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2    #751 17/09/2020 02h15

Membre (2017)
Réputation :   2535  

@Nemesis : Effectivement, qu’une entreprise soit la cible d’une offre publique ou pas, elle continue à travailler et à créer de la valeur pour ses actionnaires, voire à en distribuer par des dividendes.

Mais, de mon point de vue :

1) Le cours de l’offre intègre généralement une prime de contrôle, donc est en principe avantageux pour un petit porteur comme moi. J’ai donc un biais favorable pour apporter aux offres publiques en général (ou vendre avant le lancement des offres), si elles me semblent raisonnables (= si la prime par rapport au cours pré-offre est suffisante).

2) Je ne raisonne pas en termes de valeur intrinsèque : pour moi, la meilleure estimation disponible de la valeur intrinsèque, c’est généralement le cours actuel (qui est formé par la confrontation des estimations des valeurs intrinsèques de l’ensemble des participants de marché, notamment des professionnels et des insiders bien mieux informés que moi). En revanche, je raisonne en termes probabilistes, selon différents scénarios. En simplifiant, il y a 3 types de scénarios après l’annonce d’une offre publique :

a) Avec une probabilité x, l’offre va réussir et le prix va rester à long-terme, voire à perpétuité (par exemple en cas de retrait forcé), au niveau de l’offre. Cela me semble le cas le plus fréquent sur le marché français (il faudrait vérifier ça empiriquement).

b) Avec une probabilité y, l’offre va échouer car jugée insuffisante par une proportion significative d’actionnaires minoritaires. Le cours devrait augmenter au-dessus du cours de l’offre, et/ou on pourrait voir une nouvelle offre à un cours supérieur à l’offre initiale. Exemple : IGE+XAO (belle entreprise, j’ai apporté à tort à l’OPA de Schneider).

c) Avec une probabilité z, l’offre va être retirée (défaut de l’acheteur ou autre raison), ou échouer et être suivie de mauvaises nouvelles pour l’entreprise. Exemples : LVMH/Tiffany, Oeneo.

x+y+z = 1

Les scénarios (a) et (c) présentent des coûts d’opportunité importants, et d’autant plus importants que :
- les probabilités x et z sont élevées (et en France, à tort ou à raison, je les juge élevées)
- les délais réglementaires pour les offres sont longs (et en France, je les trouve très longs)
- l’argent ainsi immobilisé pourrait être placé ailleurs à un TRI élevé (et pour moi, le différentiel de performance entre mon portefeuille américain et mon portefeuille français est très important)


Tout cela me conduit à vouloir me débarrasser rapidement de mes valeurs françaises en situation de pré-offre publique, sauf si l’offre paraît vraiment insuffisante.

3) Je n’aime pas avoir de "situations spéciales" ou de "drama queens" en portefeuille : ça ne m’intéresse pas, et ça mobilise mon attention pour pas grand’ chose. Malgré, peut-être, les apparences, j’ai une conception très "lazy" de l’investissement : je souhaite acheter des entreprises de qualité et les garder à perpétuité, idéalement, sans devoir même les surveiller. Avec des valeurs de grande qualité comme LVMH, Visa ou Microsoft, c’est possible. A contrario, des situations spéciales demandant mon attention, des offres publiques à répétition nécessitant mon arbitrage, réclament une certaine "charge mentale" dont je me passerais bien. ça ne m’intéresse tout simplement pas.

4) C’est un point secondaire, mais les entreprises en situation de pré-offre que je viens de vendre ne sont pas de grosses productrices de dividendes. Or, je souhaite augmenter la capacité distributrice de mon CTO France, pour couvrir mes frais fixes en € en France (pour le moment je n’ai pas de revenus professionnels, et quand j’en aurai, en toute probabilité, ils seront en $, aux USA).
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Un point rapide sur une approche croissance sur la base de mon nouveau screener.

J’utilise comme indicateur principal pour la croissance d’une entreprise la croissance de son chiffre d’affaires. Je préfère utiliser le chiffre d’affaires (le "haut" du compte de résultat) pour (i) éviter la volatilité excessive des résultats (opérationnel et net) quand on "descend" dans le compte de résultat et (ii) différencier nettement la croissance de l’activité de la rentabilité (qui est pour moi un facteur distinct).

La distribution des croissances annualisées des chiffres d’affaires (calculées sur 3 ans) dans mon univers de screening (principalement US) fait apparaître une médiane à 8,5% : d’un point de vue européen, c’est très élevé ! Le choix de valeurs européennes croissant plus rapidement est très limité. Quand on achète un ETF Monde, on achète ainsi pour une bonne part des entreprises croissant très rapidement, principalement aux USA. Cela explique à mes yeux en grande partie la bonne performance de long-terme des ETF Monde, par rapport à un stock-picking français ou européen. C’est pourquoi je suis très exigeant sur le dynamisme de la croissance du chiffre d’affaires dans mon stock-picking.

Néanmoins, l’utilisation d’un filtre unique sur la croissance du chiffre d’affaires présente de nombreux inconvénients, notamment le fait qu’elle conduit à sélectionner beaucoup d’entreprises très jeunes, avec un chiffre d’affaires faible et incertain (biotechs, par exemple), et qu’elle ignore si ces ventes se font de façon profitable.

Pour pallier ces difficultés, je combine (i) mon filtre sur la croissance annualisée du chiffre d’affaires avec (ii) un filtre sur la croissance annualisée du résultat opérationnel (également calculée sur 3 ans) et (iii) un filtre sur le ROIC. Avec des seuils minimaux de 20% / an pour la croissance du chiffre d’affaires et du résultat opérationnel, et de 10% pour le ROIC, on obtient la sélection suivante :

Évidemment, avec mon approche fortement orientée croissance et qualité, je suis déjà actionnaire de la plupart de ces entreprises (valeurs en bleu), avec de beaux succès sur des géants comme Amazon, Facebook ou Adobe, mais aussi quelques gros plantages (Momo, PaySign, eHealth).

On peut remplacer le ROIC (indicateur de rentabilité) par l’earnings yield (indicateur value), pour obtenir une sélection GARP à forte croissance. Avec des seuils de 20% /an pour la croissance et de 3% pour l’earnings yield, voici la sélection que l’on obtient :

Dernier exemple de sélection : on abaisse à 10% / an le seuil pour la croissance et on remonte à 6% le seuil pour l’earnings yield - donc une sélection GARP moins dynamique mais plus "raisonnable" :

Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h14)

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#752 20/09/2020 12h19

Membre (2019)
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Bonjour Scipion8.
Quelle version du screener Morningstar utilisez-vous pour avoir toutes ces données ? Je connais la version gratuite du site France (on a pas mal de données pour les actions françaises, mais pas toutes celles que vous indiquez), la version basique du site US (bof). Je vois qu’il y a une version payante sur le site US.

Pour les données de performance annualisée à 3, 5 ou 10 ans, j’ai toujours eu un doute sur le fait qu’elles incluaient ou pas le dividende (données du screener gratuit France). J’avais à une époque comparé avec les données de UncleStock et essayé d’analyser quelques actions, j’avais alors eu l’impression que cela ne concernait que l’évolution du cours de l’action (contrairement à UncleStock).

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1    #753 01/10/2020 14h32

Membre (2017)
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Le mois de septembre aura été assez neutre pour mon portefeuille : un petit repli, mais une augmentation d’un point de pourcentage de la surperformance par rapport à un ETF Monde. Après avoir perdu jusqu’à 60k€ (par rapport aux plus hauts) pendant la petite respiration de marché, je reviens à 25k€ de mon plus haut de début septembre (toujours sans renforcement, dans l’attente de ma reprise professionnelle prochaine - probablement à Washington DC, après des interviews réussies).

Le seul point noir reste la performance de mon CTO France, la seule poche distributive de mon portefeuille, pénalisée par le poids des foncières, banques et autres valeurs de rendement : elle décroche un peu plus de son benchmark. En revanche, toutes les autres poches battent nettement leurs benchmarks respectifs. Je suis particulièrement satisfait de mon enveloppe européenne (hors France) qui, après des débuts longtemps difficiles, performe désormais très bien, grâce à une réorientation vers des valeurs de croissance.

Le principal moteur de performance reste évidemment mon portefeuille IB (USA et émergents), qui a un peu accentué sa surperformance YTD par rapport au S&P500 (+31 points de pourcentage) et à un ETF Monde (+36 points de pourcentage), à l’occasion de la petite respiration de marché. Je continue de saisir les opportunités de ces corrections pour renforcer des valeurs de qualité ou initier des positions sur des valeurs de croissance, à meilleur prix que pendant les phases haussières.

J’ai ainsi significativement renforcé ma position sur Facebook (le GAFAM qui m’intéresse le moins a priori, mais qui m’impressionne chaque fois que je vérifie ses fondamentaux, et qui me semble moins cher que les 4 autres) et, à un moindre degré, sur Microsoft (pour saluer son achat de ZeniMax - je suis un grand fan des Elder Scrolls produits par Bethesda Softworks). J’ai également initié une ligne Fiverr, une valeur d’ultra-croissance que j’avais injustement omise.

Par ailleurs j’ai initié plusieurs lignes, généralement avec des pondérations prudentes, sur des valeurs nouvellement introduites en bourse : Snowflake, Sumo Logic, Unity Sotfware, GoodRx, Vital Farms, Montrose Environmental Group, Palantir, Asana - toujours des thématiques de croissance (cloud / big data / santé / jeux / environnement…) dominantes dans ce portefeuille IB.

Cette année, j’avais déjà acheté plusieurs valeurs post-IPO (BigCommerce, Lemonade, nCino, Jamf, ZoomInfo Technologies, Shift4Payments, Schrödinger), avec des résultats globalement mitigés. J’hésite un peu sur la meilleure stratégie sur les introductions en bourse : je pense qu’il est imprudent de calibrer trop agressivement des lignes sur des actions dont la valeur intrinsèque, en l’absence d’un historique suffisant de publications, est nécessairement incertaine ; mais je trouverais aussi imprudent de ne pas me positionner du tout sur des valeurs d’avenir, a fortiori dans un contexte de QE ad infinitum avec un risque réel de bulle (dont nous sommes encore très loin à mon sens). L’initiation de positions post-IPO, avec une sélection des valeurs et une calibration très prudente, est une voie médiane, qui me semble raisonnable.

Ce portefeuille IB bat aussi le NASDAQ, de façon évidemment moins nette que le S&P500, mais il a globalement mieux résisté à la petite respiration de septembre :


Globalement, les 3 derniers mois ont été assez calmes pour mon portefeuille IB : la performance relative par rapport au S&P500, essentiellement construite pendant la remontée du 2e trimestre (la "phase 3" sur le graphique ci-dessous) grâce à un usage pertinent du levier pendant le creux de février/mars et à une bonne exposition sectorielle, évolue depuis mi-juin dans un canal assez étroit. Si elle se maintenait à ce niveau jusqu’à la fin de l’année, je serais très satisfait.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Un petit mot pour signaler la fin de Robintrack, qui fournissait gratuitement les données sur la détention des actions par les utilisateurs de Robinhood. J’avais utilisé ces données pour des analyses (ici et ) et Casey, le créateur du site, nous avait aimablement fourni un feedback intéressant. Robinhood ne souhaite plus partager ces données, non pour des raisons commerciales, mais apparemment pour changer son image publique (compromise par la préférence de ses utilisateurs pour des valeurs très spéculatives).
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Korben : J’ai construit mon screener manuellement sur Excel, sur la base des données (gratuites) de Morningstar.com. (Et oui, ça prend du temps - en moyenne 2 minutes par valeur ; donc avec un screener qui comprend 1200 valeurs…). L’excellent PierreQuiRoule tente d’automatiser l’extraction de ces données - ça ne me semble pas si simple, mais je ne suis pas compétent en la matière.

Sur la base de quelques valeurs testées, les total returns affichés par Morningstar me semblent corrects : par exemple, le cours de Microsoft a progressé de +35,78% / an ces 5 dernières années. Morningstar affiche un total return de +37,67% / an ces 5 dernières années, qui intègre bien le dividende à la performance totale. Ces total returns sont à mes yeux l’une des principales utilités des données Morningstar, car reconstituer l’historique des dividendes pour des centaines de valeurs (avec les complications résultant de splits / reverse splits / dividendes exceptionnels etc.) est très pénible (je m’y étais essayé, notamment pour faire des sélections de type dividend growth).

A noter que la devise a un impact sur les total returns : j’utilise dans mon screener des total returns en USD, par commodité.

Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h15)

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1    #754 01/10/2020 15h46

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Scipion8 a écrit :

@Korben : J’ai construit mon screener manuellement sur Excel, sur la base des données (gratuites) de Morningstar.com. (Et oui, ça prend du temps - en moyenne 2 minutes par valeur ; donc avec un screener qui comprend 1200 valeurs…). L’excellent PierreQuiRoule tente d’automatiser l’extraction de ces données - ça ne me semble pas si simple, mais je ne suis pas compétent en la matière.

Vache !

Vous avez passé 40 heures pour reporter dans un fichier Excel des données Morningstar qui seront obsolètes au prochain trimestre ?

Mais pourquoi diable ne pas simplement avoir pris un abonnement à Morningstar ($199 par an) et utilisé le screener premium fourni ?

Ou même simplement les screeners de l’IH, auxquels vous avez accès gratuitement compte tenu de votre "réputation" ?

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#755 01/10/2020 16h06

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Mes pistes :
- pour éviter des frais dont il peut se passer (et il l’a déjà dit, il aime ça les tableaux Excel).
- pour contrôler la source de ses données d’entrée (fiabilité morningstar j’imagine)

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2    #756 01/10/2020 20h09

Membre (2017)
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@IH : Il y a plusieurs explications au fait que je préfère utiliser un screener maison, même si ça me prend plus de temps qu’un screener immédiatement disponible (payant ou gratuit) :

1) Compiler et analyser des données est un loisir pour moi, ça ne me gêne pas d’y passer du temps. C’est une activité qui m’occupe depuis toujours, je fais des bases de données sur Excel sur à peu près tous les sujets imaginables - et souvent avec une utilité bien moins immédiate que quand je fais un screener pour l’investissement : des bases de données sur les résultats électoraux, le sport, la macro-économie etc.

Par exemple, je viens de finir une base de données des incidents terroristes "notables" (au sens de Wikipedia) depuis les années 1970. Elle comprend 1200 attentats. Cela me permet de connaître un peu mieux l’histoire des pays et aussi de prendre un peu de distance par rapport au traitement médiatique de l’actualité géopolitique. Cette base de données m’indique ainsi qu’après une forte flambée du terrorisme au milieu des années 2010 (répercussions internationales du conflit syrien), on assiste fort heureusement à une accalmie graduelle ces dernières années (à noter qu’il y a un biais de publication sur Wikipedia - bcp plus exhaustif sur les événements de ces dernières années que sur ceux du début des années 2000) :

Cette même base de données me permet aussi d’identifier les groupes terroristes les plus meurtriers au fil du temps, les pays les plus visés etc. Évidemment, je mesure ce que ce genre d’activité "geek" peut avoir de bizarre pour beaucoup de personnes, mais j’ai un fort biais d’"ingénieur", qui me conduit à toujours aller aux données sources et à les analyser moi-même (sur tous les sujets) plutôt que de me limiter aux sources secondaires, souvent de qualité très médiocre.

Le "retour sur investissement" de ce travail analytique est à peu près nul s’agissant de la Bundesliga ou de l’actualité géopolitique - mais il est bcp plus important à mon sens s’agissant du stock-picking, donc c’est un travail que je fais avec plaisir. Cela dit, même avec mes dispositions, compiler une même base de données pendant plus de 20 heures peut devenir lassant, donc il y a d’autres raisons.

2) Je veux maîtriser mon univers de screening, et notamment l’étendre aux segments de marché qui m’intéressent particulièrement. C’est un aspect essentiel pour moi, car avec 800 lignes j’ai déjà largement exploré l’univers des big caps (capi > 10 milliards $) et je m’intéresse essentiellement aux segments de capitalisations inférieures (par exemple, aux USA, les capitalisations entre 1 et 5 milliards $, pour l’essentiel en dehors du S&P500).

Pour moi, les big caps (que je connais déjà, en tout cas superficiellement, en termes de screening) ne sont essentiellement utiles que comme "points de référence" pour évaluer des capitalisations plus petites. Il est donc peu pertinent pour moi d’utiliser des screeners essentiellement focalisés sur les big caps, ou dont je ne peux précisément connaître l’exhaustivité s’agissant des capitalisations plus petites - car mon exercice de screening vise précisément à identifier des opportunités qui m’ont échappé jusqu’à présent.

3) Je veux maîtriser les paramètres de screening : c’est aussi un point important pour moi. La plupart des screeners sont peu précis s’agissant des paramètres employés. Par exemple :

- un ratio de valorisation devrait toujours indiquer l’année de référence : s’agit-il du dernier exercice annuel publié (2019), des derniers 12 mois publiés (trailing twelve months, TTM), de l’estimation du consensus des analystes pour l’exercice en cours (2020) ou pour une année suivante (2021 etc.) ? Il faut être précis. Actuellement, j’utilise de préférence les ratios de valorisation 2021e (estimation du consensus des analystes pour l’exercice 2021), afin de voir "au-delà" de l’impact temporaire de la pandémie. En tout cas, je souhaite une absolue clarté sur ce point quand je screene selon des ratios de valorisation.

- les indicateurs de croissance devraient être définis clairement : s’agit-il de croissance passée (sur le dernier exercice publiée, ou en moyenne sur les 3 derniers exercices etc.) ou de croissance future (en utilisant les projections du consensus des analystes) ? Souvent les screeners ne l’indiquent pas. Là aussi, je fais mes propres calculs et je sais exactement ce que j’utilise.

- les ROIC devraient préciser l’année ou la période de référence : par exemple, j’utilise de préférence le ROIC moyen sur les 5 derniers exercices plutôt que le ROIC courant ou calculé sur le dernier exercice, plus volatil et moins représentatif à mon sens de la qualité de l’entreprise.

Par ailleurs, je veux pouvoir intégrer à mon screening des paramètres que je considère très utiles (notamment comme "signaux d’alerte"), comme les positions short en pourcentage du flottant, et qui sont généralement absents des screeners commerciaux ou gratuits.

4) Je veux pouvoir faire une cartographie totale du marché. C’est un point crucial pour moi, car je considère les marchés actions comme globalement efficients :

- Si l’on considère les marchés comme inefficients, alors on essaie de trouver les inefficiences supposées, c’est-à-dire les valeurs qui seraient valorisées excessivement par rapport à leur valeur intrinsèque (pour les éviter, voire les shorter éventuellement), et les valeurs qui seraient au contraire "décotées" par rapport à leur valeur intrinsèque. On peut donc essayer d’utiliser un screener pour "classer" les actions de la "meilleure" (la plus décotée) à la "pire" (la plus survalorisée).

- Si l’on considère au contraire (comme c’est mon cas) les marchés comme à peu près micro-efficients (c’est-à-dire que les prix reflètent à peu près correctement les fondamentaux, notamment comptables), alors il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises valeurs. Il y a simplement différents types de valeurs, qui correspondent plus ou moins aux préférences de l’investisseur et à sa stratégie d’investissement. Par exemple des valeurs de croissance, des valeurs de qualité, des valeurs value, des valeurs de rendement etc. Dans ce contexte, le screener ne sert pas à "classer" les actions de la meilleure à la pire, mais à dresser une "cartographie" du marché pour identifier les différentes "catégories" d’actions.

C’est ainsi que j’utilise mon screener et c’est pour cela que je fais bcp de graphiques : j’identifie des "zones" dans le marché qui correspondent particulièrement à mes préférences ou à ma stratégie du moment (par exemple, des entreprises fortement rentables mais pas trop chères, ou des valeurs de rendement mais à forte croissance etc.).

Je souhaite donc avoir par mon screener une vision globale (une cartographie) du marché - ce qui est impossible avec la plupart des screeners commerciaux ou gratuits - et combiner à loisir les critères, soit par des seuils (ce que certains screeners permettent) soit par des notations synthétiques (ce que les screeners disponibles ne permettent pas).

5) La question des frais est un peu accessoire, mais si je paye, la qualité doit être professionnelle, et je suis exigeant.

Dans le cadre de mon prochain job (tout juste confirmé), j’aurai sans doute accès à Bloomberg, qui me faciliterait grandement la tâche pénible de la constitution de la base de données (ça prend 5 minutes - en dehors des heures de travail, je le précise…).

Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h15)

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#757 05/10/2020 04h24

Membre (2017)
Réputation :   102  

Bonjour Scipion8
Plusieurs questions a vous poser concernant les matieres premieres Or et Argent et leurs roles dans l’economie:

- Est ce que vous considerez l’Or et l’Argent comme des monnaies vs ce que l’on appelle des monnaies fiduciaires comme le dollars, l’euro, qui se deprecie face a ces metaux ( il me semble de l’ordre de 80-90% depuis 1970) etc…?

- Pensez vous que l’action des banques centrales dans l’impression de monnaie au dela de la croissance economique du dit pays ont des consequences negatives sur la valeur de ces monnaies fiduciaires a long terme et pour l’epargne des menages (cash) ?

- Quelle allocation portez vous a l’or et a l’argent dans votre portefeuille sous forme d’etf, de lingot et pieces ainsi qje de possibles participations dans des minieres ?

- Le marché de l’Or et de l’Argent sont sous representes dans les hedges funds pourtant warren buffet et ray dalio viennent d’acheter un faible
% et warrent a vendu ses bancaires, est ce le signe d’une crise a venir selon vous ?

- le marché de l’argent est en diminution constante en termes de production depuis 5 ans et c’est une matiere tres rare a extraire. Son poid est ridicule au niveau mondiale vs le prix de l’actif (exemple Apple pese 3 x plus que le marché des metaux precieux)
apple weight 3 x precious metals
Sa volatilité est donc tres importante si demain l’ensemble des hedges funds decident d’acheter ne serait ce que 3 ou 4% d’or ou d’argent. Qu’en pensez vous ?

- Que faire de son cash si on a une deflation ou une hyperinflation a venir ?

Vous n’etes pas forcement specialise en metaux precieux mais vous avez une bonne connaissance des dynamiques economiques et monetaires.

Je serais curieux de vous lire a ce propos.

Bien cdlt,

Carabistouilles

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#758 24/10/2020 17h04

Membre (2014)
Top 50 Obligs/Fonds EUR
Réputation :   133  

Bonjour Scipion8,
Avez-vous eu un retour de votre poste potentiel aux US ?

Je me retrouve dans vos analyses via données sources et graphiques travaillés, avez-vous essayé d’autres outils type PowerBI ? Ne serait-ce que par curiosité technologique…

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#759 27/10/2020 13h05

Membre (2020)
Réputation :   0  

Ce travail est remarquable Scipion!

Je me m’interrogeais, dans le cas d’une stratégie Long/Short sur action, comment identifier les actions à shorter? Ce qui permets par la même occasion de supprimer le risque marché, de limiter la volatilité du portefeuille, tout en améliorant le rapport rendement risque.

Au plaisir de vous lire.

Alexandre

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#760 27/10/2020 20h59

Membre (2019)
Réputation :   67  

Carabistouilles, le 05/10/2020 a écrit :

Bonjour Scipion8
Plusieurs questions a vous poser concernant les matieres premieres Or et Argent et leurs roles dans l’economie:

- Est ce que vous considerez l’Or et l’Argent comme des monnaies vs ce que l’on appelle des monnaies fiduciaires comme le dollars, l’euro, qui se deprecie face a ces metaux ( il me semble de l’ordre de 80-90% depuis 1970) etc…?

- Pensez vous que l’action des banques centrales dans l’impression de monnaie au dela de la croissance economique du dit pays ont des consequences negatives sur la valeur de ces monnaies fiduciaires a long terme et pour l’epargne des menages (cash) ?

- Quelle allocation portez vous a l’or et a l’argent dans votre portefeuille sous forme d’etf, de lingot et pieces ainsi qje de possibles participations dans des minieres ?

- Le marché de l’Or et de l’Argent sont sous representes dans les hedges funds pourtant warren buffet et ray dalio viennent d’acheter un faible
% et warrent a vendu ses bancaires, est ce le signe d’une crise a venir selon vous ?

- le marché de l’argent est en diminution constante en termes de production depuis 5 ans et c’est une matiere tres rare a extraire. Son poid est ridicule au niveau mondiale vs le prix de l’actif (exemple Apple pese 3 x plus que le marché des metaux precieux)
apple weight 3 x precious metals
Sa volatilité est donc tres importante si demain l’ensemble des hedges funds decident d’acheter ne serait ce que 3 ou 4% d’or ou d’argent. Qu’en pensez vous ?

- Que faire de son cash si on a une deflation ou une hyperinflation a venir ?

Vous n’etes pas forcement specialise en metaux precieux mais vous avez une bonne connaissance des dynamiques economiques et monetaires.

Je serais curieux de vous lire a ce propos.

Bien cdlt,

Carabistouilles

Bonsoir

Je rebondis sur les excellentes questions de Caribastouilles.
Également dans le contexte actuel, quid du coût d’opportunité à être cash versus investi ? Avez-vous déjà effectué le calcul sur la période 2020 par exemple ?
La fracture entre l’économie réelle et les marchés me semblent vraiment trop importants pour être à 100% investi.

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Favoris 1    13    #761 21/11/2020 20h22

Membre (2017)
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Bonsoir,

Désolé pour mon manque de réactivité, mais ma reprise professionnelle est très prenante (j’y reviendrai), me laissant peu de temps pour les autres activités.

D’abord, un point d’étape sur le portefeuille : il a très bien traversé cette longue période de 5 mois (quasiment) sans renforcements (du fait de mon inactivité professionnelle forcée par la pandémie).

Malgré l’absence de munitions fraîches, j’ai réussi à tirer avantage de chaque décrochage en renforçant via la marge IB, tout en respectant ma cible de levier : le levier est actuellement de 1,41 sur le portefeuille IB et de 1,20 sur le portefeuille global (mon portefeuille IB est la seule poche leveragée sur les 5). Mon utilisation de la marge IB s’élève actuellement à 227k€, soit un peu plus d’une année de revenus professionnels, 68% de mes fonds € ou 52% de mes liquidités totales (fonds € + PEL + livrets).

Avec une performance YTD de +25,6%, le portefeuille global devance désormais un ETF Monde d’environ 16 points. Cette surperformance est largement due à mon portefeuille IB (USA + émergents), qui écrase son benchmark, le S&P500, de 43 points, grâce à de bons choix sectoriels et factoriels et une utilisation pertinente du levier (surtout lors du creux de février/mars). Mais je suis aussi très satisfait de la performance de mon portefeuille européen, qui bat son benchmark de 15 points. Le PEA-PME, orienté value, se débrouille aussi bien cette année.

3 de mes portefeuilles (USA/IB, Europe/Binck, PEA-PME France value/EasyBourse) sont à leur plus haut, et le PEA s’en rapproche. Le seul point négatif est la sous-performance du CTO France, la seule poche orientée dividendes - mais enfin c’est ce portefeuille qui me permet de vivre sans aucun autre revenu depuis 5 mois que ses dividendes, donc il accomplit sa tâche.

Avec le temps, je me suis habitué aux décrochages parfois violents de mon portefeuille IB, très offensif, à la fois par la surpondération des valeurs technologiques (qui pèsent désormais 367k€ sur une valeur totale des titres de 769k€, soit 48%) et par un levier assez agressif (1,41). Ainsi, l’annonce très heureuse du vaccin Pfizer/BioNTech a entraîné une baisse de ce portefeuille, mais cela a été compensé par une forte hausse sur mon portefeuille français, et après quelques jours de rotation sectorielle, mon portefeuille IB a repris sa marche en avant :

Depuis sa création il y a presque 2 ans et demi (juin 2018), ce portefeuille a généré une création de valeur totale d’environ +240k€, soit presque +100k€ / an, en partant de zéro. Je pense que d’ici 2 ans, ce portefeuille génèrera, à sa vitesse de croisière, une création de valeur supérieure à mes revenus professionnels.

Sa performance depuis le début est de +86%, soit 51 points de mieux que le S&P500, avec un beta de 1,22 (correspondant plus ou moins au levier moyen depuis la création du portefeuille) :

Sur cette période de 2 ans et demi, le ratio de Sortino est presque 2x celui du S&P500 :

Malgré l’absence d’apport d’argent frais, j’ai fait beaucoup d’achats ces dernières semaines sur mon portefeuille IB, car l’appréciation de mes titres m’"imposait" des achats afin de maintenir un levier constant (à 1,4), et par ailleurs je souhaitais profiter de décrochages à mon sens assez irrationnels dans un contexte très porteur pour les actions (fin prévisible de la pandémie + fort rebond économique alimenté par les stimuli budgétaires et monétaires + QE ad infinitum).

J’ai donc procédé aux achats suivants, en essayant de diversifier au-delà du secteur technologique (mais toujours majoritairement avec une optique croissance et innovation ; sauf précision, il s’agit de nouvelles lignes) :

- technologie : Qorvo, Trimble, TechTarget, SPS Commerce, JFrog, Datto Holding

- fintech : Lemonade (renforcement), PAR Technology, Root

- santé : Qiagen, Pulmonx, Addus Homecare, OptimizeRx, Medpace, Fulgent Genetics, SI-Bone, GoHealth, Nevro, Outset Medical, American Well, Penumbra, Acceleron Pharma, West Pharmaceutical, Inari Medical, Crispr Therapeutics

- loisirs : DraftKings, Electronic Arts, Collectors Universe

- énergies renouvelables : Innergex Renewable Energy, Ameresco

- luxe : Farfetch

- immobilier/construction/logement : D.R. Horton, Zillow Group, Floor & Decor, Rexford Industrial Realty

- chimie : FMC Corp

- consommation générale : Church & Dwight, Crocs, Nomad Foods

- or : Barrick Gold (renforcement)

- divers : Darling Ingredients, Trex, KKR

- Chine (l’élection de Joe Biden me semble une bonne nouvelle du point de vue des relations sino-américaines) : Pinduoduo, Alibaba (renforcement)

- En outre j’ai fait quelques allers-retours victorieux à très court-terme sur Visa et Microsoft (des lignes importantes et de fortes convictions chez moi), pour "me faire payer" la volatilité à mon sens excessive des marchés en octobre (VIX>30).

Avec ces achats, j’ai bien apuré ma watchlist américaine. Avec 450 valeurs américaines de qualité et/ou de croissance, je pense avoir celles qu’il faut en portefeuille, pour le long-terme. Je suis moins convaincu par la qualité de la centaine d’actions US qu’il me reste en watchlist. Je reste évidemment à l’affût des IPO intéressantes aux USA, mais j’envisage d’orienter mes prochains renforcements vers les pays émergents et vers l’Europe, notamment en Allemagne, en Suisse et en Scandinavie, où j’ai une watchlist étoffée et à mon sens de qualité supérieure à ce qu’il reste d’éventuellement intéressant aux USA.

Pour finir sur le portefeuille, je viens de réaliser le transfert de mon portefeuille Interactive Brokers, jusqu’ici localisé au Royaume-Uni, vers le Luxembourg, à l’invitation d’IB (conséquence du Brexit). Devenant bientôt résident fiscal américain, j’ignore si je devrai transférer à nouveau ce portefeuille IB, cette fois du Luxembourg vers les USA… De toute façon, pour des raisons de prudence, j’envisage d’alimenter ce portefeuille IB jusqu’à ce qu’il atteigne 1M€, puis de créer un nouveau portefeuille avec un courtier américain (selon mes informations, Charles Schwab serait un candidat sérieux).

La période de transfert vers le Luxembourg s’est traduite par quelques anomalies temporaires sur l’interface IB : certaines modalités de gestion et certains rapports sont devenus indisponibles, mais ça semble s’être normalisé. Mon "pouvoir d’achat" sur IB, déterminé par la valeur du portefeuille, a augmenté d’environ 1M€ à 1,9M€ - sans que je sache si c’est une anomalie temporaire ou un changement définitif (ce qui suggèrerait peut-être un contrôle des risques plus flexible chez IB Luxembourg que chez IB Royaume-Uni).
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Chlorate : J’ai signé un contrat de 2 ans, renouvelable 2 ans, avec mon employeur, et j’ai repris le travail depuis une semaine, à un rythme très rapide : je commence d’entrée par une mission pour un petit pays d’Europe de l’Est (avec un décalage horaire d’une heure avec la France), tout en travaillant aux horaires de bureau de la côte Est américaine, avec mes collègues basés à Washington DC (avec un décalage horaire de 6 heures… dans l’autre sens). Donc ces 2 premières semaines, je travaille de 8 heures du matin à 1 heure du matin. Autant dire que la reprise a été dure, après 5 mois d’inactivité forcée.

Mais je suis très heureux de cette opportunité professionnelle, et pour la première fois depuis très longtemps, j’ai le sentiment d’être à ma place (même si mes difficiles missions africaines avaient d’autres charmes). Je ne suis plus isolé dans un lointain pays de mission, mais je travaille dans un département (très) technique de mon organisation internationale (3000 personnes au total), avec des collègues de très haut niveau : en gros 200 parmi les tout meilleurs experts mondiaux sur la politique monétaire, les marchés obligataires, la stabilité financière, la régulation bancaire… C’est passionnant pour moi de pouvoir apprendre auprès de gens aussi bons dans leur spécialité. Avec mon parcours Centrale+Sciences Po, je fais quasiment figure de "sous-diplômé", au milieu de PhD du MIT, Harvard, Oxford etc.

La grande diversité internationale des profils est un autre aspect intéressant. C’est un petit exploit pour moi d’être parvenu à intégrer les rangs de cette organisation sans soutien institutionnel (ayant rompu depuis longtemps tous les ponts avec la Banque de France et la BCE), "à la pédale", grâce à mon travail depuis 4 ans comme "mercenaire" pour cette organisation.

Il y a moins d’une dizaine de Français dans mon département (sur 300 personnes), peut-être une cinquantaine au total sur 3000 dans l’organisation. De façon amusante, je rejoins une division très "occitane", succédant à un ami aveyronnais (de ma vallée !) récemment parti à la retraite, sous les ordres d’un Lozérien, et en compagnie d’un jeune Tarnais. A croire que nous avons une compétence particulière dans notre région pour s’intéresser au "cœur" des banques centrales.

En effet, ma division s’occupe de tous les aspects opérationnels des banques centrales. Cela va des opérations de politique monétaire, à la gestion de la liquidité bancaire, aux monnaies digitales ou à la "solvabilité" des banques centrales. Autant dire que c’est la division la plus technique dans le département le plus technique de mon organisation.

Et dans cette équipe, je suis en charge du sujet peut-être le plus technique : le collatéral (les actifs que les banques centrales prennent en garantie quand elles prêtent à des banques) et la liquidité d’urgence (ELA, Emergency Liquidity Assistance) : ma passion et mon dada professionnel absolu, que j’ai pratiqué sur tous les terrains, de Chypre à 2013 à l’Afrique plus récemment. Je suis en charge de définir les bonnes pratiques et d’y préparer les banques centrales dans le monde entier. C’est un sujet crucial pour la stabilité financière mondiale. Il y a une demande très importante sur ce sujet actuellement, dans le contexte de la pandémie : après seulement une semaine de travail, je suis déjà booké pour 3 missions en Europe de l’Est, 1 en Asie Centrale, 1 dans l’Océan indien, 1 en Afrique et 1 dans les Antilles !

Mes missions ont des degrés de complexité très variables : cela peut aller de formations de base dans des pays pauvres (ce que j’ai fait essentiellement, ces dernières années), à des analyses bcp plus pointues pour des banques centrales plus avancées techniquement. J’ai carte blanche de mes chefs, et un budget important car la pandémie a ralenti les missions ces derniers mois. Je peux donc embaucher les experts les plus pointus dans le monde sur des missions de court-terme. Je suis très confiant et motivé pour aider les banques centrales sur ces sujets très complexes, partout dans le monde.

J’ai le sentiment d’avoir franchi un gros pallier dans ma carrière, et de ne plus être dans une "rat race" bureaucratique, car je n’ai pas d’ambitions de promotion dans une structure hiérarchique d’ailleurs très plate (je suis N-4 du top) et j’ai plutôt l’ambition de devenir un expert reconnu dans mon domaine et utile pour tout le monde, dans mon organisation et au-delà.

Pour revenir à des considérations plus basiques, mon salaire baisse par rapport à mes dangereuses missions africaines (j’avais des primes de risque), mais reste attractif : 157k$, probablement autour de 180-200k$ si l’on compte les primes d’expatriation et les primes de mission (ce n’est pas encore très clair pour moi). Le tout étant exempté d’imposition, c’est équivalent à un salaire d’environ 320k$ pour un salarié américain basé à Washington DC (je ne me rendais pas compte que l’imposition là-bas était aussi lourde sur les hauts revenus).

En termes de position dans la hiérarchie des revenus, ma "déchéance" est donc toute relative : je passe en gros du top 0,1% français (au temps de ma période financièrement faste des missions de court-terme) au top 1% américain, en termes de revenus salariaux.


Je m’attends à une baisse importante de mon taux d’épargne, en raison de dépenses de logement (j’estime mon loyer futur à Washington DC à 2,5k$ / mois) et de vie plus importantes aux USA. Pour l’instant, j’ai l’accord de mes chefs pour télétravailler depuis l’Aveyron, mais je pense m’installer à Washington DC vers janvier/février. Je suis impatient de découvrir un pays dont j’aime beaucoup la culture et la mentalité positive.

Je répondrai aux autres questions (notamment celle effectivement très intéressante de Carabistouilles) dans un autre message, pour ne pas rallonger encore plus celui-ci.

Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h16)

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#762 22/11/2020 16h19

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Bonjour Carabistouilles,

En attendant que Scipion8 puisse vous répondre et en espérant que vous ne l’aviez pas déjà vue, je me permets de mettre ci-dessous une de ses interventions sur le sujet de l’or que j’avais mis de côté. Cela vous donnera peut-être quelques débuts de réponses?

Scipion8 fév2018 a écrit :

En simplifiant, l’or a historiquement 3 usages essentiels :
1) réserve de valeur pour les agents économiques, donc protection naturelle contre l’inflation
2) réserve de valeur pour les banques centrales, servant à ancrer leur crédibilité (donc celles de leur devises fiat)
3) usages industriels et pour des bijoux

La valeur intrinsèque de l’or, c’est la somme de la "valorisation" de ces 3 "services". Pour analyser les perspectives à long terme pour l’or, il faut donc essayer valoriser ces 3 "services" en tenant compte des évolutions récentes et à venir sur chaque aspect :

1) La menace inflationniste est bien moindre aujourd’hui qu’il y a 30-40 ans : les banques centrales (en premier lieu la Fed avec Paul Volcker) ont vaincu l’hyper-inflation au début des années 1980. Tous les indicateurs d’anticipations d’inflation (sondages, pricing des obligations souveraines indexées sur l’inflation) indiquent un bon ancrage de ces anticipations. En outre, des facteurs structurels puissants (mondialisation, nouvelles technologies, vieillissement de la population) semblent jouer en faveur d’une baisse structurelle de l’inflation. Donc, si on croit (comme moi) que (a) les banques centrales sont capables de vaincre toute résurgence de l’inflation et (b) les facteurs structurels de long-terme sont beaucoup plus déflationnistes qu’inflationnistes, il y aura à long terme moins de demande pour l’or comme protection contre l’inflation. Donc cela doit peser à long terme sur la valorisation de l’or.

2) Toutes les grandes banques centrales détiennent de l’or dans leurs réserves de change. Cela reste la doctrine dominante parmi les banquiers centraux : grâce à son rôle unique, il est bon pour une banque centrale de détenir en permanence de l’or dans ses réserves (diversification). Cela dit :
(a) le lien entre stock d’or et crédibilité de la banque centrale est beaucoup moins direct aujourd’hui que par le passé ;
(b) les grandes banques centrales sont sans doute plus efficaces que par le passé pour défendre leurs devises, notamment par la coordination de leurs interventions sur le marché des changes, donc elles ont moins besoin de réserves importants que par le passé ;
(c) le nombre de devises fiat "à défendre" tend à se réduire, avec l’effet des devises régionales (dont l’euro est un exemple) : le besoin de réserves de change est beaucoup plus faible aujourd’hui dans la zone euro qu’il y a 30 ans quand il y avait 18 devises nationales à défendre.
Donc ce facteur doit également jouer négativement sur la valorisation de l’or, à long terme.

3) Alors là je n’y connais pas grand’ chose, mais il me semble que (a) la demande de bijoux en or croît structurellement grâce aux effets d’enrichissement liés à la globalisation (classe moyenne croissante en Inde, Turquie, etc.) et (b) l’or reste incontournable dans l’industrie (à confirmer ?). Donc ce facteur doit plutôt jouer positivement sur la valorisation de l’or, à long terme (?).

Au final le facteur 1 me semble très puissant, mais son effet négatif doit être en partie équilibré par le facteur 3. Je pense que le facteur 2 ne joue qu’à la marge. Les banques centrales sont très prudentes avant d’envisager toute opération de vente d’or (voir par exemple le Central Bank Gold Agreement, qui contraint / limite les ventes d’or des banques centrales).

Personnellement, j’envisage d’allouer au moins 1% de mon patrimoine financier à l’or (pour l’instant 0%), car je reconnais la nature unique et intemporelle de cet actif, et même si je ne suis pas convaincu des bonnes perspectives de valorisation de l’or, avoir une petite partie de mon patrimoine dans cet actif créerait de la valeur pour moi par effet de diversification. En revanche, en adepte des dividendes, je renâcle à détenir de l’or physique, je préfère donc a priori des actions minières or.

PS : Sur le caractère "manipulé" ou non du cours de l’or : ces suspicions sont inévitables dans un marché (a) illiquide, (b) oligopolistique (le "ticket d’entrée" est assez élevé) et (c) avec une forte présence (réelle ou potentielle) d’acteurs publics comme les banques centrales. Je pense que les fantasmes de manipulation dépassent la réalité. En pratique, les banques centrales ont une gestion très passive de leurs réserves d’or (par contre, quand elles achètent ou vendent, c’est parfois de façon importante, ce qui alimente les rumeurs incessantes).


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1    #763 22/11/2020 17h12

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Scipion8, le 21/11/2020 a écrit :

Pour l’instant, j’ai l’accord de mes chefs pour télétravailler depuis l’Aveyron, mais je pense m’installer à Washington DC vers janvier/février.

Scipion, il existe une particularité très marquée et unique du marche locatif à Washington

Tous les 4 ans et encore plus quand il y a un changement d’administration, il y a une très grosse vague de départs (les perdants, "préavis" des électeurs en novembre, départ en décembre…) et d’arrivées (les gagnants, arrivée en janvier/février…)

Le conseil, je sais, vous êtes en Aveyron, serait plutôt de prospecter maintenant pour trouver un appartement sympathique/bien placé/pas trop onéreux car l’offre locative va être importante, et de ne pas se retrouver début 2021 au milieu de la forte demande locative quand la nouvelle administration sera confirmée et les gens chercheront à se loger à DC

Après, votre employeur a peut être un service "relocation" que vous pourriez activer

Je vous souhaite plein de réussite dans vos nouvelles fonctions


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#764 02/12/2020 07h23

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Bonsoir Scipion,

Suite a votre nouvelle fonction, je ne suis plus vraiment sur que vous ayez une reelle liberté de vous exprimer sur le role de l’impression monetaire et les risques inerants pour l’epargnant.
Et je peux comprendre votre position, on ne crache pas dans la main de celui qui vous nourrit.

A titre personnel, je suis vraiment pessimiste sur la situation actuelle. 2021-2022 sera peut etre le great reset avec le retour a l’etalon d’or, un mix avec du yen, usd, euro et or ou encore une monnaie unique mondiale.

A voir votre portefeuille, vous qui etes un insider, cela me fait dire que les banques centrales vont emmener le secteur tech dans une bulle jamais atteint a date peut etre deux fois la bulle des années 2000. Les monnaies vont se deprecier a commencer par le dollars. Les metaux precieux vont s’ajuster la hausse.

Les etats sont eternels mais les monnaies fiduciaires ne le sont pas. Elles meurent sous l’impression de la presse a billet et le poids de l’endettement. Les billets ne sont qu’une croyance que le chiffre dessus correspond a sa valeur, alias "fugazi" . Or l’histoire se répète (Deutch Mark, lira turque, Venezuela, Argentine, Zimbabwé, etc…).

Cdlt,

Carabistouilles

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Favoris 1    1    #765 02/12/2020 08h20

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INTJ

@Carabistouilles : C’est justement cet endettement massif qui, en créant une demande pour la devise, permet de controller l’inflation. Tous les émergents qui empruntent en dollars appâtés par les taux bas, ou les pays européens qui empruntent en euro sans pouvoir en "imprimer" directement, soutiennent la demande pour ces devises fiat. Et cet endettement n’est pas génant en lui-même s’il sert à financer des investissements créateurs de valeur (typiquement, de l’infrastructure).

Le "nouveau monde" se base sur une numérisation/automatisation à marche forcée de tout ce qui ne l’était pas encore (ou pas assez) : agriculture, médecine et santé, éducation, services légaux, commerces basés sur le cash… et il faut donc construire les infrastructures numériques correspondantes : physiquement sous la forme de réseaux fibres ou 5G, de data centers et de leur sécurité mais aussi de puissance de calcul et d’énergie ; et virtuellement sous la forme de plateformes logicielles, standards et protocoles nouveaux.

On est loin de pets.com.

J’ai aussi un peu d’or, mais si l’on se dirige vraiment vers un monde où l’économie a été virtualisée au maximum, un bien physique comme l’or, avec tous les inconvénients qui vont avec : relativement lourd, long et difficile à transporter, et dont la sécurité doit être assurée, risque de perdre les faveurs du grand public comparé à des biens virtuels transferrables instantanément, accessibles de n’importe où et sécurisés par des lois mathématiques inviolables. C’est ce que semble nous dire les courbes respectives du BTC et de l’or ces temps-ci.

Après, c’est l’idée, qui sait si l’execution sera à la hauteur du projet smile


✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.

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#766 02/12/2020 09h23

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Bonjour Carabistouilles,

De mon côté, en bonne partie grâce à Scipion8, je suis passé de pessimiste à optimiste mais toujours contrarien:


Avec les écrits de Ray Dalio ou les passages tel que celui ci-dessous de Scipion8, on comprend que l’arsenal monétaire est encore bien fourni pour maintenir "le système" (et le faire évoluer avec son époque) avant un quelconque reset:

Scipion8 a écrit :

"l’annulation" de la dette publique n’est pas (du tout) la seule option envisageable. Une annulation de dette n’est que l’option la plus extrême que l’on pourrait envisager face au problème d’une dette insoutenable ; il y a maintes autres solutions a priori préférables : austérité, inflation, monétisation (transfert de la dette publique vers la banque centrale), voire rééchelonnement

Il y aura encore des "panic attacks"


Mais ne perdez pas trop de temps avec les vendeurs de peur fortement présents sur les réseaux sociaux et internet. Si je peux me permettre le fil twitter de Brian Feroldi peut aider à garder la vue long terme de l’investisseur pour contrebalancer votre vue pessimiste.

Dernière modification par zeboulon (02/12/2020 09h59)


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#767 02/12/2020 16h48

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Certains en effet charge la mule de news negatives, mais il faut raison garder.

Warren Buffet garde une part importante de son cash , pourquoi ne l’investit pas dans la high tech ?
Ray Dalio parle d’un risque potentiel de guerre civil aux US
Pierre Lassonde voit un Dow to Gold ratio de 1 pour 1

On est tout de meme sur des investisseurs de renoms qui on vu passer plusieurs crises.

Quand vous achetez a des PE de >50 ou > 100 , vous etes sur del’hypercroissance, le moindre probleme et ca devisse complet, il n’y a pas de parachutes.

Pourquoi les banques centrales achete de l’or si c’est juste un bout de metal ou rapatrie leurs Or.

Ce n’est pas la peur, c’est un rassemblement de faits qui me fait dire que le pire est a venir:

27 trillions de dollars de debt aux USA
Des bons du tresors en territoire negatif dont personne ne veut.

Il suffit d’un cygne noir (en plus du covid) et le chateau de cartes de la bulle du credit peut s’effondrer.

Je reste un optimiste realiste et investit dans es metaux precieux.
Les actifs Or, Silver et Nasdaq sont les plus performants en Year to Date.

Cdlt,

Carabistouilles

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#768 02/12/2020 19h25

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Bonsoir,

Oui, le gold performe bien cette année comme il a bien performé en 2011 ou en 1979. Il est d’ailleurs sur ses niveaux de 2011. Et alors?
Sur les rapatriements, c’est une vieille rengaine si vous étiez déja sur les marchés en 2011.





Sur la dette des états comme le dit Faith pour la France :

Faith a écrit :

"L’épargne financière des français est plus de deux fois supérieure à la totalité de la dette".

Par ailleurs, comme dit à mon message précédent en citant Scipion8, les banques centrales ont tout un arsenal avant d’aller vers le discours à la mode en ce moment: que les banques centrales annulent la dette des états présente dans leur bilan et qu’elles vivent avec des capitaux propres négatifs.
Ci-dessous une partie de l’arsenal présenté par Ray Dalio


Mais bon, je sais bien que je ne vous pourrai pas vous convaincre, vous ne pourrez que vous convaincre par vous même smile. Bon courage, ça prend du temps. Les livres d’histoire aident pas mal aussi.

Dernière modification par zeboulon (02/12/2020 20h39)


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#769 02/12/2020 22h23

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L’un de vos graphiques sur la performance de l’or vs stock semble contradictoire avec la performance depuis 50 ans.

A dollar invested in gold in 2000 would now be worth about $6.82. That same dollar in the S&P 500 would be worth about $2.34. Gold delivered gains that were 2.9 times larger than the index.

Using the set gold price of $35 and the price of $1,650 per ounce as of April 2020, a price appreciation of approximately +4,500% can be deduced for gold. From February 1971 to 2020, the DJIA has appreciated in value by +3,221%. If we take the SP500 from 1980 to today it is +2637%

Je ne sais pas comment vous arrivez a une autre conclusion.

Le graphique qui remonte a 1800 en comparant l’or n’a aucune valeur car les prix de l’or ont ete fige dans le marbre par les accord de Bretton Woods de 1944–1971 a 35$ l’once. A Partir de 1971, il a ete a nouveau possible de laisser libre le cours de l’or en fonction des differentes monnaie fiducaires..
Cette manipulation de la valeur de l’actif a d’ailleurs permis qu’il superforme de 1971 a aujourd’hui contre les differentes monnaies fiducaires qui se sont devalues en contre partie.

Enfin bon, je ne vais pas vous convaincre ce soir d’investir dans une relique metallique utlise depuis des millenaires, l’histoire nous donnera a long terme une once de verite.

Carabistouilles

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1    #770 02/12/2020 22h40

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Bonsoir Carabistouilles,

Effectivement, pas besoin de me convaincre puisque j’ai déjà de bons stocks d’or et d’argent physique. Je n’ai rien contre l’investissement dans ce sous jacent dans une logique patrimoniale (mon cas) ou spéculative pour ceux qui aiment spéculer (pas mon cas)!

Par mes interventions j’ai surtout voulu répondre à votre phrase ci-dessous:

Carabistouilles a écrit :

A titre personnel, je suis vraiment pessimiste sur la situation actuelle…

Car il y a 9 ans j’aurai pu écrire le même post que vous et je suis content d’en être sorti en grande partie grâce à Scipion8 qui a pris le temps de répondre à toutes mes peurs et je l’en reme.rcie à nouveau.

PS: pour la source du graph: Jeremy Siegel - Stocks for the long run

Dernière modification par zeboulon (02/12/2020 23h00)


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1    #771 02/12/2020 23h05

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Carabistouilles a écrit :

Le graphique qui remonte a 1800 en comparant l’or n’a aucune valeur car les prix de l’or ont ete fige dans le marbre par les accord de Bretton Woods de 1944–1971 a 35$ l’once.

Bonsoir,
Il n’y a aucune logique dans l’implication (Bretton Woods => le graphique est sans valeur). Bretton Woods implique juste que les deux courbes sont corrélées sur la période considérée, ce que vous remarquerez si vous les observez quelques secondes.

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Favoris 1    15    #772 21/12/2020 02h57

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Bonsoir,

La performance de mon portefeuille IB franchit les +68% YTD, battant désormais le S&P500 de plus de 50 points et le NASDAQ de plus de 24 points :

Depuis la création de ce portefeuille IB il y a 2 ans et demi (juin 2018), sa performance dépasse désormais +100% : +103%, contre +41% pour un ETF S&P500 et +31% pour un ETF Monde :


La création de valeur depuis les débuts de ce portefeuille vient de franchir les +300k€, soit en moyenne +10k€ / mois, en partant de rien, mais évidemment avec des apports significatifs, puisque j’y ai affecté l’essentiel de mes flux d’épargne sur cette période (environ 300k€). Sur une période "courte" de 3-5 ans, je ne saurais dire si la création de valeur sur ce seul portefeuille IB pourra dépasser ma capacité d’épargne professionnelle, mais sur une durée plus longue (disons 10 ans), je pense très probable que ce portefeuille crée plus de valeur que mon travail, sans même considérer les apports probables.

Les autres poches de mon portefeuille se comportent de façon satisfaisante, avec notamment de belles superformances sur mon portefeuille européen (désormais chez Saxo) et sur mon PEA-PME, confirmant une très belle année pour les small caps value. Seul mon CTO France, mon ancien navire amiral orienté dividendes, sous-performe légèrement son benchmark. A près de +36% YTD, mon portefeuille global dépasse un ETF Monde de plus de 20 points :

Derniers renforcements : Grâce à ma reprise professionnelle, j’ai pu enfin reprendre les apports réguliers (à hauteur d’environ 12k$ / mois), ce qui est beaucoup plus confortable psychologiquement pour gérer la volatilité, car je sais que j’aurais quelques munitions fraîches pour en profiter.

J’ai une longue buylist en Europe (notamment en Allemagne, Suisse et Scandinavie), mais l’impossibilité de convertir les $ de mon salaire en € sur IB (en raison de mon utilisation de la marge, qui m’empêche de retirer des fonds depuis le transfert de mon compte à Luxembourg) limite ma capacité de mobilisation de mes apports sur mon portefeuille européen (Saxo). Je prévois de faire un virement significatif depuis ma banque américaine vers Saxo en janvier/février, mais les frais bancaires de change sont salés.

En Europe (Saxo), je me suis donc contenté de 3 nouvelles lignes :
- Envitec Biogas (biogaz, Allemagne)
- Musti Group (magasins pour animaux de compagnie, Finlande)
- Siegfried Holding (fabrication de médicaments, Suisse)

En France (EasyBourse), j’ai liquidé ma ligne HSBC compte tenu du retrait de la cote parisienne et j’ai reçu les fonds suite l’OPA de Worldline (dont je suis actionnaire) sur Ingenico. Cela m’a permis de générer quelques liquidités pour payer mes impôts.

Aux USA, j’ai ajouté un bon nombre de lignes orientées croissance, voire assez spéculatives, mais avec une calibration très prudente compte tenu des niveaux de valorisation et des comportements moutonniers assez caractéristiques d’une bulle en formation :
- AdaptHealth (équipements médicaux pour la maison)
- Appian (plateforme de programmation)
- Carvana (vente online de voitures d’occasion)
- Diodes (électronique/semi-conducteurs)
- Eargo (aides auditives)
- Novanta (optique/robotique pour la médecine)
- Novocure (traitement des tumeurs)
- Twist Bioscience (synthèse ADN)
- QuantumScape (batteries pour véhicules électriques)
- Arcturus (traitements mRNA)
- Corsair Gaming (équipements pour gamers)
- Celsius (boissons énergétiques)
- TTEC (CRM)
- Luminar Technologies (capteurs et software pour véhicules)
- AirBnb (j’ai dû fortement sous-calibrer ma ligne compte tenu du niveau déraisonnable de l’IPO)
- Maxeon Solar Technologies (panneaux solaires)

En Chine, j’ai acheté Anta Sports (vêtements de sport, unsponsored ADR).

Enfin, j’ai initié mi-novembre, avec un timing assez bon, une petite poche pour me couvrir d’un risque de bulle sur les cryptos, mais en évitant de m’y exposer directement (je pense que les cryptos anarchiques actuelles iront à zéro à plus ou moins long-terme, notamment en raison de l’émergence des CBDC, mais qu’un écosystème puisse survivre et se développer me semble possible) :
- Silvergate Capital (banque fintech/cryptos)
- MicroStrategy
- Grayscale Bitcoin Trust (là évidemment, je m’expose assez directement au Bitcoin malgré mon peu de conviction, ou plutôt ma conviction négative sur le long-terme)

Je préfère très clairement Silvergate Capital dans cette petite liste - elle colle bien avec l’idée d’un écosystème qui se développerait et survivrait à la fin des cryptos anarchiques actuelles. Cette petite poche cryptos pèse désormais 16k$ dans mon portefeuille, avec une PV de déjà 5k$, qui a contribué à dynamiser mon portefeuille ces dernières semaines.

Stratégie pour les prochains mois : La prime de risque du marché actions américain, à 5% selon l’estimation d’Aswath Damodaran (4,97% exactement au 1er décembre, 4,73% si l’on incorpore son ajustement pour le COVID), demeure supérieure à ma cote d’alerte (4%, soit le niveau pré-krach en 2007, à comparer avec 2% au pic de la bulle techno en 2000 et une moyenne de long-terme de 4,2%).

Mais les signaux d’alerte sur une bulle en formation se multiplient : à mon sens, on commence à dépasser l’étape de la multiplication de bulles locales (EV, énergies renouvelables, SaaS…), et on commence à voir un phénomène plus généralisé : je ne m’attendais pas à une IPO aussi folle sur une valeur relativement "mature" comme AirBnb, pour moi c’est un signal d’alarme clair.

Les indices comportementaux d’une bulle en formation sont aussi clairs, avec le succès des achats "à l’aveugle" (SPAC), sans aucune considération pour les fondamentaux, l’ignorance de toute valorisation (même sur des simples ratios P/S), la prolifération des discours sur un "nouveau paradigme", la croyance, doublement fausse, que les banques centrales peuvent et veulent éviter un éclatement de bulle, les comportements moutonniers, le trading à gogo sur les calls, l’évaporation progressive de toute gestion des risques etc.

Donc d’un côté, une prime de risque encore "raisonnable", de l’autre, des comportements qui le sont beaucoup moins, et qui seront sanctionnés dans la douleur, à plus ou moins brève échéance.

Dans ce contexte, ma stratégie ces prochains mois consistera à :

1) maintenir toutes mes lignes, avec une extrême diversification de mon portefeuille (900 lignes) et toujours une orientation croissance

2) me préparer psychologiquement à la perte momentanée de 500-600k€ (en mars j’avais essuyé une perte momentanée de 350k€, que j’avais globalement bien supportée, malgré la perte simultanée, mais aussi temporaire, de mon emploi)

3) réduire mon levier à 1,2-1,3 sur mon portefeuille IB (mon seul portefeuille leveragé) et à 1,1-1,2 sur mon portefeuille global : actuellement mon levier est de 1,38 sur mon portefeuille IB et de 1,19 sur mon portefeuille global. Pour comparaison, j’avais commencé le krach de février/mars 2020 avec un levier de 1,2 sur mon portefeuille IB et de 1,1 sur mon portefeuille global

4) allouer mes renforcements à des valeurs de qualité : mon mantra pour 2021 sera les fondamentaux, les fondamentaux, les fondamentaux : je vais plafonner mes investissements sur des valeurs d’ultra-croissance ne générant pas de profits, et donner la priorité à des firmes avec des avantages concurrentiels démontrés et une profitabilité forte et régulière (et bien sûr un potentiel de croissance)

5) augmenter mon exposition sur les marchés "sains" en Europe : la Suisse et la Scandinavie me semblent assez chères ; je crains le risque souverain en Italie et en France ; l’Allemagne me semble aujourd’hui le marché le plus intéressant, avec des small/mid caps de qualité à un coût bien moindre qu’aux USA, à qualité équivalente

6) préparer une stratégie de renforcements par paliers pour la prochaine grosse correction : malheureusement, les marchés ne savent pas ralentir en douceur, donc il me semble probable que l’on voie une correction assez forte, d’une ampleur de -20% ou plus, ces prochains mois. Je souhaite en tirer parti, comme je l’avais fait en février/mars 2020, via des renforcements graduels, par paliers, dès la jambe descendante du V, en ciblant des valeurs très solides

7) préparer une stratégie de gestion de bulle, si ce scénario se matérialise : si la prime de risque du marché actions US baisse sous les 4%, il faudra que je revienne à un levier de 1-1,1, donc réfléchir à des liquidations éventuelles de lignes (même si le levier baissera naturellement du fait de l’appréciation de mes titres)

Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h17)

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1    #773 21/12/2020 05h30

Membre (2018)
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Réputation :   276  

Bonjour Scipion,

Pour le virement de votre compte US vers Saxo, vous pourriez peut-être utiliser les services d’un intermédiaire comme Transferwise pour que l’argent soit converti à moindres frais entre votre compte bancaire US et votre compte bancaire français, puis faire le virement en euros de votre compte bancaire français vers Saxo.

A priori, même avec un montant conséquent, vous ne devriez pas à avoir de problèmes à justifier la source de l’argent pour votre banque française.

TW


“It ain’t what you don’t know that gets you into trouble. It’s what you know for sure that just ain’t so.” M.Twain

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#774 21/12/2020 08h14

Membre (2019)
Réputation :   67  

Bonjour Scipion,

Félicitations pour cet alpha exemplaire sur le portefeuille IB et global.

Êtes-vous en mesure de comparer votre portefeuille IB (volatilité, max drawdown …) avec un fonds comme JPM US Technology et/ou Morgan Stanley Investment Funds - US Growth Fund ?

Sur le sentiment de bulle ou déconnexion je vous rejoins, notamment sur la green economy, certaines tech,semi conducteurs.
Certains secteurs sont encore à la traîne comme la santé et les REIT.

J’anticipe un allègement pour prendre mes PV étant également avec un levier de 1.5.

Après cela me rappelle 12/2018 où on croyait que 2019 notamment l’été allait décrocher.

Je ne comprends pas le lien entre prime de risque et bulles, il me semble que la prime de risque actuelle est artificielle compte tenu des injections massives de cash. Il conviendrait alors de retraiter la prime de risque de l’impact d’injection de cash mais je ne vois pas comment cela serait possible…
L’or et l’argent devrait reprendre assez rapidement…

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#775 21/12/2020 09h12

Membre (2017)
Réputation :   36  

Scipion, bravo à vous pour vos performances et merci pour le partage de vos idées.

Scipion a écrit :

je crains le risque souverain en Italie et en France

Vous qui travaillez dans des instances internationales, vous lâchez là une bombe !

Si le risque devais se réaliser, je n’ose imaginer les conséquences. Est-ce que vous pensez vous couvrir contre ce risque ( Liquidation des avoirs financiers en France pour les loger dans un autre pays Européen par exemple) ?


L'argent, c'est de la liberté frappée.

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