Bonjour Flicka,
Je ne suis pas un expert du marché obligataire, mais je vais vous exposer mon positionnement et mon raisonnement.
~10% du portefeuille sur un T-Note à échéance 30 septembre 2025 (2Y), pour un rendement de 5,13%
~24% du portefeuille sur un ladder qui va de fin novembre 2023 à fin septembre 2024, pour un rendement moyen de ~5,30%
~4% sur la perpétuelle Rabobank à un coût moyen de 93, soit 7% de rendement
En effet, je compte positionner 30% du portefeuille, peut-être même 40%, sur de l’obligataire court/moyen terme de qualité, étant persuadé que les matières premières, l’immobilier, le cash et les équivalents, l’or, les small caps value, les actions cycliques value, et les marchés émergents surperformeront les actifs financiers de type indices grandes capitalisations et obligations long terme sur les prochaines années. C’est également un moyen de stabiliser mon portefeuille, étant en phase de consommation, je n’ai plus besoin de prendre de risques inconsidérés avec un portefeuille 100% actions.
Je ne pense pas me positionner sur du 10Y ou plus longue duration, d’abord afin de maintenir une certaine flexibilité car j’ai l’intention de garder les obligations jusqu’à leur échéance, mais aussi car je me rends compte que les discussions commencent lentement à s’ouvrir sur une révision du mandat de la Fed qui vise à maintenir une inflation à 2%. Plus concrètement, la probabilité d’une hausse des taux US en novembre est certes en forte baisse, mais il convient de se demander pourquoi le souverain US, la dette corporate et les équivalents comme Realty Income ne cessent de baisser. Une des raisons pourrait être la prise de conscience du marché de la résignation de la Fed à ramener l’inflation à 2%, auquel cas l’acquisition d’obligations US à moins de 5% de rendement pourrait ne pas se révéler une si bonne affaire que cela :
Rappelons également que le taux historique moyen du 10y US est de ~4.5%, nous venons à peine de rejoindre cette moyenne historique, ce n’est donc pas encore une vraie "bonne affaire" - attention au biais de récence causé par 15 ans de distorsion monétaire provoquée par les politiques aberrantes des banques centrales.
Par conséquent, toutes choses égales par ailleurs, je ne suis pas vraiment intéressé par une duration plus longue. Après la création monétaire massive de 2020 puis l’entêtement de Powell à ne pas vouloir revenir à la raison en 2022, ma confiance dans les banques centrales est sérieusement ébranlée, pour rester poli.
Malgré cela, je reste positionné sur les treasuries car je n’imagine pas un défaut des Etats-Unis sur leur dette, je pense qu’ils la résorberont de manière beaucoup plus vicieuse, c’est à dire en laissant glisser l’inflation, en faisant semblant de la combattre.
Sur le corporate, il y aura sûrement des raisons de s’y intéresser, mais le spread entre les treasuries et les émetteurs de première classe est pour l’instant bien trop faible pour provoquer mon intérêt. Dans un souci de diversification, j’étudierai la question lorsque le 5Y aura atteint 5%, il sera peut-être opportun de diversifier sur des mastodontes US comme Apple, Johnson&Johnson, voire un ETF à échéance.
Sur le marché obligataire en Euros, je n’ai rien vu d’intéressant à part la perpétuelle Rabobank. J’ai essayé d’acheter des BFCM (par 100k) mais mes ordres ne passent pas, il n’y a pas de vendeurs. A 4% de rendement annuel, je pense pouvoir faire mieux avec mes liquidités, malgré les incertitudes du marché.
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Je vous partage ici quelques graphiques intéressants ainsi que mes derniers achats :
Si on devait n’en retenir qu’un, voici un graphique qui résume parfaitement la situation et qui justifie le mouvement de baisse aux US.
Les CDS sont en forte hausse, c’est très mauvais signe, je vais y revenir.
Selon le modèle de Goldman Sachs, les fonds "vol control" n’ont pas encore déchargé. Ce sont peut-être les prochains sur la liste, il faut surveiller le VIX, mais difficile d’anticiper leurs mouvements.
Les systématiques en revanche ont largement déchargé comme je l’avais prévu et partagé plusieurs fois, c’est donc un risque en moins pour les prochaines semaines.
L’indicateur de "rinçage" à moyen terme a encore du chemin à faire pour atteindre les plus hauts, je pense qu’on peut y arriver, ce sera un fort signal d’achat.
Ma lecture est la suivante :
Le marché, à ces niveaux et depuis 2009, est un junkie en mal de liquidités. Pour la première fois depuis fin 2018, nous assistons à un vrai resserrement de la politiqué monétaire. Cela provoque une forte hausse des taux et une correction de la valeur des actifs financiers, ou plutôt, un éclatement de la bulle des valorisations. La bulle des obligations 20Y+ a déjà implosé, l’immobilier est en cours d’implosion, les actions se maintiennent remarquablement bien, mais pour combien de temps ?
En réalité, si on regarde sous le capot, ce sont les big7 qui tiennent tout le marché. D’une part j’ai l’impression que beaucoup sont "planqués" là dedans, mais je me rends aussi compte qu’il s’agit avant tout d’un champ de bataille pour traders avertis, du coup, les valorisations ne font, pour la plupart, pas beaucoup de sens (cf. Tesla, Nvidia, les coupables habituels). Par conséquent, vu la quantité de liquidités encore importante en circulation et le caractère spéculatif des marchés (notamment avec l’explosion de l’utilisation des 0dte et autres instruments spéculatifs), je ne suis pas certain qu’on arrive à retrouver de sitôt des valorisations acceptables pour cette partie du marché.
En revanche, le S&P 493 me paraît correctement valorisé, les small caps et les entreprises value ne sont pas chères en comparaison de leurs multiples historiques, j’ai donc commencé à investir en ce sens.
>>> J’ai l’impression que le marché veut forcer la main de la Fed afin qu’elle intervienne et baisse les taux. Je vois donc deux scénarios possibles :
- Les conditions financières risquent de continuer à se resserrer jusqu’à la survenue d’un évènement de crédit, peut-être même déjà en cours si l’on en croît la montée en flèche des CDS. Dans ce cas, est-ce que la Fed va intervenir ? Probablement. Comment ? Probablement pas en injectant des liquidités (inflation). La bonne nouvelle, c’est qu’ils ont de la marge au niveau des taux. C’est mon scénario privilégié, 60% de probabilité à mes yeux.
- Soit les conditions financières se stabilisent, la volatilité est à nouveau vendue, le marché se stabilise, les acteurs reprennent de l’exposition, on évolue en "range". C’est une possibilité non-négligeable, j’y attribue une probabilité de 40%.
Dans les deux cas, une exposition raisonnable aux actions monde et aux obligations souveraines me paraît adéquat.
Une petite allocation sur l’or se défendrait également, mais c’est un actif qui ne m’attire pas car il est improductif et purement spéculatif. Je ne suis pas intéressé par les cryptomonnaies, ni les émergents, je n’ai pas trouvé de support adéquat pour les matières premières, et l’immobilier physique ne m’intéresse que pour mon usage personnel : je laisse donc tomber ces actifs malgré le potentiel de surperformance vs. un portefeuille classique 60/40.
En complément de IJR que je détenais déjà (iShares Core S&P 600 Small-Cap ETF), j’ai acheté les ETF AVUV (Avantis US Small Cap Value ETF) et AVDV (Avantis International Small Cap Value ETF), deux ETF de gestion active qui surperforment largement leur indice de référence.
J’ai vendu CELH après un run spectaculaire en quelques mois (acheté 83 USD, vendu 173 USD), malheureusement je n’ai pas profité de toute la hausse car j’ai eu la brillante idée de vendre des calls contre ma position à un strike qui me paraissait inatteignable.
Ma watchlist est identique à ce que j’ai annoncé précédemment, à savoir :
- Renforcer AVDV ETF,
- Initier Realty Income à 10Y + 200bps,
- Initier KBWB ETF sur un mouvement de panique (bancaires US),
- UPRO (ETF 3x Long SP500) et/ou URTY (ETF 3x Long Russell 2000) en cas de panique également.
Je n’hésiterai pas non plus à shorter massivement le marché si/lorsque les planètes seront à nouveau alignées pour une baisse généralisée, ce qui ne me semble pas à l’ordre du jour.