#226 09/10/2019 08h37
- MattG9
- Membre (2017)
- Réputation : 8
Situation toujours compliquée pour EDF et l’EPR…
Surcoût de 1.5 milliard sur l’EPR
En espérant qu’on en voit le bout un jour.
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EDF : Analyse d'une action sous influence politique
Cette discussion, s'étendant sur plusieurs années, analyse l'action EDF et ses performances, en soulignant fortement l'impact de facteurs politiques sur sa valeur. Les membres débattent des difficultés rencontrées par l'entreprise, notamment son endettement élevé, son flux de trésorerie libre (FCF) souvent négatif, et l'incertitude quant à la pérennité de son dividende.
Un point central du débat porte sur la réglementation politique et son influence sur les prix de l'énergie. Les participants soulignent le faible pouvoir de fixation des prix (pricing power) d'EDF, particulièrement en France, du fait de l'intervention de l'État dans la fixation des tarifs réglementés. Cette situation est perçue comme une source majeure d'incertitude et de risque pour les investisseurs. La discussion évoque également les énormes investissements nécessaires à la maintenance du parc nucléaire et aux projets EPR, dont la rentabilité est contestée, ainsi que les risques liés aux politiques énergétiques, notamment la transition vers les énergies renouvelables.
Les membres analysent les performances financières d'EDF, en examinant des indicateurs comme l'EBITDA, le FCF, et le rendement du capital investi. Des divergences de points de vue émergent quant à la valorisation de l'entreprise, certains participants soulignant la valeur de remplacement du parc nucléaire, tandis que d'autres mettent en avant la destruction de valeur à long terme. Le paiement du dividende par endettement est également vivement critiqué. La discussion aborde aussi l'impact des acquisitions et des cessions d'actifs sur la performance financière d'EDF, ainsi que les incertitudes liées au nucléaire, notamment les coûts de démantèlement et les risques technologiques.
Plusieurs participants mettent en lumière la complexité du marché de l'électricité et les défis posés par l'arrivée des énergies renouvelables intermittentes. Le débat explore les questions de gestion du risque, de diversification, et de la valorisation des actifs. Enfin, l'influence de l'État, en tant qu'actionnaire majoritaire, sur la stratégie et les décisions d'EDF est un fil conducteur tout au long de la discussion, soulignant la tension entre les intérêts politiques et les intérêts économiques.
La discussion met en évidence le désaccord profond sur les perspectives futures d'EDF, ainsi que la complexité de son évaluation compte tenu des multiples facteurs politiques et économiques en jeu. La volatilité du cours de l'action et la dépendance aux décisions gouvernementales sont largement mises en avant.
Situation toujours compliquée pour EDF et l’EPR…
Surcoût de 1.5 milliard sur l’EPR
En espérant qu’on en voit le bout un jour.
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La prévision initiale :
La dernière prévision :
Stop ou encore ? Faut-il faire confiance à EDF ?
Le projet anglais est aussi bien parti …
C’est un vrai risque pour EDF
wikipedia a écrit :
En mai 2016, l’ancien no 2 d’EDF Thomas Piquemal dénonce le projet Hinkley Point qu’il juge suicidaire devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale française. Mais son PDG Jean-Bernard Lévy et Emmanuel Macron maintiennent le projet, forts de l’appui des électriciens chinois CGN et CNNC.
Le Référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne du 23 juin 2016 (51,9 % pour la sortie de l’Union européenne) implique des nouveaux risques pour le projet.
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1,5 milliards pour reprendre des soudures ?!? Il n’y a que moi que ça choque ?
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Je me suis dit, à ce prix là, ils vont probablement s’y mettre à plusieurs pour souder.
Le plombier qui me fait un devis complémentaire comme ça, je le dessoude.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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FCP a écrit :
1,5 milliards pour reprendre des soudures ?!? Il n’y a que moi que ça choque ?
Une centaine d’ingénieurs mobilisée, du béton armé a casser, des robots a fabriquer, une cinquentaine de soudures dans le contexte nucléaire, du béton a refaire, les essais de démarrage a refaire (500 personnes mobilisées) et 2 ans supplémentaires de retard et d’overhead en plus. Ça monte très vite malheureusement.
Pour au final refaire des soudures qui auraient été valides sur les autres EPR (Chine ou Finlande).
C’est en effet une vraie catastrophe et un vrai gâchis.
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Bonjour,
Peu de commentaire sur cette action qui varie beaucoup ces derniers temps.
Le cours de l’action a récemment fait 2 bonds positifs de +10%, l’un avec l’annonce de la reforme de l’ARNH, l’autre avec la publication des résultats.
Les analystes semblent pensez que l’action va continuer de monter, exemple :
"Morgan Stanley reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 13 à 16 EUR.".
Cependant cette action reste "risquée" pour toutes les bonnes raisons évoquées précédemment dans la file, notamment :
bibike a écrit :
1) un business régulé par l’Etat
2) une activité en décroissance
3) un RN erratique
4) un FCF négatif 5 années de suite
5) marges décroissances
6) rendement du capital investi négatif
7) 50% de dilution en 5 ans
8) dividende décroissant et jamais couvert par le cash flow puisqu’il est négatif
Est-ce que quelqu’un suit cette action ?
Pensez vous qu’elle va continuer de monter ?
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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On n’en parle plus trop en ce moment… Mais le plan hercule n’est toujours pas dévoilé.
Il ne faut pas oublier cela!
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Je reprendrai une citation du topic sur Renault, qui vaut aussi ici:
marcopolo a écrit :
On est quand même loin du type entreprise extraordinaire recherchée sur ce forum je trouve.
Je pense que c’est un parfait opposé de l’entreprise extraordinaire…
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La nouvelle du jour :
Fermeture samedi du premier réacteur de la centrale de Fessenheim
Il y a de formidables opportunités de business à :
1) démanteler des réacteurs nucléaires
2) créer des capacités de production d’énergies renouvelables.
Mais EdF "leader de la production d’électricité nucléaire en France" sera sans doute trop bête pour en profiter, laissant à d’autres les marchés d’avenir.
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Plus que dans la production renouvelable, celui qui veut faire fortune doit travailler sur le stockage de l’énergie électrique. Car le principal défaut du renouvelable est de ne pas être pilotable. Ce weekend encore on nous parlait de l’électicité éolienne qui rendait le tarif spot négatif, cela veut bien dire que la période de production ne correspond pas à la période d’utilisation.
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Daccord.
Sur ce sujet des énergies renouvelables il y a l’excellent Portefeuille d’actions de CroissanceVerte
PS : le nucléaire n’est pas non plus vraiment "pilotable".
Il faut un temps considérable pour démarrer / arrêter un réacteur.
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La "pilotabilité" reste tout de même incomparable entre du renouvelable qui :
- n’est pas parfaitement prévisible à l’avance
- ne produit pas en continue, et en particulier pas forcément au bon moment
Et du nucléaire dont la production :
- est totalement prévisible
- peut globalement être prévue par rapport aux estimatiosn de consommation
- reste quand même légèrement pilotable (on peut un peu varier la puissance produite)
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C’est surtout la tempête qui faisait que les éoliennes du nord de l’Europe tournaient à fond… En Allemagne, elles produisaient 75% de la consommation du pays, et ils en exportaient… au maximum des capacités des interconnexions.
A noter que les STEP allemandes pompaient à plein régime pour absorber une partie de la production, mais les capacités sont limitées et une partie de l’énergie est perdu (70% de rendement). Il y a même eu des baisses de régimes sur les centrales nucléaires allemandes pour soulager le réseau, ce qui est plutôt rare…
Si intéressé, on peut suivre la consommation européenne en temps réel (et sur les dernières 24h
ici
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Voici ma compréhension du dossier EDF, d’après mes lectures sur le sujet (certains éléments pouvant être approximatifs, car de mémoire):
- a de beaux actifs, je suppose amortis, qui génèrent de beaux cash flow (les centrales nucléaires). Problème: l’Etat force EDF à les démanteler, alors que les coûts de ces démantèlements sont incertains, probablement sous provisionnés, et ne seront probablement que partiellement pris en charge par l’Etat. Pour celles qui ne sont pas démantelées, il y a des coûts conséquents de mise aux normes de sécurité "post Fukushima". On peut donc voir ces beaux actifs comme des bombes à retardement (sans mauvais jeu de mot).
- est obligé de vendre une partie de sa production à un prix éventuellement inférieur au marché, afin d’aider ses "concurrents" à s’installer, une recette pour le succès ?
- est engagé dans des "investissements" qui s’avèrent des gouffres financiers, à la rentabilité que l’on qualifiera pudiquement "d’incertaine": les EPR.
- pourrait sans doute trouver une place dans les ENR, mais comme pour les autres acteurs cela nécessitera des investissements conséquents dans des capacités de production, et il faudra affronter la concurrence.
- malgré donc toutes ces sorties de cash à prévoir, et dans un contexte d’endettement élevé (2.5 x EBITDA d’après zone bourse), continue de verser un dividende plantureux car son actionnaire principal a lui même quelques soucis de trésorerie.
- sans même aborder les qualités de gestionnaire de l’Etat Stratège, la reprise des activités d’Areva, le track record etc…
En résumé, bon courage aux actionnaires ;-)
PS: EDF est sans doute une belle entreprise avec encore des ingénieurs très compétents et une qualité de service très correcte d’après mon expérience… Mais je ne compterais pas dessus pour devenir riche.
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ArnvaldIngofson a écrit :
Daccord.
Sur ce sujet des énergies renouvelables il y a l’excellent Portefeuille d’actions de CroissanceVerte
PS : le nucléaire n’est pas non plus vraiment "pilotable".
Il faut un temps considérable pour démarrer / arrêter un réacteur.
Disons qu’il peut y avoir du vent quand on n’en a pas besoin et pas de vent quand on en a besoin, alors qu’avec le nucléaire, on peut certes produire de l’électricité en trop quand on n’en a pas besoin, mais on est sur d’en avoir quand on en a besoin. C’est quand même plus prévisible.
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Bonjour jardinier,
Pourriez-vous nous citer vos sources s’il vous plait ?
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Petites précisions peut être importantes :
- Les tranches nucléaires, sont pilotables. Dans leur jargon : Manœuvrables.
- Ils ne produisent donc pas d’élec en trop.
EDF reçoit de la part du RTE les programmes en fonction des besoins du Pays. Les tranches montent et baisses dans une bande de Puissance très large et produit plus ou moins d’Elec.
=> Voilà comment EDF gagne son argent.
Une fois démarré le réacteur ne s’arrête pas tant que le combustible n’est pas usé. (Hors transitoire exceptionnel/ aléas etc..)
EDF ne fonctionne pas comme les Américains par exemple. A puissance Maxi Disponible tout le temps.
=> Use moins l’installation, moins de maintenance mais aussi moins rentable.
L’ARENH (Vente aux fournisseurs alternatifs. Fin prévue en 2025.), HERCULE (restructuration) sont en effet d’autres points à surveiller.
Sinon pour aller plus loin, EDF en collaboration avec le CEA/ Naval group et d’autres travaillent sur les les SMR (Small Modular Reactor). Réel Axe de développement du nucléaire.
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On peut produire de l’électricité "en trop" par rapport aux besoins du pays… Il s’offre ainsi deux options:
- L’exportation (qui fonctionne à plein régimes ces derniers jours)
- L’utilisation de centrales hydroélectriques (STEP) qui peuvent pomper de l’eau pour la relâcher quand on en a besoin
Par contre, on peut bien "arrêter" une centrale nucléaire quand on en n’a pas besoin (par exemple aujourd’hui avec 30GW en production…
Première étape, baisse de régime en faisant descendre les barres de surêté, puis déconnexion du réseau.
Cela permet de stopper la réaction, cependant le combustible doit continuer d’être refroidis (c’est également le cas après le changement de combustible).
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Aigri a écrit :
Bonjour jardinier,
Pourriez-vous nous citer vos sources s’il vous plait ?
Quelle source, c’est juste de la logique ?.
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Exemple de fluctuations sur l’éolien début février
j’ai volontairement pris une période qui se prête à l’argument mais on ne va pas vivre sans électricité en attendant que le vent se décide à souffler. Cela peut durer plusieurs semaines consécutives par ex l’épisode anticyclonique de l’hiver 2017.
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Si vous lisez lentement 2 messages plus haut, vous y apprendrez que l’énergie éolienne peut se stocker.
Je vous donne un indice: ça parle de barrage hydroélectrique.
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C’est bien tout le problème. En plus des éoliennes, il faut construire des centrales complémentaires activables à la demande pour ajuster la production en fonction des besoins.
L’éolien en France est une aberration économique et écologique. Un très bon hors série de Books sur le sujet : Éolien : une belle illusion
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Trahcoh a écrit :
Si vous lisez lentement 2 messages plus haut, vous y apprendrez que l’énergie éolienne peut se stocker.
Je vous donne un indice: ça parle de barrage hydroélectrique.
Ce type de stockage est très limité sur la majorité des territoire. Ce n’est qu’une solution à la marge, à part pour des exceptions comme nos amis scandinaves.
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@tracoh
wikipédia a écrit :
Les centrales de pompage-turbinage françaises totalisent fin 2018 une puissance installée de 6 985 MW
C’est une puissance installée déjà inférieure aux fluctuations citées précédemment sans compter leur amplitude grandissante avec la hausse des renouvelables. A contrario, il n’existe quasi plus de sites propices à installer de nouveaux barrages sans compter les opposants verdâtres habituels.
Même si on convertissait la totalité des barrages existants, ceux ci ne représentent que 10% de la production d’électricité française donc bien loin de la puissance nécessaire puisque que la production éolienne peut descendre à quasiment zéro.
Et je ne parle que de puissance même pas de capacité, il n’y a quelques jours de stock à plein régime en grand max.
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On pourrait construire plus de STEP, mais dans l’état actuel des choses, ça sert à rien…
1. La production de base est assurée par le nucléaire
2. Le nucléaire est pilotable en cas de besoin
3. La production éolienne maximale journalière n’est pas assez forte pour être difficile à absorber par le réseau et par les STEP(nuit compris)
4. L’histoire des concessions hydroélectriques toujours pas réglées (en attente de la sortie d’Hercule pour savoir ce qui ce passerait)
Bref, aujourd’hui les STEP servent quasi-uniquement à produire en pointe (matin & soir) et non pas pour réguler la production éolienne et il serait aberrant de vouloir faire cela (sauf si on veut voir l’électricité deux fois plus cher).
Pour revenir sur ce que dit KingFlan, la puissance de 6985 MW peut absorber plus de 50% de la production éolienne à la puissance maximale atteinte (13300MW en mars 2019)… Bon après, le pays consomme de l’énergie donc faut relativiser…
Juste pour info, tous les barrages électriques ne sont pas des barrages de chutes (forte hauteur), il y en a "au fil de l’eau", peu puissant mais facile à installer (une chute de quelques mètres suffit).
Sinon les STEP françaises sont adaptées uniquement pour de la production de pointe, elles ont donc une forte puissance pour quelques heures.
Pour bien comprendre mon point de vue, je reconnais être fervent partisan du nucléaire qui assure une production de base de manière la plus écologique possible (comparé aux fossiles), la moins dangereuse pour l’homme (50000 décès par an en Pologne dû au charbon) et permettant d’assurer notre indépendance énergétique. D’un autre côté, je suis également favorable à une diversification avec le solaire et l’éolien (à une proportion supérieure pour le solaire et équivalente à l’actuelle pour l’éolien) ce qui permet de ne mettre tous ces œufs dans le même panier.
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