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#101 03/05/2018 23h35

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Scipion,
votre tableau est une bonne idée, il permet de faire une synthèse.
A mon avis, il y manque le "value" tout court. Perso, même si c’est ce que je trouve de plus simple, je ne fais pas que du deep value, mais plus généralement du value. Exemple, Gaumont, la décote n’est pas que sur des actifs tangibles évidents, elle est aussi sur une rentabilité du catalogue. Meilleur exemple probablement, Xilam, loin d’être du deep value selon moi.
Pour les fonds, pourquoi ne pas les acheter directement ?

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3    #102 04/05/2018 12h02

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@JeromeLeivrek : C’est vrai que votre portefeuille ne se résume pas à du deep value : comme vous, je suis actionnaire de Ymagis et Xilam, mais avec une optique purement croissance, je ne les aurais pas achetées si je n’avais regardé que les multiples de valorisation.

Mes définitions (ou interprétations) perso du value et du deep value :

- L’investissement value, c’est de cibler systématiquement les entreprises qui sont moins bien valorisées que le marché (par exemple en termes de VE/EBITDA, prix / cash-flow etc.). Cela peut se faire de façon mécanique / quantitative avec un screener. Il est démontré que cette approche fonctionne historiquement (par exemple par Lakonishok / Shleifer / Vishny en 1994). C’est ce que fait par exemple W. Higgons, avec d’excellents résultats sur la durée.

- L’investissement deep value, c’est d’identifier des inefficiences de marché qui expliquent des sous-valorisations (ou "décotes") persistantes et significatives sur certaines actions. On se positionne sur ces valeurs en attendant que la "décote" se résorbe. Cette approche ne peut pas se faire mécaniquement et repose sur une analyse fine des dossiers. C’est que font avec succès notamment les Daubasses et vous-même (pour certaines de vos lignes).

Je n’ai pas de doute sur la stratégie value, et dans une certaine mesure elle m’inspire dans mon portefeuille actuel (qui comprend beaucoup de valeurs I&E) - même si mon approche de scoring multi-critères se rapproche sans doute beaucoup plus d’une approche GARP. (Avec le temps, je pondère davantage les critères croissance et rentabilité, et de moins en moins le critère valorisation - mais sur la durée c’est peut-être une erreur…)

En revanche, je suis plus sceptique sur l’approche deep value, car j’ai tendance à voir les marchés comme largement efficients dans le pricing du risque idiosyncratique. Pour des entreprises au-dessus d’une certaine capitalisation (ou flottant), ciblées par des investisseurs professionnels, j’ai du mal à croire qu’on puisse déceler dans le rapport annuel une subtilité comptable qui explique une inefficience de marché. Mon intuition, c’est qu’avec une telle approche (se croire plus malin que le marché), on finisse par occulter des éléments non-comptables qui expliquent pourquoi une entreprise est "faiblement valorisée" (mais en fait, pas vraiment). Dans tous les cas, cette approche me semble plus risquée que l’approche value quasi-mécanique d’I&E. (Par ailleurs, il est facile de construire rapidement un portefeuille value très diversifié, beaucoup plus difficile pour un portefeuille deep value.)

Cela dit, je reconnais que les 2 approches reposent sur la même idée (une certaine inefficience des marchés), et malgré mon scepticisme, je dois reconnaître de belles réussites dans l’approche deep value (les Daubasses, vous-même). Mon portefeuille actuel ayant déjà une composante value, pour mon nouveau portefeuille plus ambitieux, je m’intéresse donc au deep value comme une des stratégies à tester.

Je pense construire ce portefeuille deep value sur 10 lignes, initialement sur une enveloppe de 10k€, qui augmenterait à 100k€ si la stratégie me convainc (ce qui n’est pas gagné). La composition initiale ce pourrait être 5 Daubasses, 2 Projet Lynch, 3 lignes perso à dénicher (pas gagné non plus). Dans votre portefeuille actuel, ce sont a priori Gaumont et Cofidur (vos 2 premières lignes - et 2 dossiers que je n’achèterais pas avec mon approche actuelle) que je "copierais" probablement si je devais me lancer aujourd’hui.

S’agissant des fonds, je les utilise de 3 manières :

1) achat direct : HMG Découvertes, Sextant PEA, Quadrige Rendement, Dorval Manageurs Small Cap Euro, DWS Aktien Strategie Deutschland, H2O Multibonds, représentent au total environ 10k€, soit un poids négligeable dans mon portefeuille (il s’agit plutôt pour moi d’avoir des benchmarks en "live" pour mon choix d’actions).

2) inspiration dans les choix d’actions : dans mon screener maison, j’ajoute des "points de bonus" pour les actions détenues dans le top 10 de bons fonds (j’en suis une trentaine). Quantitativement, c’est de loin l’influence la plus importante des fonds sur mon portefeuille (et ça me permet de bénéficier de leur travail sans payer les frais de gestion).

3) réplication directe : Pour l’instant je n’ai pas essayé cette approche, mais Nor obtient de très beaux résultats (supérieurs à ceux d’I&E) en répliquant le top 5 d’I&E, donc je vais essayer cette approche dans mon portefeuille plus offensif (peut-être sur 10 lignes : top 3 I&E, HMG Découvertes, Keren Essentiels, et 1 ligne détenue par au moins 2 de ces fonds).

@Bibike :

1) Ok pour l’idée d’acheter les "survivants des bas de cycles". Mais là, on est vraiment à mon sens pas loin du haut du cycle, et I&E est tranquillement exposé à des valeurs qui peuvent se retourner vraiment violemment. Sur les précédents cycles économiques, de bonnes valeurs cycliques (du type Trigano par exemple) ont pu corriger de facilement plus de 50%, voire bien plus, en quelques mois.

Cela dit, Higgons a évidemment beaucoup plus d’expérience que moi pour gérer le cycle et doit savoir ce qu’il fait. Je suis simplement curieux de savoir comment Higgons va gérer les premiers signes du retournement économique : il largue tous ses Faurecia / MGI Coutier / Le Bélier (voire ALD et Aperam) d’un coup, ou bien il les réduit graduellement ? Je ne sais pas trop, mais en tout cas mon intuition me suggère plutôt de surpondérer les valeurs moins exposées au cycle économique quand on approche du haut du cycle - ce qui semble l’approche de HMG Découvertes, par exemple.

2) Sur les "mégots de cigare", ok, je reconnais que certains ont fait ou font de bonnes performances avec cette approche, et c’est bien pour ça que je vais m’y essayer (mais ça a intérêt de marcher, parce qu’étant sceptique sur cette approche, je n’hésiterai pas à la couper brutalement - même si je sais qu’il faut donner du temps à une approche deep value). Mais dans le même temps, il y a quand même eu des plantages spectaculaires, largement discutés ici (des investissements "bathyscaphe", comme dirait Bifidus).

En fait, cette approche est à peu près diamétralement opposée à ma propre philosophie d’investissement : au moment d’acheter une action, je me demande toujours : "est-ce la meilleure action que je peux acheter aujourd’hui ?". Donc je ne cherche pas vraiment des "daubasses" - mais plutôt des "bombasses", si je puis me permettre cette familiarité : des belles valeurs, en croissance, avec un savoir-faire reconnu, en essayant de ne pas les payer trop cher.

Mais pour ne pas mourir idiot, je vais m’essayer aux daubasses et autres mégots de cigare, on verra bien ce que ça donne.

3) Je considère que beaucoup investisseurs deep value prennent des risques inconsidérés en concentrant leurs portefeuilles excessivement : leur approche est naturellement risquée car ils parient sur l’éventuelle correction d’une supposée inefficience de marché. Mais en outre, le travail de "découverte" des (supposées) inefficiences prenant beaucoup de temps de recherche et d’analyse, ils finissent pas avoir un nombre restreint de lignes, dont ils tombent parfois "amoureux" (biais psychologique - le même quand on reste trop longtemps avec une personne, on peut perdre son objectivité). Donc diversifier un portefeuille deep value me semble effectivement important (c’est pour cela que je vais m’abonner aux Daubasses).

A priori je vais avoir 10 lignes (comme expliqué ci-dessus) sur ce portefeuille deep value, mais il faut bien replacer cette expérience dans le contexte de ma gestion globale de patrimoine (avec de grosses "couches" bien moins risquées déjà existantes). Si cela devait être mon seul portefeuille boursier, je serais beaucoup plus diversifié.

Par ailleurs, je ne perds jamais à l’esprit que les ETF existent et qu’une approche mécanique entièrement en ETF fournit d’excellents résultats sur la durée (l’approche proposée par Fructif). Donc toute approche plus risquée (comme le deep value) doit au minimum battre les ETF, ou alors il y a vraiment un problème et l’expérience doit être arrêtée.

@Gog : 1) Oui, le bois, les groupements forestiers sont une idée qui m’intéresse ! Je vais prochainement récupérer un petit bois appartenant à mon père et j’envisage de le mettre en exploitation, pour me faire la main. On verra.

2) Effectivement, le travail d’Investir75 sur le portefeuille conviction de fonds est très intéressant. J’ai juste 2 interrogations :

a) Perso je ne choisirais pas Moneta Micro Entreprises (trop exposé aux bigs caps à mon sens) et Sextant PEA (je n’aime pas trop leurs choix sectoriels), même si ce sont des bons fonds que je regarde régulièrement. Je préfère beaucoup HMG Découvertes, et peut-être Keren Essentiels (outre I&E, bien sûr).

b) Dans une optique de performance, le nombre de lignes n’est-il pas un peu trop important ? J’ai été frappé par les excellents résultats de Nor sur le top 5 I&E (en back-test et en réel). A priori j’envisage une stratégie légèrement plus diversifiée : 10 lignes.

3) Pour les aller-retours sur valeurs stables, idéalement je voudrais faire comme Bifidus, qui ajuste ses lignes en tenant compte des news (résultats etc.) et des mouvements de marché : il allège en cas de hausse injustifiée (pas de news), il renforce en cas de très bons résultats etc. Je ne connais rien à l’analyse technique, et j’ai des doutes sur sa pertinence (même si je n’exclus qu’elle puisse être parfois un complément d’information intéressant).

Mon idée est de tester cette approche sur des valeurs solides et stables (qui ont tendance à fluctuer gentiment sur la durée), et que je pourrais sans problème garder en portefeuille si jamais la tendance est négative : Air Liquide, Vinci, Total, AXA, SCOR, BNP Paribas (pas en période de crise, hein), peut-être 1 ou 2 belles foncières… Rien d’original, des lignes que j’ai déjà en portefeuille.

A terme, j’envisage 10 lignes de 10k€ chacune, que je pourrais alléger / renforcer par tranches de 2k€ (je n’ai pas envie de faire des aller-retours pour des clopinettes), en PEA. L’idée c’est de tester cette stratégie sur ces quelques valeurs, puis, si elle fonctionne pour moi, de l’importer sur mon portefeuille principal (de le "bifiduser", en quelque sorte).

J’ai un peu de mal avec les bonus cappés (et les produits dérivés, en général) : je vois que certains se débrouillent bien avec, mais pour moi ça me donnerait un peu le sentiment de perdre le sens de l’investissement boursier (accompagner des entreprises, sur la durée), en pariant sur des courbes à la place. ça ne me fait pas trop envie (comme les ETF), et je pense qu’on peut gagner beaucoup d’argent avec des actions, sans levier et sans machinerie complexe. Mais on verra bien, je n’exclus rien.

4) Oui, les stratégies momentum ETF sont populaires en ce moment. Moi ça ne me fait vraiment pas envie, car (a) le momentum tout seul me laisse sceptique (je trouve ça débile que ça puisse marcher, en fait - je garde une optique fondamentale même si je reconnais que le momentum peut apporter quelque chose), et (b) je n’aime pas les ETF (je n’aime pas acheter quelque chose que je ne peux pas évaluer), même si je les utilise un peu pour diversifier (j’ai des ETF Russie, Asie, or…).

Par ailleurs, Fructif lui-même utilise des titres vifs pour faire du small value momentum, avec d’excellents résultats (comme EviDent, notamment). Je vais donc plutôt me lancer sur cette idée (de façon concentrée : 10 lignes, avec rotation mensuelle ou trimestrielle, à voir).

5) S’il y a des chevauchements épisodiques entre les différentes stratégies, ce n’est pas grave (je n’ai pas vraiment de risque de concentration). Dans tous les cas, je vais suivre la performance de chaque stratégie, et la comparer à la fois avec les indices et avec mon portefeuille principal (ultra-diversifié et défensif).

6) Les fonds discrétionnaires = la gestion déléguée, c’est ça ? Pas convaincu par les résultats que je vois ici et là. A nouveau, la "contrainte Fructif" s’applique : si une stratégie chargeant des frais et/ou risquée fait moins bien que les ETF, elle doit être éliminée sans pitié.

7) Sur la psychologie et le suivi du portefeuille, je ne me fais pas d’inquiétude. Sur mon portefeuille actuel, je me suis "fait plaisir" par un stock-picking frénétique (250 lignes). Désormais je vais me calmer sur la multiplication des lignes (j’ai presque épuisé le stock de valeurs qui m’intéressent, de toute façon), et me concentrer à tester les différentes stratégies.

C’est vrai que ça fait beaucoup de lignes / enveloppes / stratégies différentes à suivre, mais ce n’est pas un problème pour moi, je fais ça depuis tout petit pour tout (résultats sportifs, électoraux…), pour me détendre. J’essaierai de mettre en place un suivi de portefeuille assez clair sur Excel.

8) Ma gestion de conviction, c’est mon portefeuille actuel (qui restera mon portefeuille principal) : un portefeuille très diversifié de valeurs de qualité (pour la plupart…), dont je pilote le beta au fil du cycle économique, en essayant de dégager un petit alpha au fil du temps.

C’est cette approche qui est la plus intuitive pour moi, celle avec laquelle je suis à l’aise psychologiquement. Mais cette approche ne permet (a priori) pas de battre les indices très nettement (alpha faible dû à la grande diversification). Donc le nouveau portefeuille que je mets en place désormais sera bien plus concentré : en gros 10 lignes pour chacune des 5 stratégies, soit 50 lignes pour une taille cible de 500k€ à un horizon de 3 ans (contre 250 lignes pour mon portefeuille actuel, avec la même taille cible). (La seule exception étant la poche contrarian / or : je dois diversifier les minières aurifères, secteur que je connais mal.)

PS : Désolé pour le nouveau roman, je voulais traiter toutes les questions, qui m’aident à organiser ma réflexion (merci !).

Dernière modification par Scipion8 (04/05/2018 12h28)

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#103 11/05/2018 09h25

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Quelques opérations ces derniers jours :

- Vente d’Altamir après l’annonce de l’OPA : Finalement, je me suis rangé à l’avis de Bifidus (il y a mieux à faire ailleurs, plutôt que rester actionnaire d’une boîte qui ne traite pas toujours bien ses minoritaires) et j’ai décidé de vendre sans attendre la décision de Moneta (mon plan initial).

- Après un exercice de screening sur les banques européennes, j’ai initié 2 petites lignes sur 2 banques suédoises : Nordea (rendement 8,04%, PER 10,5, P/B 1,08, ROE 9,99%) et Skandinaviska Enskilda Banken / SEB (rendement 7,03%, PER 10,0, P/B 1,28, ROE 12,4%). (J’ai hésité entre SEB et Swedbank, je me placerai sur Swedbank peut-être plus tard.) Je pense que la chute des cours des banques suédoises ces dernières semaines (soucis sur le marché immobilier) et la dépréciation de la couronne suédoise face à l’euro offrent un bon point d’entrée à un investisseur € à long-terme. La rentabilité des banques suédoises est excellente, elles semblent résilientes aux chocs (meilleures performances aux stress tests UE), donc les (très bons) dividendes devraient être soutenables. J’apprécie aussi le potentiel de croissance que représente les pays baltes pour ces banques. De façon plus générale, la Suède reste un thème important pour la diversification internationale de mon portefeuille (les fondamentaux sont très bons et la dépréciation de la SEK offre un bon point d’entrée).

- J’ai finalement suivi JeromeLeivrek et consorts sur Gaumont : après lecture attentive de l’analyse de JeromeLeivrek, de la file du forum, et les réponses de l’entreprise aux questions des fonds actionnaires, je me range à l’idée d’une sous-estimation importante des actifs. Mais je trouve que certains arguments de Parisien opposés à cette thèse font aussi sens… Je vois au moins 2 scénarios à risque : (1) une OPRA à un prix dévalué, que l’actionnaire majoritaire "justifierait" par l’illiquidité du titre, (2) un status quo qui se prolongerait longtemps, sans solution de sortie pour les minoritaires. A cause de ces hésitations, je rentre avec beaucoup de retard sur ce dossier, et à un prix peut-être risqué. Pour dimensionner mon risque, j’ai décidé de n’allouer à cette ligne que des dividendes, et aucun apport d’argent frais (une règle de comportement que je vais suivre pour toute opération que je considère "spéculative") : donc je construis ma ligne petit à petit, au fur et à mesure du versement de mes dividendes [si vous voyez dans le carnet d’ordres des ordres à l’achat avec une taille absolument ridicule, c’est sans doute moi ;-) ]

- Dans la même optique spéculative, et avec le même retard, j’ai initié une petite ligne Graines Voltz. C’est aussi une ligne spéculative à court terme (financée aussi uniquement par dividendes), contrairement à l’essentiel de mes lignes qui ont une vocation de long terme. Je vais m’essayer plus fréquemment à ce type d’opérations, dans la perspective d’un portefeuille boursier plus offensif s’ajoutant à mon portefeuille portefeuille principal défensif et de long terme.

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#104 11/05/2018 16h14

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Deux pistes dans la même veine de vos investissements dans Gaumont et Graines Voltz:

- Tessi
- Groupe Crit

NB: actionnaires des sociétés listées.

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#105 11/05/2018 23h57

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Scipion8 a écrit :

J’ai finalement suivi JeromeLeivrek et consorts sur Gaumont : après lecture attentive de l’analyse de JeromeLeivrek, de la file du forum, et les réponses de l’entreprise aux questions des fonds actionnaires, je me range à l’idée d’une sous-estimation importante des actifs. Mais je trouve que certains arguments de Parisien opposés à cette thèse font aussi sens.

Dans toutes les affaires boursières, je vous conseille d’examiner quels sont les éléments tangibles. Ne vous fiez pas aux impressions ou aux sentiments des uns et des autres.

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1    #106 12/05/2018 01h10

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@Investir75 : Oui, j’aime bien Tessi et Groupe Crit et je les ai déjà toutes les 2 en portefeuille (j’ai renforcé ma ligne Groupe Crit récemment).

Pour moi ces 2 actions n’appartiennent pas à la même catégorie que Gaumont et Graines Voltz - en raison de ma méthode personnelle de sélection :

- Groupe Crit et Tessi "passent" mon screener maison, grâce à la croissance de leur activité, leur rentabilité, et leur valorisation raisonnable. (D’ailleurs, I&E, qui utilise aussi une méthode quantitative, mais davantage value que la mienne, est aussi actionnaire des 2.)

- En revanche, ni Gaumont ni Graines Voltz ne passent mon screener, car elles sont pénalisées notamment par une croissance faible, voire négative, de leur activité (c’est le critère que je pondère le plus).

Donc si je n’appliquais que mon approche screener (qui reste ma méthode principale de sélection), je n’aurais acheté ni Gaumont ni Graines Voltz. Evidemment, la valeur de ces 2 actions tient aux circonstances particulières (montée des actionnaires majoritaires), et leur valeur véritable n’est peut-être pas correctement reflétée par leurs comptes publiés (peut-être à dessein).

Comme expliqué sur cette file, je cherche actuellement à diversifier mes méthodes de stock-picking (pour prendre un peu plus de risques), donc des achats comme Gaumont ou Graines Voltz ont une dimension un peu "expérimentale" pour moi.

@JeromeLeivrek : Oui, évidemment il vaut mieux développer une analyse aussi objective que possible plutôt que de suivre aveuglément les opinions de tel ou tel. Cela dit, sur le dossier Gaumont, même si on avait une certitude sur la valeur des actifs (ce qui n’est pas évident), il y a quand des éléments quasi impondérables, comme les choix de l’actionnaire majoritaire (retrait ou pas, avec quel timing etc.), le cadre législatif changeant, l’évaluation des autorités compétentes de l’éventuel prix de rachat selon différents critères etc. Donc il y a à mon sens une grande incertitude autour des éléments "tangibles" qu’on peut identifier.

Par ailleurs, je suis conscient du risque de rentrer sur une position de cette nature aux prix actuels (135-140€ / action) ; si j’avais acheté plus tôt entre 80-120€, le risque serait évidemment beaucoup plus limité. Donc ça va rester une petite position dans mon portefeuille : j’ai 11 actions ce soir, je monterai éventuellement à 30 si les prix baissent un peu, mais pas plus.

Comme évoqué plus haut, j’envisage d’essayer une poche deep value, et Gaumont en est peut-être la première pierre. Je me suis abonné aux Daubasses et j’ai étudié les valeurs € de leur portefeuille aujourd’hui. C’est clair qu’il va falloir que je me force un peu, car ce n’est pas le profil des entreprises que j’apprécie habituellement : ça manque de croissance ! Je ne crois pas que je vais les suivre sur les daubasses françaises initiées en mars. Peut-être devrais-je suggérer aux Daubasses d’initier une poche CAPP (Croissance à Petit Prix) ;-) Ou mieux, sans doute, devrais-je me mettre moi-même à la pêche à de tels profils, en ajustant les paramètres de mon screener, pour être moins "suiviste" sur cette approche nouvelle pour moi.

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1    #107 12/05/2018 12h36

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Scipion8 a écrit :

Cela dit, sur le dossier Gaumont, même si on avait une certitude sur la valeur des actifs (ce qui n’est pas évident), il y a quand des éléments quasi impondérables, comme les choix de l’actionnaire majoritaire (retrait ou pas, avec quel timing etc.), le cadre législatif changeant, l’évaluation des autorités compétentes de l’éventuel prix de rachat selon différents critères etc.

Ce que je sous-entendais en fait c’est que : 1. les éléments que vous (et Parisien à l’origine) pointez peuvent s’appliquer à beaucoup de valeurs dont on parle sur ce forum, un peu comme si je disais "le cours peut très bien baisser fortement", oui certes, et alors ? 2. c’est très bien de dresser des scénarios, mais si c’est dans le vide ça ne sert à rien, il faut tacher d’estimer quelle est leur probabilité par rapport à d’autres scénarios, par rapport à d’autres titres, etc, et aussi voir comment on peut contrer ces scénarios. Bref, aller plus loin. Par exemple ici, sur le cas d’une OPR qui pourrait avoir lieu à vil prix : il faut s’intéresser à qui sont les autres actionnaires, quelle est leur opinion sur ce titre, vont-il se laisser faire, quel moyen d’action aurons-nous, sommes-nous prêt à agir, sur quel base d’actionnaires pouvons-nous compter etc.

Scipion8 a écrit :

Je me suis abonné aux Daubasses et j’ai étudié les valeurs € de leur portefeuille aujourd’hui. C’est clair qu’il va falloir que je me force un peu, car ce n’est pas le profil des entreprises que j’apprécie habituellement : ça manque de croissance ! Je ne crois pas que je vais les suivre sur les daubasses françaises initiées en mars. Peut-être devrais-je suggérer aux Daubasses d’initier une poche CAPP (Croissance à Petit Prix) ;-) Ou mieux, sans doute, devrais-je me mettre moi-même à la pêche à de tels profils, en ajustant les paramètres de mon screener, pour être moins "suiviste" sur cette approche nouvelle pour moi.

De la croissance à pas cher, c’est plutôt rare. Faisable mais rare. En général quand vous la trouverez, si ce n’est pas cher c’est qu’il y aura des raisons, et il y aura tout un tas de gens pour vous dire à quel point il y a des problèmes. Sur Xilam à 2 €, les actionnaires râlaient contre l’inactivité boursière du PDG, ils ne comprenaient pas que leur propriété prospérait tranquillement… Sur Prodware à 7 €, les dirigeants étaient aussi en cause (pour de bonnes raisons)…

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2    #108 12/05/2018 13h02

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JeromeLeivrek a écrit :

quel moyen d’action aurons-nous, sommes-nous prêt à agir, sur quel base d’actionnaires pouvons-nous compter etc.

En tout cas, vous pourrez compter sur moi, même si je ne suis pas totalement certain que mes 11 titres pèsent décisivement dans la balance ;-) Plus sérieusement, si à un moment donné il y a besoin de préparer une note à l’attention des autorités compétentes, je peux aider (je sais faire, c’est mon pain quotidien, et je connais le style AMF/BDF).

JeromeLeivrek a écrit :

En général quand vous la trouverez, si ce n’est pas cher c’est qu’il y aura des raisons, et il y aura tout un tas de gens pour vous dire à quel point il y a des problèmes. Sur Xilam à 2 €, les actionnaires râlaient contre l’inactivité boursière du PDG, ils ne comprenaient pas que leur propriété prospérait tranquillement…

Si je trouvais du Xilam à 2€, j’espère que je n’hésiterais pas (moi, j’ai "trouvé" Xilam à 12€) ;-) Je vais faire tourner mon screener avec le critère valorisation pondéré très fort (je vais essayer d’ajouter une colonne P/B à ma base de données, jusqu’à présent j’utilise surtout VE/EBITDA), et une pondération suffisante sur le critère croissance, et rien sur mes autres critères habituels (rentabilité, régularité, dividendes, actionnariat). Je vais voir ce que ça donne, puis arbitrer face aux daubasses.

AMF : Actionnaire Gaumont et Xilam.

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#109 13/05/2018 15h28

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Bonjour,

par curiosité pour le moment ( peux etre par besoin pour la suite de mon aventure )

le tableur excel, qui est bien lisible, même pour moi qui n’a pas de notion,  comment le mettez vous a jours ? manuellement ou automatiquement via macro ?

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3    #110 13/05/2018 23h03

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Bonjour Homme,

Mon screener est essentiellement manuel pour la constitution de la base de données, et plus "automatique" (utilisation de fonctions Excel simples) pour l’exploitation des données.

Etape 1 : Constitution de la base de données : je remplis à la main une base de données comprenant le chiffre d’affaire, résultat opérationnel et résultat net des 5 dernières années et des 3 prochains exercices (consensus Binck), la capitalisation boursière, la valeur d’entreprise et le rendement actuel, des indicateurs de rentabilité (ROA, ROE, marge nette), ainsi que le PER sur la base du résultat attendu dans l’exercice en cours (consensus Binck). Ma base de données comprend aussi des informations sur l’actionnariat et sur la détention par des fonds que je trouve intéressants.

Pour certaines nano caps, ces données peuvent ne pas être accessibles ou à jour sur Binck / Boursier / Boursorama, alors je me plonge dans le rapport annuel (si je pense que la nano cap peut être intéressante).

Evidemment, tout cela prend beaucoup de temps, mais je ne dois pas renouveler cet exercice trop souvent puisque j’utilise des données annuelles. Et puis cette étape laborieuse est l’occasion pour moi de récolter aussi des informations non-quantitatives (l’humeur sur les forums Boursorama par exemple) et les dernières infos qui n’apparaissent pas dans la base de données (derniers résultats trimestriels etc.).

Etape 2 : Notation synthétique multi-critères : En utilisant la fonction SI (IF) sur Excel, la spreadsheet accorde des notes, de 0 à 5, à chaque entreprise pour différents critères : croissance (passée et future du chiffre d’affaires), rentabilité, régularité (nombre d’années profitables sur les 5 derniers exercices), rendement, valorisation (VE/EBITDA et PER - je prévois d’ajouter le ratio P/B à ma base de données), actionnariat (structure de l’actionnariat + présence de fonds performants). J’envisage d’ajouter un critère momentum.

Le seul obstacle technique à ce niveau, c’est de définir les seuils de notation. Par exemple pour la rentabilité, la formule que j’utilise avec la marge nette est la suivante :

=SI(AC3>20%;5;SI(AC3>15%;4;SI(AC3>10%;3;SI(AC3>6%;2;SI(AC3>3%;1;0)))))

Donc une entreprise qui a une marge nette supérieure à 20% aura une note de rentabilité de 5, tandis que celle qui a une marge nette de 5% aura une note de 1.

Je définis les paliers de notation un peu arbitrairement, en essayant quand même d’avoir une représentation à peu près équitable des différentes notations dans mon échantillon. (Une façon peut-être plus objective, mais sur la base d’une performance relative et non absolue, consisterait à utiliser les centiles de rentabilité, par exemple, dans l’échantillon - aussi facile sur Excel.)

Une fois chaque note par critère attribuée, je peux calculer une notation synthétique.

Etape 3 : Classement et sélection en utilisant les pondérations des critères comme paramètres :

La notation synthétique se calcule simplement :

Notation synthétique = note croissance * pondération critère croissance + note rentabilité * pondération critère rentabilité + note régularité * pondération critère régularité + note valorisation * pondération critère valorisation + note rendement * pondération critère rendement + points bonus actionnariat * pondération critère actionnariat

(Pour l’actionnariat je n’utilise pas vraiment une note mais un système de "points bonus" : +1 si I&E est actionnaire etc.)

A ce stade, je me contente donc de faire varier les pondérations des différents critères, pour obtenir des classements différents. Je vais utiliser une multitude de combinaisons différentes de pondérations, ou bien je vais mettre l’accent sur un critère particulier selon ma priorité du moment. (Par exemple la valorisation si je considère que les marchés sont trop hauts, l’actionnariat si je manque d’inspiration et préfère être "suiviste" etc.).

Sur un échantillon de disons 500 entreprises, je vais alors définir une règle de sélection : par exemple, je choisirai toute action qui apparaît dans le top 20 avec une combinaison donnée + toute action qui se retrouve dans le top 50 sans jamais être dans les 200 dernières de l’échantillon avec une autre combinaison etc. C’est aussi pour ça que j’ai beaucoup de lignes en portefeuille…

Cette approche "brute" ne permet pas d’identifier certains bons dossiers qui ne passent pas le filtre du screener (du type Gaumont, Graines Voltz, Derichebourg, Gévelot…), car évidemment des ajustements nécessaires à l’évaluation de la rentabilité et/ou des actifs sont souvent nécessaires et pas pris en compte par le screener, mais elle permet de couvrir l’ensemble de la cote et est à mon sens pertinente (et performante) pour une première sélection. Pour les renforcements, j’utilise moins le screener et davantage ma compréhension qualitative des dossiers, les derniers résultats publiés etc.

Dernière modification par Scipion8 (13/05/2018 23h40)

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#111 14/05/2018 08h18

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merçi de m’avoir répondu smile

J’ai tous lus, même si pas tous compris car je ne connais pas trop la bourse ( juste les trucs hyper basique )

personnellement, je pensais qu’il falais regardé tous les jour les cours pour pouvoir "trade" correctement.

donc si je comprend bien "hold" sur mini 3 mois c’est ça ?

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8    #112 14/05/2018 10h19

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@Homme : il y a différents styles de sélection et de gestion d’un portefeuille boursier, ainsi que différents choix de produits. Chacun a son opinion et son style, même si on peut à mon sens dégager quelques principes de bon sens.

Pour la sélection des actions, en gros il y a deux approches :

- L’analyse fondamentale consiste à regarder les comptes publiés par l’entreprise, son historique, son actionnariat, les dernières nouvelles etc., et à sélectionner celles qui semblent les plus solides et/ou avec le meilleur potentiel, selon le goût pour le risque de l’investisseur : par exemple certains vont choisir des grandes entreprises qui ont un long historique de dividendes croissants ("aristocrates du dividende"), d’autres vont sélectionner des petites entreprises avec un fort potentiel de croissance (mais aussi avec un risque plus grand).

Dans tous les cas, il faut vérifier la valorisation de l’entreprise que vous voulez acheter (on utilise différents ratios : VE/EBITDA = valeur d’entreprise sur résultat opérationnel avant amortissements, PER = prix sur résultat net, P/B = prix sur valeur comptable des capitaux propres), pour ne pas "surpayer" l’action. Cela dit, si on croit que les marchés fonctionnent à peu près correctement (marchés "efficients"), comme c’est mon cas, on va constater que les "belles" entreprises (solides et en croissance) se paient toujours plus cher que les autres : comme pour tout (une voiture, des vêtements…), parfois ça vaut le coup de payer la qualité un peu plus cher (mais pas trop !).

- L’analyse technique consiste à regarder l’évolution du cours de l’action, et d’identifier une "dynamique" positive ou négative. Une application simple c’est une approche "momentum" (= dynamique), qui consiste à sélectionner les actions qui ont le mieux performé dans la période récente, par exemple les 3, 6 ou 12 derniers mois, en faisant le pari qu’elles vont "continuer sur leur élan". Il y a bien d’autres méthodes d’analyse technique (plus ou moins fumeuses, à mon avis).

La justification théorique de l’analyse technique, c’est que si on pense que les marchés sont parfaitement efficients, ils "pricent" exactement toute l’information publique disponible sur l’entreprise (les derniers résultats, l’actionnariat etc.) et donc il ne sert à rien d’analyser ce qui est déjà pricé dans le cours : il vaut mieux essayer d’identifier une "dynamique" dans le cours, qui pourrait refléter par exemple des achats ou ventes en cours par des initiés.

Sur ce forum, les adeptes de l’analyse fondamentale sont majoritaires, mais il y a aussi pas mal de pratiquants du momentum. Perso je vous conseillerais plutôt l’analyse fondamentale, qui va vous permettre peu à peu de comprendre le fonctionnement d’une entreprise, et d’accompagner des entreprises réelles sur la durée, plutôt que de parier sur des "courbes". Cela dit, certains mélangent l’analyse fondamentale avec l’approche momentum, avec succès.

Pour la gestion du portefeuille, il y aussi différentes approches :

- L’approche buy and hold consiste à sélectionner avec soin une entreprise (généralement sur la base d’une analyse fondamentale) et de garder l’action pour une durée très longue, voire indéterminée (pour toujours). Si la sélection a été bien faite, ça peut être une stratégie très efficace (dividendes et/ou valorisations croissants).

- Une approche différente consiste à définir un prix cible au moment de l’achat (évidemment plus élevé que le prix d’achat…), sur la base d’une analyse fondamentale ou technique. Lorsque le prix cible est atteint, on vend l’action et on choisit une autre action avec du potentiel. Selon l’approche utilisée, et selon l’évolution du cours de bourse, la durée de détention de l’action peut varier fortement : de quelques jours (voire moins), à plusieurs mois ou années [voire jusqu’à la mort lorsqu’on s’est planté sur l’analyse et qu’on ne veut pas vendre ;-) ].

S’agissant des produits (je ne parle pas des produits dérivés les plus spéculatifs), on peut choisir entre (ou combiner, évidemment) :

- Des titres vifs : les actions classiques. Si vous avez un intérêt pour l’analyse fondamentale, c’est le mieux.

- Des ETF (Exchange Traded Funds), aussi appelés trackers : ces produits répliquent simplement l’évolution des indices, avec des frais réduits. On peut choisir des ETF sur différents pays, secteurs… Historiquement, en investissant régulièrement uniquement sur des ETF, on obtient de bons résultats - souvent supérieurs à ceux obtenus par les titres vifs (à moins d’être très bon sur la sélection de titres vifs).

- Des bonus cappés : un produit dérivé qui offre un bonus à l’échéance si un niveau "barrière" n’a pas été touché. Je ne conseillerais pas ça à un débutant complet, mais après un temps suffisant d’apprentissage ça peut être un produit intéressant.

C’est à chacun de trouver son style en fonction de ses priorités. En gros, il faut vous décider sur 3 aspects essentiels :
1) Le niveau de risque (et ses implications psychologiques)
2) Le temps passé à gérer le portefeuille
3) L’intérêt intellectuel pour les marchés

Si vous n’avez pas d’intérêt particulier pour les marchés mais que vous voulez de la performance sans perdre de temps, le mieux est sans doute les ETF, avec une méthode d’investissement régulière (1 minute par mois, selon les avocats de cette méthode) : voir ce site internet, dont l’auteur Fructif est actif sur ce forum et a écrit sur le sujet 2 livres largement appréciés sur le forum. Cette méthode va vous fournir une très bonne performance sur la durée, sans vous prendre la tête (je le dis avec regret, n’aimant personnellement pas les ETF).

Si vous vous intéressez aux entreprises et voulez développer des connaissances en analyse fondamentale (donc passer plus de temps sur le sujet), alors un portefeuille de titres vifs est préférable - en acceptant toutefois les risques associés à de mauvais choix.

Je vous conseille de regarder les vidéos de notre collègue Tanuky sur Youtube (Focus Bourse), en commençant par les plus anciennes, car il explique de façon très pédagogique la sélection et la gestion d’un portefeuille boursier, en commençant par les bases puis en creusant différents sujets sur les différentes stratégies. Sa file de portefeuille est aussi une bonne lecture.

S’agissant des choix d’actions, il y a beaucoup de files de portefeuilles intéressantes sur ce forum, par exemple celles d’Isild (qui relate avec humour ses aventures, succès et échecs en bourse) et de Froidevaux (qui a à mon avis un des portefeuilles les plus solides).

Pour l’approche buy and hold centrée sur des aristocrates du dividende, la file de portefeuille de Prune est intéressante.

Et sur les bonus cappés, Neo45 (qui a aussi un blog) et Ostal fournissent des explications assez pédagogiques.

Quelques conseils de bon sens pour finir :

- Quelle que soit la méthode, des actions sont des produits risqués (en outre, je pense que nous approchons d’un point haut pour les marchés boursiers), donc dimensionnez prudemment votre portefeuille, surtout au début.

- Diversifiez (sans forcément être un extrémiste comme moi).

- Méfiez-vous de vos émotions, c’est souvent comme ça qu’on perd de l’argent (acheter dans l’euphorie et vendre dans la panique = pertes certaines). Il vaut mieux se donner le temps d’apprendre petit à petit, pour mieux vous connaître (notamment votre tolérance au risque).

- Il n’y a pas de méthode miracle : toute personne qui vous promet des résultats fabuleux en bourse sans effort est un escroc. Prenez le temps d’apprendre petit à petit en utilisant les ressources gratuites (comme ce forum, les vidéos de Tanuky / Focus Bourse), puis éventuellement des ressources payantes mais peu onéreuses (des livres par exemple : ici et ).

Dernière modification par Scipion8 (14/05/2018 13h33)

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1    #113 14/05/2018 10h48

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Bonjour Scipion8,

j’ai fini par copier votre méthode en créant également mon screener maison.
J’ai commencé comme vous par utiliser Excel mais devant la lourdeur de la tâche j’ai fini par me créer une petite application pour alimenter automatiquement ma base de données.

J’aurais 2 remarques sur vos critères :

1) vous utilisez le critère du résultat net sur les 3 prochains exercices , n’avez-vous pas peur sur la fiabilité de ces données ?

2) personnellement j’ai ajouté des critères sur l’historique des dividendes (récupérer sur TradingSat) , cela me permet d’avoir une vision à plus long terme de la société (jusqu’à 20 ans pour certaines) et de voir l’effet sur la société d’une grosse crise comme celle de 2008 , ne pensez-vous pas qu’un critère de ce type serait utile dans votre screener ?

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#114 14/05/2018 11h14

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Bonjour LeZig,

Effectivement c’est préférable d’extraire les données comptables automatiquement, ça permet de gagner beaucoup de temps. Il faudrait que je me forme sur le sujet. En fait dans mon job précédent, j’utilisais beaucoup Bloomberg (qui permet une extraction très facile de beaucoup de données), mais à l’époque je n’avais pas le droit d’investir activement en actions… Depuis que j’ai changé de travail, j’ai le droit d’investir mais je n’ai plus Bloomberg, je me sens un peu orphelin ;-(

J’utilise un peu les screeners de Binck et du Financial Times, mais ils ne répondent pas vraiment à mes besoins. Par exemple, le critère de valorisation sur Binck est le ratio VE / chiffre d’affaires (gros biais sectoriels)… Et bien sûr ils ne permettent pas une pondération des critères. Donc j’utilise ces screeners pour identifier d’éventuelles opportunités, puis je saisis ces actions à la main dans mon screener perso, pour les comparer avec mon (gros) échantillon.

En réponse à vos remarques :

1) Je n’utilise pas les projections de résultat net (même si je les ai dans ma base de données) : les seules projections que j’utilise pour les 3 prochains exercices sont les projections de chiffre d’affaires (peut-être un peu plus sûres ?). Et en tout cas ces projections ne pèsent pas plus de 50% dans le critère croissance, puisque je regarde aussi la croissance passée du chiffre d’affaires.

Cela dit, c’est vrai que mon screener est influencé par la projection de résultat de l’exercice en cours, puisque je prends le PER calculé par Binck pour l’exercice en cours (2018e). Mais je le complémente par le calcul du PER sur le dernier exercice, avec le résultat publié (2017).

2) Oui, un historique long des dividendes serait appréciable, car pour le moment mon critère dividendes est basé simplement sur le dernier dividende versé (ce qui est assez aléatoire). Je me méfie sur la qualité des données historiques sur les dividendes, mais je vois ici et là que TradingSat semble effectivement la meilleure source, donc effectivement ça peut être une évolution pour mon screener.

Cela dit, avec le temps, je pondère de moins en moins le critère dividendes (sauf pour un secteur bien particulier comme les banques), et pour ma sélection de valeurs européennes hors France, j’ai même essayé une pondération négative du critère dividendes ! (car je préfère ne pas être embêté par les questions de retenues à la source etc.)

En tout cas, je suis d’accord qu’un historique des dividendes améliorerait mon screener, notamment évidemment si je veux cibler des aristocrates du dividende, des banques, ou, avec le temps, si j’approche graduellement d’une phase de consommation de la rente (pour le moment je suis en pleine phase de capitalisation).

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#115 14/05/2018 11h27

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ISTJ

Bonjour Scipion,

Avez-vous envisagé xlsValorisation ?

En un clic vous obtenez 5 ans de données financières que vous pouvez transposer dans votre outil maison.

Données issues du Wall Street Journal donc ne marche pas pour les nanos caps mais déjà ça vous faciliterait beaucoup la vie (la mienne en tout cas c’est sûr).

Vous avez également accès gratuitement à pas mal de données en consultant les fiches entreprises sur IH.

Exemple avec Casino.


Parrain InteractiveBrokers Saxo Boursorama ETPL4810 Assurancevie.com ETPL49769 Fortuneo 12470190 HelloBank Degiro Linxea iGraal RedSFR Magnolia

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#116 14/05/2018 14h04

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Merci Bibike, effectivement, xlsValorisation pourrait être intéressant pour moi, je vais y réfléchir.

J’ai surtout besoin des données comptables brutes, ensuite j’aime bien faire ma petite tambouille à ma façon. Idem pour le beta, par exemple, j’aime bien le calculer moi-même.

Et pour les nano caps (qui représentent une cible importante pour moi), effectivement, il n’y a souvent pas d’autres choix que de plonger dans les rapports annuels.

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#117 29/05/2018 10h47

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Belle baisse des indices ce matin en raison de la crise politique italienne. L’occasion de vérifier comment se comporte mon portefeuille en mer agitée : en gros, il fait le job défensif pour lequel je l’ai construit : -1.2% au moment où le CAC40 est à -2.0%.

Je repasse devant les indices sur l’année, avec un demi-point de superformance : +2.1% contre +1.6%. Jusqu’à présent j’étais un peu derrière le CAC40 en raison de ma surpondération des small caps, moins en forme cette année que l’an dernier.

En fait la superformance de mon portefeuille se construit essentiellement sur des journées comme celles-ci, ce qui a un côté psychologiquement confortable : comme tout le monde je me prends une belle perte ce matin, mais avec la consolation de faire nettement moins pire que les indices.

En revanche, beau bain de sang sur mes valeurs italiennes - la qualité ne préserve pas de ce genre de crise politique majeure : Tecnoinvestimenti -8%, Anima Holding -7%, Mondo TV -6%, Maire Tecnimont -5%.

J’aime bien renforcer à l’occasion de crises politiques ou géopolitiques "pures" (sans impact macro-financier majeur ou alors simplement temporaire). Le meilleur exemple étant la Corée du Nord ou les rodomontades de Trump. Mais pour la crise italienne, je m’interroge : je pense que les fondamentaux économiques italiens sont en amélioration, mais évidemment les conséquences budgétaires et monétaires de l’accession des populistes au pouvoir sont difficilement prévisibles.

Je réfléchis à un renforcement de mes financières en fond de portefeuille (AXA, BNP Paribas), bien pénalisées dans ce contexte, et - avec une prise de risque assumée - sur des valeurs italiennes de qualité (mais je vais prendre le temps, la crise politique devrait donner pas mal de points d’entrée ces prochaines semaines).

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2    #118 05/06/2018 09h56

Exclu définitivement
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Pourquoi n’utilisez vous pas le screener uncle stock?  Il me semble couvrir l’essentiel de vos besoins de screening et permet un backest sur un peu plus de 10 ans.

Déontologie : client de uncle stock

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3    #119 05/06/2018 11h33

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Bonjour.

Il existe aussi ce screener: Screener d’Action - recherche et filtres des actions surTradingView

Un des rares gratuits où l’on puisse avoir VE/Ebitda.
Lors du passage en payant du screener de FT, que je trouvais très bien, Loïc Abadie l’a conseillé dans les screener gratuits pour s’y substituer, avec le screener d’Investing.

Pour l’Italie, c’est un pays avec un tissu industriel fort et exportateur (pas mal de matériel pour l’agriculture notamment viticulture est fabriqué en Italie), et peu connu. Qui connaît les freins Brembo (qui participe au développement du véhicule hybride urbain de PSA)?

Pour ma part, je vais attendre avant de renforcer ma petite (toute petite!) ligne Banca Monte Dei Paschi di Siena!

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#120 05/06/2018 11h38

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Le screener FT serait devenu payant ?
Bizarre, chez moi il fonctionne encore.

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1    #121 05/06/2018 12h33

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@Marcopolo : Je ne connaissais pas Uncle Stock. Merci, ça me semble intéressant :

+ grande flexibilité dans le screening, avec une multitude de critères et de scores, et la possibilité d’ajouter des conditions de filtre
+ affichage efficace des résultats (pouvoir regarder le détail d’une valeur par simple clic, tout en gardant la liste de screening sous les yeux)
- petits problèmes d’affichage (menus déroulants trop longs qui disparaissent) et de temps de chargement sur mon ordinateur portable

Mais il semble manquer ce que j’ai avec mon screener maison : la possibilité d’utiliser différents critères simultanément en les pondérant à ma guise. Pour moi cette approche est très intuitive : par exemple j’ai 10 points de pondération à attribuer : j’en attribue 3 à la croissance, 3 à la valorisation, 2 aux dividendes, 1 à la régularité, 1 à la composition de l’actionnariat. Puis je change un peu la distribution des points pour voir le changement de classement. J’ajuste les pondérations à mon sentiment de marché et à ma situation personnelle (j’ai plus ou moins besoin de dividendes selon les périodes). Je crois que je vais finir par commercialiser mon screener si aucun des existants ne propose ça ! :-)

S’agissant des screeners payants proposés, un des obstacles pour moi était le prix : je m’accorde un budget total de 0,1% de la taille du portefeuille pour les diverses dépenses d’information et de recherche. Cela correspond en gros au coût de gestion d’un ETF. Aujourd’hui, ça représente 500€ / an, et j’en consomme actuellement la moitié (abonnements Investir et Daubasses).

J’avais exclu un abonnement Stockopedia (que j’avais testé et que je considère au demeurant comme un bon produit, à mon sens), à cause de son coût trop élevé pour moi (550€ / an, pour l’Europe). Les prix proposés par Uncle Stock me semblent plus raisonnables, même si pour mes besoins, seules les 2 offres les plus complètes (à 187€ et 118€ / an) me semblent pertinentes. J’y réfléchirai.

En ce moment, j’utilise le screener proposé par Binck (qui est loin d’être idéal) et quand une valeur me semble intéressante je la saisis à la main dans mon screener maison pour la comparer à ma "base" de valeurs.

@Lausm : 1) Merci pour le lien vers le screener Trading View. Etant gratuit, il est naturellement beaucoup moins détaillé que celui d’Uncle Stock, mais pour un premier débroussaillage ça peut toujours être utile.

2) Exactement, l’Italie a de très belles valeurs industrielles : avant l’euro, le tissu industriel italien était régulièrement "dopé" par des dévaluations compétitives de la lire. Après 18 années d’euro, celles qui ont survécu et exportent sont celles qui se sont adaptées et ont démontré leurs avantages compétitifs. La crise politique en Italie pourrait être un point d’entrée sur ces belles valeurs italiennes.

Brembo est effectivement l’une d’entre elles, elle est en bonne position sur ma watch list.

3) Pour les banques italiennes, il faut bien sûr être prudent : prendre position aujourd’hui sur une banque italienne, c’est parier sur une issue positive à l’incertitude politique actuelle - ce qui me semble le scénario le plus probable, mais il risque d’y avoir quelques orages avant l’éclaircie (et les banques italiennes seront en première ligne).

Perso, je réfléchirais éventuellement à me positionner sur les leaders, Unicredit (j’aime bien son dirigeant français Jean-Pierre Mustier) ou Intesa Sanpaolo, une fois que les tensions existant sur le marché obligataire se seront calmées. Clairement Monte dei Paschi di Siena est un pari risqué / spéculatif (perte totale possible, doublement du cours aussi !).

4) Si vous suivez de près l’Italie, je vous conseille un commentateur expérimenté qui comprend à la fois le jeu politique italien et la dynamique européenne : Francesco Papadia (qui intervient dans les médias et a son blog) - ancien Directeur Général des Opérations de Marché à la BCE et bras droit discret de Trichet pendant la crise, désormais à la retraite. Je le verrais bien devenir ministre des finances si un jour la situation en Italie dégénère et ils ont besoin de quelqu’un pour rassurer les marchés… [C’est mon ancien chef, dont j’ai beaucoup appris pendant la crise.]

@JeromeLeivrek : Pareil pour moi, le screener FT marche toujours. Mais je ne l’aime pas trop : difficile de faire des recherches européennes en raison de nombreux doublons apparemment cotés en Allemagne (mais c’est peut-être moi qui fait une mauvaise manip). OK pour un usage d’appoint, à mon avis.

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#122 05/06/2018 13h00

Exclu définitivement
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Oui vous avez raison, il n’est pas possible de faire directement les critères maison.  Une option serait de faire un export Excel et ensuite faire tourner votre macro Excel sur le résultat.  A voir si le jeu en vaut la chandelle et si vous gagnez en fiabilité/rapidité/précision.  J’ai aussi demandé au dev du site d’ajouter des critères calculés et il m’avait dit il y a quelques mois que c’était possible dans le futur.

Une autre possibilité est de prendre screener.co.  Vous avez accès à un langage de programmation puissant qui vous permettra sans doute d’utiliser des critères maison pondérés comme vous l’entendez.

J’étais client de screener.co pendant plusieurs années mais suis passé à Uncle Stock il y a un an environ.  Le screener est un tantinet moins puissant mais par contre on peut faire des backtests.  Je vois souvent des gens sur ce forum qui disent je prends des actions dividendes, ou je prends des actions proches des plus bas annuels (ou une combinaison) sans avoir la moindre idée de ce qui a marché sur un pays X ou une région Y.

Pour le coût je peux comprendre votre approche.  Par contre je la pondérerais un peu…  Le temps que vous passez vaut de l’argent.  Si vous pouvez économiser ne serait ce que deux heures par mois, cela vaut de l’argent…

En tout cas bonne continuation et au plaisir de vous lire!

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1    #123 05/06/2018 13h40

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Mille excuses, le screener FT n’est pas devenu payant, par contre l’affichage des données fondamentales des actions oui…et je dois dire que ces informations étaient très lisibles sur leur site, de belles courbes sur cinq ans qui donnent un visuel de la dette, des divers critères fondamentaux, que je trouvais très faciles à lire pour trouver d’un coup d’oeil une valeur intéressante.
Par contre leur bug qui affiche des valeurs de tous les pays pour une recherche, rend le screener difficilement lisible. Du coup Loïc Abadie (auquel j’étais abonné et pense récidiver sous peu), renvoyait sur Tradingview, que je ne connaissait pas, plus Investing.
Après je rejoins MarcoPolo, bien que je n’aie pas vos budgets, je pense que le temps économisé par un bon outil (ainsi que l’augmentation des potentiels de gains), vaut un investissement dans un bon screener.

Concernant les banques italiennes, Intesa San Paolo et Unicredit sont clairement les plus grosses enseignes. On les y voit partout.
Il faut dire qu’en Italie, il y a une multitude de petites banques locales, chose que nous ne connaissons quasiment plus en France. PAr rapport aux enseignes nationales.

Concernant Monte Dei Paschi, c’était clairement une tentative spéculative. Donc un montant très minime de mon portefeuille (qui n’est déjà pas très important comparé à la plupart ici). Tentative qui a fait flop.
Mais je conserve. Pour des années. Pour après la crise. Soit on clot l’enseigne, mais je me suis laissé émouvoir par l’aspect historique (la plus vielle banque d’Europe voire du monde), alors je garde. Au pire je perd tout, mais au mieux je pense que ça fera plus que doubler sur des années. Après c’est question de patience. Chose qui ne me dérange pas.
C’est comme dans mon jardin, où parfois j’ai planté un truc ou semé il y a des années, cru que ça ne marchait pas et laissé tomber, et je retrouve dans un coin des pousses, je vois qu’en fait ça a marché, mais pas quand je croyais.

Pour finir avec l’Italie, ma compagne étant italienne, je fréquente ce pays régulièrement. Il est peu regardé des français, mais c’est un pays de gens industrieux, contrairement à l’image souvent d’un peuple désinvolte qu’on a parfois, et qui a un art du travail bien fait…sauf qu’il fonctionne à un niveau bien plus local que nous (ce qui n’est pas un mal pour moi, mais pas dans l’air du temps)…
Je pense que l’Italie va galèrer (elle galère déjà depuis longtemps en fait, bien plus que la France), mais qu’elle peut nous en remontrer.

Sinon je suis votre progression dans the Bull, dur dur cette année!…et j’apprécie toujours vos contributions pointues et instructives, expérience transmise en plus avec une grande humilité, ce que je trouve une grande qualité.

PS: ayant remonté la file et lu quelques posts où vous relatez votre façon de faire, je constate que nous avons bien des points communs dans le regard sur le marché, la façon de sélectionner (j’ai aussi appliqué la sélection avec points, je fais des screenings différents, je croise les résultats, je vois qui ressort plusieurs fois…et je teste les résultats).
J’ai aussi les mêmes réflexions sur le Value et la Croissance. En fait je cherche le meilleur des deux!
L’approche Value me parle beaucoup en théorie, mais en pratique j’ai besoin de voir un résultat tangible…mais on peut trouver des valeurs qui ont été oubliées, qui croissent gentiment sans avoir été vues, qui sont décotées parce que justement la croissance n’a pas été repérée).
Comme vous en fait j’ai besoin d’asseoir le béta, l’alpha c’est la cerise sur le gateau. J’ai quelques "coups" spéculatifs, mais je me rends compte que dans le coeur du portefeuille je mets des titres solides (pour moi, IDI, Stef, Eurogerm, entre autres, remplissent cette fonction très bien). Des titres qu’en fait je surveille peu car comme vous j’ai mis du temps à les choisir, mais après je constate un bon management, du coup j’ai confiance. Quand on choisit de bons collaborateurs, on se repose sur leur compétence. Pour moi c’est toute la différence entre spéculation et investissement, et elle se joue aussi sur un plan humain. Car c’est l’humain qui gère et c’est lui qui décidera ce qui va faire vivre l’entreprise, ou la faire tomber.

Allez, j’arrète, moi aussi je suis adepte du roman!
Bien à vous (toutes et tous).

Dernière modification par Lausm (05/06/2018 14h03)

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#124 05/06/2018 18h21

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@Lausm : Merci pour vos commentaires amicaux. Votre portefeuille est aussi l’un de ceux que je regarde sur ce forum. J’espère pouvoir faire d’IDI une de mes grosses lignes de fond de portefeuille (je regrette de ne pas avoir saisi l’opportunité de la baisse du début d’année pour renforcer), et Eurogerm me semble être une des plus belles small caps françaises (je suis rentré assez tard sur la valeur, après avoir vainement attendu un meilleur point d’entrée). J’ai aussi une petite ligne Stef (mais le secteur ne m’inspire pas trop). Je commence à regarder les minières (je vois que vous en avez plusieurs), mais sur ce secteur très particulier je vais commencer sur la pointe des pieds.

Rien ne remplace la finesse d’expertise d’un local, donc vous avez sans doute un avantage comparatif pour l’Italie ! :-)

Pour Monte dei Paschi di Siena, les 2 principaux scénarios à risque à mon avis sont (1) une dilution due à une recapitalisation éventuelle (il faudra suivre de près les résultats des stress tests européens), et (2) dans un scénario de crise profonde en Italie, un scénario à la Banco Popular, c’est-à-dire un rachat à prix symbolique par Unicredit ou Intesa Sanpaolo. Bon, heureusement on n’en est pas là - espérons que la situation va se stabiliser bientôt en Italie.

Effectivement, Monte dei Paschi a été créée en 1472, ils ont traversé quelques crises ! :-) Mais je me méfie des banques avec ce profil depuis m’être fait "piéger", dans mon boulot (pas dans mes investissements) par le cas Banco Espirito Santo, au Portugal : comme inspecteur de la "Troïka" au Portugal, je m’étais laissé convaincre par nos rencontres avec un PDG très digne appartenant à la famille Espirito Santo (avec un nom comme ça, je lui donnais le bon Dieu sans confession !), parlant français, une longue histoire (banque créée en 1869), un directeur financier très pro… Cette banque a mal fini (résolution -> Novo Banco), j’aurais dû gratter derrière le vernis…

Ensuite j’ai travaillé sur les banques chypriotes, expérience qui m’a rendu définitivement parano s’agissant du risque bancaire. Donc dans ce secteur j’ai un biais certain en faveur des banques leaders (notamment pour l’argument "too big to fail") et j’élimine toute banque qui a pu montrer des vulnérabilités à un moment donné.

S’agissant du Jeu The Bull, ma performance est plutôt déprimante : ça avait commencé correctement, mais depuis peu je sous-performe le CAC40, plombé notamment par Ymagis… (D’ailleurs, à cause du cas Ymagis, je commence à réévaluer mon interprétation de l’actionnariat : j’avais acheté Ymagis largement en raison de la présence des fonds institutionnels à l’actionnariat. En fait, il leur arrive aussi parfois de bien se planter…) Je me console comme je peux : mon portefeuille réel surperforme par rapport à ma sélection sur le Jeu The Bull… (disons que ça peut valider le fait que je ne suis pas assez bon stock-picker pour me permettre un portefeuille concentré)

Plus sérieusement, je suis en train de mettre en place une analyse systématique de mon stock-picking. Je décompose la performance de stock-picking en 2 parties :

1) la capacité à sélectionner les meilleurs performers sur une période de X mois : par exemple, sur les 100 meilleures performances en France ces X derniers mois, combien en ai-je sélectionnées ?

2) la capacité à éviter les pires performers sur une période de X mois : par exemple, sur les 100 pires performances en France ces X derniers mois, combien en ai-je sélectionnées ?

Ce genre de travail statistique peut faire sens avec un portefeuille diversifié comme le mien (en gros, 200 lignes françaises sur 800 éligibles). Apparemment, mon approche de scoring permet de bien éviter les pires performers, mais est assez moyenne s’agissant de la sélection des meilleurs performers, en tout cas si le nombre de mois X est réduit (j’espère que ça s’améliore sur plus longue période). J’espère peu à peu améliorer mon stock-picking par ce travail d’analyse.

Et effectivement, dans ce cadre, un screener pourrait me faciliter la vie (@Marcopolo : effectivement, la fonction de backtest est un gros avantage d’Uncle Stock, j’aurais dû le mentionner parmi les "+").

Dernière modification par Scipion8 (05/06/2018 18h44)

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#125 05/06/2018 18h38

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Scipion8 a écrit :

S’agissant du Jeu The Bull, ma performance est plutôt déprimante : ça avait commencé correctement, mais depuis peu je sous-performe le CAC40, plombé notamment par Ymagis… (D’ailleurs, à cause du cas Ymagis, je commence à réévaluer mon interprétation de l’actionnariat : j’avais acheté Ymagis largement en raison de la présence des fonds institutionnels à l’actionnariat. En fait, il leur arrive aussi parfois de bien se planter…) Je me console comme je peux : mon portefeuille réel surperforme par rapport à ma sélection sur le Jeu The Bull… (disons que ça peut valider le fait que je ne suis pas assez bon stock-picker pour me permettre un portefeuille concentré).

Effectivement, le jeu on peut s’en ficher un peu, ce qui compte surtout ce sont les vrais sous !

Pour Ymagis, vous avez surement vu que le PDG a racheté pour environ 330 k€ d’actions en mai…
Du coup, j’en ai racheté aussi (un peu moins que lui smile ).

Et effectivement, la présence de fonds au capital ne protège pas du tout d’une chute de cours ! S’ils sortent ça fait mal, ici c’est peut-être bien la Banque de Norvège qui continue de sortir. Ce qui nous donne peut-être une bonne occasion de renforcer/rentrer.

Et ce ne sont pas des conseils !

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