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1    #526 17/03/2023 23h13

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Je commencerai par les mêmes précautions d’usage : je ne suis pas un expert qualifié de ces sujets smile.

Nemesis a écrit :

Donc pour moi ce mécanisme de prêt d’urgence fait bien de la création monétaire, la FED n’ayant pas pris cet argent ailleurs pour le prêter, mais faisant bien une création ex nihilo, et cet argent "finissant" bien quelque part.

Voilà c’est mon raisonnement "à deux balles", j’aimerais savoir s’il est correct, et sinon ce qui cloche

Pour moi, votre raisonnement est correct et il y a effectivement eu création monétaire, même si ce n’est pas du QE au sens strict du terme.

Je propose le raisonnement complémentaire suivant. L’actif de la FED a augmenté de 300 GEUR. Nécessairement, son passif a dû faire de même. Il ne peut donc qu’y avoir que deux solutions : soit la FED réemploie des fonds que d’autres établissements financiers lui auraient prêtés cette semaine, soit elle crée cette monnaie.

On pourrait penser que GBSTF qui a vu son bilan gonfler dans ces événements replace plus de cash à la FED, qui pourrait ensuite elle le prêter à PBR. Mais le bilan de PBR ne faisait que 200 GEUR donc même si tout avait été transféré chez GBSTF puis replacé à la FED, il y a un "trou" de 100 GEUR qui a nécessairement été comblé par de la création monétaire. Et sans pouvoir le prouver, je fais le pari que sur les 300 GEUR presque la totalité est de la création monétaire.

investissor a écrit :

Je vais tenter une analogie pour essayer d’expliquer mon point: c’est un peu comme si vous étiez une entreprise de stockage de graines et que tout le monde mettait ses graines chez vous par facilité.

Amha l’analogie avec une entreprise est casse-gueule parce que les banques (centrales et commerciales) ont pour particularité de pouvoir justement créer de la monnaie ex nihilo pour prêter, a contrario des autres agents économiques que sont les particuliers ou les entreprises.

investissor a écrit :

Vous faites donc appel à un fabricant de graines pour stockeur de graines qui va vous les prêtez pour les rendre à PPJ. Et lorsque la tension se calmera, vous les récupérerez de la super entreprise pour rembourser le fabricant. Vous ne créez donc pas des graines en plus, vous demandez une avance au fabricant.

Comment ce fabricant peut-il prêter des graines au stockeur de graines ? À mon sens, sauf à ce qu’une autre entreprise prête des graines à ce fabricant, il ne peut justement que les créer ex nihilo.

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#527 18/03/2023 07h23

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Ayesha Tarik explique pourquoi , de son point de vue, le discount windows n’est pas du QE.

edit pour mettre le bon lien

Dernière modification par Louis Pirson (18/03/2023 11h05)


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#528 18/03/2023 07h52

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Le lien est inactif

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#529 18/03/2023 08h12

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#530 18/03/2023 08h58

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Mon analogie a effectivement beaucoup de limites, vous avez raison Concerto.

Concerto, le 17/03/2023 a écrit :

Comment ce fabricant peut-il prêter des graines au stockeur de graines ? À mon sens, sauf à ce qu’une autre entreprise prête des graines à ce fabricant, il ne peut justement que les créer ex nihilo.

Exactement, et c’est la limite de mon analogie, il faut considérer que le fabricant peut créer des graines notamment. Mais si le fabricant crée les graines comme la fed "imprime" de l’argent, ces graines ne descendent pas dans le système jusqu’à PPJ. En demandant à la PBR de rendre les graines in fine, l’augmentation du stock de graines est temporaire et sert juste à assurer la liquidité. Lorsque la PBR aura rendu toutes les graines de PPJ, elle attendra que la super entreprise de stockage lui rende les graines à son tour (le remboursement des obligations) pour rembourser le fabricant, qui pourra alors détruire ces graines temporairement injectées dans le système. Il n’y aura donc pas eu d’augmentation du stock de grainé à cause du fabricant.

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#531 18/03/2023 10h26

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Louis Pirson a écrit :

Ayesha Tarik explique pourquoi , de son point de vue, le discount windows n’est pas du QE.

Il n’est du reste pas sans risque.

Comme The Economist le souligne, probablement à fort juste titre :

The Economist a écrit :

The Fed is right to lend against good collateral to stop runs. But such easy terms carry a cost. By creating the expectation that the Fed will assume interest-rate risks in a crisis, they encourage banks to behave recklessly. The emergency programme is supposed to last only for a year but, even after it has expired, banks competing for deposits will search for high returns by taking excessive risks. Some depositors, knowing that the Fed has stepped in once, will not have much reason to discriminate between good risks and bad.

Dernière modification par Ours (18/03/2023 10h46)

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#532 18/03/2023 11h04

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Perso, je nuancerais sur "l’incitation" qui serait faite aux banques de se montrer imprudentes.  Dans le cas présent, la garantie coûte très cher et je pense que seules les banques "aculées" y feront appel.  Celles qui peuvent l’éviter le feront. 

Je ne pense pas qu’on puisse parler vraiment d’aléas moral dans ce cas-ci.  La Fed assure la liquidité dans le système et, de mon point de vue, elle est bien plus dans son rôle que lorsqu’elle émet du PQ pour soutenir les marchés financiers et la consommation.

Dernière modification par Louis Pirson (18/03/2023 11h24)


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1    #533 19/03/2023 10h18

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Quelques graphiques glanés ça et là … qui remettent le scénario récessionniste sur le devant de la scène.



Le ratio "indicateurs avancés/indicateurs retardés" du Conference Board est en baisse depuis 12 mois.  Dans le passé, ça a prédit les récessions pratiquement à 100 %



Les consommateurs américains n’ont plus payé un tel taux sur leurs encours de carte de crédit depuis au moins 30 ans.



L’enquête NFIB donne les anticipations des ventes par les petites et moyennes entreprises pour les 12 mois à venir.  Par le passé, les variations de l’indice ont été fortement corrélées aux variations des bénéfices des entreprises du S&P500.  Aujourd’hui, une majorité de répondant s’attendent à une baisse de leurs ventes dans les 12 mois qui viennent.


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#534 20/03/2023 13h04

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Quelques mouvements ce matin au sein de mon portefeuille :

- renforcement de Nextensa (décote importante)
- renforcement de US10C (anticipation de récession + pivot de la Fed)
- vente de l’ETF sur le Dax (anticipation de récession et souci de ne pas trop entamer les liquidités disponibles)
- achat de Tinc : un holding belge qui ne détient que des participations minoritaires dans des sociétés non cotées (on est obligé de croire la direction « sur parole » au sujet de la juste valeur des participations).  On n’a aussi aucune idée de la rentabilité de chaque participation, ni de leur niveau d’endettement (qui, dans ce genre d’activité, doit être élevé).   Les activités sont pourtant intéressantes, on a des infrastructures routières au Pays-Bas, de l’éolien on shore  et off shore en Belgique, en Irlande et aux Pays-Bas, l’infrastructure du tram d’Anvers, un data center en Belgique, un complexe touristique à De Haan, des parkings aux Pays-Bas, des réseaux de fibre optique aux Pays-Bas, la prison de Marche-en-Famenne, des panneaux solaires en Belgique et aux Pays-Bas, une écluse aux Pays-Bas, des foyers de soins résidentiels en Belgique et en France, des logements sociaux en Irlande, une portion d’autoroute en Flandre, des espaces de stockage aux Pays-Bas, location résidentiel sur l’axe Bruxelles-Anvers.  Bref, sur papier, un joli portefeuille mais que je ne parviens pas à « auditer ». Le dividende est en légère croissance depuis l’introduction en bourse en 2014.  Bref, un profil défensif pour la période difficile qui s’annonce.

Dernière modification par Louis Pirson (20/03/2023 13h23)


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#535 20/03/2023 16h55

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Je découvre avec intérêt la société Tinc et son historique de dividendes - The Complete Toolbox For Investors | finbox.com (désolé, le lien ne semble plus accessible sans compte)

Savez-vous comment est traité leur dividende en PEA pour un résident fiscal français ? Je vois en effet qu’ils ont l’habitude de verser une grosse part du dividende sous forme de réduction du capital. Est-ce que cela permet d’éviter la retenue à la source belge sur cette portion du dividende ? Sur la partie en numéraire, la retenue à la source est je crois de 30% pour une société belge.

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#536 20/03/2023 17h08

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Je n’ai aucune idée de la manière dont sont traités les dividendes de Tinc en France… étant donné précisément que je suis belge smile


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#537 20/03/2023 17h20

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#538 20/03/2023 17h53

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Vous avez acheté récemment des ETF obligataire type U13H et US10C.
Serait-il possible que vous expliquiez leur fonctionnement ?
Imaginons qu’aujourd’hui le taux US à 10 ans soit de 3,5%, si j’achète une part de l’ETF US10C :
- si le taux augmente le cours de l’ETF baisse ;
- si le taux diminue le cours de l’ETF augmente ;
- si je ne fais aucun mouvement pendant 10 ans et que je vends tout pile dans 10 ans, je me retrouve avec un gain de 3,5% par an.

Suis-je dans le vrai ?

Désolé pour cette question de bas niveau mais les obligations restent un peu obscures pour moi.

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#539 20/03/2023 18h46

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Oui le cours de ces etf est inversement corrélé aux variations des taux d’intérêts.

Par contre,  rien ne garantit la rentabilité finale même si vous conservez 10 ans puisque, en réalité,  vous achetez un portefeuille obligataires. Dans 10 ans, vous aurez toujours en portefeuille des obligations d’une duration de +/- 10 ans , exactement comme aujourd’hui et donc la VL de L’ETF dans 10 ans dépendra du niveau des taux d’intérêt à ce moment là.

Dernière modification par Louis Pirson (20/03/2023 20h09)


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1    #540 23/03/2023 16h55

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Quand la Fed commencera à baisser ses taux, ce sera sur l’or et les US Treasory qu’il faudra être investi … du moins si on en croit le passé



En attendant, achat d’un premier lot de B&M


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#541 24/03/2023 08h17

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Il me semble qu’il y a erreur de diagnostic sur les relations de cause à effet. Ce n’est pas le fait que la FED baisse ses taux qui peut faire baisser les actions, ce qui fait baisser les actions c’est la récession et ce qui pousse la FED a baisser fortement ses taux c’est la récession, elle le fait pour relancer l’économie. Donc pour résumer :
récession -> forte baisse des taux
récession -> baisse des actions
Du coup on a une forte baisse des taux en même temps qu’une baisse des actions ce qui peut donner l’illusion qu’il y a cause à effet.

En conclusion s’il n’y a pas de récession (ce que je crois et martèle depuis des mois car l’emploi reste très fort) il n’y aura pas plus de baisse des taux que de baisse des actions.

Note : certes on ne restera pas ad vitam à un taux de 5% mais une normalisation de la politique de taux pour ramener le taux directeur de 5% à 3% de manière très progressive (sur 2 ou 3 ans par ex 25pdb/trimestre) se fera sans impact sur l’économie et la bourse. C’est mon scénario, je parie là-dessus.


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#542 24/03/2023 09h39

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Je suis parfaitement en phase avec les causes et les conséquences que vous énumérez. 

Par contre, pour ma part, je martèle depuis des mois que nous ne pourrons pas sortir durablement de l’inflation sans une récession smile   

Ce que le graphique met en évidence, c’est que le "Saint-Pivot", quand il arrivera, ne signifiera pas nécessairement "hausse des actions" contrairement à ce que le marché semble "penser". 

Je pense que :

- le marché de l’emploi en lui même est un indicateur "retardé de récession,  j’avais montré ici qu’il était le dernier à "bouger" .  Si on suit le graphique en lien, il me semble que les phases 1 et 2 sont réalisées et que nous sommes à présent dans la phase 3 qui sera à confirmer avec les résultats Q1

- j’ai constaté que toutes les périodes d’inflation supérieures à 5 % ont bel et bien entrainé une baisse des profits des entreprises du S&P500

- la situation de plein emploi que connaissent les USA sont précisément une des composantes du problème, je pense que tant qu’on aura, hélas, pas détruit quelques emplois, l’inflation restera un problème.

- ce qui est confirmé par le fait que, généralement mais pas toujours, la Fed ne pivote que lorsque le taux de chômage est à un niveau relativement élevé(5,7 % en moyenne).  Je pense donc que si pivot il y a, cela signifiera que le chômage repart au nord, ultime indicateur annonçant que nous sommes en récession, ultime indicateur de surperformance des obligations sur les actions …

Je n’ai pas la conviction absolue que le scénario que j’envisage se réalisera (si c’était le cas, je serais moi-même entièrement liquide) mais il me semble que les statistiques soient en faveur de ce scénario plutôt que de tout autre


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#543 24/03/2023 10h02

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Attention car il y’a une forte probabilité pour que les marchés s’emballent d’ici cet été, la Fed et la BCE  sont limitées dans leurs hausses des taux, et l’état et les banques centrales doivent imprimer beaucoup d’argents pour jouer les pompiers.
Un emballement suivit d’un retour à la réalité compliquée ..

C’est pour ça que dans un premier temps, la montée des taux est extrêmement inflationniste, et ça ce n’est dit nulle part car personne n’arrive à prévoir quelques coups d’avances..

Les gens sont à la recherche d’un endroit ou mettre leur argent, dans cette quête, ils vont surement faire l’erreur de choisir quelques mauvaises sociétés, surement les champions d’hier sans comprendre que nous rentrons dans un nouveau cycle ou tout les champions d’hier ne sont pas forcement les champions de demain.

Faire le choix des monnaies fiduciaires ou des obligations dans ce contexte, ce n’est pas forcément protéger son épargne. Mais il y’a tellement de pièges sur les marchés.. d’autant qu’acheter tout le marché n’est pas la bonne solution non plus car il y’a plus de pièges que de bonnes sociétés.

Il y’a aussi autre chose qui est latent pour plus tard, il faut pas choisir une société pas trop sur le devant de la scène car, l’envie la jalousie va pousser les politiques à faire des choses populaires comme augmenter les taxes et les réglementations, les démembrer etc.

Alors automatiquement tout cela va bien créer une bonne décennie d’opportunités.
Je peux difficilement cacher mon enthousiasme.

L’investissement c’est la guerre en ce moment, les obus tombent de partout, il va falloir être très ingénieux ou chanceux pour bien s’en sortir.

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#544 24/03/2023 10h46

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Louis Pirson a écrit :

Si on suit le graphique en lien, il me semble que les phases 1 et 2 sont réalisées et que nous sommes à présent dans la phase 3 qui sera à confirmer avec les résultats Q1

La phase 1 est une conséquence inévitable d’une hausse des taux longs, je ne vois pas trop le rapport avec les taux courts mais cette fois ci on est clairement dedans oui
Quand à la phase 2 qu’est ce qui vous fait croire que les carnets de commandes se vident ? Je n’ai pas vu d’indicateurs en ce sens. C’est pourquoi pour l’instant je ne vois pas poindre une récession.


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#545 24/03/2023 11h04

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Bonjour.
Ces discussions sont intéressantes, mais il me semble qu’elle relèvent plus de débats macro-économiques que d’une file de présentation de portefeuilles par les membres du forum.
On est un peu loin du "portefeuille d’actions de Louis Pirson" (ou du mien, ou d’autres….).

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#546 24/03/2023 11h55

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Bed43fr a écrit :

Quand à la phase 2 qu’est ce qui vous fait croire que les carnets de commandes se vident ?

Ceci par exemple

Autre chose … quoi que ….  La Fed resserre les conditions de crédit quand tout va bien au contraire des banques commerciales qui resserrent le crédit quand ça va mal …

Dernière modification par Louis Pirson (24/03/2023 12h49)


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#547 24/03/2023 14h54

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Les banques prêtent moins mais c’est justement ce que veut la FED pour éviter la surchauffe.

Pour l’instant l’ISM new orders n’est pas inquiétant, certes il est passé sous 50 (47 en février) mais c’est une légère contraction sachant que les carnets de commandes saturaient et que l’offre avait peine à suivre la demande (d’où inflation justement) :


Tant qu’on est sur ces niveaux (entre 40 et 50) c’est plutôt rassurant, ça milite pour un soft landing.
A noter qu’en Europe c’est encore trop haut, on risque pas d’avoir une baisse de l’inflation de sitôt.

En France pour ce que ça vaut le carnet de commande dans le bâtiment par exemple est toujours plein à craquer (7,3 mois de carnet de commande) :


Et je peux confirmer avec un retour terrain : tous les artisans que je contacte sont sous l’eau et n’ont aucune dispo avant des mois!

Inutile de parler de l’aéronautique où les carnets n’ont jamais été aussi plein. Je lisais un article l’autre jour à propose des compagnies aériennes aussi qui sont également sous l’eau et qui n’avaient pas prévu un tel rebond de la demande.
Idem pour le secteur agroalimentaire, on pense plutôt à des pénuries mondiales qu’à une baisse de la demande (et pas sûr que ça s’arrange de sitôt…)

En revanche je ne vois jamais d’articles qui parlent d’une baisse des commandes (qui pourraient être un indicateur avancé d’une baisse de l’activité et donc d’une récession).

Je ne cherche pas à avoir raison, comme vous je cherche où se situe la réalité entre ce qu’on souhaiterait voir arriver et ce qui va réellement se passer. Mais j’espère de tout coeur ne pas me tromper, je crois encore au soft landing.


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#548 24/03/2023 15h35

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En réalité, vous décrivez exactement ce que je pense … nous sommes dans un cycle économique normal. La seule anomalie, ce fut la brièveté de ce cycle, probablement en raison de la politique "hyperexpansionniste"  menée par les banques centrales à travers le monde : nous avons eu l’essor (2020), la surchauffe (2021), la  crise (2022) et j’imagine bien le repli en 2023 (en espérant que ça ne s’éternise pas et soit aussi rapide que les phases précédentes)



Les USA sont un peu en avance sur l’Europe et ont sans doute déjà dépassé la période de surchauffe et on entamé un refroidissement salutaire.  Pour l’Europe, je pense qu’on est toujours en surchauffe, ce qui explique les difficultés d’approvisionnement ou de recrutement que nous connaissons encore (en tant qu’employeur, je peux aussi vous parler des énormes difficultés à recruter que nous rencontrons (difficultés que je n’ai jamais connues avec une telle intensité dans toute ma carrière).

Cet article me semble pas mal fait pour comprendre les cycles économiques et les enseignements que  nous pouvons en tirer en tant qu’investisseur.

Café de la bourse a écrit :

Le business cycle : explication des cycles économiques


L’économie est par nature cyclique et enchaîne différentes phases dont la durée exacte est difficile à prévoir, mais dont l’enchaînement se fait toujours dans le même ordre.

1. L’expansion

Durant cette phase l’économie croît, les sociétés font des profits, l’emploi est dynamique et le taux de chômage relativement faible, les taux d’intérêts sont plutôt bas, l’inflation est positive mais mesurée : c’est généralement la meilleure saison du cycle économique. Cette période est favorable pour la plupart des investissements boursiers dits « risqués » et l’investissement en actions réalise généralement de très bonnes performances durant les périodes d’expansion.

2. Le boom

Cette période est généralement caractérisée par des excès. Poussés par des années de croissance et de faibles risques financiers, l’économie et les investisseurs commencent à s’emballer (hausse de l’endettement des entreprises et des ménages encouragée par les années de faibles taux d’intérêts), hausse de l’inflation (pression haussière sur les prix du fait du dynamisme de la consommation et de la hausse des salaires), emballements spéculatifs : la période de boom est généralement celle qui bâtit silencieusement les fondations d’une future récession en créant des excès qui nécessiteront ensuite d’être corrigés.

3. La récession

Les excès d’optimisme de la période de boom se heurtent généralement à un moment ou à un autre à la réalité (la croissance des entreprises commence à ralentir ou n’est pas aussi bonne qu’anticipée, les consommateurs et investisseurs ne peuvent se surendetter à l’infini pour alimenter la croissance, et les banques centrales interviennent en relevant les taux d’intérêts pour éviter une surchauffe du système). Les profits commencent à décliner par rapport aux anticipations, les surplus des entreprises sont mis sur le marché à prix cassés car ils ne trouvent pas preneur, les profits en berne sont synonymes de licenciements pour couper les coûts, le chômage augmente, il y a une pression baissière sur les salaires : c’est la récession. Ces périodes sont généralement très mauvaises pour les investissements « risqués », et les placements plus défensifs sont à privilégier.

4. La dépression

Les années de récession endurées par les consommateurs et par les investisseurs les poussent à des excès de pessimisme : le futur est vu comme sombre, le chômage est fort, l’accès au crédit difficile. Mais en contrepartie les excès ont été purgés du système et seules les entreprises les plus robustes et les plus efficientes ont survécu à la période de récession. Les banques centrales baissent généralement les taux d’intérêts pour essayer de « relancer la machine », l’accès à du crédit peu cher pour acquérir des biens et des actifs désormais à faible prix crée les bases qui permettront de relancer le système pour la future phase d’expansion.

Et ce cycle se reproduit encore et encore à travers l’histoire, car il prend ses racines à la fois dans la psychologie humaine et dans les méthodes de relance des banques centrales (qui utilisent toujours les mêmes principaux leviers pour influer sur l’économie : le niveau des taux d’intérêts et la création monétaire).

L’identification des cycles économiques : une aide précieuse pour l’investisseur

Sans être un fin analyste, il est relativement simple de déterminer de manière approximative où en est le cycle économique en s’aidant de la description des 4 phases que nous venons de voir. Par exemple, il est aisé de voir qu’aujourd’hui (Note de Louis Pirson : article écrit en 2018) nous ne sommes ni en dépression, ni en récession mais sans doute quelque part en fin de phase d’expansion (et possiblement en début de période de boom). Attention, gardez bien en tête que chacune de ces phases peut durer des années.

Chaque période du cycle économique est généralement favorable pour certains types de placements, et défavorables pour d’autres. C’est ce que décrit le schéma couramment appelé « l’horloge de l’investisseur ».

L’horloge de l’investisseur ou comment profiter des différents cycles économiques
Voyons ce que nous dit le schéma horloge de l’investisseur plus en détails :

schema horloge investisseur



Quand investir dans les actions

Les périodes de sortie de dépression et de début de reprise favorisent plutôt les actions (lorsqu’elles sont encore « en soldes » et que les attentes des investisseurs atteignent leur point de pessimisme maximum). Les périodes de croissance leurs sont également favorables. Nous pouvons voir également que certains secteurs des marchés actions sont plus favorisés que d’autres (par exemple les secteurs technologiques et les actions pro cycliques profitent mieux des périodes d’expansion que les autres).

Se positionner au bon moment sur les matières premières

Les périodes de « boom » (ou de « surchauffe ») favorisent plutôt l’investissement dans les matières premières, ainsi que les actions directement liées à ces secteurs, telles que les pétrolières par exemple car l’emballement de l’inflation en fin de cycle leur est généralement bénéfique.

Les périodes de début de récession favorisent plutôt le cash rémunéré ou les investissements plus défensifs à faibles risques. Sur les marchés actions, les secteurs défensifs tels que les « utilities » résistent généralement mieux à ce genre de période.

Les périodes de récessions avancées (pré-dépression si vous reprenez le premier schéma) favorisent généralement l’investissement dans les obligations de haute qualité et de longue échéance, car les baisses de taux d’intérêts et la faible inflation qui caractérisent généralement ce genre d’environnement leurs sont bénéfiques (partie gauche basse du quadrant ici).

Sans qu’il soit question de prévoir le futur, ces schémas simples peuvent aider un investisseur à prendre de meilleures décisions : par exemple en évitant de se surexposer en actions technologiques extrêmement surévaluées précisément en fin de cycle, comme on voit beaucoup d’investisseurs le faire aujourd’hui avec les « FANG » américaines (Facebook, Amazon, Netflix et Google), et en privilégiant des valeurs plus défensives et moins chères.

Et, s’il n’est pas possible de prévoir à l’avance et avec précision à cause de quels éléments (et quand) se déclenchera la prochaine récession, il est toutefois possible de positionner son portefeuille de manière à ne pas se retrouver en danger dans la phase suivante du « business cycle ». Par exemple, évitez de vous placer sur des actifs très pro cycliques en fin de période d’expansion, et incluez à votre portefeuille boursier des investissements plus défensifs.

Bed43fr a écrit :

En revanche je ne vois jamais d’articles qui parlent d’une baisse des commandes (qui pourraient être un indicateur avancé d’une baisse de l’activité et donc d’une récession).

L’ISM new order n’est pas un "article" mais c’est bien une statistique qui traduit l’évolution globale des commandes dans l’industrie.  C’est, selon moi, plus fiable qu’un "ressenti" même si je suis d’accord que ce n’est pas non plus fiable à 100 %. 

Bed43fr a écrit :

où se situe la réalité entre ce qu’on souhaiterait voir arriver et ce qui va réellement se passer.

Je vous rassure : je ne souhaite pas voir arriver une récession, je crains précisément de la voir arriver  smile     Parce que c’est dans l’ordre des choses de déboucher sur une récession dans un avenir relativement proche.


"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett

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2    #549 25/03/2023 14h39

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Quelques graphiques …


Il semble bien que nous n’ayons pas encore connu de vraie capitulation sur le marché.  Je ne sais pas s’il y en aura une mais les petits coups de mous de 2022 ne semblent pas constituer de capitulation à proprement parler.



Suite à la crise des banques régionales, les anticipations de taux de la Fed, basées sur le marché des futurs des fed fund, est anticipé à un maximum de 4,85 % en juin 2023 suivi d’une longue décroissance …



Attention toutefois, par le passé, investir au moment de la stabilisation des taux n’a pas toujours été profitable comme en témoigne ce petit tableau de Bianco Research qui confirme celui que j’avais posté ici



Les bénéfices glissants qui stagnent, les bénéfices anticipés qui baissent et les marges des entreprises itou, mon interprétation de ce phénomène ne change pas par rapport à "mon" narratif : lorsque la Fed pivotera, les profits des entreprises … pivoteront aussi.


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#550 27/03/2023 19h46

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Quelques graphiques …




Je l’ai mis en évidence à plusieurs reprises dans cette file, un autre graphique avec un historique un peu plus long nous montre que les pivots de la Fed entraine, dans 80 % des cas, une baisse supplémentaire du marché d’actions.



Je suis peut-être entré un peu rapidement sur la thématique "reprise de la Chine" : plus fort repli des profits industriels en Chine depuis la crise du covid et celle des subprimes



Quand les en-cours des fonds monétaires augmentent, ça n’augure rien de bon pour le marché d’actions.



Les banques réclament une meilleure rémunération des risques : l’écart entre les emprunts hypothécaires à 30 ans les taux des US treasory à 10 ans n’a dépassé 3 % qu’en période "de crise".


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