Bonjour,
Plutôt que de lire un nième article dans la presse sur "Mme Yellen est forcée d’augmenter les taux" ou "Mais non elle ne peut pas ce serait une erreur historique", je préfère simuler une approche rapide de l’effet théorique d’une éventuelle hausse des taux d’intérêt sur le cours des actions en fonction du PER toutes choses (inflation, prime de risque notamment) étant égales par ailleurs.
Ce n’est sans doute pas parfait mais on voit que pour une entreprise réalisant 100 de résultat net normatif et cotant 1500 (PER de 15), une hausse des taux de 0,25 devrait théoriquement se traduire par une baisse du cours de 3,4%. Si le marché anticipe de suite un deuxième relèvement de la même ampleur le mois suivant par exemple, la baisse cumulée est supposée avoisiner les 6,7%
De plus, on voit assez logiquement que plus le PER est élevé plus l’effet devrait être marqué (les résultats les plus lointains étant les plus actualisés).
Au final, les marchés étant psychotiques à court terme ils feront bien autre chose que de s’aligner sur la froide technique financière puisqu’ils anticiperont d’autres effets induits. De plus, on voit dans la hausse des derniers jours qu’il y a une forte attente de stabilité du taux, ou alors chacun sur le marché s’est rendu compte qu’il avait trop corrigé par rapport au niveau de taux probable que chacun attend.
J’en profite pour signaler que je suis surpris quand je lis de temps en temps sur certaines files du forum des gens qui comparent les cours des indices d’aujourd’hui avec ceux d’il y a 10 ans pour conclure que les cours sont surévalués aujourd’hui et qu’il est urgent de rester principalement liquides. Pour mémoire le taux OAT était de l’ordre de 3,5% en 2005. Il vaudrait mieux comparer les PER et leur dynamique au regard des taux de marché, plutot que de comparer la valeur absolue d’un indice à sa valeur absolue d’il y a 10 ans et tirer une conclusion. En 2005 le Stoxx Europe 600 était à 256 en moyenne. Pour l’instant sa moyenne 2015 est 385. Soit une hausse de 50%. Si on tient compte de la baisse des taux depuis (qui doit mécaniquement augmenter le cours de 35%), de l’inflation et du réinvestissement des résultats annuels dans l’indice, je ne vois pas où est la surévaluation, sauf à ce que les PER 2015/2016 soient surévalués.
"La bourse est le seul magasin où la plupart des clients fuient quand les prix baissent. W Buffet".
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