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#226 16/10/2018 21h24
- Bergamote
- Membre (2014)
- Réputation : 43
Effectivement, quand on réinclut les "Miscellaneous Current Assets" du WSJ dans le DSO, on est à 33/ 50/46/45/45 jours. Bref du flatty flat. Merci pour vos explications rapides, je vais mieux
Il est cocace de noter que si vous cherchez le mot "fraud", il apparait 5 fois dans le rapport 2017, vs 1 fois seulement dans le 2016.
La remarque sur l’absence de chiffres LFL duFTest bonne je trouve et sauf votre respect Scipion,j’ai l’impression (mais c’est très subjectif hein) que vous êtes passé à côté. En effet, si vous voulez un CA par magasin flat (average sale per location), il faut si j’ai bien compris que le LFL surperforme pendant que les nouveaux magasins ouvrent (ça ne se fait pas en 1 jour, hein ?) , montent en puissance (tous leurs clients ne vienent pas le premier jour, hein ? )…Sauf que là, ils auraient probablement dû afficher un LFL de cinglé…
Par contre, je suis très surpris du commentaire suivant:
FT a écrit :
Both banks said they could not disclose when the overdrafts were drawn, citing client confidentiality, and declined to comment further.
La circularisation , ça vous parle ? Ou alors ils ont tout tiré après la date de clôture ?
C’est drôle mais il n’y a pas de montant mentionné pour le montant disponible de la facilité de caisse. En France en tout cas, sur des boîtes avec un plus petit montant de CA, c’est sûr qu’ils auraient renseigné le montant !
Allez promis, j’arrête de polluer votre file
Dernière modification par Bergamote (16/10/2018 22h00)
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2 #227 17/10/2018 10h47
- PoliticalAnimal
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Il y a le fameux Altman Z-Score (Altman Z-Score : sur-performance en période de crise et Altman Z-score - Wikipedia). Au départ, il a été créé pour détecter les risques de faillite (plus il est bas, plus le risque de faillite dans 2 ans est fort). Mais plusieurs papiers ont démontré qu’il était assez bien corrélé aussi au risque de fraude.
Sinon, il y a le test de Benford dont j’avais parlé ici : Lets Gowex : à qui profite le crime ? (5/5)
A l’époque (en congé paternité ), j’avais le temps de passer à la moulinette plusieurs rapports annuels et j’ai été surpris par l’efficacité de ce test sur plusieurs entreprises qui avaient fraudé ! C’était très clair et efficace.
Benford ce n’est pas pour l’investissement à la base, en fait, ça part du principe que si on "triche", donc si on met des chiffres "soi-même", l’être humain va difficilement répartir de façon "réaliste" les chiffres. Il va avoir tendance à répartir uniformément les chiffres alors qu’en fait, les chiffres d’une situation "réelle" (des comptes réels, un compte-rendu scientifique, des mesures réelles) présentent majoritairement des 1 et des 2. Le test de Benford a été très efficace pour détecter des fraudes scientifiques avec des papiers bidonnés. Tous les détails dans le lien que j’ai mis ci-dessus.
(évidemment il y a peut-être des malins -mais c’est tout de même les plus malins- qui bidonnent leurs chiffres en utilisant des vérificateurs de Benford…)
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3 #228 18/10/2018 17h10
- Scipion8
- Membre (2017)
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Merci PoliticalAnimal, j’ai soumis ma chère Patisserie Valerie à ces 2 tests (en la comparant à d’autres pour l’Altman Z-score) :
1) Patisserie Valerie passe haut la main le test du Altman Z-score : elle bénéficie surtout de son absence d’endettement financier (du coup je crois que ce score n’est pas vraiment pertinent pour détecter des fraudes dans des entreprises structurellement cash-rich).
J’ai aussi calculé les Altman Z-score pour 4 grandes entreprises françaises et américaines avec des profils très différents : résultats plutôt attendus dans l’ensemble (même si je suis un peu déçu que LVMH ne passe pas le test plus nettement).
Note : J’ai utilisé les derniers comptes publiés, en extrapolant le chiffre d’affaires et EBIT sur l’année entière (par exemple 2*H1 etc.)
2) Patisserie Valerie passe aussi sans problème le test de Benford. J’ai testé les données de chiffre d’affaires, EBIT, bénéfice net et cash-flow opérationnel sur les 6 derniers exercices (soit 24 points d’observation). Mais peut-être que la manip’ (si elle a bien eu lieu) ne touchait pas ces agrégats, mais d’autres indicateurs, comme le chiffre d’affaires par magasin (comme suggéré par le FT), ou bien des ratios qui étaient utilisés pour déterminer les agrégats…
Note : Fichier Excel de Steven J. Miller et Mark Nigrini pour le Test de Benford, librement téléchargeable.
Plus je regarde les comptes de cette entreprise, et plus j’ai de compréhension et d’indulgence pour mon achat (même si je l’avais trouvée chère) : Patisserie Valerie avait tout ce que je recherche - forte croissance, rentabilité régulière, forte génération de cash, activité peu cyclique, aucun endettement, bonne image de marque.
Elle était presque trop belle (ce qui expliquait pourquoi elle était chère), presque comme si un comptable créatif avait voulu définir des états comptables "parfaits" pour attirer les investisseurs naïfs comme moi.
Je retiens que ce risque de fraude difficilement détectable touche particulièrement les investisseurs growth comme moi, qui utilisent des screeners pour identifier ce genre d’entreprises "parfaites".
Pas d’autre remède qu’une très grande diversification, même si je note les remarques importantes de Stanny (en réputation) de préférer le marché domestique pour les small caps (même si la France n’est pas immune au risque de fraude comptable), et de Mevo de prendre garde aux investissements sur des segments peu réglementés (ce dont je n’avais pas conscience au moment de mon achat).
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#229 18/10/2018 18h35
- marcopolo
- Exclu définitivement
- Réputation : 88
Je retiens que ce risque de fraude difficilement détectable touche particulièrement les investisseurs growth comme moi, qui utilisent des screeners pour identifier ce genre d’entreprises "parfaites".
Il n’y a pas de screener parfait mais il est possible de mixer croissance et comptabilité conservatrice dans un screener.
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1 #230 10/11/2018 08h13
- Franckielestore
- Membre (2014)
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Scipion8 a écrit :
Bonjour LeZig,
2) Oui, un historique long des dividendes serait appréciable, car pour le moment mon critère dividendes est basé simplement sur le dernier dividende versé (ce qui est assez aléatoire). Je me méfie sur la qualité des données historiques sur les dividendes, mais je vois ici et là que TradingSat semble effectivement la meilleure source, donc effectivement ça peut être une évolution pour mon screener.
Cela dit, avec le temps, je pondère de moins en moins le critère dividendes (sauf pour un secteur bien particulier comme les banques), et pour ma sélection de valeurs européennes hors France, j’ai même essayé une pondération négative du critère dividendes ! (car je préfère ne pas être embêté par les questions de retenues à la source etc.)
En tout cas, je suis d’accord qu’un historique des dividendes améliorerait mon screener, notamment évidemment si je veux cibler des aristocrates du dividende, des banques, ou, avec le temps, si j’approche graduellement d’une phase de consommation de la rente (pour le moment je suis en pleine phase de capitalisation).
Bonjour Scipion,
L’historique sur 10 ans des dividendes fourni par Morningstar est fiable. Vous le trouverez facilement sur la version US morningstar.com. Voici par exemple celui de Dassault Systèmes.
J’utilise personnellement cet historique et je n’ai jamais relevé d’erreur, y compris sur les valeurs françaises.
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2 #231 10/11/2018 10h05
- Canyonneur75
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Bonjour
Scipion8 a écrit :
Patisserie Valerie passe aussi sans problème le test de Benford.
Je suis surpris par votre conclusion.
J’ai repris vos données et effectué les calculs pour vérifier si les 2 distributions (celle observée et celle issue de la loi de Benford) pouvaient être considérées comme équivalentes.
Le calcul (voir ci dessous) donne une valeur chi2 de 20,34 ce qui correspond une probabilité d’équivalence inférieure à 1%.
Si les données suivent la loi de Benford, il y a un écart significatif…
Canyonneur
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1 #232 10/11/2018 10h43
- Durun
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Bonjour
Je suis désolé pour vous Scipion8, mais il n’y a quasiment pas de moyens pour un "oeil extérieur" de détecter une fraude comptable. Et même de l’intérieur. C’est bien pour ça que les cabinets d’audit se font aussi avoir. Et il n’y a pas de formule magique pour les détecter.
En fait, avec le temps, des écarts apparaissent entre les chiffres publiés par la société et ceux contrôlés par l’auditeur, et généralement, les explications données par les responsables comptables perdent leur cohérence. Avec le temps, les fraudes finissent toujours par apparaître, car soit la photo à l’instant T n’est plus correcte (le bilan), soit les flux divergent (le compte de résultat et le tableau de financement).
Pour avoir été auditeur durant de nombreuses années, à mon avis, il n’y qu’un indice qui peut mettre la puce à l’oreille de l’auditeur s’il fait bien son travail. C’est le responsable comptable qui ne prend jamais de vacances. Il aura toujours d’excellentes raisons. Mais en fait, les fraudeurs ont tous très peur d’être démasqué pour une futilité qu’ils ne peuvent bloquer s’ils sont absents. Et en tirant sur le fil …
Le marché est généreux. Vous récupérerez bien vite votre perte.
Cordialement
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#233 10/11/2018 10h46
- kiwijuice
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Pour Patisserie Valerie, ce qui aurait du mettre la puce à l’oreille sont les chiffres de croissance très lisses.
En effet, ce secteur a beaucoup d’effets saisonniers ou ponctuels (événements culturels, politiques…).
Dans le même genre de compagnie croissance trop belle, il y a au Japon Keyence.
Elle me semble aussi trop belle pour être vraie.
Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK
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#234 10/11/2018 16h36
- PoliticalAnimal
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Canyonneur75 a écrit :
Bonjour
Scipion8 a écrit :
Patisserie Valerie passe aussi sans problème le test de Benford.
Je suis surpris par votre conclusion.
J’ai repris vos données et effectué les calculs pour vérifier si les 2 distributions (celle observée et celle issue de la loi de Benford) pouvaient être considérées comme équivalentes.
Le calcul (voir ci dessous) donne une valeur chi2 de 20,34 ce qui correspond une probabilité d’équivalence inférieure à 1%.
Si les données suivent la loi de Benford, il y a un écart significatif…
https://www.investisseurs-heureux.fr/up … 6_chi2.png
Canyonneur
Intéressant ! Contrairement à mes 1ers essais, pas le temps de vérifier vos calculs, mais en voyant le tableau et les valeurs, j’aurais tiqué car le test de Benford montre une divergence
Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe. Meduse Paris :)
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#235 11/11/2018 21h15
- Scipion8
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Les dernières nouvelles sur Patisserie Valerie (victime d’une fraude comptable) : Invesco vient de monter sa participation au capital de 1,73% à 7,76%. Enfin une bonne nouvelle, car Invesco met la pression sur le management pour faire toute la lumière sur cette fraude, et sera vigilant (je pense) sur l’évolution future de cette entreprise.
@Kiwijuice : Oui, la régularité de la croissance de Patisserie Valerie était impressionnante. Avec mon approche de screener maison donnant la priorité à la croissance avec des points de bonus pour la régularité, j’étais presque "obligé" d’acheter cette action. Le compte de résultat et le bilan (super simple avec aucune dette) me semblaient absolument parfaits ; la seule chose qui m’avait fait hésiter c’étaient des ratios de valorisation élevés pour un business somme toute classique.
C’est un peu flippant, parce que je me dis qu’un CFO truqueur peut facilement piéger un investisseur "growth" comme moi… En outre, pour Patisserie Valerie, on ne peut pas dire que cette croissance était totalement "fake", puisque son réseau de magasins s’étendait à vue d’oeil. Je peux être méfiant sur des start-ups de la nouvelle économie du type Let’s Gowex. Mais pour des gâteaux…
@Durun : Je suis bien d’accord avec vous qu’une fraude commise par un "pro" ne laisse pas beaucoup de chance à l’investisseur. Pour Patisserie Valerie, si la fraude a bien été commise par le CFO (l’affaire est en cours d’instruction), je ne pense pas que j’aurais pu la détecter.
Je pense que vous avez bien raison sur le comportement du CFO (ou autre responsable) comme étant le meilleur indice de fraude. Je ne sais pas si dans le cas de PatVal, ce Monsieur prenait ses congés ou pas. Il faut attendre les résultats de l’enquête : je n’ai rien vu de suspect sur les transactions d’insiders, et je trouve hallucinant que des banques (HSBC et Barclays) aient accordé des overdrafts importants à une banque clairement cash-rich (sur le papier) : si le CFO en est le responsable, ce comportement me semble suicidaire, tôt ou tard ces overdrafts auraient été portés à la connaissance du CEO et/ou les banques auraient fini par se poser des questions, me semble-t-il.
Mon interprétation c’est que la structure du management de PatVal a peut-être facilité la fraude :
- l’Executive Chairman et premier actionnaire est un multi-entrepreneur médiatique : clairement il n’a pas porté assez d’attention à cette entreprise, car pour lui ce n’est qu’une activité parmi d’autres ;
- le CEO est arrivé dans l’entreprise en 2006 avec le CFO, avec lequel il avait travaillé dans d’autres entreprises : sans doute lui faisait-il aveuglément confiance ;
- le CFO est aussi arrivé dans l’entreprise en 2006, à l’époque où PatVal était beaucoup plus petite ; je pense qu’en 12 ans à cette position, il s’est créé une position de pouvoir sans contrôle.
@Canyonneur75 : Le fichier Excel que j’ai utilisé (par Miller et Nigrini : téléchargeable - recherche Google "Benford test Excel") ne détecte pas d’anomalie. Peut-être que le nombre d’observations n’est pas assez important pour tirer des conclusions sur le respect de la loi de Benford.
Par ailleurs :
- Ce fichier ne teste la loi de Benford que sur le 1er digit.
- Je ne suis pas sûr s’il est correct de mélanger différentes séries temporelles (chiffres d’affaires, EBIT, bénéfice net, cash-flow opérationnel) dans un même test de Benford. Peut-être faudrait-il faire ce test pour chaque série individuelle.
Cela dit, si le CFO est bien le responsable, je ne pense pas qu’il se serait laissé attraper par ce genre de test.
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#236 16/11/2018 18h13
- Scipion8
- Membre (2017)
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Mise à jour de mes portefeuilles américain et chinois, que je continue à renforcer progressivement afin de rééquilibrer géographiquement le portefeuille global. Désormais l’allocation est 75% France, 13% reste de l’Europe, 10,5% USA, 1,5% Chine.
Pour ces portefeuilles US et chinois, je continue la même approche de grande diversification et de constitution progressive des lignes. Je commence chaque ligne par une "louche" de 1k$ (ou 2k$ en cas de conviction particulière). Je vise une centaine de lignes aux USA et une vingtaine en Chine. Une fois ce nombre de lignes atteint, je renforcerai selon les résultats des entreprises et mes convictions.
Une différence importante avec mon portefeuille français est la surpondération délibérée de certains secteurs (alors que sur la France j’ai essayé d’être diversifié sectoriellement) : essentiellement la technologie, la santé et la finance. Je vais chercher aux USA des firmes particulièrement innovantes, qui sont plus rares en France / en Europe. Evidemment, ces entreprises innovantes se paient très cher.
Beaucoup de rouge sur ces portefeuilles, car j’ai commencé à les construire en juillet. La correction d’octobre est passée par là… Cela dit, il y a quelques beaux plantages allant bien au-delà de la correction sectorielle sur les technos : Ligand (décidément il ne faut plus que je m’essaie aux biotechs), Nvidia (merci les cryptos), Activision Blizzard (plus surprenant pour moi).
Portefeuille US (montants en $):
Mon portefeuille chinois est aussi très orienté Nouvelle Economie. J’essaie d’aller au-delà du classique (Alibaba, Tencent), en allant dénicher des valeurs moins connues… mais évidemment risquées et spéculatives. Je vais sans doute rééquilibrer sectoriellement ce portefeuille en ajoutant des valeurs de rendement, par exemple des banques (j’ai déjà l’assureur Ping An).
Portefeuille chinois (montants en $):
Sauf appréciation trop forte du dollar US (qui m’avantage, car mes revenus professionnels sont en USD), je continuerai à renforcer ces portefeuilles ces prochains mois, à proportion de 1 louche sur la Chine pour 5 louches sur les USA. Bien sûr, quand je vois le massacre sur mes small caps françaises, j’ai des envies de renforcement, mais j’essaie d’être discipliné et de donner la priorité au rééquilibrage géographique du portefeuille.
Dernière modification par Scipion8 (16/11/2018 21h15)
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#237 16/11/2018 18h42
- cricri77700
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Bonjour.
Pourquoi être autant surponderé France ( et Europe par la même occasion ) ?
75% de votre portefeuille est avec des entreprises françaises ?
Utilise ta connaissance et ne te noie pas dedans!
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1 #238 16/11/2018 19h31
- doubletrouble
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“INTJ”
Je sais que JD.com est bien vu depuis l’étranger, mais c’est pas vraiment une super boîte. La plupart de mes amis chinois achètent sur TaoBao et T-mall, pas sur Jindong. La sexual assault probe du CEO est aussi bizarre et probablement motivée politiquement.
Tencent me paraît le vrai blue chip de la bande. Bonne relation avec le gouvernement, moat infranchissable, produits innovants, bonne politique de croissance externe (de 0 à 600lb gorilla dans le monde du jeu video en quelques années).
Dans votre liste j’ajouterais SF Express. La logistique est importante en Chine, surtout avec OBOR, et ShunFeng s’est imposée comme le carrier incontournable dans un environnement pourtant surcompétitif. Le service est excellent et ils innovent à une vitesse impressionnante (lancement de leur airline ! drones ! nouveaux pays desservis !) - ils vont probablement tuer Fedex s’ils arrivent à se développer aussi bien à l’étranger. Et bon, même Moody’s aime : https://www.moodys.com/research/Moodys- … -PR_383254
✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.
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#239 17/11/2018 14h08
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
@Cricri : Ma surpondération France/Europe s’explique à la fois par :
1) des raisons "historiques" : Je n’ai commencé à véritablement gérer mon patrimoine qu’en fin 2016 ; auparavant j’étais uniquement focalisé sur ma carrière (à l’étranger). Mon portefeuille (CTO) était chez ma banque traditionnelle, qui ne me proposait même pas des actions étrangères (et m’infligeait des coûts de transaction élevés + des frais de garde)… Depuis j’ai pris un certain nombre de mesures qui me donnent une bien meilleure flexibilité dans la gestion de mon portefeuille actions : (i) création d’un PEA et PEA-PME (juillet 2017), (ii) passage au courtier en ligne de ma banque (frais plus raisonnables, décembre 2017), (iii) création d’un CTO Binck (que j’utilise pour les actions européennes, janvier 2018), (iv) création d’un CTO IB (que j’utilise pour les actions US et chinoises, juillet 2018). Donc je n’ai commencé à investir sur des actions non-françaises que récemment, pour ces raisons pratiques.
2) une incertitude sur le traitement fiscal des dividendes d’actions étrangères : je ne suis pas à l’aise sur ces questions fiscales, car quasiment toujours expatrié. Sur les actions françaises, je comprends bien le régime d’imposition des dividendes, mais je suis moins à l’aise sur les actions étrangères… d’autant plus que ma propre situation fiscale est potentiellement volatile (mes contrats professionnels à l’étranger sont au maximum d’un an) : actuellement, j’envisage de me déclarer non-résident auprès du fisc (pas tant pour m’économiser des impôts, que par volonté d’éviter des bisbilles et de la paperasse avec le fisc sur mon compte-titres IB).
3) une volonté délibérée de surpondérer les small caps françaises : je suis plutôt confiant sur la qualité générale des entreprises françaises et je souhaite surpondérer les small caps, qui, sur la durée, tendent à surperformer. Du point de vue de l’accès à l’information, il m’est nettement plus facile de trouver des infos sur les small caps françaises que sur les étrangères (même si l’anglais est ma langue de travail principale). En 2017, je n’ai pas regretté ce choix stratégique (excellente perf des small caps françaises). Cette année, en revanche, ce choix me coûte cher… Clairement j’aurais dû commencer à pondérer davantage les actions US dès début 2018 (ouverture de mon compte Binck).
Ma cible actuelle pour mon portefeuille actions à moyen-terme (d’ici 2 ans, fin 2020) :
- France : 500k€ (50%) : je suis actuellement à 82% de la cible
- Europe : 100k€ (10%) : je suis actuellement à 55% de la cible
- USA : 300k€ (30%) : je suis actuellement à 18% de la cible
- Chine : 100k€ (10%) : je suis actuellement à 8% de la cible
Cela signifie que mes renforcements ces 2 prochaines années seront essentiellement affectés aux USA et à la Chine, mais je garde une certaine flexibilité selon le taux de change (si le USD devient trop fort, je renforcerai la France et l’Europe).
@Doubletrouble : Je reste raisonnablement confiant sur JD.com, leur réseau logistique me semble quand même un atout important, et ils ont déjà surmonté plus d’une crise. Le scandale sur le CEO est typiquement le genre de choc qui me donne envie d’acheter, car il n’y a pas a priori d’influence sur le business sous-jacent… sauf bien sûr si c’est motivé politiquement ! (je n’en sais rien, mais c’est parti des USA, donc je pense, peut-être naïvement, que c’est un fait divers "normal")
Merci beaucoup pour l’idée SF Holding, que je n’avais pas sur mon radar. Depuis fin 2017, elle a gentiment baissé (- 1/3 de sa valeur). PER 40 ce n’est pas scandaleux pour la Chine, et Price/Sales 1,9 ça semble même intéressant. Je vais creuser le sujet avant d’y placer éventuellement une louche le mois prochain.
Ma watchlist chinoise reste réduite, même si j’essaie de l’étoffer en lisant les rapports de fonds spécialisés : Uxin, Meituan-Dianping, Secoo Holding, éventuellement Huya et Pinduoduo (mais pas super confiant sur ces 2). Comme valeurs de rendement : Sino Land et China Overseas land. Je suis prudent sur le secteur automobile, et je n’ai pas encore commencé à regarder sérieusement les banques chinoises.
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#240 17/11/2018 17h58
- cricri77700
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“ENTJ”
Bonjour scipion8
C’est bien d’avoir des connaissances et d’aller à l’encontre des croyances populaires ( répliquer un indice world ou être diversifier et s’inspirer du world ) mais je suis assez étonné de voir que vous surponderez un pays comme la France sur 500k et 50% du portefeuille.
Vous avez beaucoup de connaissance , vous mettez en garde sur des points bien étayés mais de surponderer la France semble contre productif non ? En gros vous croyez plus à l’économie francaise que US ?
Utilise ta connaissance et ne te noie pas dedans!
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#241 17/11/2018 20h49
- swantonbomb
- Membre (2010)
Top 50 Dvpt perso. - Réputation : 91
Scipion8,
Quelle est la répartition cible souhaitée pour 2020 (actions, av, immobilier). Au delà de 2020 une fois vos objectifs atteints que pensez vous faire en terme d’ épargne et de temps de travail ?
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1 #242 17/11/2018 20h55
- Scipion8
- Membre (2017)
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@Cricri : Mon raisonnement, c’est plutôt que je pense avoir davantage de chances de battre l’indice français que de battre l’indice US. C’est plutôt intuitif : on a normalement un meilleur accès à l’information (notamment sur les small caps) et une meilleure compréhension sur son marché domestique.
D’ailleurs, si on regarde les portefeuilles de stock-picking du forum, les plus belles performances (relativement aux indices) sont réalisées sur le marché français. Certains se spécialisent sur les small caps françaises et développent une expertise (Larbinator, Stanny, Srv, JeromeLeivrek…), d’autres font de bonnes performances sur la durée avec un portefeuille diversifié de valeurs de qualité (Bifidus - c’est plutôt l’approche qui m’inspire). Sauf exception, il y a peu de surperformances sur les marchés US (et même parfois quelques beaux plantages).
Donc à mon sens, l’allocation géographique d’un portefeuille de titres vifs ne doit pas nécessairement coller à celle d’un ETF Monde ou d’un portefeuille d’ETF, car il faut tenir compte de la capacité du stock-picker de comprendre chaque marché.
Cela dit, je verrai sur la durée quelle est la meilleure stratégie : idéalement ce premier portefeuille actions n’est que le début d’un long parcours boursier. Une fois mon objectif à 2 ans atteint, je pourrai passer à une autre étape, avec soit un ciblage des segments où j’aurai éventuellement développé une expertise, ou au contraire (si mon stock-picking a été mauvais) un 2e portefeuille constitué d’ETF.
A mon sens, un des principaux avantages d’un portefeuille diversifié de titres vifs, c’est l’accumulation graduelle d’une expérience et idéalement d’une expertise, donc je trouve que ça fait sens en début de parcours boursier. Et en étant aussi diversifié, je prends un risque mesuré.
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#243 17/11/2018 21h04
- cricri77700
- Membre (2014)
- Réputation : 738
“ENTJ”
En tout cas je vais suivre votre parcours.
Je me retrouve dans vos dire à aller contre les croyances populaires afin de réussir mieux que cette fameuse croyance populaire.
Concernant la bourse je suis tellement à la ramasse que j’ai le questionnement de cette croyance populaire.
Utilise ta connaissance et ne te noie pas dedans!
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#244 17/11/2018 21h15
- cikei
- Membre (2018)
- Réputation : 144
Scipion8 a écrit :
Ma watchlist chinoise reste réduite, même si j’essaie de l’étoffer en lisant les rapports de fonds spécialisés : Uxin, Meituan-Dianping, Secoo Holding, éventuellement Huya et Pinduoduo (mais pas super confiant sur ces 2). Comme valeurs de rendement : Sino Land et China Overseas land. Je suis prudent sur le secteur automobile, et je n’ai pas encore commencé à regarder sérieusement les banques chinoises.
HUYA et PDD sont deux valeurs sur lesquelles je me positionne pas mal sur ventes d’options.
De manière générale le marché chinois est vraiment malmené en ce moment.
La semaine prochaine quelques chinoises postent leurs résultats.
Pour PDD y a moyen de faire un peu de sous sur les options vu la volatilité de l’action (ça monte et baisse assez fort sur de courtes périodes de temps). Je l’ai en portefeuille et je la conserve.
HUYA je me tâte encore je ne sais pas …
Comme d’habitude de vos lectures si vous avez des éléments intéressants sur ce marché je vous écoute (lis)
Bonne chance pour vos valeurs chinoises, j’en ai quelques unes également de votre liste : TCEHY, IQ, JD, BABA, BZUN (très fortement investi sur vente de PUT uniquement (pas encore dans mon portefeuille) et résultat mercredi je crois de mémoire).
JD résultat lundi avant ouverture.
Pour TAL qu’est-ce qui vous a donné envie de vous positionner dessus ? (elle est dans ma watchlist)
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1 #245 17/11/2018 21h55
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
swantonbomb a écrit :
Scipion8,
Quelle est la répartition cible souhaitée pour 2020 (actions, av, immobilier). Au delà de 2020 une fois vos objectifs atteints que pensez vous faire en terme d’ épargne et de temps de travail ?
Bonsoir Swantonbomb,
Le plan pour les 2 prochaines années c’est d’affecter 100% de mon épargne annuelle (actuellement 200k€, mais rien ne dit que ça sera toujours le cas, c’est plutôt un plafond) aux actions. Sauf krach, cela ferait passer mon portefeuille boursier de 550k€ actuellement à 1M€.
L’immobilier resterait à 800k€ (2 maisons + 1 appartement en nue-propriété, mes parents ayant l’usufruit, des terrains, dont certains pouvant devenir constructibles), les AV/ fonds € à 350k€ et les liquidités de précaution à 100k€.
Le patrimoine passerait à 2,2-2,3M€ fin 2020 contre 1,8M€ actuellement, avec une répartition : actions 44%, immobilier 36%, AV/fonds € 16%, liquidités de précaution 4%.
Il y a 3 incertitudes principales sur cette projection à 2 ans :
- le risque de marché sur les actions, évidemment ;
- l’incertitude sur ma capacité d’épargne, pour des raisons malheureuses (j’enchaîne des contrats courts, maximum 1 an, avec mon employeur, sans aucune garantie d’emploi, et mon salaire dépend des pays où je travaille et de la durée des missions) ou heureuses (projet familial) ;
- en cas de mauvaises nouvelles notamment sur le front professionnel, je pourrais réagir éventuellement en passant certains biens immobilier en locatif (avec l’accord de mes parents), ou en vendant des terrains pour augmenter l’investissement en bourse - mais a priori je préfèrerais éviter cela.
Si ma projection de patrimoine se réalise, je pourrais arrêter mon activité professionnelle, mais ce n’est pas ma préférence à l’heure actuelle, car mon travail me plaît et est plutôt valorisant (pas seulement financièrement, mais aussi en termes de statut et d’intérêt professionnel : je fais de l’assistance technique pour une institution plutôt prestigieuse). En gros, à moyen terme j’ai 6 options possibles :
1) Enchaîner des contrats d’un an, si possible dans des pays plus sympas qu’actuellement (Afrique Centrale)… Je vise Maurice, le Liban, New Delhi et Bangkok. Mais plus le pays est sympa, moins je suis payé (prime de "risque pays"). Capacité d’épargne annuelle entre 150k€-200k€… mais difficile de convaincre la copine de suivre (sauf peut-être avec Maurice ?)
2) Reprendre les missions à court-terme (2 semaines), sur un rythme intense (c’est ce que j’ai fait pendant 2 ans, jusqu’à juin 2018). Très sympa pour voyager partout, mais assez épuisant : en 2017, j’ai battu le record de mon institution, avec 16 missions sur l’année. Capacité d’épargne annuelle entre 225k€-275k€… mais pas de vie privée.
3) Reprendre les missions à court-terme, mais sur un rythme plus cool, genre 10 par an. Entre les missions, je pourrais vivre chez ma copine à Bruxelles. Capacité d’épargne 150-170k€, avec vie privée possible, mais pas top si enfants (ce qui est mon souhait).
4) Passer free-lance ("by-passer" mon employeur) en travaillant directement comme consultant auprès des autorités nationales. Un gouvernement asiatique m’a fait une proposition pour me recruter, sans passer par mon institution. Je leur indiqué mon intérêt mais aussi qu’ils devraient alors s’aligner sur mon institution en termes de salaires (pas évident pour des pays émergents). Capacité d’épargne s’ils s’alignent 150k€-200k€, mais grosse incertitude professionnelle (risque d’échec, mais si ça marche je pourrais faire de la concurrence à mon institution) + difficile de convaincre la copine de suivre.
5) Rejoindre une institution européenne à Bruxelles : c’est l’option préférée de la copine. Sous sa pression je viens de candidater à une institution européenne (aucune assurance d’être pris, bien sûr). Capacité d’épargne 100k€… mais idéal pour la vie privée et mon projet familial (conditions de travail confortables, congés généreux).
6) Rejoindre une banque d’investissement : j’ai eu plusieurs offres par des banques ces dernières années (comme stratégiste marché monétaire et comme économiste). Difficile de trouver un poste à Bruxelles où travaille ma copine, mais opportunités possibles à Londres / Paris. Capacité d’épargne autour de 200k€ et vie privée possible (la copine me suivrait), mais plus contraignante / stressante que dans une institution européenne.
Franchement, dans mon job actuel, je suis très indépendant (je représente mon institution donc j’ai un rang quasi-ministériel dans les pays que je couvre), et je pense que j’aurais du mal à reprendre un poste "normal", avec un petit chef, les petites batailles pour les promotions et les potins autour de la machine à café… J’ai connu ça pendant 12 ans, j’y ai tout sacrifié et j’ai été complètement écoeuré (perte d’emploi pour raisons extra-professionnelles, on m’a vraiment maltraité).
Je ne crois pas que je pourrai y retourner, donc je suis sceptique sur les options 5 et 6 même si c’est ce que voudrait ma copine. Je pense que les options 1 et 3 sont les plus crédibles à moyen terme. Il faut que je les "vende" à ma copine, ce qui est très, très compliqué. A plus long-terme, j’envisage sérieusement l’option 4 : plus risquée mais dans 3-4 ans je devrais vraiment être financièrement indépendant donc pouvoir me permettre ce risque.
Cela dit, je n’écarte pas l’option 7 - tout plaquer - même si elle me semble actuellement difficile : je gamberge dès que je n’ai plus de travail, mon estime de soi est fortement liée à mon "utilité sociale", donc largement à mon job. J’ai des passions (l’histoire, les échecs, la lecture, les voyages) donc aucun risque de m’ennuyer, mais pour le moment j’ai encore besoin d’une activité professionnelle valorisante - psychologiquement, plus que financièrement. Mais je souffre de plus en plus de sacrifier ma vie privée et mon rêve d’une famille à des postes - car mon expérience m’a bien appris qu’à part l’argent, il n’y a rien à espérer ou attendre d’un employeur.
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#246 17/11/2018 22h36
- cricri77700
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“ENTJ”
Votre dernier paragraphe était exactement mon questionnement lorsque je voulais arrêter de travailler.
C’est les croyances populaires qui vous font croire cela.
MAIS C’EST FAUX!
Pourquoi 2 maisons ? Une RP et une résidence secondaire ?
Pourquoi ne pas vendre une maison donc 400k + un bon millions de liquidité.
Votre travail sera de faire fructifier 1400k et de vous verser une rente et profiter de madame , de penser à une vie de famille, de prendre le temps de faire une activité que vous aimer.
Avec cette somme vous vous verser assez facilement 4000 euros tout en capitalisant tout les mois.
Je comprends qu’il soit être dur d’avoir 200k/ans et réduire tout cela d’un coup MAIS :
A 70 ans vous ne craignez pas d’avoir des regrets sans enfant par exemple Avec plusieurs millions ?
Combien de patient j’ai vu riche et malheureux avec la famille qui attende qu’une chose par derrière ? C’est bien sûr des questions rhétoriques.
Utilise ta connaissance et ne te noie pas dedans!
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#247 17/11/2018 22h38
- Durun
- Membre (2012)
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Bonsoir
Scipion8 a écrit :
Et en étant aussi diversifié, je prends un risque mesuré.
Vous indiquez vouloir aller contre les croyances populaires. Mais, de mon point de vue bien sûr, je crois que là vous avez les deux pieds dedans. En cas de krach, toutes les valeurs baissent, les bonnes comme les moins bonnes.
Concernant vos investissements en Chine, j’espère que vous ne retenez que des entreprises cotées dont les comptes sont certifiés par de grands cabinets d’audit internationaux. Sinon, vous allez au devant de sacrées déconvenues. Les comptables peuvent être très créatifs quelquefois !
Cordialement
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1 #248 17/11/2018 22h48
- cikei
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Oui investir en Chine c’est un peu plus risqué. Notamment parce que le gouvernement chinois n’autorise pas les étrangers à y investir donc les entreprises mettent en place une entité particulière (VIE pour Variable Interest Entity).
On ne détient que peu de pouvoir (ou pas du tout :p)
Deux liens intéressants pour sensibiliser à cela:
The Current Tech Bubble Is Made in China - Barron’s
The China VIE Structure is Vulnerable - So Why is it Still Used? - Royse Law Firm
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#249 18/11/2018 07h56
- doubletrouble
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@Scipion8 : j’ai été plus ou moins dans le même cas que vous en 2015, et j’ai choisi l’équivalent de votre option 5 (retour en France, boulôt plan-plan mais pas désagréable). Je suis passé d’un income de 20-25k€/m à environ 3k€/m mais trouver un companion de route de qualité est vraiment beaucoup plus rare, et difficile, que de glaner des euros le long du chemin.
Je lutte encore toutefois avec le sentiment de ne pas avoir un "plancher" patrimonial suffisant sous les pieds pour me garantir de ne pas retomber dans ma classe sociale d’origine. Est-ce que c’est par hasard similaire à ce qui vous fait gamberger quand vous êtes inactif ?
✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.
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2 #250 18/11/2018 10h49
- Scipion8
- Membre (2017)
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@Cikei & Durun : Sur la Chine, je reconnais les risques pour l’investisseur (merci Cikei pour les liens !). C’est pour cela que je diversifie au maximum, comme j’en ai l’habitude. La très mauvaise année 2018 pour les actions chinoises me semble offrir un bon point d’entrée : sur le long-terme, je suis davantage confiant pour mon portefeuille chinois que sur mon portefeuille US !
En effet, je pense qu’en bourse on gagne principalement sur des paris "évidents" :
- il fallait parier sur l’économie online au début des années 2000 : ceux qui l’on fait ont construit des fortunes, ceux qui ont attendu que les risques disparaissent ou que les multiples de valorisation soient raisonnables attendent encore…
- pour moi, la Chine est un pari évident aujourd’hui : je n’ai aucune idée du niveau de l’action Alibaba ou Tencent dans 20 ans. En revanche j’ai un niveau de certitude assez élevé sur le fait que l’économie chinoise sera infiniment plus prospère dans 20 ans qu’aujourd’hui (même si la Chine doit passer par des krachs, des corrections et des récessions).
Je raisonne donc de façon macro et top-down, avec un horizon de très long-terme, une claire priorité à la croissance, et une diversification extrême pour réduire le risque idiosyncratique. (Je pourrais aussi faire cela avec un ETF Chine, mais je me priverais des effets d’apprentissage / d’expertise sur les entreprises individuelles.)
@Cikei : Sur TAL, mon pari est simplement que pour la classe moyenne / supérieure chinoise grandissante, dans un contexte de compétition croissante, le budget éducation des enfants ne cessera de grandir. Mes sources sont les rapports de fonds australiens, singapouriens ou de HK spécialisés sur l’Asie, croisés sur SeekingAlpha (je mettrai des références plus tard, SA ne fonctionne pas).
@Durun : Des études montrent que sur longue période, les investisseurs individuels US ont un total return de 2,5%, soit 5 points de pourcentage de moins que le S&P500. Il y a principalement 2 causes pour cette énorme sous-performance des investisseurs amateurs :
1) le besoin psychologique d’agir : le fait que les investisseurs amateurs se laissent souvent diriger par leurs émotions (ils achètent aveuglément en période d’euphorie, ils vendent sans discernement quand ils croient voir un krach). Aucun investisseur ne peut identifier un krach de façon certaine.
2) la liquidité conservée "au sec" dans l’attente d’un krach ou d’une correction : on peut parfois attendre très longtemps… Dans la réalité, cette liquidité oisive à 0% a un coup d’opportunité énorme et il vaut mieux être investi à 100%.
Il est hors de question que je tombe dans ces pièges évidents. On ne peut espérer battre le marché que si on a un avantage compétitif, et il évident pour moi que je n’en ai absolument aucun en termes de market timing. Ce serait un jeu structurellement perdant pour moi. Je rejoins totalement les principales idées des défenseurs de la gestion passive. La seule différence, c’est que je construis mon propre "ETF", car il y a dans les indices une bonne moitié de valeurs qui ne m’intéressent aucunement, car elles ne croissent pas / n’ont pas d’avenir, alors que j’investis sur un très long horizon.
@Cricri : Les 2 maisons (en Aveyron) sont des biens de famille que je souhaite a priori conserver ; je prévois de passer ma retraite dans l’une (mais c’est vrai que je pourrais vendre l’autre si besoin - je reconnais volontiers que mon patrimoine n’est pas optimisé). Je viens d’acheter la nue-propriété d’un appartement à Montpellier, qui me servirait de RP si je retournais un jour en France. Mes parents ont l’usufruit de tous ces biens, donc même si je les utilise peu personnellement, il y a une valeur d’usage pour ma famille. Si je devais perdre mon emploi, j’envisagerais une gestion plus active de ce patrimoine immobilier (location ou vente d’une maison et des terrains).
Autant j’adhère totalement à l’idée d’indépendance financière (hors de question que je revive la détresse totale ressentie après ma perte d’emploi), autant je ne me vois pas "rentier". Je n’adhère pas à cette philosophie. Pour moi le travail est une source de bonheur, s’il est une source (i) d’épanouissement intellectuel, (ii) d’utilité sociale, et (iii) d’enrichissement financier : c’est le cas avec mon job actuel (et je mesure bien que c’est un grand privilège), donc je n’envisage pas d’arrêter pour le moment. J’espère "travailler" (= m’améliorer, créer de la richesse pour moi et pour les autres), sous une forme ou sous une autre, jusqu’à mon dernier souffle.
Pour autant, je n’idéalise pas du tout le milieu du travail (j’ai vraiment vécu le pire de ce qui s’y fait). C’est pour ça que j’ai une démarche beaucoup plus "mercenaire" et "égoïste" que dans le passé : je travaille avant tout pour moi et la rémunération est pour moi un critère essentiel. Car pendant les 12 premières années, j’ai naïvement tout sacrifié à mon employeur (semaines de 70 heures, pas de vie privée etc.), pour finalement être traité comme de la m… Désormais je travaille simplement pour celui qui me paye le plus, et je ne crois plus aucune promesse.
Bien sûr, si je devais arriver à la vieillesse sans avoir pu construire une famille, je considèrerais ça comme un échec personnel tragique, car c’est mon plus grand souhait. Mais il faut être 2 pour ça, et je considère qu’une femme, si elle aime un homme, doit pouvoir l’accompagner partout (oui, je suis old-style). Sacrifier mon job à la demande d’une femme me semble le meilleur moyen de finir frustré et de condamner la relation.
@Doubletrouble : Oui, je partage cette crainte de "déclassement" social (ou plutôt de "reclassement", de "retour à la case départ"). Dans mon ambition scolaire, puis professionnelle, puis financière, il y a évidemment une large part de volonté d’ascension, voire de "revanche", sociale. Je viens d’un milieu plutôt modeste, et mes parents profs (des hussards de la République version baby-boomers) m’ont éduqué dans le culte du mérite et du travail.
Ainsi formaté, j’ai toujours été un gros bosseur (un workhorse, comme on m’appelait à la BCE, ou une "pougne" / un "polard", en école d’ingé), sans quoi je n’aurais pas réussi. J’ai toujours pris bien soin de "cocher les cases" du monde "d’en haut", non seulement en décrochant les diplômes qui vont bien, mais aussi les honneurs (les cum laude etc.), pour bien montrer que je pouvais appartenir à ce monde. Mais quelques échecs cinglants (l’oral de l’ENA, la perte d’un emploi auquel j’étais très attaché, dans des conditions terribles) m’ont remis "à ma place" (d’origine). Tout cela fait que ma plus grande angoisse, c’est en fait de devoir revenir en Aveyron sans rien d’autre à faire que de m’occuper d’un potager = la malédiction millénaire de ma famille (agriculture de subsistance).
Aujourd’hui, je me sens exilé / isolé d’une élite qui m’a rejeté alors que j’avais vraiment donné tous les gages professionnels et intellectuels, coché toutes les cases. Mon employeur actuel m’offre une belle revanche (mais toujours en exil). Ma perception actuelle c’est que l’argent est la seule valeur souveraine de ce monde (le travail y est méprisé, le mérite ignoré au profit du copinage), donc l’indépendance / la réussite financière passe au premier plan pour moi… alors que je n’ai évidemment pas besoin de tout cet argent.
Dans ce contexte, je suis bien d’accord sur la priorité à donner à la vie privée et familiale. Mais mon expérience fait que je suis très réticent à lui sacrifier mon travail. J’ai connu 2 "accidents de la vie" liés à des ex-s (des relations très sérieuses) : un burnout au travail de la 1e (j’étais loin d’elle), et un abus de pouvoir de la 2e (position très élevée dans l’institution où je travaillais = perte d’emploi). Ces 2 expériences font que je considère que les femmes (ou en tout cas les mères de famille) ne devraient pas travailler, et que la place d’une mère est auprès de son mari, où qu’il soit, et au foyer, auprès de ses enfants. Je sais bien que ça fait de moi un horrible macho rétrograde. Pour mon malheur, mes copines sont toujours des femmes intelligentes, avec des carrières prometteuses, qu’elles ne veulent pas sacrifier (c’est le cas aussi de ma copine actuelle). Tout cela explique que mes souhaits d’une famille restent des rêves, et malheureusement je suis assez pessimiste sur le sujet. Je ne suis pas sûr que mes choix de carrière y changeraient grand’ chose, alors je laisse faire le destin. God laughs about your plans, de toute façon.
Dernière modification par Scipion8 (18/11/2018 11h08)
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