1) Comme d’autres ici, j’ai renforcé ma petite position sur Altran aujourd’hui (je passe de 60 à 160 actions), à l’occasion de la baisse massive, que j’espère exagérée. A mon sens, cet incident sur une filiale récemment acquise ne met pas en cause les fondamentaux pour lesquels j’ai investi, à long terme, sur Altran : business model solide, croissance régulière de l’activité, rentabilité chaque année. Cela dit, ce genre d’incident mérite une réévaluation de la prime de risque.
@Lopazz : une notation BB pour une entreprise industrielle n’est pas déshonorable : une excellente boîte comme Air Liquide est notée A-, une entreprise cyclique comme Peugeot est notée BB… Comparer un leader de niche en croissance comme Altran à Avenir Telecom, une boîte minuscule qui vient de bénéficier d’abandons de créances, n’est pas pertinent à mon sens.
2) S’agissant du momentum et de l’idée d’éviter systématiquement les "couteaux qui tombent", si c’était une stratégie toujours gagnante, ça se saurait. Perso quand je vois une action chuter brutalement, j’essaie de comprendre la raison de la baisse et je me place à l’achat (parfois) ou à la vente (rarement) en conséquence.
Actuellement, j’ai l’impression que le marché est très "exigeant" en raison du niveau de valorisation globalement haut du marché, et sanctionne donc durement toute déception ou tout incident : je vois ça comme une opportunité d’achat dans la mesure où les fondamentaux ne sont pas en cause.
3) S’agissant du choix entre stock-picking et ETF : il me semble que les partisans du 100% ETF négligent totalement le facteur psychologique et n’ont pas une vision globale du cycle : à la prochaine crise bancaire (du type faillite de Lehman, hein, pas un incident mineur), les fans du 100% ETF auront-ils les nerfs pour continuer à acheter l’indice, qui comprend 15-20% de financières ? Je fais le pari que beaucoup ne le feront pas, et que cette incapacité psychologique à acheter régulièrement l’indice pendant les phases de correction ou de krach, se traduira en pratique, par des sous-performances des investisseurs 100% ETF.
Perso, je serai prêt à continuer à acheter du LVMH qu’il pleuve ou qu’il vente - même en plein krach : parce que je comprends le business de la boîte et je crois en ses perspectives à long terme.
A mon sens, l’investisseur boursier doit ajuster le degré de diversification de son portefeuille à son degré d’ignorance. L’ETF Monde correspond à un degré d’ignorance totale : il offre une excellente performance pour un investisseur pas intéressé par les marchés - à condition qu’il continue à acheter qu’il pleuve ou qu’il vente. Mon portefeuille est très diversifié et se comporte peu ou prou comme un ETF - sauf que je sais exactement comment il est constitué et il m’offre un confort psychologique plus grand que l’ETF.
Par ailleurs, l’investisseur 100% ETF renonce à jamais à devenir un bon investisseur. Pour beaucoup ici (comme moi), l’investissement boursier est non seulement un hobby, mais aussi une ambition de devenir un investisseur compétent (= battant régulièrement l’indice). Beaucoup essaient, et peu y arrivent, c’est sûr.
4) Perso, une chose que j’aime beaucoup avec l’investissement (et sur ce forum) est son caractère "démocratique". Bien sûr, nous parlons d’argent et il y a des différences très grandes de ressources entre les personnes. Mais la compétence de l’investisseur se mesure strictement à la performance relative : il n’y a pas moins de mérite à réaliser une performance de X% avec un portefeuille de 10k€ qu’avec un portefeuille de 1M€. Donc l’idée que les petits portefeuilles boursiers ne devraient pas utiliser les mêmes armes que les gros ne me semble pas très pertinente (même si pour les très petits portefeuilles, il ne faut évidemment pas exagérer le nombre de lignes, afin de maîtriser les frais de courtage).