REPORTING MARS 2021
Cadre général
Mon portefeuille progresse de +8.1% depuis le début de l’année, ce qui est légèrement inférieur au CAC40 (+9%) ou au MSCI World en Euros (+10%). Mais rien d’inquiétant qui justifierait une modification de ma stratégie.
J’ai fait le choix d’un portefeuille qui privilégie les valeurs pas trop cycliques et logiquement il ne profite pas à plein du rebond de ces dernières. Cependant j’ai quand même quelques cycliques sur le feu et des titres comme Publicis, Stef ou Aubay affichent des hausses de plus de 20% depuis le début de l’année. J’ai donc bien fait de serrer les dents l’année dernière.
Comme prévu, les valeurs technologiques chères et les titres de momentum (énergies renouvelables) sont majoritairement en baisse. Fin décembre j’envisageais déjà ce contre-mouvement, mais je ne souhaitais pas vendre pour prendre mes bénéfices. Les sociétés dans le renouvelable sont en fait au début d’un cycle porteur et ont au moins 30 ans de croissance devant elles : je parie donc sur un retour en forme d’ici quelques mois.
Enfin, j’ai toujours un peu de retard dans le secteur technologique, mais compte tenu de l’engouement des masses et des prix exorbitants, je ne me presse pas trop. Comme le disais Peter Lynch, les meilleurs coups boursiers sont les valeurs à croissance solides peu prisées du marché. Par contre il faut éviter les titres trop à la mode, car les excès à la hausse finissent invariablement par se retourner. Et quand les derniers gogos s’y mettent au prix fort, les premiers arrivés commencent à vendre. Les derniers sont donc les dindons de la farce. Je garde donc ce conseil à l’esprit et j’évite de forcer les pistes trop encombrées.
La revanche du patient malade
Parmi les titres de ma sélection, Cisco et Intel étaient l’année dernière des mal-aimés, à qui les augures ne donnaient pas beaucoup de bons points. Mais les affaires reprenant, Cisco affiche +23% cette année et Intel avance de +36%. Pour le fabricant de semi-conducteurs, ce ne sont pas tellement les résultats qui jouent, mais une direction renouvelée qui sait parler aux foules. Alors espérons que les faits suivront les paroles et que le momentum favorable se poursuivra.
Fluor Corp. était en 2020 un de mes plus gros losers (hors ceux que j’ai vendus) avec deux années d’enfer, au cours desquelles toutes les misères se sont abattues sur le groupe : Directeur viré, comptes non approuvés par les autorités et recalculés avec des mois de retard, dépréciations d’actifs par milliards… On ne pouvait pas faire pire. Ceci étant dit, les courants ont changé et le newsflow devient positif. Le titre a monté de +45% cette année. Je n’ai pas encore retrouvé mon prix de revient, mais la tendance est en bonne voie. La société est spécialisée dans la construction d’usines clefs en mains et les grands projets d’infrastructure. Avec la conjoncture qui reprend, les affaires vont revenir. Et si les projets d’infrastructure de Joe Biden se concrétisent, Fluor en sera un grand profiteur. Alors je garde espoir de retrouver au moins mon prix de revient d’ici 1 an ou deux. J’en tire une conclusion personnelle : avec les cycliques, il faut parfois s’armer de patience quand on a acheté au mauvais moment.
Les gros dividendes
Certains titres de rendement de mon portefeuille ne verseront pas de dividendes cette année. C’est sans surprise pour des titres comme Sligro ou Valora, qui sont des victimes de première loge de la crise du Covid et qui ont terminé l’année 2020 sur des pertes. Mais le marché anticipe déjà l’amélioration à venir et les cours sont en forte hausse cette année. Pas de dividende pour Acomo non plus, qui est engagé dans une opération de croissance externe de très grande ampleur. Mais comme le nouveau périmètre devrait afficher une meilleure croissance et une meilleure rentabilité à terme, pas de panique : il faut patienter pour récolter les fruits à venir.
A l’inverse, des sociétés comme M6 et Sword ont annoncé de très gros dividendes exceptionnels. Suite à des PV de cessions, elles font participer les actionnaires. Je ne chasse pas les « coups » de ce genre, mais logiquement j’apprécie ces revenus miraculeux, qui tombent un peu par hasard. Par rapport à mon prix de revient, j’attends un rendement de 14% sur M6 et 16% sur Sword, ce qui est tout à fait exceptionnel.
Autre cas qui m’amuse, c’est la société allemande Takkt, spécialisée dans le matériel de bureau. Le titre a lourdement chuté l’année dernière, comme on pouvait le craindre avec une société très cyclique. Mais malgré les résultats 2020 en forte baisse, la société affiche un grand optimisme pour 2021 avec des affaires qui reprennent vigoureusement. Ils versent donc un solide dividende ordinaire. Mais, fait inattendu, ils ont aussi décidé de rattraper le dividende de l’exercice précédant, qui avait été éludé pour préserver les liquidités. Au final, cela donne du 8% de rendement, ce qui est très appréciable.
Mouvements du mois
Mes liquidités sont très faibles (1% de mon portefeuille) et je ne prévois pas d’apports majeurs à court terme, devant faire face à des dépenses imprévues. Donc pratiquement pas d’activités ce mois encore. Mais la saison des dividendes commencera prochainement en Europe et j’attends quelques milliers d’Euros de rentrées entre avril et juillet : cela me redonnera un peu de poudre pour reprendre les investissements.
Pour mars 2021, j’ai juste acheté 2 parts du fonds Morgan Stanley US Advantage, qui consolide depuis quelques mois avec le repli des valeurs de croissance.
Enfin, le canadien Fortis a versé un dividende, pour lequel j’ai choisi le réinvestissement en actions. Une goutte d’eau certes, mais ça fait quand même quelques titres en plus à rémunérer pour le prochain versement trimestriel.