4 #76 12/05/2022 17h15
- Menethil
- Membre (2021)
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Si je partage votre enthousiasme sur la période actuelle qui voit les aberrations de valorisations se faire corriger, je suis plus prudent que vous sur le "rebond" des marchés.
Cet article de Fortune notamment nous permet de dresser le tableau suivant:
- La durée moyenne des marchés baissiers est de l’ordre de 269 jours en moyenne. Bien sûr c’est une moyenne et on peut se dire que cette fois ci ça sera peut être plus long, vu de la où nous partons ! Pour rappel le dégonflement de la bulle .com a mis 3 ans, avec des niveaux de valorisation au max de la bulle a peu prés équivalent à ceux de 2021.
- Sur les marchés baissiers de 2000 et 2008, les indices ont perdu -55% entre le point haut et le point bas. Nous en sommes encore loin avec -17% pour le CAC, -29% pour le NASDAQ et -18% pour le S&P 500, avec l’image pour illustrer ci-dessous. Nous avons encore de la route pour atteindre les points bas.
- Les banques centrales ne viendront pas nous sauver cette fois, comme elles l’ont fait pour le COVID. Elles n’avaient pas le choix que d’injecter des masses de liquidités lors de cette crise sanitaire, mais si nous en sommes là aujourd’hui, c’est aussi un peu de leurs fautes. 1500 milliards sur des crypto arnaques, des boites à PER à 100, des ratios VE/CA de x50, cela ne devrait pas exister sans cette masse informe de liquidités.
- De nombreux acteurs de marché vont se faire rincer, des sociétés vont faire faillites. La fin de l’argent gratuit signe c’est la fin des entreprises zombies, des entreprises endettées, des entreprises non rentables. Ca se voit déjà dans le quotidien des boites:
-- En décembre 2021, Orange émet une obligation d’1 milliard d’euros; coupon de 0,625%
-- Hier, Orange émet une obligation de 500 millions d’euros; coupon de 2,635% ! C’est juste un x4 du coupon en 6 mois !
Et encore c’est Orange, le risque de faillite est nul vu les cash flow qui rentrent chez année. Imaginez maintenant votre start-up favorite non rentable depuis sa création essayer de se financer sur les marchés dans cette situation… Bon courage à elle !
Nous sortons en Europe de 12 années de perfusion de liquidité intensives. Je pense que l’on sous-estime grandement l’impact de la fin de l’argent gratuit et la crise économique qui va en découler pourra, enfin, faire le tri entre les sociétés qui ont un bon positionnement et celles qui doivent disparaitre et n’ont aucun avenir.
Bref, tout cela pour dire que si on peut se positionner sur des dossiers défensifs ou vraiment décotés, gardons des munitions pour les mois à venir pour les anciennes stars des valeurs de croissance. Pas de précipitation je pense
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