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#826 11/01/2021 09h20

Membre (2019)
Réputation :   67  

Bonjour

Sur les craintes de plus en plus avérées sur une correction, je ne trouve pas que tout se soit envolé mais effectivement les valeurs énergies renouvelables explosent encore et ont plus que rattrapé leur baisse de fin d’année 2020.

Votre renforcement Berkshire tient au fait de la cashbox importante de la société et donc son potentiel d’acheter des valeurs massacrées ?

Certains signaux comme l’evolution de la masse monétaire et l’écart grandissant entre le PER action et obligation me laisse penser tout comme JonhGalttagart que le danger est du côté des obligations et par ricochet sur les actions.
A voir si cela se matérialise sur S1 ou S2… Ce qu’on voit aux US sur le contexte économique est alarmant avec une explosion de cas et de morts et pas de création d’emplois.

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#827 11/01/2021 09h37

Membre (2020)
Réputation :   0  

@Scipion8 :

Sur une grosse capitalisation boursière où j’ai un degré assez fort de conviction, je peux ainsi construire une ligne significative assez vite (ça a été le cas pour Amazon et Microsoft), idéalement à l’occasion de corrections générales. Sur des faibles capitalisations où je perçois des risques élevés, je n’hésite pas à sous-calibrer significativement mes lignes (par exemple 500$).

Sur Tesla (une grosse capitalisation), j’avais sous-calibré ma ligne en n’achetant que 2 actions dans un creux (à 250$, pré-split), soit 500$. Depuis le cours a été multiplié par 15. A posteriori, on peut éventuellement penser que ma sous-calibration était une erreur, mais elle était cohérente avec mon process, et mon appréciation des risques sur ce dossier : cette ligne Tesla a ainsi grossi naturellement, "toute seule", sans que je ne la renforce.

Il en est de même pour Shopify, que je trouvais déjà chère au moment de mon achat fin 2018, et dont le cours a été multiplié par 8. Je n’ai fait aucun renforcement : je laisse cette ligne grandir "toute seule", car je considère (comme pour Tesla) qu’il y a un risque important de grosse correction.

Quand vous parlez de dégré assez fort en conviction c’est que vous vous faite totalement confiance dans la pérénité de la société je me trompe ?

Donc de ce fait pourquoi penser que Tesla ou Shopify risque de subir une grosse correction ? n’avons nous donc pas "tous" pensé cela pour Amazon, Apple à une époque est aujourd’hui ont leur fait confiance les yeux fermés, donc comment déterminez vous ce potentiel risque sur ce genre de valeur ?

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1    #828 11/01/2021 12h12

Membre (2017)
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@Peakykarl : 1) Mon renforcement prévu sur Berkshire Hathaway a un double objectif :

a) m’exposer effectivement à une firme (très) riche en liquidités, avec l’opportunisme et la puissance de feu pour tirer parti d’une éventuelle grosse correction (je préfère ça plutôt que de garder des liquidités moi-même, ce qui reviendrait à une hypothèse implicite que je suis plus compétent dans la gestion stratégique des liquidités que Buffett & Co.)

b) corriger (un peu) l’orientation factorielle de mon portefeuille américain, aujourd’hui très orienté croissance : plus le paquebot est gros (= disproportion croissante entre la taille de mon portefeuille et mes apports mensuels), plus il faut corriger le cap précocement pour éviter les icebergs.

En parallèle, il me faut réduire le levier sur mon portefeuille (actuellement 1,38 sur mon portefeuille IB, 1,19 sur mon portefeuille global) pour pouvoir traverser confortablement une grosse correction, et même en tirer parti via l’utilisation contracyclique de la marge. Toutes choses égales par ailleurs, le levier se réduit avec l’appréciation de mes titres, mais j’envisage d’accélérer cette baisse très graduelle via un investissement partiel (et non total) de mes apports mensuels.

2) Un krach sur le marché actions pourrait effectivement résulter d’un choc macroéconomique (par exemple une surprise inflationniste aux USA), qui conduirait le marché à revoir drastiquement sa prévision de long-terme sur les taux de la Fed et donc sur le taux sans risque, avec un gros impact sur les valorisations DCF des actions.

Cela dit, ce n’est pas le seul scénario possible : on pourrait voir aussi une réappréciation massive du potentiel de croissance dans le secteur technologique, si certaines figures de proue aujourd’hui pricées de façon très optimiste décevaient. Un autre risque est le risque politique sur les GAFAM, qui pourrait avoir un effet d’entraînement sur tout le secteur.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Hash : 1) Je pense qu’il faut se méfier du biais du survivant : pour un Amazon, il y a beaucoup de Yahoo, Netscape etc., qui ont échoué et disparu. Des business models exceptionnels et vraiment pérennes, ça ne court pas les rues.

2) Ma stratégie consiste à équilibrer 2 principes :

a) Dans une économie libérale, l’innovation est le seul vrai moteur de la rentabilité, sur le long-terme. En effet, le principe de libre concurrence prévaut et assure l’entrée régulière de concurrents qui attaquent les rentes existantes, en fournissant les mêmes biens & services toujours moins chers, avec une image de marque différente (plus "jeune", par exemple), ou bien une différentiation sur la technologie etc. Sans innovation, les marges sont condamnées à disparaître, à plus ou moins long-terme.

C’est pourquoi je pense que c’est une erreur profonde de rechercher des vieux business de rente, l’œil dans le rétroviseur, en recherchant les moins chers optiquement (comme le font les investisseurs value), alors que le plus souvent le marché price la disparition à venir de leurs marges (pas encore reflétée dans les éléments comptables).

Dans ce contexte, un objectif essentiel de ma gestion est de m’exposer au vrai moteur de la profitabilité dans une économie libérale : l’innovation. Je le fais par une exposition diversifiée à des valeurs de croissance, en recherchant les business models prometteurs (qui sont aussi souvent les plus "chers" optiquement) et avec une large flexibilité sur les niveaux de valorisation dans mes prises de positions initiales.

b) Sur le long-terme, les valorisations finissent toujours par converger vers leurs valorisations intrinsèques. Une entreprise exceptionnelle comme Amazon ne réussit à maintenir constamment des ratios de valorisations élevés que parce qu’elle croît et innove constamment. C’est un business d’une qualité exceptionnelle : il se paye 4 fois le chiffre d’affaires 2020. Shopify se paie 49 fois le chiffre d’affaires 2020. Tesla 27 fois.

Certes, Shopify et Tesla sont à un stade plus précoce de leur développement, ce sont des entreprises prometteuses qui croissent fortement, mais à un moment donné il est bien possible que leur valorisation soit corrigée de façon brutale (comme l’ont été, par le passé, celles d’Amazon ou de Facebook). Et à ce moment-là, quand le marché aura chaussé ses lunettes noires au lieu de ses lunettes roses actuelles, je serai à l’achat.

Ainsi, un ratio de valorisation très élevé n’est pas pas moi une raison de ne pas acheter, mais plutôt d’être prudent dans ma calibration de la ligne, car, même pour un business de grande qualité, un ratio de valorisation très élevé rend probable une correction importante à plus ou moins long-terme, offrant un meilleur point de renforcement. Mais si la valeur décolle sans jamais atterrir, je suis au moins placé et je n’allège jamais ma position - c’est la stratégie que je suis pour Shopify et Tesla, très chers aujourd’hui à mon avis.

Pour concilier ces 2 principes :

- je me place de façon très diversifiée sur un très grand nombre de valeurs de croissance, de façon initialement assez insensible aux valorisations si je considère que le business est prometteur

- j’oriente mes renforcements de façon bien plus prudente, en prenant en compte les ratios de valorisation, en préférant renforcer les valeurs de qualité, et en attendant les inévitables corrections pour les valeurs qui me semblent aujourd’hui trop bien valorisées

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Blackfalcon : Effectivement, la place des valeurs cycliques dans mon portefeuille buy & hold pose question.

Par principe, je suis opposé à l’idée de vendre, (i) parce que ça entraîne des pertes certaines (frais de transaction, fiscalité), et (ii) parce qu’il me semble douteux qu’un investisseur amateur puisse avoir une lecture claire du cycle économique.

Peter Lynch dit ainsi qu’il est encore plus difficile de gagner de l’argent sur les valeurs cycliques que sur les autres, et que ça demande une expertise sectorielle :

Peter Lynch a écrit :

The fact that the cyclical game is a game of anticipation makes it doubly hard to make money in these stocks. The principal danger is that you buy too early, then get discouraged and sell. It’s perilous to invest in a cyclical without having a working knowledge of the industry.

Cela dit, les indices (mes benchmarks) comprennent bien une part de valeurs cycliques, donc a priori je peux me permettre d’en avoir aussi. Mais en buy & hold ces valeurs apportent effectivement de la volatilité à la performance du portefeuille, donc je préfère les sous-pondérer.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Corran : A mon avis, si l’on n’est pas compétent pour acheter une valeur, alors a priori, par symétrie, il n’y a pas de raison que l’on soit compétent pour la vendre. Une bonne illustration dans mon portefeuille est ma poche de biotechs françaises, qui n’est plus qu’à -12% de moins-value (grâce aux décollages de Cellectis, Valneva, Ose Immuno), après avoir été à -60% : clairement je ne suis pas compétent pour évaluer ces boîtes, donc pour moi il n’y a que 2 stratégies envisageables : s’abstenir (sans doute le choix le plus raisonnable) ou investir de façon diversifiée et passive dans un petit panier (ce que j’ai fait, mais enfin pour l’instant c’est perdant). Mais une stratégie active (acheter, puis vendre, puis racheter) me semble condamnée à l’échec si l’on n’est pas compétent sur les valeurs en question (= leur évaluation fondamentale), car on se laisse alors embarquer par les signaux de marché (euphorie/panique).

Sur d’autres valeurs très volatiles (avec une valeur intrinsèque incertaine), comme Nio, Jumia ou LDLC, j’avais perdu la "foi" et j’aurais sans doute coupé ces positions si j’avais suivi mon instinct… à tort car elles ont toutes bien rebondi et sont désormais en large plus-value.

Donc je continue à préférer mon approche strictement passive, avec une calibration prudente des lignes initiales quand je perçois des risques, et des renforcements à la baisse très exigeants. Je reconnais néanmoins que dans quelques cas d’effondrement du business model (CNIM), de valeur ajoutée très douteuse (Nikola, Uxin) ou de fraude comptable (Luckin Coffee), une liquidation précoce de mes lignes aurait été un meilleur choix. Mais il s’agit de cas limités ; par exemple aujourd’hui, à tort ou à raison, j’hésiterais à liquider ShowRoomPrivé ou Figeac Aéro, malgré les lourdes pertes que j’ai subies sur ces valeurs, et d’autres, comme Unibail et les valeurs cycliques en forte moins-value (Actia, Haulotte, Jacquet Métals) sont même d’éventuels candidats à des renforcements.

Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 04h01)

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1    #829 11/01/2021 15h06

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Vous semblez penser que c’est l’absence de compétence d’évaluation qui peut amener à des pertes sur des titres. Je pense que vous sous-estimez considérablement la possibilité que les conditions d’activité puissent évoluer dans le temps, en bien comme en mal, même en-dehors de valeurs cycliques. Dans votre liste de désastres, vous avez pléthore d’entreprises dont les fondamentaux se sont considérablement dégradés depuis votre achat (incompétence du management : SRP, Figeac, Bic, Abeo, 2CRSI, U10 ; secteur faussement porteur : AMS, Drone Volt, Guerbet ; tension sur les prix des composants : LDLC), indépendamment des conditions de marché. Toutes ces situations sont une suite de litanies de mauvaises nouvelles : il y avait donc de nombreuses occasions de voir les cieux s’assombrir et d’acter son erreur pour réinvestir cet argent plus intelligemment ailleurs.

De manière générale, si après 12 mois de détention d’un titre on est en moins-value de plus de 15 ou 20%, à moins d’avoir une conviction extraordinairement forte (mais pourquoi êtes-vous le seul à la partager ?), il est plus intelligent d’acter sa défaite et d’aller voir ailleurs. Et sur CTO, au moins, ça fait une moins-value fiscale.

Dernière modification par corran (11/01/2021 16h08)

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1    #830 11/01/2021 15h29

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Bonjour

corran, le 10/01/2021 a écrit :

Sur certains de vos désastres, j’ai fait la même erreur que vous (Aurelius, Showroomprivé, U10, renforcements sur Tivoly alors que j’avais payé très peu cher ma position initiale).
Mais je pense que la raison pour laquelle vous traînez encore une telle liste et qu’elle vous a coûté aussi cher, c’est parce que vous refusez de vendre. Or, sans être un papillon, je pense qu’il ne faut pas hésiter à simplement couper ce qui ne marche pas ; on a le droit d’avoir eu tort (ou raison trop tôt comme LDLC). Rien n’empêche d’y revenir par la suite si le titre revient à meilleure fortune.

La classe d’actif Small/Mid à pas mal été boudée ces deux dernières années. Perso j’ai attendu bien plus de 12 mois et j’ai renforcé en creux. Ça commence à payer.

Donc quand ciel est sombre pour tout le monde, il convient aussi d’attendre qu’il fasse beau. Et ne pas hésiter à sortir sous la pluie.

Cordialement
Pierre

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1    #831 12/01/2021 18h12

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Scipion bonsoir

Apres essais il semble qu’il est toujours possible de retirer du cash chez IB Irlande meme si on utilise la marge
Je sais que vous avez eu des réponses negatives au telephone chez IB Lux
Peros la reponse a mon ticket était negative aussi chez IB Irlande

Et pourtant … d’autres intervenants ici ont pu le faire . Des que mon transfert sera terminé je vais le faire pour m’en assurer car j’utilise de la marge dans mes 3 devises .

Voulez vous essayer ?

Il est fort possible qu’on leur en demande trop aux contacts chez IB… Mieux vaut essayer et ainsi verifier - car pouvoir retirer du cash quand desire était un atout majeur pour plusieurs ici - sinon faut aller chez Degiro ou en banque privée avec une partie du portefeuille… ce qui serait dommage.

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#832 13/01/2021 11h05

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Bonjour Sissi,

Merci pour l’alerte. Effectivement, c’est bizarre que certains avec un solde cash négatif sur IB puissent retirer de l’argent de leur compte. Peut-être est-ce possible avec IB Irlande et pas IB Luxembourg ? Si quelqu’un y parvient avec IB Luxembourg, ça m’intéresse.

De mon côté, j’ai réessayé et il n’y a aucun changement :

- J’ai 330k€ de fonds disponibles sur mon compte à marge IB…

- … mais les plafonds de retrait restent à zéro, rendant impossible tout retrait tant que ma position cash reste négative

Il y a peut-être une différence réglementaire entre l’Irlande et le Luxembourg, pas sûr de comprendre. En tout cas cette situation est pénible : elle freine beaucoup la circulation des liquidités entre mes différents comptes bancaires en France et aux USA, et l’allocation des liquidités à mes différents portefeuilles.

Hier, par exemple, j’ai dû acheter Fastned (une entreprise néerlandaise) sur mon CTO américain (IB) (alors que cela aurait dû être un renforcement pour mon portefeuille européen Saxo) car cela aurait été trop fastidieux (et coûteux) de faire un virement bancaire en € vers la France depuis mon compte bancaire américain (en $). Il me tarde de transférer mon CTO IB aux USA avec mon changement de résidence fiscale (et possiblement aussi certains autres portefeuilles vers des brokers américains).

PS : Je ne suis pas sûr du fonctionnement du plafond de retrait d’IB Luxembourg, i.e. est-ce que le plafond est déterminé selon la position cash globale (dans les différentes devises) ou selon la position cash dans la devise de retrait. Dans le second cas, je pourrait acheter des € avec des $, creusant ainsi ma position négative en $ mais comblant ma position négative en €, puis réessayer de faire un retrait en €. Mais je ne comprendrais pas que le plafond fonctionne comme ça, ça serait incompréhensible de mon point de vue (mais avec les réglementations, on ne sait jamais…).

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#833 13/01/2021 11h30

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Je suis pas choqué par cette mesure.
Après tout, quand vous êtes en découvert sur leur plateforme, ils peuvent calculer leur risque.

Si vous retirez des fonds, ils ne savent pas à quoi vous emploierez ces fonds - vous pourriez vous créer des pertes plus importantes que votre mise et faire un énorme défaut.

Le fait que ce fut possible au UK me fait plutôt penser à une erreur de risk management de leur part.


Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK

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1    #834 13/01/2021 11h40

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kiwijuice a écrit :

Je suis pas choqué par cette mesure.
Après tout, quand vous êtes en découvert sur leur plateforme, ils peuvent calculer leur risque.

Si vous retirez des fonds, ils ne savent pas à quoi vous emploierez ces fonds - vous pourriez vous créer des pertes plus importantes que votre mise et faire un énorme défaut.

Le risque est calculé sur le portefeuille et uniquement sur celui-ci. A aucun moment ils ne prennent en compte votre assurance vie ou votre patrimoine immobilier.
Par conséquent, il n’est pas difficile de calculer le risque d’un portefeuille avec un solde négatif:
Si le portefeuille ouvre droit à 100K€ de marge avec un solde de 0€, alors il ouvrira 90K€ de marge pour un solde de -10K€.

Dès que la marge disponible passera en négatif, il pratiquera un appel de marge pour rétablir l’équilibre. Il n’y a pas de risque supérieur pour eux en cas de retrait (à part que la marge est plus utilisée)


La vie d'un pessimiste est pavée de bonnes nouvelles…

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#835 14/01/2021 10h25

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@Scipion8 :  Et à ce moment-là, quand le marché aura chaussé ses lunettes noires au lieu de ses lunettes roses actuelles, je serai à l’achat.

Suggérer vous que l’on soit dans une bulle aveuglé par les liquidité générés des BC, et qui profite a certaine comme Tesla et Shopify ainsi qu’a d’autre les mettant au devant de la scène ainsi cela affecterai leur valorisation et fausse légèrement leurs fondamentaux, si bon soit-il sans ces liquidités débordante ?

Merci pour votre réponse en tous cas qui me permet d’approfondir certain point de l’approche a ce sujet

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3    #836 14/01/2021 19h18

Membre (2017)
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@Hash : C’est la fonction principale d’une banque centrale d’influencer le taux "sans risque", c’est-à-dire le taux d’intérêt qui reflète la préférence pour avoir de l’argent disponible aujourd’hui plutôt que demain, sans considération de risque sur les placements possibles.

Quand l’économie est en pleine santé, la banque centrale maintient un niveau de taux sans risque suffisamment élevé pour éviter une surchauffe, conduisant à une inflation excessive (une dépréciation de la monnaie).

Quand l’économie est en récession, la banque centrale abaisse le niveau du taux sans risque, pour inciter les agents économiques à consommer (puisque la rémunération de l’épargne baisse) et à financer des projets utiles à l’économie (puisque le coût du crédit baisse). La banque centrale réalise cela en baissant son taux directeur, puis, une fois qu’il est à zéro, en faisant du QE, c’est-à-dire en augmentant la masse de monnaie de l’économie et en faisant baissant les rendements obligataires de long-terme.

Cette action contracyclique de la banque centrale permet de limiter les effets destructeurs du cycle économique. L’économie française serait dans une situation économique bien pire aujourd’hui sans les mesures de la BCE face à la pandémie, notamment le QE.

Le QE a aussi pour effet de faire gonfler le prix des actifs financiers, et notamment les actions, via (1) la baisse du taux sans risque, utilisé comme facteur dans la valorisation des actions par la méthode des cash-flows actualisés (DCF) et (2) l’effet d’éviction des achats massifs d’actifs sécurisés par la banque centrale (typiquement des obligations souveraines et des obligations d’entreprises de grande qualité), qui "poussent" les investisseurs vers d’autres actifs plus risqués, comme les actions.

Ces effets positifs du QE sur les valorisations des actions sont économiquement souhaitables : en temps de crise (par exemple, pendant une pandémie), l’effet positif du QE sur les actions (i) crée des "effets de richesse" pour les détenteurs d’actions, les incitant à consommer davantage, (ii) facilite les conditions de financement des entreprises cotées, et (iii) contribue à un environnement propice à l’investissement et à la prise de risque - compensant ainsi les effets négatifs du choc.

Un 3e canal possible de transmission du QE est (3) la réévaluation (à la baisse) des primes de risque par les investisseurs : ce n’est pas un effet souhaité, mais c’est un effet possible. Les primes de risque sont un autre facteur important dans la valorisation des actions par la méthode des cash-flows idéalisés.

"Idéalement", par son QE la banque centrale voudrait encourager la prise de risque par les agents économiques, mais sans troubler leur bonne évaluation des risques. C’est-à-dire que la banque centrale voudrait avoir les canaux de transmission (1) (baisse du taux sans risque) et (2) (effets d’éviction favorables aux actifs risqués), mais pas le canal de transmission (3) (la sous-estimation des risques par les investisseurs). Est-ce le cas ou pas ?

Malheureusement, la psychologie humaine (et plus encore en bourse) est ainsi faite que l’on perçoit généralement les choses favorables qui nous arrivent comme justes et durables, et les choses défavorables comme nécessairement injustes et anormales. Ainsi, quand le QE valorise nos portefeuilles par ses canaux "légitimes" (1) et (2), il finit souvent par impacter aussi (3) notre perception des risques. Après quelques belles années boursières, nous avons tendance à nous considérer comme des investisseurs compétents, et à ne plus faire aussi attention aux risques. En sommes-nous à ce stade actuellement ? Au vu des multiplications des signes "comportementaux" de bulle, je le pense - et c’est pourquoi je vais réduire le risque (en premier lieu le levier) sur mon portefeuille boursier.

Mais ce serait injuste à mon sens de reprocher aux banques centrales la formation d’une bulle boursière, car les effets économiques positifs du QE sont absolument nécessaires face à une pandémie destructrice et une menace réelle de déflation. Si, me promenant à vélo, j’ai le vent  (= le QE) dans le dos, cela reste ma responsabilité entière de ne pas rouler trop vite  (= bien évaluer les risques) pour ne pas louper les virages et tomber. La critique "facile" des banques centrales et des QE, supposément "responsables" des bulles, excuse en fait des comportements irresponsables d’investisseurs qui seront punis tôt ou tard, QE ou pas.

Malgré la simplicité apparente de son principe (= augmenter la quantité de monnaie dans l’économie quand on ne peut plus en réduire le prix, c’est-à-dire le taux sans risque), le QE reste une mesure complexe, avec de multiples effets directs et indirects, difficiles à appréhender même pour les meilleurs experts. Ce schéma des canaux de transmission du QE est très simplifié et l’évaluation de leurs impacts respectifs n’a rien d’évident :

En témoigne le récent rapport de l’Independent Evaluation Office (IEO) de la Bank of England (BoE) : l’IEO considère que la BoE doit améliorer à la fois sa compréhension du QE et sa communication sur le QE (et les mêmes reproches pourraient sans doute être adressés à la plupart des banques centrales, car mes collègues britanniques sont excellents techniquement) :

L’IEO reconnaît par ailleurs que le public a une faible compréhension du QE (en grande partie par défaut d’une communication claire et pédagogique par les banques centrales) :

Un des critiques qui revient le plus souvent dans le traitement médiatique du QE est celle de ses potentiels effets anti-redistributifs, favorables aux riches (détenteurs d’actifs dont la valeur s’apprécie) et défavorables aux pauvres :

En pratique, les choses sont plus compliquées : on a bien vu un accroissement des inégalités patrimoniales aux USA depuis 2008, mais ce n’est pas le cas en Europe, où les mesures de la BCE ont été (jusqu’à récemment) encore plus amples que celles de la Fed (en % du PIB).

Mais que ce soit s’agissant de ces potentiels effets anti-redistributifs du QE ou de la contribution supposée du QE à la formation de bulles, les banques centrales risquent de se trouver un jour en position de "boucs émissaires" - elles sont souvent déjà accusées à tort de "manipuler" les marchés. C’est oublier un peu vite que sans banques centrales et sans QE, l’économie serait dans un état bien pire - la "génération perdue" au Japon donnant un bon exemple des dégâts que peut occasionner une déflation. Le QE n’est certainement pas un outil "parfait", il a certainement des effets secondaires néfastes, mais en l’état actuel de la compréhension économique il n’y a pas de solution alternative supérieure.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Kiwijuice : Donc si j’avais un portefeuille IB de valeur nette 10 milliards € avec la même position cash négative de -250k€, je ne pourrais toujours pas faire le moindre retrait ?

C’est une absurdité, hein : comme dit par Faith, mon utilisation de la marge chez IB (250k€) est sécurisée par mes titres en portefeuille (900k€) : c’est une couverture très, très confortable (d’autant plus que mon portefeuille est ultra diversifié). Ils devraient me permettre de faire des retraits, tout en gardant la couverture nécessaire à l’utilisation de la marge : c’est bien ce que fait non seulement IB UK, mais aussi IB USA. (C’est d’ailleurs aussi ce que les banques centrales font avec les comptes des banques chez elles !) Donc les Luxembourgeois sont manifestement à la ramasse (je ne sais s’il s’agit d’IB Luxembourg ou du régulateur luxembourgeois, comme me l’explique IB).

Je ne vais pas perdre du temps à essayer de régler ce problème au Luxembourg, ma solution sera de transférer simplement ce portefeuille aux USA, dès que j’y aurai ma résidence fiscale.

Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 03h52)

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#837 14/01/2021 19h34

Membre (2014)
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Bonjour Scipion,

Je me pose une question à propos de ce que vous expliquez à propos du taux sans risque.

Enfaite, je me demande comment une banque centrale peut le modifier artificiellement.

Le taux de préférence pour le présent (TPP), n’est-il pas principalement déterminé par l’agrégat des préférences individuelles ?

Du coup, quand une banque centrale baisse artificiellement les taux d’intérêt ne devrait-t-on pas observer une baisse de l’investissement et de l’épargne et donc au final un retour à un taux d’intérêt équivalent au TPP ?

Par quel procédé magique une banque centrale peut-elle modifier cette variable économique ? Je trouve ça fascinant.

Merci de votre aide.

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2    #838 14/01/2021 19h58

Membre (2016)
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Pour répondre à Lazard : le taux de préférence pour le présent n’est pas exactement le taux sans risque, même si les deux sont liés. Et la banque centrale ne fixe que le taux sans risque. Par contre, le rapport entre les deux taux influence les décisions de consommation et d’épargne, le tout étant formalisé dans l’équation d’Euler de la consommation.

Si la banque centrale baisse ses taux, l’épargne devient moins rentable par rapport à la consommation et les agents économiques réduisent leur épargne pour consommer. Si les taux montent, l’épargne devient plus rentable psychologiquement et l’épargnant va réduire sa consommation pour épargner plus.

Du moins, c’est ce que dit la théorie si on part du principe que l’on peut négliger ce qu’on appelle l’effet de revenu. Ce dernier est le fait que baisser le taux d’intérêt signifie intérêts en baisse, donc baisse de revenus et possiblement augmentation de l’épargne pour compenser. Mais au niveau macroéconomique, cela ne change pas grand chose, car ce qui est perdu par les épargnants est gagné par les emprunteurs (je mets de coté le canal du cashflow).

L’effet sur l’investissement est ambigu et dépend de conditions macroéconomiques. Si on se limite au cas simple où une offre de fonds prêtables rencontre une demande d’investissement, alors l’effet est ambigu. Baisser les taux augmente la demande d’investissement, mais réduit l’épargne et donc l’offre d’investissement. Par contre, une baisse des taux entraine une hausse de la base monétaire , qui entraine elle-même une hausse de la masse monétaire, et in fine de l’épargne. Donc l’effet est positif pour l’investissement.

Sinon, je tiens à rebondir sur le fait que les banques centrales n’ont pas réussi à communiquer correctement sur le QE, comme mentionné dans le message de Scipion8. Cela a clairement du jouer dans la naissance et la propagation de la Théorie Monétaire Moderne (abrévié MMT en anglais), qui a pris une grande place dans le domaine médiatique mais est une théorie quasiment pseudo-scientifique.

Difficile d’expliquer aux gens que non, faire rembourser la dette de l’état par la banque centrale est une mauvaise idée, ou que la banque centrale ne peut pas financer la transition énergétique quand le grand public croit que les banques centrales impriment des milliards d’euros chaque jour à destination des banques…

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Favoris 1    6    #839 16/01/2021 03h11

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@Lazard : Une notion clef en économie est le taux d’intérêt naturel, qui est le taux d’intérêt réel (= après inflation) sur des actifs "sans risque" (ou "sûrs") qui permet un équilibre entre les flux d’épargne et la demande d’investissement, avec des prix stables.

Comme vous le suggérez, l’"offre" d’épargne et la "demande" d’investissement dépendent de maintes variables largement exogènes à la banque centrale. Par exemple :
- la préférence pour le présent des agents économiques
- la sécurité juridique de l’épargne (droit de propriété etc.)
- la démographie (par exemple la structure démographique de la population)
- le système politique et institutionnel
- la sécurité des biens et des personnes
- les évolutions technologiques
- l’environnement géopolitique
- le degré de développement des marchés de capitaux etc.

Tous ces facteurs vont influencer les préférences des agents économiques, l’équilibre entre l’épargne et l’investissement, et donc le taux d’intérêt naturel - qui est essentiellement exogène à la banque centrale. On peut éventuellement penser qu’il n’est pas totalement exogène à la banque centrale, car en maintenant une monnaie stable et en contribuant au développement des marchés de capitaux et à la supervision efficace du système bancaire, une banque centrale efficace contribue à créer des conditions favorables à l’investissement.

Le taux d’intérêt naturel baisse structurellement en Europe depuis des siècles, pour des raisons notamment politiques et technologiques :

Si le taux sans risque fixé par la banque centrale dévie significativement du taux d’intérêt naturel, alors il y a un risque sur la stabilité des prix :
- si le taux directeur de la banque centrale reste durablement très inférieur au taux d’intérêt naturel, alors tôt ou tard on devrait voir de l’hyper-inflation ;
- si le taux directeur de la banque centrale reste durablement très supérieur au taux d’intérêt naturel, alors tôt ou tard on devrait voir une déflation.

Toute la difficulté pour la banque centrale est d’évaluer ce taux d’intérêt naturel, qui n’est ni observable directement, ni stable (même s’il évolue généralement selon des tendances de très long-terme, reflétant les grandes évolutions politiques, sociales, démographiques et technologiques). Si elle évalue mal la "distance" entre son taux directeur et le taux d’intérêt naturel estimé, la banque centrale risque de ne pas pouvoir assurer la stabilité des prix.

Pourquoi la banque centrale ne se limite-t-elle pas à maintenir son taux directeur à un niveau le plus proche possible de son estimation du taux d’intérêt naturel ? Parce que cela la priverait du rôle contracyclique de la politique monétaire.

En économie, plusieurs cycles économiques, longs et courts, coexistent (cf. ci-dessous la vidéo pédagogique de Ray Dialo) : le taux d’intérêt naturel évolue selon un cycle (très) long, essentiellement exogène à la banque centrale ; mais un cycle économique beaucoup plus court (reflétant la succession de périodes d’euphorie et de panique, typique de la psychologie humaine, particulièrement de la psychologie collective) s’ajoute à ce cycle long, et c’est la fonction de la banque centrale de répondre de façon contracyclique à ce cycle court.

Vidéo YouTube
Ainsi, la banque centrale, de façon délibérée, abaisse son taux directeur bien en-deçà du taux d’intérêt naturel en période de récession - de façon à générer de la croissance et de l’inflation quand la psychologie collective est déprimée. Et au contraire, la banque centrale, de façon aussi délibérée, rehausse son taux directeur au-delà du taux d’intérêt naturel en période de surchauffe économique - de façon à "refroidir" la dynamique des prix quand la psychologie collective est euphorique.

Que se passerait-il si l’on n’utilisait pas la politique monétaire pour gérer ce cycle économique court, et si la banque centrale laissait constamment son taux directeur au niveau (estimé) du taux d’intérêt naturel ? Le cycle économique court jouerait pleinement, avec des effets destructeurs, autant dans les phases d’euphorie (bulles, risque d’inflation excessive) que dans dans les phases de panique ou de déprime (déflation, effets d’hystérèse du chômage etc.).

Pour résumer, la politique monétaire consiste pour la banque centrale à gérer la distance entre son taux directeur et le taux d’intérêt naturel (estimé) de façon contracyclique, de façon à limiter les effets destructeurs du cycle économique court. Le taux directeur de la banque centrale est transmis au système bancaire et à l’économie réelle par différents canaux, notamment par la gestion active par la banque centrale de la liquidité bancaire (c’est l’une de mes spécialités professionnelles).

Si le sujet du taux d’intérêt naturel et de ses implications pour la politique monétaire vous intéresse, ce papier par des économistes de la BCE peut vous intéresser.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Mewtow : Je vous rejoins sur la difficulté technique (les multiples canaux de transmission) et politique (l’impression d’"argent magique", les effets anti-redistributifs réels ou supposés…) pour les banques centrales de communiquer clairement sur le QE auprès du grand public.

Effectivement, la résurgence de la Théorie Monétaire Moderne ainsi que le Bitcoin (et autres cryptos anarchiques) sont les enfants maudits de cet échec.

Si ces sujets vous intéressent, je vous recommande la lecture de ce papier par Larry Summers (le père bien connu du concept de "secular stagnation") et Jason Furman (ancien chef économiste de l’Administration Obama) - 2 économistes américains certainement influents sous la nouvelle Administration Biden. Ils remettent en cause la pertinence de la mesure la plus universellement utilisée pour mesurer la soutenabilité de la dette publique : le ratio dette publique / PIB.

Ils considèrent que la baisse structurelle du taux d’intérêt naturel crée un espace immense pour davantage d’endettement public, sans mettre en péril la soutenabilité de la dette. Ainsi les "plafonds" habituels pour le ratio dette publique / PIB (les 60% de Maastricht, ou les niveaux d’alerte habituels de 100% ou 120%) ne seraient plus du tout pertinents dans ce contexte de taux ultra-bas. Ils rejettent néanmoins clairement la MMT.

Ce papier fait actuellement l’objet d’un vif débat dans mon milieu professionnel. Si ces idées influencent Biden et son équipe, elles pourraient mener à une politique budgétaire très expansive (encore plus que sous l’Administration Trump), particulièrement dans le contexte pandémique actuel. Perso, cela me renforce dans ma préférence pour les actions.

Dernière modification par Scipion8 (07/03/2021 03h51)

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#840 16/01/2021 10h24

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Merci infiniment pour votre réponse très détaillée.

Je n’ai pas encore tout saisi mais je sens que je ne suis pas loin de comprendre le mécanisme car vous êtes très clair dans vos explications. Je vais lire le papier que vous avez joint je pense que ça peut m’aider.

Quand vous dîtes :

Scipion a écrit :

- si le taux directeur de la banque centrale reste durablement très inférieur au taux d’intérêt naturel, alors tôt ou tard on devrait voir de l’hyper-inflation ;
- si le taux directeur de la banque centrale reste durablement très supérieur au taux d’intérêt naturel, alors tôt ou tard on devrait voir une déflation.

Cela s’explique comment ? Sous-investissement qui aboutit à un coût du capital qui explose dans le premier cas ? Surinvestissement qui aboutit à un coût du capital qui s’écroule dans le deuxième cas ?

Et en ce qui concerne la baisse structurelle long terme du taux naturel, je suis très étonné par votre graphique, j’étais persuadé qu’il n’y avait pas de baisse structurelle…

Je me basais notamment sur les données de Thomas Piketty (Le Capital au XXIème siècle, 2013)

Comment expliquer cette divergence dans les différentes sources ?

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#841 16/01/2021 10h44

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Petit aparté sur le croquis au-dessus
Je ne comprends pas trop la stagnation de la courbe entre 1500 et 1700 alors que l’Espagne et le Portugal se goinfrent d’or d’argent et de pierres précieuses dans toutes leurs colonies


Ericsson…!  Qu'il entre !

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#842 16/01/2021 10h51

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Lazard a écrit :

Surinvestissement qui aboutit à un coût du capital qui s’écroule

Donc d’après vous si vous achetez beaucoup d’immobilier à crédit, cela fera baisser les taux de prêt immobilier dans votre banque?


“Time is your Friend, Impulse is your Enemy.” John Bogle

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#843 16/01/2021 11h15

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D’après vous, à long terme, il n’y a pas de lien entre la demande d’investissement et le taux d’intérêt ?

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#844 16/01/2021 11h19

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Dites-nous d’abord quelle différence vous établissez entre les 3 termes suivants, afin d’y voir plus clair:
- lien;
- cause (en raison de);
- conséquence (aboutit à).

Dans ma conception de leurs définitions, une cause constitue un lien, mais un lien ne constitue pas forcément une cause.

Donc, dans ma conception, ce n’est pas parce qu’il existe un lien fort entre la demande d’investissement et le taux d’intérêt, qu’une demande forte en investissement aboutit à une modification des taux d’intérêt comme vous l’indiquez.

En fait je pense exactement l’inverse, c’est à dire que l’investissement est massif en raison des taux bas.


“Time is your Friend, Impulse is your Enemy.” John Bogle

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#845 16/01/2021 11h31

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Vous voulez raisonner à partir de concepts trop analytiques.

Le monde fonctionne dialectiquement. Il n’y a pas d’un côté les causes et de l’autre les conséquences.
Les causes sont elles-mêmes des conséquences. Et les conséquences sont elles-mêmes des causes.

Il peut il y  avoir un lien circulaire entre la demande d’investissement et le taux d’intérêt (ou relation circulaire si vous préférez). La demande d’investissement peut être à la fois cause et conséquence du taux d’intérêt. Et réciproquement, le taux d’intérêt peut être à la fois cause et conséquence de la demande d’investissement.

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#846 01/02/2021 09h15

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Tiens que s’est-il donc passé sur cette page, deux articles de Scipion ont été supprimés. De son propre chef ?

IH : oui, il a édité de son propre chef de nombreux msgs.

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#847 01/02/2021 09h42

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Scipion a effacé une partie de ses messages malheureusement (également les premières pages de sa file), suite à l’altercation avec Lopazz de ces derniers jours.

En espérant qu’il les ait conservés pour les re-publier.

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#848 01/02/2021 09h56

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Quel dommage ! Les interventions de Scipion étaient (sont) si instructives et si intéressantes.

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#849 22/02/2021 18h11

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Ours, le 25/12/2020 a écrit :

J’ai utilisé le système de réputation pour vous remercier, Scipion, pour ce retour extrêmement enrichissant et argumenté.

Par commodité et dans l’éventualité où les intervenants y trouvent un intérêt après avoir lu votre dernier billet, je me permets d’insérer ici un lien vers un échange que vous aviez eu sur ce forum sur le dossier chypriote, que vous aviez suivi de près. Cela m’avait échappé à l’époque. J’ai retrouvé ce fil ce matin entre deux rédactions de messages de vœux.

Joyeux Noël à vous aussi !

Ce ne sont pour l’instant toujours que des rumeurs, et je me garderais bien de les propager : je précise au contraire que le gouvernement déclare toujours être opposé à toute proposition de taxer l’épargne des français.

La presse économique relaie cependant les propos de "certains élus", à qui l’idée ne semble pas déplaire.

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1    #850 06/03/2021 11h03

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Scipion, vous nous manquez, j’espère que vous reviendrez vite parmi nous.

Que pensez-vous de la remontée actuelle des taux US ? Ce phénomène vous semble t’il durable pour les prochains mois ou cela devrait t’il retomber rapidement selon vous ?

Je suppose que votre portefeuille prend de plein fouet la rotation. N’hésitez pas à faire un update, je pense que cela nous intéresserait tous d’avoir de vos nouvelles.

Bien à vous.

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