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#51 23/06/2014 00h26

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Certainement mais il permet de comparer les autres titres du secteur.
Ebitda - capex pourrait nous aider mais alors que les allemandes ont coupé leur capex, EDF a maintenu le sien.

Quel indicateur rassemble donc tes suffrages?


Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK

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#52 23/06/2014 00h40

sergio8000
Invité

EBITDA - capex quand même : il a le mérite de traduire le cash-burn sans anticiper une réduction de capex (dont on ne peut être certain).
En Allemagne, le capex a été coupé de force puisque le parlement a voté l’arrêt du nucléaire : ce n’est surement pas un décision brillante du management, c’est imposé. Comme le nucléaire reste d’actualité en France, il est plus probable qu’on ne coupe pas trop le capex - du moins, je préfère être suffisamment pessimiste et partir sur une telle hypothèse.

 

#53 23/06/2014 08h28

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Là Serge vous parlez depuis 2011.
Non, les utilities allemandes avaient sur-investi depuis 2006 avec des hypothèses de prix trop hautes. Les capex furent coupés deux ans avant (il y a tout de même une inertie avec de tels projets).
L’arrêt du nucléaire a accéléré un mouvement entamé auparavant.

C’est difficile de comparer, il faudrait peut-être normaliser la dépense d’investissement.


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#54 23/06/2014 09h19

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La base d’actifs est évidemment tres séduisante (j’ai de l’EDF pour ca), mais il y a plusieurs sujets spécifiques a regarder au-dela des comptes avant de se lancer, amha :

- l’explosion des couts de production nucléaire selon le dernier rapport de la cour des comptes, qui sont tres au-dessus des tarifs régulés et des prix de marché (ce n’est pas un hasard si Ségo s’est brusquement prise d’amour pour les prix de marché pour indexer les tarifs, alors que la France a tout fait depuis 2000 pour rester sur des tarifs régulés censés refléter les seuls couts de production).

- Les passifs. De mémoire le gouvernement a accepté par arreté que le taux d’actualisation pour les provisions nucléaires soit assez supérieur au taux sans risque, ce qui va bien dans la période de hausse actuelle mais donne une idée fausse de la vraie liability et pourrait couter cher en couts annuels de désactuallisation plus tard (pour moi une dépense certaine c’est au taux sans risque, voire moins si on veut couvrir 90% des scénarios d’évolution des couts plutot que 50%). Par contre je ne crois pas que l’évaluation des couts de démantelement soit si mal faite, EDF a l’expérience de Brennilis, de Chooz A (premier réacteur a eau pressurisé comparable a la flotte en service), et a manifestement fait une étude détaillée pour Dampierre : il ne doit pas y avoiir grand-chose a apprendre de plus du démantelement anticipé de Fessenheim, c’est du pipeau pour faire passer la fermeture.

- La remise en concurrence des concessions de force hydroélectrique, obligatoire depuis qu’EDF n’est plus un EPIC et qui conduira EDF a perdre ou a payer cher la conservation de certains barrages (ils ont des concurrents étrangers efficaces, comme Fortum, et l’obligation de conserver certains barrages pour optimiser le refroidissement des réacteurs en aval - en cas de perte de ces barrages, situation de chantage possible, et selon mes sources c’est déja arrivé avec la CNR/Suez il y a longtemps).

Je n’ai pas eu le temps de désosser le rapport de la CdC, mais un cout a 60 euros aujourd’hui, meme incluant un loyer théorique qui n’est pas une vraie charge d’exploitation, dans le marché déprimé actuel c’est un probleme, les forward Cal 15 en Allemagne sont a 35 euros selon EEX, ca doit etre a peu pres pareil en France.

Cour des Comptes a écrit :

Entre 2010 et 2013 le coût de production de l’électricité nucléaire
connaît une forte progression ; il passe de 49,6 €/MWh à 59,8 €/MWh
en € courants, soit une augmentation de 21 % (+ 16 % en € constants).

Source Le coût de production de l?électricité nucléaire  actualisation 2014 / Publications / Publications / Accueil / Cour des Comptes - Cour des comptes

Nota : EDF a un intéret a bidonner a la hausse ce cout de production, en théorie ca devrait obliger le gouvernement a fixer des tarifs beaucoup plus élevés, pour les consommateurs comme pour les industriels électro-intensifs - et ces derniers en creveraient. Mais a ce pointla  c’est étonnant.

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#55 11/09/2014 12h17

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Le message ci-dessus n’était pas sensé tuer la discussion, désolé hmm

Un petit up pour signaler la publication du "bilan prévisionnel" par RTE, le gestionnaire de réseau filiale d’EDF. Pour rappel c’est une étude technique de l’équilibre offre-demande en Europe de l’Ouest qui permet d’orienter (au moins en théorie) les décisions du gouvernement en matiere de "programmation pluriannuelle des investissements de production".

Plein de choses intéressantes dedans :
- "notre analyse montre, dès l’hiver 2015-2016, un déficit de capacité de 900 MW pour respecter le critère réglementaire de défaillance, déficit qui s’accroît à 2 GW à l’hiver 2016-2017" : on verra si la fermeture de Fessenheim (2*900 MW) est toujours a l’ordre du jour…
- les centrales thermiques, notamment au gaz, sont a genoux économiquement : elles ne tournent presque plus et leur cout marginal est supérieur au prix de gros

- "l’impact annoncé des directives européennes sur les émissions polluantes des centrales au fi oul et au charbon, conduisant à la fermeture potentielle d’environ 6 GW d’ici à 2016." (6 GW ! En 2012 on a du importer 8 ou 9 GW pour faire face a la vague de froid…)
On y trouve aussi une radiographie intéressante de la consommation d’électricité en France, qui donne une bonne image de l’économie du pays : décomposition par usage, plongeon de la demande industrielle et son analyse secteur par secteur etc.

Apres des années de surcapacités dues a la crise et au développement subventionné des énergies renouvelables, un passage dans les deux ans a une situation de sous-capacité en hiver pourrait faire bondir les prix de gros. La situation se tend un peu partout : Allemagne apres la fermeture des centrales nucléaires, Belgique qui pense manquer de courant des cet hiver et dont un plan de délestage fait les gros titres locaux en ce moment… Les utilities européennes vont-elles se réveiller ?

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#56 22/07/2015 23h49

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EDF sommé par Bruxelles de rembourser 1,37 milliard à la France / a écrit :

La Commission européenne a demandé à EDF de restituer à l’Etat français 1,37 milliard d’euros dans un dossier d’aide fiscale qui remonte à 1997, concluant à l’existence d’une aide d’Etat incompatible avec les règles de l’UE en vigueur. […] Le principal fournisseur d’électricité en France prévient que le principal d’impôt de 889 millions "impacte négativement les capitaux propres consolidés" du groupe et que les intérêts associés "impactent le résultat net part du groupe" à hauteur d’"environ 350 millions d’euros après impôt" au 30 juin 2015. Sur le second semestre, "cette décision devrait se traduire par une augmentation de l’endettement financier net du groupe de l’ordre de 0,9 milliard d’euros (effet net d’impôt hors impact sur l’endettement financier net de RTE, comptabilisé par mise en équivalence), précise EDF. Source

Voilà qui ne va pas améliorer le bilan d’EDF….même si le grand perdant pourrait finalement être Areva qui se fera encore plus pressurer dans les négociations en cours sur sa scission / rachat partiel par EDF (mais il semble que Varin ne souhaite pas se laisser faire sans mener bataille, même s’il n’a pas beaucoup de cartes en main).

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#57 23/07/2015 06h37

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C’est pas mal l’Europe: venir presque 20 après la bataille demande à une entreprise de rembourser à un état près de 2 milliard d’euros, sachant que cette entreprise est détenue à 89% par ce même état.

Vous comprenez pourquoi ils nous faut tant de fonctionnaires à tout les niveaux (departement région état UE…), pour gérer ce genre d’inepties…

Et au final, celui qui va trinquer, ça sera le consommateur et sa facture
Les tarifs d’EDF pourraient bondir de 3,5% à 8%

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#58 23/07/2015 16h10

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Tiens, je n’avais jamais regardé en détail les éléments financiers d’EDF, mais en fait sur les 40G€ de capitaux propres portés au bilan, 10 G€ sont en réalité des dettes (plus précisément des titres subordonnées à durée indéterminée).

En plus, EDF continue à en émettre (4G€ de capitaux propres "factices" l’an dernier) alors que :

Après avoir toléré plusieurs émissions de ce type, notamment pour les grands groupes détenus par l’État, l’administration a décidé de ne plus délivrer d’agrément fiscal.
Source

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#59 21/11/2015 10h32

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On est revenu sur les plus-bas sur EDF.

L’action sous-performe complètement par rapport à son homologue Enel en Italie, qui partage pourtant certains travers (l’Etat au capital).



Morningstar continue à apprécier le titre :

Morningstar a écrit :

Valuation 11/16/2015

We are lowering our fair value estimate to EUR 21 per share from EUR 22 per share after meeting with EDF in Paris and incorporating a more bearish view on changes in the French supply market as well as around cost issues related to the Cigeo deep nuclear storage site. We previously had lowered our fair value to EUR 22 from EUR 26 after developments led us to increase our customer-switching expectations in 2015-17, weighing on results as certain regulated tariffs expire. We also had increased our forecast for retail customer switching away from EDF in the U.K. and further cut our projections for EDF’s Edison subsidiary in Italy. Our fair value estimate currently does not incorporate any impact from the Hinkley Point project in the U.K. Uncertainty around financial returns and cost estimates remains substantial, though China’s nuclear giants are eager to take a stake to gain a foothold for nuclear development there. We forecast that EDF will generate core EBITDA of EUR 16.8 billion in 2015, EUR 16.5 billion in 2016, and EUR 17.4 billion by 2018, excluding future acquisitions and disposals. Our growth outlook depends on EDF’s planned investment in renewable energy, the company’s regulated networks, a gradual expansion in French power prices, and the development of new construction projects. We project operating margins averaging 11.5% through 2019, though labor negotiations, power margins, retail supply competition, and French nuclear policy could have a significant impact on this estimate. We use an 8.5% cost of equity to arrive at our 5.8% weighted average cost of capital. We expect EDF will generate returns on invested capital just at its cost of capital during our five-year forecast period.

Mais la valorisation est faîte à partir d’un coût des capitaux propres de seulement 8,5% et il n’y a pas de décote liée à l’Etat actionnaire.

--

Sur le forum, nous avons plusieurs fois souligné qu’EDF ne produisait pas de FCF et payait son dividende par de l’endettement :

Sources : xlsValorisation et Wall Street Journal

C’est exactement le sens de cet article début 2015 :
Divergence sur le bilan de Proglio à EDF

Où le nouveau patron d’EDF Jean-Bernard Lévy tacle Henry Proglio, justement pour avoir plombé le FCF, qui était légèrement positif en 2009…

L’objectif du nouveau management est d’avoir un cash flow positif après dividende en 2018 :


On notera au passif d’EDF des provisions énormes pour la déconstruction des centrales (43 Md€) et les retraites du personnel (23 Md€) :


Et il y a encore une pelletée d’autres passifs à analyser plus en détail.

In fine, d’après mes modestes calculs, si on considère la totalité du passif dans la valorisation, EDF ne vaut pas grand-chose et finalement, le rendement sur dividende de 8%, adossé à la signature française, n’est pas si attirant.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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#60 21/11/2015 11h43

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Comme beaucoup j’imagine, le cours d’EDF attise ma curiosité. J’essaie de garder la tête froide et de ne pas renforcer sur cette société.

Sans avoir une grande expertise, il me semble évident que la qualité des dirigeants et salariés ne sont pas suffisantes pour faire progresser cette entreprise.

Tant qu’une partie des prix est régulée, difficile pour EDF de tirer sont épingle du jeu.

En restant factuel, nous avons un PER de 10, c’est honnête mais pas l’affaire du siècle. Sans parler des investissements énormes qui, comme vous le soulignez, ne laissent pas beaucoup d’argent sur les comptes en fin d’année.

Néanmois, le cours actuel de l’action EDF me fait penser à celui d’Orange début 2014, avec une excellent performance par la suite.

C’est peut-être le bon moment pour rentrer au capital de cette société.

En restant pragmatique, je me dit qu’en étant client et actionnaire, que le prix de l’électricité baisse ou augmente, cela ne changera pas grand chose pour moi au final.


“Time is your Friend, Impulse is your Enemy.” John Bogle

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#61 21/11/2015 13h36

Exclu définitivement
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Et vous, qu’en pensez-vous ?

Beaucoup de mal. Je reste et resterai à l’ecart de cette boite.

Mais c’est le parfait exemple de la limite de se focaliser sur les plus bas à 52semaines.
En etant factuel, edf vaut zero.

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#62 21/11/2015 13h41

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Bonjour,

Si seulement l’état se désengageait big_smile Cela serait un signal fort pour entrer.

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#63 21/11/2015 16h14

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L’ambition pour 2018 d’avoir un cash flow positif après dividende est… positif, non ?

Après, je ne me suis pas plus intéressé que ça à la société et je ne compte pas rentrer dans les prochains mois sur EDF, sauf surprise.

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1    #64 21/11/2015 20h13

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Un des gros problemes d’EDF, c’est que l’état impose l’utilisation de taux d’actualisation exagérés pour les énormes provisions a long terme nucléaires qu’IH signale (4.6% dans le rapport 2014), alors que ce sont des dépenses certaines et que le risque de mésestimation devrait plutot pousser a prendre un taux minoré par rapport au taux "sans risque".

Avec un taux a 1 ou 2% EDF provisionnerait beaucoup plus et on verrait que la société crée peu de valeur, ce qui est normal puisque tous les marchés électriques européens se sont effondrés face a la concurrence subventionnée des renouvelables ; et surtout elle paierait beaucoup moins d’IS a un Etat fort impécunieux. Je suis surpris que les écolos ne sautent pas sur l’occasion, ils pourraient affirmer qu’on ne provisionne plus assez pour le démantelement en ayant pour une fois raison.

En prime les dépenses pour les renouvelables augmentent tellement vite qu’on leur interdit de les récupérer en totalité pour ne pas traumatiser le petit consommateur (la fameuse "CSPE"), et l’Etat accorde royalement une rémunération de 1.7% sur les milliards restant dus. Ces sommes font partie des actifs mis en regard des obligations nucléaires et qui sont censés rapporter 4.6% par an…

La COP 21 donnera peut-etre un peu d’air a EDF en revalorisant la production décarbonée, mais tant que la boite est pillée par l’état et conduite par des ingénieurs capables de croire qu’on pourra rentabiliser de nouvelles centrales nucléaires en les exploitant sur 50-60 ans avec des couts de production a plus de 100 EUR/MWh (2.5 fois le prix de marché de gros actuel), il faut un sacré acte de foi pour s’y engager.

Edit - ca manque de références, vous trouverez tous ces chiffres dans https://www.edf.fr/sites/default/files/ … 014_VF.pdf slides 231+ et notamment:
- une baisse de 0.3% du taux d’actualisation nuk coute 877 MEUR de résultat net: approximativement, une baisse de 2% du t.a. coute tout le résultat net.
- la créance CSPE représente 5.1 MdEUR des 23 MdEUR d’actifs dédiés
- "La créance CSPE est rémunérée à 1,72 % / an, avec un échéancier de remboursement à horizon 2018"
- le taux d’actualisation pour les provisions couvrant les avantages a long terme du personnel est lui passé en 2014 de 3.5% a 2.2% (slide 227)

Dernière modification par kmo (21/11/2015 21h09)

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#65 23/11/2015 10h55

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Je n’ai pas grand chose à rajouter à l’intervention de kmo.

Sinon qu’après lui, je constitue une seconde voix connaissant le secteur de l’intérieur (cf. Méthode des ragots de Fisher) disant qu’elle ne mettrait pas un kopeck dans EDF…

Une chose peut-etre : au delà des investissements nucléaires et des lourdes (mais suffisantes ?) provisions associées, les utilities ont un problème pour vivre correctement dans le contexte de marché boursier de l’électricité qui s’est imposé progressivement depuis 2000, remplaçant la régulation préexistante.

On a crée un marché de l’électricité dans les années 2000 calqué sur ce qui se faisait sur les matières premières, comme le gaz, le pétrole ou le charbon. Des marchés qui fonctionnent et s’auto-régulent pas trop mal : les prix baissent, on ferme les mines les moins rentables, les prix montent on creuse ou forent là où ce n’était pas rentable avant.

Mais en oubliant un gros détail : l’électricité ne se stocke pas. Du coup, c’est un marché qui ne peut vivre qu’en étant "sur-capacitaire". Il faut bien une centrale pour ne produire que quelques heures dans l’année, les jours les plus froids, au moment où toutes les autres tournent déjà.

Le problème, c’est que ces centrales qui ne tournent que marginalement étaient encore il y a quelques années de vieux moteur diesel de quelques MW, amortis depuis des lustres. Aujourd’hui, depuis l’avènement des énergies renouvelables subventionnées à l’investissement mais qui délivrent ensuite une énergie gratuite (mais fatale donc obligeant à avoir autre chose en sus comme backup), ce sont les centrales au gaz flambant neuves construites dans les années 2000 qui ne tournent que quelques heures dans l’année, et même la durée d’utilisation du nucléaire et son prix de vente d’énergie sont considérablement réduits etc.
Or, pour amortir de telles installations, il faudrait qu’elles tournent 4000 heures dans l’année (comme on le pensait quand elles ont été construites) et non 300.

Et comme dans tout marché qui ne fonctionne pas, on espère que le salut viendra de la réglementation (ou re-régulation) avec des inventions comme le mécanisme de capacité (une sorte d’usine à gaz réglementaire pour laquelle EDF et les autres utilities productrices ont fait un fort lobby), avec les enquêtes associées de la commission européenne qui trouve que ces mécanismes ressemblent fort à des aides d’état.

Le problème d’EDF n’est pas que l’Etat au capital.  C’est le bilan, la génération de cash, la lourdeur des capex de maintenance nucléaire, et que la génération de cash nécessaire aurait fort besoin d’un coup de pouce de l’Etat, qui n’est pas facile à faire avec les contraintes de Bruxelles.

Dernière modification par julien (23/11/2015 18h08)

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#66 24/11/2015 16h17

Exclu définitivement
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Bonjour

Beaucoup d’interventions très pertinentes sur le sujet : en effet les perspectives d’EDF sont tout sauf folichonnes, mais ne pensez-vous pas que tout cela est intégré dans les cours et même davantage encore ?

L’entreprise est désormais débarrassée de Proglio, dont on se demande pourquoi le Gouvernement ne l’a pas remercié plus tôt et il me semble difficile que JB Lévy, qui a quand même un autre "background" industriel puisse faire plus mal.

Je me garde bien de renforcer, mais je conserve mes titres : vendre aujourd’hui serait un acte de dépit plus que de gestion.

Les autres électriciens de mon portefeuille (CEZ, Verbund) font un peu mieux mais ce n’est pas non plus brillant.

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#67 01/12/2015 00h08

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Bonjour,

EDF fait un paiement de dividendes ayant le choix entre espèces et titres. Est-ce que quelqu’un dans le forum aurait chosi paiement en titres (le prix figé à un euro au-dessus du cours actuel) ? Je suppose qu’il faudrait déjà qu’il y ait des actionnaires…  wink  Moi, je le suis, et c’est une de mes trois moins bonnes décisions d’investissement…


Salutations depuis Paris 15e - Parrain ING, Boursorama et Fortuneo (me contacter)

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#68 08/12/2015 12h30

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Et maintenant EDF sort du CAC40… [source]
A voir les impacts que cela pourrait avoir (par exemple si la capitalisation boursière continue à s’effondrer, il sera de plus en plus difficile pour EDF de trouver les financements dont la société a besoin surtout que l’Etat apparaît de moins en moins comme un rempart pouvant mettre la main à la poche en cas de difficulté).

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#69 08/12/2015 14h51

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Le cours d’EDF aujourd’hui (12,30) interpelle.

Je m’étais dis que ne rentrerai plus dans une société où l’état est actionnaire mais après tout, quand on mesure bien les risques, il est toujours intéressant de réfléchir.

- Les prix de l’énergie sont bas (principalement drivés par les prix du pétrole j’imagine).
- Cela met un coup dur à la croissance d’EDF
- Le nucléaire n’a pas le vent en poupe
- EDF emprunte pour payer son dividende
- EDF doit passer à la caisse pour racheter une partie d’Areva
- L’état se sert à tous les étages
- EDF sort du cac 40 (effet tracker)
- le profil d’emprunteur d’EDF ne va pas s’améliorer

quel sont les risques d’après vous ?

Je pense que le marché a déjà intégré que le dividende va être coupé (en totalité ? de moitié pour rester à environ 5%?). JBLevy avait annoncé lors de sa nomination qu’EDF ne pouvait pas continuer à financer le dividende par l’emprunt.

y-a-t-il selon vous un risque d’augmentation de capital ?

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#70 08/12/2015 16h36

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Les risques il y en a quand même quelques uns… Mais déjà la première chose c’est qu’il faudrait qu’ils arrêtent de perdre de l’argent. Ou à minimum qu’ils prennent des décisions pour aller dans ce sens (ce qui n’est pas le cas). Je ne pense pas que les termes "restriction" "réduction des coûts" fassent parti du vocabulaire de l’entreprise.

Pour ma part, je ne pense pas qu’il va y avoir d’augmentation de K. J’imagine que l’Etat qui reste le premier actionnaire (et de loin) serait sans doute le premier perdant.

Pour le moment, je penche pour une cession de certains actifs. Le siège social par exemple pourrait être un début…

EDF vend son siège avenue de Wagram - La Lettre A

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#71 08/12/2015 16h39

Exclu définitivement
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Bonjour,

L’Etat fera tout son possible, et il peut beaucoup chez EDF, pour éviter une augmentation de capital, car il n’a pas vraiment envie de devoir cracher au bassinet.

En revanche, il est vraisemblable qu’il fermera plus ou moins les yeux sur d’éventuelles augmentations tarifaires de façon à nous aligner en quelques années sur ce qui se fait en Allemagne. On peut faire confiance à Ségolène pour expliquer aux naïfs que ces augmentations vont financer le verdissement de la production d’électricité.

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#72 09/12/2015 10h22

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Je ne suis pas certain de comprendre le risque actuel sur EDF.

- je n’ai pas l’impression que l’entreprise va faire faillite
- l’état aura du mal à accepter une augmentation de capital
- l’état peut imposer une augmentation des tarifs (après la présidentielle par exemple)
- l’état aura du mal à passer au régime sec sur les dividendes

Certes, le cours pourrait continuer à baisser, donc il y a un risque de perte de capital à ce niveau là.

mis à part la baisse de valeur du cours de l’action, quel risque voyez-vous ?

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#73 09/12/2015 11h31

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Une augmentation des tarifs, c’était bénéfique à coup sûr  pour EDF quand les tarifs réglementés étaient notoirement inférieurs au prix de marché auquel pouvaient se sourcer les fournisseurs alternatifs.

Mais à l’heure où on parle :

  - le tarif réglementé n’existera plus dans 6 mois pour les clients industriels (y compris les PME). Et EDF en a déjà perdu un paquet. Donc impossibilité de piloter la marge par l’Etat comme avant sur ce segment là…

  - Avec la chute des prix de marché de l’électricité (dans le sillage des autres matières premières), le tarif réglementé pour les résidentiels commence à être sensiblement supérieur au prix de marché. Pour le moment, les alternatifs reconstituent leur marge et n’ont pas fait de nouvelles offres tapant fort. Mais le client qu restait chez EDF au tarif réglementé quand on lui proposait -5% à coté, y restera-t-il toujours avec un delta de -20 % (soit quand même 250 € sur une facture annuelle d’un foyer moyen de 1250 €) ?
Bref, une hausse des tarifs résidentiels, dans le contexte actuel, ça pourrait désormais entrainer une hausse du CA sur les clients qui restent, mais en même temps un début d’hémorragie du portefeuille clients aussi.

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#74 10/12/2015 01h36

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INTJ

Fondamentalement le business de électricité traditionnel me semble en difficulté en Europe, la transition énergétique n’est plus juste un mot à la mode dans la presse, mais est réellement en action. Et c’est tout le business model qui change:
- le coût marginal des renouvelables est nul (une fois la centrale solaire/éolienne produite, chaque kWh produit coûte 0) donc leur énergie est toujours intégralement mise sur le marché, et prioritaire sur le réseau
- cela oblige les centrales traditionnelles à être en sous-production plus souvent
- mécaniquement, le prix kWh de ces centrales sous-utilisées augmente (autant de coûts fixes, moins de production), ce qui rend ces énergies encore moins compétitives qu’elles ne le sont en temps normal, et accélère le phénomène de transition

A côté de ça le réseau doit être amélioré pour gérer ces nouvelles installations, et surtout financé par autre chose que les ventes d’électricités.

Rajoutons par là dessus une consommation qui risque de décroître durablement (désindustrialisation et économies d’énergies)… et pour EDF le régulateur qui est plus préoccupé par sa réélection que la survie à long terme de l’entreprise.

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#75 10/12/2015 14h05

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@betcour, EDF en France est essentiellement nucléaire, et c’est du baseload, toujours branché sur le réseau. De mémoire (ça remonte à 25 ans), une PWR 1300 (la majorité du parc), ne peut pas rester active et hors réseau plus de 72h sans devoir faire un arrêt de tranche. Un arrêt qui va durer plusieurs semaines. Elles peuvent fournir à moins que 100% (je me rappelle pas la limite basse), mais c’est pas instantané non plus.
La situation est pire pour les graphites-gaz.

Les centrales hydro, gaz et charbon sont celles qui servent à lisser la production au besoin. Les hydros ont elles aussi un coût marginal nul. Les nouveaux entrant qui ont construit/repris des centrales gaz sont ceux qui ont des soucis futurs, pas réellement EDF en France.

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