Bilan du portefeuille Novembre 2020 (33 ème mois de reporting)
Bonjour à tous,
Le reporting de ce mois va être assez long car j’ai beaucoup travaillé sur mon portefeuille, sur le screener et sur des analyses et réflexions.
J’ai pris du temps à analyser en détail la performance de mes deux portefeuilles depuis le début de l’année, en comparaison à leurs indices respectifs. Je constate que sur le PEA, mon approche de stock picking orientée croissance et qualité a été relativement efficace et performante par rapport aux indices.
Mon PEA surperforme en effet le CAC40 de plus de 6% depuis le début de l’année (et cela même malgré le rebond value des derniers jour, avant celui-ci le portefeuille avait plus de 10% d’avance). Il semble donc pertinent et rentable en Europe de sélectionner soi-même des titres de qualité et de délaisser l’approche indicielle classique.
En revanche, en analysant les performances de mon CTO axé sur les US, les conclusions semblent différentes pour le moment. Degiro ne permet pas comme Investore de tracer l’évolution de la performance dans le temps, mais mes calculs personnels donnent une performance de mon CTO en ligne avec le S&P500. Autrement dit, mon stock picking n’a rien rapporté de plus qu’un simple ETF S&P500.
J’applique pourtant une approche totalement similaire de stock picking entre les US et l’Europe. Pourquoi les résultats sont donc inégaux ?
En réalité, il y a un vrai différentiel au niveau sectoriel entre les US et l’Europe. Les indices Américains sont déjà très tournés vers la croissance et les secteurs d’avenir (technologie et santé). Il n’y a donc finalement pas tant besoin que cela de chercher à faire des optimisations. Les frais de courtage combinés aux retenues à la source et taxes sur les dividendes finissent au final par faire basculer la rentabilité du côté négatif.
Ce n’est absolument pas le cas pour l’Europe car les indices ne sont pas efficaces et trop portés sur des valeurs du passé, cycliques et sans avenir.
J’ai donc décidé d’introduire dans le portefeuille une partie ETF et de les mixer avec des titres vifs.
L’idée est de garantir une performance minimum via les ETF tout en optimisant la diversification et la fiscalité (capitaliser les dividendes) et les frais de courtage. Pour ne pas faire de doublons ou d’achats inutiles, les lignes qui seront prises en direct en supplément des ETF seront soit des entreprises de qualité sous pondérées dans les indices, soit des lignes pour renforcer les pondérations sectorielles désirées par rapport à l’indice, soit des lignes dont le potentiel dépasse largement la moyenne du panier et donc qui méritent d’être doublement représentées.
Cela me permettra ainsi de me concentrer et de donner plus d’importance aux valeurs de croissance qui ont des fondamentaux exceptionnels, et de moins m’occuper des autres valeurs puisqu’elles seront détenues dans les ETF.
Cela signifie par exemple que des grosses entreprises comme PepsiCo, Procter & Gamble, Johnson & Johnson (qui payent des dividendes élevés) sortiront des titres vifs puisqu’elles sont déjà très présentes dans le S&P500. Le portefeuille gagnera même en diversification puisque l’ETF détient toutes les entreprises comme Abbvie, Merck, Pfizer, Johnson & Johnson, Eli Lilly… mais aussi PepsiCo, General Mills, Coco-Cola, Procter & Gamble, Clorox, Colgate…
Je détiendrai toutes ces entreprises sans même avoir à payer la retenue à la source sur les dividendes. C’est donc doublement gagnant et permet de se concentrer sur les entreprises à mettre davantage en valeur car peu présentes dans l’indice ou qui se détachent réellement par leur croissance et fondamentaux.
Pour la partie Européenne, je compte également appliquer la même démarche. Mais comme je l’ai dit précédemment, les indices Européens « classiques » ont peu d’intérêt car très tournés vers les secteurs du passé. Je compte donc introduire dans une partie du portefeuille le MSCI Europe Momentum (ETF CEMR Ishares).
Les entreprises de cet indice sont globalement très proches de mon mode de sélection, c’est donc idéal. L’avantage de mixer mes titres vifs Européens avec cet ETF est également l’ouverture sur le marché Suisse et UK qui sont pour le moment totalement absents du portefeuille.
Ma répartition cible finale sera d’être à 50% ETF – 50% titres vifs avec le découpage géographique suivant :
55% US
35% Europe (dont 17,5% France et 17,5% hors France)
10% Chine
Ma répartition actuelle est la suivante :
La partie ETF aura pour objectif de garantir le gain du marché. Les actions en direct auront quant à elles pour objectif la surperformance à long terme, en donnant encore plus de poids à l’investissement qualité/croissance qui a déjà été initié depuis plusieurs mois dans le portefeuille. Cela amplifie forcément le niveau de risque du portefeuille (d’où également l’intérêt des ETF en parallèle) mais il n’y a pas de performance sans prise d’un minimum de risque.
Néanmoins, je tiens à préciser que toutes les valeurs que je conserverais uniquement via ETF (et non en direct) resteront en Watchlist et présentes dans le screener pour continuer d’aider ceux qui les suivent de près. Je continuerai de les suivre également car si jamais une de ces entreprises me semble à un moment sous-évaluée et à un niveau de prix jugé intéressant, je pourrais saisir l’opportunité de la reprendre temporairement en portefeuille.
J’ai également apporté de nombreuses améliorations au screener (qui apparaîtront dans le reporting dans les prochains jours).
L’objectif est que le résultat (principalement le score) mette davantage en avant les « champions » dont les fondamentaux sont exceptionnels et dont le potentiel de croissance (et donc de performance boursière) sont les plus élevées possibles.
J’ai donc supprimé des scores que je juge non nécessaires et non corrélés aux fondamentaux et à la performance d’une action. À l’inverse, j’ai intégré de nouveaux scores permettant de mieux mettre en valeur les entreprises de croissance, comme par exemple les révisions à la hausse des résultats estimés par les analystes sur la dernière année, l’augmentation de la rentabilité sur les dernières années (signifiant souvent une augmentation du moat ou une demande qui dépasse l’offre).
Pour cela, j’ai tracé des corrélations entre chaque paramètre pris individuellement et la performance de l’action. Il s’avère que certains critères sont beaucoup plus efficaces que d’autres.
Les critères les plus pertinents sont la croissance, les révisions à la hausse des résultats, la qualité du bilan, la profitabilité. À l’inverse, les critères value et de rendement du dividende sont même inversement corrélés à la performance (plus ces scores sont élevés, plus la performance est faible !). J’ai donc décidé de ne plus en tenir compte dans le score.
Les nouveaux résultats sont assez impressionnants et permettent également de ne plus faire apparaître que des entreprises technologiques en tête de classement (même si elles restent forcément bien représentées). L’utilisation de ma base de données de plus d’une centaine d’entreprises permet comme décrit plus haut d’étudier l’influence de chaque facteur, je trouve cela intéressant. On pourrait ensuite imaginer dans son utilisation se fixer un score minimum (par exemple 5/10 qui représente la moyenne) au-delà duquel on ne doit pas conserver l’entreprise.
Je pense que ma performance passée aurait été bien meilleure si j’avais directement adopté cette ligne de conduite en suivant le classement du screener sans trop m’attacher aux critères de valorisation et aux entreprises que j’affectionnais. Après tout, le but d’utiliser un screener est d’être factuel et de se baser uniquement sur les chiffres et non sur les aspects émotionnels. On le voit bien d’ailleurs avec les entreprises « piliers » qui sont malheureusement quasiment toutes dans le bas du tableau alors que factuellement tous les calculs indiquent que leur score est mauvais. Comme le disent de nombreux sages de la finance, il ne faut jamais tomber amoureux d’une entreprise. La bourse ne vous le rend clairement pas. Il faut toujours être factuel, et justement l’automatisation des décisions permettent d’éviter tout biais humain.
L’autre réflexion du mois concerne la Chine, je pense désormais y investir progressivement.
Je m’intéresse de plus en plus à l’investissement en Chine dans une optique de diversification géographique supplémentaire, et de potentiel de croissance. Évidemment, la Chine regroupe de nombreux risques, notamment politique, avec un gouvernement communiste qui prend beaucoup de place. Néanmoins, le potentiel de croissance est réellement présent et j’envisage donc d’investir progressivement 10% de mon portefeuille en Chine.
Pour investir en Chine, je vais partir sur la même logique en mixant :
– Les ETF avec par exemple Ishares MSCI China (ICHN)
– Le stock picking avec les actions qui me semblent sortir du lot
Mise à jour du portefeuille
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Santé :
🇫🇷 Essilor, Sartorius Stedim, Eurofins Scientific, Biomérieux
🇪🇺 Philips, Genmab, GN Store Nord
🇺🇸 Stryker Corp, Abbott Laboratories, ThermoFisher Scientific, Edwards LifeSciences, Idexx Laboratories
Finance :
🇫🇷 Worldine, Euronext, Edenred
🇪🇺 Adyen, Sofina
🇺🇸 Visa, S&P Global, Intercontinental Exchange, Paypal Holdings, UnitedHealth Group, MSCI
Industrie :
🇫🇷 Vinci, Air Liquide, Schneider Electric
🇪🇺 Wolters Kluwer, IMCD
🇺🇸 Roper Technologies, Fastenal Company
Technologie :
🇫🇷 Dassault Systèmes, Teleperformance, Pharmagest Interactive, Esker, Solution30
🇪🇺 ASML Holding, Prosus, JustEat Takeaway.com, Nemetschek, NetCompany
🇺🇸 Intuit, SalesForce, Adobe, Veeva Systems, ServiceNow, Google, Apple, Microsoft, Amazon, Facebook
🇨🇳 Alibaba, Tencent, Pinduoduo, JD.com, GDS Holding, Meituan Dianping
Consommation non cyclique :
🇫🇷 L’Oréal, Pernod Ricard
🇪🇺 Heineken, Chr. Hansen
🇺🇸 McCormick, Church & Dwight, Costco Wholesale
🇨🇳 New Oriental Education
Consommation discrétionnaire :
🇫🇷 LVMH, Hermès,
🇺🇸 Starbucks, Domino’s Pizza, Home Depot, Nike, Pool Corporation
🇨🇳 Anta Sports
Energie :
🇪🇺 Alfen
🇺🇸 Tesla
🇨🇳 Nio Limited
Utilities :
🇫🇷 Neoen
🇺🇸 NextEra Energy, Waste Management
Telecom :
🇺🇸 Walt Disney, Netflix.
Immobilier :
🇫🇷 Orpéa
🇪🇺 Cellnex Telecom
🇺🇸 Realty Income, American Tower, Equinix, CoStar Group
🇨🇳 Longfor Group.
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Valeur totale du portefeuille : 118 274€
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Vente
Johnson & Johnson, Procter & Gamble, Mondelez, Pepsico, McDonald’s, Blackrock : déjà largement présentes dans l’indice et dont la croissance n’a rien de particulier. Le dividende élevé coute cher en fiscalité et donc la détention en capitalisant sera plus performante.
Becton Dickinson, Medtronic, Accenture, ADP, Comcast, Atmos Energy : valeurs de qualités mais dans la moyenne de leurs secteurs, donc pas nécessaire de les sur-représenter.
Digital Realty, Crown Castle : je leur préfère Equinix et American Tower qui font exactement le même business mais dont je préfère les fondamentaux et qui sont les leaders.
Sanofi : actuellement présente dans le MSCI Europe Momentum. L’entreprise est de qualité mais n’a pas d’avantage particulier face à ses concurrents Européens (Roche, Astra, Novartis, GlaxoSmithKline…). Je préfère donc toutes les détenir via ETF ce qui me permet d’améliorer la diversification.
Robertet : je préfère CHr Hansen et Symrise qui sont plus diversifiées et qui ont une meilleure croissance. De plus, l’entreprise est assez compliquée à renforcer avec un cours avoisinant les 1000€.
Veolia : le court végète depuis un moment contrairement à ses concurrents (Tomra Systems et Waste Management). Les problèmes de gouvernance avec Suez m’inquiètent et ce genre d’événement ne finit pas souvent bien.
Elia Group : présente dans l’indice MSCI Europe Momentum. L’entreprise est de qualité mais n’a pas d’avantage particulier sur ses concurrents Enel, Iberdrola, Orsted… qui sont aussi dans l’indice. Cela permet également d’éviter la retenue fiscale belge qui coute chère.
Achat
Cellnex Telecom, GN Store Nord, Alfen, Tesla, Pool Corp, Alibaba, Tencent, Pinduodo, Jd.com, Meituan Dianping, New Oriental Education, Nio Limited, Anta Sports, LongFor Group, GDS Holdings
Renforcement
Adyen, Sartorius Stedim, Biomerieux, Euronext, Sofina.
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Performance du portefeuille cette année
Voici l’évolution du portefeuille depuis Janvier 2019 VS MSCI World :
Performance du Portefeuille depuis Janvier 2020 : -1.23%.
Performance du MSCI World depuis Janvier 2020 : +4.32%.
Comme initié et expliqué dans le reporting du mois dernier, voici l’évolution de l’écart relatif entre mon portefeuille et le MSCI World. Si la courbe monte, cela signifie que mon portefeuille fait mieux sur la période. Si elle baisse, c’est que je sous performe. Cela permet donc de voir facilement comment le portefeuille se comporte en relatif à un indice (ici le MSCI World).
Le portefeuille a donc fait moins bien que le MSCI World sur le mois dernier car n’a pas profité du rebond des valeurs cycliques (d’où l’intérêt d’en détenir quelques-unes via des ETF). Mais je reste confiant quant à son évolution future.
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Dividendes
Comme expliqué dans ce message, je calcule maintenant une rente fictive basée sur 3.5% de mon capital avec une moyenne glissante de 3 mois. Voici le résultat obtenu depuis Mai 2018 :
La rente mensuelle moyenne actuelle (fictive) serait de 326€.
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Pour terminer, voici les dernières entreprises en Watchlist :
Europe : Novo Nordisk, Coloplast, SimCorp, Hexagon, Adidas, Iberdrola, Symrise, Tomra Systems, Sweco,
Us : Copart, Estée Lauder.
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A bientôt.
Dernière modification par MrDividende (03/12/2020 19h11)