prix de la baguette de pain, j’ai fait google "prix baguette pain", et suis tombé sur Connexion | Site d’administration de Django qui indique un prix de la baguette (en France) de 0.95€en 1975, 3.97 en 1997 pour un peu moins de 1€ maintenant. J’ai l’impression que votre "1 F au début des années 1990" n’est pas fiable, ou concernait un autre type de pain.. Il y a cependant eu une augmentation conséquente, et le site précise même que "L’essentiel de cette hausse de prix est imputable à la hausse considérable du prix du blé depuis 1960 en équivalent euros constants". Vous noterez aussi, qu’exprimé en minutes de travail au SMIC, le prix de la baguette semble cependant avoir régulièrement baissé, donc ce n’est pas un bon exemple de "pouvoir d’achat qui baisse" non plus.
J’ai cherché récemment des données pour l’essence, dont on sait tous que le prix "flambe", pour arriver sur une conclusion assez similaire.
Je vous laisse faire ces recherches pour vos autres exemples, et ne serait pas surpris que votre mémoire ait eu d’autres défaillances (ni qu’elle soit parfois très fidèle).
Je ne nie pas que certains biens ont vu leur prix augmenter, même sensiblement. C’est le propre d’un marché (relativement) libre. Mais de la à "flamber"…
Par ailleurs, quand le prix de certains biens ou services augmente, celui d’autres biens et services diminue. Mesurer l’inflation revient à faire une moyenne de ces évolutions. Selon ce que chacun achète, la moyenne effectuée par l’INSEE sera plus ou moins représentative, favorable ou défavorable. Le rôle de l’INSEE est de déterminer un chiffre unique, représentatif aussi bien que possible de l’inflation subie par tous.
Il est clair que l’alimentation a récemment plus augmenté que l’inflation (d’ailleurs les chiffres détaillées de l’INSEE le confirment !). Mais en France le poids de l’alimentation dans le budget de la plupart reste quand même assez limité (même s’il est plus important pour certaines catégories de population que pour d’autres), à 16.3% pour le calcul de l’inflation par l’INSEE.
Le tableau de Résultats de la recherche | Insee indique ainsi que depuis 1998 l’inflation a été de 27%, que celle sur l’alimentation hors produits frais a été de 30%, 32% sur les produits frais, 80% sur l’énergie, 2% sur transports et communication, 1% pour les produits manufacturés, et -17% sur les produits de santé. (il y a des liens sur la page vers des séries longues, par type de biens et services)
En ce qui concerne l’évolution comparée du SMIC et du salaires d’embauche des ingénieurs d’écoles de groupe 1, il semble représenter actuellement 2.2 SMIC. Dans les années 1980 on était plutôt vers 2.7 SMIC (mon 1er salaire en tout cas). L’évolution doit provenir d’une part du fait que le pouvoir d’achat du SMIC a augmenté (les fameux ‘’coups de pouce’’) et du jeu de l’offre et de la demande (les compétences du jeune ingénieur d’une telle école, fut-il brillant, sont moins différentes/éloignées de celles d’un autre travailleur moyen, sans doute mieux formé en moyenne qu’il y a 30 ans, et il y a pas mal de ces autres travailleurs qui cherchent du boulot).
Effectivement, on vit chacun dans un monde un peu particulier. Mais aucun ne peut prétendre représenter la totalité (ou la moyenne) de la réalité. Je préfère pour ma part faire confiance aux statistiques publiées par l’INSEE en toute transparence (avec explication détaillée des méthodes utilisées, et critique possible par tous les chercheurs) que me fier à ma petite impression.
PS : Je confirme être aussi un "enfant gaté" . J’essaie d’ailleurs de m’en souvenir au lieu de me plaindre ou de systématiquement critiquer nos élites qui y sont peut-être aussi pour quelque chose… Je crois moins au destin.
J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)
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#22 21/09/2012 10h33
- pvbe
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Dans les composants de l’indice vous avez une grande variabilité.
Ce qui le plus augmenté ces 10 dernières, ce sont les produits pétrolier, particulièrement le mazout de chauffage.
El le prix du plein à la pompe à remplacé le prix du pain dans notre perception de l’inflation.
Ce qui a le plus diminué c’est l’électronique, particulièrement les TV à écran plat divisé par 3.
En ce qui concerne les biens de base; sur les 50 dernières années le logement est passé de 15% du revenu à un tiers, tandis que l’alimentation est passée de de 50% à 14%. Par contre nous consacrons une part sans cesse croissante aux loisirs.
Mais l’augmentation du niveau de vie matériel n’augmente en rien le bonheur, car nous seront toujours envieux du voisin, nous voudront toujours consommer plus, nous en voudrons toujours plus.
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#23 21/09/2012 10h48
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Plus haut dans cette file, OilDrum avait présenté un outil qui permettait de créer son propre indice d’inflation :
OilDrum a écrit :
Pour l’outil ajustable de l’INSEE :
Insee - Conjoncture
Hélas l’outil ne permet de remonter qu’à dix ans.
Mais si comme moi le gros des dépenses c’est le fuel, l’essence et votre loyer, vous sentez la différence par rapport à l’indice officiel.
Je n’ai jamais compris pourquoi l’immobilier était autant sous-pondéré dans l’indice officiel alors que c’est la plus grosse dépense des ménages.
Et l’indice ne capte pas la baisse des prestations sociales ou la retraite que la nouvelle génération n’aura pas. :-)
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#24 21/09/2012 12h36
- Garfield
- Membre (2012)
- Réputation : 46
l’Immobilier a probablement le bon % en fait…
explication ici a la fin de l’article avec une regle de 3 vite fait bien fait…et plein d’autres explications interessantes sur le sujet
Inflation observée versus inflation perçue ! | Captain Economics
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#25 10/10/2012 14h35
- Ricklatrick
- Membre (2012)
Top 50 Invest. Exotiques - Réputation : 23
il y a aussi un biais qui n’est que rarement pris en compte, c’est l’évolution de ce que l’on croit être constant en qualité.
je m’explique : entre une voiture de moyenne gamme à 100.000 FRF en 19985 ou 1990 et une voiture de même gamme en 2012 à 15.000 EUR, il y a un monde (de technologie, de qualité, de contenu, d’équipement,etc.).
de même, entre le portable d’il y a 10 ans et celui d’aujourd’hui, il y a un monde.
dans une autre optique, il y a la mondialisation :
combien coutaient un jean, des chaussettes, un T-shirt, un vol Paris-New York il y a 25 ans ? et aujourd’hui ?
je crois que l’on a du mal a se figurer cela.
un dernier point : une connaissance me faisait il y a quelques temps la remarque suivante : si l’on vit aujourd’hui avec le mode de vie d’il y a 20 ans (sans portable pour toute la famille,ni tv satellite, ni tablette, ni jeux informatiques, etc.) et bien on bien très correctement. je me suis dit que cela valait le coup de garder cela en tête).
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