J’ai toujours pris avec beaucoup de pincettes les analyses. Elles dépendent trop des avis d’une équipe, qui a ses propres intérêts (et contraintes).
Quand on voit que l’abaissement d’un objectif peut faire dévisser un titre de plusieurs pourcents lors d’une journée boursière "classique", j’imagine qu’il est facile de parier dessus… De là à dire que certains sont plus informés que d’autres, certes, cela s’appelle un délit d’initié, mais on ne peut pas prouver toutes les mauvaises intentions de chacun…
J’y vois donc essentiellement un résumé des chiffres clés, qu’il faut analyser personnellement, avec sa propre grille.
Cette dernière n’est peut être pas plus valable qu’une autre, mais au moins, on suit des critères personnels et objectifs (ce que fait l’IH avec son IH score par exemple).
A tout cela s’ajoute la difficulté inhérente d’une valorisation. Dans le cas du pétrole, comment valoriser précisément une société :
- dont les entrées dépendent de spéculations sur des prix de MP
- dont la production/perspective dépend essentiellement d’un endettement massif
Bien malin qui peut prévoir la valeur d’Exxon d’ici 5 ans… Ou même de l’existence ou non d’un quelconque moat…
Par contre, on peut se dire qu’en diversifiant correctement, qu’en évitant de parier sur des entreprises aux actifs douteux, les entreprises bien gérées ont fait le dos rond dans des périodes troubles précédentes, et sont toujours bien là, avec leurs profits…
En ce qui me concerne, je crois beaucoup aux effets de cascades cycliques (ce n’est plus rentable d’investir dans de nouveaux puits => ce n’est plus rentable d’investir dans des technologies coûteuses plus ou moins green => les prix continuent de tomber => c’est encore moins rentable => les plus faibles disparaissent => les prix commencent à monter => on se rend compte qu’il faut rattraper le retard => les prix montent violemment => on annonce le pétrole à 300 $ => les prix chutent … etc).
Même si tôt ou tard, la réalité (stocks, demande internationale, tension dans les pays producteurs, etc) finissent par rattraper la spéculation…
Peut-on vivre dans un monde sans pétrole d’ici 20 ou 30 ans… Certainement pas.
J’ai donc du RDSA, du Exxon et du Statoil (+Technip) en PF pour du long terme (ou jusqu’au prochain pic de spéculation effréné)…