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1 #301 28/03/2019 10h13
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Je publie maintenant mon portefeuille Emergents, qui représente 3% du portefeuille global (ma cible de long-terme étant 15%).
- En Asie, je cible particulièrement le marché chinois, avec une prédilections pour les nouvelles tendances de consommation de la classe moyenne et de la bourgeoisie émergentes, la forte correction sur les marchés chinois dès début 2018 offrant à mon sens de bons points d’entrée. Au-delà des géants Tencent et Alibaba, j’apprécie particulièrement les secteurs des loisirs (NetEase, iQIYI, Tencent Music + Huya en watchlist) et de la vie sociale online (Momo). Je prévois de continuer mes paris sur une hausse des dépenses d’éducation (New Oriental Education pourrait suivre TAL Education). Je trouve toutefois le stock-picking en Chine nettement plus difficile qu’aux USA, et à force de vouloir augmenter mon nombre de lignes je me suis cassé les dents sur le secteur auto, avec Uxin (plateforme online pour l’achat/vente de voitures) et Nio (voiture électrique). Sur ce marché, il me semble particulièrement important de constituer les lignes progressivement et de ne pas "chasser la tendance", car des corrections surviennent régulièrement.
Par ailleurs, j’ai commencé à investir en Inde avec une banque (ICICI). Je voudrais m’exposer davantage au développement de la consommation intérieure indienne, mais je suis réticent à m’exposer à des conglomérats industriels du type Tata. En watchlist j’ai HDFC (une autre banque), Infosys et Wipro (sous-traitance IT).
- En Amérique Latine, mon positionnement est très offensif sur le développement de la consommation online et les nouveaux services de paiement. Ces secteurs sont en très en vogue (risque de bulle, mais à long-terme je suis confiant). Sur StoneCo, j’ai suivi Buffett (qui manifestement n’a pas perdu la main en stock-picking). Par ailleurs je parie sur une "normalisation" de Bolsonaro au Brésil.
- En Afrique, je suis pour l’instant perdant, sur 2 actions du secteur des matières premières : j’étais rentré assez tôt sur la bien connue Katanga Mining, mais j’aurais dû gérer ma ligne plus activement. Sur Total Gabon, je n’ai pas de conviction particulière, je l’ai surtout achetée par intérêt professionnel pour la région. Enfin j’ai une ligne Naspers que je compte renforcer, et un premier spin-off en Afrique du Sud. Je voudrais me positionner davantage sur le développement de la consommation intérieure africaine, et j’ai en watchlist des banques (Ecobank), des assureurs (Sanlam) et des entreprises de telecom (MTN). Mais ça reste un marché compliqué pour l’investisseur en raison des risques politiques.
Dernière modification par Scipion8 (28/03/2019 10h46)
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#302 28/03/2019 10h44
- PoliticalAnimal
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Pour Naspers, vous avez vu j’imagine les derniers changements envisagés (place de cotation) : (3/3) Actions : investir en Afrique sur la croissance africaine
Dans les chinoises, l’entreprise Baozun est en effet de plus en plus citée (footeure, vous, des bons de Corner of Berkshire, etc.) même si on est loin de mon domaine d’investissement et d’expertise, ça commence à me faire de l’œil du coup.
Un bon côté en tout cas de votre "ETF-Scipion8" c’est que vous apprenez énormément en économie, entreprises et business de pays émergents
Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe. Meduse Paris :)
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#303 28/03/2019 10h45
- doubletrouble
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@Scipion8 : Avec tout mon respect, je ne suis pas sûr que Momo soit un bon investissement. Ce réseau social a été à la mode en 2011 lors de son lancement mais je suis très sceptique de leur nombre d’utilisateurs réels aujourd’hui. La quasi totalité de la socialisation se fait via WeChat, et le nouveau venu à la mode, Kuaishou, est aussi backé par Tencent. Personnellement, j’aimerais bien acheter Tencent via la spin off de Naspers à Amsterdam si elle est éligible au PEA, et Anhui Expressways.
✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.
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2 #304 29/03/2019 17h28
- Scipion8
- Membre (2017)
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@PoliticalAnimal : Oui j’ai suivi le plan de Naspers pour coter un spin-off avec la participation dans Tencent. Je n’ai pas encore l’habitude des spin-offs, mais depuis que la micro-ligne du spin-off sud-africain Multichoice (36€… ça ne fait pas très sérieux) est apparue dans mon portefeuille je commence à suivre ça de près.
Je suis en plein accord avec cette stratégie de Naspers pour libérer le potentiel de valeur du groupe. Il est clair pour moi que la cotation du conglomérat à Johannesburg s’accompagne d’une forte prime de risque - alors que certains actifs sont de très bonne qualité. (On voit cette forte prime de risque sur les autres actions sud-africaines : l’opérateur téléphonique MTN, présent dans toute l’Afrique, a un dividend yield de 7%, et l’assureur Sanlam affiche un PER de 13, comparable aux assureurs européens alors qu’il me semble avoir un potentiel de croissance immense.)
Pour que mes futurs spin-offs de Naspers n’aient pas une taille ridicule (comme Multichoice…) je prévois de renforcer prochainement ma ligne Naspers.
Par ailleurs je m’intéresse au moteur de recherche online Yandex en Russie, dans lequel Naspers a aussi une participation. Une autre raison de renforcer Naspers dans mon portefeuille.
Baozun me semble effectivement une belle opportunité, même si elle est bien remontée depuis le début de l’année (+34%) : elle affiche des ratios de valorisation presque "raisonnables" pour ce secteur, avec un PER 2019e de 30, un VE/EBITDA de 19 et un capi/CA de 2 (à comparer avec… 15 pour son concurrent US Shopify). La croissance du chiffre d’affaires est exponentielle (+55% y/y au Q3 2018, +31% y/y attendu au Q4 2018). Certes, on doit considérer une prime de risque plus élevée que Shopify, mais là le différentiel de valorisation semble assez énorme. Perso le développement du commerce en ligne, et plus particulièrement de l’entrepreneuriat individuel en ligne, est une forte conviction.
@DoubleTrouble : OK, bien noté sur Momo. J’avais un peu hésité à l’acheter, pour l’instant je ne le regrette pas. Les derniers résultats me semblent bons (croissance du chiffre d’affaires +50% y/y au Q4 2018). Ce qui m’intéresse surtout chez Momo, plus que faire de la concurrence à WeChat sur les apps de messagerie / chat, c’est plus spécifiquement les apps de dating, et d’après ce que j’ai compris Momo est leader en Chine sur cette niche (avec ses apps Momo et Tantan). De mon point de vue occidental, on a tendance à utiliser des apps différentes pour la messagerie et pour le dating (mais c’est vrai qu’ici en Afrique centrale on utilise bcp Whatsapp pour draguer). L’utilisation du online pour le dating me semble de plus en plus incontournable (je suis aussi actionnaire de Match Group.) Cela dit, il est bcp plus probable que je renforce Tencent (et Alibaba) ces prochains mois que Momo.
Je ne connaissais pas Anhui Expressway (merci !), j’ai trouvé l’action chinoise mais pas l’ADR.
Ma watchlist chinoise (outre les renforcements de mes lignes existantes) :
- Achats possibles : Huya (visionnage de jeux vidéos, le Twitch chinois), New Oriental Education (services éducatifs), Pinduoduo (commerce en ligne low-cost), AIA Group (assurance)
- A creuser : Weibo et YY (social media), Meituan-Dianping (repas à commander online), ZTO Express (livraison de colis), Huazhu (hôtels), China Merchants Bank (banque), Secoo Holding (achats en ligne de vêtements, cosmétiques etc.), Autohome (tentes de toit de voiture)
---------------------------------------------------------------------------
En bonus je publie une autre poche de mon portefeuille, la poche OPC, composée de fonds et d’ETF :
- Les fonds de La Banque Postale Asset Management sont les lignes historiques de mon portefeuille, bien plus anciennes que toutes les autres lignes, donc la performance est à relativiser.
- Mes lignes Quadrige Rendement et Dorval Manageurs Small Cap Euro, constituées quasi au plus haut sur les small caps, témoignent du carnage de l’an dernier sur les small caps. Elles ont une vertu psychologique en me rassurant sur la qualité de mon propre stock-picking : "Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console." (Talleyrand)
- Belle performance de H2O Multibonds dans ce contexte troublé. Je la renforcerais bien, mais je ne considère pas cette ligne comme du fond de portefeuille, car à mon sens assez risquée.
- J’utilise les ETF pour m’exposer à des marchés où je ne veux pas faire du stock-picking pour l’instant, comme la Russie (je pense qu’un ETF Russie est aussi avantageux du point de vue du traitement fiscal des dividendes).
- Contrairement aux recommandations des gold bugs, ma seule exposition à l’or est via de l’"or-papier", un ETF (renforcement possible). Je percevrais avoir de l’or physique comme limitant ma mobilité, que je souhaite totale.
- J’ai un ETF Ethereum pour… 44€ (ma seule exposition aux cryptos) : c’est encore trop et je ne conseille à personne de s’exposer aux cryptos. J’avais acheté cet ETF pour 200€ car j’en avais marre que la bulle n’éclate pas. Evidemment il a suffi que je l’achète pour que les cryptos s’effondrent ;-)
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#305 29/03/2019 18h00
- Isild
- Membre (2015)
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Bonsoir Scipion8,
Merci pour la publication de vos portefeuilles et des commentaires riches et intéressants qui y sont associés.
Une petite question, au passage, sur une boîte que vous ne "possédez" pas, et pour cause, elle n’est pas encore cotée mais cela ne saurait tarder : il s’agit de Pinterest donc l’introduction en Bourse est prévue, normalement pour juin 2019.
Par curiosité, j’aurais aimé connaître votre avis sur ce site que tout le monde semble utiliser (moi la première, grosse boulimique de Pinterest), que ce soit pour les loisirs ou pour les activités professionnelles.
Enfin, si vous avez un avis !
En attendant de lire votre réponse, je vous souhaite un excellent week-end !
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4 #306 30/03/2019 15h44
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Bonjour Isild,
Perso jusqu’ici je n’utilise pas Pinterest, mais je connais de nom. Pour me faire un avis j’ai installé l’app : effectivement, c’est pas mal, je comprends qu’on puisse être addict ;-)
J’ai parcouru le formulaire S-1 enregistré par Pinterest auprès de la SEC en vue de son introduction en bourse (IPO). J’aime bien ce que j’y ai lu, notamment :
1) Pinterest a 266 millions d’utilisateurs réguliers dans le monde, dont un tiers aux USA : le marché US atteint la quasi-saturation (43% des internautes US utilisent Pinterest, et 80% des femmes de 18 à 64 ans… je suis bien à la traîne !), mais il y a une belle marge de progression à l’international, où l’essentiel de la croissance du nombre d’utilisateurs se fait désormais.
Nombre moyen d’utilisateurs mensuels (MAUs), en millions :
2) Bien que le marché US soit quasi-saturé en termes de nombre d’utilisateurs, Pinterest parvient à augmenter régulièrement le chiffre d’affaires moyen par utilisateur, d’où une forte croissance du chiffre d’affaires sur son marché domestique.
3) Actuellement, le chiffre d’affaires moyen de Pinterest pour un utilisateur non-US est 40 fois inférieur à celui d’un utilisateur US ! Même si on ne peut pas attendre une convergence absolue, le potentiel de monétisation de l’application auprès des utilisateurs non-US semble immense.
Chiffre d’affaires trimestriel, en millions $ :
4) Tout cela conduit à un rythme de croissance très rapide du chiffre d’affaires (+60% / an).
Pinterest est donc clairement une entreprise qui m’intéresse dans le cadre de l’approche "croissance" qui guide la construction de mon portefeuille. Mais il me faut une valorisation pas trop délirante, au vu des risques, notamment :
a) Pinterest n’est pas encore profitable (63 millions $ de pertes en 2018) : pour moi ce n’est pas un souci tant que ces pertes sont liées au développement de l’entreprise, et notamment son expansion internationale.
b) Pinterest fait face au risque d’une concurrence par certains GAFAM, qui pourraient lancer des apps similaires (possibles évolutions d’Instagram, par exemple) : cela ne m’inquiète pas trop a priori, je pense qu’avec son nombre d’utilisateurs Pinterest est un leader sur sa niche, et qu’il y a une chance qu’un GAFAM soit tenté de l’acheter plutôt que de commencer un projet similaire en partant de zéro. C’est un thème général de mon portefeuille techno aux USA : je pense que les GAFAM vont finir par plafonner en termes de croissance organique, et feront alors de la croissance externe en achetant des petites technos leaders de niches, pour continuer à s’étendre.
c) Pinterest semble interdit en Chine, apparemment pour des raisons protectionnistes (plutôt que de censure) : Alibaba semble avoir lancé une app concurrente. Une interdiction en Chine est un handicap, au vu du potentiel de ce marché.
Globalement, j’aime donc beaucoup Pinterest, mais la valorisation envisagée (12 milliards $ soit un multiple capi / chiffre d’affaires de 15) me semble excessive. A titre de comparaison, les multiples capi / chiffre d’affaires d’entreprises (plus ou moins) comparables : Facebook 8,7, Twitter 8,3, Match Group 9,7, Etsy 14,1, Shopify 20,3 (les comparables les plus pertinents me semblent Facebook, pour Instagram et ses revenus publicitaires, et Etsy, pour son côté artisanat / vente en ligne). Pour Pinterest, je serais prêt à acheter à un multiple de chiffre d’affaires de 10, soit une capi d’environ 8 milliards $.
Si l’IPO se fait à un cours bien supérieur, comme cela semble envisagé, je réfléchis à 2 stratégies possibles :
A) attendre une bonne correction sur les technos US (inévitable à mon avis, car le rythme actuel ne semble pas soutenable), ou bien
B) acheter une "demi-ligne" (500€) dans les premières semaines après l’IPO, avant de compléter la ligne plus tard, si tout se passe bien et idéalement à l’occasion d’une correction
Il est probable que je choisisse la stratégie B, mais ça me gênerait vraiment d’acheter à un multiple de chiffre d’affaires de 15 ou plus.
Je me méfie de la volatilité pendant les premiers mois suivant une introduction en bourse - notamment pour des entreprises avec de la hype auprès des petits porteurs : par exemple Etsy, introduite en bourse en 2015, a vu son cours divisé par 4 la première année, avant de voir son cours décupler (actuellement un peu plus de 2x le cours d’IPO) ! Cette volatilité énorme post-IPO justifie une approche prudente, comme la constitution progressive de la ligne.
Pour illustrer cette volatilité post-IPO, j’ai regardé la performance d’une douzaine d’entreprises technos US introduites en bourse depuis 2017 (je suis actionnaire de toutes, sauf Farfetch et Anaplan, qui sont sur ma watchlist) : on voit qu’il arrive qu’une action chute brutalement juste après l’IPO, ou bien décolle avant de s’écraser pour un moment… Pas de modèle unique - excepté une forte volatilité qui signale une incertitude importante sur la valorisation de ces entreprises nouvelles.
Sur le graphique, 100 correspond au cours d’introduction en bourse, pour chaque entreprise.
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#307 30/03/2019 17h25
- Isild
- Membre (2015)
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Waouh, ce n’est pas un avis que j’ai obtenu mais un magnifique exposé précis et soigneusement étayé !
Merci infiniment !
Alors outre les considérations économiques, ce qui me fascine chez Pinterest c’est qu’il parvient à attirer des non geeks voire même des personnes plutôt réfractaires au net. Tout le monde ou presque y est susceptible d’y trouver une source d’intérêt et d’ailleurs, quand on commence à farfouiller sur ce site, on peut y passer des heures.
Quand on fait une recherche par le biais de Google images, on tombe souvent sur des suggestions Pinterest. Bref, difficile de passer à côté de ce site qui devient un incontournable.
Par contre, quid de la profitabilité ? Il va probablement falloir que Pinterest passe par les partenariats et trouve le moyen de monétiser son contenu pour devenir rentable.
J’investis essentiellement sur un PEA (il y a déjà bien assez à faire avec les titres qui y sont éligibles) et bien que j’ai un CTO, je n’avais aucune intention de l’utiliser.
Oui, mais ça, c’était avant ! Avant que je n’apprenne que Pinterest allait être cotée en Bourse.
Du coup, j’ai soigneusement mis quelques pépettes de coté pour tenter l’aventure en espérant être aussi chanceuse que celles et ceux qui avaient cru en Facebook ou Google il y a quelques années.
Bon, comme vous le dites, on verra bien quel est le prix d’introduction…Raisonnable ou pas !
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2 #308 31/03/2019 14h15
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Une représentation de mon portefeuille en une image :
- la taille des bulles est proportionnelle à la taille des positions
- la couleur des bulles indique l’appartenance aux 6 poches du portefeuille (France Big Caps, France Small Caps, Europe, USA, Emergents, OPC)
- l’axe des abscisses indique les plus- ou moins-values en €
- l’axe des ordonnées indique les plus- ou moins-values en % (sans intégrer les éventuels dividendes, donc ce n’est pas le total return)
On voit en un coup d’oeil l’avantage du buy-and-hold et d’une discipline limitant les renforcements à la baisse sur les "couteaux qui tombent" :
- on laisse les positions gagnantes grossir et s’envoler
- les positions "en perdition" deviennent minuscules, donc sans gros impact sur la performance globale du portefeuille
Après l’année 2018 calamiteuse pour les small caps françaises, j’en ai pas mal dans le cadran [-50%-0%] : sur la plupart je reste confiant car ce sont souvent des entreprises en croissance, qui continuent à gagner de l’argent.
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#309 31/03/2019 15h23
- Deb67
- Membre (2017)
Top 50 Dvpt perso. - Réputation : 50
Quelle superbe représentation ! On fait cela comment ?
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1 4 #310 31/03/2019 17h51
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Bonjour Deb,
Merci ! On fait ce graphique sur Excel :
- Faire un tableau avec PV/MV en € (pour l’axe des abscisses), puis différentes colonnes pour les PV/MV en % (pour l’axe des ordonnées) pour les différentes poches du portefeuille (6 dans mon cas), et une dernière colonne pour le montant des lignes en € (pour la taille des bulles)
(La table représente les 4 plus grosses lignes de chacune des 6 poches de mon portefeuille.)
- Sélectionner le tableau et choisir un graphique à bulles. Il faut parfois ajuster les données avec "Sélectionner les données" pour bien faire correspondre les 2 axes et les tailles des bulles aux bonnes colonnes.
- Choisir les couleurs pour les différentes séries = les différentes poches du portefeuille.
- On peut éventuellement ajouter les noms des entreprises en sélectionnant les données sur le graphique et en ajoutant les "étiquettes".
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#311 01/04/2019 13h26
- Franckielestore
- Membre (2014)
Top 50 Finance/Économie - Réputation : 129
Franchement : bravo!
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#312 01/04/2019 14h40
- Deb67
- Membre (2017)
Top 50 Dvpt perso. - Réputation : 50
Très sympas, ces explications ! Je vais voir si je suis capable de faire ça avec Open Office.
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#313 01/04/2019 20h54
- johntur
- Membre (2016)
- Réputation : 107
C’est certes une économie d’utiliser open office, mais sur certes distributeur de produit en ligne américain pour moins de 15 euro vous pouvez acheter un microsoft office téléchargeable en ligne avec une vraie licence enregistrable sous microsoft.
Embrassez tous ceux que vous aimez
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#314 01/04/2019 21h15
- Deb67
- Membre (2017)
Top 50 Dvpt perso. - Réputation : 50
Je suis un peu perplexe, mais quand un truc cher est proposé pour une bouchée de pain, j’ai tendance à croire à une arnaque (je ne parle pas de vous, bien sûr).
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4 #315 11/04/2019 21h10
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Je présente le screener maison que j’utilise actuellement pour construire mon portefeuille américain : ce screener combine 3 orientations :
1) la croissance : toujours le critère essentiel pour moi. Le critère retenu est la croissance prévue par le consensus des analystes pour le chiffre d’affaires entre 2017 et 2020.
2) le consensus de marché : je privilégie les entreprises bénéficiant d’un fort consensus de marché. Le critère retenu est la moyenne pondérée des recommandations des analystes (une recommandation "acheter" = 100, "renforcer" = 50, "conserver" = 0, "alléger" = -50, "vendre" = -100).
3) le momentum de long-terme : je privilégie les entreprises qui ont surperformé face à l’indice ces dernières années. Le critère retenu est la moyenne des total returns (évolution du cours + dividendes versés) à 3 et 5 ans.
Il s’agit donc d’une approche growth / suiviste / momentum - diamétralement opposée à une approche value contrarian.
Contrairement à l’approche GARP suivie pour mes portefeuilles français et européen, (i) je n’ai pas appliqué de filtre de valorisation (d’où un risque élevé d’acheter des valeurs surévaluées - même si plus ou moins consciemment je vérifie toujours la valorisation avant tout achat), et (ii) je ne tiens pas compte du dividend yield.
Il s’agit donc d’une approche agressive, qui fonctionne naturellement mieux en marché haussier, et qui n’est probablement pas conseillée pour des portefeuilles beaucoup moins diversifiés que le mien.
Ce screener couvre actuellement 728 valeurs, essentiellement US mais j’ai ajouté des grandes capitalisations françaises pour avoir quelques points de repère. L’échantillon est exhaustif pour les valeurs US de capitalisation > 8 milliards $ (et il y en a beaucoup !). Je l’élargis progressivement en descendant dans l’échelle des capitalisations. Cela prend un peu de temps car il faut reconstituer l’historique des dividendes sur 5 ans, pour chaque valeur, pour calculer les total returns.
Voici ce que cela donne :
- Le classement est fait par notation synthétique ("Total") décroissante.
- La notation synthétique ("Total") est calculée comme : Total = Analystes + 0,5 * Growth + Total Return (formule évidemment arbitraire qui correspond à mes préférences personnelles, mais qu’on pourrait pondérer différemment, ou compléter par d’autres critères).
- "Ana" = notation synthétique des analystes.
- "Growth" = augmentation prévue par les analystes pour le chiffre d’affaires entre 2017 et 2020.
- "TR" (Total Return) = moyenne des total returns (variation du cours + dividendes versés) à 3 et 5 ans.
- La capitalisation (en devise locale, i.e. millions $ ou €), le PER (2019e), le dividend yield ("Div") et le nombre de suiveurs sur SeekingAlpha ("SA") sont ajoutés pour rappel mais pas intégrés dans la notation synthétique.
- Les valeurs déjà dans mon portefeuille sont indiquées en bleu, celles sur ma buylist (achat décidé après vérifications) sont en rouge (prioritaires) et en orange, celles sur ma watchlist (pas d’achat prévu pour le moment, mais intérêt éventuel) en jaune, celles que j’ai exclues en gris. (Les valeurs en rose sont des valeurs émergentes sur ma buylist.)
- Les valeurs avec des "zéros" soulignés en jaune ou en bleu sont des valeurs trop nouvelles pour le calcul des total returns et/ou ne disposant pas d’une couverture suffisante par des analystes.
Note : Toutes les données ne sont pas nécessairement à jour, le screener ayant été construit manuellement entre janvier et avril 2019.
Je mets la liste complète pour les fans de stock-picking - aussi pour indiquer que certaines valeurs très populaires sur le forum se retrouvent tout en bas de la liste : pas nécessairement parce qu’elles sont de mauvais investissements, mais en tout cas elles n’ont pas le profil adéquat pour un investisseur orienté croissance comme moi.
Evidemment, mes achats se concentrent sur le haut de la liste, mais je peux exclure des valeurs très bien notées pour des raisons de préférences sectorielles. De même, je peux descendre assez bas dans la liste - mais en étant très sélectif - pour des raisons sectorielles. De façon générale, je suis peu sélectif vers le haut de la liste, et très sélectif vers le bas de la liste.
Cette approche agressive surperforme nettement face aux indices depuis le début de l’année, battant notamment le S&P500 de 9 points de pourcentage (+24,3% YTD contre +15,5%) - sans levier et avec un risque idiosyncratique très réduit. Le risque idiosyncratique est même plus réduit que la plupart des ETF américains grandes capitalisations, très exposés aux GAFAM.
Néanmoins il faudra évaluer cette performance sur plus long-terme, et notamment la résilience de ce portefeuille face à d’inévitables corrections. Le portefeuille (alors encore dans sa petite enfance) avait raisonnablement bien traversé la correction du 4e trimestre 2018 (avec un maximum drawdown plus faible que le S&P500).
Dernière modification par Scipion8 (12/04/2019 09h18)
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1 #316 11/04/2019 23h26
- niceday
- Membre (2016)
- Réputation : 116
Approche intéressante - très personnelle -
J’ai reproduit votre approche sur les valeurs Françaises avec quelques changements par simplification par rapport à ce que j’avais sous la main.
Score = Analyste : +/- la même approche avec la moyenne des recommandations + Revenu Growth sur 1 an (Moyenne des estimations des analystes) + Total Return 2 ans
spicion_approach_april_11_2019_23h35.xls
Edit: en retraitant données manquantes : Pas de reco=0; Pas d’estimations de croissance du CA=0 (parce que valeur pas suivie principalement); pas d’info sur le 2Y total return=0%
Dernière modification par niceday (11/04/2019 23h53)
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1 #317 12/04/2019 08h05
- Twanou
- Membre (2018)
- Réputation : 32
Hello Scipion,
Vos analyse sont toujours super intéressantes. C’est agréable comme lecture au petit-déjeuner. :-)
J’ai quelques questions:
- Par rapport aux émergents: j’ai parfois tendance à croire que les sociétés qui profiteront le plus de la croissance des marchés émergents sont les sociétés multinationales américaines et européennes qui possèdent des moyens énormes. Par exemple, pour la chine, il me semble que le pays s’ouvre petit à petit aux sociétés étrangères ce qui leur permet de développer un marché (notamment dans les pharmas). Ne pensez-vous pas que le meilleur moyen d’investir dans les marchés émergents est de viser quelques sociétés (américaines/européennes) qui ont le plus de chance de réussir ?
- Par rapport à l’analyse USA:: J’espère que ce n’est pas un travail entièrement manuel que vous avez fait là (collecter l’info, la mettre en format, etc..) ? ça a du être un travail de titan… Sinon, je me demandais si vous ne craigniez pas de suivre un peu trop la "mode" en intégrant les attentes des analystes ainsi la croissance attendue dans votre scoring? Néanmoins, je suis en train d’améliorer mes screeners et je vais voir si je peux intégrer certains de vos critères.
- Par rapport à Pinterest: Là ce n’est pas une question mais plutôt un avis. Je l’ai un peu utilisé. Ma copine aussi. Le concept est intéressant même si je trouve que l’application manque de finition. De plus, je me demande si le moat lié à l’effet réseau est si important que ça. C’est principalement une collection d’image triée par thème. Un Facebook ou un Google pourrait créer ce genre de base de données grâce à toute l’information qu’ils possèdent déjà. Mais attention, je ne suis pas un grand fan des réseau sociaux, donc je ne suis pas sûrement pas très objectif :-)
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#318 12/04/2019 09h46
- flosk22
- Membre (2016)
- Réputation : 128
C’est passionnant, merci pour le partage de ce travail qui doit représenter des dizaines d’heures de data crunching.
Je ne crois pas que vous ayez préciser pourquoi vous excluez des valeurs qui se trouvent en haut de la liste et sélectionner des valeurs plus bas ?
Quelles critères supplémentaires est-ce que vous regardez pour vous décider ?
Par exemple les valeurs suivantes ont été exclus visiblement alors qu’elles présentent des scores importants:
Abeona
Diamondback
Weibo
Etc…
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#319 12/04/2019 10h37
- Attercap
- Membre (2016)
Top 20 Année 2024 - Réputation : 112
Je me risque à un début de réponse pour Flosk :
Scipion8 a écrit :
Evidemment, mes achats se concentrent sur le haut de la liste, mais je peux exclure des valeurs très bien notées pour des raisons de préférences sectorielles. De même, je peux descendre assez bas dans la liste - mais en étant très sélectif - pour des raisons sectorielles. De façon générale, je suis peu sélectif vers le haut de la liste, et très sélectif vers le bas de la liste.
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1 #320 12/04/2019 12h11
- johntur
- Membre (2016)
- Réputation : 107
Vous avez une capacité de synthèse assez provocante et impressionnante. toujours doublée d’une créativité et d’une agilité qui me semble votre première qualité d’investisseur.
Vous partagez vos idées et vos réflexions avec nous c’est vraiment sympathique.
Scipion8 a écrit :
le 17/11/2018 @Cricri : Ma surpondération France/Europe s’explique à la fois par :
1) des raisons "historiques" : Je n’ai commencé à véritablement gérer mon patrimoine qu’en fin 2016 ; auparavant j’étais uniquement focalisé sur ma carrière (à l’étranger). Mon portefeuille (CTO) était chez ma banque traditionnelle, qui ne me proposait même pas des actions étrangères (et m’infligeait des coûts de transaction élevés + des frais de garde)… Depuis j’ai pris un certain nombre de mesures qui me donnent une bien meilleure flexibilité dans la gestion de mon portefeuille actions : (i) création d’un PEA et PEA-PME (juillet 2017), (ii) passage au courtier en ligne de ma banque (frais plus raisonnables, décembre 2017), (iii) création d’un CTO Binck (que j’utilise pour les actions européennes, janvier 2018), (iv) création d’un CTO IB (que j’utilise pour les actions US et chinoises, juillet 2018). Donc je n’ai commencé à investir sur des actions non-françaises que récemment, pour ces raisons pratiques.
J’aimerai vous poser une question adjacente à vos portefeuilles qui concernent vos courtiers qui semblent un point plus erratique et historique. (mais peut être préciserez vous votre idée là dessus sur votre organisation future ?)
Vous avez un courtier historique en ligne qui est lié à votre banque (orienté Europe on va dire), pourquoi le garder alors qu’il augmente vos coûts annuels de frais ?
Un CTO chez Binck, pourquoi le cumuler avec IB ? (seul IB présente des actions chinoises ? et les actions européennes ne sont pas chez IB)
ET puis une petite question de béotien auquel vous avez sans doute déjà répondu, comment abordez vous la fiscalité US ? (sujet lié aux conventions)
Plus généralement avez vous pensé (surement) à une rationalisation de vos courtiers au travers des origines des investissements ? (ou non) Le poids historique est le seul sujet ou y-a-t-il un autre sujet liée à l’inertie ?
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#321 12/04/2019 13h15
- Scipion8
- Membre (2017)
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@Niceday : Merci, c’est intéressant. Je pense qu’il faut corriger le calcul du score, qui sous sa forme actuelle donne une importance disproportionnée aux recos des analystes (en raison de la multiplication par 100, alors que les 2 autres facteurs sont des pourcentages).
Je proposerais :
100 / G2 (analystes) + 100 * H2 (croissance) + 100 * I2 (total return)
ou l’équivalent : 1 / G2 + H2 + I2
Il faudrait peut-être même "booster" un peu les facteurs croissance et total return, par exemple par un multiplicateur 2, car le calcul que je propose ci-dessus donne le même poids à une notation "parfaite" de 1, une croissance du CA de 100% sur un an et un total return de 100% sur 2 ans - alors que ces 2 dernières perfs sont a priori plus exceptionnelles qu’une notation "parfaite". (Dans mon propre screener, une pondération est moins nécessaire, car la croissance du CA et le total returns sont calculés sur plus longue période.)
Donc peut-être : 1/G2 + 2 * H2 + 2 * I2
@Twanou : Merci pour ces réflexions.
1) S’agissant des marchés émergents : Effectivement, les actions des grandes firmes occidentales fortement présentes en Asie et dans les autres zones émergentes sont à mon sens une des meilleures façons de s’exposer aux marchés émergents. Ma plus forte conviction dans mon portefeuille est probablement LVMH, précisément parce que c’est une entreprise qui profite pleinement de la croissance rapide d’une bourgeoisie prospère dans ces pays, et parce que je ne lui vois pas vraiment de concurrents à sa taille (et notamment aucun concurrent dans ces pays, à un horizon prévisible).
Cela dit, j’aime aussi augmenter peu à peu mon exposition directe aux pays émergents (surtout Chine, mais aussi Inde, Afrique, Amérique latine), même si je reconnais que le stock-picking y est compliqué et risqué, pour des raisons d’accès à l’information et parce que l’environnement réglementaire dans ces pays (respect des normes comptables etc.) est a priori moins robuste qu’en Occident.
Mais fondamentalement, je pense qu’on arrive à un pic de la domination US sur les marchés actions mondiaux, et mon pari à très long-terme est celui d’une "normalisation" graduelle, avec l’apparition de marchés actions bcp plus multi-polaires, se rapprochant peu à peu de la distribution du PIB mondial (dans lequel le pourcentage des USA n’a cessé de baisser ces dernières décennies, passant de 22,5% en 1985 à 15% en 2019).
Alors que les USA ne représentent plus que 15% du PIB mondial, ils représentent 40% de la capitalisation boursière mondiale. Quels sont les facteurs qui expliquent cette disproportion ? A mon sens :
a) une capacité d’innovation inégalée, portée par un système éducatif qui recrute des talents dans le monde entier et fonctionne en symbiose avec les entreprises (Silicon Valley etc.)
b) une captation du consommateur mondial par des firmes "pionnières" dans l’économie digitale (GAFAM), profitant (peut-être excessivement ?) d’effets de réseau
c) une domination culturelle sur la psychologie de la jeunesse mondiale (le soft power US)
d) une monnaie forte, défendue par une banque centrale crédible
e) le respect du droit de propriété (pas d’expropriations par l’Etat, très communes dans la plupart des autres régions du globe)
f) une régulation des marchés financiers punissant sévèrement les abus (SEC)
g) la présence d’une classe importante de consommateurs/actionnaires US, certes souvent plus cigales que fourmis mais incités culturellement et fiscalement (401k etc) à l’investissement en actions
h) une politique étrangère défendant agressivement et sans complexe les intérêts économiques US (pressions sur les Etats partenaires, sanctions judiciaires extra-territoriales contre les concurrents étrangers etc.)
Tous ces facteurs font des USA le marché préféré, de loin et pour longtemps, des investisseurs internationaux.
Mais sur le long terme certains avantages concurrentiels des USA pourraient être mis en cause : par exemple (a) par la lente émergence de systèmes éducatifs de qualité en Chine et ailleurs, (b) par la contestation politique et citoyenne des abus des GAFAM, (c) par un retour à un chauvinisme national et/ou l’émergence de productions culturelles locales, (d) par les menaces politiques (Trump, Sanders/Ocasio-Cortez) sur l’indépendance de la Fed et le déséquilibre budgétaire US, et (h) par l’affirmation de puissances rivales (disons Chine, parce que pour l’UE j’ai un doute).
Donc mon scénario de très long-terme (20-30 ans ?), ce serait de voir le pourcentage des USA dans la capitalisation boursière mondiale baisser vers 25-30% (contre 40% actuellement), leur poids dans le PIB mondial continuant de baisser vers 10-12% (contre 15% actuellement). Cela justifie une exposition directe aux marchés émergents, premiers bénéficiaires de ce mouvement de bascule.
2) S’agissant de l’analyse USA : Malheureusement, c’est bien un travail manuel : comme sources j’utilise Binck (l’analyse fondamentale), MorningStar (notamment pour l’historique des dividendes), SeekingAlpha et Yahoo Finance (pour l’historique des cours). Mon raisonnement c’est que les firmes que j’analyse vont m’accompagner toute ma vie, donc je peux bien passer 10 minutes sur chacune. Et à raison de 2 actions / jour, on peut couvrir 730 actions / an, soit tout le S&P500 et une bonne partie de la cote française… Et la mise à jour du screener est bcp plus rapide que l’analyse initiale. Cela dit, il faut que je travaille sur l’extraction automatique de données (je me débrouille sur Excel mais sur ça je n’ai aucune expertise, je vais voir si je peux coopérer avec des collègues plus experts).
S’agissant des analystes, il faut bien voir qu’ils produisent 2 choses distinctes :
a) une prévision du chiffre d’affaires, EBITDA/EBIT et résultat net de l’entreprise, en général sur un horizon d’au moins 2-3 ans : sur cela, à mon sens le consensus des analystes donne une information relativement fiable (ces analystes ont de vraies connaissances sectorielles). C’est cette prévision (la croissance prévue du chiffre d’affaires) que j’utilise dans mon screener. Les firmes de M&A utilisent aussi ces prévisions "fondamentales" pour leurs valorisations.
b) une prévision du cours de l’action : les analystes fournissent ces prévisions de cours parce que le client final de la banque la demande, mais ils n’ont pas de compétence particulière (comme tout le monde !) pour faire des prévisions de cours. Donc ces prévisions de cours sont nécessairement de qualité très incertaine.
Donc la contestation habituelle du travail des analystes sur (b) ne doit pas faire oublier que pour bcp ils font un travail de qualité sur (a) - ce dont j’essaie de tirer avantage dans mon screener.
3) S’agissant de Pinterest : Il est clair qu’il y a un risque de concurrence directe par les GAFAM, notamment Facebook/Instagram. Et éventuellement des disruptions technos difficiles à imaginer (à quand des images tactiles et odorantes ?)
Mon pari (toujours dans une logique probabiliste), c’est qu’un GAFAM trouvera plus pratique / moins onéreux d’acquérir un outil et un réseau existant comme Pinterest, plutôt que de partir de zéro. Mais c’est bien sûr un pari risqué, particulièrement aux niveaux de valorisation envisagés.
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#322 12/04/2019 14h44
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
@ Flosk22 / Attercap : Effectivement, j’ai décidé les exclusions de valeurs bien notées sur une base essentiellement sectorielle : je souhaite notamment sous-pondérer dans mon portefeuille :
1) les biotechs : au début de mon aventure boursière fin 2016, j’ai voulu réserver une petite poche de 9k€ pour les biotechs françaises. Etant conscient des risques, j’ai bien diversifié en choisissant 11 biotechs… ça ne m’a pas empêché d’être actuellement en moins-value de 33% sur cette poche, avec quelques gamelles monumentales (Cerenis -96%, DBV -77%, Gensight -76%… les seules qui n’ont pas démérité sont Poxel +19% et Valneva +18%). Cet investissement "tout ou rien" (ou "billet de loto") n’est vraiment pas mon style, donc depuis, je suis très, très sélectif sur les biotechs. Si je décide d’y investir c’est pour une mini louche spéculative de 500€ ou $, et en privilégiant les tests plutôt que la recherche de médicaments : j’ai investi par exemple récemment sur Invitae (tests génétiques), et prochainement sur Exact Sciences (inventeur du premier test ADN de selles pour la détection du cancer colorectal…)
2) les pétrolières : j’investis pour le très long-terme et à cet horizon je ne crois pas trop à l’avenir du pétrole. Par ailleurs en termes de total return les meilleures compagnies pétrolières dy type ExxonMobil ou Chevron plafonnent à 8% / an, soit une sous-performance, ces dernières années, par rapport au S&P500. Je ne vois vraiment aucune raison pour laquelle les pétrolières commenceraient à battre l’indice. Donc je suis extrêmement sélectif sur les pétrolières. Je n’ai en portefeuille que Total pour le dividende, Total Gabon par intérêt professionnel et ONEOK pour le transport d’hydrocarbures.
3) les utilities : là encore, un vieil investissement désastreux sur EDF m’a donné une méfiance durable sur ce secteur. La coexistence de l’influence étatique et de grands projets risqués et difficiles à budgétiser me semble un cocktail très dangereux pour l’investisseur. Je suis donc aussi très sélectif dans ce secteur. Je cible surtout les producteurs d’énergie renouvelable (j’ai NextEra, Eolus Vind et Albioma, et je m’intéresse à Neoen). J’envisage de m’exposer au secteur de l’eau US (Xylem), mais avec prudence. Un secteur, adjacent aux utilities, que j’apprécie, est le traitement des ordures (j’ai Waste Connections et je regarde Waste Management).
4) les minières (notamment aurifères) : là aussi, le côté investissement "tout ou rien" et la dilution perpétuelle par augmentations de capital me détourne du secteur. J’ai Katanga Mining en portefeuille, mais avec mon style buy & hold j’ai été incapable de tirer profit de la forte volatilité du cours.
5) les semi-conducteurs : un secteur très cyclique, que je comprends mal et sur lequel j’ai pris quelques belles gamelles (AMS -74%, Siltronic -46%). Je suis plus confiant sur BESI et j’ai récemment acheté Broadcom et Lam Research. Cette méfiance sectorielle est la seule raison pour laquelle j’ai exclu des valeurs comme Cohu, Lumentum, SMART Global Holdings, Kemet, qui performent très bien dans mon screener.
Je souhaite aussi sous-pondérer le secteur automobile, les télécoms, les banques, les assurances, les boissons (sucrées ou alcoolisées) et le tabac dans mon portefeuille, mais ces secteurs stagnants ou déclinants performent naturellement mal dans mon screener orienté croissance. Pour moi, il est presque évident qu’un secteur dont la croissance du chiffre d’affaires égale, au mieux, celle du PIB ne peut que sous-performer, sur le long-terme, face à l’indice - quelles que soient les "opportunités" apparentes présentées par un dividend yield élevé ou un cours optiquement "bas".
Outre les considérations sectorielles, il peut m’arriver d’éliminer une action bien classée dans mon screener si j’observe une volatilité excessive du cours (mais en général cela rejoint une appartenance sectorielle).
Enfin, une dernière raison pour éliminer des actions bien classées dans mon screener est quand un plus gros que moi a eu la même idée mais a été plus prompt en lançant une OPA sur de belles valeurs : récemment j’ai ainsi manqué Red Hat (acheté par IBM), Ultimate Software (retrait de cote), et j’ai dû laisser tomber WellCare Health Plans (fusion avec Centene), First Data (achat par Fiserv) et Worldpay (offre d’achat par FIS / Fidelity National Information Services). Je vais peut-être finir par acheter FIS et Centene, mais un peu à contrecoeur, car dans tous ces cas je préférais nettement le petit poisson au gros.
Pour Weibo, c’est un cas particulier. Le screener ne couvre que très partiellement les valeurs chinoises que j’ai regardées et les comparaisons directes entre entreprises US et chinoises sont risquées compte tenu des primes de risques très différentes. Je suis un peu sceptique sur Weibo pour le moment.
De même, vers le bas de la liste de mon screener, je m’intéresse à des actions moins bien classées, mais dont l’appartenance sectorielle correspond à ma stratégie : équipements médicaux (Baxter), services financiers (Moody’s, Fiserv, Nasdaq, CBOE), secteur de la défense (General Dynamics). Pour les technos, en revanche, j’exige un bon classement dans mon screener, sinon je reste à l’écart.
Enfin, il y a quelques actions assez mal classées dans mon screener mais qui m’intéressent néanmoins, parce que je me laisse influencer par des investisseurs de référence (par exemple Buffett pour VeriSign) ou par des analyses que je trouve convaincantes a priori (Church & Dwight, Illinois Tool Works, voire AO Smith). Mais en règle générale j’évite de me faire influencer et j’essaie de me faire une opinion objective (ou en tout cas reflétant ma propre subjectivité et mes préférences), par le screener (même s’il faut bien noter que le screener lui-même a une dimension "suiviste", puisqu’il intègre les anticipations et recommandations des analystes).
Dernière modification par Scipion8 (12/04/2019 15h09)
Hors ligne
1 #323 12/04/2019 16h08
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
johntur a écrit :
J’aimerai vous poser une question adjacente à vos portefeuilles qui concernent vos courtiers qui semblent un point plus erratique et historique. (mais peut être préciserez vous votre idée là dessus sur votre organisation future ?)
Vous avez un courtier historique en ligne qui est lié à votre banque (orienté Europe on va dire), pourquoi le garder alors qu’il augmente vos coûts annuels de frais ?
Un CTO chez Binck, pourquoi le cumuler avec IB ? (seul IB présente des actions chinoises ? et les actions européennes ne sont pas chez IB)
Merci Johntur pour vos commentaires.
J’applique le principe de diversification, essentiel pour la construction de mon portefeuille, aussi à mes courtiers. Je préfère ne pas concentrer excessivement mes actions sur un seul courtier. Les limites que j’ai en tête pour le moment, c’est 500k max sur un courtier français et 300k max sur un courtier étranger. (Ces limites pourront changer, selon l’évolution de mon patrimoine global.)
On peut considérer que le risque de perte catastrophique dû à la faillite d’un courtier ou d’une fraude est minime, voire théorique, mais par ma profession je réfléchis toujours à de tels scénarios catastrophes et j’essaie de minimiser leur impact potentiel sur mon patrimoine.
Par ailleurs je trouve utile d’essayer différents courtiers, pour comparer leur qualité de service, leurs frais, mais aussi leur traitement fiscal des dividendes étrangers.
J’ai ouvert le CTO Binck après lecture d’évaluations globalement positives sur ce forum (sentiment que je partage), puis le CTO IB de façon plus forcée :
- jusqu’à juin 2018, j’étais expert de court-terme (en freelance) pour mon employeur, pour des missions de 2 semaines un peu partout dans le monde : l’organisation internationale qui m’emploie me payait sur mon compte bancaire français, en EUR ;
- depuis juin 2018, je suis expert de long-terme pour la même organisation, pour des missions d’un an ou plus : j’ai dû créer un compte bancaire américain, pour m’y faire payer en USD. Je me suis vite rendu compte des coûts prohibitifs de conversion imposés par la banque si je voulais rapatrier mon salaire en EUR en France. J’ai donc créé un compte IB qui me permet de faire moi-même ces conversions, à des conditions bien plus avantageuses (économie : 3k€ / an). Puis j’ai voulu rapidement atteindre 100k$ sur IB afin d’être exempté des fees de passivité. Ensuite j’ai continué, par goût pour les marchés US et par appréciation pour la qualité des services d’IB (le reporting notamment, qui est excellent). Mon portefeuille IB pèse désormais 162k€ - je verrai ce que je ferai lorsqu’il atteindra 300k€ (ma limite actuelle pour un courtier étranger).
Par rapport à IB, un avantage important pour moi du CTO Binck est la disponibilité d’un IFU.
johntur a écrit :
ET puis une petite question de béotien auquel vous avez sans doute déjà répondu, comment abordez vous la fiscalité US ? (sujet lié aux conventions)
Je suis moi-même totalement béotien sur ces sujets de fiscalité, car le plus souvent je n’ai pas été imposé en France sur mes revenus professionnels et mon portefeuille boursier, notamment sa composante étrangère, est encore neuf.
Je m’apprête à déclarer mon compte IB au fisc français, ainsi que mes dividendes étrangers. Je sens que ça va être pénible, et par ailleurs ça ne m’étonnerait pas que cette déclaration suscite un contrôle fiscal. Pas facile à gérer depuis l’Afrique.
Si le fisc français commence à m’embêter, une option pour moi serait de ne plus être résident fiscal français, car je n’ai en France ni ma résidence principale (j’y suis 3 semaines par an), ni mon activité économique, ni mon foyer (qui serait plutôt en Belgique). Dans mes pays de mission, je bénéficie d’une immunité fiscale totale, car j’ai un statut quasi-diplomatique.
S’agissant de la fiscalité US, je vérifie simplement que la retenue effectuée sur IB semble correcte (15% sur la plupart des valeurs). J’espère me débrouiller avec la déclaration de revenus… Cela dit, cette complexité fiscale est un argument clef en faveur des ETF capitalisants (bien plus que l’argument de la diversification, à mon avis).
johntur a écrit :
Plus généralement avez vous pensé (surement) à une rationalisation de vos courtiers au travers des origines des investissements ? (ou non) Le poids historique est le seul sujet ou y-a-t-il un autre sujet liée à l’inertie ?
Oui, mon portefeuille est organisé comme suit :
- EasyBourse : France, Bénélux
- Binck : Europe
- IB : USA et marchés émergents (Chine surtout)
Mais j’ai fait quelques exceptions, soit par erreur soit par "test". J’ai ainsi quelques valeurs européennes hors France chez EasyBourse, quelques valeurs US chez Binck, quelques valeurs françaises chez IB. Pas idéal pour le suivi de la performance… Et je suis très réticent à vendre pour simplifier, en raison du frottement fiscal (la complexité, plutôt que le coût).
Bref, je suis surtout la performance globale grâce à une feuille Excel artisanale, qui identifie chacune des lignes selon l’origine géographique et le courtier (c’est celle que j’utilise pour faire les graphiques à bulles).
Mais je dois dire que j’apprécie tellement le suivi de performance chez IB que j’envisage de sélectionner mes prochains courtiers sur ce critère (la disponibilité d’un reporting automatique détaillé).
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#324 12/04/2019 17h25
- Treffon
- Membre (2016)
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Scipion8 a écrit :
J’ai donc créé un compte IB qui me permet de faire moi-même ces conversions, à des conditions bien plus avantageuses (économie : 3k€ / an). Puis j’ai voulu rapidement atteindre 100k$ sur IB afin d’être exempté des fees de passivité.
Bonjour Scipion8,
j’avais en tête la même chose. Si je lis bien la tarification d’IB, les transactions forex coûtent 0,2 pb soit 0,002 %. (100 000 USD vers EUR = 2 USD de com) et ensuite il y a un retrait gratuit par mois (quel que soit la devise ?) + le spread (quel est pour par ex l’EUR/USD ?).
Dis comme ca, ca me parait trop beau pour être vrai (en comparaison, transferwise coûterait à peu près 384 USD).
Aussi, IB a l’air de faire une carte de débit, est ce que vous l’avez ?
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1 #325 12/04/2019 17h36
- sissi
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