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#501 05/03/2023 21h05
- chucky
- Membre (2019)
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Bonjour Louis Prison, pouvez vous partager la source permettant d’identifier le pourcentage de banque us restreignant le crédit ? Quelle est le critère utilisé ?
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5 #502 06/03/2023 10h37
- Louis Pirson
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“ESTP”
J’ai mentionné la source un peu plus haut dans la discussion.
Louis Pirson, le 05/03/2023 a écrit :
Je suppose que c’est la variation, la Fred ne le précise pas
Phaeton, vous dépensez beaucoup d’énergie pour tenter, en vain, de démontrer que j’ai tort.
Personnellement, je ne compte pas en dépenser pour démontrer que j’ai raison parce que je n’ai rien à vendre, je n’ai pas d’intérêt à convaincre de ce que je partage et je n’ai pas besoin de me réaliser sur un forum, l’irl me suffisant amplement. C’est donc ma dernière intervention sur ce sujet.
J’en déduis que votre graphique ne permet pas de prévoir l’évolution de l’indice représenté,
Je n’ai jamais prétendu qu’il permettait de prévoir l’évolution de quelque indice que ce soit.
Je vais vous confier un secret mais surtout ne le répéter à personne : l’indicateur qui vous donnera à coup sûr l’évolution des marchés, je l’ai chercher pendant 35 ans mais je ne l’ai pas trouvé.
De plus, si je présente dans ce fil plus de 30 indicateurs différents, je l’ai déjà écrit aussi à de multiple reprises que ce n’est pas pour faire joli mais bien parce que j’ai besoin de ces multiples indicateurs pour tenter d’orienter ma stratégie d’investissement. Pas un mais tous !
Si l’on considère la marque des 40% (donc légèrement en-dessous de votre trait rouge), on observe bien 4 franchissements à la hausse de ce seuil, le dernier survenant fin 2022 (il est plus visible sur mon graphique).
C’est bien parce qu’il y a ce 4e franchissement après les 3 précédents qui ont "fonctionné" que j’ai posé cet indicateur qui, pour moi, n’est pas dénué d’intérêt. Là, j’ai vraiment l’impression que vous jouez sur les mots. Ou vous ne savez pas lire ou votre volonté de prouver que j’ai tort vous aveugle au point de ne pas comprendre des éléments aussi élémentaires.
Je penche pour la dernière possibilité : vous présentez un graphique qui élude les périodes où précisément l’indicateur précédait une correction boursière, vous faites semblant de ne pas comprendre que le 4e franchissement ne fait pas partie de la statistique mais, au contraire, l’élément déclencheur, vous traduisez des choses alors que j’ai répété le contraire à de multiple reprises sur ce fil. Vous avez peut-être du temps à tuer et du plaisir à déclencher des polémiques stériles mais pas moi. Dorénavant, je ne réagirai plus à vos interventions.
"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett
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1 #503 08/03/2023 14h49
Bonjour L. Pirson
Ce n’est pas une martingale mais J’aimerais avoir votre avis sur la règle de Taylor? Si vous en avez un.
https://www.yardeni.com/pub/taylorrule.pdf
D’avance merci
Aladdin
Je n’y crois pas c’est merveilleux !
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1 #504 08/03/2023 19h51
- Louis Pirson
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Je n’ai pas vraiment un avis autorisé sur la question.
Le graphique nous démontre surtout que la Fed aurait dû relever ses taux plus vite et plus fort et qu’aujourd’hui encore, elle semble en retard… ce que confirme la santé du marché de l’emploi qui tarde à se refroidir.
Il semble y avoir une similitude avec la période 73-74 durant laquelle la Fed avait monté ses taux trop peu et trop brièvement entraînant un second tour d’inflation qui ne fut maîtrisé qu’au prix du choc Volcker et d’une récession mondiale.
"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett
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1 #505 09/03/2023 11h17
- Concerto
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My two cents sur la situation actuelle par rapport à la règle de Taylor…
Le système financier a déjà les jambes qui tremblent avec des taux à 4-5% (et le marché anticipe qu’ils ne resterons pas aussi hauts très longtemps) alors je n’imagine pas ce que serait avec des taux à 10% !
Au-delà de cette considération évidente, amha la situation économique actuelle a plus avoir avec celles des années 40 (forte inflation et endettement total élevé) que celles des années 70 (forte inflation et endettement total faible) à laquelle on a naturellement tendance à se référer. C’est notamment l’analyse développée par Lyn Alden que j’avais synthétisé ici il y a quelques temps.
Par contre, je suis d’accord sur le fait qu’on peut se poser la question de savoir si la hausse des taux actuelle permettra de briser définitivement l’inflation. Mais il me semble d’ores et déjà évident qu’en cas de second tour de l’inflation jamais les banques centrales ne pourront monter les taux comme elles l’ont fait dans les années 70, sauf à prendre le risque de faire imploser le système financier et de provoquer une seconde Grande Dépression.
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#506 09/03/2023 14h28
- Louis Pirson
- Membre (2010)
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Sur le plan de l’endettement public, je partage votre avis.
Par contre, sur le plan des valorisations des actions, l’année 2021 me semble ressembler plus à l’année 1969 en termes d’exubérance irrationnelle alors qu’à 45. Entre 1945 et 1955, le per de shiller se situait +/- dans une fourchette entre 10 et 12. Aujourd’hui, malgré la première jambe de baisse, nous en sommes à 29
Autrement dit, aucune situation n’est exactement la même … mais on ne peut pas dire non plus que c’est absolument différent.
Pour le reste, il me semble impossible de dire "à coup sûr" jusqu’où la Fed est prête à aller pour juguler l’inflation mais j’ai la conviction qu’on ne pourra pas juguler l’inflation sans passer par la récession.
Donc soit la Fed maintient une politique monétaire suffisamment restrictive et longue pour casser les pattes à l’inflation et nous aurons une récession
Soit elle tente d’éviter la récession et l’inflation se maintiendra à un haut niveau … et nous aurons soit une croissance inflationniste, soit de la stagflation.
J’ai tenté de trouver dans le passé un scénario de sortie d’inflation sans récession et je n’en ai pas trouvé, j’ai donc quelques peines à envisager le scénario que les valorisations actuelles semblent privilégier : une croissance économique solide concomitante à une disparition miraculeuse de l’inflation. Je ne dis pas que c’est impossible, je pense juste que, statistiquement, ça n’est jamais arrivé au moins depuis 1945.
Achat aujourd’hui d’un premier lot de Nextensa (merci à Alphacap pour l’avoir mise en lumière). Je chargerai plus quand j’aurai le rapport annuel à disposition afin de vérifier si les valorisations des immeubles tiennent la route mais, en payant à la moitié de l’ANR, je ne pense pas être tout-à-fait dans l’erreur.
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#507 09/03/2023 15h49
- JemappelleArnaud
- Membre (2023)
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A mon humble avis, Biden ne veut pas plus d’une hausse de taux que Trump en son temps. Tout deux cherchent a retarder l’interventionnisme de la FED.
Biden va probablement tenter de contenir la hausse de taux au moins jusqu’aux elections.
Si c’est le cas, l’inflation risque de repartir dans un nouveau cycle haussier.
Mon pronostique sur le moyen terme est que l’inflation va faire pe yoyo durant quelques annees. La FED ne sera pas assez drastique pour la tuer d’un coup.
Je vois mal la FED mettre a terre l’economie pour contenir l’inflation (meme si c’est son role). Au final elle n’est pas si independante du gouvernement, lequel ne laissera pas faire pour des raisons electorales.
My humble 2cents. L’avenir nous dira…
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#508 09/03/2023 17h22
- Concerto
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Louis Pirson a écrit :
J’ai tenté de trouver dans le passé un scénario de sortie d’inflation sans récession et je n’en ai pas trouvé, j’ai donc quelques peines à envisager le scénario que les valorisations actuelles semblent privilégier : une croissance économique solide concomitante à une disparition miraculeuse de l’inflation. Je ne dis pas que c’est impossible, je pense juste que, statistiquement, ça n’est jamais arrivé au moins depuis 1945.
Même si je n’ai pas fait l’exercice aussi systématiquement que vous, je partage ce point de vue.
D’ailleurs, je suis tombé sur ce graphique aujourd’hui qui offre un angle d’analyse complémentaire. Au-delà de la doublette taux/inflation, la contraction en cours de la masse monétaire (mesurée par M2), situation que nous n’avons pas connue sur la période d’après-guerre, a jusqu’à présent toujours préfiguré des contractions économiques violentes.
Evidemment, comparer l’économie US d’avant-guerre avec l’économie actuelle a ses limites : les économies, les politiques publiques et économiques ou les systèmes sociaux de 1921 et de 2023 n’ont plus rien à voir. On peut à titre d’exemple espérer que la FED a retenu les leçons de la Grande Dépression même encore maintenant et qu’elle ne refera pas les mêmes erreurs ! Mais cela interpelle tout de même.
Je ne peux pas challenger les chiffres de ce graphique "inquiétant" (et peut-être trop sensationnaliste ?) sur la période d’avant-guerre mais ils sont corrects sur la période d’après-guerre.
Dernière modification par Concerto (09/03/2023 17h58)
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#509 09/03/2023 18h55
- Louis Pirson
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J’avais présenté un graphique du genre début janvier et j’avais fait les mêmes observations que vous. Une nuance malgré tout : c’est que nous partons d’un niveau de m2 totalement délirant. Si la réduction de monnaie en circulation est effectivement violente, il est possible que partant de plus haut, son impact sur l’économie réelle soit moindre que durant les années 30 … du moins j’ose l’espérer…
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#510 09/03/2023 21h11
Il y a des « éléments perturbateurs » qui apportent des liquidités sur les marchés
La banque centrale chinoise continue à ajouter des liquidités par des prises en pension
La Banque du Japon annule le resserrement quantitatif des autres banques centrales - L’Agefi
Je n’y crois pas c’est merveilleux !
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#511 09/03/2023 21h20
- Louis Pirson
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J’en avais parlé ici. Pour tout dire, je me demande si ça va contraindre la Fed à se montrer plus dure pour restreindre l’inflation.
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4 #512 10/03/2023 16h57
- Louis Pirson
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REVUE DU S&P500 10/03/2023
PREAMBULE
Ce qui est exposé ci-après représente une "mise à plat" de mes réflexions concernant le marché boursier US. Je ne prétends absolument pas déterminer l’orientation du marché et, d’ailleurs, pour mes propres opérations boursières, je peux parfois prendre le contrepied de ce qui est présenté ci-dessous.
La principale utilité de ce travail est de poser des garde-fous qui m’éviteraient de prendre des décisions trop radicales en nuançant la vision que pourrait avoir l’indécrottable bull que je suis depuis toujours.
Enfin, je rappelle que je suis un investisseur "value" qui, s’il trouve des opportunités, les achètera quelles que soient les conditions de marché. Je ne peux plus pratiquer le DCA car l’épargne sur mes revenus professionnelles est devenue symbolique par rapport à la taille de mon patrimoine. Des investissements réguliers n’ont plus beaucoup d’impact pour permettre de "moyenner". De là découle mon obligation de tenter de "timer" un tant soit peu le marché.
CONTEXTE, STRATEGIE ET REFLEXION PERSONNELLE
Ces dernières semaines, ma vision a légèrement évolué. Je suis moins certain d’une récession dès 2023 en voyant comme les banques centrales du monde réimpriment du PQ à tour de bras … mais je suis moins convaincu que l’inflation se situe derrière nous pour exactement la même raison.
En voyant les valorisations des actions américaines, je ne peux que constater que le marché continue de tabler sur une inflation modérée et une croissance économique robuste sur un horizon de moyen terme, voire de court terme.
Perso, je pense que nous aurons l’inflation OU la récession mais qu’éviter l’un ET l’autre ne sera pas possible.
RESUME DE LA REVUE DES INDICATEURS
Tendance de marché : légèrement bull (anciennement "bull")
Récession : légèrement bearish (anciennement "bearish")
Marché de l’emploi : toujours expansionniste
Valorisation du marché : très bearish
Sentiment du marché : légèrement bearish (anciennement "bearish")
Sentiment des analystes : légèrement bearish
Liquidités : neutre
Smart Money : bearish
Le scénario "récessionniste" a perdu un peu de sa force … compensé par un scénario "inflationniste" ou "stagflationniste" en raison de la reprise des augmentations des bilans des banques centrales asiatiques et de la solidité du marché de l’emploi US.
I. TENDANCE DU MARCHE
1. le placement des moyennes mobiles à 50 et à 200 jours
Quand la MM50 se situe au-dessus de la MM200, nous sommes en marché haussier. Quand elle se situe en dessous, nous sommes en marché baissier. Ca ne signifie pas que j’achète ou je vends en fonction de ce critère, ça signifie juste qu’il faut éviter de prendre des positions franches contre la tendance. Ce qui n’empêche pas de se montrer raisonnablement contrarian comme en mars 2002 ou en novembre 2008.
Après la "golden cross" du mois dernier, la MM50 se maintient toujours vaillamment au dessus de la MM200 malgré les turbulences de ces derniers jours.
2. L’indicateur On Balance Volume
L’OBV reflète le volume des transactions et l’influence qu’exerce le volume sur les prix, à la hausse à la baisse. Il permet donc de vérifier si la tendance des cours est confirmée par des volumes ou non.
On peut voir que la correction depuis le plus haut de début février est bien confirmée par les volumes (ligne jaune). Par contre, le coup de mou de ces derniers jours ne l’est pas (ligne bleue)
II. RECESSION ?
1. Courbe des taux 2 ans et 10 ans :
Le spread entre les taux continue de se creuser. Nous sommes sur des niveaux plus vus depuis le choc Volcker. Comme abordé précédemment, cet évènement qui me fait anticiper une récession dont j’avais "timé" le début dans une fourchette allant du 01/10/2022 au 05/01/2024.
2. Courbe des taux 3 mois et 10 ans :
Ici l’inversion a eu lieu brièvement le 18/10 et durablement depuis le 25/10. Historiquement, j’ai constaté qu’une récession se produisait entre 8 et 14 mois après ce phénomène. Ce qui ferait théoriquement démarrer la récession entre le 18 juin 2023 et le 25 mars 2024.
Le spread sur trouve sur des niveaux jamais connus mais il a commencé à se stabiliser. Par le passé, les récession ont toujours débuté APRES que la courbe se soit retournée.
==> la période possible de récession, si récession il y a, se situerait donc dans la fourchette commune aux 2 périodes d’inversion des taux, soit entre le 18/06/2023 et le 05/01/2024.
3. Truck Tonnage Index :
Par le passé, cet indicateur était presque parfaitement corrélé avec le S&P500. Aujourd’hui, la divergence entre l’indice boursier et l’indice "camions" reste importante. Après avoir connu une hausse presqu’ininterrompue depuis août 2021, le "TTI" a entamé une tendance baissière depuis octobre et se décorrèle encore un peu plus du S&P500. Au mois de janvier, l’indice s’est redressé apportant ainsi une certaine caution aux bons chiffres de vente au détail publié en janvier ainsi qu’au redressement boursier que nous avons connu. Il lui reste à confirmer car, comme on le sait, une seule hirondelle ne fait pas le printemps.
4. ISM "New Orders" :
Il s’agit d’une des composantes du célèbre ISM Manufacturier. Si l’ISM manufacturier représente, en lui-même, un indicateur avancé de l’activité économique permettant, souvent, d’anticiper les récessions, l’ISM "new orders" est, quant à lui, un indicateur avancé … de l’indicateur avancé. Il permet d’anticiper la tendance de l’ISM Manufacturier.
Sur le graphique ci-dessous, j’ai repris la moyenne à 4 mois de l’ISM new orders (pour éviter les faux signaux qu’un indicateur passant brièvement sous les 50 pourrait envoyer).
Et c’est assez troublant : chaque fois que la moyenne à 4 mois est passée sous le seuil des 50, ce fut un bon timing pour vendre.
Malgré le rebond du mois de février, je ne peux que constater que la moyenne à 4 mois de l’indice poursuit sa descente.
5. ISM Manufacturier :
C’est l’indicateur avancé de la santé économique. Un ISM sous 50 traduit une contraction économique. Si la chute s’est enraillée au mois de février, l’indice n’en reste pas moins sous le seuil des 50 pour le 4e mois consécutif.
6. Baltic Dry Index :
Il mesure le coût de transport par bateau dans le monde entier. On constate qu’il est en tendance baissière depuis une bonne année mais qu’au cours du mois de février, il a connu un violent rebond depuis ses plus bas historique. Ce qui n’est pas anormal, cet indice étant très volatil.
7. Confiance du consommateur :
On constate que chaque récession a été précédée d’une perte de confiance du consommateur américain. Cet indicateur est en tendance baissière depuis la période "pré covid" (ce qui démontre, une fois de plus, le caractère "bullesque" de la hausse de 2021).
Malgré l’inflation, le démarrage de la crise immobilière et les problèmes de plus en plus croissants de coût du crédit, le moral du consommateur rebondit fortement depuis son plus bas historique.
8. Case shiller index :
L’économie américaine est dépendante du consommateur mais aussi de son marché immobilier (lui aussi en situation bullesque en 2021). Les prix confirment leur courbe descendante (données arrêtées à fin décembre)
9. Pouvoir d’achat immobilier des ménages américains :
Logiquement, avec la détente sur les taux fin 2022, l’index s’est légèrement redressé … mais il se situe toujours près de 30 % sous son niveau fin 2021. En toute logique, les prix immobiliers devraient, eux aussi, baisser dans la même proportion (pas de mise à jour disponible depuis le dernier point, nous disposons toujours uniquement des données arrêtées au 31/12/2022)
III. MARCHE DE L’EMPLOI
1. La reprise dans le marché du travail intérimaire entamée en janvier s’est poursuivie en février.
2. Les inscriptions au chômage
Léger rebond depuis quelques semaines mais la tendance reste baissière
3. Les temps partiels pour raison économique
Ils sont stabilisés à des niveaux équivalents à ceux du début de ce siècle
4. L’emploi chez les camionneurs
Un peu en contradiction avec le rebond du Truck Tonnage Index, l’emploi chez les camionneurs poursuit sa baisse.
IV. VALORISATION DU MARCHE AMERICAIN
1. Price to book : 3,93
Le Price to book actuel correspond à celui de fin 2000.
Repères :
Moyenne 2000-2022 : 2,95
Plus bas crise covid (mars 2020) : 2,92
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 1,85
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2.43
2. PER de Shiller : 28,46
Repères :
Moyenne 2000-2022 : 26,99
Plus bas crise covid (mars 2020) : 24,82
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 19,70
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 13,32
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 21,96
Plus bas 1ere guerre du golf (octobre 1990) : 14,82
Plus bas « choc Volker » (aout 1982): 6,64
Plus bas stagflation année 70 et choc pétrolier (décembre 1974) : 8,29
3. Prime de risque (per de Shiller inversé – taux des t-bond 10 y) : -0,42 %
Repères :
Moyenne 2000-2022 : 0,70 %
Plus bas crise covid (mars 2020) : 3,20 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 2,12 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 0,61 %
4. "Buffet Indicator corrigé"
(capitalisation boursière US - bilan Fed / PIB) : 117,30 %
Repères :
Plus bas crise covid (mars 2020) : 95.8 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 57.7 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 37.5 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 64.5 %
Début du grand bull market 1982-2000 (août 1982) : 31,16 %
V. PSYCHOLOGIE DES INVESTISSEURS
1. Ratio S&P500/WTI : 51.74
L’économie est de l’énergie transformée, quand le pétrole est cher (la courbe brune vers le bas) par rapport aux actions, on anticipe un ralentissement futur et donc le marché n’est pas trop euphorique. Pour le moment, le niveau du ratio est relativement élevé et il confirme la rupture de son canal descendant. Le prix du baril ne semble donc toujours pas poser de problème au marché.
Moyenne 2000-2022 : 35,43
Plus bas crise covid (mars 2020) : 86,95
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 14,90
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 17,57
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 26,77
Plus bas marché baissier actuel (28/06): 34,22
2. Ratio S&P500/Gold : 2,135
Quand l’or est chère, les investisseurs ont peur et privilégie la sécurité. Le marché n’est alors pas trop euphorique. Le ratio reste proche de sa moyenne historique n’indiquant ni crainte de l’avenir, ni confiance aveugle pour le futur.
Repères
Moyenne 2000-2022 : 2,19
Plus bas crise covid (mars 2020) : 1,62
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,68
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2,52
Plus bas marché baissier actuel (16/06) : 1,98
3. Ratio S&P500/consummer staples (comparaison de l’évolution du S&P500 avec le secteur le plus défensif de la quote, le secteur des produits de consommation de base (parmi les poids lourds de ce secteur, on trouve Procter and Gamble, Coca Cola, Pepsico, Walmart, Costco, Philip Morris, …) : 5,48
La tendance baissière commencée début 2022 s’est arrêtée et le ratio est reparti plein nord. Le marché est complètement zen et ne voit qu’un avenir rose et sans accroc.
Repères
Moyenne 1998-2022 : 4,78
Plus bas crise covid (mars 2020) : 5,06
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 4,03
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 3,54
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 4,13
Plus bas marché baissier actuel (16/05) : 5,17
4. Ratio junk bonds/obligations sans risque (attrait du risque) : 0,88
Comme pour le ratio spy/xlp, l’attrait du risque reste élevé.
Repères :
Moyenne 2007-2022 : 0,97
Plus bas crise covid (mars 2020) : 0,51
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,86
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas marché baissier actuel (04/03) : 0,73
5. EPCR 5 jours (mesure le rapport entre les options put et les options call) : 0,71
Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (22/12) : 1,20
Un 4e"pic" a été atteint le 22/12 qui marque à nouveau un plus haut jamais atteint sur cet indicateur même aux pires moments de paniques de la crise de 2008-2009. Un tel niveau aurait dû indiquer une période de capitulation finale dans un marché baissier violent … ce qui, manifestement n’est pas le cas.
Aujourd’hui, cet indicateur …n’indique plus rien du tout. Je continue à le suivre malgré tout pour tenter de trouver des points d’entrée notamment lorsqu’un ratio élevé coïncidera avec un vix élevé (ce qui n’est pas le cas pour le moment)
Repères :
Plus haut crise de l’euro : 0.93
Plus haut crise du covid : 1.48
Marché baissier 2008-2009 :
Pic le 22/01/08 : 0,93
Pic 17/03/09 : 1.01
Pic 16/07/08 : 0.91
Pic 17/09/08 : 0.97
Pic 10/10/08 : 0.98
Pic 21/11/08 : 1.01
Pic 16/01/09 : 0.95
Pic 23/02/09 : 0.88
Pic 06/03/09 : 0.84
6. Vix : 23,40
Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (07/03) : 36,45
Le marché se maintien en zone "zen" …
Repères :
Plus haut crise covid (mars 2020) : 66,04
Plus haut crise de l’euro (août 2011) : 43,05
Plus haut crise des subprimes (novembre 2008) : 79,13
Plus haut éclatement bulle internet (septembre 2002) : 42,66
7. Pourcentage d’actions dont le cours se situe au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours : 44,38 %
Plus bas atteint au cours de ce marché baissier : 15,57 % (le 16/06 et le 29/09)
Repères :
Plus bas crise du covid : 10,2 %
Plus bas crise de l’euro : 14,9 %
Plus bas crise des subprimes : 7,1 %
Plus bas éclatement bulle internet : 25,2 %
Plus bas atteint depuis le début de ce marché baissier : 18 %
VI. Optimisme des analystes et normalité des résultats des entreprises
1. Prévision des bénéfices (yardeni.com)
Enfin ! Petit-à-petit, les analystes reviennent les pieds sur terre et anticipent, enfin (mieux vaut tard que jamais) une baisse des bénéfices pour 2023. A noter que c’est évènement est arrivé 7 fois précédemment et que, à 4 occasions, il y eut une récession juste après.
2. Bénéfices prévus et réalisés, écart par rapport à la moyenne
Les bénéfices du S&P500 réalisés jusque 2021 et prévus en 2022, 2023 et 2024. Depuis 2021, ils se situent largement au-dessus de leur moyenne + 31 %. Par le passé, on peut constater que cette situation ne dure jamais longtemps. Pour le moment, malgré les révisions à la baisse, les bénéfices attendus 2023 et 2024 restent "hors norme"
VII. LIQUIDITES
La Fed continue à retirer, méthodiquement, des liquidités du marché …
… mais, en raison d’une impression massive en Asie (Chine et Japon), le total général des principales banques centrales à continuer d’augmenter soutenant l’inflation au niveau mondial
VIII. SMART MONEY
Les insiders (CEO, CFO et actionnaires de + de 10 % de sociétés cotées) sont réputés anticiper les cycles boursiers. Ils sont passés à l’achat (ligne bleue) lors des crises de 2008-2009, lors de la crise de l’euro et lors de la crise du covid mais aujourd’hui, ils sont toujours nettement vendeurs.
"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett
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1 2 #513 12/03/2023 10h43
- Louis Pirson
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Quelques graphiques de Fidelity sur le thème "cycles boursiers" qui m’ont semblé intéressants
Tout d’abord, les cycles "marchés haussiers" et "marchés baissiers" … Le S&P500 se situe toujours, pour l’heure, au-dessus de sa ligne de tendance à très très très long terme.
Un graphique faisant le parallèle que j’ai souvent fait entre la période 1955-1977 et 2009-20…
Le passé n’est jamais identique … mais il n’est jamais totalement différent non plus. D’après ce graphique, aujourd’hui, nous serions en 1969.
Les cycles suivants les différents supports. Depuis le grand reset de 1929, les marchés boursiers ont présenté des cycles de 30 ans. Si on se fie à ce graphique, nous serions entrés dans une période au cours de laquelle les "small caps" surperformeront le "large caps", les "commodities" surperformeront les actions et le "value" surperformera le "growth", le monde surperformera le marché américain. Dans les années 70, autre période de forte inflation, c’est en tous cas ce qui s’est passé.
Une autre manière de présenter la même chose en rapportant chacune des périodes de 30 ans représentant, dans la passé, un cycle complet.
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1 #514 15/03/2023 09h04
- Louis Pirson
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Peut-être approchons-nous du début la récession (étape que j’estime douloureuse mais aussi indispensable pour mettre l’inflation définitivement derrière nous) ?
Suite à la faillite de SBV, la courbe des taux semble tenter de se "désinverser" … Les 3 dernières récessions ont débuté 3 mois après que la courbe des taux soit repassée au-dessus de 0.
Le marché des futures sur les fed funds anticipe un taux de 4,42 % fin d’année (vs 5,41 % à mon dernier pointage du 02/03), soit un taux sous les taux actuels. Selon les intervenants de ce marché, le pivot aura donc lieu en cours d’année.
Néanmoins, je rappelle que "pivot" ne signifie pas "marché haussier pour les actions", l’histoire nous apprend que lors des pivots passés, les obligations ont surperformé les actions en moyenne de 28 %
Je ne prétends pas que nous allons revivre 2008-2009. La faillite SVB, c’est notre instant" Bear Stern", pas notre moment "Lehman Brother". Je pense d’ailleurs que cet instant n’arrivera pas : les erreurs de laisser une banque systémique aller en faillite ne seront plus commises et d’une manière générale, les problèmes de liquidité (et non de solvabilité) de SVB ne se retrouve pas à grande échelle dans le système bancaire américain.
Quand je consulte le site de la Fed, je constate que les actifs à court terme des banques américaines (Treasury and agency securities + Cash assets) représentent 35 % des dettes totales vs seulement 20 % fin 2008.
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3 #515 15/03/2023 11h35
Chez les insiders les achats sont passés au dessus des ventes : Insider Buy-Sell Charts - - OpenInsider
A voir si ça se poursuit mais ça pourrait être un signal d’achat.
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#516 15/03/2023 11h41
- Louis Pirson
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Bien vu … C’est un élément à prendre en considération même si je ne considère pas cela à lui seul comme un "signal d’achat", juste un élément parmi tous les autres pour prendre des décisions …
C’était arrivé brièvement en mai 2022, reste à confirmer …
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#517 15/03/2023 11h55
Ce n’est peut être pas notre "moment Lehman" et à priori la gestion du risque "perfectible" de SVB est un cas isolé, mais quand on voit le parcours boursier du Crédit Suisse il y a tout de même de quoi se poser des questions, le marché faisant rarement de la fumée sans feu. Alors bien sûr les autorités interviendront, mais il me semble que le système financier est loin du bout de sa période de stress. Et c’est tant mieux, ça fera des opportunités !
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#518 15/03/2023 12h09
- Louis Pirson
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Oui, entretemps, j’ai vu pour le Crédit Suisse … et celui-là, il est effectivement dans la catégorie des "baleines". C’est le problème quand on est focalisé sur ce qui se passe aux US
Mais je pense (espère ?) quand même que le Crédit Suisse ne "tombera" pas comme Lehman : too big to fail.
Ces derniers temps, j’ai souvent fait un parallèle entre la situation actuelle et la situation 1969-1982. Je crains que les banques centrales ne doivent, comme fin 1969 ou en 1974, baisser les taux trop vite et que nous ne devions subir plusieurs retours d’inflations durant un longue période.
Je dois reconnaître une chose : ces derniers temps, j’avais émis l’hypothèse que les taux allaient rester élevés pendant une période bien supérieure à ce que le marché anticipait … la situation actuelle me fait penser le contraire. Mais je reste convaincu d’une chose : nous ne pourrons pas sortir durablement de la période inflationniste que nous connaissons sans une "grosse" récession.
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#519 15/03/2023 18h34
Je dois reconnaître une chose : ces derniers temps, j’avais émis l’hypothèse que les taux allaient rester élevés pendant une période bien supérieure à ce que le marché anticipait … la situation actuelle me fait penser le contraire. Mais je reste convaincu d’une chose : nous ne pourrons pas sortir durablement de la période inflationniste que nous connaissons sans une "grosse" récession.
De ce constat de baisse de taux vous pensez quoi de votre « poche obligataire »? et la liquidation de U10C ?
Vous pensez renforcer 1-3yrs / racheter 10yrs ?
J’ai les 2. Avec un ration 2/3 pour le 10 yrs.
Bien à vous
Al.
Je n’y crois pas c’est merveilleux !
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#520 16/03/2023 09h02
- Louis Pirson
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Au départ, j’avais réduit la duration des mes obligations en anticipation d’une politique de taux restrictive pendant une longue période.
Aujourd’hui, je pense qu’on est pas loin au moins d’une stabilisation (pour le pivot, c’est peut-être moins sûr si la Fed veut éviter que tout le taf qui a été fait jusqu’à ce jour n’ait servi à rien).
Donc, en toute logique, je vais sans doute réaugmenter la duration de mes obligations et, en cas de rebond sur les actions, en profiter pour alléger encore un peu et renforcer le côté oblig.
Donc, je dirais qu’aujourd’hui, j’ai plutôt tendance à opter à nouveau pour des obligations longues.
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1 #521 17/03/2023 14h16
- Louis Pirson
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En une semaine, la Fed a effacé la moitié du QT entamé depuis près d’un an
Au début, j’ai pensé que la Fed avait "laissé tombé" sa politique de lutte contre l’inflation et relancé la planche à billet … jusqu’à ce que je tombe sur ce graphique :
L’augmentation du bilan de la Fed correspond donc à du "discount windows". De ce que j’ai compris, c’est un système de "prêts d’urgence" pour les banques auprès de la Fed. Il me semble que si les discount windows améliore la liquidité des banques, ils ne créent pas de la monnaie au contraire des QE et autres politiques d’émission de PQ.
En utilisant ce mécanisme, je ne pense pas que la Fed ait renoncé à sa politique de combat contre l’inflation (et, à mon avis, sur le très long terme, c’est une bonne nouvelle)
[mode prophétie on] En ayant sécurisé les liquidités pour les banques, la Fed devrait pouvoir continuer ses hausses de taux jusqu’à ce qu’elle ait atteint son objectif.[mode prophétie of]
Dernière modification par Louis Pirson (17/03/2023 14h31)
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1 #522 17/03/2023 17h05
Bonjour Louis Pirson,
J’avoue que cela sort totalement de mon domaine de compétence (mais c’est justement pour ça que je poste), mais j’ai du mal à comprendre comment ce mécanisme ne conduirait pas à de la création monétaire. Voici ma compréhension du truc, j’en conviens volontiers extrêmement simpliste:
1. Pierre, Paul et Jacques ont leurs économies chez Petite Banque Régionale (PBR). Ils lisent les journaux, prennent peur et exigent immédiatement de retirer leurs fonds pour acheter de l’or, en mettre un peu sous l’oreiller en cash, et parquer le reste sur un compte nouvellement ouvert chez Grosse Banque Systémique Too Big to Fail (GBSTBF).
2. Petite Banque Régionale (PBR) est emm… car elle doit trouver du cash pour rembourser cette dette auprès de Pierre, Paul et Jacques. Elle a bien des actifs en face de ce passif, mais ce sont des obligations d’état comptabilisées au bilan en "Hold to Maturity", qu’elle n’a donc aucune envie de vendre, vu les conséquences fâcheuses que cela engendrerait.
3. Heureusement la FED est là, et PBR va demander un prêt d’urgence pour honorer ce besoin de liquidité. Elle apporte ces obligations d’état en garantie. Avec ces liquidités toutes fraîches, elle peut désormais rembourser Pierre Paul et Jacques.Le bilan de la banque n’a pas vraiment changé: à son actif elle a toujours ses obligations d’état, et à son passif une dette auprès de la FED (qui remplace la dette auprès de PPJ). Par contre le bilan de la FED a lui enflé (CF votre graphique).
4. Mais cela ne s’arrête pas là, puisque les liquidités de PPJ ne se sont pas évaporées, elles ont servi à acheter des actifs (de l’or), et sont - au moins en partie - désormais chez GBSTBF. Le bilan de GBSTF a donc gonflé, elle a désormais une dette auprès de PPJ, et à l’actif des liquidités supplémentaires qu’elle va pouvoir éventuellement "mettre au travail" (prêts, achat d’actifs etc).
Donc pour moi ce mécanisme de prêt d’urgence fait bien de la création monétaire, la FED n’ayant pas pris cet argent ailleurs pour le prêter, mais faisant bien une création ex nihilo, et cet argent "finissant" bien quelque part.
Voilà c’est mon raisonnement "à deux balles", j’aimerais savoir s’il est correct, et sinon ce qui cloche… Si un intervenant du forum au fait de ces aspects techniques pouvait nous éclairer, ce serait plus que bienvenu et amplement apprécié !
Bonne soirée et une nouvelle fois merci pour vos contributions régulières et de qualité !
Dernière modification par Nemesis (17/03/2023 17h37)
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#523 17/03/2023 17h17
- Louis Pirson
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Je vous rassure : je suis moi aussi largement hors de mon cercle de compétences
De mon point de vue, ce n’est pas de la création monétaire, parce que la banque a bel et bien une dette dans son bilan, dette sur laquelle elle paie bel et bien des intérêts conséquents (à mon avis, elles perdent de l’argent avec cette avance et n’y consentent que contraintes et forcées). Et cette dette, elle devront la rembourser.
Le mécanisme me semble bien différents des mécanismes de QE.
Je peux évidemment me tromper et il ne faut pas hésiter à me le signaler.
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#524 17/03/2023 17h40
Oui mais justement, et cela résume mon propos: quand une banque (même la FED) consent à faire crédit, il y a création monétaire, monnaie qui sera détruite quand la dette sera remboursée auprès de l’organisme prêteur. Dans mon exemple, je vois bien quelle dette a été émise/consentie, mais pas quel prêt a été remboursé, d’où la création nette. Mais je dois rater un truc :-)
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2 #525 17/03/2023 18h19
- investissor
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Pour moi votre raisonnement est biaisé car Pierre, Paul et Jacques ne font pas un emprunt, mais retirent ce qui est à eux. Et la FED garantie la liquidité car la BPR a des obligations d’état en face. En gros, c’est la BPR qui emprunte à la FED pour faire face aux demandes de retrait de PPJ. Et la PBR ne se sert pas de ce mécanisme pour prêter de l’argent à Pierre, Paul et Jacques, mais pour faire face à une demande de liquidité de ceux-ci. La PBR ne prête pas de l’argent, elle autorise Pierre, Paul et Jacques à récupérer l’argent qui est le leur. Il n’y a aucune création d’argent, il y a juste un prêt de la FED à la BPR pour faire face aux demandes de PPJ.
Je vais tenter une analogie pour essayer d’expliquer mon point: c’est un peu comme si vous étiez une entreprise de stockage de graines et que tout le monde mettait ses graines chez vous par facilité. Vu votre stock de graine, vous ne gardez pas tout dans vos silos, vous vous autorisez à donner des graines aux agriculteurs qui vous rembourseront vos graines + quelques pourcents lorsque leurs plants auront poussé (ce sont les crédits). Vous pouvez aussi mettre vos graines chez une super entreprise de stockage qui en a besoin pour faire tourner sa boite et qui vous les rendra plus tard avec quelques pourcents en plus (les obligations d’état). Sauf que la super entreprise de stockage vous dit que les graines que vous avez posées chez elle ne valent plus le même prix pour une raison X ou Y (le prix des obligations a baissé). PPJ l’apprennent, prennent peur et veulent retirer leurs graines tout de suite pour les mettre chez un marchand de graines plus solide. Vous êtes coincés car vous avez gardé quelques graines pour quelques agriculteurs qui pourraient vouloir retirer leurs graines, mais vous n’avez pas gardé tout le stock de tout le monde. Vous faites donc appel à un fabricant de graines pour stockeur de graines qui va vous les prêtez pour les rendre à PPJ. Et lorsque la tension se calmera, vous les récupérerez de la super entreprise pour rembourser le fabricant. Vous ne créez donc pas des graines en plus, vous demandez une avance au fabricant.
Si par contre, vous n’arrivez pas à récupérer la totalité des dépôts de graine auprès de la super entreprise de stockage car les prix ont baissé, c’est que vous avez mal couvert vos dépôts et que vous allez avoir moins de graine que déposées à la super entreprise. Vous pourrez donc potentiellement faire faillite pour mauvaise gestion. Mais au moins, le fabricant de graine règle le problème à court terme.
Je ne sais pas si mon exemple est très pertinent, mais c’est comme cela que je vois les choses.
Dernière modification par investissor (17/03/2023 19h00)
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