Je comprends les gens qui préconisent de se bouger plutôt que de se morfondre.
Je partage ce conseil à mon entourage, qui certes souvent renonce avant même d’essayer et préfère ensuite se plaindre, ok, d’accord mais après ?
Personnellement, je pense m’être bougé et je m’en suis "sorti" financièrement (certains diraient que j’ai eu de la chance, pourquoi pas, au moins j’ai eu le mérite d’avoir tenté). Cependant, j’ai toujours ce sentiment de déclassement de mon pays.
J’ai eu deux fois des cas de squatt dans un logement que je louais.
Notamment une fois par des personnes non ressortissantes de l’UE et en situation irrégulière.
Pourtant les droits de ces squatteurs furent "supérieurs" aux miens. Leur droit de rester 18 mois et de tout détruire dans ma propriété était supérieur à ce lui que je pensais être mon droit à la propriété et à la sécurité. Croyez moi ça marque. Comment se bouger lorsque la police et justice de votre pays vous fait bien comprendre que vos problèmes les embêtent ?
Je me disais qu’en tant que français, je pourrais prétendre au droit de jouir d’un bien qui m’appartienne. Je pensais que la constitution de mon pays me garantissait ce droit. Et bien non, le droit au logement de personnes n’ayant jamais contribué de près ou de loin à mon pays étaient supérieur à mes droits. C’est ainsi. Je n’ai eu que le droit les regarder détruire le logement et d’attendre qu’ils partent une fois celui ci devenu trop insalubre pour me laisser l’ardoise.
Pourtant, même en l’écrivant ou quand j’ose en parler autour de moi, j’ai un terrible sentiment de culpabilité. La culpabilité de n’avoir pas sécurisé le logement d’avantage, la culpabilité d’avoir eu une entreprise à but lucratif (un investissement locatif), la culpabilité de me plaindre alors que je m’en suis sorti financièrement, la culpabilité d’estimer mes droits non respectés face à des gens plus malheureux que moi, la culpabilité d’avoir essayer de les faire partir, la culpabilité de devoir insister pour que la plainte soit enregistrée, la culpabilité d’être un réactionnaire limite fasciste si je ressens ce que je ressens…
Car oui c’est bien ce que qu’on vous fait ressentir. Alors heureusement ces deux épisodes n’auront, a priori, aucune conséquence sur mon futur financier, mais bon, je me sens très mal alaise vis-à-vis du système régalien de mon pays.
Je vous passe bien d’autres épisodes dans le même genre, cambriolage où j’ai fais fuir le voleur et retrouve un tournevis sur le trottoir devant chez moi, j’ai appelé la police qui m’a engueulé car je les dérangeais (oui oui !), puis bon, ils m’ont bien fait remarqué que je n’avais pas la preuve que c’était le tournevis du voleur… De toutes façons ils n’ont pas voulu venir récupérer le tournevis ni prendre la moindre emprunte, car le voleur n’avait rien voler, le tournevis n’était être pas à lui et il n’avait juste que cassé en partie une fenêtre, et j’étais assuré, donc RAS. Un fonctionnaire de police m’a même dit que y avait plus malheureux que moi, que j’étais assuré et qu’il fallait pas que je me plaigne.
Fourrière qui ne respecte pas les tarifs réglementés car sinon il ferait faillite dixit la gérante… Quel autre choix que de payer pour récupérer son véhicule ? Si je ne voulais pas payer, au prix du tarif de gardiennage journalier, j’allais très vite être perdant.
Bref peut importe mes petites misères assez ridicules, je sais bien, mais ce que je veux dire, c’est que même en ayant un relative réussite financière, on peut ne pas échapper à ce sentiment de déclassement.
Prenons un exemple fictif, un groupe de personne se voit doté d’une île et décide de créer un état.
Dans quel cas de figure quelqu’un pourrait dire, ok, c’est bénéfique pour nous si on laisse des gens venir squatter notre propriété et on ne pourra les déloger. On va mettre ça dans nos règles.
Est-ce qu’ils vont attirer du monde dans leur état ? (je veux dire autre que des squatters :) )
Non on se dira que c’est importe quoi… Mais en France, aujourd’hui, pas d’autre choix que d’accepter.
Dernière modification par AleaJactaEst (15/01/2021 10h59)