Merci de votre réponse détaillée GBL,
que je vais étudier… en détails…, ça me prendra du temps.
J’avoue que pour l’instant je ne comprends guère votre exemple.
Si A ne fait aucune plus-value réelle, je ne vois vraiment rien a priori qui puisse justifier la taxation de revenus purement fictifs, mais bon je vais réfléchir à cela…
Ne vous méprenez pas, si cette question m’inquiète, ce n’est pas tant que cela m’affecte personnellement, cela m’est relativement indifférent, il est des situations largement pire que la mienne… C’est que je suis inquiet, pour la crédibilité future de la notion de justice sociale, que cette sorte de spoliation (à mon avis) soit justifiée précisément par la "justice sociale"…, et que je suis fort inquiet de l’efficacité économique de la chose, car je ne crois pas que cela soit sain qu’on puisse renflouer les caisses en prenant (partiellement) du capital épargné à ceux qui ont… épargné plutôt que… d’avoir dépensé…
Que les "hyper-favorisés" soient davantage mis à contribution cela me semble tout à fait normal (dans certaines limites économiquement compatibles). Je suis bien d’accord que la norme d’avant il fallait l’améliorer, car elle était peut-être injuste voire parfois révoltante. Mais ce n’est pas de cela dont il est question ici.
Si l’on est dans la tranche à 30 %, on est juste dans la classe moyenne, pas dans les "super-favorisés" qu’on se plaît à conspuer, et pourtant c’est déjà bientôt la moitié des revenus d’un placement qui partent dans le fiscal et le social…
Je pense que cela encourage juste à dépenser plutôt qu’à épargner… (objectif défendable au niveau macro, mais… à courte vue…) ou, plus sûrement, à mettre son argent sur des placements frileux peu productifs. Finalement le grand oeuvre emblématique et symbolique des socialistes ce ne sera pas le "rétablissement" de l’ISF que la droite redéfera relativement, ce sera la promotion du placement sur le Livret A, personnellement j’attendais un peu mieux de François Hollande…
Je suis bien d’accord aussi qu’il n’y avait probablement pas d’autre solution que de mettre à contribution la "classe moyenne". Mais alors -outre que cela n’a pas été annoncé - pourquoi le nier encore aujourd’hui à longueur de journée ?…
Je prends un autre exemple, tiré de la vie réelle. Admettons que mon père soit décédé en 1987, et qu’il m’ait laissé un terrain que j’ai eu l’opportunité de revendre pour 140 000 € il y a deux ans.
Ce terrain il n’appartient pas à des gens qui sont nés avec une cuillère d’argent dans la bouche. C’est juste le résultat de générations de paysans qui ont gratté la terre, puis de toute une vie de TRAVAIL acharné sans prendre de vacances, etc etc, on va pas faire pleurer dans les chaumières hein…
Supposons que considérant qu’il n’y avait pas que le fric dans la vie, j’aie préféré ne pas vendre ce terrain et en laisser la jouissance gratuite à mon frère qui s’en sert comme jardin, ce qui est sa dernière joie dans la vie, puis aussi pour le transmettre à mes enfants, à qui j’inculque ce principe assez sain à mon goût, que si l’on hérite de générations qui ont gratté la terre ce n’est pas pour claquer ces biens, et qu’on se doit de les retransmettre si possible à son tour à la génération suivante, que ces biens, conservés ou monétisés, ne sont qu’un "matelas de sécurité dans la vie".
Supposons encore que, en vertu des dispositions testamentaires et fiscales, je n’avais aucune plus value à payer si je revendais ce terrain.
Donc, par la magie de l’élection de FH, tout d’un coup, du jour au lendemain, tous les "abattements acquis sont supprimés" (ce n’est pas une sorte de fait du prince, cela ?…), soit disant pour créer un "choc d’offre", sans qu’à aucun moment d’ailleurs ce projet n’ait été SEULEMENT évoqué dans la campagne présidentielle.
Si je revendais, donc, du jour au lendemain, je devrais payer la plus value au taux que vous savez, évidemment notamment sur… 25 ans d’inflation. Je préfère ne pas calculer combien cela me ferait perdre.
La morale de l’histoire c’est que financièrement j’aurais mieux fait de vendre.
Pourtant ce n’est pas ma morale. Ma morale, c’est que je constate juste que ce genre de comportement donne raison aux pires clichés véhiculés par la droite : les collectivistes avec le couteau entre les dents qui vont spolier les classes moyennes, les socialistes qui ne comprennent rien à l’économie etc etc.
Je pense le "déconomètre" s’est bien mis en marche… Et ça me surprend un peu tout de même avec des individus comme Moscovici, Sapin, Cahuzac, Bricq dont je pensais - voyez-vous - qu’ils avaient une compétence économique un peu plus affirmée que certains de leurs prédécésseurs que j’ai trouvé très légers… Comme quoi on peut être assez naïf parfois.
Je réalise à quel point la gauche est complètement has been, et cela me désole bien : sa seule utilité ponctuelle sera - peut-être, espérons au moins - de renflouer les caisses vidées par la crise et les inconséquences des précédents gouvernements (et des Français qui les ont élus bien sûr…). A nous, qui avons un peu d’argent (gagné essentiellement en travaillant et en économisant…) le seul projet qu’elle nous propose, si nous ne voulons pas nous abriter frileusement sur le livret A, c’est d’aller nous planquer dans les derniers véhicules encore fiscalement "privilégiés", où nous finirons par êtres coincés comme des rats par le fiscalisme… de gauche ou de droite… Mais voilà, nous, si nous en avions la volonté, nous n’avons pas les moyens de nous expatrier…
Ce que je parie aussi politiquement, c’est que cela fera perdre à la gauche sa clientèle "bobo-classe moyenne" (pour faire très vite) sans laquelle elle ne peut pas gagner les élections. Une fois que ces gens-là auront été bien rincés plusieurs années de suite, ils seront vaccinés de la gauche.
Et si l’on doit être rincé, si l’on a un peu de bon sens on souhaite au moins que ce soit juste, et pas juste n’importe quoi…, et qu’on ne vous dise pas que… vous n’êtes pas rincé.
Ce qui m’inquiète aussi c’est que ce fiscalisme est assez unanimement partagé entre la gauche et la droite (en réalité…) et qu’il étouffe toujours plus le pays.