Grosse mise à jour de mon portefeuille PEA-PME.
PREAMBULE
Ce portefeuille a très fortement évolué depuis sa création en 2017. J’ai complètement restructuré mon patrimoine en 2018 puis en 2019 (et je continue en 2020). Dans la nouvelle architecture, le PEA-PME n’a pas vocation à recevoir de nouveaux apports (à la différence du CTO). Il constitue une part mineure de mon patrimoine et je le conçois maintenant comme une enveloppe dédiée à la recherche de fortes plus-values, sur des petites capitalisations (avec les risques associés… ; le CTO étant réservé aux capitalisations moyennes et grandes).
Ce reporting ne concerne que le PEA-PME.
HISTORIQUE DES PERFORMANCES
Apports totaux (fin 2017) : 15 000€
Valorisation au 19 juin 2020 : 18 140€
Performance globale (2,5 années ; valorisation / apports) = +20,9%.
TRI annualisé (avec entre parenthèses l’évolution du CAC small GR)
- 2017 (1 mois) : +4,1% (+3,7%)
- 2018 : -21,2% (-25,6%)
- 2019 : +7,1% (+18,1%)
- 2020 (5,5 mois) : +38,4% (-15,0%)
En 2019, il est devenu apparent que ses performances se trainaient et j’ai pris la décision de lui donner du punch, en le réorientant vers un profil plus agressif.
J’ai commencé par faire du ménage : exit U10 (MV -58%), Orchestra (MV -28%) et ADL Partner (MV -15%). Aquila, ABC Arbitrages et Kaufman et broad passent sur le CTO (valeurs de rendement, que j’apprécie). Je recherche maintenant des valeurs à fort potentiel de PV, qu’il s’agisse de sociétés de croissance ou de type value (peu me chaut).
J’ai eu aussi trois coups de bol récents, en lien avec le Covid (Biosynex, Serge Ferrari et Bio UV, cf. détails ci-dessous).
LES VENTES EN 2020
Adomos : MV -50%. Je conserve l’autre moitié de la ligne. Cf. commentaires plus bas.
BD Multimedia : MV -33%. J’avais pourtant bien noté que ce dossier comportait pas mal de bizarreries, comme le soulignait JLevreik (cf. son blog). Tant pis pour moi.
Prodware : MV -17%. Je n’y croyais plus et j’avais besoin de cash pour d’autres achats.
Biosynex : PV +293%. Ligne vendue intégralement lors de la flambée du cours pendant le Covid. Gros coup de bol donc.
Bio UV : PV + 84%. Spécialiste du traitement de l’eau par UV (piscines etc. + fortes opportunités pour l’eau située dans le ballast des navires de commerce). Vendue lors de la flambée de mai 2020, avec l’annonce d’un traitement des surfaces anti-covid. Second coup de bol !
Serge Ferrari : PV +64%. Achat le 13 mai, revente de la moitié de la ligne le 15 mai, lors de la flambée du cours. Je conserve le reste. Troisième coup de bol donc. Merci Oliv21 !
Dedalus : PV +100%. Secteur qui me semblait porteur + entreprise bien gérée. Petit allègement en février (PV +23%) puis grosse PV (+100%) sur le reste de la ligne, lors de l’OPA initiée par Dedalus Italia.
Graines Voltz : PV +47%. Allègement important. Je conserve le reliquat pour voir jusqu’où ça peut aller et si M. Voltz, une fois qu’il aura bien gavé l’albatros (sa holding), finira par vendre (en tout cas, le cadre fiscal est en place pour le faire, via sa holding).
Fountaine Pajot : PV +34%. A de nombreux égards, bien mieux que Catana ou Beneteau (croissance du CA, génération de cash, valorisation). Achetée en avril 2020 parce que ça avait l’air vraiment bon marché. Revendue en juin parce que j’ai de gros doutes sur ce type de loisir discrétionnaire en période de récession.
Avec ces PV (plus la cession de deux SICAV que j’avais = sextant PME et Lazard PEA-PME), j’ai pu faire les soldes au printemps 2020 (cf. ci-dessous).
AU 19 JUIN, LE PTF RESSEMBLE A CA :
LES VALEURS DE LONG TERME (ACQUISES AVANT 2020)
Adomos : son métier traditionnel est d’exploiter des fichiers de contacts (leads) dans le domaine de l’immobilier (les leads sont vendues à des tierces parties ou utilisées pour vendre de l’immobilier locatif). En 2018, initiation d’une troisième activité, de marchand de biens. Le CA a plus que doublé entre 2015 et 2019. Le modèle d’affaires est cohérent (même si certains n’apprécient pas un bilan farci de fichiers clients). J’avais tout vendu (PV +42%), puis en avait repris (PRU 0,93€). Depuis, je me suis pris un beau gadin. Les profits sont assez décevants et la génération de cash se fait attendre. J’ai allégé la ligne (MV -50%) mais je patiente pour le reste, en misant surtout sur les retombées financières de l’activité de marchand de biens.
Ekinops : l’achat de OneAccess m’avait bluffé, démontrant l’énorme ambition de cette boite. C’est l’histoire de la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf…mais qui (pour l’instant) ne s’en creva pas !
Cette acquisition devait générer des synergies (réseaux optiques, équipements associés et routage) et permettre d’atteindre une taille critique suffisante pour intéresser les grands comptes. Ma thèse d’alors était que ça la faisait passer du statut de nano capitalisation en forte croissance mais en pertes à celle de micro-capitalisation (potentiellement) profitable. Le CA passe de 15 à 93M€ entre 2015 et 2019. En 2018, l’Ebitda devenait positif. En 2019, elle devient bénéficiaire. En mai 2020, Ekinops a remporté un marché avec un grand compte, pour sa nouvelle offre de connectivité 10Gb/s (je n’ai pas tout compris mais ça a l’air super comme truc et très prometteur pour le futur). L’endettement reste maitrisé et à fin 2019, elle était en situation de cash net (≈+8,5M€, pour une capitalisation de l’ordre de 150M€). Si elle continue sur cette dynamique commerciale et d’amélioration de la profitabilité et de la rentabilité, il n’y a pas de raison pour que ça ne continue pas à grimper.
ESI Group : ils font du prototype industriel virtuel (le ‘jumeau virtuel’, très cool). Le modèle d’affaires (investissements sur les solutions de réalité virtuelle + structure commerciale) a mis du temps à se mettre en place. La croissance organique est de +7,8% sur 2019, avec une amélioration des ratios de profitabilité. Présent dans le fonds de JF Delcaire (HMG Découvertes), qui notait dans son rapport de février 2020 qu’ESI opère dans un contexte de transactions sectorielles à des multiples très supérieurs à ceux d’ESI (forte PV potentielle en cas d’OPA ?).
Eurogerm : croissance modérée mais entreprise qui a l’air bien gérée, quoiqu’on note un coup de mou en 2019 (profitabilité, rentabilité). Bénéficiaire et en situation de cash net (environ 10% de la capitalisation), elle est aussi très présente à l’international. Dans les portefeuilles de HMG Découvertes et Raymond James Microcaps.
Envea : croissance modérée à prix modéré, sur un créneau manifestement porteur (mesures de la qualité de l’air et de l’eau). Société bien implantée en Asie. L’endettement est ok et on trouve pas mal de fonds de belle facture dans le capital, dont Raymond James Microcap, Portzamparc, …
LES ACHATS ’VALUE’, AU PRINTEMPS 2020
NRJ : la ‘value’ dans toute sa splendeur : mature, pleine de cash et avec des actifs sympas (mais d’autres moins top). PDG bof bof pour les minoritaires. Mais à ce prix-là (PRU 4,9€), c’était trop tentant !
Gaumont : analysée en long, en large et en travers par JLevreik et souvent discutée sur le forum de l’IH. 100€ tout rond me paraissait être un bon point d’entrée.
Groupe Open : CA en berne mais bilan ok et société bénéficiaire ; à 10,2€, ça avait l’air bien.
Plastique Val de Loire : petit pari sur un rebond (à 4€, ça avait l’air vraiment pas cher).
Witbe : identifie les pannes et dysfonctionnements des services numériques (robots qui reproduisent les comportements des utilisateurs). Un dossier ‘borderline’ : CA en berne, résultats chaotiques (un coup bénéficiaire, un coup non) et une situation de cash net négative à fin 2019. Mais l’Ebitda a fortement progressé en 2019, apparemment porté par une bonne dynamique commerciale.
Avenir Telecom : achat très spéculatif. Un nain face à des Apple ou Samsung, elle ne fait pas de bénéfices, ses fonds propres sont négatifs et elle traine un passif judiciaire de 17M€ (pour une capitalisation de 14-15M€). Bref, tout pour plaire. Cela étant, il semblerait que le recentrage sur les ventes de téléphones mobiles et d’accessoires en mobilité commence à porter ses fruits (belle progression du CA au S2 2019). Elle est par ailleurs en situation de cash net, à hauteur de presque 5M€. Et concernant le passif judiciaire : elle a proposé à ses créanciers un remboursement anticipé et immédiat de 20% du montant des créances, pour solde de tout compte. Ce qui règlerait définitivement le problème. Délibéré en juillet. En somme, beaucoup de si : si les ventes continuent de progresser, si les charges continuent d’être maitrisées et si les créanciers acceptent le deal, cette société peut envisager de commencer à entrevoir un filet de lumière au bout du tunnel.
LES ACHATS ’CROISSANCE’, AU PRINTEMPS 2020
Saint Jean Group : une jolie lyonnaise, spécialiste de la raviole et des pâtes fraîches (et aussi des quenelles mais je n’aime pas les quenelles). Ici, je me positionne clairement sur du long terme. Les dirigeants ont l’air de savoir ce qu’ils font, apparemment un bel outil industriel, dans un secteur relativement défensif (CA de +6% au T1 2020 ; mais en repli à fin avril). La société réoriente son activité en faveur de sa marque propre Saint Jean et les ventes progressent aussi dans le bio (marque Comptoir du Pastier). La croissance est régulière et le bilan de bonne facture (nette amélioration en 2019, avec un score de Piotroski de 8). En situation de cash net à fin 2019, pour environ 1/3 de sa capitalisation. Néanmoins, l’activité nécessite sans doute pas mal de cash : le développement de l’outil industriel et d’une marque propre, ce n’est pas non plus gratuit. Les achats de dirigeants m’ont fait sauter le pas : Laurent Deltour (administrateur) a acheté pour 3,4 millions d’Euros d’actions en avril 2020 (à 20€ pièce) et le PDG pour 640k€. J’ai pu acheter (presque) au même prix qu’eux.
Verimatrix : belle recovery aixoise, qui a acheté Verimatrix en 2019 (le CA triplant à cette occasion). Le secteur est très porteur (solutions logicielles de sécurité, en particulier des vidéos) et d’après Portzamparc, il existe un attrait spéculatif non négligeable (le fonds majoritaire OEP pourrait vouloir racheter le groupe). C’est cher : PER=37 et EV/Ebitda=20.
Esker : de la croissance également chère mais solide, profitable et rentable (quoiqu’on note un petit coup de mou en 2019), avec un bilan solide. Entreprise opéable ?
Focus Home Interactive : de la croissance pas chère, situation de cash net positif et de très bons niveaux de rentabilité. Pluvalca, Moneta et Sextant PME (pour ne citer qu’eux) sont au capital.
Generix Group : croissance modérée mais régulière, avec des indicateurs de profitabilité et de rentabilité qui s’améliorent (score de Piotroski de 7 en 2018 puis en 2019). Un point d’attention : le niveau de dettes n’est pas négligeable (D/CP de 47%) et le cash net est négatif. Cela dit, ça me semblait être une bonne société pour diversifier le portefeuille dans la logistique/gestion de la supply chain. A noter : plate-forme logicielle en mode SAAS (avec les revenus récurrents qui vont avec). Ce n’est pas donné (PER=34 et EV/Ebitda=15).
Easyvista : très forte croissance. Devient bénéficiaire en 2018 et les marges progressent fort en 2019. La croissance devrait souffrir en 2020 mais à noter qu’environ 80% du CA est récurrent. Et à 57€, ça me semblait être un bon point d’entrée dans cette belle entreprise.
Hipay : achat suiviste (JLevreik sur son blog, gdauph sur ce forum et valeurdebourse). Fintech qui crame du cash et ne fait pas (encore) de bénéfices + toute une embrouille avec les CAC sur les comptes de 2019. Mais je trouvais ça pas trop cher pour une grosse espérance de gains. Petite position étant donné le caractère très très spéculatif du dossier.
Trigano : n°1 européen des camping-cars. Un bilan sain, qui devrait lui permettre de faire le dos rond en ces temps troublés. Dans le fonds HMG Découvertes.
Bastide le confort médical : la santé à domicile est un secteur qui devrait continuer à se développer. CA en croissance régulière et l’Ebitda suit le mouvement. Mais endettement très très élevé (ce qui pèse sur la rentabilité). Pas mal de fonds y sont positionnés (dont HMG Découvertes et Portzamparc).
Vente-unique.com : vendeur de mobilier en ligne, en expansion à l’international. Les investissements (doublement de la surface d’entrepôts et internalisation de la logistique) ont pesé sur les comptes. Mais ces investissements sont maintenant presque finalisés, la marge brute est relativement stable, il y a très peu de dettes et à fin mars 2020, le cash net était de 9M€ (hors norme IFRS 16 ; pour une capitalisation de 49M€). On trouve plusieurs fonds au capital, dont sextant PME et Pluvalca.
Magillem design services : éditeur de logiciels de CAO, dans le secteur de l’électronique. Achat impulsif, à la suite du post de Vince7 sur le forum et d’un article sur boursier.com (j’ai pris l’abonnement à 1€ pour le lire). Malgré l’arrêt de la croissance en 2019, la direction prévoit une progression du CA avec l’acquisition de nouveaux grands comptes et le bilan est manifestement plein de cash (trésorerie nette 2019 de 2,2M€ pour une capitalisation de 6,2M€).
Dernière modification par carignan99 (21/06/2020 20h50)