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9 #251 05/07/2018 01h18
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Bonsoir PoliticalAnimal. Je ne remplis sans doute pas vos conditions car je suis mes actions d’assez loin, et j’ai beaucoup moins d’excuse que vous, car je suis actionnaire des 3 (Vivendi, FNAC-Darty, Financière de l’Odet) ;-)
Mais voici ce que je comprends de cette opération :
Etape 1 : En avril 2016, Vivendi rentre au capital de FNAC par une augmentation de capital réservée, au cours de 54€ / action, dans le contexte de la bataille (finalement gagnée) par FNAC pour acquérir Darty (FNAC avait besoin de cash pour l’emporter que Bolloré, via Vivendi, a généreusement apporté). Vivendi se retrouve ainsi avec une participation de 15% dans FNAC - finalement 11% dans FNAC-Darty (2,9 millions de titres sur un total de 26,7 millions).
Etape 2 : En janvier 2018, le cours de l’action FNAC-Darty ayant bien monté, Vivendi décide de figer sa plus-value, par une opération de prêt de titres + vente à terme négociée avec la Société Générale. (Voir les 2 avis AMF du 22 janvier 2018.) Vivendi prête ses 2,9 millions actions FNAC-Darty et les vend à terme à un prix de référence de 91€ / action. Cette opération de couverture doit être dénouée au plus tard le 18 octobre 2019, à l’initiative de Vivendi, en actions ou en numéraire : cela signifie que Vivendi peut choisir de récupérer ses actions, ou bien de récupérer du cash, c’est-à-dire de les vendre définitivement.
La Société Générale ne garde évidemment pas ce risque sur l’action FNAC-Darty sur ses comptes : elle effectue un placement privé des titres empruntés auprès d’investisseurs institutionnels.
Etape 3 : En juillet 2018, Vivendi dénoue l’opération de couverture, donc vend définitivement sa participation de 11% dans FNAC-Darty, au prix de 90,6€ / action (nettement supérieur au cours actuel de 79€), encaissant une plus-value d’environ 2,9 million de titres x (90,6€ - 54€) = 106 millions €. Soit un rendement de 68% sur un peu plus de 2 ans.
Sans pouvoir en être certain (les termes du deal sont confidentiels), je pense que la SocGen a gagné environ 2,9 million de titres x (91€ - 90,6€) (différence entre le cours de référence de l’opération de couverture et le cours de vente effectif) = 1,16 millions €, somme à laquelle s’ajoute le gain probable réalisé par la SocGen sur les opérations d’achat/vente des titres : la SocGen a acheté comptant / vendu à terme les titres à Vivendi, et en même temps vendu comptant / acheté à terme les titres aux investisseurs institutionnels. Elle se rémunère sur le spread.
La technique utilisée pour cette opération est probablement la pension livrée (repo = repurchase agreement). Avec un nantissement, les titres sont bloqués ; alors qu’avec la pension livrée les titres changent de propriétaire pendant la durée de l’opération, et peuvent donc être revendus (avant d’être rachetés à la maturité de l’opération de pension livrée).
Mes conclusions / interprétations perso :
1) Bolloré ne perd pas la main : il a saisi une opportunité quand FNAC a eu besoin de cash pour remporter Darty. Il a utilisé Vivendi comme véhicule pour apporter ce cash et faire un gain rapide.
2) L’opération de couverture (réalisée quasiment au plus haut) était aussi bien jouée, considérant l’évolution du cours de l’action FNAC-Darty depuis janvier 2018 (même s’il faut bien comprendre que la perspective de la sortie de Vivendi elle-même a joué dans la baisse du cours).
3) Si Bolloré est toujours capable de jolis "coups" financiers, la vision stratégique est peut-être plus discutable. Cela dit, Vivendi conserve 2 administrateurs chez FNAC-Darty, et des partenariats stratégiques sont noués (mais sont-ils vraiment solides désormais en l’absence de lien capitalistique ?)
4) Ce genre d’opérations n’est pas inhabituel mais c’est toujours un plaisir pour les banquiers d’affaires. Je pense qu’un banquier de chez SocGen aura un bon bonus en fin d’année grâce à cette opération.
5) Pour le petit actionnaire opportuniste avec une perspective de moyen terme (la même que Bolloré), suivre Bolloré sur ce genre de coups peut être intéressant. Bolloré ne gagne pas à tous les coups, mais je pense qu’il est vraiment bon sur ce genre de coups tactiques, plus que sur la stratégie de long-terme. Quand Bolloré fige sa plus-value, il faut sans doute se poser la question de vendre.
Dernière modification par Scipion8 (05/07/2018 08h53)
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#252 06/07/2018 09h05
- Bergamote
- Membre (2014)
- Réputation : 43
Merci Scipion , c’est intéressant mais je ne suis pas sûr de comprendre …
Vivendi vend potentiellement à terme et prête ses titres à SG dans l’interim;
Vivendi peut dénouer cash (exercer la couverture) ou choisir de garder ses titres (ne pas l’exercer).
1) pourquoi dénouer à un prix inférieur à la couverture, sauf si le coût de la couverture est variable en fonction des évolutions de prix où du temps?
2) pourquoi sg commence à placer auprès d’institutionnels / fonds … si pas certaine que Vivendi ne récupérera pas ses titres à l’échéance ?
Entre temps, pense avoir compris, c’est parce que SG a les titres à vendre comptant (cf. plus bas )
3) a vrai dire , je ne comprends pas votre calcul de gain pour SG, ni la séquence des opérations effectuée.
Pour SG : vente comptant auprès d’institutions et achat à terme (sens opposés de Vivendi) ? Mais pourquoi faire un calcul de gain par différence entre le cours de référence de la couverture et le cours de vente effectif de Vivendi hors couverture ?
Dernière modification par Bergamote (06/07/2018 14h04)
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2 #253 06/07/2018 10h44
- Barnabe
- Membre (2017)
- Réputation : 7
Pour revenir à Vivendi, il est interessant de noter que Bolloré continue de se renforcer fortement sur ce dossier. Il atteint la limite du seuil de déclenchement d’OPA.
A ce titre, une petite anecdote pour vous.
Lors des assemblées de Socfin-Socfinasia-Socfinaf (je suis d’ailleurs actionaire, il faudrait que je créé une file spéciale), Bolloré est présent et les discussions, au coktail, tournent souvent autour de son groupe et pas forcemment autour du groupe Socfin. Très abordable à ce moment, c’est l’occasion révée de discuter avec lui.
Or de nombreux actionnaires d’Odet sont aussi présents. L’annee derniere, une résolution à l’AG d’Odet avait fait couler un peu d’encre : la possibilité pour la société de racheter ses actions à hauteur maximale de 1000 euros (révisé à 1500 cette année). Cette résolution etait une nouveauté chez Odet et a suscité beaucoup d’espoirs (une offre qui se prepare ?). Or aucune action Odet ne fut rachetée en 2017 et donc certaines personnes ont apostrophé M.de Bailliencourt sur le sujet.
Il s’est donc mis à parler de Vivendi…
"Vous comprenez, nous preferons utiliser le cash à acheter autant de Vivendi que possible".
Pourquoi ? Parceque des fonds viennent régulierement taper à la porte pour faire une offre sur UMG, la petillante filiale musicale. Et il parait que les offres montent substantiellement à chaque fois.
C’est à mon avis la raison pour laquelle ils temporisent sur la mise en bourse de UMG : ils veulent vendre à des fonds et jouent la montre. Jusqu’à quand ?
En tout cas, au vu du renforcement de Bolloré dans Vivendi, c’est sur qu’il y croit fermement. Et il a des chiffres que nous n’avons pas.
Note : Je suis actionnaire d’Odet et Socfinaf.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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#254 06/07/2018 14h38
- Deb67
- Membre (2017)
Top 50 Dvpt perso. - Réputation : 50
"Pour revenir à Vivendi, il est interessant de noter que Bolloré continue de se renforcer fortement sur ce dossier."
Vu les "performances" récentes du bonhomme en matière de médias et de service de transport, c’est déjà, pour moi, une raison suffisante pour m’abstenir.
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1 #255 06/07/2018 14h47
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Bonjour Bergamote,
Je commence par la séquence des opérations (en vous donnant ma compréhension, hein, qui n’est pas une certitude) avant d’en venir à vos questions :
Janvier 2018 : 4 opérations simultanées :
- Vivendi prête ses titres FNAC-Darty à SocGen jusqu’à la date T (T étant avant le 18 octobre 2019, à la discrétion de Vivendi). S’il s’agit bien de pension livrée, en échange des titres SocGen prête du cash à Vivendi à un taux de x%, jusqu’à la date T.
- Vivendi vend à terme, à la date T, ses titres à SocGen « sur la base d’un prix de référence de 91€ avec un dénouement en actions ou en numéraire à l’initiative de Vivendi ». « Ce prix de référence sera ajusté en fonction des modalités du dénouement. » (je cite l’avis AMF)
- SocGen prête les titres FNAC-Darty (empruntés à Vivendi) à des investisseurs institutionnels jusqu’à la date T. S’il s’agit bien de pension livrée, SocGen emprunte du cash à ces investisseurs institutionnels à un taux de x-y % (y étant positif), jusqu’à la date T.
- Probablement, SocGen vend à terme, à la date T, tout ou partie des titres à ces mêmes investisseurs institutionnels (ou d’autres, éventuellement, hein), probablement à 91€.
Juillet 2018 (la date T choisie par Vivendi) : dénouement avec 4 opérations simultanées :
- Les investisseurs institutionnels rendent leurs titres FNAC-Darty à SocGen, qui leur rembourse le cash (capital + intérêts de x-y% calculés sur la période janvier – juillet 2018)
- SocGen rend ses titres FNAC-Darty à Vivendi, qui lui rembourse le cash (capital + intérêts de x% calculés sur la même période)
- Vivendi (ayant choisi le dénouement en cash plutôt qu’en titres) vend ses titres à SocGen à un prix ajusté (« en fonction des modalités du dénouement » : les paramètres sont probablement (i) le dénouement en cash plutôt qu’en titres, (ii) la date T du dénouement, et éventuellement (iii) le cours de l’action FNAC-Darty au moment du dénouement) : 90,6€
- SocGen vend les titres aux investisseurs institutionnels (les mêmes, probablement, et/ou d’autres, éventuellement), probablement à 91€
Si le mécanisme a suivi ce schéma (qui est un parmi d’autres possibles, hein), SocGen se rémunère à la fois :
- Sur la double opération de pension livrée : elle a prêté à x% à Vivendi des fonds qu’elle a emprunté moins cher (x-y%) à des investisseurs institutionnels. SocGen gagne donc y% en intérêts calculés sur le montant de l’opération et sur la période janvier – juillet 2018.
- Sur l’achat/vente à terme : elle a acheté les titres à 90,6€ à Vivendi et les a revendus à (probablement) 91€ aux investisseurs institutionnels. Dans ce schéma, SocGen gagne donc 40 centimes par titre.
C’est le principe de l’intermédiation financière : la banque n’est à aucune extrémité des opérations mais sert d’intermédiaire et se rémunère par le spread. En l’occurrence SocGen a offert un service de prêt / emprunt de titres et un service d’achat / vente à terme, et très probablement se rémunère sur les 2.
A mon sens, la difficulté essentielle dans ce schéma pour la banque n’est pas d’ordre technique (c’est de la routine pour une banque) : c’est plutôt de trouver des investisseurs intéressés par emprunter et éventuellement acquérir des titres FNAC-Darty (ça, encore, c’est pas trop difficile), mais surtout acceptant la double incertitude sur la nature du dénouement (cash ou titres) et sur la date du dénouement (la date T) – les 2 étant décidées par Vivendi. C’est ce service de recherche d’investisseurs acceptant ces conditions que Vivendi paie à SocGen.
Bergamote a écrit :
pourquoi sg commence à placer auprès d’institutionnels / fonds … si pas certaine que Vivendi ne récupérera pas ses titres à l’échéance ?
Parce que si la SocGen avait gardé ses titres sur son bilan pendant la période entre janvier 2018 et la date T, elle aurait pris un risque sur la valeur des titres, et ces titres auraient consommé son capital et son budget de risque. Ce n’est pas le job d’une banque de spéculer sur des titres, ce que la SocGen fait là c’est de la pure intermédiation, elle fait un gain « sans risque » rémunérant son rôle d’intermédiaire.
(Quand je dis « sans risque », ce n’est pas totalement vrai, puisqu’il y a un risque de crédit sur Vivendi, qui aurait pu faire défaut avant la date T sur son opération de pension livrée avec SocGen : mais dans ce cas SocGen aurait gardé les titres FNAC-Darty, se retrouvant ainsi actionnaire à hauteur de 11%, et par ailleurs se fait rémunérer ce risque de défaut par Vivendi à un taux de x%.)
Du point de vue de Vivendi (Bolloré), l’opération a eu pour mérite de sécuriser une jolie plus-value (+68% en 2 ans) sur FNAC-Darty, tout en gardant la flexibilité (en janvier 2018) de sortir ou pas de FNAC-Darty. (Probablement, en janvier 2018, Bolloré n’avait pas encore pris la décision certaine de sortir.)
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#256 06/07/2018 18h15
- Bergamote
- Membre (2014)
- Réputation : 43
Beaucoup plus clair, merci pour votre temps.
Je bloque toujours sur un point, ma question 1 : pourquoi dénouer avant l’échéance alors qu’en plus, Vivendi continue à être rémunéré, en ayant l’assurance à terme de pouvoir vendre des titres plus chers que le cours de sa vente courant juillet ?
Besoin de ce cash avant le terme ?
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2 #257 06/07/2018 23h48
- Mevo
- Membre (2013)
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Bergamote, je me tente à saisir ce que vous essayez de comprendre et à vous éclairer au plus simple et au mieux que je le peux:
A "repo". A whaaat ?
Le plus important est sans doute de comprendre ce qu’est un "repo" (repurchase agreement) ou "pension livrée" en Français. Du point de vue du prêteur du produit financier, c’est effectivement un emprunt d’argent sécurisé (et un prêt d’argent sécurisé du point de vue de l’emprunteur des produits financiers). Il existe différentes formes, qui sont plus ou moins traitées comme un prêt de titres ou carrément comme une vente effective avec un rachat plus tard (rachat non facultatif, sinon il s’agit d’une vente à réméré). Passons les détails, l’important est ceci (je pars sur une vente effective avec rachat, sans doute plus simple à comprendre. On appelle techniquement cette variante un "sell and buyback"):
Si A vend des actions à B à 100 Euros et s’engage à les racheter à 101 Euros dans 1 an, économiquement, A emprunte effectivement à B à 1% en donnant en garantie ses actions. C’est une garantie très forte, surtout dans un sell and buyback, parce qu’il y a transfert de propriété de A vers B. Même dans un repo, B devient quasi le propriétaire effectif. Mais le point important est que le 1 supplémentaire payé par A pour racheter ses actions est un prix supérieur, mais représente réellement le taux d’intérêt payé par A à B.
Vente à terme =/= Option de vente
L’autre point important (qui n’a là plus rien à voir avec le repo) est qu’une "vente à terme" est une vente effective à un prix défini. La vente interviendra simplement plus tard. Ca n’est pas une OPTION de vente (qui a un coût). Il n’y a dans cette transaction à priori qu’une option sur le type de dénouement: En actions ou en numéraire. La différence importante entre vente à terme et option de vente est que si le prix de vente défini dans les deux cas est de 100, et qu’au terme, l’action cote 150, dans le cas de l’option, le vendeur va dire: "Non merci, je vais garder mes titres" (il pourra toujours les vendre immédiatement à 150 s’il le veut, au lieu de les vendre à 100). Alors que dans le cas d’une vente à terme, le vendeur vend à 100, il n’a pas le choix. S’il y a une option de dénouement en numéraire, comme c’est le cas ici, le vendeur peut choisir de PAYER 50 pour garder ses titres, mais ca lui coûtera la différence entre le prix convenu et le cours à ce moment là (il ENCAISSERA certes cette différence si le cours est inférieur au prix convenu et qu’il garde ses actions, alors que celui avec une option de vente ne gagnera rien à ce moment là. Pire, il aura eu un coût pour acquérir son option)
L’opération Vivendi / SG
Le dernier point est toute l’opération en elle-même, sur laquelle on ne peut effectivement qu’interpréter avec le peu d’information disponible. Il semblerait bien que ce soit un repo (où les titres ne sont juridiquement que prêtés jusqu’au dénouement) couplé à une vente à terme avec possibilité de dénouer avant le terme et possibilité de dénouer en cash ou en actions.
Du point de vue de Vivendi, c’est:
1) Une manière d’emprunter du cash à un coût défiant toute concurrence.
2) Une manière de "figer sa plus-value" comme l’indique Scipion, tout en ayant la garantie de pouvoir remettre la main facilement sur cette quantité de titres si elle le souhaite. Mais ça aura potentiellement un coùt: Si le cours est plus élevé que 91, il faudra payer dans ce cas !
3) De manière additionnelle, on peut imaginer qu’il y a peut-être un engagement de la SG à voter selon les instructions de Vivendi. Cette dernière conserve donc en quelque sorte ses droits de vote comparé à une vente directe.
Pour répondre maintenant à vos questions avec tous ces éléments: Vivendi n’est pas rémunéré, cette transaction a un coût pour Vivendi, même s’il est faible. Vous pensez certainement à la rémunération pour le prêt des actions. Elle doit sans doute exister, et doit venir en déduction du taux d’intérêt que Vivendi paye pour le cash que la SG lui a réellement prêté dans la transaction. Le coût pour Vivendi ici doit donc être: ( Taux d’intérêt - rémunération du prêt des actions )
Nous avions vu plus haut: repo à 100 avec rachat à 101 sur 1 an = 1%. Si on rajoute un dénouement possible avant le terme, le prix pour récupérer ses titres va progressivement grimper jour après jour de 100 vers 101. Si on rajoute encore une vente à terme à 100 avec dénouement en actions ou en numéraire, le prix pour récupérer ses titres avec dénouement en numéraire devient variable: il s’agit de (100-COURS)+(1%*durée écoulée) [l’intervenant pourrait également très bien racheter d’autres titres sur le marché et accepter les 100 de la vente définie]. Dans le cas d’un dénouement anticipé en actions, et c’est le cas qui nous intéresse ici, le prix encaissé est de 100-(1%*durée) (l’intérêt se déduit alors, et ne se rajoute pas)
Vivendi reçoit 90.6087 Euro pour une transaction d’une durée de 175 jours (du 16 janvier au 10 juillet). Comparé à un prix de référence de 91 euros:
((91-90.6087)/91*100)/175*365 = Un taux de très environ 0,89% (je dis très environ parce que c’est sans doute calculé sur 360 jours, les banquiers aimant ça, mais je n’ai jamais bien compris comment ça fonctionnait)
Donc Vivendi allait recevoir doucement de moins en moins au fur et à mesure du temps, et non de plus en plus ! Dans le cadre d’un repo, Vivendi avait reçu le cash depuis le départ (à voir comment ils se sont arrangés pour déterminer le montant exact versé: Etait-ce sur la base de 91 avec Vivendi qui doit maintenant verser un chouilla en retour, ou était-ce avec une estimation de l’intégralité de "l’intérêt" déduit en amont, ou autre ? C’est pas super important).
Comme nous avons vu en début de message qu’un repo est économiquement un emprunt sécurisé, Vivendi a réellement fait un remboursement anticipé (mais a également conclu de manière anticipée la vente à terme et reçu le produit afférent). De manière intéressante, dans leur communiqué, ils disent directement qu’ils ont vendu à 91: https://www.vivendi.com/analystes-inves … nariats-2/ (Il considèrent sans doute la petite différence comme étant des frais, et non un prix plus bas. Ce qui a une logique, et qui est in fine la réalité économique)
Au passage, leur communiqué initial de cette transaction confirme ce que dit Scipion au sujet de la SG au-dessus: https://www.vivendi.com/analystes-inves … nac-darty/
Par rapport à votre message précédent Bergamote, il n’y a PAS de choix "exercer / ne pas exercer". Ca c’est dans le cadre d’une option comme expliqué plus haut. Le seul choix ici est de QUAND dénouer.
La SG va certes faire sa tambouille de son coté, et chercher à gagner de l’argent avec un client B grâce à ce qu’elle gagne déjà sur un client A. C’est une banque Je crains qu’il n’y ait juste une toute petite erreur dans la façon dont Scipion a exposé les choses: SG ne gagne pas la différence entre 90.xxx et 91 + l’intérêt, la première EST le second. Mais ceci n’est que la portion gagnée sur la partie "Vivendi" de la transaction, elle gagnera sans doute encore quelque chose d’équivalent avec un client B.
Dernière modification par Mevo (07/07/2018 12h04)
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#258 07/07/2018 16h07
- Bergamote
- Membre (2014)
- Réputation : 43
Merci beaucoup Mevo !
Beaucoup plus clair effectivement quand on comprend que :
-le repo et la vente à terme sont simultanées
-que l’option porte i/ sur la date T et ii/ la nature du dénouement de la vente à terme en actions ou en cash .
Je n’avais pas bien saisi que c’était:
- de suite une rentrée de cash , avec facturation d’intérêts jusqu’à la date T
-un prêt sécurisé à moindre coût pour les parties (même si pas vraiment décisif à l’heure des taux CT négatifs et vu les supposés véritables motivations détaillées plus bas )
- que cela permettait sans doute aussi à la SG de commencer à revendre progressivement les titres, sans subir une décote trop forte liée au volume de titres à placer.
Ce qui est vraiment très interessant aussi et riche à mon sens en enseignement , c’est de regarder 30 secondes le graph du titre sur le mois de janvier et le timing des opérations … Le titre monte de 79€ mi novembre à 104€ début janvier (en touchant 105€ et des poussières ) puis chute non stop vers 93€ au moment des annonces vers le 22/1. Environ -10% avant de sécuriser contre un 68% verrouillé de 54 à 91€. Bien joué , belle perf, forte réactivité pour un gros volume écoulé !
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#259 30/07/2018 21h36
- blackfalcon
- Membre (2015)
- Réputation : 32
Barnabe a écrit :
.
Il s’est donc mis à parler de Vivendi…
"Vous comprenez, nous preferons utiliser le cash à acheter autant de Vivendi que possible".
Pourquoi ? Parceque des fonds viennent régulierement taper à la porte pour faire une offre sur UMG, la petillante filiale musicale. Et il parait que les offres montent substantiellement à chaque fois.
C’est à mon avis la raison pour laquelle ils temporisent sur la mise en bourse de UMG : ils veulent vendre à des fonds et jouent la montre. Jusqu’à quand ?
En tout cas, au vu du renforcement de Bolloré dans Vivendi, c’est sur qu’il y croit fermement. Et il a des chiffres que nous n’avons pas.
Note : Je suis actionnaire d’Odet et Socfinaf.
En effet Barnabe, 1 mois apres votre message, la vente d’UMG commence:
https://investir.lesechos.fr/actions/ac … 783357.php
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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#260 13/03/2019 15h06
Bonjour à tous, cela fait actuellement deux semaines que Vivendi est sur ses plus hauts niveaux depuis 5 ans, j’ai initié ce jour une position vendeuse sur le titre.
En effet, je trouve la société très chère, sont PER est supérieur à 25 et le résultat net de l’entreprise est en déclin depuis quelques années.
A moyen terme, le business model de l’entreprise me parait mis à mal, surtout en ce qui concerne la télévisions payante, et la musique. J’ai 28 ans et dans mon entourage, quasiment tout le monde est sur Netflix et n’achète plus de musiques mais l’écoute à la demande.
D’autres membres partagent-ils mon sentiment pessimiste sur cette valeur?
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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#261 13/03/2019 15h31
- maxlille
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Vivendi est surtout une holding, composé de filiales qui performent plus ou moins bien (Blizzard était un bon exemple il y a quelques années).
Factuellement, ce qui peut expliquer une telle valorisation, c’est la perspective de la vente de 50% d’UMG.
Vivendi vaut à l’instant 33.7 milliards d’EUR (boursorama).
UMG "vaudrait" jusqu’à 40 milliards d’EUR soit plus que sa maison mère, le process de vente est en cours, avec toute l’incertitude (tant sur le prix que sur la date) que cela comporte.
Selon cette source(anglais) la vente bénéficierait directement aux actionnaires via un rachat d’actions.
A l’inverse comme vous le mentionnez, d’autres actifs ne sont pas en très grande forme (canal+).
J’ai du mal à comprendre cette logique de holding qui consiste à se comporter comme un fonds d’investissement sans vision long terme, je reste donc à l’écart.
Mon blog L'argent travaille pour moi et pas l'inverse
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1 #262 13/03/2019 15h33
- tcheco
- Membre (2014)
- Réputation : 192
Bonjour Osta,
Je ne partage pas votre pessimisme.
Universal Music Group est la pépite du groupe, avec une valorisation estimée autour de 15€/action.
Ca laisse tout le reste du business pour 10€/action, soit 13 milliards d’€.
Par ailleurs, Bollore n’a pas arrété d’acheter des actions vivendi sur les 9 derniers mois.
Personnellement, je trouve risqué de prendre le contre pied de Bolloré sur ce dossier.
J’espère (pour vous) que vous avez raison !
Bolloré renforce son emprise sur Vivendi, monte à 24% du capital - Capital.fr
Vincent Bolloré achète des actions Vivendi pour 525 millions d’euros | Le Revenu
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#263 13/03/2019 15h42
- Canard
- Membre (2014)
- Réputation : 14
Par ailleurs les résultats 2018 sont plutôt très bien orientés.
communiqué du 14/02 sur les résultats 2018
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#264 13/03/2019 16h50
Bonjour, vous avez tout à fait raison, de plus , j’ajouterai que je ne peux en aucune manière "me battre" contre bolloré ^^, il est rentré autour de 21€/l’action soit une plus-value actuelle d’environ 20%. Mon scénario à 1/2 mois est une redescente vers un niveau 24 €, les indicateurs techniques (tel le RSI) indiquent un "sur-achat". Quoi qu’il arrive je place un stopp loss sur ma position.
Concernant la vente d’UMG, les parts de marché étant très faibles, sur un marché dominé par des acteurs en place depuis plusieurs années, lien , je suis assez mitigé sur l’intérêt réel du rachat de cette société.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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#265 13/03/2019 16h53
- Caskman
- Membre (2013)
- Réputation : 52
Je ne suis pas sûr que vous ayez compris le business d’UMG…
parrainage Bourse direct, binck, boursorama, fortuneo possibles
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#267 13/03/2019 18h38
- Smad
- Membre (2014)
Top 50 Crypto-actifs - Réputation : 93
Je suis sorti à 24€, clairement trop tôt, le dividende n’étant plus ce qu’il était, moins d’intérêt pour moi.
Et je comprend mal la logique de ceder la partie musique qui est un des gros moteurs de vivendi.
J’ai peur que vivendi devienne de plus en plus une coquille vide, même si je reste confiant en Bolloré
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#268 13/03/2019 18h40
- StephBanquophobe
- Membre (2012)
- Réputation : 19
Je ne connais rien aux valorisations (pas mon domaine et plutôt sur la partie immo). Mais j’ai travaillé dans la musique et osta vous faites une grosse erreur.
A qui croyez-vous qu’Apple Music, Spotify, Deezer, etc. paient des royalties ? (Puisque ce sont des business légaux)
En très grande partie à UMG. Je suis effarée que l’on puisse prendre une position vendeuse avec un tel contre-sens.
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#269 13/03/2019 18h46
Suivant depuis des années les titres de mon cher voisin breton , il a acheté certaines des actions autour de 14 euros en 2013 (moi aussi ! ….). Il en a racheté mi 2018 autour de 21 euros (lui 24M , moi aussi ! mais un peu moins …).
Je fais confiance à son bon sens : il n’achète jamais pour perdre et a sans doute quelques arguments dont nous ne disposerons jamais.
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#270 13/03/2019 19h12
- Igorgonzola
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Vous croyez que Bolloré a gagné combien sur Vivendi ?
Et combien sur Havas qu’il a fait racheter à un prix d’or à Vivendi (juste avant une publication calamiteuse) car il était suffisamment haut au capital ?
A un moment il faut aussi regarder la photo globale.
Il a gagné des sous sur la spéculation qu’engendrait ses effets de manche, pas sur de la création de valeurs. En tout cas pas dans les jeux vidéos, les médias, la téléphonie ou la musique.
Il n’a rien créé depuis son arrivée.
Par contre il utilise à merveille les effets de levier que ses participations lui apportent. Effets de levier amplifié par l’effet moutonnier de gérants / particuliers.
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#271 13/03/2019 19h53
- BulleBier
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Il a gagné car il a acheté pas cher, a fait de gros dividendes qu’il a reçu, a coupé les pertes de canal plus. C’est ce que je demande en tant qu’actionnaire de Bolloré.
Tout le monde ne peut pas être Steve Jobs mais au moins Vivendi développe des salles en Afrique.
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#272 13/03/2019 23h45
Igorgonzola a écrit :
Il n’a rien créé depuis son arrivée.
Par contre il utilise à merveille les effets de levier que ses participations lui apportent. Effets de levier amplifié par l’effet moutonnier de gérants / particuliers.
En bref, c’est un bon gestionnaire et ça tombe bien car c’est son job. Je ne demande pas à Warren Buffet d’inventer quoique ce soit non plus.
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#273 14/03/2019 08h42
- Job
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Vivendi : çà m’agace de vendre et de m’apercevoir que çà grimpe ensuite comme une flèche !
Ericsson…! Qu'il entre !
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#274 14/03/2019 09h19
- langoisse
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Job a écrit :
Vivendi : çà m’agace de vendre et de m’apercevoir que çà grimpe ensuite comme une flèche !
On peut quand même prendre ses bénéfices / alléger . Je l’ai fait avant-hier , ainsi je serai moins "agacé" que çà grimpe ou que çà plonge !
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#275 15/03/2019 17h56
- NicoZ
- Membre (2012)
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La vente d’une partie d’Universal peut faire sens si Vivendi considère qu’il ont besoin d’un partenaire pour se développer. (Chine par ex).
Je trouve que Canal performe pas si mal dans le contexte actuel et lance des projets intéressants (voir le concurrent de Netflix qu’ils viennent de lancer.
A moyen terme, pas mal de projets en Afrique, que ce soit pour Canal, comme la création d’un opérateur Telco local (Vivendi Africa). Rappelez vous de l’aventure GVT au Brésil, avec une forte plusvalue en quelques années).
Et quelques ratés, comme Telecom Italia.
Hors Canal, sur la défensive, je trouve que Vivendi a des positions fortes sur ses marchés. Donc pour le moment je ne vois pas pourquoi vendre (Vivendi est ma plus grosse position).
Au passage, Vivendi est une holding avec certains périmètres non consolidés. Donc le PER ne veut pas dire grand chose.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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