Il est fort possible sur ces questions qu’il y ait autant de stratégies que de personnes.
Je trouve votre point sur la R&D pertinent et intéressant : toutefois, je précise bien que je ne compte pas la R&D dans les coûts par unité vendue dans le cadre de ma discussion précédente.
D’ailleurs, à titre de parenthèse, PSA ne les compte pas en totalité dans son compte de résultat car ils en capitalisent une partie très significative à l’actif.
Je continue pour le moment (sauf faits justifiant le contraire à l’avenir) de penser, pour ma part, que le développement international de PSA fut une catastrophe en moyenne au sens où il a mobilisé pas mal de milliards pour un rendement qui reste à démontrer, et cela depuis que la société a été introduite en bourse.
Pour ce qui est des marges chinoises, il est vrai qu’elles restent élevées pour le moment, vous avez raison. Cependant, de là à miser sur le fait qu’elles le restent à long terme… C’est difficile : imaginons que PSA arrive à entrer avec succès sur le marché (cela veut dire qu’ils ne seront pas seuls). Aujourd’hui, GM fait 5000 $ d’EBITDA par véhicule vendu (14 milliards d’EBITDA pour 2,8 millions de ventes en 2012), mais si PSA arrive, comme ils ont un volume significativement inférieur (cf poste de BBCD), il feront au mieux 1000 d’EBITDA par véhicule (ce qui sera énorme par rapport à l’Europe, certes). Mais imaginez ce qui arriverait si VW et GM accepteront temporairement 1000 par véhicule ?
Bien sûr, il vont se faire mal (au moins temporairement), mais ils devraient réussir à faire baver les plus petits… Et, pour moi, GM et VW doivent tout faire pour garder leur avantage compétitif dans la région, poru ne pas reproduire ce que GM et Ford ont laissé faire aux US lorsque les concurrents européens puis japonais sont arrivés. S’ils n’apprennent pas de leurs erreurs, ce serait inquiétant (VW n’a d’ailleurs pas laissé faire en Europe et a défendu son échelle à merveille en réduisant significativement ses coûts et en faisant baver tous les constructeurs, d’où le fait qu’on ait un marché de type VW profitable et les autres qui galèrent sur le continent).
Vous avez bien sûr le droit de ne pas être d’accord, et je pense d’ailleurs que l’immense majorité des personnes qui proposeraient une stratégie pour PSA proneraient l’expansion : dire qu’on va réduire la voilure pour faire jouer les avantages compétitifs régionaux n’a jamais été populaire dans une stratégie d’entreprise, d’autant plus si celle-ci est cotée :-). J’ai d’ailleurs énormément de respect pour les rares CEO qui osent le faire (ex : BofA est sortie de la Chine pour se recentrer le plus possible sur le marché US, où elle a des avantages sur tout autre concurrent, mais c’est tellement rare de voir une entreprise avouer ses faiblesses sur des marchés internationaux de nos jours).