Bonjour Spiny,
Merci de votre message. Je me réjouis de voir que si nous n’avons pas été d’accord sur le dossier Gévelot, nous pouvons l’être sur un autre.
- capi > 10M€ Quelle est votre position par rapport à cela ? Quelle fourchette pour vous représente un "+++"
Le nombre de "+", dans mes analyses, représente plutôt le poids d’un élément dans la décision d’achat qu’une note attribuée à un critère. Ainsi, je ne mettrais jamais un "+++" ou même un "++" sur le point "capitalisation boursière". Par contre, je pourrais mettre un "---" à une société ayant une capitalisation boursière de 1 M€.
Quel est mon avis sur la capitalisation boursière ?
Je ne souhaite pas acheter de micro-cap (capitalisation boursière < 10 millions d’euros) car je pense que ce type d’entreprises présente des spécificités fortes, des situations particulières et des risques que je ne suis pas à même de prendre en compte pour ma part à ce stade.
Toute chose égale par ailleurs, je préfère les small-cap / mid-cap aux blue chips car il est plus facile aux premières qu’aux secondes de connaître une forte croissance (comment Microsoft pourrait doubler de taille ?).
En conclusion, ma préférence personnelle va aux entreprises dont la capitalisation boursière se situe entre 30 M€ et 500 M€, toute chose égale par ailleurs. Mais ce point n’est pas rédhibitoire.
- profondeur de marché faible. Pour l’investisseur particulier, c’est un gros avantage, amha !
Oui et non.
Dans le positif, je dirais que les investisseurs institutionnels ne s’intéressent généralement pas à ces valeurs. Donc l’investisseur individuel se positionne sur un marché mécaniquement moins concurrentiel lorsqu’il achète dans un marché peu liquide.
Dans le négatif, je n’ai par exemple pas pu monter au capital d’EXAC à la hauteur de ce que j’aurais souhaité (environ 1 000 titres), sinon j’aurais fait décaler le cours violemment à la hausse. Si le cours de l’entreprise est multiplié par 3 par rapport à mon prix d’achat, j’aurais également probablement du mal à sortir.
Pour GIRO, je n’ai pas eu trop de mal à entrer (décalage du cours entre 1 et 2 %) mais si le prix de l’action monte, je pourrais avoir quelques difficultés à en sortir.
C’est en raison de ces risques que j’ai donné globalement un "-" (qui est une note relative à ma situation). Je partagerais votre "+" pour un investissement de 1 000 euros.
- CA de l’ordre du bilan. Quelle réflexion sur ce point ? Vous en parlez dans plusieurs de vos posts mais je ne vois pas trop quelle logique se situe derrière
C’est un critère qui m’a permis de détecter des aberrations sur quelques dossiers.
Par exemple, un total du bilan n fois supérieur au CA révèle une situation dans laquelle un capital brut important (capitaux propres + dettes) ne génère pas des ventes du même ordre de grandeur.
D’un autre côté, si le CA est n fois supérieur au bilan, la structure du bilan pourrait être fortement impactée par le résultat (dans les deux sens). J’aime les bilans globalement stables donc cette situation est également pour moi négative.
Donc, sans en faire une religion, un CA dans l’ordre de grandeur du total du bilan me semble être un "+", sur un dossier.
- prix par rapport à l’historique. Nous ne sommes pas d’accord sur ce point (cf Gévelot)
Nous ne sommes pas obligés d’être d’accord sur tout. Je vous ai expliqué mes raisons dans la file Gévelot (sans prétendre qu’elles soient nécessairement meilleures que les vôtres).
- prix de l’action > 1€. Je connais le débat par rapport au penny stock mais j’ai fait de très belles affaires avec des actions cotant <1€.
Personnellement, je ne suis pas fan des "pink sheets". Je ne dis pas qu’il n’est pas possible de faire de bonnes affaires sur ce type d’actions. Cependant, ce critère m’a permis d’éviter les actions chinoises cotées sur marchés US, par exemple.
Ce sont, certes, des éléments factuels, mais, me concernant, ils ne constituent pas des éléments importants dans l’analyse, voire même insignifiants puisque je ne regarde aucun de ces points à vrai dire !
Je trouve pour ma part que nos méthodes ne sont pas si éloignées. Nous cherchons tous les deux à comparer un prix à une valeur estimée. Vous utilisez des critères différents des miens pour estimer la valeur d’un dossier et c’est votre droit. De là à dire que mes critères sont mauvais ou insensés (ce que vous n’avez d’ailleurs pas dit), il y a un pas que je ne franchirais pas.
Je dirais que mon approche est globalement plus axée bilan, "invariants" et sous-évaluation alors que votre approche tient compte pour une part plus importante d’éléments par nature volatils compte de résultats ou perspectives de croissance de revenus. En un mot, vous semblez plus intéressé que moi par la dérivée et donc surpondérez ce facteur.
Je souhaite tout de même approfondir la question sur le business "rationnel / concret ". Je dois vous avouer que j’ai du mal à comprendre votre définition ?
Les mots "rationnel / concret" ne sont pas les mieux choisis pour exprimer correctement ma pensée, je vous l’accorde: "terre à terre" serait plus adapté.
Par exemple, je me méfie des entreprises qui produisent (partiellement) du vent ou du rêve, quand bien même elles auraient réussi à le vendre par le passé. Je n’aime pas les secteurs suivants: aéronautique, aérospatial, biotechnologie, pharmacie, informatique ou haute-technologie.
Cela ne m’a pas empêché d’acheter des actions PSAT, PARRO ou LAT, par exemple. Mais, je préfère généralement un secteur bien obscur (recyclage d’huiles de vidange ?), terre à terre, plutôt qu’un secteur qui jouit d’une image favorable. Des amateurs de positions courtes, dont je ne fais d’ailleurs pas partie, qui vendraient l’action AAPL par exemple ne me sembleraient pas a priori dans le faux.
Par définition, un business "abstrait " existe-t-il ?
Si je regarde les startup IT des années 2000 qui n’ont pas survécu à la crise, je dirais qu’il y avait business (au moins pour les employés) mais qu’il était abstrait ! Bref, un gouffre pour l’actionnaire.
Pour moi concret, cela signifie tout simplement qui "gagne de l’argent" !
Je ne suis pas d’accord. GIRO peut être en déficit une année. Cela ne veut pas dire que l’entreprise n’est pas dans le concret ou le terre à terre. Vous semblez encore une fois donner plus d’importance à la dérivée.
Cordialement,
Vauban
Dernière modification par vauban (05/11/2013 22h47)