1 #1 12/08/2012 19h05
- Nikki
- Membre (2010)
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Au loto ou à l’Euromillions, ou à n’importe quel autre jeu de hasard d’ailleurs…
Désamorçons d’abord l’argument "Espérance négative".
Oui, le loto a une espérance négative : si on joue toutes les grilles, on perd. Autrement dit, il "rend" moins que ce qu’il "prend".
C’est normal : si le loto avait une espérance positive, tout le monde jouerait et il fermerait ses portes après le premier tirage (en fait, pas vraiment à cause du gain à distribuer, qui est fixe, mais vous comprenez l’idée). Et puis, il faut payer l’organisation et l’organisateur.
S’il avait une espérance nulle, cela en vaudrait-il la peine ? Et légèrement négative ?
Je réponds : oui, certainement. Une assurance, une mutuelle ont également une espérance négative car elles offrent un service : la réduction du risque de subir une forte perte.
C’est une exemple illustrant qu’il ne faut pas regarder uniquement l’espérance, mais faire intervenir l’aversion au risque et sa fonction d’utilité personnelle, notamment lorsqu’il s’agit d’atteindre des fortes sommes.
Le Loto offre en effet un service : la probabilité de toucher une forte somme impossible à amasser par son travail. Si l’on considère que cette possibilité est intéressante, il est normal de la payer, via une espérance négative.
C’est un peu un corollaire du Paradoxe de Saint Pétersbourg.
Dès lors, quel est le loto idéal ?
Le loto idéal devrait offrir uniquement des gros gains, mais pas démesurés afin de multiplier le nombre de gagnants. Plutôt proposer 100 fois 1 million d’euros que 1 fois 100 millions. Les fonctions d’utilités sont assez "plates" passé un certain montant. Et supprimer tous les "petits" gains ayant un ordre de grandeur proche du patrimoine des joueurs : ces gains ne servent qu’à entretenir l’addiction. Autant ne pas payer pour ce "service" et favoriser le nombre de gros gagnants.
Combien miser ?
Hors de question de miser le plus grand nombre de grilles sur un même tirage : l’espérance et négative et chaque grille jouée nous en rapproche. Il ne faudrait en jouer qu’une.
Cependant, si l’on a eu intérêt à jouer une fois et que l’on a pas gagné au précédent tirage, on a rationnellement intérêt à jouer une seconde fois, puisqu’on a la même fonction d’utilité et quasi le même patrimoine. Si la décision était rationnelle, elle l’est encore.
D’où ma question : jouer oui, mais à quelle fréquence ? A chaque tirage tant que l’on a pas gagné ? Est-ce que les mathématiques de la décision ont une réponse ?
Je tiens à signaler que j’ai mis ce message dans "Le salon" et pas dans "Placements alternatifs". La question me turlupine, je la conçois dans un cadre surtout théorique.
Je ne joue pas mais je trouve le problème mathématique plus complexe que prévu.
Je pense que les conclusions peuvent s’appliquer dans d’autres domaines (financement de start-up, investissement dans les biotech, juniors pétrolières, dérivés très en dehors de la monnaie…).
Merci pour vos commentaires.
Mots-clés : euromillions, jeu de hasard, loto, probabilité
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