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4 14 #1 06/06/2017 22h19
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Je présente mon portefeuille d’actions Euronext, qui constitue la 2e "couche" de mon patrimoine, la première "couche" étant 500k€ d’AV € (objectif atteint, épargne de précaution). Mon objectif est un portefeuille (CTO La Banque Postale…) d’actions Euronext de 500k€, à (très) long terme, avec pour objectif principal la constitution d’une rente pérenne. Je suis actuellement à mi-chemin de cet objectif : j’ai fini de prendre position sur les valeurs Euronext qui m’intéressent, et je m’attache désormais à (essayer de) faire baisser mes PRU et à renforcer progressivement mes valeurs de conviction.
[La 3e "couche" sera un portefeuille d’actions diversifiées géographiquement, avec la possibilité de trades court terme. Je viens d’ouvrir un CTO chez Binck (frais de transaction bien plus faibles que ma banque, permettant donc les aller-retours) pour ce futur 3e portefeuille.]
Mon portefeuille d’actions Euronext est en grande partie tout neuf et en voie de constitution (en raison de changements professionnels, comme expliqué dans ma présentation). Jusqu’à décembre 2016, il ne comprenait que 3 lignes (Air Liquide, BNP Paribas et… EDF) ainsi que les OPCVM. Toutes les autres lignes ont été constituées depuis fin décembre 2016.
Biais psychologiques et d’investissement :
- J’aime être positionné sur des valeurs qui m’intéressent, même pour des montants modestes (mon côté "petit joueur" assumé). Par exemple je suis très fier de mon +103% sur Air France même si ma mise était très modeste (et qu’objectivement, j’aurais dû miser bien plus).
- Je suis tout nouveau investisseur dans le marché actions, d’où une préférence pour la diversification (qui limite les risques et me permet de tester mes compétences d’investisseur sur un plus grand nombre de valeurs / secteurs).
- Exclusion de secteurs qui ne me plaisent pas : alcool, tabac, élevages industriels… (pas tant pour des raisons morales que parce que je pense, peut-être à tort, qu’un business model "malsain" n’est pas économiquement soutenable).
- Limitation des expositions sur le secteur financier et notamment bancaire ; préférence pour les assurances ; sélection uniquement de leaders dans le secteur bancaire.
- Plus grande tolérance dans le processus de sélection pour des secteurs qui me plaisent : aéronautique, espace (mon côté ingénieur), produits culturels.
- J’aime essayer différentes stratégies d’investissement (mais toujours de moyen/long terme).
1) Big caps Euronext :
Processus de sélection assez peu sélectif : Quelles sociétés existeront dans 15-20 ans ? Pas de screener mais surpondération (avec objectif de 4-5% du portefeuille cible, soit 20-25k€) des valeurs qui me semblent les plus solides pour un objectif de rente pérenne : Air Liquide, AXA, LVMH, L’Oréal, Total, HSBC, BNP Paribas (et peut-être Airbus, Sanofi).
2) Stock picking Mid / Small / Micro / Nano caps :
Processus de sélection : utilisation d’un screener maison multi-critères : a) croissance (chiffre d’affaires, EBIT), b) régularité des résultats, c) dividendes, d) valorisation (PER), e) avis des analystes, f) sélection par des fonds performants (I&E, Découvertes, Amplegest, Keren, Sextant, Moneta). Je pondère ces 6 critères selon mes priorités et ma perception de la situation de marché. En général, j’ai le plus fortement pondéré les dividendes, puis la croissance et la valorisation. J’ai pris position sur les 50 valeurs en tête selon cette méthode, puis sur d’autres un peu moins bien placées (mais quand même pas trop loin), selon notamment mes efforts de recherche (y compris sur ce forum).
3) Foncières / immobilier papier :
Processus de sélection : je ne possède pas d’immobilier physique, je considère donc important d’avoir une exposition suffisante à l’immobilier papier : minimum 20% du portefeuille cible (100k€). Pour compenser mon ignorance du secteur, choix de la diversification, avec surpondération des leaders du secteur (j’essaie aussi de me renseigner sur ce forum).
4) Biotechs :
Processus de sélection : revue de la presse et des forums… donc à peu près aléatoire. D’où le choix de la diversification - approche que semble favoriser les fonds spécialisés dans le secteur : les gains possibles sur 1 ou 2 biotechs devraient à terme compenser les pertes probables sur les 9 ou 10 autres. Pari très risqué : j’y ai alloué moins d’1% de mon patrimoine. Tout en reconnaissant mon incompétence à juger des chances de succès de chaque biotech (même si j’essaie de m’informer), mon pari est que la recherche médicale française est performante et qu’une de ces biotechs finira bien par percer…
5) Actions spéculatives :
Processus de sélection : des entreprises qui ne passent pas mon screener, mais qui me semblent soit nettement sous-valorisées pour des raisons conjoncturelles, soit avoir un potentiel important. Petites lignes pour "me faire plaisir", dans des secteurs qui m’intéressent - pour sortir un peu de l’approche trop mécanique du screener.
6) OPCVM :
Détenues de longue date contrairement à la plupart des autres lignes du portefeuille. Je vais les conserver mais sans augmenter leur taille ni choisir d’autres OPCVM pour le moment, ayant une préférence pour les titres vifs.
Situation globale du portefeuille :
Commentaires, critiques et propositions tous bienvenus !
Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 03h53)
Mots-clés : diversification, dividende, portefeuille
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#2 06/06/2017 23h07
- Jef56
- Membre (2014)
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Il y a beaucoup de vert, impressionnant! Presque autant que dans votre pays d’adoption actuel ;-)
Votre performance est calculée sur quelle période?
Édit: après relecture je vois que c’est décembre 2016
Belle performance donc. Étonnant avec autant de lignes (plus de 120 lignes) et étonnement aussi une performance similaire pour les 3 poches. Le risque n’étant pas le même on peut penser que les performances relatives sont disparates. Est-ce les big caps qui ont sur-performé ou les autres qui ont sous-performé? Avez vous comparé avec un indice adapté à chaque poche?
Dernière modification par Jef56 (07/06/2017 00h30)
Le train de la vie ne s'arrête jamais deux fois à la même gare.
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#3 07/06/2017 00h45
- ArnvaldIngofson
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OK pour la diversification.
Mais là, avec autant de lignes (150 ?) dont beaucoup de très petites, on est peut-être dans l’excès.
Comment suivre autant de valeurs ?
Dif tor heh smusma
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#4 07/06/2017 02h16
- Froidevaux
- Membre (2014)
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Bonsoir Scipion8,
Vous avez de très belles valeurs dans votre portefeuille (j’en ai d’ailleurs quelques unes en commun avec vous) mais je partage la remarque d’ArnvaldIngofson. Quel intérêt également d’avoir des lignes de 500 € voire moins dans un portefeuille d’une valorisation de 250 000 € ?
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#5 07/06/2017 07h28
- Mi345
- Membre (2016)
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Tres beau portif et très belles strategies de selection.
Grand mer.ci du partage
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#6 07/06/2017 08h27
- Scipion8
- Membre (2017)
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Gratitude à Jef56, ArnvaldIngofson, Froidevaux et Mi345 pour vos commentaires et questions sur mon portefeuille.
@Jef56: Bien sûr, le fait que j’aie investi essentiellement sur les 6 derniers mois - période très porteuse en bourse - embellit considérablement ma performance. Je devrais peut-être colorer en jaune les actions dont la performance a été inférieure à 10% (en gros la performance du CAC40 depuis fin décembre 2016). Toutefois, je n’ai effectué qu’une partie des investissements fin décembre 2016 (environ 70 k€ - essentiellement big caps et biotechs), puis par tranches de 15-20k€ (qui correspondent aux rentrées liées à mes missions professionnelles, dont le rythme est assez irrégulier) les mois suivants (essentiellement stock picking et foncières).
Donc en termes de performance, la performance est en fait assez nettement meilleure sur le stock picking (période plus courte, peut-être 3-3.5 mois en moyenne pondérée) que sur les big caps et biotechs. Jusqu’ici je suis assez content de mon screener. Plus important encore que la performance globale, je garde un oeil sur mon ratio paris gagnants / paris perdants, et sur la régularité de la performance. Je vais essayer d’améliorer mon screener notamment en analysant les paris perdants.
Vous avez raison, il faut que je définisse un benchmark approprié pour chaque poche (pour l’instant je ne regarde que la performance relative au CAC40). Mais mon portefeuille n’est vraiment pas stabilisé (j’espère atteindre la cible d’ici environ un an), ce qui complique la comparaison. En outre, j’ai modifié mon approche des dividendes : initialement je prenais tous les dividendes en cash, maintenant plutôt en actions, afin de faire baisser mes PRU (pour l’instant seule façon dans ce marché sans véritable correction). Cela influe sur le choix des indices de référence (dividendes réinvestis ou non).
@ArnvaldIngofson et Froidevaux: tout d’abord merci pour le partage de vos portefeuilles, qui sont des inspirations pour moi, notamment pour les foncières pour ArnvaldIngofson, et la préférence (que je partage) pour les "belles valeurs" pour Froidevaux.
Mon choix pour une diversification effectivement assez "extrême" (comparé avec la plupart des autres portefeuilles publiés ici) s’explique à la fois par des raisons personnelles, et d’autres plus fondamentales (qui à mon avis concernent tous les investisseurs "amateurs").
Raisons personnelles :
1) Je viens d’un milieu modeste (où "un sou est un sou"), je suis le premier de ma famille à investir en bourse, d’où un appétit pour le risque limité. Un gain ou une perte de 500€ n’est effectivement pas dramatique à l’échelle de mon patrimoine ou de mes revenus, mais pas ridicule dans mon contexte familial. (Outre mon intérêt financier, ce portefeuille a une vertu de distraction pour mon père à la retraite, qui se réjouit de mes gains mais s’inquiète de mes risques…)
2) J’ai un côté geek prononcé : depuis ma tendre enfance, un de mes hobbys est de faire des listes, construire des bases de données, faire des analyses quantitatives… (sur le sport, les élections, l’histoire…) Donc gérer un portefeuille boursier de 132 lignes (hors OPCVM) ne m’inquiète pas plus que ça, au contraire pour moi c’est une distraction.
3) Je vois mon portefeuille comme un pari sur la France (mais je prévois de construire bientôt un portefeuille diversifié géographiquement). S’il y a une "success story" en France, je veux en être (au capital). Clairement cela a une tendance entropique sur le nombre de lignes.
4) A mon avis, la valeur "divertissement" d’un portefeuille dépend avant tout de la fréquence des opérations (aller-retours, changements d’allocation etc.) et du nombre de lignes. Mon portefeuille étant clairement buy and hold, le nombre de lignes doit être assez important pour m’assurer un "divertissement" suffisant.
Raisons fondamentales (à mon sens importantes pour des investisseurs "amateurs") :
5) Moins un investisseur a un avantage de connaissance / compréhension sur le marché, plus il doit être diversifié. Je sais bien que les meilleures performances en bourse sont obtenues par des portefeuilles relativement concentrés, fondés sur un stock picking très sélectif ; j’admire les performances boursières de Simouss, Tanuky… Froidevaux! :-) Mais, débutant en bourse, je trouve naturel de commencer par un portefeuille très diversifié. Dans mon futur portefeuille actions "actif" (sur Binck), je n’exclus pas un profil beaucoup plus concentré (et actif) - donc plus risqué.
6) Personnellement, même s’il y a de belles réussites comme celles citées sur des portefeuilles concentrés, je trouve qu’il y a un biais excessif sur ce forum en faveur de la concentration (peut-être un effet "compétition"), alors que nous sommes pour la plupart des investisseurs "amateurs". Des fund managers professionnels réputés (I&E, Sextant, Moneta, etc.) gèrent des portefeuilles de 40-50 lignes ; je trouve très ambitieux pour un amateur de concentrer son portefeuille sur 15-20 lignes. A mon avis, les risques de la concentration excessive - sur longue période - sont sous-estimés.
7) Je ne suis pas convaincu des "inconvénients" de la diversification (pour un investisseur amateur, qui ne sera pas "viré" si sa performance est en ligne ou à peine supérieure à l’indice). On cite souvent la nécessité de suivre de près chaque ligne : je ne nie pas l’importance d’un suivi, mais à mon avis il y a un risque non-négligeable pour un investisseur amateur de "sur-réagir" à la moindre information et à faire des erreurs coûteuses par une gestion trop active de ses lignes. En tout cas, pour ce qui me concerne, ma sélection est avant tout fondée sur une analyse fondamentale des entreprises (croissance, profitabilité…), et je trouve logique que mon horizon d’investissement soit en conséquence long : je parie sur la valeur fondamentale à long terme de chaque entreprise, et non sur des fluctuations liées à la conjoncture de marché. J’essaie donc de suivre simplement l’évolution des fondamentaux de l’entreprise (tous les 3 ou 6 mois).
8) Une dernière raison technique pour les plus petites lignes (moins de 800€) de mon portefeuille : il s’agit pour la plupart de lignes en perte. Alors que je n’hésite pas à renforcer des lignes en légère perte pour faire baisser mon PRU, je suis très hésitant à renforcer à la baisse en cas de très nette sous-performance - car je considère alors que je me suis sans doute trompé dans mon analyse des fondamentaux de l’entreprise (par exemple actuellement : LDLC, BIC… je ne parle même pas de Cerenis…). Je ne liquide pour autant pas ces lignes pour des raisons d’optimisation fiscale future (sujet avec lequel je commence simplement à me familiariser).
Bien sûr, je me méfie de mes biais psychologiques ! Peut-être toute cette longue défense de la diversification est-elle simplement une justification rationnelle de mon biais psychologique de "collectionneur" d’actions d’entreprises qui me plaisent :-) Merci encore pour vos commentaires qui m’incitent à m’interroger et me remettre en cause.
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#7 07/06/2017 09h02
- langoisse
- Membre (2013)
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Pour moi votre diversification est tout à fait cohérente avec votre argumentation .
Hormis les nano/micro je procède comme vous .
Beau portefeuille ,bien en phase avec votre philosophie d’investissement (collection,risque limité,confort psy) ,bravo .
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#8 07/06/2017 20h33
- corran
- Membre (2016)
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Beaucoup de points communs avec mon propre portefeuille et dans notre approche.
Pour votre PEA, je ne peux que vous conseiller d’élargir vos horizons géographiques à l’ensemble de l’UE, afin de ne pas rester avec une sélection 100% française. Il existe aussi de bien belles sociétés chez nos voisins immédiats
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#9 07/06/2017 21h40
- Isild
- Membre (2015)
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Magnifique portefeuille très diversifié (pas d’ETF par contre) qui me rassure sur le mien qui est un peu "fouzytou".
Votre présentation esf très claire également. Très facile de s’y retrouver parmi les différents titres.
Félicitations !
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1 #10 10/06/2017 16h00
- Scipion8
- Membre (2017)
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Merci Isild, langoisse et corran pour vos compliments sur mon portefeuille et vos remarques bienveillantes :-)
@Isild: "Fouzytou" est l’autre nom de "diversification" :-) Comme investisseur sur le marché actions, on s’intéresse d’abord à des entreprises - et non pas à des courbes sur un écran : si une entreprise nous plaît, nous convainc, et qu’on a la capacité financière d’en être actionnaire et de rejoindre une belle histoire, pourquoi devrait-on s’en priver ? Bien sûr, il faut quand même veiller à ne pas multiplier les trop petites lignes qui peuvent être coûteuses (en tout cas avec ma banque), à maîtriser le "budget temps" pour pouvoir suivre régulièrement toutes les lignes. Mais je suis convaincu des avantages de la diversification, notamment pour les investisseurs débutants comme nous. Il faut juste se définir une taille minimale de ligne (800-1000€ pour moi) et essayer de s’y tenir (j’ai fait quelques exceptions pour des "coups" spéculatifs).
Nous avons pas mal de lignes en commun dans nos portefeuilles, et, à mon avis, avec Air Liquide, Rubis et Trigano, 3 des toutes meilleures actions françaises (3 fortes convictions pour moi, je regrette simplement de ne pas avoir acquis une plus grosse ligne pour Rubis et Trigano). Vous avez été plus courageuse que moi sur Avanquest : apparemment vous êtes rentrée sur cette action au moment où je l’envisageais aussi - mais je me suis "dégonflé" par crainte d’une spéculation excessive. Mais vous avez eu raison sur ce coup ! :-)
@langoisse: Vous avez de très belles valeurs dans votre portefeuille. Parmi les françaises (mon univers pour le moment), Kering m’intéresse, mais jusqu’à présent j’ai donné la priorité à LVMH dans ce secteur - une de mes valeurs préférées, mais qui a vraiment bien progressé (j’hésite à renforcer à ces niveaux).
Comme notre hôte, j’aime beaucoup les valeurs (trop rares) à dividendes trimestriels : j’envie vos lignes Royal Dutch Shell et Exxon, et ce seront sans doute parmi mes premiers achats hors d’Euronext, ces prochains mois (seule la concentration sur le pétrole, avec ma grosse ligne Total, me fait hésiter).
Je pense que vous avez raison d’insister sur le confort psychologique : pour moi, ça ne ferait pas de sens d’investir sur le marché actions si ça devait me stresser ou m’empêcher de dormir. La vie est suffisamment compliquée pour ne pas se créer de nouveaux problèmes (de "riches"). Avec mon approche actuelle, je me sens à l’aise (même si évidemment la conjoncture de marché aide bien), et regarder où en est mon portefeuille est un moment de détente pour moi.
@corran: Parmi tous les portefeuilles que j’ai découverts sur ce forum, je pense que le vôtre est effectivement le plus proche du mien, dans sa philosophie. Comme vous, j’aime essayer différentes stratégies et approches du risque. Outre la diversification sectorielle et géographique, je pense important d’avoir une approche de diversification des stratégies et des tolérances au risque : c’est la raison pour laquelle, alors que j’ai pris le parti d’une grande diversification pour limiter les risques, j’ai constitué une "poche" biotech avec un risque objectivement très élevé (les -75% sur Cerenis en une seule séance m’ont fait bizarre…), une stratégie de type "lemmings": on espère qu’au moins un survivra :-)
Sur le choix des valeurs, ça me rassure de voir beaucoup de lignes en commun. Vous avez par ailleurs des lignes sur des valeurs que j’ai sur mon "radar" : en premier lieu Tivoly, mais aussi Esker, Robertet, Signaux Girod.
Mais ma stratégie pour les prochains mois devrait être avant tout (1) de renforcer mes lignes si possible en faisant baisser mes PRU (pas facile), et (2) comme vous le suggérez, de commencer une diversification géographique en regardant d’abord dans les autres pays de la zone euro : je vais tester des valeurs espagnoles, italiennes, allemandes dans mon screener pour voir comment elles ressortent par rapport à ma sélection franchouillarde. Un certain nombre de belles valeurs dans votre portefeuille (Santander, Generali, Telecom Italia…) m’intéressent particulièrement ! :-)
Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h02)
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#11 10/06/2017 17h36
- Job
- Membre (2010)
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Remarquable…
Votre 3ème couche devrait comprendre des valeurs US je suppose ?
Ericsson…! Qu'il entre !
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#12 10/06/2017 18h04
- Isild
- Membre (2015)
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Scipion8 a écrit :
@Isild: "Fouzytou" est l’autre nom de "diversification".
Nous avons pas mal de lignes en commun dans nos portefeuilles, et, à mon avis, avec Air Liquide, Rubis et Trigano, 3 des toutes meilleures actions françaises (3 fortes convictions pour moi, je regrette simplement de ne pas avoir acquis une plus grosse ligne pour Rubis et Trigano). Vous avez été plus courageuse que moi sur Avanquest : apparemment vous êtes rentrée sur cette action au moment où je l’envisageais aussi - mais je me suis "dégonflé" par crainte d’une spéculation excessive. Mais vous avez eu raison sur ce coup ! :-)
C’est ça, nous n’avons pas un portefeuille "fouzytou" mais hautement diversifié !
Pour Avanquest, c’est plus l’inconscience du débutant que du courage je crois !
A propos de Rubis et Trigano, vous pouvez toujours en reprendre…Bon, ce ne sera pas au même prix, hélas.
Moi aussi, je regrette de ne pas en avoir plus. Mais un peu de chaque, c’est déjà bien.
Concernant les biotechs, Onxeo a du vous ravir ces dernières semaines. Je suis rentrée sur la valeur juste avant qu’elle ne flambe et j’avoue que je suis très contente d’avoir tenté le coup.
Par contre, Innate ne me satisfait pas. J’attends les communications prévues le mi-juin et en fonction, je vends ou je garde.
En tout cas, continuez à nous régaler avec votre portefeuille !
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2 #13 10/06/2017 18h10
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Merci Job. Oui, la 3e couche aura pour objectifs (1) une plus grande prise de risques et (2) une diversification géographique.
J’ai en tête l’allocation suivante :
- 25% valeurs US (les plus belles : Coca Cola, Exxon Mobil etc., mais il faudra aussi que je fasse tourner mon screener sur ce marché)
- 25% valeurs européennes (surtout zone euro a priori, je pense qu’il doit y avoir des opportunités notamment chez nos voisins méditerranéens)
- 25% spéculation (aller-retours) sur une dizaine de grosses lignes (je pense cibler des actions suffisamment volatiles, mais aussi avec des dividendes pérennes, pour me permettre de "patienter" si je me fais "coller" sur un mauvais trade)
- 25% de stock picking concentré (à la Simouss/Tanuky) et/ou des positions de type "event driven"
L’idée est que les dividendes de la 2e couche (et, j’espère, aussi des valeurs US/européennes bien choisies) absorbent les pertes éventuelles sur les activités les plus risquées (event driven, stock picking concentré). J’ai encore le temps d’y réfléchir, la 2e couche n’étant pour l’heure qu’à moitié constituée.
Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h03)
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6 #14 24/09/2017 18h20
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Mise à jour de mon portefeuille : Pas mal de changements cet été avec un renforcement de 85k€ (provenant pour 72k€ de mes revenus professionnels et pour 13k€ de mes livrets). Alors que je n’avais jusqu’à présent qu’un CTO (à la Banque Postale) (renforcé pour 15k€ essentiellement en foncières), j’ai désormais aussi un PEA (40k€), un PEA-PME (20k€) et un second mini-CTO chez Binck (10k€).
Objectif : construire un portefeuille (très) diversifié de 500k€ d’actions cotant sur Euronext, avec une perspective de (très) long terme, un style buy & hold, une certaine priorité aux dividendes pérennes (sans pour autant exclure les valeurs de croissance), et un profil assez défensif en prévision des prochaines corrections (β < 1). Composition cible : 200k€ en big caps (avec taille maximale de ligne 20k€), 200k€ en small caps (avec taille maximale de ligne 3-5k€), 100k€ en foncières. Je suis désormais aux 2/3 de cet objectif. [Rappel : Fin 2016, ce portefeuille ne comportait que 3 lignes (Air Liquide, BNP Paribas et… EDF), ainsi que les OPCVM La Banque Postale, pour une plus-value d’alors 18k€. J’ai véritablement commencé à gérer ce portefeuille fin décembre 2016.] La plus-value dégagée cette année (hors dividendes) est de 26k€.
La période de mini consolidation de mai - août a été un bon test pour mon portefeuille : par rapport aux plus hauts de début mai, le portefeuille a perdu au maximum environ 7k€, soit à peu près la moitié de ce qu’il aurait perdu s’il avait été placé entièrement en ETF CAC40 (environ 15k€) - soit un β estimé d’environ 0.5, comme je le souhaitais. Le portefeuille est désormais revenu au-dessus des plus hauts niveaux de début mai, alors que le CAC40 a encore 150 points à rattraper. La résistance du portefeuille s’explique à la fois par les renforcements effectués par les dividendes payés en actions, et à une plus large mesure par les choix sectoriels.
J’en viens à la performance de chaque "poche" du portefeuille, en expliquant les leçons tirées jusqu’à présent, les derniers choix effectués, et comment je vois les prochaines étapes. Dans les tableaux, les lignes bleues claires correspondent à des renforcements sur opérations sur titres (notamment paiement de dividendes en actions), les lignes bleues foncées à des renforcements "normaux", les lignes jaunes à de nouvelles lignes, et la ligne noire à une vente. Commentaires / questions toujours bienvenus !
1) Big caps (CTO) : A part la catastrophe Carrefour et les locomotives habituelles (ma préférée étant LVMH), performance plutôt pépère, en gros en ligne avec le CAC40, même si j’ai longtemps sous-performé à cause de ma surexposition à Total, qui est bien revenue ces derniers jours. Pour ces valeurs, sauf besoin de cash, je tends à choisir le versement du dividende en actions.
Ce que j’ai appris : Pour les big caps, je devrais être plus audacieux pour renforcer à la baisse quand je crois vraiment à la valeur sur le long terme (par exemple Total).
Prochaines étapes : Renforcer mes valeurs préférées (LVMH, L’Oréal, Airbus, et à une moins mesure HSBC, AXA, Sanofi, Vinci), même si elles sont (comme toujours pour les meilleures valeurs) assez chères, tout en essayant de ne pas acheter au-dessus d’un PER de 25 (si croissance dynamique) ou 20 (si marché assez mature).
2) Small caps (CTO) : Je suis plutôt satisfait de l’approche fondamentale que j’avais utilisé pour sélectionner ces valeurs (screener maison, avec notation synthétique sur la base de critères classiques, avec pondérations importantes pour le dividende, la croissance, le PER, et la régularité des résultats). Le ratio paris gagnants / pari perdants est resté largement positif, même au plus fort de la (gentille) consolidation de mai-août. Je reste serein sur les fondamentaux de pas mal de valeurs en perte (notamment Ipsos, Actia, PSB, Tipiak, et même ABC Arbitrage, High Co, BIC) ; un peu plus inquiet sur Aquila (dividendes peut-être insoutenables) et LDLC (menaces sectorielles).
Ce que j’ai appris : Clairement, l’approche analyse fondamentale + focus sur les small caps donne les meilleurs résultats pour un investisseur individuel (même si la période a été favorable) ; je vais donc poursuivre dans cette voie. Je pense que les dividendes sont un critère pertinent en complément d’une approche value ou GARP, car ils indiquent (généralement) une entreprise en bonne santé. Il sera intéressant de comparer la performance de cette poche small caps du CTO avec celles du PEA et surtout PEA-PME, où j’ai adopté une approche différente.
Prochaines étapes : Pas de nouvelles lignes, renforcement de mes valeurs préférées jusqu’à 3-5k€, sans les surpayer ; pas de renforcement à la baisse (approche différente que pour les big caps).
3) Foncières / immobilier papier (CTO) : J’ai renforcé cette poche par 14k€ sur mes 6 foncières préférées (size matters) ; j’ai vendu ANF Immobilier avec une magnifique PV de 93€ sur l’annonce de l’OPA (j’ai été un peu traumatisé par le cas Zodiac, où je n’avais pas fait cela) ; j’ai ajouté une ligne Carmila.
Ce que j’ai appris : J’aime beaucoup les foncières pour la stabilité qu’elles apportent à la performance globale du portefeuille, ainsi évidemment que pour le dividende. En outre, certains promoteurs immobiliers ont vraiment bien performé (Argan, Réalités). Que demande le peuple ? En complément de cette poche, j’ai même rajouté des promoteurs immobiliers en PEA. Evidemment, la période est porteuse pour le marché immobilier en France, mais même à long terme je suis plutôt confiant.
Prochaines étapes : Doubler la taille de cette poche jusqu’à la cible de 100k€, avec toujours une priorité pour les plus grandes foncières. Les renforcements des promoteurs auront lieu sur le PEA.
4) Valeurs spéculatives (CTO) : Ces mini-positions sur des valeurs qui ne passaient pas mon screener mais qui me semblaient sous-évaluées (ou me plaisaient pour d’autres raisons, parfois futiles) ont très bien performé dans l’ensemble.
Ce que j’ai appris : Des raisonnements économiques basiques "de bon sens" peuvent permettre de dégager de belles performances, quand le marché "massacre" une valeur. Par exemple : la compagnie aérienne nationale d’un pays leader mondial pour le tourisme (en expansion structurelle) ne peut, sur le long-terme, se payer à un PER dérisoire de 3-4 - même s’il y a des difficultés en termes d’organisation, management, etc. En revanche, les choix sur base futile et non économique (du type, "j’aime les drones, c’est l’avenir") coûtent cher, en général.
Prochaines étapes : Faire plus de paris opportunistes sur ce type sur des valeurs en restructuration / retournement, en augmentant la taille des positions (mais peut-être seulement une fois le portefeuille buy & hold de 500k€ constitué).
5) Biotechs (CTO) : La tache noire sur mon portefeuille. J’avais misé sur les biotechs françaises pour 1% de mon patrimoine total, en sachant que je prenais des risques : c’est encore trop ! La volatilité de ces machins est insensée, la transparence nulle. Pour paraphraser Bienvenue chez les Chtis : "Les biotechs, ça fait souvent -5%, -10%… -20%, -30%… T-u dis "je reste couché", ils t-e foutent du -40%. C’est les bioooootechs". Bon clairement ce n’est pas mon type d’investissement (je ne sais pas de qui c’est le type d’investissement, en fait).
Ce que j’ai appris : Prendre une perte intrajournalière de -75% avec le sourire (Cerenis), descendre chaque jour un peu plus aux enfers (Ose, Gensight), faire le yoyo, façon rodéo (Cellectis), monter en flèche puis se dégonfler sans oser prendre son gain (Erytech)… L’approche "fonds" que j’avais adoptée (parier sur un panier de biotechs) est valable pour réduire (un peu) les risques et la volatilité de la poche, mais je pense que pour cette approche il faut une taille par ligne plus importante. Pour des lignes de 1k€, je considérais que ça ne valait pas le coup de prendre mes gains (ou mes pertes).
Prochaines étapes : J’hésite entre la liquidation pure et simple de la poche (qui immobilise inutilement 9k€ que je pourrais placer sur des valeurs que je peux au moins analyser), et l’oubli (laisser mes lignes tranquilles, en espérant qu’1 ou 2 biotechs parviendront à percer : approche cohérente avec le temps requis pour la recherche pharmaceutique). Décision d’ici la fin de l’année.
6) OPCVM La Banque Postale (CTO) :
Ce que j’ai appris : Ces OPCVM ont sous-performé le reste de mon portefeuille, ce qui est une satisfaction s’agissant de la qualité de mon stock-picking (si je puis appeler "stock-picking" mon criblage systématique de la cote française). Cela dit, ces OPCVM sont loin d’être les plus performantes sur le marché.
Prochaines étapes : Nada, buy & hold pépère (même si je pourrais sans doute améliorer la performance d’ensemble en liquidant ces OPCVM et en les replaçant avec du stock-picking).
7) PEA : Un PEA tout nouveau (évidemment j’aurais dû prendre date il y a longtemps), avec une approche hybride mêlant : (a) dividendes sur des valeurs appréciées que j’ai déjà en CTO (Nexity, Total, Vinci, AXA, Kaufman & Broad, Sanofi…) et sur quelques nouvelles (les holdings bidifiennes IDI et Lebon, M6), (b) croissance / paris sur l’avenir (IT Link, Solutions 30, Albioma…), (c) value (Miko). J’ai ajouté ShowRoomPrivé de façon opportuniste, en raison de la forte baisse du cours, alors même que certains gérants que je suis de près (Keren) l’ont parmi leurs premières positions (et l’ont donc a priori achetée plus cher).
Ce que j’ai appris : Beaucoup trop tôt de tirer des leçons après à peine un mois d’existence de ce PEA, mais j’aime bien sa performance pour le moment et je suis assez confiant. Je pense que cette approche hybride me convient le mieux.
Prochaines étapes : Si ma situation professionnelle (actuellement favorable mais précaire) le permet, je renforcerai le PEA en priorité plutôt que le CTO, pour atteindre rapidement la limite de 150k€, a priori toujours avec l’approche hybride dividendes / croissance / value.
8) PEA PME : Aussi un petit nouveau, moins d’un mois d’existence. Approche très différente du PEA et de la poche small caps du CTO. J’ai ciblé des micro et nano caps (capi < 300m€), pour l’essentiel des valeurs de croissance (croissance du chiffre d’affaires et du résultat opérationnel), en essayant de ne pas les surpayer (multiple d’EBIT et PER). Une approche GARP donc, mais avec des exceptions : Thermador est là plus pour le dividende que pour la croissance, Exacompta était censée être une value :-) , Ymagis n’est pas encore profitable et relève donc de la fameuse approche GANSRP : Growth at Not-So-Reasonable Price :-) . SFPI (bien qu’étant recommandée par certains gérants) est là un peu par hasard, un problème avec ma banque m’ayant empêché d’acheté sa filiale que je convoitais, Dom Security.
Ce que j’ai appris : Trop tôt pour tirer des leçons mais il va peut-être falloir que je m’habitue au profil de performance, avec une majorité de lignes "rouges" compensée par quelques locomotives en forte croissance. Clairement ce PEA PME est beaucoup plus risqué que le reste du portefeuille, hormis bien sûr mes chères biotechs.
Prochaines étapes : Je vais continuer à renforcer ce PEA PME, a priori en renforçant les lignes existantes les plus prometteuses et "méritantes" (sinon en termes de performance boursière, du moins en termes de croissance des résultats).
Après mon criblage systématique de la cote française, ma watch list est actuellement bien courte : Plastic Omnium et sa holding Burelle (pour le PEA ; à vrai dire je ne sais pas comment j’ai réussi à éviter Plastic Omnium pour le moment), Dom Security (beaux résultats, achat manqué à cause de ma banque), Sword Group (dividende), Cheops Technology (croissance, flottant très faible).
J’ai aussi regardé des valeurs mentionnés par des investisseurs value de ce forum (JeromeLeivrek et autres) - Cofidur, Gaumont - ainsi que des valeurs en retournement - Sapmer - mais je les ai écartées car elles ne correspondent pas à mon style pour des raisons de communication financière (Cofidur), de secteur (Sapmer), ou de gut feeling (Gaumont - pas envie de parier contre les actionnaires récemment sortis plus bas, notamment Bolloré).
9) CTO Binck : Ce second CTO ne rentre pas dans l’objectif du portefeuille cible Euronext de 500k€. Il correspond plutôt à la première étape de la "couche" suivante de mon patrimoine, un portefeuille internationalement diversifié, mêlant titres vifs, ETFs et fonds, et avec un plus grand appétit pour le risque. J’ai donc placé 10k€ à des fins surtout "expérimentales", pour tester à la fois Binck, les ETFs, les fonds (2 français et 1 étranger), et les valeurs étrangères (la célèbre Katanga Mining, en hommage à notre collègue Queenstown, avec toutefois une position légèrement plus petite). Il s’agit pour moi de me familiariser avec ces produits, également avec l’angle fiscal en cas de vente. Les 2 fonds français fournissent aussi un benchmark "live" au reste du portefeuille.
Au total : la plus-value totale est de 44k€, contre 18k€ fin décembre 2016, soit +26k€. Je commencerai un reporting avec calcul de la part et de la performance en % une fois le portefeuille stabilisé à 500k€ (si tout va bien pour moi professionnellement, peut-être d’ici mi-2018). [Désolé pour ce roman : pour mon portefeuille, je préfère un reporting détaillé en gros tous les 6 mois qu’un reporting plus fréquent mais plus superficiel.]
Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h04)
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#15 24/09/2017 20h21
- ArnvaldIngofson
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Belle performance, mais arrivez-vous à suivre tant de lignes (150 voire 200) ?
Dif tor heh smusma
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1 #16 24/09/2017 20h33
- Isild
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Toujours admirative de votre liste d’actions et de la qualité de votre reporting.
Votre portefeuille est bien diversifié mais il ne me semble pas y avoir vu de titres axés troisième âge (Orpea, Korian, Le Noble âge), qui ont pourtant le vent en poupe en ce moment…
En tout cas, bravo à vous !
De mon côté, 6 mois de bourse et j’ai compris que les biotechs étaient très très clairement à éviter. On devrait l’écrire en lettres clignotantes sur la page d’accueil de ce forum !
Y’a t’il des intervenants ici qui ont gagné avec ces "machins" là (pour reprendre votre terme fort bien trouvé !) ?
Les bioooootechs, c’est le maaaal !
A part ça, toujours pas tenté par Claranova (ex Avanquest) pour la partie actions spéculatives ?
Vous aimez les foncières, moi aussi, mais je m’inquiète quand même des chutes de Klépierre et d’Unibail. Avez-vous un point de vue particulier concernant ces deux là ?
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#17 24/09/2017 20h47
- ArnvaldIngofson
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Isild a écrit :
Y’a t’il des intervenants ici qui ont gagné avec ces "machins" là (pour reprendre votre terme fort bien trouvé !) ?
Les bioooootechs, c’est le maaaal !
Pas moi !
Les 3 biotechs récemment introduites en bourse :
. ASIT Biotech
. Inventiva
. Valbiotis
sont les pires performances du portefeuille (jusqu’à -40 %), mais heureusement limitées à moins de 1 % du capital investi.
Je garde espoir cependant …
Dif tor heh smusma
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#18 24/09/2017 21h40
- volthur
- Membre (2015)
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Bonsoir,
Je suis autant ébahi par le portefeuille que par la qualité du reporting, tous mes respects ! Je vous suivrai avec intérêts !
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#19 24/09/2017 21h58
- Froidevaux
- Membre (2014)
- Réputation : 142
ArnvaldIngofson a écrit :
Isild a écrit :
Y’a t’il des intervenants ici qui ont gagné avec ces "machins" là (pour reprendre votre terme fort bien trouvé !) ?
Les bioooootechs, c’est le maaaal !Pas moi !
Les 3 biotechs récemment introduites en bourse :
. ASIT Biotech
. Inventiva
. Valbiotis
sont les pires performances du portefeuille (jusqu’à -40 %), mais heureusement limitées à moins de 1 % du capital investi.
Je garde espoir cependant …
J’avais gagné un peu (car je n’y avais pas mis de grosses sommes) d’argent avec certaines biotechs en 2014 et au début de l’année 2015. J’avais notamment encaissé une très belle plus-value avec AB Science. Depuis, la fête semble en effet être finie mais je ne serais pas étonné que ça reparte à un moment ou un autre (le fameux cocktail entre phénomène moutonnier focalisé sur la perspective "d’argent facile" et spéculation…).
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#20 24/09/2017 22h01
- Gaspode
- Membre (2015)
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Ilsid a écrit :
De mon côté, 6 mois de bourse et j’ai compris que les biotechs étaient très très clairement à éviter. On devrait l’écrire en lettres clignotantes sur la page d’accueil de ce forum ! wink
Y’a t’il des intervenants ici qui ont gagné avec ces "machins" là (pour reprendre votre terme fort bien trouvé !) ?
Les bioooootechs, c’est le maaaal !
En ce qui me concerne, en perte sur Carmat, mais un joli petit 20% sur DBV technologies, et pour ce dernier on attends les résultats de phase III à la fin de l’année. Si c’est mauvais, ça peut perdre 90% valeur, mais si c’est bon, c’est un jackpot potentiel début 2018. Le marché (Allergies) est énorme. Les premières indications sont plutôt bonnes.
Il faut traiter les biotechs comme des paris, mettre un faible pourcentage du portefeuille dessus.
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2 #21 25/09/2017 11h01
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Merci à tous pour vos encouragements et vos remarques.
S’agissant des biotechs, mon raisonnement à l’origine était que ce secteur avait subi déjà 2 explosions de bulles ces dernières années, et qu’il devait donc être désormais plus sain. J’avais aussi regardé l’actionnariat, afin de me placer auprès d’investisseurs institutionnels ou (plus rarement) de groupes pharmaceutiques réputés partenaires ou actionnaires de biotechs. Mais rien n’y fait, 9 mois après l’ouverture de ce portefeuille le résultat est décevant. Le pire est que je n’ai même pas sous-performé le secteur, qui va mal dans son ensemble. Je ne suis pas optimiste car il me semble que beaucoup d’investisseurs (institutionnels ou petits porteurs) qui se sont grillé les ailes sur ces dossiers vont s’en tenir désormais à l’écart. Et comme toutes ces boîtes brûlent du cash pour financer leurs recherches, les anticipations négatives risquent d’être auto-réalisatrices… Mais bon, comme mentionné, tout dépend des résultats des recherches ; on n’est jamais à l’abri d’un petit miracle. Au moins cette expérience aura permis de tester ma psychologie face à des pertes significatives (en %), et de connaître ce qui me convient ou pas en termes de profil d’investissement (volatilité notamment).
@Isild:
- S’agissant de "l’or gris" (maisons de retraite, EHPAD), c’est vrai que les entreprises que vous mentionnez (Korian, Le Noble Âge, Orpea) correspondent à peu près à ce que je recherche en termes de profil d’investissement (croissance régulière, rentabilité, dividendes faiblards mais sans doute croissants). Mais j’ai une perception assez négative des maisons de retraite et des établissements psychiatriques, et je me demande si je veux en être actionnaire. En gros, je ne veux pas qu’on me verse des dividendes "au détriment" du bien-être des pensionnaires. Par ailleurs je suis par principe hostile à l’enfermement et à l’isolement des déficients mentaux du reste de la société, hors cas extrêmes de dangers physiques. Bien sûr, je reconnais que ces entreprises ont un rôle social utile, mais je souhaite éviter que les personnes que j’aime en soient un jour clients. Réflexion difficile en cours.
Plus largement, j’ai une "liste noire" d’entreprises qui correspondent peu ou prou à ce que je recherche d’un point de vue financier, mais que j’écarte pour des raisons "éthiques": alcool (Pernod Ricard), tabac, bien-être animal (LDC, Genoway). Pour l’instant les entreprises de "l’or gris" sont sur "liste grise". [Cela dit, je suis actionnaire d’entreprises actives dans le secteur de l’armement, et je ne dirais pas non à des actions McDonalds ou Coca-Cola, donc cette perspective d’investissement "éthique" est bien sûr spécifique à chacun.]
- J’ai bien cédé aux sirènes de Claranova, à votre suite : j’ai constitué une petite ligne dans le PEA, à un PRU de 0.405 (pour une fois, j’ai fait un peu de market timing, et j’ai saisi l’opportunité de la mini-correction cet été), donc plus-value de 20% pour l’instant :-) Cela dit, je n’aime pas trop l’absence d’investisseurs institutionnels importants à l’actionnariat, ni la sur-activité spéculative autour du titre (bon, en y participant quand même un peu) : pour évaluer cela, je regarde à la fois l’activité et la "sociologie" du forum Boursorama (beaucoup de messages délirants du type fan-club + messages visant à du "pump and dump" + faible proportion d’intervenants de qualité = indicateur d’alerte spéculative). Cela dit, sans être expert, il semble que cette boîte ait du potentiel.
- Je me sens relativement à l’aise sur l’analyse fondamentale des entreprises industrielles, car j’ai une petite expérience en M&A (fusions-acquisitions), dans une banque française, comme stage de fin d’études d’ingénieur. En gros j’ai passé 6 mois à éplucher des bilans, lire les notes des rapports annuels pour interpréter le goodwill, et faire tourner des évaluations DCF (discounted cash-flow) sur Excel. [En passant : pour les boîtes de M&A, le DCF est bien pratique pour atteindre le prix voulu par le client, car l’évaluation DCF est très sensible au taux d’actualisation et à l’estimation, nécessairement aléatoire, des bénéfices à long-terme.]
Mais pour les foncières, je galère un peu car ce que j’ai appris pendant ce stage fonctionne beaucoup moins bien. Je connais mal les méthodes d’évaluation des foncières. Donc mon approche pour les foncières est assez basique : (1) diversification, avec pondération reflétant plus ou moins la capitalisation des foncières, (2) priorité aux entreprises avec des actifs de qualité (Klépierre et surtout Unibail me semblent être dans cette catégorie) et un long track-record de rentabilité et de dividendes, (3) priorité aux rendements stables et pérennes (élimination ou sous-pondération des foncières qui ont eu un accident de parcours ces 5 dernières années), (4) attention donnée à la qualité / fiabilité du management (j’ai ainsi éliminé Acanthe, sur la base des informations sur ce forum). Ce forum est ma source principale d’information sur les foncières, je tends à suivre les conseils des participants d’expérience dans ce domaine (ArnvaldIngofson, Parisien - même si c’est plus crypté - et d’autres). Peu à peu j’espère quand même gagner en expertise dans ce domaine.
Sur Klépierre et Unibail je reste serein car (1) je n’ai pas perçu de signal d’alerte forte sur ces entreprises, (2) ce sont des leaders du secteur avec des actifs de bonne qualité, (3) historiquement leur cours de bourse est en dents de scie, a priori je ne m’inquiéterai pas tant que ma moins-value n’atteint pas 15-20%, et tant qu’elles continuent à verser un dividende suffisant. Cela dit, ma sérénité sur Klépierre et Unibail est aussi due à ma diversification sur d’autres foncières, qui performent bien.
Enfin, s’agissant de la crainte fondamentale sur les centres commerciaux en disparition (effet Amazon à l’oeuvre au détriment des REIT aux USA), je rejoins la majorité des intervenants ici en pariant sur une bien meilleure résistance en Europe, mais la diversification des actifs immobiliers sous-jacents est sans doute la réponse appropriée à ce risque.
Je vais répondre par un autre message à la question d’ArnvaldIngofson sur le suivi du portefeuille.
EDIT : Pour éviter tout malentendu, quand je parle de qualité / fiabilité du management d’une foncière, je parle en particulier de sa façon de traiter les petits porteurs (transparence de l’information financière, dividendes, opérations sur titres dilutives ou relutives, etc.).
Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h04)
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#22 25/09/2017 18h46
- Isild
- Membre (2015)
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Bonsoir Scipion8,
J’avais loupé Claranova dans votre (longue) liste de titres ! Je vous souhaite bonne chance avec cette action alors !
Vous avez raison, les échanges la concernant sur Boursorama sont, pour la plupart, absolument pitoyables.
Tout comme vous, j’ai aussi une certaine déontologie dans le choix de mes titres mais contrairement à vous, je trouve l’investissement dans les structures du troisième âge plutôt louable.
Ce ne sont pas des lieux qui font rêver, on ne souhaite pas que nos proches s’y retrouvent un jour mais malheureusement, parfois, il n’y a pas d’autres options.
Ma grand-mère est restée chez elle jusqu’à ses 95 ans. Mais depuis quelques mois, cela était devenu impossible et elle est désormais dans un Ehpad. Ca crève le coeur mais rien d’autre n’état envisageable.
Je me dis qu’investir dans ce type de lieux permettra peut-être de les rendre plus nombreux (car c’est une vraie galère pour trouver des places surtout en cas de pathologie très particulière) et plus supportables. On trouve hélas de tout dans ce genre de structures où le pire cotoie le "meilleur" (expression maladroite je m’en excuse).
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2 #23 25/09/2017 19h59
- Scipion8
- Membre (2017)
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ArnvaldIngofson a écrit :
Belle performance, mais arrivez-vous à suivre tant de lignes (150 voire 200) ?
A ce jour 168 titres vifs, 5 fonds / OPCVM, 2 ETF. Je pense maintenant avoir fait le tour de la cote française (ma watch list ne comprend que 4 titres), même s’il est bien sûr probable que j’aie loupé des entreprises à potentiel. Pour expliquer mon suivi de portefeuille, je dois commencer par expliquer ma philosophie d’investissement.
Philosophie d’investissement :
1) Accompagner les entreprises dynamiques de l’économie française : Challenges (juillet / août) publiait récemment que les 500 premières fortunes françaises avaient été multipliées par 7 de 1996 à 2016 (avec évidemment des changements importants de composition). Mon portefeuille vise avant tout à accompagner cette croissance continue, qui si elle peut varier fortement d’une année à l’autre, est assez prévisible sur le long terme. Ma stratégie de diversification répond à l’objectif de coller à la diversité de l’économie française, si possible sans rater de success story majeure (à la Eurofins Scientific par exemple, dont le cours a été multiplié par 200 depuis l’introduction).
2) Analyse fondamentale et perspective de long terme : Comme beaucoup ici, j’essaie de suivre une approche fondamentale (avec des critères croissance, value, dividendes classiques, complétés par des "points de bonus" liés à la composition de l’actionnariat, à la réputation du management, aux positions prises par des gestionnaires réputés, etc.). Pour moi cette approche justifie une perspective de long-terme : il serait absurde de couper ma position après quelques mois pour encaisser une plus-value de 10% (ou pour couper une moins-value de 10%), si mon analyse fondamentale m’indique qu’il s’agit d’une bonne entreprise, à potentiel sur le long-terme.
3) Retour de cash par dividendes ou OPA seulement : Ma perspective est vraiment buy and hold en ce sens que pour toutes les entreprises de mon portefeuille, j’attends un retour de cash en dividendes (ou par une belle OPA), et non par une vente. Cela ne veut pas dire que je n’achète que des valeurs de rendement ; j’achète aussi des valeurs de croissance (notamment en PEA PME), mais l’idée est que dans 5, 10 ans, ces entreprises me versent des dividendes (ou se fassent racheter). Cela ne veut pas dire non plus que je me fiche de la plus- ou moins-value : j’y attache beaucoup d’attention, mais uniquement comme confirmation ou correction de mon analyse fondamentale, et car le cours de bourse reflète les anticipations du marché pour les dividendes futurs et/ou OPA potentielles - les seules choses qui m’intéressent car que je ne vendrai pas a priori.
Mon suivi de portefeuille reflète cette philosophie d’investissement :
1) Gros travail analytique avant l’achat :
a) Screener maison : L’étape essentielle dans ma démarche est de ne pas commettre des erreurs des 2 types, c’est-à-dire (a) ne pas acheter des entreprises faibles et (b) ne pas louper d’entreprises à fort potentiel. D’où mon criblage systématique de la cote française, qui requiert un gros boulot : bilan de 600 entreprises entrées à la main sur Excel (pour les 5 dernières années - je regrette de ne pas avoir Bloomberg, que j’utilisais abondamment dans mon précédent travail), afin de faire tourner mon screener maison qui consiste en une notation synthétique multi-critères, dont je fais varier les pondérations selon mes priorités du moment (plus ou moins de priorité aux dividendes, valorisation, croissance etc.). Ce boulot est surtout intense pour les small / nano caps. Je vois cela comme un investissement de long-terme : en m’astreignant à ce travail, j’ai acquis une connaissance basique de la cote française, même s’il faut évidemment aller plus loin que la compilation de ratios pour connaître une entreprise. Je mets à jour ce screener en gros tous les 6 mois avec les derniers résultats publiés (ce qui est plus rapide que l’effort initial).
b) Consultation de sources multiples : Outre la presse financière et l’information financière disponible sur les sites internet des entreprises, j’utilise particulièrement 4 sources :
- Ce forum : très utile notamment pour évaluer le potentiel d’entreprises pour lesquelles ma petite expérience d’analyste junior en M&A (utilisation des cash-flows actualisés et des multiples) est insuffisante : foncières et holdings notamment [je pourrais ajouter les biotechs, mais là apparemment la seule bonne approche est de les éviter :-) ]. Bien sûr, je tire aussi inspiration de nombreux portefeuilles publiés sur ce forum.
- Forum Boursorama : Malgré tous ses défauts, le forum Boursorama me fournit des informations positives et négatives sur les entreprises que j’analyse. Du côté positif, je suis une vingtaine d’intervenants de qualité (et surtout plus expérimentés que moi), ce qui me permet d’identifier les valeurs "chaudes" dans la communauté des boursicoteurs français de qualité. Du côté négatif, la suractivité du forum Boursorama sur certaines valeurs (et surtout l’absence des intervenants de qualité) indique souvent une suractivité spéculative incompatible avec ce que je recherche. A posteriori, j’aurais dû utiliser cet indicateur pour rester à l’écart de la plupart de mes biotechs… J’ai même mis en place une matrice valeurs / intervenants sur Excel pour systématiser cette approche.
- Jeu The Bull : J’ai analysé systématiquement les résultats d’une trentaine de joueurs intéressants au Jeu The Bull (qui consiste à parier sur un portefeuille équipondéré de 10 valeurs au début de chaque année), sur les 5 dernières années. Mon raisonnement est que cette méthode doit me permettre de ne pas louper une valeur à fort potentiel. Avant les décisions d’achat, j’ai passé du temps à bien analyser les valeurs les plus populaires ces dernières années dans ce jeu. Je publierai peut-être ici les résultats de ces analyses, qui sont intéressants d’un point de vue comportemental (les meilleurs joueurs tendent à maintenir leurs convictions plusieurs années de suite, et, même quand ils ont souvent raison trop tôt, ils finissent par être récompensés).
- Rapports mensuels / trimestriels de gérants réputé : Je lis systématiquement les rapports d’Indépendance & Expansion, HMG/Découvertes, Keren, Amiral/Sextant, Amplegest, Inocap, en remontant dans l’historique pour identifier l’horizon de détention des valeurs qui m’intéressent, les niveaux d’entrée, et aussi les valeurs vendues par ces fonds.
2) Après l’achat, approche "paresseuse" : Mon portefeuille est très diversifié, et les positions sont calibrées selon mes "convictions" (si je puis dire, pour un portefeuille aussi large), c’est-à-dire que je peux à peu près observer une hausse ou une baisse de 50% ou même plus sans sourciller. Important pour mon confort psychologique !
- Suivi ultra-light pour les valeurs en plus-value : Je considère qu’une plus-value valide mon analyse fondamentale, et comme je n’ai aucune intention de vendre, je n’ai pas de raison de suivre les "bons élèves" de mon portefeuille (à part me féliciter d’un bon résultat tous les 3 ou 6 mois). Je sais bien que beaucoup ici déterminent ex ante une valeur cible et vendent une fois cette valeur atteinte : mais le suivi de ces mêmes portefeuilles montrent aussi souvent beaucoup de regrets d’avoir vendu trop tôt. Je pense que des investisseurs individuels peuvent développer des qualités pour identifier des entreprises à potentiel (c’est mon ambition), mais le market timing est beaucoup plus compliqué.
- Suivi plus attentif pour les valeurs en forte moins-value (MV>15%) : A partir de 15% de moins-value, je commence à sérieusement reprendre mon analyse des entreprises, en intégrant les dernières nouvelles. Parfois, le marché massacre injustement une valeur. Plus souvent, j’ai acheté trop cher une entreprise qui demeure valable. Beaucoup plus rarement (j’espère !), je me suis planté dans mon analyse fondamentale et j’ai misé à tort sur une entreprise fragile. J’essaie d’en tirer les conclusions (sectorielles ou dans mon approche multi-critères) pour les prochaines décisions d’achat.
- Suivi quotidien de la performance et estimation du β de chaque poche : Après chaque séance boursière, je regarde la performance de chaque poche, selon le découpage de ma présentation de portefeuille (j’utilise l’application Investing sur mobile - 5 minutes par jour). Jour après jour, cela me permet d’estimer le β de chaque poche (son comportement par rapport à l’indice). Ainsi, je déciderai des prochains renforcements selon que je veux renforcer telle ou telle poche, diminuer ou augmenter le β du portefeuille global (pour avoir un portefeuille plus ou moins défensif). J’aime bien l’idée de "sculpter" à chaque renforcement le portefeuille pour lui donner les caractéristiques que je désire, le portefeuille actuel constituant la base, le "squelette" du portefeuille futur.
- Suivi global des positions en perte : Mon suivi est vraiment focalisé sur les positions en perte, car on apprend plus de ses erreurs que de ses succès. C’est un travail essentiel pour moi pour améliorer mon stock-picking futur. Ainsi, j’additionne toutes mes positions en perte de plus de 5% ou 50€ : actuellement 22 lignes (sur 168) pour une moins-value totale de 4.8k€, soit 1.44% de la taille totale de mon portefeuille [j’exclus ma vieille position EDF et sa magnifique moins-value de 72%, erreur que mon père (à qui j’avais confié la gestion de mon épargne quand je travaillais en Allemagne) s’est fait pardonner par des placements beaucoup plus judicieux sur Air Liquide et BNP Paribas :-)]. Cela signifie qu’avec un rendement global d’environ 3%, cette moins-value totale représente moins de 6 mois de dividendes. C’est un indicateur important pour moi, tout comme le ratio paris gagnants / paris perdants.
Pour résumer : le travail analytique initial est très lourd, mais l’approche est quasiment "lazy" après l’achat. A mon avis :
- on peut avoir une approche "lazy" avec un portefeuille très diversifié, si le travail initial (certes exigeant) a été bien fait
- on peut régulièrement battre les ETF avec un portefeuille très diversifié, si on calibre bien ses positions et on ajuste intelligemment le β du portefeuille à chaque renforcement
- les meilleurs investisseurs individuels "amateurs", par exemple sur ce forum, génèrent beaucoup plus de valeur par l’analyse fondamentale initiale (la détection d’entreprises à fort potentiel et peu onéreuses) que par le market timing
Pour conclure, le travail massif avant l’achat (qui à l’évidence ne peut pas plaire à tout le monde) reflète évidemment ma personnalité : utilisation de statistiques pour le plaisir dès ma plus tendre enfance (analyse de résultats sportifs, électoraux, whatever : une détente pour moi) et dans mon activité professionnelle, goût pour la mémorisation et le traitement de données (profil sans doute INTJ, même si je n’aime pas ces classifications)… Je pense évidemment que dans son activité d’investisseur comme dans le reste, on doit tirer parti des spécificités de sa personnalité :-)
Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h05)
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#24 25/09/2017 23h52
- ArnvaldIngofson
- Membre (2016)
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Scipion8 a écrit :
bilan de 600 entreprises entrées à la main sur Excel (pour les 5 dernières années
Impressionnant !
Scipion8 a écrit :
Je pense maintenant avoir fait le tour de la cote française
Admiratif !
Mais au fait, pourquoi se limiter à la France ?
Serait-il possible de faire de même avec la cote US ?
Scipion8 a écrit :
ArnvaldIngofson a écrit :
Belle performance, mais arrivez-vous à suivre tant de lignes (150 voire 200) ?
A ce jour 168 titres vifs, 5 fonds / OPCVM, 2 ETF.
illustration de la méthode ArnvaldIngofson, méthode de feignasse synthèse intuitive :
j’ai regardé votre liste, compté les 10 premières lignes pour en estimer la hauteur, et estimé qu’il y avait en tout entre 150 et 200 lignes.
La réponse exacte est 168+5+2 = 175, exactement le milieu de l’intervalle estimé.
Ca marche …
Dif tor heh smusma
Hors ligne
#25 01/10/2017 21h05
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Merci pour vos commentaires et bravo pour votre usage effectivement millimétré de la grosse louche :-)
Quand je dis avoir fait le tour de le cote française, c’est bien sûr en termes de couverture de mon screener, je ne prétends évidemment pas connaître chaque entreprise de la cote ! Et bien sûr mon screener ne couvre que les données essentielles pour calculer les ratios de valorisation de base (sans ajustement, ce que critiqueraient à raison les puristes).
Pour l’instant je me tiens à l’écart du marché actions US pour les raisons suivantes :
1) Même si je comprends bien l’anglais (ma langue professionnelle principale sauf quand je travaille en Afrique francophone), je pense quand même pouvoir mieux analyser les bilans d’une entreprise française.
2) Les ratios de valorisation très élevés aux USA me font peur - même s’il est évident que mon portefeuille franco-français subirait aussi les conséquences d’une grosse correction boursière aux USA.
3) De façon générale, il me semble que le marché US est sans doute plus efficient que le marché français, surtout sur les small caps, donc peut-être moins d’opportunité de profiter d’inefficiences de marché.
4) Ma rémunération journalière est fixée en USD, alors que ma vie (hors mission) et mes projets sont en France : j’ai donc un risque USD important, que je ne souhaite pas accentuer par une exposition aux actions américaines.
Cela dit :
5) Je reconnais que le potentiel boursier aux USA est incroyable, notamment dans les secteurs de forte croissance (high tech, biotech…), alors que c’est assez galère de trouver de bonnes valeurs dans ces secteurs en France.
6) Pour la prochaine étape de la construction de mon patrimoine (une fois atteint le portefeuille cible Euronext de 500k€), j’envisage une forte exposition aux marchés étrangers, notamment US (idéalement après correction).
7) Il y a 10 ans un collègue européen dans ma situation (forte rémunération en USD) a choisi de tout garder en liquidités USD (une position finalement assez énorme), qu’il a converti tout d’un coup en EUR, au bout de 7 ans, en tirant parti d’une évolution favorable du cours de change, faisant un profit de près de 50%. Même si je n’aime pas trop prendre un risque de change important, je réfléchis à une stratégie similaire, "améliorée" par un placement en actions US à forts dividendes au lieu de garder des liquidités USD comme il l’a fait. Peut-être une stratégie à envisager pour les années à venir.
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