vbvaleur a écrit :
Vous ne voyez pas que le MOAT des maisons de disque est en train de s’affaiblir et surement qu’il disparaitra à long terme ?
Le marché de la musique se réorganise, les anciennes méthodes de vente ne sont plus optimales le marketing des maisons de disque va devenir de plus s’en plus obsolète.
Miser sur le flair de quelques uns pour signer un artiste, financer entièrement le processus de création artistique, de l’enregistrement à la distribution pour ensuite toucher les royalties c’est obsolète.
Le pouvoir des maisons de disque s’affaiblit.
J’ai une vision de la situation assez différente de la votre vbvaleur
Effectivement, la découverte et la promotion de nouveau artiste sont une activité périlleuse. Et il est fréquent que les labels perdent de l’argent sur cette activité. Les avances faites n’étant pas toujours rentabilisées par les ventes futures. De temps en temps, la découverte d’un artiste comblera X échecs de casting.
La véritable qualité du business model d’UMG ne repose pas tant sur sa capacité à découvrir le nouveau "Justin Bieber" de demain, mais plutôt son catalogue de droits.
Même en prenant en compte la terrible inflation liée aux prix (élevés) d’acquisition de droits d’artistes quand vous voyez que les droits des centaines de chansons de Bob Dylan s’est acquis à env. 350M$ ou que les droits liés aux Beatles sont estimé autour du 1B$ vous comprenez où ce trouve la valeur dans un tel business.
Je suis plutôt confiant dans le fait que les humains continueront encore d’écouter avec grand plaisir les Beatles, les Stones, Bob Dylan etc… dans 20ans.
Les ventes de CD ne représente plus qu’une part marginale des revenus de UMG (je n’ai plus le chiffre en tête mais on est largement sous les 30%). A chaque stream, à chaque passage d’un titre du catalogue d’UMG dans une pub, une série, un film, un jeux vidéo, dans un concert etc… des centimes tombent dans les caisses d’UMG. A horizon X années cela devrait encore être le cas et continuer à faire beaucoup d’argent.
A la différence d’un studio de cinéma, les gens ont plus tendance à écouter plusieurs fois les chansons de leur artistes préférés dans la semaine que revoir 5 fois le dernier Quentin Tarantino.
La richesse d’UMG se trouve dans son catalogue et à l’heure actuelle sa part de marché global atteint les 30%, loin devant les 2 autres concurrents: Sony et Warner Music.
vbvaleur a écrit :
Les artistes peuvent s’affranchir des maisons de disque même pas besoin de studio, une chambre, un pc, un micro etc suffisent, pas besoin non plus qu’on inonde les magasins de CD…
Bref moi je comprends très bien pourquoi Vincent Bolloré se débarrasse à bon prix de cette société.
Peut-être qu’il faut sortir un peu la tête des chiffres.
Non les artistes ne sont pas encore parvenus à s’affranchir des maisons de disques. La part des artistes indé est encore faible par rapport à ceux signés. Comme l’a souligné cusmar3600 cela fait longtemps que l’on prédit cette révolution, or jusqu’à aujourd’hui elle n’a pas eu lieu.
Certes la rémunération est bien plus importante en tant qu’indé mais c’est extrêmement dur de percer, surtout pour un 1er projet. Eventuellement, lorsque vous avez acquis un certain prestige vous pouvez -une fois votre contrat de X albums honorés- basculer en indé grâce aux relations que vous aurez nouées, de l’expérience acquise et et de l’argent gagné pour financer votre futur projet, mais cela n’est pas la norme.
vbvaleur a écrit :
Le CD C’est bientôt du passé, ils peuvent se promouvoir avec youtube gratuitement et être distribué sur toutes les plateformes de streaming pour presque rien..
Bien-sur ils essayent de s’adapter pour repousser l’échéance mais bon c’est mort, ils perdent leur pouvoir progressivement.
Le CD c’est fini, effectivement.
Par contre je pense que vous sous-estimez la difficulté de l’étape "distribution". Les maisons de disques disposent de cette compétence. D’autres sociétés sont spécialisées uniquement dans ce process.
Il y a beaucoup de plateformes de streaming et il est fastidieux pour un artiste de devoir gérer cela avec chaque acteurs, individuellement. En outre, la collecte des fonds (royalties et autres) est aussi un process lourd. Bref, la vie d’indé n’est pas aussi facile et évidente qu’on pourrait le croire.
Le rapport de force risque toutefois, je pense, être modifié à terme avec les plateformes de streaming qui peuvent par exemple développer leur champs de compétences et dont le développement est loin d’être fini.
A noter d’ailleurs que UMG est d’ailleurs actionnaire (très) minoritaire de Spotify.
EDIT: correction de l’orthographe
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Dernière modification par Elias (21/06/2021 18h54)