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Favoris 1    #551 17/09/2021 09h23

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Bonjour CroissanceVerte,

Votre analyse (très complète et intéressante comme toujours) me conforte dans mon opinion positive, je pense que je vais souscrire aux deux IPO au moins à hauteur de quelques titres pour pouvoir continuer à les suivre de près.

Vous dites que le domaine d’activité d’Entech est très concurrentiel, pouvez-vous indiquer ses principaux concurrents cotés en bourse en France avec des activités similaires pour la partie stockage d’énergie ? Pensez-vous qu’elle possède un avantage technologique par rapport à eux et/ou qu’elle en soit à un stade plus avancé de développement ?

Bonne journée !

Dernière modification par Growth13 (17/09/2021 10h19)

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#552 20/09/2021 09h27

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LES NOUVEAUX VERTS :


Outre Afyren (ALAFY) et Entech (ALESE), plus haut décrits, trois autres nouveaux futurs cotés :

Pyrum Innovations SA (? : Euronext Growth Oslo), entreprise de recyclage par thermolyse de pneus, caoutchouc et déchets plastiques. Une arlésienne franco-allemande attendue depuis 2017 ?

Poema Global Holdings Corp. (PPGH) va fusionner avec Gogoro, basé à Taipei, qui fournit des scooters électriques et des bornes d’échange de batteries à Taïwan et en Chine.

Novus Capital Corporation II (NXU) va fusionner avec Energy Vault, Inc., (GWHR) développeur de solutions de stockage d’énergie par gravité.

LES CHAMPIONS VERTS :


Rafale occidentale cette semaine :

FuelCell Energy (FCEL) +17 % Piles à combustible US
MeaTech 3D Ltd. (MITC) +13 %, viande de synthese US
Electrovaya (EFL) +26 %, batteries pour VE canadien
Ecoslops (ALESA) +14 % recyclage de déchets pétroliers
Séché Environnement (SCHP) +13 % gestion des déchets
Good Energy Group PLC (GOOD), +14 % EnR britannique
Airthings ASA (AIRX.OL) +22 %, détecteurs pour la qualité de l’air norvégien
Otovo AS (OTOVO.OL) +12 %, solaire norvégien
Simris Alg AB (SIMRIS-B.ST) +18 % compléments alimentaires à base d’algues suédois
Scandinavian Enviro Systems AB (SES.ST) +12 % gestion des déchets suédois

L’APPEL D’OFFRE VERT :


La France serait-elle en passe de rattraper son retard dans l’éolien ?

Dix entreprises ou consortiums ont été pré-sélectionnés en vue de la construction d’un parc éolien dans le sud de la Bretagne, le premier parc flottant de France. Ce projet de 250 mégawatts (MW), à l’ouest de Belle-Ile-en-Mer, sera le neuvième parc éolien en mer en France, et l’un des premiers utilisant une technologie d’éoliennes flottantes en Europe. Un second parc pouvant aller jusqu’à 500 MW, devrait suivre, avec raccordement mutualisé, ce qui en ferait le plus grand projet de ce type au monde. La désignation du lauréat est prévue en 2022, pour une mise en service “envisagée en 2029”.

C’est l’occasion de lister les entreprises leaders dans le domaine :
* le consortium formé entre CIP et ENI,
* la société de projet Eoliennes Flottantes Bretagne Grand Large (impliquant EDF Renouvelables et Maple Power — co-entreprise d’Enbridge et CPPIB),
* le consortium formé par les groupes Elicio et BayWa r.e.,
* Equinor,
* Iberdrola,
* Ocean Winds (co-entreprise dédiée à l’éolien en mer d’Engie et d’EDPR), a
* RWE.
* le consortium formé par Shell, Valeco (filiale d’EnBW) et Eolien en Mer Participations (filiale de la Caisse des dépôts et consignations),
* le consortium réunissant TotalEnergies, Green Investment Group et Qair,
* le consortium formé par les groupes wpd, Vattenfall et BlueFloat Energy.

DU COTE DU PORTEFEUILLE :


Au cours de cette semaine agitée de mouvements contradictoires, Le portefeuille a commencé par suivre les indices, mais par un beau coup de rein ce vendredi des 4 sorcières il a réussit à se rétablir, finissant en tête : +1,1 %
face à CW8 -0,4 %, CAC40 -1.40%, S&P500 -0.6%, Nasdaq100 - 0.5%.

G100 a progressé de 1,3 % grâce à de nombreuses EnR américaines qui surfent sur les précisions apportées sur le plan d’infrastructures et à des valeurs médicales qui surfent toujours sur leurs excellents résultats  : Inmode +16 % (lancement de la plateforme EvolveX) et Inotiv +11 %.

CV100 a profité de cette hausse des EnR américaines mais s’est retrouvée plombé par les EnR européennes et la consommation verte, particulièrement Burcon qui a perdu -22 % ! (lassitude d’analyste face à l’absence de revenus?).
FuelCell Energy +17 % :  résultats trimestriels supérieurs aux attentes CA +43 %, pertes réduites pour la première fois en deux ans.
Seche Environnement +13 % qui rehausse ses perspectives après ses excellents résultats semestriels.

Hausse pour les thèmes d’actualité :
Les semi-conducteurs sont en petite baisse de respiration géopolitique (à part Elmos +4 % et ON Semiconductors +3 %).
La cybersécurité en forte hausse, à commencer par Darktrace +29 % (CA+41 % et prévisions en hausse, le déficit étant bien expliqué par les frais de restructuration et d’IPO), SentinelOne +14 % (même profil que le précédent et diversification de son ecosystème) et les australiens ArchTIS +9 % (qui, après la petite déception de ses pertes, récupère avec raison sur ses bons résultats et en prévision de la récuparation annoncée ce weekend des activités software européennes de Cipherpoint) et Tesserent +9 % (même profil financier).
La santé mentale est à l’équilibre : thérapeutiques en baisse (sauf Cogstate +21% : succés croissant logique de ses essais cliniques avec évaluation à distance des problèmes  de déclin cognitif et Alzheimer) et cannabis en hausse modérée.
La génomique synthétique en hausse grâce à Ginkgo Bioworks +24 % (début de cotation sous le ticker DNA, et effet ticker ?).


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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1    #553 20/09/2021 18h37

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Elle voit des bulles vertes partout…


La Banque des Règlements Internationaux (BRI) met en garde dans son dernier rapport trimestriel paru ce jour contre le risque croissant de bulle sur le marché des actifs financiers "verts".



Les actifs gérés par les fonds communs de placement et ETF qui se déclarent eux-mêmes comme ayant des critères ESG ou ISR ont plus que décuplé ces cinq dernières années et s’élèvent aujourd’hui à environ 2 000 milliards de dollars. (graphique A1, gauche). Ils représentent environ 3 % du total des actifs des fonds et ETF sous gestion, et les fonds obligataires ESG/ISR environ 1%..

Les auteurs rappellent que les actifs liés aux changements économiques et sociaux fondamentaux ont tendance à subir des bulles, telles « Les actifs de chemin de fer au milieu des années 1800, les actifs d’Internet pendant la bulle dotcom, et les titres adossés à des créances hypothécaires (MBS) dans la Grande Crise Financière (GFC) (graphique A1, centre)». Les valorisations ESG seraient comparables.

Et comme signe de cette bulle, bien sur : «Même après une baisse par rapport à leur pic en janvier 2021, les ratios cours/bénéfices des entreprises d’énergie propre sont toujours bien supérieurs à ceux des valeurs de croissance déjà bien valorisées (graphique A1, droite) ».

En fait, cette mise en garde est présentée dans un encadré de 2 pages au sein du rapport, rédigé par deux membres de la BRI, mais se terminant par la mention : « Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles de la BRI. » On peut se demander alors ce que fait cette « étude » - qui concentre comparaisons tendancieuses et tartes à la crèmes - dans un rapport officiel de la BRI…

Je suis ulcéré par ces « économistes distingués » qui sont aux commandes des institutions financières internationales et qui ne voient pas plus loin que le bout de leur trop confortable bureau.
Il est tellement facile ensuite, pour les responsables politico-économiques climato-indolents, de s’appuyer sur ces experts pour mener la transition au ralenti, « dans l’intérêt des investisseurs ».

Selon une estimation de l’Agence internationale des énergies renouvelables (compatible avec bien d’autres), la transition énergétique permettant de respecter les 1,5° de l’accord de Paris va nécessiter 131 000 milliards de dollars d’ici 2050, la part de la production d’électricité renouvelable devant croître 8 fois plus vite que le taux actuel.

Je n’ai pas besoin de superposer des courbes de machins avec des courbes de trucs, mais seulement d’une règle de 3 : Il faudrait 4400 milliards par an, en majorité de la part des investisseurs privés, soit beaucoup plus que les 2000 milliards de dollars des fonds ESG actuels (qui sont très loin de concerner seulement des actifs d’EnR).

Alors : oui, l’exubérance des valeurs EnR du début 2021 était mal calibrée, trop rapide, parce que trop concentrée sur un nombre malheureusement trop faibles d’entreprises.
Mais au bout du compte : oui, la valorisation du secteur va devoir dépasser celles de tous les autres secteurs, et de loin.
C’est une bulle nécessaire, indispensable - vitale comme l’oxygène - qui, si elle venait vraiment à éclater, signerait notre condamnation à griller sous notre couche de CO2 et de méthane.
Il va falloir qu’elle gonfle vite, et elle aura tout le temps de dégonfler, dans 40 ans, quand les infrastructures seront en place et que les valorisations du secteur pourront rejoindre le rang…

J’ai beau être atterré par l’irresponsabilité des dirigeants mondiaux, je ne cesserai pas de m’emporter contre les experts qui leur fournissent des alibis, quitte à vous lasser, mes pauvres amis lecteurs…


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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#554 20/09/2021 19h05

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pour revenir aux comportements des grands dirigeants, je crains qu’il ne faille attendre d’eux une quelconque prise d’initiative.

Pourtant, tous sont brillants et très certainement conscients des problématiques engendrées par notre modèle de société. Seulement, le monde économique et financier est stimulé par un système compétitif.

Pour ces dirigeants, aller prendre des décisions plus vertueuses, c’est prendre le risque de perdre tout un tas de choses importantes pour leur leadership. Je crois qu’ils sont tous près à le faire mais pas en premier

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#555 21/09/2021 11h00

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Bonjour CroissanceVerte

Je suis votre file avec attention depuis longtemps et j’aimerais savoir si vous avez déjà regarder la société suisse Energy Vault? Je la suis de loin depuis un moment et elle est maintenant entrée à New York récemment:
Energy Vault entre à New  York Energy Vault veut hâter la décarbonation de la planète - Le Temps

Leur principe semble vraiment adapté au stockage d’énergies issues de sources où la production fluctue en fonction des éléments. De plus ce système n’a pas l’air d’avoir de gros inconvénients technologique ou de bilan carbone élevé.

Au plaisir de lire peut-être votre avis ou analyse à son propos.
Bonne journée


Parrainage YUH: zow6i0  Boursorama: GRME6268

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7    #556 23/09/2021 13h22

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Le grand spectacle du STOCKAGE DE L’ENERGIE


PARADE TRANSFORMISTE


Mesdames et Messieurs
Ladies and Gentlemen
Bienvenue à notre grandissant et énergétique spectacle de transformisme !

Qu’elles se présentent d’abord sous forme photo-chimiques – fossiles (pétrole, gaz, charbon) ou renouvelable (bois, biocarburants) – ou bien nucléaire, nos énergies sont toujours appelées à se transformer, que ce soit pour être transmises ou utilisées… Mais aussi stockées, et c’est particulièrement important pour nos intermittents du spectacle, spécifiquement solaires ou éoliens.



Vous y verrez donc des énergies potentielles gravitaires sous la forme ancestrale de réservoirs d’eau (STEP : Stations de Transfert d’Energie par Pompage), mais aussi éventuellement sous la forme de masses solides élevées au plus haut de mats.

Vous y verrez de brulantes énergies thermiques : solides réfractaires, liquides bouillants, sels fondus…

Vous y verrez la grande famille de l’énergie électro-chimique, en batteries constituées d’une multitude de couples d’éléments, et parfois même de flux d’électrolytes.

Vous y verrez les expérimentales énergies électro-mécaniques, en air comprimé (CAES : stocké en cavernes profondes, anciennes mines de sel), en systèmes hydro-pneumatiques, ou en tournoyants volants d’inertie.

Vous y verrez même des énergies chimiques de combustion à l’ancienne mais sous une forme nouvelle : l’hydrogène comme support de stockage.

Et exceptionnellement, les rares stockages d’énergie purement électrique par super-condensateurs ou SMES (Stockage d’énergie magnétique supraconductrice)…

Pour finir par le grand final électrisant, forme dans laquelle beaucoup d’entre ces énergies stockées seront utilisées…

TABLEAUX CUBISTES


Toutes ces formes de stockage peuvent avoir leur intérêt, car elles diffèrent en terme de puissance, de temps de décharge, de densité d’énergie et donc de volume, de rendement, de durée de vie, de coût et aussi de maturité technologique.







En 2017 le stockage d’énergie était largement dominé par le stockage gravitaire par retenues d’eau, puis au sein des autres troupes par le stockage thermique par sels fondus et les batteries Lithium-Ion. Cela n’a pas encore beaucoup changé, mais le bouleversement arrive : de moins en moins de barrages peuvent être construits, et les batteries avancent à marche forcée.



Globalement, le besoin en stockage d’énergie pourrait tripler d’ici 2030. Seul un fort développement de réseaux de distribution électrique intelligent (smart grid) pourra limiter ces besoins.

ACTEURS


Nombre d’acteurs se sont lancés dans le prometteur domaine du stockage d’énergie, dont beaucoup d’amateurs (startups non encore cotées), comme on peut le voir sur cette piste aux étoiles présentes en France, ou cette liste d’acteurs plus lointains.



Les acteurs cotés que j’ai pu identifier au niveau international sont donc :

      Stockage gravitaire :



STEP : tous les développeurs / exploitants de barrages (hydro-électriciens) vont utiliser peu ou prou des pompes de relevage pour stocker leurs surplus d’énergie. Ils sont nombreux et généralement bien connus.
SOLIDE : il va y a avoir un premier coté, le suisse Energy Vault, Inc., (GWHR) par fusion avec la SPAC Novus Capital Corporation II (NXU).

Pour répondre à Yeti68 : Comme ses concurrents il doit faire ses preuves dans les mois à venir. Je n’ai pas analyser le procédé, mais de gros investisseurs institutionnels lui font confiance (Prime Movers Lab, CEMEX Ventures, Saudi Aramco, Energy Ventures, SoftBank Vision Fund,…), ce qui n’est pas négligeable. Cela restera un marché de niche.

      Stockage thermique :


J’ai déjà passé en revue : Kyoto Group (KYOTO.OL) et Azelio (AZELIO.ST) en citant également Malta (spinoff d’Alphabet). On peut ajouter :
Brenmiller Energy Ltd (BNRG.TA) israélien qui développe du stockage thermique solide (roches).
1414 Degrees Limited (14D.AX) australien qui emmagasine l’énergie dans du Silicium à 1414°C (point de fusion).
D’autres stockages thermiques utilisent le froid (essentiellement d’ailleurs pour des usages de climatisation pour être rentable) comme Trane Technologies (TT), via sa filiale CALMAC ou l’israelien Nostromo Energy (Nost.Ta).

      Stockage en batteries : 


C’est un sujet en soi, dont j’ai parfois déjà parlé et sur lequel il faudra refaire un point. Je laisse en suspens…

      Stockage par air comprimé (CAES) :


Au-delà de grand énergéticiens (Général Electric, Iberdrola, …) pas de pure player coté à ma connaissance. Les gros acteurs ne semblent pas avoir besoin de la bourse, ayant des tours de table facilement bouclés  (Hydrostor, LightSail, …).

      Stockage par volant inertiel :


Aucun directement coté, mais Levisys est controlé par Transition Evergreen (EGR), via Everwatt.

      Stockage en hydrogène (ou ammoniac):


Tous les acteurs de l’hydrogène sont amenés à en stocker sous phase gazeuse ou liquide. J’en avais recensé ici.
Cela dit, pour un stockage à grande échelle, il faudrait utiliser des cavernes (cavités salines ou anciennes mines) comme commencent à le faire Hydrogène de France (HDF), Hypos, Storengy ou Infrastrata (INFA.L) en Europe et Mistubishi Power aux USA, à l’image de ce qui se fait déjà pour le gaz naturel, et les systèmes de stockage CAES.


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#557 23/09/2021 16h10

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Bonjour CroissanceVerte.

C’est très intéressant.

La validité industrielle du stockage mécanique est quelque chose que je n’imaginais pas  ( au-delà de l’image de mon grand père qui remontait tous les soirs les poids -en pierre- de son horloge comtoise ).

J’avais déjà entendu que lors de creux de demande, une partie de  production électrique stabilisée (nucléaire) était utilisée pour repomper l’eau du bas vers le haut des barrages.

Mais j’ignorais complétement l’existence de systèmes mécaniques inertiels industriels. (Qui ont l’avantage, si mes lointains souvenirs sont bons, de stocker l’énergie proportionnellement au carré de la vitesse de rotation, à la différence des systèmes gravitaires (ou thermiques / ou à gaz comprimé) qui sont "bêtement" linéaires).

Du coup le positionnement sur l’axe "capacité de stockage par unité de poids" est un peu difficile, puisque théoriquement, tant que le bazar ne se met pas à vibrer comme un lave ligne mal calé qui secoue toute la maison quand il essore à 800 tours / mn, il suffit de tourner deux fois plus vite pour stocker 4 fois fois plus d’énergie, à système, poids, et coût égal.

Dernière modification par Asinus (23/09/2021 16h35)


Asinus ad lapidem non bis offendit eundem

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1    #558 23/09/2021 16h55

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Mon chouchou est le STEP conventionnel, tellement simple, tellement facile à mettre en œuvre. Ses inconvénients :
- énorme emprise sur le sol,
- impact tres lent mais très long terme sur le climat local et donc sur les écosystèmes,
- le risque industriel est quand même présent avec le risque de rupture de barrage.

Mais rêvons un peu. Tout comme les particuliers sont incités à produire leur énergie avec des primes pour installer des panneaux solaires (d"ailleurs, je rêve d’une politique qui force à mettre des panneaux solaires sur les supermarchés et autres hangars industriels), on pourrait inciter les particuliers à stocker leur eau en hauteur.

Ce ne serait pas très compliqué : une grosse cuve au niveau du 1er étage de la maison, se remplissant par les pluies venant du toit, ça permet déjà de stocker une énergie potentielle de 2m30. Avantage : ça permettrait de réduire les phénomènes d’entonnoir dûs à l’artificialisation des sols. À noter : en région de montagne, les nouvelles constructions ont obligation d’avoir leur cuve de rétention d’eau de pluie. Souvent, elle est enterrée. Comme Philippe30 nous dit que le garage est primordial en montagne, ces cuves pourraient être placées sur le garage.

🌿🍀🌿🍀

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1    #559 23/09/2021 17h42

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Bonjour Flower,

j’ai été surpris par votre message, et j’ai fait mes petits calculs dans mon coin.

La réalité = la consommation moyenne électrique en France serait d’environ 6 kWH / jour / personne. ( On peut passer 10 ans à se chamailler sur le chiffre, l’important, c’est la réalité physique = l’ordre de grandeur qui ne doit pas être trop déconnant).

Autrement dit, puisque le Joule est l’unité de mesure de l’énergie : 21.6 MJ / jour / personne.

L’énergie potentielle d’un litre d’eau ( 1 kg ) élevée d’un mètre = 10 Newton  x 1 mètre = 10 Joules.

Donc, effectivement, il suffit de stocker, pour une famille de 4 personnes, 86.4 MJ , soit 8 640 000 litres d’eau à un mètre de hauteur, ou, beaucoup plus facile, 3 760 000 litres à 2.30 mètres pour couvrir ses besoins quotidiens. Faut quand même commencer à vérifier ses calculs de structure, parce que moi, si on pose 4000 tonnes sur le toit de ma chambre pendant que je dors, bah, je ne me réveille jamais.

C’est là qu’intervient la question du rendement de la turbine (80% pour une station industrielle, disons 60%  pour une installation personnelle, c’est un optimum ). Bon, on passe tout de suite à 3760 tonnes / 0.6 = 6270 tonnes, ça commence à faire.

Je mâche le travail pour les journalistes qui ne savent plus expliquer aucune surface sans parler en nombre de terrains de foot, ou aucun volume très très gros sans parler de piscine olympique : bah, ça fait plus que trois piscines olympiques (des vraies, des 50 mètres avec 8 couloirs, hein, pas des pédiluves).

Reste la question centrale : comment on remplit le réservoir ? Si c’est de l’eau qui descend de la montagne, et qu’on capte au dessus de sa maison, c’est parfait. Si on est en plaine, et qui faut repomper avec de l’énergie électrique nucléaire, ça se discute. Si c’est un dispositif d’appoint alimenté avec de l’énergie intermittente produite localement, c’est théoriquement une solution idéale.

Sauf que si on produit localement de l’énergie intermittente, l’optimum énergétique ou social n’est il pas  tout simplement de la réinjecter dans le réseau ?

Edit, je n’avais pas vu, Flower, votre référence à la pluviométrie

Je continue, excusez moi Flower, sur la questions de l’eau de pluie.

Une maison de 4 personnes a une toiture d’une surface de 60 m2 environ. Il pleut environ 1.5 mètres par an en France ( 0.8 m à Paris / 2 mètres ou plus dans je Jura, le massif central ).

Bref, ça fait 90 M3 par an sur le toit d’une maison.

En gros, ça couvre 0.03 % de consommation énergétique (sans parler des phénomènes d’écrêtement orageux, je rentre pas dans ce détail).

Désolé d’avoir brisé vos rêves. La dure réalité de la physique est universelle.

Edité x2 suite à l’excellente remarque de tonnick

Dernière modification par Asinus (24/09/2021 06h28)


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1    #560 23/09/2021 18h35

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Bonjour Asinus,

je pense que vous avez fait une erreur : 1 kWh = 3600 kJ, donc 6 kWh = 21.6 MJ. Vous pouvez donc multiplier vos chiffres d’eau nécessaire par 1000…

PS : désolé CV pour l’aparté

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#561 23/09/2021 18h51

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Edit : tonnick m’a gravement botté les fesses, qu’il en soit remercié.


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#562 27/09/2021 05h37

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NOUVEAUX VERTS :


Petite semaine d’annonces d’IPO vertes :

Re-Match Holding A/S (Nasdaq First North GM) Recyclage danois de gazon synthétique…

Fifax Oy (Nasdaq First North GM) Aquaculture finlandaise…

Light Science Tech. Holdings Plc (Londres) Outils d’optimisation agricole anglais…

Et puisque pour une fois il n’y a pas d’annonce de fusion verte par une SPAC, je voudrais saluer la progression de Archaea Energy Inc. (LFG), issue depuis 8 jour d’une fusion triple entre une SPAC et deux producteurs de biogaz américains pour constituer le premier producteur du pays : +9% depuis la fusion et +100% depuis l’annonce…
Il faut dire aussi que le biogaz, marginal dans le plan Biden, pourrait tout de même profiter d’une manne importante : devenir le successeur du gaz naturel dans beaucoup d’applications difficiles à décarboner. Le PDG de Chevron, Mike Wirth, vient de déclarer : “Nous avons conclu que la direction de notre entreprise ne peut pas créer de valeur pour les actionnaires en se tournant vers l’éolien et le solaire." Ils vont donc tourner leurs efforts (et leur force de frappe) vers  l’hydrogène vert, le biogaz et les bio-carburants…

CHAMPIONS VERTS :


Cette semaine, le podium des performances vertes est partagé entre :

* Trois entreprises chinoises dans les EnR. Serait-ce lié au fait que le spectre des secteurs bousculés par des contraintes politiques s’élargit et que, comme on le lit parfois, le secteur des énergies renouvelables reste un des seuls secteurs de croissance assurée qui pourrait ne pas trop en souffrir ? En tout cas les investisseurs ont plébiscité :

CGN New Energy (1811.HK) +29 % EnR chinoises.

CCIAM Future Energy (0145.HK) +27 % société chinoise de financement des EnR.

Beijing Jingneng Clean Energy (0579.HK) +14 % EnR chinoises.

* quatre sursauts inattendus dans le reste du monde :

Daiseki Eco. Solution (1712)  +25 %. Gestion des déchets et rehabilitation des sols japonais.
Résultats semestriels appréciés par le marché ? (j’en perds mon japonais).

Minesto AB (7MN.F) +20 %. Energies marines suédoises.
Subvention du ministère suédois de l’énergie et lancement de sa nouvelle génération de matériel.

Nel ASA (NEL.OL) +13 %. Electrolyseur hydrogène norvégien.
Une commande par SGN en UK pour un électrolyseur de 5 MW et un relèvement d’objectif par un analyste vont ils suffire pour mettre fin à l’invraisemblable descente aux enfers de Nel ?

FuelCell Energy (FCEL) +13 %. Piles à combustibles US.
CA +43 %, Bénéfice brut +135 %, Perte nette -21%

MAJORS : VIRAGE VERT ?


Dans la course au verdissement des majors pétrolière, BP semble tenir la corde au virage, et Total foncer dans le grand mur blanc !

    BP…

…a fixé le seuil de rentabilité de ses actifs à 55$ le baril et a commencé à liquider (à bon prix, donc, avec un baril à 70$) ceux qui le dépasse : projets canadiens de sables bitumineux, forages en eaux profondes au large de l’Angola, ainsi probablement que départ d’Azerbaïdjan, Oman, Émirats arabes unis et Irak.
Le but affiché est d’atteindre une réduction de la production d’hydrocarbures de 40 % d’ici 2030 tout en multipliant par 10 ses investissements dans les EnR à environ 5 milliards $ par an d’ici 2030 pour atteindre 50 GW grâce à de nouveaux projets et acquisitions.
Au cours du dernier trimestre, la société a gagné 2,8 milliards de dollars tout en générant 5,4 milliards de dollars de flux de trésorerie d’exploitation. Pour amadouer les sceptiques parmi ses actionnaires et les gagner à sa cause, le PDG de BP a augmenté le dividende de 4% tout en commençant un rachat d’actions de 1,4 milliard de dollars avec un excédent de trésorerie du premier semestre.

   Shell…

…de son côté, vient d’annoncer son retrait de l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste dans le bassin Permien (Texas), en vendant ses actifs à Conoco Phillips pour 9,5 milliards de dollars : la somme servira à rembourser des dettes et à verser près de sept milliards de dollars aux actionnaires. Ces exploitations se poursuivant sous un autre drapeau, ce retrait n’apporte rien à la lutte contre le changement climatique.
Le groupe a pour l’instant refusé d’acter un déclin de ses activités de production d’hydrocarbures et a lancé le développement d’un nouveau champ dans le golfe du Mexique cet été, dont la production prévue (100 000 barils par jour) représente plus de la moitié de celle des puits vendus à Conoco Phillips (175 000 barils par jour). Elle cherche aussi à se renforcer sur le segment du gaz naturel.

   Chevron…

…Mike Wirth, son PDG décidément prolixe cette semaine, a déclaré : "Nous préférerions distribuer notre argent en dividendes aux actionnaires et leur laisser le choix de planter des arbres" après avoir annoncé la semaine dernière un plan de transition de 10 milliards de dollars décidé sous la pression des actionnaires.

   Total…

investit des milliards en Irak, dont une ferme solaire comme alibi vert.
…persiste dans son projet gazier arctique Arctic LNG 2.
Total est d’ailleurs cité en bonne place dans l’enquête qui vient de paraitre de Reclaim Finance sur la scandaleuse ruée sur les hydrocarbures arctiques.

DU COTE DU PORTEFEUILLE :


Commencée par une baisse générale lundi, la semaine a vu remonter les indices comme le portefeuille, mais ce dernier a fléchi à nouveau vendredi, terminant à -0,2 %, derrière CAC40 +1 %, S&P500 +0,5 %, NASDAQ100  0 %, et CW8 +0,2 %.

Pour une fois, CV100 s’est bien comporté à +0,2 % , avec de nombreuses hausses, comme signalées dans les champions verts ci-dessus : Daiseki Eco Solution (+25%), Nel (+13%), FuelCell Energy (+13%), …

Et c’est G100 à -0,7 % qui plombe le portefeuille, largement dominé par l’incroyable Inmode +25 %, suivi par Loral Space +16 %, mais ensuite, des hausse beaucoup plus contenues et des baisses raisonnables mais majoritaires.

Par contre, tous les thèmes d’actualité sont en hausse : Semi-conducteurs (emmenés par NXP +7% et Elmos +9%), Cybersécurité (+5 % pour Fortinet, Darktrace, Dynatrace, McAfee, …), Santé mentale (Cassava + 28 %, Lifestance +15 %, Bionomics +12%) et Génomique synthétique (Ginkgo Bioworks et Codex DNA à +9%)

Un mouvement cette semaine :  retour des médias en PEA dans le 3ème portefeuille à l’occasion du spin-off d’UMG : achat de 100 VIV avec un reliquat de cash et la vente de quelques Evergreen, d’où  100 UMG et 100 VIV + 100 VIV supplémentaires après l’opération pour moyenner à la baisse.
Egalement souscription à l’IPO d’Entech.


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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#563 27/09/2021 07h44

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Bonjour CV,

Je me permets de faire suite à votre poste n° 537 sur l’éolien offshore,

M’intéressant également à ce domaine je sollicite votre expertise sur l’évolution qui pourrait avoir lieu dans ce domaine.

Ne pensez vous pas que l’éolien flottant soit la technologie privilégiée dans le futur empêchant de fait un goulet d’étranglement sur les WTIV et donc sur Eneti ?

Cette solution semble être moins invasive et plus économique car assemblée à quai et remorquée.

Vidéo Eolien flottant

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2    #564 27/09/2021 11h18

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COURRIER DES LECTEURS


Bonjour @Asinus


Je suis également un fan des stockages d’énergie potentiel et cinétique.
Je suis néanmoins réservé sur la solution d’Energy Vault, par exemple, pour des raisons … esthétique ! Cela n’a vraiment rien à voir avec l’horloge comtoise de votre grand-père !



Celle de Gravitricity, qui monte et descend des poids dans de vieux puits de mines est moins agressive à l’oeil…

Plus scientifiquement, je suis fasciné par les volants inertiels, comme ceux qui régulaient toutes les machines à vapeur du XIXème siècle. La lévitation magnétique sous-vide a rendu très compétitif ce système de stockage, en tout cas dans des applications spécifiques :

* Régulation des réseaux (ferme inertielle de Beacon Power de 20MW pour la ville de New-York, ou alimentation sans interruption pour les centres de données).

* Délivrance de forte tension sur une courte durée (on en trouve dans tous les tokamaks pour la future fusion nucléaire, les lasers pulsés à haute puissance et les lanceurs électromagnétiques à hypervitesse).

* Récupération d’énergie pendant les phases de freinage de véhicules et restitution pendant les phases d’accélération (le métro de Rennes qui utilise un volant d’une masse de 2,5 tonnes permettant d’économiser 230 MWh par an, ou la Porsche 911 GT3 hybrid 2010 …).

Les volant d’inertiels modernes ont des capacités de stockage comparables à celles des batteries (mais une densité d’énergie moindre), des taux de décharge plus rapides, des couts d’entretien et un impact environnemental moindres et une durée de vie infiniment supérieure. Avec une perte de moins de 20% par jour et un rendement atteignant 98% pour plus de 500.000 cycles (150 ans théoriques) et un prix de stockage  par kWh de 2 (volants béton Energiestro) ou 3 centimes (volants carbone de Levisys), les volants d’inertie commencent à être installés partout où il y a EnR (fermes solaires de Voltalia ou Engie, recharge de véhicules, …).

             ******

Bonjour @Flower.


Malheureusement, comme les calculs d’Asinus le montrent, une STEP individuelle restera un rêve (les STEP nécessitent plusieurs centaines de mètre de dénivelé pour être efficaces). J’ajouterais que dans votre configuration, le gel poserait de gros problèmes à votre cuve, sauf à l’enterrer assez profondément, ce qui est contraire à votre idée !

Cela dit, il n’y a pas qu’en montagne que ces cuves sont obligatoires : Il existe également depuis longtemps et partout en France des réglementations relatives à la régulation des eaux de pluie, en particulier dans des zones spécifiques (inondables, non raccordables à un réseau d’eaux pluviales,…). Les dispositifs de régulation des eaux de pluie devraient devenir obligatoires partout pour toutes nouvelles constructions à partir de 2023.

Avec des températures plus clémentes qu’en montagne, l’intérêt des cuves de rétention d’eau en hauteur, est qu’à défaut de produire de l’énergie, vous économisez l’usage dune pompe pour arroser votre jardin, l’écoulement se faisant de façon gravitaire, c’est toujours ça !

             ******

Bonjour @postel20


Contrairement à l’éolien fixe, développé depuis 30 ans, l’éolien flottant n’est pas une technologie assez mature (on commence seulement à en installer) et reste a priori plus chère.



Cependant, l’avantage de pouvoir dépasser la limite des plateaux côtiers de 70m de profondeur pour leur implantation la rend très attractive et va accélérer son développement. Par analogie, on peut espérer une forte amélioration de sa rentabilité, mais pour l’instant, l’intervalle d’incertitude reste important.

De plus, pour la même raison d’immaturité, les technologies de plateformes supportant la turbine sont encore très variées, basées en proportions variables sur les 3 concepts de balast, flotabilité (buoyancy) et amarrage (mooring). Aucune n’a encore clairement démontré sa supériorité. Certaines de ces technologies nécessiteront l’usage de WTIV, d’autres des plateformes flottantes provisoires pour le transport, et certaines seulement pourront être remorquées en l’état.



La place que prendront les turbines flottantes dans l’éolien offshore est donc effectivement une incertitude sur le besoin en WTIV, mais à échéance assez lointaine, le temps que beaucoup de zones côtières soient équipées en turbine fixées… Pour les 20 à 30  ans à venir, je pense que le goulet restera bien présent.


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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#565 27/09/2021 13h25

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Flower, le 23/09/2021 a écrit :

d"ailleurs, je rêve d’une politique qui force à mettre des panneaux solaires sur les supermarchés et autres hangars industriels

Petit aparté suite à la remarque de Flower :

L’article L111-18-1 du code de l’urbanisme, modifié par la loi Climat Énergie du 8 novembre 2019, prévoit que les permis de construire des bâtiments d’emprise au sol supérieure à 1000 m2, devront intégrer, un procédé de production d’énergie renouvelable ou un système de végétalisation. Le photovoltaïque peut constituer une réponse à cette obligation. Si le permis de construire inclut également un parking, une partie ou la totalité du système photovoltaïque peut être installée sur des ombrières. Le procédé de production d’énergie renouvelable ou le système de végétalisation devra alors couvrir au moins 30 % de la surface totale des toitures et des ombrières créées.

Les constructions concernées par l’obligation sont les suivantes :

-les nouvelles constructions soumises à une autorisation d’exploitation commerciale,

-les nouvelles constructions de locaux à usage industriel ou artisanal, d’entrepôts, de hangars non ouverts au public faisant l’objet d’une exploitation commerciale,

-les nouveaux parcs de stationnement couverts accessibles au public.



Point important : la surface de 30% minimum correspond à une surface de panneaux solaires, qui ne prend pas en compte les espaces entre les modules.

Le rêve de Flower à été exaucé 😉.
Il n’est bien évidemment pas possible de faire passer ce texte sur les toitures existantes à cause des problèmes de structures / descente de charges qu’il est très souvent difficile à faire adapter / modifier.

Yvan

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#566 27/09/2021 14h18

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Bonjour CroissanceVerte, votre file est passionnante !
Gamin j’avais visité la centrale de Vianden au Luxembourg qui est un exemple impressionnant de centrale d’accumulation par pompage avec une puissance totale des turbines de presque 1300 MW.
Elle est la propriété de la SEO dont les actionnaires principaux sont le Grand Duché et RWE, cette dernière fournissant l’énergie électrique nécessaire au pompage.
J’encourage les forumeurs passant par le Luxembourg à visiter ce site spectaculaire mis en service en 1959 !
Vianden


Bossuet : "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

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#567 27/09/2021 14h57

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INTP

Bonjour CroissanceVerte, c’est passionnant, tout ça !

C’est étonnant à quel point une réalisation industrielle (votre photo) est tellement loin de ce que pouvais imaginer. En même temps, les gens qui ont conçu cette … chose, ont forcément optimisé mécaniquement tout ce qu’il était possible de faire.

Mais au-delà de l’image, ce qui est surprenant c’est à quel point on a du mal à sortir de la boîte (think outside the box). J’ai tellement l’image de mon grand-père avec son horloge comtoise. J’ai tellement l’image du cours de physique où on soulève un poids AVANT de le laisser tomber, que je n’avais même pas pensé qu’il était tout aussi facile et efficace de faire l’inverse : comme dans l’exemple que vous citez, c’est tellement simple et économique ( si le trou est déjà fait ! ) de le laisser descendre le poids AVANT de le remonter.

A ce propos, et puisque la capacité de stockage dans ce cas ne dépend que de la profondeur du trou, alors que le coût de l’installation est "forfaitaire", ne serait-il pas efficace d’envisager un système marin : une (énorme) gueuse descendant très profondément depuis une "toute bête" barge qui en supporterait le poids dans l’eau )? 

En France continentale, pas facile sur la façade Ouest et encore moins dans la Manche, mais sur la côte d’azur, il suffit de s’éloigner de quelques kilomètres de côtes pour trouver des fonds marins à plus de 2000 mètres.

Visuellement, une gêne limitée, puisque tout devrait être rasant ( à la différence d’une éolienne off shore ). Aucun risque de pollution chimique (une gueuse inerte accrochée à un moteur / générateur électrique) . Ensuite, est ce qu’il est bien souhaitable d’utiliser la mer pour y remonter des pendules, c’est une autre question.

Dernière modification par Asinus (27/09/2021 18h00)


Asinus ad lapidem non bis offendit eundem

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#568 27/09/2021 20h01

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Toujours aussi passionnante cette file!
CroissanceVerte, vous avez dit:

* Délivrance de forte tension sur une courte durée (on en trouve dans tous les tokamaks pour la future fusion nucléaire,

Comme vous semblez très renseigné sur les avancées technologiques et scientifiques vertes, avez-vous des infos sur la fusion nucléaire? Et encore mieux, connaissez-vous des applications ou expérimentations civiles en cours?


L'investissement, c'est ce que l'on fait de son temps et de son énergie

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2    #569 28/09/2021 09h13

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Bonjour @ColombC

La fusion nucléaire

était le grand espoir pour obtenir une énergie propre en grande quantité… avant que la dégradation du climat ne nous prenne de vitesse. Les projections très optimistes envisagent une éventuelle production industrielle à partir de 2050, mais je doute que la fusion puisse représenter une part significative du mix énergétique mondial avant les années 80…

La technologie qui devrait aboutir est celle des tokamaks (confinement magnétique d’un plasma) malgré les recherches passionnantes autour du confinement inertiel, qui initie des réactions de fusion en comprimant le combustible avec des lasers de haute puissance (nouveau record au NIF américain, et construction à Shanghai de la « Station de la lumière extrême » avec un laser de 100 pétawatts, …)

A ma connaissance, parmi les nombreux tokamaks expérimentaux existants, seuls 2 ambitionnent (et ont les moyens) d’aboutir réellement à une production électrique rentable :

ITER

Le projet international public installé à Cadarache, qui a commencé son assemblage il y a un an (après 30 ans de préparation et succédant à Tore Supra, et au JET qui a le record de Q = Energie produite / Energie utilisée = 0,67). Le premier plasma devrait être créé en 2026 et la faisabilité d’une production d’énergie (Q=10) progressivement démontré dans les 10 ans suivants. Le successeur d’ITER, le réacteur de démonstration DEMO (Q=25), commence seulement cette année à être planifié.
Des variantes sont étudiées en Allemagne, au Japon, en Corée…

EAST

Le tokamak chinois, opérationnel depuis 2011, qui bat record sur record, mais devra lui aussi laisser sa place à un réacteur de démonstration (CFETR en projet), pour une production d’énergie continue.

Il y aura peut être aussi le projet anglais STEP, moins avancé.

Mais en réalité, à mesure que les recherches publiques progressent, de plus en plus de startups se créent qui ambitionnent de rattraper, voir de doubler les mastodontes publics en utilisant des technologies qui ont progressé depuis la conception d’ITER et de EAST.



La projet le plus avancé est le SPARC lancé il y a 4 ans par le MIT (Massachusetts Institute of Technology) par le biais  d’une de ses startups : Commonwealth Fusion System, et très bien financé (Temasek, Equinor, la fondation Breakthrough Energy Ventures de Bill Gates, ENI, et de nombreux fonds de VC). Innovant avec un nouvel électroaimant supraconducteur fonctionnant à plus haute température que ceux d’ITER, il prétend pouvoir être opérationnel en 2025 et proposer un démonstrateur en 2030…

Autre projet, plus folklorique : Jeff Bezos finance le projet de réacteur de la société canadienne General Fusion : un plasma serait comprimé dans un piston pour provoquer la fusion, l’énergie produite étant absorbée par un mur de métal liquide et transférée dans un échangeur de chaleur. Il a annoncé qu’un prototype fonctionnerait en 2025 (la faisabilité d’une fusion avec un tel procédé n’a jamais été démontrée…).


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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1    #570 03/10/2021 09h47

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****** HEBDOMA-VERT ******


LES NOUVEAUX VERTS :


IPOs :


Eways AB (EWAYS : Nasdaq First North) opérateur de recharge de VE suédois.

Fluence Energy Inc (FLNC : NASDAQ), technologie de stockage d’énergie par modules de batteries intelligents, co-entreprise de Siemens AG et AES Corp.

SPACs :


TradeUP Global Corporation (TUGC) va fusionner avec SAITECH Ltd  (SAI) solutions logicielles et matérielles pour l’efficacité énergétique du minage de cryptos.

Gores Guggenheim, Inc. (GGPI)  va fusionner avec le constructeur suédois de véhicules électriques (EV) Polestar.

LES CHAMPIONS VERTS :


Large podium mondial :

Clean Motion AB (CLEMO.ST) +46 % VE suédois.
Kong Sun Holdings Limited (0295.HK) +26 % opérateur solaire chinois.
CGN New Energy (1811.HK) +23 % EnR chinoises
Concord New Energy Group Limited (0182.HK) +20 % opérateur d’EnR chinois.
Good Energy (GOOD.L) +21 % opérateur EnR anglais.
OPG Power Ventures Plc (OPG.L) +14 % opérateur EnR en Inde.
Energisme (ALNRG) +16 %, éditeur de logiciel d’optimisation énergétique français. Un rapport d’expertise positif et un accord avec Orange Business Services.
Upergy (ALUPG) +16 %, distributeur de batteries français. Amélioration des résultats semestriels.
Aquaporin A/S (AQP.CO) +12 % traitement de l’eau danois.
Norsk Solar AS (NSOL.OL) +19 % opérateur solaire norvégien.
Aker Carbon Captur (ACC.OL) +16 % Capture de Carbone Norvégien.
Aurora Solar Technologies Inc. (ACU.V) +18 % services et instrumentation pour panneaux solaires canadien.
Questor Technology Inc. (QST.V) +14 % gestion des déchets et gaz canadien.

SUPER PODIUM CANADIEN :


Puisque l’on parle de podiums, le Globe and Mail publie tous les ans le classement des 448 entreprises canadiennes ayant eu la meilleure croissance de chiffre d’affaire sur 3 ans. La grande majorité sont des entreprises technologiques et seulement 19 (4,2%) sont cotées…
J’y ai trouvé presque 10 % d’entreprises que je classe vertes, dont 5 cotées :

La moitié concerne les aliments et compléments alimentaires naturels, ou bien en amont l’optimisation agricole  dont :
Deveron (FARM) (48ème, CA+1273%), cours +300 % en 3 ans.
Farmers Edge (FDGE) (189ème, CA+219%), cotation depuis mars, cours divisé par 4.

On trouve ensuite des entreprise de financement et/ou efficacité énergétique, dont
RE Royalties Ltd. (RE) (147ème, CA+298%), dont le cours a juste doublé.

Et seulement après, des entreprises développant des équipements pour les énergies renouvelables ou le gestion des déchets, parmi lesquelles :
PyroGenesis Canada (PYR) (250ème, CA+147%), cours +1065 %, que j’ai en portefeuille G100.
Thermal Energy International Inc. (TMG) (418ème, CA+62%), cours +83 %, que j’ai en portefeuille CV100.

On peut noter également que 2 sur les 3 premières du classement général sont vertes (non cotées) :
1) The Good Fat Co. Ltd. (CA+19 263%) beurres de graines et fruits à coques sans sucre.
3) Solar Panda (CA+10 465%) location-vente de kits solaires individuels en Afrique !

TotalEnergies : semaine d’enfumage


TotalEnergies a fait feu de tout fossile cette semaine avec :

* Une rafale d’annonces, particulièrement vertes relayées dans tous les medias, qui vont d’investissement réellement verts (mais représentant une proportion infime de l’ensemble, dans l’hydrogène, les bornes de recharge, le plastique recyclé…) à des propositions sans vergogne sur leur engagement pour la biodiversité dans le cadre du projet très décrié Arctic LNG2.

*Une journée investisseur qui fut l’occasion du dévoilement d’un panorama des énergies actuelles bien orienté, et d’un « Energy outlook» présentant deux modèles de l’évolution future de l’énergie à la sauce Total.

Ce n’est pas comme si de tels modèles n’existaient pas déjà, et produits par des organismes autrement plus dignes de confiance que l’une des majors pétrolières.

Un seul but : laver plus vert et continuer à croire que le fossile est l’avenir de l’homme…

Dans leurs modèles, pétrole et gaz représenteront encore 43 % (« Momentum ») et 35 % (« Rupture ») du mix énergétique mondial en 2050, quand l’IEA prévoit 20 %.

Et cette baisse est pour eux repoussée au maximum avec une part de plus 52% encore en 2030 (quasiment au niveau de 2019) quel que soit le « modèle », alors que les données Rystad leur prédit une chute de 40 %….

Ils refusent décidément de comprendre que cette fuite en avant va les conduire à accumuler des actifs « échoués » qui leur conteront très cher dans le cadre d’une transition critique qu’ils veulent imaginer douce.   

Transition Energétique : Disruption en spirale


A propos de cette transition en mode phénomène critique, je voudrais citer un essai de Carbon Tracker paru en août que je trouve stimulant :

Si l’histoire des révolutions technologiques nous enseigne une chose, c’est la vitesse à laquelle le changement peut se produire une fois qu’un ensemble interconnecté de boucles de rétroaction positives domine le comportement d’un système.



Comparaison n’est pas raison, mais un faisceau d’indices semble indiquer la proximité de ce point de basculement dans le domaine de l’énergie. Les auteurs citent de nombreux exemples de boucles de rétroaction tant vertueuses que vicieuses qui entraînent une transformation rapide du système énergétique mondial, alors que les énergies renouvelables (EnR) remplacent les combustibles fossiles (EnF) : coûts, technologie, attentes, finance, société, politique et géopolitique. Comme ces boucles se nourrissent les unes des autres, il est probable qu’elles donnent naissance à la « courbe en S » non linéaire typique des transitions technologiques.

Ainsi par exemple :

COUTS : Le coût du solaire a baissé d’une façon exemplaire, et a contrario la baisse de la demande de pétrole en 2020 a entraîné des dépréciations record pour les compagnies pétrolières nord-américaines et européennes de plus de 150 milliards de dollars.



TECHNOLOGIES : On assiste a un croisement des courbes de dépôts de brevets dans les EnR et dans les EnF.



ATTENTES : L’AIE, est passé tardivement de la prévision d’une croissance linéaire pour les technologies renouvelables à une prévision d’une croissance exponentielle, et simultanément, des compagnies pétrolières comme BP, estiment que la demande de pétrole a atteint un sommet (TotalEnergie prevoit une stagnation…).



FINANCES : Les performances boursières comparées des EnR et des EnF se croisent et on a beau parler de bulle verte, la hausse des premières ne pourra qu’être alimentée par la baisse des secondes.



SOCIETE : L’adoption des technologies vertes est accélérée alors que l’acceptation sociale des dérivés pétroliers  décroit.



POLITIQUE : Le réservoir d’emplois dans les EnR va largement dépasser celui des EnF ce qui ne peut que renforcer la motivation politique en faveur des premières, et favoriser la baisse d’influence des secondes.



GEOPOLITIQUE : La course à l’indépendance (à défaut de domination) énergétique et technologique est clairement en faveur des EnR et renforce la course au mieux disant de la réduction du CO2.



Ces exemples parmi d’autres, pris dans leur ensemble, font clairement penser à une boucle de rétroaction dans laquelle les points de basculement engendrent des points de basculement. La vitesse à laquelle cela se déroulera n’est pas encore claire. Mais une chose est sure : elle ne sera pas douce et linéaire, n’en déplaise à TotalEnergies…


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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#571 04/10/2021 13h52

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La forte chute des portefeuilles CV100 et G100 ayant été un peu atténuée par la hausse du portefeuille  spéculatif (+5,4% apportée par le mouvement sur Daqo et une fluctuation légèrement favorable du cours d’Evergreen), le portefeuille global fait jeu égal avec la perte du CW8 ce mois-ci…

La performance YTD redescend à  à +28,2 %.




          ENERGIES RENOUVELABLES :

Rechute, mais en ligne avec la conjoncture générale.

La méthanisation est en tête comme le mois dernier : Envitec +15 % (CA semestriel +21 %, carnet de commandes plein) et 2G Energy +16%.
EO2 et Moulinvest en légère hausse confortent la bio-energie.

Dans le solaire, SunPower surnage (+5%, relèvement d’analystes), suivi par son spinoff Maxeon (+3%) et FirstSolar (+1%), les plus forte baisses étant le fait d’Enphase (-14%, crainte sur l’impact du manque de semi-conducteurs) et BeamGlobal (-12%, toujours très shortée).

Dans l’hydrogène, c’est FuelCell qui surnage (+7%, résultats trimestriels supérieurs aux attentes CA +43 %, pertes réduites pour la première fois en deux ans), McPhy réussit à préserver +2 %. Ballard (-16%), AFC et ITM plongent.

Dans l’éolien : PNE et Vestas sauvent leur mois à +2 % et +1 %, pendant que Eolus Vind (-11 %) continue à payer la chute de ses bénéfices.

Les développeurs/producteurs se répartissent en deux groupes : COPEL (+4% ) ayant rassuré sur ses résultats le mois dernier, Innergex (acquisition à New York confirmée) et Transalta (prévisions en hausse, hausse du dividende) sauvent leur mois alors que les autres plongent sérieusement, à commencer par Mint (-14%) et Voltalia (-11%, à cause de la dette, mais bons résultats et objectifs confirmés).

La récupération d’énergie plonge ainsi que l’isolation thermique à part Aspen Aerogel (+5%) qui poursuit sa série gagnante.

          GESTION DE L’ENVIRONNEMENT :

Des baisses sauvées par quelques entreprises des déchets :

Daiseki Eco solution +42 % pour des résultats plutot moyens !
Séché Environnement suit avec +30 %,  semestriels solides et des prévisions très encourageantes.
Les déchets radioactifs complètent le tableau : Perma-fix (+15%, contrats qui rentrent) et Augean (+11%, OPA en cours).
Ecoslops profite de la hausse du pétrole (+9%).

Les chutes sont dans le traitement des eaux : Vow -18 % (ainsi que Vow Green Metals, sa spinoff à -24 %) et Scidev -16 %.

Le contrôle environnemental est en perte malgré Envirosuite (+6%,  CA annuel +104 % dont 83 %  récurrents, la marge brute 11 points), et Groupe Tera (+8%). Eurofins perds 8 % après son intégration au CAC40, il avait besoin de souffler. Les autres tombent plus bas encore.

Le conseil en environnement marque le pas en moyenne nulle, TetraTech +4 % et Arcadis +3% toujours en tête sur leur lancée…

          CONSOMMATION VERTE :

Burcon apporte la plus mauvaise performance mensuelle (-36%) à la poche consommation, et au portefeuille dans son ensemble, alors qu’il n’y a guère de nouvelles à son propos. Et c’est peut-être justement là le problème, qui lasse la confiance d’analystes. La société, malgré les partenariats et co-entreprises annoncés depuis deux ans, semble toujours loin des bénéfices alors qu’elle existe depuis 20 ans…
Mais ils ne sont pas seuls dans la chute : les emballages dégringolent, comme les parfums, l’hygiène et l’alimentation verte, à l’exception de The Hain Celestial Group (+14% la restructuration du groupe porte ses fruits).

Par contre, les véhicules se maintiennent : Tesla (+5%, ventes en hausse) et Nikola (+2%, inauguration de l’usine Nikola-Iveco d’Ulm pour une production du camion Nikola Tre d’ici la fin de l’année)…

Et de belles performances pour les français des produits verts divers : Graine Voltz (+10%, CA +42 % sur 9 mois, objectif confirmé), Hoffman Green Cement (+11% soutenu par Portzamparc) et Lucibel (+4%, 3ème génération de luminaire LiFi). Seul Avantium déçoit à -16 % en attente de catalyseur.




Pour le portefeuille Croissance diversifiée G100 (+2,7%), seule la Santé tient le coup. Pour les Verts, voir CV100 ci-dessus, et pour les autres :

          TECH :
replonge : tout est rouge, en particulier Brainchip (-23%, vivement les ventes) , CM.com (-18%, volatile malgré la participation prise dans la fintech de paiement Phos). Izea Worldwide (-20%) tombe au plus bas de l’année.

          SEMI-CONDUCTEURS :
en rouge également,  en particulier Skyworks à -11 % baisse comme tous les fournisseurs de l’iphone d’Apple, pas assez innovant ?.

          MEDIAS :
Seul Sony a la tête hors de l’eau (alliance en Inde avec Zee pour devenir le premier réseau indien devant Disney).

          FINTECHS :
Hipay gagne 8 % (réduction des pertes au 1er semestre) et PushPAy 4 % (acquisition de Resi Media, plateforme de streaming pour les églises et ONG). Wordline décroche à -13 % (poursuite de la consolidation ? Harmonisation de toutes les marques sous un même nom), Afterpay (-11 %) retombe un peu du prix d’acquisition par Square.

         HOLDINGS :
Exor +3 % (défilé de la marque Shang Xia à Paris), de même que Transition Evergreen (résultats du premier semestre avec un ANR à 2,67€ qui servira de référence : il ne tient pas compte de toutes les acquisition annoncées ce mois-ci , auxquelles s’ajoutent les actifs de l’Allemand C4 AG : 10 centrales biogaz. Il y aura un emprunt obligataire de 20 M€ en fin d’année. J’enrage de l’AK ratée) … Financière de l’Odet (-6%) recule avec Vivendi, rien de grave. The Blackstone Group également (-8%), respiration.

          ESPACE :
Seul Loral surnage à +4 %.

          SANTE :
Inmode (+21%) parcours incroyable. De même Median Technologies (+20%, devient le fournisseur de l’imagerie pour les essais cliniques d’un labo pharma top3 mondial) et Inotiv (+17%, rachat d’Envigo). Par contre les valeurs covid stagnent (Moderna et BioNtech) ou reculent (Fulgent -8%).

          CONSO EN LIGNE :
Même plus besoin des chinois pour devenir collectivement rouge !

          LUXE ET COSMETIQUES :
Idem, le pire étant Natura & co -15 %.



Les THEMES D’ACTUALITE sont tous en petite baisse :

         SEMI-CONDUCTEURS :
Trois fortes hausses : Ambarella (+50%) avec de bons résultats Q2 (CA+58 %, marges en hausse et pertes en baisse) puis un partenariat avec DongFeng Motor, Elmos (+13%) et Renesas (+16%) qui va augmenter sa capacité de production de micro-contrôleurs de 50 %.
Beaucoup de baisses dont les plus fortes : Vuzix (-21%) toujours sur ses mauvais résultats, Kulicke & Soffa (-17%) qui retrace un peu après son rallye, Cerence (-14%), NXP Semiconductors (-14%)…

          CYBERSECURITE :
En forte hausse, les volatiles DarkTrace (+32 %, malgré les grosses prises de bénéfice de fonds actionnaires historiques) et ArchTIS (+9%, rachat des activités software européennes de Cipherpoint)).
En fortes baisse Docusign (-15%), CrowdStrike (-14%) et McAfee (-17%)

          SANTE MENTALE :
En forte hausse Cogstate (+37%, succés croissant logique de ses essais cliniques avec évaluation à distance des problèmes  de déclin cognitif et Alzheimer) et Cassava (+17%, des statisticiens indépendants réfutent les accusations de vadeurs sur ses résultats cliniques).
Talkspace atteint les tréfonds (-30%, a bientôt perdu les 2/3 de sa valeur d’IPO et je ne sais pas pourquoi… Vais-je renforcer ?), suivi par beaucoup de fortes baisses (autour de -15%) : Tilray, MindMed, Bionomics, Creso Pharma, Incannex Healthcare.

          GENOMIQUE SYNTHETIQUE :
Deux hausses : Ginkgo Bioworks (+16%, début de cotation sous le ticker DNA, et effet ticker ?) et Environmental Impact (+9%, fusion annoncée avec GreenLight) et fortes baisses de Codex DNA (-18%) et des autres.


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Favoris 1    1    #572 06/10/2021 09h32

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BATTERIES DE CUISINE


Pour nourrir notre croissance tout en facilitant notre transition, l’aliment qui s’impose aujourd’hui ce sont les batteries.
Rappelons la simplicité apparente du dressage : entre un couteau-cathode, qui permet la réduction et une fourchette-anode pour l’oxydation est placée une assiette à soupe-électrolyte où l’énergie transite.
Les ingrédients de base sont choisis dans les étagères périodiques, en évitant ceux qui sont empoisonnés et ceux qui sont trop onéreux…



En les combinant, nous obtenons une grande variété de recettes, qui se révèlent plus ou moins roboratives …



L’histoire culinaire est ancienne, depuis la pile du grand cuisinier Volta en 1801 et la première « batterie » au plomb en 1851.
Plusieurs générations de cuisiniers se sont donc succédées dans les laboratoires, avec chacune ses recettes : basées sur le Nickel au début du XXème siècle, puis un usage immodéré du Lithium à partir des années 70 jusqu’à la domination des Li-ion depuis la fin du siècle.

La future quatrième génération rejète les électrolytes en sauce des générations précédentes pour préparer des batteries tout-solide (solid state) l’électrolyte liquide étant remplacé par un composé inorganique solide. Cela leur permet d’obtenir une plus grande densité énergétique et des plats plus digestes pour l’environnement et la sécurité.

Elles pourraient même dans un second temps renoncer à des ingrédients controversés comme le Cobalt, en devenant Li-S ou Li-air (cinquième génération) avec une longévité améliorée. En parallèle, des cousins des batteries actuelles remplaçant le Lithium par du Sodium permettraient des recettes moins chères, ou l’usage de flux circulants (redox-flow) qui améliorerait le stockage de grandes capacités.



Des recettes plus révolutionnaires encore basées sur des processus biologiques ouvrent des perspectives lointaines mais stimulantes pour les rêveurs gourmands…



Notre mode de vie nous conduit de plus en plus à privilégier les batteries à emporter plutôt que le stockage sur place :



Mais il ne faut pas négliger le troisième mode de consommation : les mignardises, de faible puissance mais prises n’importe où, dans tous les appareils de la vie électronique moderne et future (IoT). I elles représentent une énergie globale faible, elles n’en sont pas moins source de revenus considérables par leur maturité déjà acquise pour un  prix 10 fois plus élevé à puissance égale…

Le monde entier va devenir accro, mais les fournisseurs restent concentrés sur un quasi monopole asiatique sur la technologie, la production, et les ingrédients… Les nouvelles générations avec de nouveaux ingrédients pourraient donner l’occasion à l’Europe de retrouver une certaine indépendance : les projets de giga-factories pourraient couvrir ses besoins dans 10 ans. Mais près de la moitié d’entre elles seront construites par des asiatiques…

******  ANNUAIRE DES CHEFS ******


Les chefs qui ont obtenu leurs étoiles boursières dans les guides gastronomiques Euronext ou Nasdaq sont de plus en plus nombreux après une période où ils disparaissaient de la cote, victimes de la voracité de grands marchands de soupe goudronneuse : de Saft dévoré par Total en 2016 à l’allemand Sonnen absorbé par Shell en 2019.

Il y a d’abord les gros chefs asiatiques qui nourrissent les 2/3 de la demande mondiale avec toujours le même Li-ion :

CATL, Comtemporary Amperex Technology Ltd (300750.SZ) le géant qui s’apprête à innover avec du Na-ion.
BYD Company (1211.HK) constructeur de VE qui fabrique également des batteries de différentes recettes.
Panasonic (6752.T)
LG-Chem (051910.KS)
Samsung-SDI (006400.KS)
SK-Innovation (096770.KS)



Pour se partager les miettes, une multitude de chefs au succès variable ; j’en ai certainement oublié quelques uns :

Akasol (ASL.FRA) Li-ion
AMTE Power (AMTE.L)  LI-ion, Na-ion
Electrovaya (EFL.CA) Li-ion
Enovix (ENVX) SI 3D Li-ion
ESS Inc. (GWH) ( SPAC ACON S2 Acquisition Corp STWO)  Flux Fe
EOS Energy (EOSE) Zn hybrid
Gotion High-tech (002074.SZ) Li-ion
GS Yuasa Corporation (6674.T) Pb Li-ion
Leclanché SA (LECN.SW) Li oxyde de Ti (LTO) et graphite-oxyde de Ni Mg Co (G-NMC)
Li-S (LIS.AX) Li-S
Microvast Holdings (MVST) Li-ion
Nilar International AB (NILAR.ST) NIMH
Seri Group (SERI.MI) via sa filiale FAAM : Pb et Li-ion
Tianneng Power International Limited (0819.HK) Li-ion

Il y a également des constructeur automobiles qui fabriquent des batteries (comme BYD) en auto-consommation :


CBAK Energy Technology (CBAT) Li-ion
Tesla (TSLA) est sensé faire de même mais se fournit également chez Panasonic ou CATL malgré ses giga-factories.
Citons peut-être aussi ACC, co-entreprise de TotalEnergies, Stellantis et Mercedes, ou bien encore Verkor, startup grenobloise cofinancée par Renault, Schneider Electric et d’autres, même si elles ne seront pas cotée de sitôt, puisqu’elle visent à fournir à ces constructeurs leurs propres giga-factories.

Nouvelle cuisine montante du tout-solide :


QuantumScape (QS) qui a achevé sa fusion SPAC. Il est financé par VW et un autre grand constructeur resté discret.
SES (SES) (SPAC Ivanhoe Capital Acquisition Corp. - IVAN) spinoff du MIT basé à Singapour, qui compte manger à tous les rateliers : solide et liquide. Il est financé par GM, Hyundai et le coréen SK.
Solid Power (SLDP) (SPAC Decarbonization Plus Acquisition Corporation III – DCRC) qui va essayer de dépasser ses concurrents avec une ligne de production directement adaptée de la génération précédente (et aussi de se passer d’ingrédients comme le Cobalt). Il est financé par Ford et BMW.
ProLogium Technology, le Taiwanais, cherche actuellement à attirer un SPAC pour obtenir son étoile à son tour. Il est financé par FAW group et SoftBank.
Ionic Materials est un autre commis qui, sans être coté, est financé par Renault-Nissan et TotalEnergies.
Le consortium européen progresse aussi dans le domaine, mais c’est le chinois non coté Qing Tao Energy Development qui pourrait obtenir le cordon bleu avec une usine en construction et en s’apprêtant à équiper l’an prochain une berline Nio pour la première fois.
Toyota (TM) et Samsung sont également directement sur les rangs, ainsi que Hitachi Zosen (7004.T) parmi ses nombreuses autres activités vertes et industrielles.

N’oublions pas les traiteurs de mignardises :


Varta (VAR1.F) microbatteries Li-ion, mais aussi batteries EV à l’occasion du plan européen.
Energizer (ENR) microbatteries Li-ion.
Dans cette gamme aussi les batteries tout-solide sont développées, en particulier par Murata Manufacturing (6981.T) qui a racheté les activité batterie de Sony en 2017.

Et quelques candidats prêts à être étoilés boursièrement :


Northvolt, le suédois, Li-ion (suédois , actionnaire VW)
Svolt, Li-ion, et tout-solide qui interresse Stellantis (spinoff chinois du constructeur automobile GreatWall Motors)
StoreDot : SPAC a venir ? (batterie à charge rapide israélien).

Je ne citerai pas, pour l’instant, tous l’écosystème des assembleurs (qui ne fabriquent pas eux-même les batteries) et les recycleurs qui participent à une consommation plus circulaire.

****** DESSERT ******


Comme thème d’anecdotes de fin de repas, le monde des batteries peu parfois ressembler à un univers impitoyable où la cuisine financière et judiciaire est finalement plus complexe que la chimie des électrolytes…

J’ai déjà cité les multiples avatars du lapin Duracell et la valse des marques.

J’ai également raconté l’affaire Varta avec des concurrents chinois qui volent ses brevets et ses clients tout en instrumentalisant un vadeur.

On pourrait aussi évoquer : A123 Systems qui a bu le bouillon (delisté du NASDAQ) en 2012. Ses activités ont été reprises par Johnson Controls (JCI) (qui avait racheté les batteries automobiles de Varta en 2002) puis l’ensemble revendu à Brookfield Business Partners L.P. (BBU) en 2019.  Cette activité Power Solutions, renommé Clarios, a tenté une IPO en juillet dernier avant de se retirer temporairement devant la volatilité du marché…

Mais le plus gratiné pourrait bien être le feuilleton Ener1 : C’était un fabricant de batteries, qui s’est lancé dans les batteries de Véhicules Electrique dès 2004 en créant une co-entreprise avec Delphi (qui en détenait 20%) nommée EnerDel.

Cette filiale s’est retrouvée bien placée pour profiter d’une subvention de 118 millions de dollars du ministère de l’Énergie en 2009 plus 80 milliards d’incitations fiscales dans le cadre du plan de relance économique du président Obama. En visite dans ses locaux en 2011,  le vice-président Joe Biden a déclaré : «  L’une des nations du monde va diriger le monde en matière d’énergie et de technologie vertes…"

Pendant 2 ans, Ener1 va en profiter pour faire ses emplettes dans l’écosystème des batteries : Rachat de la société Coréenne EnerTech, forte participation dans le fabricant de VE norvégien Think Global… qui va faire faillite (pour la 4ème fois) en 2011. Cela va entrainer le dépôt de bilan d’Ener1 en 2012 (et participer à celui d’A123, autre investisseur) et son delisting du NASDAQ.

Une enquête de la SEC montrera que les comptes de Ener1 étaient faux et cachaient les difficultés de Think Global depuis 2010. Elle aboutira en 2016 à des amendes pour 3 responsables et la mise à pieds d’un auditeur de PricewaterhouseCoopers…

Mais lors du dépôt de bilan en 2012, les actifs de la société ont été vendus pour (peut-être) 50M$ à un oligarque russe qui en était actionnaire depuis 2002 : Boris Zingarevitch. Ce dernier avait fait fortune dans l’industrie de la pâte à papier en Russie grâce aux morts violentes inopinées de ses concurrents et son amitié avec le futur doppleganger de Poutine Medvedev.

La société remaniée sous le nom de EnerDel a repris ensuite ses activités, non sans inquiétude de la part de sénateurs US qui rappelaient les contrats avec l’armée américaine de la société…

Dernier rebondissement en date en mars dernier : La société nucléaire d’État russe, Rosatom, via sa division de stockage d’énergie Renera, a finalisé une acquisition de 49 % du capital de la filliale sud-coréenne Enertech International d’EnerDel. Objectif annoncé :  renforcer la capacité nationale de la Russie dans ce secteur avec la construction d’une giga-factory, et à terme occuper jusqu’à 10% de part de marché des dispositifs de stockage lithium-ion dans les pays du Moyen-Orient, en Inde, et l’Union européenne…


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Favoris 1    2    #573 09/10/2021 08h24

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******  HEBDOMA-VERT  ******


LES NOUVEAUX VERTS :


XP Chemistries AB (XPC : Nasdaq First North GM)  procédés catalytiques pour la production de produits chimiques biosourcés suédois.

Sun4Energy Group AB ( ? : NGM Nordic PME) Installateur de capteurs solaires et chargeurs de voitures électriques suédois .

Annonces :
Eni Retail & Renewables, spinoff du pétrolier italien Eni.

Rivian le constructeur de véhicules utilitaires électriques possédé en majorité par Amazon, T Rowe et Ford.

LES CHAMPIONS VERTS :


Cette semaine c’est un podium mixte Norvégien / Hollandais qui occupe le podium des performances vertes, avec une petit place pour Hollywood et Albion :

Pryme B.V. (PRYME.OL) +71 %. Recyclage des déchets plastiques par pyrolyse hollandais coté en Norvège. Vient de signer un partenariat avec Shell. A ne pas confondre avec la société d’ingénierie britannique Pryme Group.

MeaTech 3D (MITC)+26 % Viande de synthèse américaine. Grâce à l’appui d’un collectif de vedettes et influenceurs…

EAM Solar ASA (EAM.OL) +17 %. Opérateur solaire norvégien, au grès des décisions judiciaires italiennes sur le procès en fraude dans le cadre de l’acquisition de P31 depuis 5 ans…

Desert Control AS (DSRT.OL) +15 %. Réhabilitation des sols de culture en zone désertique, capacité de production en hausse. Beau parcours boursier 6 mois après l’IPO.

Renewi plc (RWI.AS) +14 %.Gestion des déchets britannique et hollandais. S’attend à une hausse de ses bénéfices.

On pourrait ajouter Kyoto Group (KYOTO.OL) - stockage thermique - et Avantium N.V (AVTX.AS) – chimie biosourcée -à +12 % par pure volatilité ?

WATCH-LIST NORVEGIENNE VERTE


A l’occasion de cette semaine Norvégienne, j’en profite pour revenir sur la watch-list verte que j’avais publié il y a tout juste un an :

Une ligne y a fait +160 % depuis :
REC Silicon ASA (REC) : Composants silicium pour le photovoltaïque et l’électronique.

Deux lignes seraient à +70 % :
Elkem (ELK) : Matériaux silicium (photovoltaïque,…) et carbone (électrodes de batteries,…)
Equinor ASA (EQNR) : Pétrolier en reconversion, mais dont le cours suit toujours le baril.

Et trois auraient perdu -40 % :
Scatec Solar ASA (SSO) : Opérateur et fabricant solaire.
Fjordkraft Holding ASA (FKRAFT)  : Fournisseur d’électricité neutre en carbone.
Hexagon Composites (HEX) : Réservoirs pressurisés pour les gaz (Hydrogène, biogaz).
Un achat à l’époque aurait donc été globalement neutre par rapport au marché (+30 % de moyenne, contre +29 % pour le CW8), mais avec 50 % de déchet tout de même.

Je salue bien sur la clairvoyance de @doubletrouble, notre spécialiste du marché Norvégien, dont la critique de cette liste a fait un quasi sans faute !

C’est pire pour les quatre valeur norvégiennes réellement en portefeuille CV100, performance globale nulle sur la même période :
Nel (NEL) Les électrolyseur pour hydrogène a perdu -35 %.
Vow (VOW) Les déchets nautiques a perdu -17 %, avec un spinoff Vow Green Metals qui a perdu -4 % en 3 mois.
Tomra (TOM) La technologie pour les déchets d’emballage a gagné 17 %.
Mowi (MOWI) L’aquaculture a pris +33 % (finalement, c’était un meilleur choix que Bakkafrost et Salmar, avec lesquels j’avais hésité +13%).

Aujourd’hui, j’aime toujours les activités de ces sociétés, et je serais même prêt à rattraper des couteaux (Nel en particulier, ainsi que son spinoff Everfuel, ou encore Scatec), ou à acheter malgré leurs valorisations REC ou Elkem (pas Equinor, tant qu’il y aura du pétrole…).

Mais je ferais surtout de la place pour :

Aker Carbon Capture (ACC) pour jouer une thématique plus resserrée que Aker Horizons, trop décote de holding à mon goût. La séquestration du carbone va être le joker de la partie de carte climatique.

Arendals Fossekompani (AFK) Est une holding qui devient brusquement verte en cédant Cogen Energia Espana à MET Group. Cette vente a réduit de 98 % ses émissions de CO2. Elle regroupe :
* Une activité historique AFK Hydropower qui est une rente avec l’augmentation du prix de l’électricité norvégien et qui a deux nouveaux projets en route.
* Tekna (TEKNA.OL), société canadienne récemment introduite en bourse (+33 % en 6 mois) produisant poudres métalliques (impression 3D etc.) et systèmes à plasma. En pleine croissance (CA+95%) malgré la concurrence de Pyrogenesis.
* Volue ASA (VOLUE.OL), Logiciels et services pour la gestion de l’énergie et des réseaux. Belle croissance malgré une récente cyber-attaque (IPO il y a un an, x2…).
* NSSLGlobal (communication satellitaire) et EFD Induction (chauffage par induction pour l’industrie) ont également réalisé de bonne performances.
* Plus un portefeuille immobilier conséquent, et des participations dans des entreprises technologiques (données, solaire, etc…)
* Création d’une co-entreprise Seagust avec Ferd (la holding, via Aibel et Impact) pour l’éolien offshore et profiter de nouvelles licences accordées par le gouvernement Norvégien. Partenariat avec Grieg Maritime Group AS dans l’ammoniac vert.
La holding est devenu un peu chère après avoir fait x3 en un an. La performance a été fortement ralentie depuis avril dernier avec le versement d’un dividende exceptionnel de 10 % en plus du 1 % courant (plus des actions de Volue). Mais depuis, elle a vendu Cogen et des activités immobillières et émis des greenbonds. Il me semble que sa trésorerie et sa nouvelle orientation lui permettront de maintenir les 26% de performance annuelle qu’elle réalise depuis 20 ans et de reprendre sa croissance boursière.

Desert Control AS (DSRT) LNC : un procédé non chimique qui transforme de l’argile en microparticules qui se mélange aux grains de sable par simple aspersion et double la fertilité du sol tout en divisant par 2 les besoins d’arrosage … J’adore la simplicité et l’efficacité de cette idée, et les émirs et californiens aussi. IPO il y a 4 mois, mise en place progressive de nouvelles lignes de production… La montée en puissance pourrait être époustouflante.

Integrated Wind Solutions AS (IWS) Opérateur d’une future flotte de navires pour l’éolien offshore, spinoff d’Awilco, IPO il y a 6 mois. De forte participations dans des sociétés de conseil et de service complémentaires.

Norcod AS (NCOD) un pari sur des fermes d’élevage de morues, pour changer du saumon.. (beaucoup d’IPO saumons cette année).

Et last but not least :
Aqualis Braemar (AQUA), par dépit d’avoir trop hésité depuis que @doubletrouble me l’a présenté sur un plateau il y a déjà 18 mois !

Dernière modification par CroissanceVerte (09/10/2021 09h00)


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#574 09/10/2021 09h53

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Bonjour CroissanceVerte, et merci cette nouvelle watchlist très intéressante.

Je suis aussi actionnaire de Pryme (Pareto a une valeur cible de 150 NOK), mais indirectement : via Saga Pure, qui vient par ailleurs de me verser un dividende. J’ai investi sur REC via Aker Horizons. Je suis moins courageux que vous et je préfère passer par les holdings des milliardaires norvégiens pour m’exposer à ces entreprises prometteuses mais (à mes yeux) horriblement chères… !

Malheureusement, ces holdings ne couvrent pas toutes les entreprises intéressantes. Je vous avais parlé de Kyoto group plus haut dans cette file mais je ne sais toujours pas quoi en penser, je me suis donc tenu à l’écart. Desert Control m’intéresse aussi et d’après les participants de Finansavisen, pourrait exploser dans les jours qui viennent si tout se passe bien avec Mawarid Holding aux Emirats.

Je me suis trompé sur Fjordkraft il y a un an, pour une raison simple : les fournisseurs d’électricité sont toujours exposés aux caprices du régulateur :
Ny rapport om utfordringer i sluttbrukermarkedet - NVE

Le réseau électrique norvégien s’interconnecte avec l’Europe (cables tirés vers l’Allemagne et le Danemark), les régulations changent, le prix de l’électricité augmente et les marges fondent…

Fjordkraft me paraît toutefois survendue aujourd’hui.

En parlant d’énergie, je sais que vous n’aimez guère le pétrole mais l’un de mes plus gros paris en ce moment c’est North Energy. Elle détient des participations importantes dans Reach Subsea, TouchStone Exploration et Windcatching systems - tous trois ayant des perspectives explosives à court/moyen terme. Même maintenant, North s’achète avec un rabais de 15% sur ses positions Reach, TXP, et son cash (pas de dette). Windcatching systems est donc gratuit, ce qui m’arrange bien car c’est la ligne la plus spéculative des 3 (même si Brøymer est impliqué).

Il faut que je regarde de plus près Arendals Fossekompani, j’aime bien ce genre de boîtes à surprises, un peu comme Mennica Polska dont j’ai découvert la participation dans Enea il y a quelques semaines (je croyais qu’ils avaient annulé cette acquisition en 2020).

Pour finir : attention, la NOK a grimpé de 3+% par rapport à l’euro récemment, donc n’oubliez pas de prendre en compte le change dans vos calculs !

Dernière modification par doubletrouble (09/10/2021 10h12)


✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.

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Favoris 1    6    #575 14/10/2021 12h52

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Il y a des sketchs dans le Lithium européen…


En attendant la mise au point de nouvelles recettes de batteries, les Li-ion resteront indispensables à la transition énergétique, et quelle que soit la composition des électrodes, le minerai toujours indispensable sera le Lithium (y compris dans certaines recettes de batteries tout solide).



Bien qu’il ne soit pas rare (on estime les besoins entre 20 % et 30 % des réservesactuellement identifiées), l’urgence est telle que la bataille pour s’emparer des ressources minières de Lithium fait rage, d’abord sur les plus gros gisements d’Australie et d’Amérique du sud, mais aussi sur des gisements plus réduits. Cinq majors dominent l’essentiel de la production mondiale : Sociedad Química y Minera de Chile (SQM), Livent (LTHM), Albemarle (ALB) et les chinois Tianqi Lithium (002466.SZ) et Ganfeng Lithium (1772.HK). Des dizaines de société cotées plus petites ont été créées ces dernières années en Australie et aux USA, avec parfois de jolies miettes.



La Chine extrait seulement 17 % du Lithium de son sol mais en contrôle beaucoup plus à travers le monde et produit près de 80% du Lithium raffiné. Elle accélère la course à la concentration : Zijin Mining vient d’acheter Neo Lithium, peu après que Contemporary Amperex Technology Co (CATL) ait acheté Millennial Lithium au nez et à la barbe de Ganfeng.… Cela suscite de plus en plus d’inquiétudes en occident.

Le Lithium vient d’être rajouté à la liste des matériaux critiques identifiés par la commission européenne. Il faut dire que la croissance du marché des VE est menée par l’Europe et qu’une trentaine de gigafactories de batteries Li-ion y sont programmées d’ici 2030.



La commission tente donc de sécuriser nos approvisionnement extérieurs, mais pousse aussi à développer une production intérieure pour regagner en souveraineté. Car il y a aussi du Lithium dans le sous-sol de l’Europe, mais la production actuelle y est anecdotique et seulement utilisable en verrerie…



* Des australiens qui viennent extraire le Lithium des européens !


Les australiens ne veulent plus de nous pour aller sous la mer, mais ils viennent volontiers dans nos sous-sol… On en retrouve en effet dans presque tous les projets d’exploitation :

Vulcan Energy Resources Ltd (VUL.AX) dans la vallée du Haut-Rhin en Allemagne.
European Lithium (EUR.AX) en Autriche, projet Wolfsberg.
Infinity Lithium (INF.AX) en Espagne, projet San José.
Victory West Moly (VWM.AX) qui contrôle Jadar Resources en Serbie.
European Metals Holdings (EMH.AX) qui contrôle Geomet, en République tchèque, projet Cinovec.
Lithium Australia (LIT.AX) en Allemagne, projet Sadisdorf.
Exore Resources (ERX.AX) au Portugal, projet Sepeda.
Sans compter l’anglo-Australien Rio Tinto (RIO.AX) en Serbie.

Est-ce que ce serait plus rassurant de voir des projets bien de chez nous du type de Zinnewald, initialement lancé par l’allemand SolarWorld AG (SWVK) ? SolarWorld en a cédé la moitié en 2017 à l’occasion d’un redressement judiciaire (secteur solaire allemand cassé par Merkel et les chinois) à l’anglais Bacanora (BCN.L) lui-même majoritairement détenu par le chinois Ganfeng)  en créant une joint venture : Deutsche Lithium. Cette société vient elle-même de liquider cet actif au profit de Zinnwald (ZNWD.L) avec Bacanora comme principal actionnaire. Ce même Bacanora qui a vendu sa participation de 50 % dans le projet à Erris Resources PLC (ERIS.L), tout en prenant une participation de 70 % dans Erris.… C’est clair ?

Cela dit, s’ils sont ainsi venus en masse, c’est peut-être aussi que les entreprises minières européennes n’ont pas leurs capacités techniques…. Ou le courage de se lancer dans de tels projets ?
L’essentiel est que l’Europe va produire du Lithium, quel qu’en soit l’exploitant, n’est-ce pas ?

Sauf que nombre de contrats d’achats de la future production de ces sociétés sont passées avec des fabricants de batterie asiatiques, comme Vulcan Energy et Infinity Lithium avec LG Energy Solution (LGES).

De plus, l’absence de grandes usines de raffinage de Lithium sur le sol européen risque d’obliger a exporter la production des mines classiques vers la Chine pour être traitée avant d’éventuellement revenir…
Plusieurs projets prévoient donc d’intégrer le raffinage de composés de « qualité batterie », mais cela renchérit leur coût et les rend plus difficiles à initier. Citons simplement l’exemple de Infinity Lithium, qui a une capitalisation boursière de moins de 7 M$ et prévoit d’établir une production intégrée de lithium et de raffinage pour un coût initial de 288 M$.

Pour ce qui est de méga-usines de raffinage : Green Lithium envisage une usine de raffinage de lithium en Grande-Bretagne, et le germano-canadien Rock Tech Lithium vient d’annoncer avoir choisi, après de longue recherches, le site de  Guben, dans le Brandebourg, pour la construction d’une usine de production d’hydroxyde de lithium de qualité batterie. Sauf que la capacité de production annoncée couvrira à peine la demande de la giga-factory de Tesla installée… à côté !

** Extraire plus vert que vert ?


Le lithium est indispensable au verdissement de l’économie, mais ce métal blanc est-il vert ? Un peu de géologie :



Le lithium ne se rencontre jamais à l’état natif, autrement dit sous forme métallique. Il se présente sous forme dissoute, en solution dans des fluides (saumures ou « salars », eaux souterraines géothermales, eau de mer, etc.), ou sous forme solide au sein du réseau cristallin de minéraux, notamment les phosphates et les silicates.
Toutes ces formes de gisements ne conduisent pas à une exploitation industrielle rentable.

A l’heure actuelle, seuls deux sont à l’origine de l’essentiel de la production mondiale :

* Les pegmatites à spodumène, avec extraction de minerai classique, comme en Australie ou au Portugal.

* Les saumures lithinifères, où l’on extrait l’eau salée des lacs souterrains, appelés salars, et on la laisser s’évaporer pour recueillir du carbonate de lithium, comme dans les pays d’Amérique du Sud.

Parmi les autres types de gisements, on distingue :

* Les granites à métaux rares (GMR) et Greisen, dans lesquels le lithium est au sein de structures cristallines très résistantes ce qui rend leur exploitation plus complexe (c’est le cas de plusieurs projets européens : zinnwaldite et lépidolite) sauf à se contenter de pureté trop faible comme dans l’industrie des céramiques et du verre. (comme la production française actuelle d’Imerys, ou de certains sites portugais)

* La jadarite, localisée aux environs de Jadar (Serbie) découvert en 2004 par Rio Tinto et présente elle aussi des contraintes spécifiques de traitement et d’exploitation qui retardent jusqu’ici fortement sa mise en exploitation.

* Les saumures géothermales. qui ont des concentrations en Lithium faibles mais significatives. Des études sont en cours pour démontrer la faisabilité de leur exploitation, notamment en Cornouailles (Grande Bretagne), en Allemagne ou en Alsace.

De cette liste il résulte que l’extraction du Lithium est couteuse en financements et en énergie et polluante, au moins autant que d’autres exploitations minières (elle produit plus d’émissions de CO2 que l’extraction de Nickel ou de Cobalt) et parfois différemment, comme les saumures lithinifères et les risques d’augmentation des sécheresses qu’elles induisent en plus de la pollution…

Sauf les saumures géothermales !

On peut en effet dans ce cas utiliser une centrale géothermique pour extraire de la saumure chaude et riche en lithium. La chaleur génère de l’électricité par turbine, permettant l’extraction et le raffinage en hydroxyde de lithium. La saumure est ensuite renvoyée dans le réservoir souterrain au lieu de s’accumuler dans des bassins d’évaporation. Zero carbone et tout bénéfice, même si quelques problèmes de pollution et de dégradation des paysages demeurent.

Cette technique expérimentale de Lithium vert a donc attiré plusieurs entreprises :

Le projet EuGeLi (European geothermal brines lithium), qui réunit Eramet (qui l’a déjà expérimenté en Amérique du sud), BASF, Vito, et Électricité de Strasbourg, en Alsace, à Soultz-sous-Forêts (Bas-Rhin).

Le groupe Fonroche sur son site géothermique de Vendenheim en Alsace.

Vulcan Energy Resources, associé à EIT InnoEnergy, le moteur d’innovation européen pour l’énergie durable, dans la région du Rhin supérieur.

Cornish Lithium (associé au canadien Cornish Metals  CUSN)  avec l’usine pilote Trelavour à Cornwall au Royaume-Uni.

*** Les aléas ça vole en escadrilles ?


Au Portugal : Le gouvernement va annuler le contrat d’exploration avec LusoRecursos pour "manque de professionnalisme" de l’étude d’impact environnemental sur le projet de Montalegre. Quand au projet de l’anglais Savannah Resources (SAV.L), il se heurte a une consultation publique très défavorable, en plus de doutes sur sa rentabilité (minerai cristalin au moins deux fois plus coûteux à traiter que le spodumène). Enfin le projet Sepeda semble incompatible avec le statut de patrimoine agricole mondial de l’ONU de la région, au grand dam de Perseus Mining (PRU.AX) qui vient d’absorber l’initiateur du projet Exore Resources (ERX.AX)

En Serbie : De nombreuses manifestations contre l’impact environnemental de la mine de Rio Tinto à Lozniga, dont un puit d’exploration fuit déjà, risquent d’obliger le gouvernement à organiser un referendum dont le résultat ne fait guère de doute. L’australien Jadar Resources (Victory West) a essayé de commencer ses explorations sur le site de Pozega en douce, mais a été découvert et de semblable manifestations se préparent. Et de même à Valjevo pour les explorations d’Euro Lithium Balkan, détenue par le canadien Euro Lithium.

En Espagne : la Direction générale de l’industrie, de l’énergie et des mines du gouvernement régional d’Estrémadure (Junta) vient de rejeter un appel contre le récent refus du très important permis de recherche du projet d’Infinity Lithium à San José.

En république Tchèque : le projet Cinovec qui avait été lancé par australien European Metals en 2018 avait été brutalement repris en majorité par le groupe énergétique CEZ, imposé par le Premier ministre Andrej Babiš, également homme d’affaires multimilliardaire. Or ce dernier vient d’être battu aux législatives et les suspicions de conflits d’intérêt qui pèsent sur lui pourraient remettre le projet en cause, d’autant plus que sa viabilité dépendrait d’une association transfrontallière avec le projet voisin Zinnewald allemand dont j’ai évoqué plus haut toute la clarté…

En Allemagne : Lithium Australia n’a pas renouvelé cette année la licence de Sadisdorf, et a renoncé à d’autres licences.

En France :  Le groupe Fonroche qui opère notamment un site de géothermie sur le site de Vendenheim-Reichstett au nord de Strasbourg et espérais pouvoir en extraire du Lithium, a été obligé de fermer fin 2020 à cause d’une une série de séismes qui a secoué l’eurométropole.

**** Et si on n’a pas de Lithium, on a des idées ?


Etant donnée la rapide accumulation d’obstacles financiers, techniques, politiques et environnementaux et quand on connait la durée nécessaire pour mettre en place un projet minier, les objectifs de souveraineté européenne sur cette ressource semblent assez illusoires.

Mais il y a (et surtout il y aura) une autre source de Lithium : les batteries usagées qui vont se multiplier !

La Commission Européenne va augmenter l’obligation de recyclage des batteries de 50 % du poids de la batterie aujourd’hui à 70 % en 2030 (et plus de 90 % pour les composants  toxiques ou stratégiques).
De plus, à partir de janvier 2030, des proportions minimales de contenu recyclé – de 12 % pour le cobalt, 85 % pour le plomb, 4 % pour le lithium et 4 % pour le nickel – sont prévues dans le projet. Ces taux grimperaient en 2035 à 20 % de cobalt recyclé, 10 % de lithium et 12 % de nickel.
Ces règles s’appliqueront aussi aux batteries fabriquées en dehors de l’Union.
Même si on a encore du mal aujourd’hui à tirer du recyclage de batteries des matières à un niveau de pureté dit « électronique »permettant d’en produire de nouvelles !



Sur cette manne, de nombreux grands acteurs européens se positionnent:

* Veolia (VIE), Solvay (SOLB) et Renault (RNO)
* Eramet (ERA) et Suez (SEV)
* Fortum (FORTUM), BASF (BAS) et Nornickel.
* Umicore (UMI), Audi
* Orano, Paprec, Saft (TotalEnergie), MTB, CEA
* Snam, CEA, CNRS
* Northvolt
* Une multitude de startups dont Mecaware ou Duesenfeld.

Mais les acteurs étrangers s’implantent déjà sur notre sol :
* Le canadien American Manganese (AMY.V), en partenariat avec Itavolt en Italie.
* L’australien (tiens?) Neometals (NMT.AX), en partenariat avec SMS group en Allemagne.

***** Plus on extrait moins lentement, moins on avance plus haut


Le prix spot du carbonate de Lithium en Chine s’envole depuis la fin juillet, dépassant allègrement aujourd’hui les records réalisés en 2016-2018, avant que l’arrêt des subventions chinoises aux véhicules électrique, la surproduction par rapport aux capacités de raffinage et à la demande de l’époque, puis la crise sanitaire ne l’ait fait redescendre.



Les cours des entreprises mondiales d’extraction n’ont pas obligatoirement exactement suivi celui du Lithium depuis 10 ans, au grès des évènements idiosyncratiques, mais depuis 2 mois on a plutôt un bel élan collectif de petits producteurs à +100%.
A l’exception classiquement des poids lourds moins réactifs et qui suivent les indices YTD à part Tianqui à +80% et SQM à-7%.

Pour les sites européens, c’est plus mitigé. YTD, les australiens tiennent le podium avec  :
Lithium Australia qui a explosé de 800 % en janvier après… son abandon des projets européens (Et d’autres opérations interessantes en Australie) !
Vulcan Energy (+325 %) suit, en hausse continue après son accord avec LG.
European Lithium (+110% ) troisième.
Mais les autres plafonnent à +30 % voire baissent, on a vu pourquoi…

a noter que l’ETF basé sur le Lithium Global X Lithium & Battery Tech. (LIT) a lui aussi eu une performance YTD moyenne étant donnés la faible réactivité des majors du secteurs, et à la surreprésentation en son portefeuille de petits fabricants de batteries qui ont souffert du dégonflement vert et de sociétés chinoises qui ont souffert de la reprise en main communiste.

La question est donc, comme souvent, jusqu’à quand l’investissement sur le Lithium va-t-il rester une bonne affaire ?
La demande va clairement encore fortement augmenter dans les années à venir.

On a compris que l’offre en Lithium de l’Europe ne suivra pas, à l’exception de quelques projets encore sur les rails :
* Keliber, en Finlande, possédé par Sibanye Stilllwater (SSW.JO), Nordic Mining (NOM.OL) et autres sociétés minières scandivaves.
* European Lithium en Autriche,

Et surtout les sites géothermiques de
*Vulcan en Allemagne
*Eramet (entrainé par les autres minerais de son catalogue) / Electricité de Strasbourg (enfin un booster de son cours ?) en Alsace,
* ainsi que leur concurrent le groupe Arverne non coté qui vient de créer Lithium de France.

Qu’en sera-t-il de l’offre mondiale ?

Certains analystes pensent que le prix du Lithium est très surévalué eu égard à son abondance et au nombre croissant de sociétés d’extraction.

Mais la plupart estiment, avec Rystad Energy, que des mesures doivent être prises maintenant pour construire de nouveaux projets d’extraction de lithium, car il faut en moyenne cinq à sept ans avant qu’ils ne soient opérationnels. Certains évoquent même un déficit d’approvisionnement dramatique d’ici quelques années, qui pourrait faire tripler les prix du lithium d’ici 2030, mais qui pourrait entraîner des retards dans la production de millions de véhicules électriques.



Dans l’immédiat, un facteur pourrait laisser imaginer une poursuite de la tendance haussière : Les restrictions énergétiques chinoises risquent d’impacter les usines de raffinage de Lithium majoritairement installées sur son territoire. D’autre part, les perturbations dans le transport maritime devraient toucher également le circuit du Lithium, majoritairement extrait dans l’hémisphère sud, traité en Chine et revendu en occident. Les prix souvent négociés au trimestre induisent un décalage dans la répercussion des hausses de tarifs induites par la rareté et peuvent les entretenir jusqu’à la fin de l’année. Pour 2022, une transitoire baisse de la demande pourrait intervenir du fait, entre autres, du recul de la production automobile à cause de la pénurie durable de semi-conducteurs, ainsi que d’une potentielle augmentation de la production des sites existants.

Mais il n’est pas facile de lire dans une boule de Lithium…


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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