Puisque je l’avais annoncé dans le message précédent
"je ferai une analyse plus détaillée pour mieux comprendre,
voir comment la stratégie se comporte dans les périodes agitées, optimiser si nécessaire"
voici cette analyse.
C’est aussi l’occasion de rappeler cette stratégie,
initialement décrite dans les premiers messages début 2016,
mais qui a été complétée au fil des 900 messages suivants.
2 piliers : actions et immobilier
Ce sont toujours les 2 piliers de la stratégie.
De toutes façons, comme disait Margaret T., "there is no alternative".
Les banques centrales en étant à faire des taux d’intérêt négatifs,
les obligations d’émetteurs de qualité et le monétaire ne rapportent presque rien, voire moins que rien.
Je n’investis pas directement sur les métaux précieux ou les matières premières,
mais je pourrais le faire via des actions (par exemple de sociétés minières ou compagnies pétrolières).
En fait je suis de très loin le cours de l’or, j’ai raté la hausse récente.
Je n’investis pas directement sur les devises, le FOREX me paraissant un marché spéculatif.
Mais pour mes achats et ventes hors zone Euro (EUR est ma devise de référence, habitant en France)
je tiens compte des parités des devises vs EUR.
Je n’investis pas sur les crypto monnaies, marché qui me paraît spéculatif et pas du tout transparent.
4 classes d’actifs : certificats, actions, foncières, SCPI
En plus des actions, j’utilise également des certificats :
produits dérivés basés sur un sous-jacent action ou indice action et permettant de mettre en oeuvre diverses stratégies
(hausse, baisse, stabilité, …)
Particulièrement les bonus cappés, adaptés pour une hausse modérée ou une baisse modérée du sous-jacent.
Pour l’immobilier, mon principal actif est ma résidence principale : un appartement à Paris.
Acheté il y a près de 30 ans, la plus-value latente est indécente.
En fait c’est le plus gros actif de mon patrimoine.
Mais c’est un actif d’usage. Je ne le vendrai pas en fonction du prix du marché mais d’un choix de vie - lieu de résidence.
Je ne le fait donc pas figurer dans ce portefeuille d’actifs gérés.
Je n’ai pas de résidence secondaire.
Je n’ai pas d’immobilier locatif.
Je n’ai aucune envie de gérer des locataires (trop de contraintes, de travail, de temps passé, etc.),
et ce n’est pas à mon âge que je vais me lancer dans des emprunts à long terme.
L’immobilier pour moi est donc nécessairement indirect.
J’investis dans des foncières cotées (le mauvais plan du semestre).
J’ai investi dans des SCPI (en partie héritage).
Compte tenu des frais à l’achat et de la durée de détention souhaitable (10 ans) ce sont des actifs que je n’ai pas l’intention de vendre à moyen terme.
Les SCPI produisent donc un revenu de presque 10 000 euros par an.
Des liquidités en proportion variable
Je ne suis jamais 100 % investi, ni 100 % liquide.
J’ai donc toujours un pourcentage variable de liquidités : toujours avoir du cash pour acheter après une baisse.
Je suis un investisseur qui essaye de suivre les grandes tendances du marché :
. vendre quand qu’on arrive dans l’ « exubérance irrationnelle »
. acheter quand le marché me semble bas et prêt à rebondir.
Pour le 1er semestre 2020, c’était bien parti : j’avais un % élevé de liquidités et faible d’actions.
En fait, ça faisait plus de 6 mois que le portefeuille était dans cette situation donc il y a eu une perte d’opportunité sur l’année 2019
(excellente cependant).
Lors d’un krach il est difficile de déterminer le plus bas du marché,
on achète certainement un peu trop tôt ou trop tard.
Je n’ai pas investi autant de liquidités que prévu :
je pensais que les marchés iraient plus bas compte tenu de la situation économique (ça reste possible)
mais ils ont été soutenus par les banques centrales.
Une allocation géographique sans limite et opportuniste
Je peux investir dans les pays du monde entier, y compris émergents.
Ces pays ou régions du monde sont choisis en fonction des perspectives macro-économiques et des parités des devises vs EUR.
Actuellement le portefeuille est très éloigné d’une allocation standard comme celle de l’indice MSCI All Country World
(USA 60 % ; Japon 7 % ; Chine 5 % ; UK 4 % …) :
. sous-pondéré sur USA (compte tenu de la parité EUR/USD)
. sur-pondéré sur zone Euro (pas de risque de taux de change)
. presque absent de UK (pour cause de BrExit)
. absent du Japon (perspectives macro-économiques)
. sur-pondéré sur Canada
. sur-pondéré sur Australie.
Mais je ne suis que des grandes valeurs européennes, quelques valeurs technologiques US, une poignée de foncières canadiennes.
Pour tout le reste je dois donc passer par des ETF ou des fonds.
Une allocation sectorielle éthique et opportuniste
Il y a 3 secteurs sur lesquels je ne souhaite pas investir par choix éthique personnel :
armement, tabac, nucléaire.
Je n’achète donc pas d’actions d’entreprises très présentes dans ces secteurs.
Mais les ETF sur un indice large incluent certainement de telles entreprises. C’est un inconvénient des ETF.
Pas très convaincu par les produits d’investissement socialement responsables (ISR),
surtout ceux qui ont une approche « best in class ».
Le dilemme de l’investisseur responsable …
A contrario, je privilégie les secteurs :
. énergies renouvelables
. pour de petits montants, recherche dans le domaine de la santé avec les biotechs.
Du point de vue opportuniste, compte tenu de la politique des banques centrales j’évite le secteur bancaire.
La pandémie de COVID-19 aura des impacts durables sur des secteurs à éviter comme :
. le transport aérien
. la construction aéronautique.
En revanche, je suis favorable au secteur technologique.
Le compartiment actions pendant le 1er semestre 2020
Ce compartiment s’est bien comporté puisqu’il affiche une performance très légèrement positive de +1 k€ ou +0,5 % (par rapport au capital au 31/12/2019).
L’allocation géographique étant sans limite, une comparaison pourrait être faite avec l’ETF Lyxor MSCI All Country World.
Cet ETF affiche une performance de -7 %.
Il y a donc une nette sur-performance du compartiment actions du portefeuille par rapport aux marchés développés et émergents.
La différence est d’environ 7 %.
Le compartiment actions a été renforcé durant ce trimestre avec de nouvelles lignes :
Ces renforcements ont produit un gain global de 3 387 € ou 1,3 %.
C’est une performance assez décevante, en grande partie imputable au mauvais choix de TOTAL.
Les actions qui ont eu les meilleures performances sur le semestre sont :
. Inventiva +204 % ; gain 6 807 €
. Valbiotis +74 % ; gain 3 063 €
. Française de jeux +27 % ; gain 1 620 €
. Voltalia +23 % ; gain 6 593 €
On note l’excellente performance des secteurs :
. énergies renouvelables (Voltalia et ALBIOMA: gain 9 973 €)
. recherche dans le domaine de la santé avec les biotechs (Inventiva et Valbiotis : gain 9 870 €)
L’essentiel de la sur-performance provient donc de l’allocation sectorielle en faveur des énergies renouvelables et des biotechs.
Ont une contribution plus faible :
. l’investissement de liquidités
. l’allocation géographique (quand même favorable à l’Australie).
Le compartiment foncières pendant le 1er semestre 2020
Ce compartiment s’est très mal comporté puisqu’il affiche une performance de -131 k€ ou -46 % (par rapport au capital au 31/12/2019).
Une comparaison pourrait être faite avec l’ETF Lyxor PEA Immobilier Europe qui est la ligne la plus importante du compartiment.
Cet ETF affiche une performance de -22 %.
Il y a donc une considérable sous-performance du compartiment foncières du portefeuille par rapport à l’immobilier européen.
La différence est d’environ -24 %.
Le compartiment foncières a été renforcé durant ce trimestre, en général en complétant les lignes existantes :
Ces renforcements ont été contre-productifs puisqu’ils ont globalement contribué à la perte, même en prenant en compte les dividendes.
Les foncières qui ont eu les plus mauvaises performances sur le semestre sont :
. Unibail-R-W -64 %
. KLEPIERRE -48 %
. RIOCAN -46 %
. COMINAR -45 %
. CARMILA -39 %
. COVIVIO -36 %
. ICADE -36 %
. MERCIALYS -36 %
Moins mauvaise performance : CBO Territoria -8 %.
La fermeture des commerces, des faillites de commerçants, impactent lourdement les foncières de commerce.
Je me suis demandé comment l’ETF faisait pour ne perdre "que" 22 %.
Sans doute parce que ses 2 premières lignes sont des foncières allemandes d’immobilier résidentiel :
Nom Weight%
VONOVIA SE 13.41%
DEUTSCHE WOHNEN 6.72%
Ces 2 sociétés sont en hausse depuis le début de l’année.
Je n’ai jamais acheté de foncières allemandes à cause de leur rendement faible.
Erreur fatale !
Conclusion
La stratégie a plutôt bien fonctionné pour les actions,
et a été catastrophique pour les foncières.
Difficile d’en tirer une conclusion générale.
Globalement on aurait pu faire mieux avec une approche "lazy" avec 1 ou 2 ETF.
Mais pour une fois je ne suis pas "lazy".
Ca m’intéresse de suivre l’actualité économique, des marchés, de quelques entreprises.
Je ne prétends pas faire mieux que les indices, mais j’ai quand même envie d’essayer par divers moyens. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
C’est donc une stratégie personnelle.
Je ne conseille à personne de la suivre.
Mais si elle est publiée sur un forum, c’est "copyleft", on peut s’en inspirer …