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#176 02/09/2020 14h34

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Bonjour,

Mais où allez vous chercher toutes ses idées ? Et question subsidiaire mais forcément liées comment faites vous pour avoir cette vision à "long" terme qui fait que vous avez le réflexe d’achat ?
A vous lire je prends un sacré coup de vieux car je ne sais même pas ce qu’est un "processeur neuronal" (enfin, je crois comprendre, c’est stupéfiant, vite google à l’aide) !


Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*

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4    #177 03/09/2020 09h07

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INFJ




        SUIVI INDIVIDUEL     

                             

                                        ENERGIES RENOUVELABLES :

Seulement 1/4 des lignes n’ont pas encore retrouvé leurs cours d’avant-krach.



Les meilleures performances du mois :
Plug Power : Voit son hyper activité récompensée en bourse, malgré les allégations de Citron Research !
Après son rachat de United Hydrogen et de Giner ELX , l’entreprise ambitionne de produire à terme des électrolyseurs à MEP au prix des électrolyseurs alcalins, et ce dans sa future Giga factory. Elle a lancé une pile à combustible de 1kW pour des applications robotiques et aériennes. Elle a passé des contrats avec Home Depot et avec Asda (filiale anglaise de Walmart) pour les équiper en hydrogène et réalise des études pour la production de camions à hydrogène avec 4 constructeurs différents…

J’ai déjà amplement parlé ce mois-ci du second et du troisième sur le podium : Vivint (et sa prochaine fusion avec SunRun) et  SunPower (et son spinoff Maxeon solar) je vais donc plutôt commenter les belles 4ème et 5ème place du classement : Varta et Aspen Aerogel. Il faut dire que leurs situations sont proches :
Comme prévu le mois dernier les preuves de la violation de ses brevets par ses concurrents chinois semblent suffisamment établies pour que Varta puisse dicter sa loi à ses clients égarés sans attendre le jugement, ce qui lui donne assez d’élan pour revenir à ses plus haut d’avant les attaques vadistes. 
Quant à Aspen Aerogel il a remporté un procès en Allemagne contre son concurrent chinois Nano Tech Co pour violation de propriété intellectuelle. Il avait remporté le même contre Guangdong Alison Hi-Tech Co. La plupart des produits de ses concurrents doit être retirée du marché européen…

Les plus mauvaises performances ne sont pas très mauvaises :
COPEL est peut être victime de la situation sanitaire brésilienne qui fait baisser la consommation électrique.
Sunnova : Encore une augmentation de capital pour tenter d’éponger les dettes.
AFC Energy : manque de catalyseur ce mois-ci.



PRODUCTEURS ET DISTRIBUTEURS D’ENERGIE :

Neoen a remporté 55MWc de projets solaires en Irlande.
Les producteurs d’énergie verte canadiens qui revendent leur production aux USA au gré à gré comme Innergex ont souffert au premier semestre et espèrent que la reprise de l’activité s’accompagnera d’une reprise de la demande verte…


EOLIEN :

­PNE AG : Ventes en baisse de 4,9 % au H1, résultats en perte.
Vestas : Q2 : pertes nettes de 7 millions d’euros, contre un bénéfice net de 90 millions au Q2 2019, EBIT-73 %, résultats affectés par des provisions extraordinaires pour garantie, réparation et mise à niveau de pales déjà installées. Mais CA +67 % et carnet de commandes plein.

SOLAIRE :

Envision Solar : Installations à Baltimore et au Laboratoire des Energies Renouvelables du Departement de l’Energie…

HYDROGENE :

McPhy : contrat pour équiper la future flotte de véhicules hydrogène de la ville de Dijon.
Nel a fait un bon CA Q2 (+21%) mais ne fait toujours pas de profit. Par contre, après une augmentation de capital, et avec les retombées potentielles de sa participation dans Nikola, sa situation financière est renforcée. Elle va augmenter la capacité de ses lignes de production norvégiennes.

RECUPERATION THERMIQUE

Ormat : Q2 CA-5 %, EBITDA+3,2 %
Thermal Energy International annonce avoir signé un contrat de 920k$ pour équiper l’usine anglaise de « l’un des plus grands groupes alimentaires d’Europe ».

                                   GESTION DE L’ENVIRONNEMENT :


les 3/4 des lignes n’ont pas encore retrouvé leurs cours d’avant-krach.



Les plus fortes performances boursières d’août sont le fait de :
Envirosuite. J’ai déjà parlé de sa nouvelle acquisition. Je renvois simplement sur la toute récente présentation des résultats annuels (CA+210%), de la structure et des perspectives (EBITDA positif pour l’année prochaine). Bien faite.
Carbios a repris son ascension … Que de l’enthousiasme après la levée de fonds et en attendant l’usine l’année prochaine ?
Suez a annoncé vouloir poursuivre ses cession d’actifs… puis Engie a évoque la possibilité de vendre les 32 % qu’il possède de Suez… Et puis il y a eu la proposition par Veolia de racheter ces derniers et de faire une OPA sur Suez le dernier jour du mois !

Par contre, mauvais mois boursier pour :
SABESP, la Companhia de Saneamento Básico do Estado de São Paulo a pourtant présenté de bons résultats Q2 : CA+10,9 %, EBITDA +28,4 %. Mais le gouverneur de l’état qui détient 50,26 % des actions a annoncé qu’il allait lancer un programme d’augmentation de capital de 5 milliards de Real en gardant le contrôle de l’entreprise. Le marché attendait plutôt une privatisation complète et marque son mécontentement.
Itron a annoncé de mauvais résultats Q2 : CA-20 %, EBITDA-58 %…
Groupe Tera : Surtout de la volatilité sur ce petit titre.



GESTION DES DECHETS ET DE L’EAU :

Pizzorno se retire du marché (doit-on dire souk?) de Marrakech.
Clean Harbors Q2 CA-18 %, EBITDA-9 % mais +17 % pour ses services de décontamination…
Derichebourg cède 51 % de Derichebourg Aqua au groupe Saur dans le cadre d’un partenariat stratégique.
Tomra a annoncé qu’elle collectera et recyclera 40% des déchets d’emballages dans le monde d’ici 2030 ! Belle ambition sachant qu’aujourd’hui c’est seulement 14% des emballages qui sont collectés à des fins de recyclage sur la planète, et la plupart d’entre-eux ne sont même pas réutilisés pour le même usage mais sont déclassés.
Perma-fix Q2 CA +28,7 %, bénéfices stables.
Sharps Compliance Q2 CA+3 %, EBITDA stable.
Stericycle Q2 CA-29,3 %, réduction de la dette.
Veolia a plongé dans le rouge au premier semestre (perte nette de 138 millions), du fait de coûts liés à la crise sanitaire, charges de restructuration et dépréciations non courantes. L’OPA sur Suez le dernier jour du mois lui permet de passer positif… pour combien de temps ?
Evoqua Water : Augmentation de capital.
Vow ASA : H1 CA+37 %, Beau contrat avec Fincantieri.
Bio-UV H1 CA+56 % avec l’intégration de la société écossaise Triogen, confirme ses objectifs 2020.
Xebec acquiert  Applied Compression Systems, société de services pour les gazs renouvelables.

CONSEIL ET CONTROLE  :

Tetra Tech remporte un contrat de 68M$ avec l’Agence américaine pour l’environnement.
AECOM obtient des contrats pour la gestion de l’eau irlandaise et la construction de stations à hydrogène aux Pays-bas.
Arcadis se désengage au Brésil.
Eurofins Scientific : H1 CA+7,2 %, désendettement en cours, tests covid en place, objectifs 2020 confirmés.

                                          CONSOMMATION :


40% des lignes n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant krach.



Les Tops du mois d’août :
Biosearch SA : Cette société espagnole de biotechnologie créée en 2000 est issue du département R&D de Ebro Puleva, le plus grand groupe d’entreprises alimentaires en Espagne. Elle se consacre à la recherche, au développement et à la commercialisation de nouveaux produits à base d’ingrédients naturels ayant des effets positifs sur la santé.
La société se révèle être une entreprise covid positive :  H1 : CA +25,8 %, EBITDA +92,8 %.
En juin : dépôt d’un nouveau brevet pour un produit naturel contre l’infertilité féminine (l’une de leurs spécialités). Leur recherche est active (c’est le troisième brevet cette année), ils ont même lancé une recherche clinique sur un probiotique qui permettrait de réduire les effets de la covid…

Elle est encadrée des turbulents frères ennemis du véhicule électrique.

Pour les flops (modérés) du mois, il s’agit plutôt de repos mensuel sans catalyseur pour Lucibel, Graines Voltz, et The Hain celestial (chiffres sans direction).



Pour les autres :
Smurfit Kappa : Dans le cadre du projet HYFLEXPOWER , l’usine de papier Saillat de Smurfit Kappa en France sera la première usine au monde à introduire un démonstrateur intégré de turbine à gaz fonctionnant à l’hydrogène.
Vetropack H1 CA+10,4 %, bénéfice +22 %, baisse des ventes de 9,3
Darling Ingredients Q2 CA+2,5 % bénéfices en hausse.
Beyond Meat : Q2 CA+69 % mais pertes en hausse.
Mowi prévoit une réduction de 10 % de son personnel.
Zoono A nouveau en rupture de stock. CA+2057 %, et de tels bénéfices qu’il va distribuer un dividende (1,6%). Le service commercial s’est tout de même un peu enflammé en annonçant une protection de 30 jours contre la covid avec leurs produits. Les autorités américaines et anglaises procèdent à un contrôle pour le vérifier…
Avantium : H1 CA+14 % et pertes limitées malgré une activité dans les  catalyseurs fortement impactée par la covid.

           PERFORMANCES BRUTES (par rapport aux pru)             


Belle croissance potentielle en ce mois d’août :
La plus value potentielle du portefeuille Croissance Verte passe à +66% (+85% pour l’Energie Renouvelable, 36 % pour le Gestion de l’Environnement, 91% pour la Consommation)

Le bouquet de baggers passe de 21 à 24 : Tesla (+605%), McPhy (+493%), Ballard (+250%), Carbios (+366%), Nikola (+272%), Burcon (+261%),.ITM Power (+191%), Nel (+160%), Plug Power (+203%), Scidev (+154%), Xebec (+179%), Beyond Meat (+159%), Envision (+117%), Vivint (+249%) , Generac (+169%), Daqo (+110%), SolarEdge (+171%), Enphase (+161%), Biosearch (+160%), Voltalia (+130%), Eolus Vind (+126%), Neoen (+109%), Darling (+103%), Mint (+100%).

La sur-performance a également été emmenée par de nombreuses lignes en forte PV, dont 15 à plus de 60 % : Sunnova, Varta, Albioma, Lucibel, Perma-fix, PNE, Biosearch, Zoono, Hain Celestial, Sweco, Bio-UV Group, Avantium, IDEA consult, Eurofins Scientific, Envirosuite.

A contrario, 16 lignes sont en moins value : Waste Management, Ecoslops, Moulinvest, AFC Energy, Veolia, Arcadis, American States Water, Augean plc, Graines Voltz, AECOM, Derichebourg, Saxlund Group, Clean Harbors, Thermal Energy International, Ormat Technologies.

Dernière modification par CroissanceVerte (03/09/2020 15h57)


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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#178 03/09/2020 14h40

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PERFORMANCES BRUTES (par rapport aux pru)             

Belle croissance potentielle en ce mois d’août :
La plus value potentielle du portefeuille Croissance Verte passe à +66% (+85% pour l’Energie Renouvelable, 36 % pour le Gestion de l’Environnement, 91% pour la Consommation)

Le bouquet de baggers passe de 21 à 24 : Tesla (+605%), McPhy (+493%), Ballard (+250%), Carbios (+366%), Nikola (+272%), Burcon (+261%),.ITM Power (+191%), Nel (+160%), Plug Power (+203%), Scidev (+154%), Xebec (+179%), Beyond Meat (+159%), Envision (+117%), Vivint (+249%) , Generac (+169%), Daqo (+110%), SolarEdge (+171%), Enphase (+161%), Biosearch (+160%), Voltalia (+130%), Eolus Vind (+126%), Neoen (+109%), Darling (+103%), Mint (+100%).

La sur-performance a également été emmenée par de nombreuses lignes en forte PV, dont 15 à plus de 60 % : Sunnova, Varta, Albioma, Lucibel, Perma-fix, PNE, Biosearch, Zoono, Hain Celestial, Sweco, Bio-UV Group, Avantium, IDEA consult, Eurofins Scientific, Envirosuite.

A contrario, 16 lignes sont en moins value : Waste Management, Ecoslops, Moulinvest, AFC Energy, Veolia, Arcadis, American States Water, Augean plc, Graines Voltz, AECOM, Derichebourg, Saxlund Group, Clean Harbors, Thermal Energy International, Ormat Technologies.


Parrain BUX Zéro

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#179 04/09/2020 13h22

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Bonjour,
Impressionnant par les résultats.
Je suis encore plus impressionné par le travail de restitution apporté sur ce forum.
Pour avoir aussi beaucoup de titres, en suivre également beaucoup, je mesure tout le travail que cela représente… mais, en plus, faire une restitution de qualité professionnelle : Chapeau!

Une question me taraude l’esprit au sujet de l’Australie où vous y investissez :
Avec un marché ouvert de 2h à 8h, heure de Paris, comment faites-vous pour intervenir sur leur marché?
A cours supposé, ou espéré, quand le marché est fermé chez eux?
Ou alors attendez-vous 2h du mat, ou vers 7h pour passer vos ordres?
Mais peut-être que vous ne dormez jamais!

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#180 07/09/2020 09h01

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       L’HEBDO : 31 août – 4 septembre       

               

Semaine de rentrée à la foire du trône !

Lundi mon portefeuille global atteint son point culminant et fait sonner la cloche du x2 sur capital investi.
Mais à peine le temps de jouir du spectacle que, jeudi, le chariot dégringole !

Le CW8 perd 2,21 %, le CAC40 1 %, le S&P500 3,9 %, et le NASDAQ100 5,5 %.

Mon PEA perd 2,45 % et mon CTO 4,78 %, l’Europe ayant limité les dégâts par rapport aux USA.

Je ne sais pas s’il s’agit …
… D’une respiration technique provoquée par des prises de bénéfices.
… Du début d’une seconde jambe de baisse si souvent annoncée.
… Du commencement d’une rotation sectorielle ou stratégique.
Quoi qu’il en soit la suite pourrait être passionnante et il est urgent d’attendre de voir la forme qu’elle va prendre…

Le portefeuille Généraliste perd 4,17 %.


Il y a 2 gros rescapés qui avaient tellement grimpé en début de semaine que leur chute ensuite les laisse bien au dessus du niveau de l’eau : Brainchip (+51%) et Envirosuite (+24%) qui prolongent leurs bonnes nouvelles (avec retard pour Envirosuite) par une nomination à l’indice S&P Tech Australien. Si l’on exclu ces deux exceptions on obtient des baisses (85 % des lignes) contrastées par thèmes :



La consommation en ligne est, une fois encore, sauvée mais avec un fort contraste entre es baisses de MercadoLibre (-10%) et Shopify (-5%) et les hausses de TIE Kinetix (+11%), et des chinois Alibaba et JD.com.

Les réseaux et l’instrumentation médicale ont été peu atteint. Le luxe et cosmétique un peu plus mais il est sauvé par la hausse hebdomadaire de Kering (+7,5%) qui a bénéficié en début de semaine d’une anticipation de reprise par les analystes, et qui n’a pas baissé ensuite…

Derrière, c’est le tir aux pigeons, particulièrement marquée pour les technologiques (emmenées par les fintechs) et par les verts de l’énergie et de la consommation.

Cela évoque évidemment les comportements contrastés de ce que j’ai récemment qualifié de Tendances du portefeuille. Effectivement, la Tendance Verte est à -7,9 % sur la semaine, la Tendance Technologique à -4,1 %, et la « Tendance Diverse » à -1,8 % !

Sachant qu’évidemment, les deux premières tendances ayant beaucoup monté cette année, il est assez logique qu’elles soient sujettes à des prises de bénéfices ou victimes de la volatilité, j’ai voulu chercher une corrélation entre la hausse des valeurs depuis l’avant crise (pour ceux qui l’ont effacée) et la baisse de cette semaine :



Rien de flagrant pour les Technos, mais une petite corrélation pour les Verts, les plus affectés, à vérifier.

Le portefeuille Croissance Verte perd 3,71 %


En Croissance Verte, 21 % des lignes seulement terminent la semaine en positif, avec là aussi 2 grosses performances (+24%) : Envirosuite, bien sûr, et Suez, pour la possible OPA de Veolia. En excluant ces deux lignes, on obtient des baisses par métiers qui sont assez attendues :



Les fortes baisses correspondent à de fortes performances ces derniers mois : tout le solaire, les piles à Hydrogènes, les Véhicules électriques. Je suis seulement étonné par la résilience des électrolyseurs à hydrogène : ITM perds 11 % mais Nel et McPhy se maintiennent. L’avalanche d’annonces gouvernementales et européennes sur l’hydrogène doit y être pour beaucoup. Par contre, au niveau individuel, la corrélation entre la hausse de ces derniers mois et la baisse de cette semaine est moins apparente.

Le portefeuille Spéculatif est à -1 %


C’est entièrement dans la marge de fluctuations normales.

Evergreen n’a toujours pas bronché.

Je comptais revendre le BX4 dès que les oscillations du CAC40 me le ramènerais à une moins value nulle mais étant donné la situation, je vais peut être le garder encore un peu.

SunPower et Maxeon poursuivaient leur hausse et n’on guère baissé, je maintiens aussi. Je doute que la hausse des valeurs d’énergie renouvelable soit terminée.

Fulgent Genetic a repris 20 % jeudi, exactement pour les raisons que j’avais évoqué dans ma thèse : Il a emporté le marché des test scolaires pour tout New York, en ajoutant au covid la détection des grippes ! Malheureusement, le jour était mal choisi et il a été emporté par le reflux général vendredi. Je maintiens ma position. Je suis certain que la spéculation sur les valeurs covid ne s’arrêtera qu’avec un vaccin efficace.

Courrier des lecteurs


@MaunaKea
Le portefeuille Croissance Verte ne change jamais, à part le remplacement de (Terraform Power par Maxeon), il est listé dans le message #78. Le portefeuille Généraliste est listé dans le message #173.

@poam5356
Si, si, il m’arrive de dormir ! Mais étant matinal, je me branche vers 5h sur le marché australien. Cela dit je passe souvent mes ordres, sauf urgence, avec des prix espérés. Et je ne fait pas tant d’opérations que ça (une douzaine par mois au total).


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#181 09/09/2020 08h37

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Biotexit : Mouvements dans le portefeuille généraliste (PEA)


Mardi, un stoploss me fait vendre Innate Pharma, la biotech chutait après avoir annoncé quelques problèmes financiers. Après la vente de DBV en juin suite à ses problèmes avec la FDA, ça a été le déclic : marre des biotechs, particulièrement françaises, qui étaient une survivance des débuts du portefeuille. Même si les 3 que j’avais gardé semblent les plus prometteuses, le gain et le terme semblent tellement aléatoires (même quand on a le nez dedans, ce que je n’ai plus) qu’il y a mieux à faire ailleurs. Adieu donc Innate Pharma (PV=+5,6%), Poxel (PV=+10,9%) et Cellectis (PV=+32,3%).

Cela dit, pour les remplacer (à enveloppe constante) je suis tout de même resté un peu dans une spéculation, celle des valeurs covid :

* Directement avec Vogo (ALVGO), spécialisé dans les équipement audio-visuels pour enceintes sportives, mais surtout en ce moment Impliqué dans les tests de dépistage covid rapides (sérologiques) EasyCov qui devraient être commercialisés incessamment. Vogo s’est chargé de développer la partie numérique du test (lecture colorimétrique du test, hébergement et sécurité des données). Les autres intervenants sont privé ou du CNRS. Vogo n’aura peut-être pas un très gros pourcentage sur les ventes, mais sur le nombre…

* Indirectement avec Qiagen (QGEN) Producteur de consommables et kits pour la biologie moléculaire (et donc pour les RT-PCR). Egalement acheté (grâce à doubletrouble) pour la diversification du PEA en $ (comme Medtronic) et en europe (Allemande, siège aux Pays-Bas).

* Alpha MOS (ALM) qui crée des équipements de numérisation des odeurs et du goût à destination des secteurs de l’agroalimentaire, de la chimie, de la pharmacie, de l’environnement, de la parfumerie et de la cosmétique (leader mondial). Je trouve leurs équipement formidables, et je n’exclue pas que leur R&D se soit penché sur d’éventuels tests anti-covid olfactifs comme l’israélien NanoScent.


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1    #182 11/09/2020 13h55

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         L’l en moins       


Un rapport du shorteur Hindenburg Research accuse le CEO fondateur de Nikola, Trevor Milton, d’avoir basé sa société et sa réussite boursière sur des mensonges. Ils confrontent de nombreux tweets de Milton aux preuves de terrain et témoignages.

Cela explique la baisse de 25 % qui fait suite à la hausse de 41 % mardi à l’annonce de l’acquisition par General Motors d’une participation de 11 % dans la société en échange de la prise en charge de la fabrication de ses pick-ups.

Comment s’en étonner ? C’est une base de l’économie du Tweet ! Ces petits messages qui ressemblent à des phrases lancées en l’air et qui ont plus d’effet que les écrits les plus diffusés. Du marbre en habit de vent. Mais aussi bien souvent du vent gravé sur du marbre. Et plus c’est du vent, plus c’est diffusé.

Le 22 septembre, ce sera le « Battery Day » de Tesla si souvent annoncé et repoussé par Elon Musk. Des révélations révolutionnaires doivent y être faites. Et si ce n’en sont pas ? Et bien le cours aura tout de même monté quand il fallait …  C’était simplement fait de façon plus intelligente que les annonces trop précises de Milton.

Qu’est-ce qui différencie un génie mythomane d’un génial mythomane ? C’est l’aile unique qui ne permet pas de voler…


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#183 12/09/2020 13h08

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                    L’HEBDO : du 7 au 11 septembre                       


Semaine signée du cavalier masqué : d’un zigzag tracé à la pointe de l’indice, et qui se termine par Zéro, zéro, zéro….
Après la correction entrainée par les technologiques la semaine dernière, nous avons eu une alternance de journées (5 chez nous et 4 aux USA) positives et négatives. Au final le CW8 termine quasi nul à -0,3 %, expression d’une dispersion des indices : le CAC40 à +1,4 %, le S&P500 à -2,5%, et le NASDAQ100 à -4,6%.

Le portefeuille global perd 0,4 %.
Le PEA gagne 2,7%, effaçant la baisse de la semaine dernière. A contrario le CTO perd encore 2%.

       Le portefeuille Généraliste perd encore 1%


50 % des lignes sont positives, (ou 50 % négatives selon qu’on est optimiste ou pessimiste).

Pour ce qui est des tendances il convient de distinguer PEA et CTO : Redressement général en PEA, et particulièrement de la Techno européenne, et poursuite de la baisse en CTO, à cause des Technos (uniformément : Pub, Microprocesseurs, Conso en ligne et Medias) des Verts (Tesla et Nikola) et malgré les divers qui se redressent légèrement (Industrie et Santé).




Concernant les performances hebdomadaires extrêmes :

Le Département de la Défense Américain envisage d’interdire aux entreprises occidentales de fournir matériel et composants au plus gros fabricant de semi-conducteurs chinois SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corp.). LAM Research, dont c’est un gros client, perd -12 %.

Virgin Galactic a brièvement gagné +10 % à l’annonce des derniers essais de leur porteur WhiteKnight et de leur Navette SpaceShip autour du mois de novembre avant les premiers vols commerciaux en début 2021. Il s’est replié de 5 % ensuite.

Median Technologies gagne +19 % à l’annonce de résultats prometteurs dans la prédiction de la réponse de tumeurs aux traitements d’immunothérapie par l’imagerie scanner et l’intelligence artificielle (plateforme iBiopsy).

Tesla et Nikola perdent respectivement -11 % et -10 %, Le premier poursuit sa correction post-baleine, et le second a complètement perdu par la faute du rapport vadeur les +40 % gagnés avec l’accord avec GM. Nous attendons tous les réponses aux 53 questions (qui risquent de devenir mythiques!) ou le procès en diffamation…

Vivint Solar et Daqo New Energy gagnent 14 %, le premier pour effacer la liquidation de la semaine dernière et le second pour fêter l’annonce de l’IPO de sa filiale Xinjiang Daqo à la bourse de Shanghai.

FuelCell perd -15 % pour des pertes Q2 plus importantes que prévues. Cela ajouté à d’autres problèmes m’incite à me séparer du titre.

     Le portefeuille Croissance Verte reprend  0,7%


65 % des lignes sont positives. Outre les renforts verts indiqués plus haut on peut citer :

Le vainqueur de la semaine : Vow ASA (+41%) a reçu commande d’un système de purification des eaux usées de la part de Carnival pour un de ses paquebots de croisières. L’activité redémarre en beauté.

Enertime : Toujours très volatile, finit la semaine à +1 % après être passé par un +14 %. Le plan de relance annonce 1,2 Md€ pour la décarbonation de l’industrie. D’où le tweet : « Enertime est dans les starting-blocks pour déposer une dizaine de dossiers de valorisation de chaleur perdue en électricité pour réduire massivement la consommation d’électricité des usines energo-intensives de France avec des systèmes ORC 100% Français ». Hé oui, le tweet n’est pas l’apanage des flamboyantes nouvelles technologies US !

Aspen Aerogel +11 % capitalise toujours sur ses victoires judiciaires.

Carbios +10 % capitalise toujours sur on ne sait quoi.

Zoono +16 % : Résultats annuels évidemment impressionnants (CA+2000 %, EBITDA+944%) et distribution d’un premier dividende.

Graines Voltz +11 % optimiste pour la suite

        Le portefeuille Spéculatif gagne 1,3%


En PEA Novacyt repart à la hausse avec la demande de tests, Evergreen progresse (avec l’achat d’UNE action !) et le BX4 reyoyote.

En CTO Fulgent, Sunpower et Maxeon ont tenté des pointes à +14 %, +15 % et +26 % mais terminent la semaine à plat, victimes de la tendance générale.


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2    #184 15/09/2020 07h31

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     ALPHA D’EQUIPONDERATION     


Je reprends de zéro, et par étapes, ma tentative d’il y a quelques semaines visant à décomposer la sur-performance (l’alpha, par abus de langage) du portefeuille CV40 en autant de facteurs indépendants possibles. Dans ce volet de la saga, nous allons nous pencher sur l’alpha qui pourrait éventuellement provenir de la stratégie de gestion.

La gestion du portefeuille Croissance Verte, et spécifiquement du CV40, est basée essentiellement sur 2 règles très simples : chacune des 40 ligne a la même valeur (1000€) au départ (équipondération) et évolue ensuite sans intervention (Buy&Hold strict). C’est donc à l’influence de la première de ces règles de gestion sur la sur-performance du portefeuille que nous allons nous intéresser.

Equipondération contre pondération par la capitalisation


La quasi totalité des grands indices (et donc les ETF qui les suivent) utilisent la pondération par la capitalisation de leur composantes, c’est à dire que le poids d’une entreprise dans l’indice est proportionnel à sa capitalisation boursière.
C’est une stratégie logique dans le cadre de l’hypothèse d’efficience des marchés puisque la capitalisation d’une entreprise correspond alors à sa valeur, et c’est une méthode facile à mettre en œuvre puisque le gestionnaire n’a pas à intervenir : les poids se mettent à jour tout seuls avec les performances boursières.
Par contre, cette pondération peut conduire à sur-pondérer certaines valeurs (concentrer le portefeuille) dans le cas d’indices restreints (géographiques ou de niche). D’autre part, en cas de défaut de l’hypothèse, d’éventuelles entreprises « value » sous-valorisées sont donc évidemment sous-pondérées.

Beaucoup d’autres pondérations peuvent être imaginées (basées sur des distributions préétablies ou optimisées , ou sur les fondamentaux des entreprises ) mais elles sont moins faciles à mettre en œuvre, en particulier parce qu’elles impliquent des re-balancements plus ou moins fréquents et une gestion plus complexe. Elles sont donc peu représentées, bien que beaucoup d’études rétrospectives montrent qu’elles conduisent souvent à de meilleurs performances (même une pondération aléatoire !).

La plus utilisée (sans doute la plus simple) des pondérations alternatives est l’équipondération (equal-weight). Elle consiste à donner un poids identique à toutes les lignes, et à re-balancer périodiquement ces lignes en corrigeant les variations de poids dues à leurs différentiels de performances pour les rendre à nouveau identiques.

On a de nombreux exemples d’indices (parfois même très larges) équipondérés qui ont des performances un peu meilleures (quelques % par an) dans l’absolu que leurs équivalents pondérés par capitalisation (« market-cap weight »), comme résumé par exemple dans cet article du blog de Lyn Alden (dont j’aime bien les mises en perspective financières pédagogiques). Cela peut incidemment expliquer pourquoi il peut être plus performant de constituer un portefeuille d’ETFs en proportions fixes plutôt qu’un unique ETF monde.



Par contre, les études par simulation ont des résultats un peu contradictoires quand il s’agit d’essayer d’expliquer cette sur-performance (c’est le lot des back-tests avec leurs hypothèses et ensembles d’étude divergents…) :

Selon certains le facteur essentiel est le re-balancement fréquent qui équivaudrait automatiquement à une stratégie « contrariante » exploitant périodiquement les retournements boursiers individuels (« acheter bas, vendre haut »).

Selon d’autres, l’usage d’un échantillon diversifié en capitalisation conduit mathématiquement à une meilleure probabilité de sur-performance grâce aux petites capitalisations, ce que l’équiprobabilité va amplifier en leur donnant plus d’importance. Sans aller jusqu’à devoir inclure des très petites capitalisations, le simple fait que la méthode permette d’éviter une trop grande concentration sur quelques valeurs pourrait suffire pour améliorer les performances par diversification.

Parfois on évoque aussi une meilleure exposition aux entreprises value.

Expérimentalement, plusieurs de ces facteurs semblent présents, et avoir des importances variables, selon l’univers d’investissement.

Il faut noter enfin :

* que les frais de transactions fréquents dus au re-balancement peuvent réduire la sur-performance (mais, de part leur baisse continue, de moins en moins l’annihiler).

* que la sur-performance se fait au prix d’un risque plus élevé (volatilité des petites capitalisations…).

Alpha d’équipondération du portefeuille CV40


      Règle de pondération du CV40 :

Dans le cas de CV40, ma règle de gestion devrait être dénommé plus précisément : « équipondération sans re-balancement » puisque le poids est égal au départ (en août 2019) mais évolue ensuite au gré des performances des lignes. Leur poids est ainsi strictement égal à leur plus-value ! Il s’agit donc d’une situation un peu hybride entre les deux types d’indices sus-mentionnés. La grosse différence est en fait que des mini capitalisations ont eu une capacité à influer dès l’origine sur la performance globale de CV40 bien plus importante que ce que l’on constate dans les indices pondérés par la capitalisation. Or mes règles de stock-picking impliquent de diversifier fortement en terme de capitalisation…

Ainsi si l’on représente les Plus-Values en fonction de la capitalisation de départ des entreprises, on obtient assez logiquement un triangle pointé vers la droite : la probabilité de faire une très grosse plus (ou moins)-value est moins importante pour une très grosse société que pour une nano-cap.



Cela dit, pour les moins-values de fraude et faillites, l’histoire montre qu’aucune capitalisation n’est à l’abri !… J’ai la chance que mon triangle ne descende presque pas vers les moins-values, mais la cas de Global Ecopower, toujours suspendu en attendant que les comptes soient audités est là pour le rappeler … Pour ce trou noir dans le graphe, j’ai attribué comme valeur liquidative celle qu’il avait au moment de l’interruption de cotation, mais une perte total (PV -100%) induirait une baisse de 2,3 % du portefeuille, ou encore -3,7 % sur la performance ! (c’est un moindre mal, merci la diversification idiosyncratique !).

      Comparaison avec la pondération de capitalisation :

J’ai réalisé une simulation en attribuant aux entreprises à l’achat un poids proportionnel à la capitalisation. Dans ce cas, la performance n’aurait été au bout d’un an que de 20,9 % au lieu de 57,3 %
36 points de rendement annuel en plus, c’est une différence de performance énorme, bien au-delà de tout ce qu’annoncent les études que j’ai pu consulter, mais c’est un chiffre  qui s’explique aisément par :

* un échantillon réduit (40 valeurs) par rapport aux indices et simulations des études habituelles.

* dans un univers d’investissement réduit, une niche spécialisée même si elle présente une certaine diversification sectorielle.

* une diversification de capitalisation qui va au-delà de ce qu’on trouve dans ces études (souvent plutôt restreintes à des mid/big caps). Même si elle semble assez similaire aux histogrammes de capitalisation des grands indices le fait qu’elle soit réalisée dans un petit échantillon conduit à un étalement (sur 4 ordres de grandeurs) qui provoque une forte concentration lorsqu’on applique la pondération de capitalisation.

En effet, dans cette hypothèse, j’aurais acheté pour 8 € de Carbios et 11 000 € de Waste Management sur les 40 000 € d’investissement ! Un bon tiers des valeurs aurait ainsi un poids complètement négligeable et le portefeuille serait dans les faits concentré sur une poignée de titres. Cela n’aurait pas de sens. J’ai besoin de savoir si ma règle de pondération a apporté une sur-performance par rapport à une pondération classique mais dans un cadre réaliste !

       Pondération de capitalisation « réaliste » :

J’ai donc relancé un back-test avec un investissement proportionnel au log10 de la capitalisation, qui serait alors allé de 400 € à 1600 € selon les lignes. C’est une gamme de pondération que j’aurais pu utiliser intuitivement (et que j’ai d’ailleurs utilisé dans le portefeuille Généraliste). Au bout d’un an, le portefeuille aurait été en plus value de 50,4% contre 57,3 %



Ce facteur de sur-performance par équipondération a évidemment un prix en terme de volatilité et de risque pour les petites capitalisations. D’autres part il n’est pas indépendant du stock-picking : La sélection de ces valeurs souvent récentes (ou dont les résultats financiers sont non significatifs) fait en effet généralement appel à d’autres éléments que les critères comptables…

Je vais néanmoins le considérer comme indépendant, et sur la base de la dernière simulation conclure que cet alpha de méthode de gestion par équipondération sans re-balancement de CV40 représente en moyenne sur la première année 3,3 points de sur-performance sur CW8. Je constate également qu’il augmente avec l’alpha global et représente au bout d’un an presque 7 points.

On pourra noter que d’après les différentes études qui montrent l’apport d’un re-balancement, la sur-performance du portefeuille aurait sans doute pu être augmentée de quelques points, mais au prix d’une gestion beaucoup plus fastidieuse que celle que j’ai choisie : ne rien faire et laisser grimper !

A bientôt pour la suite de la saga !


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5    #185 17/09/2020 09h45

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           DU VERT DANS LE BARIL ?           


            Majors européennes :


Depuis plusieurs années, les majors du pétrole européennes font des annonces de diversification vers le renouvelable, et y réalisent des investissements de qualité.



Cependant, en 2019 encore cela représentait moins de 5 % de leurs investissements :



Et bien pire, en association avec leurs homologues américaines, elles ont dépensé presque autant en lobbying d’image et pour contrer politiquement les efforts de lutte contre le réchauffement climatique !

On peut néanmoins espérer que la crise actuelle, par la chute de la demande en pétrole et surtout le raidissement de la demande sociétale et politique en faveur des énergies renouvelables, va leur donner le signal d’un réel virage.

C’est ce qui semble ressortir des récentes annonces de Total, Shell et BP : dès le printemps les 3 majors  s’engageaient sur une véritable neutralité carbone à l’horizon 2050 et plus récemment sur une forte augmentation des investissements renouvelables.
Cette accélération ne serait pas de refus alors que la crise a touché AUSSI les projets d’énergie renouvelables !



Cela paraît être de toutes façons dans leur intérêt, si les projections de BP sont justes :




Et c’est ce que semble croire le le fonds souverain norvégien en annonçant l’an dernier qu’il allait désinvestir 37 milliards de dollars des entreprises productrices de pétrole…SAUF des majors comme BP, Shell ou Total avec l’argument qu’ils seraient les plus à même d’investir dans les énergies renouvelables !

Alors, bientôt une major pétrolière dans le portefeuille Croissance Verte ? (Ha ! J’oubliais. Elles ne veulent plus qu’on les appelle ainsi, préférant Energéticien !)
J’aimerais bien, car leurs portefeuilles croissants d’actifs renouvelables sont de grande qualité et ne dépareraient pas le mien ! Mais mes critères exigent une activité verte majoritaire…

           Qui sera le premier ?


BP (BP) veut passer d’une capacité renouvelable de 2,5 GW fin 2019 à 50 GW d’ici 2030. Pour ce faire, elle prévoit de réduire sa production de pétrole de 40%, et veut dépenser 5 milliards de dollars par an en investissements bas carbone jusqu’en 2030, dix fois le montant qu’il a dépensé en 2019. Elle espère augmenter le retour sur ces investissements à 10 %…
BP dispose actuellement d’un pipeline de 16 GW de projets solaires grâce à sa participation de 50% dans l’entreprise Lightsource, d’une capacité de 1,7 GW d’éolien solaire aux USA, d’une filiale de biocarburants (BP Bunge Biofuel) au Brésil et d’un partenariat avec Equinor pour de l’éolien offshore aux USA (et peut-être en GB) pour 4,4 GW.

Total (TOT) prévoit d’atteindre 2 milliards de $ d’investissements en 2020 dans le renouvelable. Elle a acquis 2,5 millions de clients et deux centrales électriques au gaz d’Energías de Portugal à la mi-mai. Ajoutés aux clients de Direct Energie achetée en  2018, on arrive à 8,5 millions de clients de services publics en Europe. Depuis le début de l’année, elle a démarré un projet éolien offshore au Royaume-Uni et un partenariat (par Saft) avec Opel pour des usines de batteries VE,  acquis un GW d’actifs éoliens terrestres et des sites solaires en France, 2 GW de projets de développement d’énergie solaire en Espagne et 50 % du portefeuille d’actifs solaires en opération d’Adani Green Energy en Inde. Sans oublier SunPower (51,7% des parts) et maintenant sa spin-off Maxeon (36,4%).
D’après ses résultats semestriels, 40% du chiffre d’affaire proviendrait de la division intégrée du gaz, des énergies renouvelables et de l’électricité ! Ce chiffre est néanmoins trompeur : ce passage de 15 % à 40 % en 1 an est évidemment conjoncturel, et cette division batarde est dominée par le gaz, qui n’est encore que très minoritairement renouvelable…


Royal Dutch Shell (RDS) est la plus grande compagnie pétrolière européenne en termes de capitalisation boursière. En avril, Shell a annoncé vouloir réduire «l’empreinte carbone nette des produits énergétiques que Shell vend à ses clients d’environ 65% d’ici 2050 et d’environ 30% d’ici 2035», et travailler avec des entreprises qui sont également à émissions nettes nulles d’ici 2050. Shell a actuellement 1,6 GW de capacité de production solaire, 0,23 GW de capacité éolienne et 5 GW de projets d’énergie éolienne en cours.

Le premier sera probablement Equinor ASA (EQNR) : Principale entreprise pétrolière et gazière de Norvège, détenue à 70 % par l’état et le fond de pension national. Elle voudrait atteindre la neutralité carbone dès 2030 ! Equinor pense désormais que le pétrole de la mer du Nord ne sera rentable que jusqu’en 2030 et voudrait profiter du littoral norvégien pour devenir le leader mondial de l’énergie éolienne offshore.
La société ne dispose actuellement que de 0,5 GW de capacité renouvelable, mais elle prévoit de multiplier par dix ce chiffre d’ici 2026, puis de 12 GW à 16 GW d’ici 2035. Pour cela elle prévoit d’investir 1 milliard de dollars en 2020 et 2021, puis 2 à 3 milliards de dollars en 2022 et 2023. A contrario Equinor va commencer à réduire sa production et ses investissements dans le pétrole, et interrompre sa production terrestre aux USA.
Les énergies renouvelables et le captage et stockage du carbone (CSC), représentent désormais 25% de son budget de recherche et développement. Elle voudrait reconvertir ses contrats de construction de navires et de plates-formes offshore pétroliers et gaziers dans les chantiers navals sud-coréens pour développer 200 mégawatts (MW) de projets éoliens offshore flottants au large de Ulsan, en Corée du Sud, car elle estime qu’environ 80% du potentiel de l’éolien offshore se trouve dans des eaux plus profondes, ou se trouvent les plateformes.
À l’heure actuelle, Equinor a quatre projets actifs et six projets prévus qui se combinent pour au moins 8,6 GW de capacité, voire plus avec l’annonce récente du doublement de capacité de ses deux plus anciens parcs éoliens offshore.

                  Et hors de l’Europe ?


Les majors non-européennes sont en retard pour la transition vers le renouvelable (moins d’1 % de leurs investissements) quand elles ne la refuse pas tout net, pour diverses raisons politiques, économiques, techniques… Selon Bloomberg «Les majors européennes ont conclu sept fois plus d’accords avec des sociétés d’électricité renouvelable et de stockage que leurs homologues américaines depuis 2010.»  Or la croissance externe est la seule façon pour elles d’investir rapidement dans le renouvelable et les grosses cibles ne sont pas si nombreuses. Je pense qu’elles pourront difficilement rattraper leur retard et que dans 30 ans, les besoins (réduits) en pétrole seront couverts par une poignée de majors non européennes. Mais les américaines auront du mal à combattre les compagnies nationales des zones les plus rentables… Je ne suis cependant pas du tout un spécialiste des questions pétrolières !



Une étude du CDP de 2018 montrait déjà cette différence entre les compagnies pétrolières européennes et les autres, basée sur 4 critères : Risques de transition (Répartition des réserves par type d’hydrocarbure, Efficacité carbone de l’extraction et NAV/tonne), Risques physiques (Exposition à des problèmes de stress hydrique localisés), Opportunités de transition (Investissements dans des actifs bas carbone, R&D, flexibilité du capital, durée de vie des réserves, marges de trésorerie), et Gouvernance climatique.



Dernière modification par CroissanceVerte (17/09/2020 10h11)


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#186 17/09/2020 14h41

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Waow, si le graphique sur l’investissement ENR est correct, je trouve impressionnant que la Chine à elle seule concentre le tiers de l’investissement mondial, plus que les l’Europe + US. Si l’on rajoute le Japon et l’Inde, le bloc occidental est carrément "à l’ouest" par rapport à l’Asie !

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1    #187 17/09/2020 15h26

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Je vous confirme que la Chine est de loin le plus gros investisseur en Energie Renouvelable.



Elle pourrait même devenir plus vertueuse que nous dans 10 ans !


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1    #188 17/09/2020 15h32

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@CroissanceVerte
Merci pour le partage d’information et la comparaison entre les différentes majors.

Concernant Total, comme je vois que vous n’évoquez pas le chiffre, je me permets d’ajouter que la trajectoire à court terme est d’atteindre une capacité de production d’électricité renouvelable installée de 25 GW d’ici à 2025.

En outre, j’ai noté que, depuis quelques trimestres, les communiqués de Total apportent quelques informations régulières sur l’évolution des activités d’électricité bas carbone. Ainsi pour le semestre 1 2020, on peut voir le tableau suivant :


Bien à vous,
cat

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#189 18/09/2020 04h25

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            Un OVNI (Objet Vert Non Identifié) !             


En contrepoint avec le message précédent sur la reconversion verte des majors pétrolières, je voudrais partager avec vous ma perplexité sur une petite société de ma watch-list américaine :
Ecoark Holdings (ZEST), négociée pour l’instant en OTC et qui vient de déposer un dossier pour être cotée au NASDAQ.

                                     *****

Elle s’est construite d’abord sur un concept techno-vert intéressant :


Sa filiale de la silicon valley : Zest Labs propose des solutions de gestion de la fraîcheur pour les producteurs d’aliments frais, les fournisseurs, les transformateurs, les distributeurs, les épiciers et les restaurants.

Sa solution Zest Fresh est une solution de gestion de la durée de conservation et de la fraîcheur post-récolte basée sur le cloud qui se concentre sur quatre propositions de valeur principales: efficacité opérationnelle, fraîcheur constante des aliments, réduction des déchets et amélioration de la sécurité alimentaire. Zest Fresh offre aux travailleurs des outils d’analyse et des alertes en temps réel qui améliorent l’efficacité tout en favorisant la cohérence de la qualité grâce au respect des meilleures pratiques au niveau des palettes.
Sur le marché américain des fruits et légumes benviron 30% des aliments frais après récolte sont perdus ou gaspillés et donc non consommés (détérioration précoce ou maturation trop rapide). Zest Labs estime qu’une part importante de ces déchets peut être attribuée à une qualité ou à une fraîcheur incohérente basée sur un traitement et une manutention post-récolte variables.

Zest Fresh est proposé avec des prix basés sur le nombre de palettes gérées par Zest Fresh, généralement de la récolte sur le terrain à la livraison d’épicerie au détail. Le service Zest Fresh comprend un capteur d’état de l’Internet des objets («IoT») sans fil réutilisable qui se déplace avec la palette d’aliments frais du champ ou du transformateur jusqu’à la livraison au détail, collectant en permanence des données sur l’état du produit. Les données de produits de palettes collectées sont analysées à l’aide d’analyses prédictives basées sur l’intelligence artificielle en temps réel par la solution cloud Zest Fresh, les producteurs et détaillants d’aliments frais accédant aux données via les applications Web et mobiles de Zest Fresh. Zest Fresh comprend également une prise en charge intégrée de la blockchain aux clients producteurs et expéditeurs via la plate-forme Zest Fresh.

Zest Labs propose également sa solution Zest Delivery qui fournit une surveillance et un contrôle en temps réel des conteneurs de livraison d’aliments préparés, aidant le personnel de livraison et d’expédition à garantir la qualité et la sécurité des aliments livrés. Zest Delivery offre une visibilité automatisée en temps réel pour une flotte de chauffeurs.

                                     *****

Parallèlement au développement et à la commercialisation de Zest Fresh, la société a procédé à des acquisitions de croissance externe dont j’ai essayé de reconstituer l’historique :

Création en 2011.

En 2012, acquisition de Pionner Products, société de recyclage de plastiques.

En 2013, Création de Eco3D, qui développait un système de mesures en 3D par Lidar.
Acquisition d’Intelleflex, qui deviendra Zest Labs.

En 2016, fusion avec Magnolia Solar (nanotechnologie de couches minces pour les panneaux solaires). C’est Magnolia qui était cotée depuis 2010.
Acquisition de Sable Polymer Solutions, société de recyclage de plastiques.

En 2017, acquisition de 440Labs qui était un partenaire de développement avec Zest Labs depuis 4 ans pour ses solutions de développement logiciel et d’information pour les applications cloud, mobiles et IoT et lui permet depuis de les faire progresser en interne.
Vente de la filliale Eco3D.

En 2019, 440IoT Inc. est constitué en filiale pour proposer à des clients externes des solutions de développement logiciel et d’information pour les applications cloud, mobiles et IoT (Internet des objets).
Vente de Magnolia Solar.

En mai 2019, fusion avec Trend Discovery Holdings, société d’investissement qui était déjà un gros investisseur dans Zest Labs et possède des participations dans plusieurs start-ups :
Volans-i (société de drones autonomes de livraison www.flyvoly.com).
Noteworth (plateforme de surveillance médicale à distance)
Fan Guru (plateforme de connexion pour les communautés de fans)
Collider (machine de prototypage en 3D)
3AM Innovations (ensemble de capteurs, communication et logiciel pour la sécurité des pompiers)
Lotmonkey (conception et impression rapides de décalcomanies et de matériel de merchandising pour les concessionnaires automobiles)
Emrgy (boîte de vitesses magnétique pour l’énergie hydraulique 100% renouvelable et à faible impact)
Barrow’s Intense Ginger Liqueur (Liqueur de gingembre naturelle)

                                     *****

En début d’année, je mettais en watch-list cette société dont je trouvais le mélange techno-vert alléchant, en attendant qu’elle fasse un peu plus ses preuves de croissance et son éventuelle cotation au NASDAQ.
Et puis il y a eu la crise, mais ça ne s’est pas passé comme on aurait pu s’y attendre !


En février-mars 2020 (avant la crise) revente de Pionner Products et de Sable Polymer Solutions.

En mars 2020, acquisition (préparée donc avant la crise) de Banner Midstream Corp., constituée de 4 filliales :

Pinnacle Frac Transport LLC, fournit des services de transport de sable de fracturation et de logistique aux principales opérations de fracturation hydraulique et de forage. 

Capstone Equipment Leasing LLC, achète et finance des équipements aux entrepreneurs de services de transport de champs pétrolifères. 

White River Holdings Corp. et Shamrock Upstream Energy LLC, engagées dans des opérations d’exploration, de production et de forage de pétrole et de gaz sur plus de 10 000 acres cumulées de baux miniers actifs au Texas, en Louisiane et au Mississippi.

En juin, acquisition d’actifs énergétiques au 1 $ symbolique dans le cadre de la faillite en cours de Sanchez Energy Corporation (plusieurs centaines de puits dans le Mississippi et en Louisiane, plus de 10 000 acres de baux miniers actifs et du matériel de production).

En août, acquisition d’un nouvel actif de production en Louisiane…

Ecoark est donc maintenant (pour l’instant!) une société holding diversifiée divisée en 3 filiales en propriété exclusive :
Zest Labs, Inc., société technologique dans l’alimentaire (0% du chiffre d’affaire cette année).
Trend Discovery Holdings, société financière (4%).
Banner Midstream Corp., société pétrolière (96%).

                                     *****

Comme auraient pu le laisser imaginer ses diverses acquisitions et reventes de ces 8 dernières années (les mesures 3D, la technologie solaire, le recyclage des déchets), c’est une société opportuniste (on dit agile de nos jours) et elle se revendique bien maintenant comme telle :

Ecoark a écrit :

At Ecoark Holdings we understand that large, mature markets can be inefficient where dominant companies dictate terms and ignore efficiency for the sake of predictable performance and stable market share. Shifts in market conditions and/or technology present opportunities for smaller, more nimble institutions that can address these inefficiencies for sizeable gains. Ecoark Holdings specializes in identifying discounted assets that address market inefficiencies and positions them for growth and financial success.

For instance, oil demand cratered due to the pandemic just as there was oversupply from competing regional sources. That market shift laid bare overleveraged middle- and small-size companies that had to shed assets at significant discounts. This market shift provided an opportunity to acquire discounted assets and improve their efficiency to deliver oil at a lower cost basis, profitable even at depressed prices. These assets also provide significant revenue upside on a market recovery, with a potential exit as large companies reconsolidate their production portfolio.

In the fresh food industry, retailers had become accustomed to significant farm-to-shelf food waste (average of 15%) by pricing the cost into the product. The dominant retailers felt little pressure until the market shifted to grocery discounters such as Aldi, Lidl, Amazon (Whole Foods) and Dollar General. At the same time, new technology enabled a cost-effective means to monitor and manage fresh food from the field to the store, reducing waste by more than 50%. Zest Labs is a market leader in reducing food waste with a breakthrough solution based upon many innovations including 72 issued US patents. Addressing the inefficiencies that lead to food waste is an industry game changer.

Dans le principe, je n’ai rien contre, bien au contraire. Je trouve même gonflé de profiter de la crise pétrolière américaine de cette façon. Quoique l’acquisition de Banner Midstream semble avoir été préparée avant ? Cependant je suis bien incapable de juger s’ils pourront, dans la conjoncture actuelle, faire mieux que ceux à qui ils ont racheté les puits, même s’ils partent d’une situation financière plus saine ! D’autant que passer des technologies numériques aux forages pétroliers me semble une réorientation professionnelle abrupte.

De façon plus générale, leurs tentatives de diversification/croissance externe précédentes semblent n’avoir pas rapporté grand-chose jusqu’à présent… En tous cas il est difficile de suivre des bilans avec autant de mouvements de sociétés. Même Zest Labs semble maintenant avoir du mal à commercialiser ses produits (et j’ai cru voir passer un petit litige avec Walmart qui n’aurait pas réglé le solde de leurs prestations).

Et du point de vue de la Croissance Verte, on peut dire que c’est un virage à 180 degrés !

Je suis déçu mais je vais continuer à suivre leurs aventures, de loin… Qui sait où pourra les mener leur agilité ?


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2    #190 18/09/2020 08h24

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Je vous confirme que la Chine est de loin le plus gros investisseur en Energie Renouvelable.

Je pense qu’il faut mettre ses chiffres au regard des populations de chaque état :

J’ai pris les chiffres de wikipedia ici et les chiffres du rapport ici.

On voit que l’Allemagne, la Suède et le Danemark investisse massivement au regard de leur population. J’aurais voulu voir cet investissement par rapport au budget des états mais je n’ai pas trouvé ces chiffres.

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#191 18/09/2020 08h37

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        Fusions SPAC VERTES, SUITE…       


La vague de fusions d’entreprises de la mobilité verte avec des SPAC se poursuit.

En août, Luminar Technologies, qui fabrique des capteurs lidar pour véhicules autonomes, a annoncé qu’elle deviendrait publique via une fusion avec la SPAC Gores Metropoulos (GMHI).

Plus recemment, QuantumScape (QS) fabricant de batteries lithium-métal à l’état solide pour voitures électriques soutenu par Volkswagen et Bill Gates, a annoncé son intention de fusionner avec la SPAC Kensington Capital (KCAC). La valeur d’entreprise de la nouvelle société est de 3,3 milliards de dollars. QuantumScape recevra plus d’un milliard de dollars en liquidités et en engagements de financement, y compris un financement dirigé par le groupe Volkswagen et Qatar Investment Authority, le fonds souverain de l’État du golfe Persique.

Hier ChargePoint l’entreprise leader dans l’installation et la gestion des chargeurs pour VE, a laissé fuiter sa possible fusion avec la SPAC Switchback Energy Acquisition Corp (SBE). L’accord pourrait valoriser la société à plus de 2 milliards de dollars. ChargePoint, basée à Campbell, en Californie, fondée en 2007, a clôturé le mois dernier un cycle de financement de 127 millions de dollars après avoir attiré des financements de la part de Daimler, BMW et la branche capital-risque de la société pétrolière Chevron Corp. (He oui, Chevron se préoccupe aussi de la transition !)


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#192 18/09/2020 09h18

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crashray a écrit :

Je pense qu’il faut mettre ses chiffres au regard des populations de chaque état :

On voit que l’Allemagne, la Suède et le Danemark investisse massivement au regard de leur population. J’aurais voulu voir cet investissement par rapport au budget des états mais je n’ai pas trouvé ces chiffres.

Remarque très pertinente Crashray, par contre je ne suis pas certain que les besoins énergétiques d’un Indien (ou même d’un Chinois) soient comparables à ceux d’un Danois ou d’un Allemand, en tout cas pour le moment. Donc pour comparer il faudrait normaliser encore par la consommation moyenne par habitant. En fait un ratio plus pertinent serait peut être la capacité déployée chaque année par rapport à la consommation totale du pays (ce qui donnerait une très vague idée d’à quelle échéance le pays pourrait s’assumer en renouvelable, même si dans les faits c’est évidemment impossible et cela relève de l’exercice intellectuel…).

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1    #193 18/09/2020 12h52

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@Nemesis et @crashray, vos interrogations ayant piqué ma curiosité, j’ai pris rapidement les données 2019 de PIB et PIB corrigé du pouvoir d’achat sur knoema, et les données d’investissements EnR 2018 sur la même source que @crashray pour me faire une idée générale :




Sous réserve de données adéquates et bien employées (je ne suis pas sur que le PIB corrigé du pouvoir d’achat ait un sens dans ce contexte), on constate une Chine toujours très supérieure aux USA et à la France mais aussi à l’Allemagne, mais largement dépassée par des pays du Sud (Vietnam, Afrique du Sud, Australie) et des pays d’Europe du Nord (Suède, Belgique, Pays-Bas) sauf… la Norvège (si riche qu’elle n’en fait pas encore assez !). Belles places de l’Espagne et du Royaume-Uni…


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#194 18/09/2020 13h46

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On peut aussi se demander si ce n’est pas l’investissement au sens large qui est plus élevé en général, dans ces économies plus dynamiques que la "vieille Europe" ?
Ces pays ont des besoins de production d’énergie électrique croissants, donc tant qu’à installer de nouvelles capacités, autant utiliser les dernières technologies…
Ce n’est pas la même problématique que des pays aux économies matures, disposant de capacités de production à priori déjà suffisantes, qui ne sont que dans une problématique de renouvellement du parc. Cela peut dépendre du mix énergétique déjà installé aussi (remplacer des centrales nucléaires qui fonctionnent encore par des ENR, c’est un peu du zèle de mon point de vue, et pas forcément très viable économiquement pour un pays), et de la disponibilité de la ressource (vent, soleil, potentiel hydro déjà saturé etc). Bref, comparer objectivement, c’est compliqué :-)

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#195 20/09/2020 06h13

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                    L’HEBDO : du 14 au 19 septembre                       


Semaine  de découplage entre mon portefeuille et les indices :

Le CW8 termine à -0,3% et limite la perte, mais ce n’est pas grâce au CAC (-1,1%) ou au NASDAQ (-1,4%), ni même au S&P500 (-0,7%).

Le portefeuille global gagne 3%. Le PEA gagne 1,4%,et le CTO 3,9%.

Le portefeuille Généraliste regagne 2,9%


65 % des lignes sont positives.

Pour ce qui est des tendances, que ce soit en PEA ou en CTO, les Verts et les Diversifiés sont en belle hausse. La Techno du CTO est en légère baisse mais celle du PEA en hausse.

Mouvements :

Sharps Compliance, vraiment trop stagnante, remplacée par Aspen aerogel qui n’a plus guère de concurrence et de belles perspectives avec la sécurité et la longévité des batteries EV par l’isolation.

Performances extrèmes :

La Tech piétine sauf Adyen (+11%) qui amasse les contrats.
Le pire est Brainchip (-36%), correction à la hauteur de la hausse qui l’a précédé, et qui était excessive pour un simple contrat (la Terre a le temps de tourner quelques fois avant que la NASA ne fasse son choix). Rien de grave, toujours en plus value de +80 %…

Deux valeurs industrielles tirent leur épingle du jeu :
Maxar satellisé à +28% avec la commande d’un sixième satellite géostationnaire par Intelsat.
Advance Nanotek nous fait la surprise d’un +11 % après quatre mois de baisse. Pourquoi ? Un bilan annuel des ventes flou, et une étude qui réhabilite l’hydroxychloroquine à condition de l’employer avec leurs nano-particules de Zinc… je crains que cela ne dure pas !

En Santé, les Tests ont la forme à mesure que la deuxième vague progresse :
Fulgent (+19%) Après New-York, c’est l’Utah et une partie de la Floride qui ont choisi Fulgent pour leurs tests de la covid…
Vogo (+25%) sent venir l’homologation des tests salivaires (première étape intervenue après cloture vendredi ; la semaine prochaine devrait être profitable).
Novacyt (+23%) également, en portefeuille Spéculatif.
Ainsi que Median Technologies (+11%), sans rapport avec la covid, qui capitalise toujours sur ses résultats dans le diagnostic du cancer.

Chez les Renforts Verts : fortes progressions de :
Xebec (+16%)
Bio-UV (+10%) autre valeur covid.
Ballard (+15%) qui multiplie les annonces de nouvelles piles à combustibles : pour les navires, pour l’automobile (avec Audi)…
FuelCell (+21%) est passé à 2 doigts du remplacement, mais l’hydrogène est avec lui : Un prix de 3millions de $ du département de l’énergie et hop…
Plug Power (+16%)
Tesla (+19%)…

La sur-performance du portefeuille Généraliste par rapport au CW8 est presque entièrement attribuable à ces lignes dont la performance hebdomadaire est supérieure à 10 % (y compris la moins value de Brainchip), les autres s’annulant.

Le portefeuille Croissance Verte regagne 3,6%


76 % des lignes sont positives.

Les fortes baisses sont le fait de fabricants de panneaux solaires :
First Solar (-12%) souffre de l’annonce de la vente de plus de 8 % du capital par son principal actionnaire (un héritier de Walmart).
Maxeon Solar (-27%) : digestion de la nouvelle structure ?

Les fortes hausses, à part celles déjà indiquées ci-dessus, sont :

Aspen aerogel (+18%), libéré de le concurrence malhonnête des chinois.
Smurfit kappa (+12 %) avec le lancement d’un nouvel emballage carton dédié au vrac.

Et l’alimentation qui déborde d’énergie avec + 10 % pour :
Beyond Meat, avec de nouveaux produits (boulettes) et la construction de 2 usines pour le marché chinois.
The Hain Celestial
Burcon.


Le portefeuille Spéculatif gagne 2,4%


Grâce à Fulgent Genetics et Novacyt et malgré les baisses de Maxeon, et de Evergreen (quelques actionnaire qui perdent déjà patience).


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2    #196 23/09/2020 21h56

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     Le professeur Aswath Damodaran nous parle des investissements ESG…     


Les investissements ESG (Environnement, Social et Gouvernance) sont devenus une tendance essentielle au cours de ces dernières années, mais l’argumentaire pour les promouvoir laisse beaucoup d’investisseurs dubitatifs. Ces doutes sont bien synthétisés par le dernier article du professeur de finance Damodaran sur son blog. Je crois qu’il s’agit d’une base importante de reflexion sur la finance verte et je me permets d’en proposer une traduction résumée (bien que longue) en espérant ne pas trahir sa pensée :

        Premier problème : la notation


Les critères ESG sont une mesure de l’impact environnemental et social des entreprises. Le problème est qu’une grande partie de l’impact social est qualitatif (difficile à quantifier) et subjectif (donc très variable). Cela se traduit par de faibles corrélations entre les scores ESG attribués par différents organismes de notation :



Cette faible corrélation se produit souvent même à propos des meilleures entreprises :



      Deuxième problème : le sens de la causalité.


De nombreuses études récentes tendraient à prouver que les investissements ESG sont plus rentables que leurs équivalents communs. Mais est-ce le respect des critères ESG qui est à l’origine de bonnes performances, ou sont-ce de bonnes performances qui permettent aux entreprises d’être socialement vertueuses ?
En fait, la réponse est difficile car il y a 3 questions distinctes qui s’entremêlent :
* Relation entre ESG et « value » (croissance, profits, risques) ?
* Relation entre ESG et le pricing par le marché (PE, multiples de valorisation) ?
* Relation entre ESG et retour aux investisseurs ?
Il n’y a pas de raison a priori pour que les trois réponses soient alignées en faveurs des critères ESG. Par exemple, il est possible que l’ESG n’apporte rien en termes de « value », mais qu’elle offre un éclat aux entreprises qui leur permet d’être mieux évaluées que leurs homologues moins socialement conscientes et d’enrichir les investisseurs qui négocient sur cette évaluation. Alternativement, il est également possible que l’ESG augmente la valeur, mais que les marchés s’adaptent rapidement et que les investisseurs ne bénéficient pas d’y investir. Mais que des investisseurs obtiennent des rendements plus élevés sur les entreprises qui se classent bien sur l’ESG ne signifie pas obligatoirement que l’ESG augmente la valeur…

       ESG et « value »


On pourrait imaginer 3 mécanismes d’effet de la valorisation par l’ESG des entreprises :

1) Les entreprises vertueuses sont récompensées :  les clients, attirés par la mission sociale de l’entreprise, sont plus susceptibles d’acheter ses produits et de payer des prix plus élevés, augmentant à la fois la croissance et les marges. L’entreprise peut construire un modèle de croissance plus efficace, mais aussi moins risqué grâce à des investisseurs prêts à payer des prix élevés pour leurs actions (réduisant ainsi le coût des capitaux propres) et des prêts assortis de taux plus bas. Enfin, elle minimise les risques de scandale ou d’événement catastrophique qui pourraient mettre en péril son modèle économique, soit une entreprise plus durable. Ce scénario est plus probable dans certaines entreprises que dans d’autres : Petites plutôt que grandes, de niches plutôt que de grande consommation, privées plutôt que publiques.

2) Les entreprises non vertueuses sont punies : les clients refusant d’acheter leurs produits, même s’ils sont moins chers. Ces entreprises sont confrontées à des charges d’exploitation plus élevées (et à des marges inférieures) et ont du mal à trouver des fournisseurs. Les investisseurs en actions évitent d’acheter leurs actions, ce qui entraîne des coûts de capitaux propres plus élevés, et les prêteurs hésitent à prêter de l’argent à ces entreprises, ce qui entraîne une augmentation des coûts de la dette. Enfin, ces entreprises risquent d’être exposées à des événements graves, voire catastrophiques, résultant de l’exploitation en tenant trop peu compte des coûts sociétaux.

3) Les entreprises non vertueuses sont récompensées : Elles font de l’ESG-washing  sans prendre aucune mesure réelle, mais les clients achètent leurs produits et services, soit parce qu’ils sont moins chers, soit pour des raisons de commodité, les employés continuent de travailler pour eux car ils peuvent gagner plus dans ces entreprises ou n’ont pas le choix, et les investisseurs achètent leurs actions parce qu’elles génèrent des bénéfices plus élevés.

La question de savoir lequel de ces trois scénarios est le bon ne peut être réglée que par l’analyse de données réelles. Les recherches montrent que les critères ESG ont… :

* Un lien faible avec la profitabilité : Une méta-études compilant les résultats de 250 études montre un petit lien positif entre l’ESG et la profitabilité, mais qui est très sensible à la façon dont les profits sont mesurés et sur quelle période. Décomposant l’ESG en ses composantes, certaines études montrent que l’environnement (E) offrait le lien positif le plus fort avec la performance et le social (S) le plus faible, la gouvernance (G) se situant au milieu.

* Un lien plus étroit avec les coûts de financement : les études sur les actions «du vice», c’est-à-dire les entreprises impliquées dans des activités telles que l’alcool, le tabac et les jeux, révèlent que ces actions sont moins souvent détenues par les institutions et qu’elles doivent faire face à des coûts de financement plus élevés. C’est le cas aussi maintenant des combustibles fossiles. Cependant, les investisseurs en retirent des rendements plus élevés.

* Un lien évident vers les risques de pertes, voire de défaut pour des entreprises controversées qui avaient des antécédents avérés de violation des règles ESG… Mais toutes les entreprises non vertueuses ne sont pas dans ce cas..

      ESG et rendements


Pour commencer, l’idée selon laquelle l’ajout d’une contrainte ESG à l’investissement augmente les rendements attendus est contre-intuitive. Après tout, un optimum contraint peut, au mieux, correspondre à un optimum sans contrainte, et la plupart du temps, la contrainte créera un coût.

Les études du lien entre ESG et rendements aboutissent à des résultats partagés : Certains investissements dans le « vice » ont pu rapporter plus que leurs équivalents dans la vertu. Pour d’autres, c’est le contraire, particulièrement dans la cas du critère G de gouvernance (qui peut se comprendre en termes de gestion transparente et respect des actionnaires), mais aussi sur des scores d’éco-efficacité. Un certain nombre d’études sur les performances comparées récentes constatent qu’une grande partie des retombées positives attribuées à l’ESG provient de sa corrélation avec le momentum et la croissance.

       Lueurs  d’espoir pour l’investissement ESG :


Rien de flagrant donc, mais il y a 2 cas dans lesquels être vertueuse peut profiter à la fois à l’entreprise (en augmentant sa valeur) et aux investisseurs de l’entreprise (en offrant des rendements plus élevés) :

* L’existence d’un période de transition pendant laquelle respecter les critères ESG augmente la valeur, mais les investisseurs sont lents à pricer cette réalité. Pendant la période d’ajustement, les actions ESG très bien notées surclasseront les actions ESG faibles, car les marchés intègrent lentement les effets ESG, mais il s’agit d’un ajustement ponctuel. Une fois que les prix atteindront l’équilibre, les actions ESG hautement notées auront des valeurs plus élevées, mais les investisseurs devront se contenter de rendements attendus inférieurs. C’est peut-être cet espoir de rendements excédentaires de la période de transition qui a poussé certains investisseurs institutionnels à devenir plus activistes sur les questions ESG. Une étude a examiné 613 entreprises publiques ciblées par un investisseur institutionnel activiste axé sur l’amélioration des pratiques ESG et a trouvé des gains de rendements de 18% là où l’activisme a réussi.

* L’autre cas dans lequel l’intégration de l’ESG dans l’investissement peut porter ses fruits est lorsque les investisseurs sont préoccupés par la limitation du risque de baisse. Dans la mesure où les entreprises socialement responsables sont moins susceptibles d’être prises dans une controverse et de courir à la catastrophe, l’argument est qu’elles auront également moins de risque de baisse que leurs homologues qui sont moins prudents.

S’il y a une leçon d’investissement ici, c’est que les investisseurs qui espèrent bénéficier de l’ESG ne peuvent pas le faire en investissant mécaniquement dans des entreprises déjà identifiées comme vertueuses (ou non), mais doivent adopter une stratégie plus dynamique, soit basée sur des aspects de la responsabilité sociale des entreprises qui ne sont pas faciles à mesurer et à saisir dans les scores, soit à prendre une longueur d’avance sur le marché en reconnaissant les aspects du comportement des entreprises qui nuiront à l’entreprise à long terme.

       L’effet COVID


Les derniers mois ont été un test pour l’investissement ESG, et si le consensus semble être que l’ESG a passé le test, il vaut la peine de séparer les faits de ce qui est discutable.

Flux de fonds (non discutable): il n’est pas contestable que les investisseurs, quelles que soient leurs raisons, aient investi davantage dans les fonds ESG, à la fois passivement (via des fonds indiciels) et activement (via des fonds ESG qui prétendent pouvoir faire mieux que le marché) . Début septembre 2020, les fonds indiciels d’investissement d’impact étaient passés à 250 milliards de dollars aux États-Unis et à plus d’un billion de dollars dans le monde, les deux chiffres augmentant au cours des mois de COVID.



Performance (discutable): La question de savoir si les fonds ESG ont surperformé pendant la crise COVID est plus discutable. Il est vrai que Morningstar a noté que la performance des fonds était corrélée à leur notation ESG :



Mais une étude plus poussée a montré qu’une fois ôtée l’effet de l’inclination sectorielle des fonds ESG (ils ont tendance à être plus fortement investis dans les entreprises technologiques), l’ESG en soi n’a pas apporté de bénéfices pendant la période de crise de la crise (février et mars 2020) et a fait baisser les rendements pendant la phase de reprise.



Si le succès de l’investissement actif est défini comme l’attraction de l’argent des investisseurs, l’ESG a eu du succès pendant COVID, mais s’il est défini comme offrant des rendements, il est beaucoup trop tôt pour faire des danses de la victoire dans la zone des buts.

       En conclusion :


* Il existe un lien faible entre ESG et performance opérationnelle (croissance et rentabilité), et si certaines entreprises profitent d’être vertueuses, beaucoup ne le font pas. Dire aux entreprises qu’être socialement responsable entraînera une croissance, des profits et une valeur plus élevés est une fausse publicité. Les preuves sont plus solides que les mauvaises entreprises sont punies, soit avec des coûts de financement plus élevés, soit avec une plus grande incidence de catastrophes et de chocs. Les partisans de l’ESG sont sur un terrain bien plus solide pour dire aux entreprises de ne pas être mauvaises, plutôt que pour dire aux entreprises d’être bonnes. En bref, les gestes coûteux des sociétés cotées en bourse pour se faire «bien» sont vains, à la fois en termes d’amélioration des performances et de rendement.

* Les preuves que les investisseurs peuvent générer des rendements supérieurs avec un investissement axé sur l’ESG sont faibles. Même les preuves les plus favorables sur l’investissement ESG ne résoudront pas le problème de causalité. Sur la base des études, il semble tout aussi probable que les entreprises qui réussissent adoptent le manteau ESG, que l’adoption du manteau ESG permet aux entreprises de réussir.

* S’il y a une note d’espoir pour l’investissement ESG, c’est qu’il est rentable d’être tôt dans le jeu ESG. Les investisseurs qui sont en avance sur les marchés pour évaluer comment le comportement des entreprises, bon ou mauvais, jouera en termes de performance ou de prix, pourront obtenir des rendements supérieurs, et s’ils peuvent influer sur le changement, en étant activistes, ils peuvent en bénéficier encore plus.

"Une grande partie de la littérature ESG commence par un rejet presque superficiel de la thèse de Milton Friedman selon laquelle les entreprises devraient se concentrer sur la création de bénéfices et de valeur pour leurs actionnaires, plutôt que de jouer le rôle de décideurs sociaux. Plus j’examine les arguments qui défendent l’ESG pour expliquer pourquoi les entreprises devraient élargir les énoncés de mission et les preuves qu’elles offrent pour la proposition, plus je suis enclin à me rallier à Friedman. Après tout, si les partisans ESG ont raison et que le fait d’être vertueuse rend les entreprises plus rentables et les valorise, ils sont sur la même longueur d’onde que Friedman. Si, au contraire, l’adoption de pratiques ESG enlève de la valeur aux entreprises, il incombe aux partisans de l’ESG de montrer que les bénéfices sociétaux dépassent cette valeur perdue.

Le train en marche ESG s’accélère peut-être et rallie les entreprises et les investisseurs, mais en fin de compte, beaucoup d’argent aura été dépensé, quelques personnes (consultants, experts ESG, mesureurs ESG) en auront profité, mais les entreprises ne sera pas plus socialement responsable qu’avant l’entrée de l’ESG dans le lexique des affaires. Ce qu’il faut, c’est un dialogue ouvert, franc et détaillé sur les politiques d’entreprise liées à l’ESG, avec une acceptation du fait qu’être vertueuse peut ajouter de la valeur à certaines entreprises et peut détruire de la valeur pour d’autres, et qu’à long terme, investir dans de bonnes entreprises peut être rentable pendant les périodes de transition, mais se traduira souvent par des rendements inférieurs à long terme plutôt que par des rendements plus élevés."


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#197 24/09/2020 09h14

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Personnellement je trouve que la meilleure façon d’investir en ESG est d’acheter les agences de notation qui évaluent les critères ESG :-)
Malheureusement je n’en ai pas encore trouvé éligible au PEA…

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#198 24/09/2020 09h52

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Pour rebondir sur l’analyse d’A. Damodaran que vous présentez: les différences de notation entre agences sont inquiétantes. Cependant je suis moins convaincu que ces différences existent à tel point sur des indices évaluant purement l’aspect écologique. Par exemple, les nouveaux indices "Paris-Aligned" de MSCI ont l’objectif très précis de suivre les entreprises dont les émissions en CO2 s’alignent sur les objectifs de réduction progressifs des accords de Paris.

Bien qu’il puisse y avoir du "green-washing" par les entreprises à ce sujet (en ne prenant pas en compte le "Scope 3" de leurs émissions par exemple), il me paraît improbable que des analyses indépendantes conduites avec une méthodologie raisonnable aboutissent à des résultats aussi différents que sur le graphique cité par Damodaran. Ces différences observées ne reflètent-elles pas le manque de sérieux des labels ESG actuels, plutôt que l’impossibilité totale de créer un "vrai" label ESG ?

Petit résumé sur les indices Paris-Aligned sur le site de Jancovici (Les indices climat européens : une régulation pour plus d?harmonisation et d?ambition - www.carbon4finance.com).

Si, au contraire, l’adoption de pratiques ESG enlève de la valeur aux entreprises, il incombe aux partisans de l’ESG de montrer que les bénéfices sociétaux dépassent cette valeur perdue.

Cette phrase me fait rire… J’invite M. Damodaran à regarder cette conf de Jancovici, où il explique qu’une tonne de CO2 produite (soit un aller-retour Paris-New York) est estimée avoir un coût économique de 600 000 euros. Si cela est vrai, alors ne peut on pas argumenter que même au-delà de l’ESG, carrément fermer de nombreuses entreprises serait très rentable économiquement pour la société ? Cependant je comprends qu’il formule cette phrase dans le cadre d’une analyse neutre et objective du sujet. Et je suis d’accord avec lui qu’ESG et contraintes écologiques ne rimera pas forcément avec plus forte rentabilité des entreprises, selon les secteurs.

Dernière modification par xoxo (24/09/2020 10h08)

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#199 24/09/2020 10h13

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@Nemesis
Je vous prends au mot :
Bloomberg, Inrate et Solactiv sont privés mais vous pouvez acheter (hors PEA, c’est vrai):
Asset4 filiale de Refinitiv, possédée par Blackstone Group (BX) et Thomson Reuters (TRI)
Sustainalytics filiale de Morningstar (MORN)
MSCI (MSCI)
A investir, personnellement, je choisirais ce dernier…

@xoxo
Je suis tout à fait d’accord avec vous (et pas tout à fait d’accord avec Damodaran, mais je ne voulais pas polluer ma traduction par mon sentiment personnel, que je réserve pour un autre message).
Le problème des critère ESG est de mélanger des choux et des carottes. Même si je suis pour des améliorations sociétales, ma cible urgente est l’amélioration environnementale, et celle-ci est plus facile à quantifier (cela apparait d’ailleurs dans plusieurs des études citées).
Je déplore que ces notations ESG ne noient dans du politiquement correct des critères essentiels à cet objectif.
Je crois aussi que le bénéfice sociétal d’un évitement de la catastrophe climatique est tellement énorme qu’il est encore difficile à prendre en compte dans ce cadre…


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#200 24/09/2020 10h44

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CroissanceVerte a écrit :

@Nemesis
Je vous prends au mot :
Bloomberg, Inrate et Solactiv sont privés mais vous pouvez acheter (hors PEA, c’est vrai):
Asset4 filiale de Refinitiv, possédée par Blackstone Group (BX) et Thomson Reuters (TRI)
Sustainalytics filiale de Morningstar (MORN)
MSCI (MSCI)
A investir, personnellement, je choisirais ce dernier…

Oui mais compte tenu de mes munitions limitées (et d’une certaine phobie administrative), je voulais d’abord saturer le PEA. Rétrospectivement, c’est peut être une erreur, time will tell…

Et entièrement d’accord avec vous concernant les choux et les carottes !

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