Il est temps pour moi de faire le bilan de l’année
Préambule :
Alors oui, ces dernières années, je n’ai pas été très actif, à la fois par manque de temps (il faut bien faire des choix), mais aussi car les marchés me paraissaient surévalués. Néanmoins, l’impact sur mes finances de cette mise en retrait du marché s’est avéré très tolérable, étant donné que je suis en phase de capitalisation et qu’alors mon épargne était bien plus réduite.
Le krach de cette année, lié à ce triste événement du covid, a été l’occasion de corriger largement cet état de fait, en investissant une somme conséquente eu égard à mon salaire, au bon moment.
Outil de suivi :
Voilà des années que je me traînais avec un excel rempli à la main qui me donnait moins de la moitié des infos que je souhaitais, et uniquement sur mon portefeuille boursier, sans pouvoir cloisonner les poches actions des autres portefeuilles (comme le PEE).
Cette année j’avais donc décidé d’abandonner tout cela pour coder mon propre outil de suivi. J’étais parti sur Python, ayant passé une bonne dizaine d’heures à créer le framework de suivi de portefeuilles avec suivi automatique des cours. Puis, une fois tout fonctionnel à ce niveau, j’ai réalisé à quel point la tâche restait immense pour tout ce qui concernait la sérialisation des données et l’UI. Décourageant …
Je m’y suis remis plusieurs mois plus tard, et j’ai enfin achevé l’outil dont je rêvais dans sa v1. Je suis simplement passé à Excel, avec code en VBA, pour me recréer une sorte d’xlsPortfolio maison et personnalisé. Cela m’a pris deux week-ends, mais à présent j’ai :
- mise à jour automatique des cours par Yahoo Finance (certains ETF que j’ai en portefeuille ne sont néanmoins pas disponibles, il faut simplement les mettre à jour à la main)
- prise en compte automatique des devises
- cloisonnement entre plusieurs portefeuilles (Saxo, assurance vie, PEE, etc.)
- suivi des valeurs de parts, des apports, des plus-values sur tous ces portefeuilles+ l’aggrégation de tous ces portefeuilles
- divers graphiques et outils de comparaisons
Maintenant cela me prend 40 secondes de mettre à jour les portefeuilles et les parts de tous les portefeuilles, le temps de mettre les cours de 2-3 ETF à la main, et d’appuyer sur deux boutons. Tout n’est bien sûr pas parfait, mais je suis très satisfait du résultat, et finalement un peu déçu de ne pas m’y être mis plus tôt. C’est beaucoup plus motivant pour investir que de faire un suivi fastidieux à la main ou pire, en aveugle … J’ai donc pu reprendre toute mon historique depuis le 01/01/2020 dans cet outil.
Dans les améliorations à voir, mais ce n’est vraiment pas pressant, il y a le fait de rendre le scraper des cours plus robuste, Yahoo n’étant pas ultra fiable sur certains ETF comme je le disais.
Portefeuille :
La valeur de part de mon portefeuille boursier de stock picking, hébergé chez Saxo, a pris exactement 21,6% cette année (merci HiPay). Non pas que mon stock picking fut incroyable, loin de là. Simplement j’étais très cash, et ai investi massivement à la mi-mars. Le TRI est d’ailleurs supérieur, car j’ai encore amené des fonds sur Saxo en mars, il se situe plutôt aux alentours de 30% (ceci dit, on peut considérer que cette part de cash aurait dû se trouver déjà sur le compte Saxo, ce qui fait qu’il vaut mieux garder la valeur de la part comme mesure de la performance)
La part du portefeuille global n’a pris quant à elle que 12,69%, pénalisée par une assurance vie en fonds euro que j’ai laissé telle quelle, et surtout un PEE trop investi en monétaire. À la mi-mars j’ai également basculé 25% du PEE sur un ETF Stoxx Europe, mais je m’attendais à ce que la baisse se poursuive pour continuer d’investir, et c’est remonté trop vite. Pour le coup j’ai été un peu trop prudent, ce qui s’explique car j’ai plus de mal à choisir mon point d’entrée sur un fonds, ayant toujours peur de rentrer trop haut, alors que sur une action j’arrive au moins à me rassurer avec une valorisation même si elle peut s’avérer complètement fausse a posteriori.
Je surperforme le Stoxx Europe 600 et le MSCI World sur 2020, même avec le portefeuille global, mais c’est relativement facile en étant resté majoritairement cash plusieurs années.
La répartition globale hors assurance-vie (qui ne contient qu’un fonds euro pour rappel) :
Ayant investi majoritairement en mars, mes PRU sont excellents. J’ai tout de même eu un gros passage à vide sur mes valeurs "value" pré-existantes, avec une chute de la part jusqu’à -20% cette année, mais la fin d’année a fait exploser certaines valeurs.
Et maintenant ?
Dans tous les cas, l’assurance vie n’a pas vocation à grossir (et même plutôt l’inverse en cas de krach), et le PEE a lui vocation à accueillir progressivement une plus grande part de fonds actions. Quant au portefeuille Saxo, il va continuer, je l’espère, de grossir avec mes apports, pour rester investi (maintenant que je le suis à 75% sur ce portefeuille).
Il me reste aussi de l’épargne disponible que je souhaite déployer sur mon portefeuille Saxo en 2021, de quoi augmenter la valeur du portefeuille de 50% environ, sans compter les apports qui proviendront de l’épargne que je continuerai à faire sur mon salaire.
J’entends donc repasser un peu plus de temps à l’investissement en 2021, d’autant plus que j’ai à présent un peu plus de temps libre. Les marchés m’ayant donné tort sur leur supposée cherté par le passé, j’ai compris le risque qu’il y avait à ne pas être investi, même si le krach m’a donné l’occasion de refaire une bonne partie de la performance perdue des années passées. Néanmoins, je reste mal à l’aise avec certaines valorisations actuelles, et c’est pourquoi j’ai, en parallèle des ETF de mon PEE, une part conséquente de stock-picking sur mon portefeuille Saxo.
Il n’empêche que je compte tout de même conserver une poche de cash, car le krach m’a aussi montré à quel point cash is king quand ça pète, avec une très grosse performance 2020 dans mon cas.
Enfin, il faudra aussi que je réfléchisse à des valorisations cibles pour m’aider à savoir quand vendre (une de mes grosses difficultés actuellement).
Migration de Binck vers Saxo :
Parlons en, ça soulage Inutile de rappeler pourquoi la migration a été un massacre, la file Saxo est là pour ça (Saxo Banque : votre avis sur Saxo Banque, courtier bourse en ligne ?). En tant qu’ancien client de Binck, je trouve l’interface de SaxoTraderGo inférieure, sans compter les calculs bizarres, en particulier lorsque des devises sont impliquées. L’interface de Binck était à la fois plus simple et plus lisible, contenant les informations vraiment utiles disposées correctement.
Je souhaite ouvrir un sous-compte en devise USD (étant donné l’explosion des frais de change), pour l’instant j’ai temporisé, j’entends encore bien trop de problèmes.
Si Saxo ne veut pas entendre raison, il faudra bien se résoudre à changer de courtier, même si sur un PEA ça reste une opération plus compliquée qu’avec un CTO qu’on peut faire rouler. Mais pour l’instant j’ai encore espoir que la stratégie multi-pressions (tickets, e-réputation, etc.) menée conjointement par les clients insatisfaits finissent par porter ses fruits. J’ai par ailleurs un solde de 100€ de frais de courtage offerts, que j’aimerais éviter de perdre.
Points forts pas trop faibles et points faibles :
Commençons par le plus court, les points forts
- J’ai la prétention de croire que j’ai une psychologie très adaptée à la bourse. J’ai vécu mon premier krach, et même si j’étais majoritairement cash, j’ai tout de même perdu plusieurs mois de salaire au pire de la crise, avec pas mal d’actions massacrées à -50%. Certes, j’étais avide d’investir du coup, mais de manière générale je ne me préoccupe pas des variations court termes. Par ailleurs je n’aime pas l’immobilier (hormis en RP éventuellement), c’est cher, ça nous fixe à un endroit, c’est long et stressant à gérer si on fait du locatif (du coup ça ressemble presque autant à un second boulot qu’à un investissement).
- J’investis dans la valeur, ou en tout cas dans ce que je comprends un minimum (jamais investi dans Sears, et pourtant c’est pas faute d’avoir été tenté vu le bourrage de crânes, ni dans le bitcoin, ou dans des valeurs hyper growth dont j’entends de plus en plus parler mais que je ne connais pas assez). Plus que jamais je crois encore en cela :
Evarsite a écrit :
En value, je m’intéresse plus particulièrement à des décotes sur la capacité bénéficiaire, avec laquelle je suis plus à l’aise. La décote sur actifs étant plus difficile à monétiser sans un management de talent, et psychologiquement plus dur à supporter si la boite crame du cash pendant ce temps.
À présent les points faibles !
- Mon plus gros problème selon moi, c’est que je n’arrive psychologiquement pas à investir sur une action dont le cours a déjà bien monté. Du coup je me prends des momentums très négatifs, surtout avec du value. Et pourtant je sais que c’est pas parce que ça a fait x2 récemment que ça ne peut pas faire x5 ensuite … Donc aidez moi svp, donnez moi des citations/mantras/conseils pour que j’arrive à convaincre mon cerveau d’investir quand ça monte aussi ! Je pense que me remettre à valoriser des boites va pouvoir m’aider aussi à surmonter ce biais.
- Je suis beaucoup trop concentré en euros, et en particulier en France (mais le PEA joue aussi en faveur de l’euros).
- Bien sûr je suis toujours trop cash. Bien que je reste convaincu qu’une part certaine de cash est un très bon outil de couverture, et que ce n’est PAS du market timing (timer le marché c’est dire QUAND il va monter ou baisser, dire que le marché est cher ou pas c’est difficile mais ce n’est pas du market timing pour moi), il faut tout de même que j’arrive à trouver des occasions (si possible sur rechute des marchés) d’investir davantage mon PEE. Pour mon portefeuille Saxo de stock picking, je suis bien parti même s’il me reste encore pas mal d’épargne à apporter.
- Je ne consacre pas assez de temps sur les analyses et les valorisations, du coup je suis dans une stratégie très suiveur sur des investisseurs qui correspondent néanmoins à ma vision (ils se reconnaîtront au vu de mon portefeuille). Après ce n’est pas un défaut à 100%, j’ai aussi un boulot qui fait que je ne peux pas y passer 20H par semaine, ou alors je n’ai plus de vie à côté et ce n’est pas mon but.
- Et enfin, il faut rester modeste, je ne suis qu’un tout petit investisseur particulier. Mon seul avantage par rapport aux fonds, c’est que je peux investir de manière plus flexible (dans le money management en particulier), réactive, et sur de plus petites capitalisations. Pour le reste, il ne faut pas croire que parce qu’on a ouvert 20 rapports financiers dans l’année, on comprend les subtilités de la comptabilité IFRS ou qu’on rivalise avec les gérants dont c’est l’activité principale depuis 20 ans.
Dernière modification par Evariste (19/12/2020 10h41)