En écho aux messages #223 et #224 (avant les messages sur le dividende) :
La confiance : tout est là !
Pour investir, y compris dans une SCPI, et surtout à l’étranger, il en faut encore plus qu’en France.
Mais confiance en quoi : dans la société de gestion ? Dans les villes indiquées par la SCPI ? Dans la localisation de la zone d’activité de chaque ville indiquée ?
Il me parait important de ne pas oublier que nos voisins allemands ont une résilience qu’on n’a plus depuis longtemps :
- on a besoin de vous, on vous embauche (et cher si besoin) ;
- on n’a plus besoin de vous, on vous vire.
Pareil pour les entreprises, les bâtiments, etc… : pas d’état d’âme, l’objectif d’abord.
Bien sûr, on pourra répéter à l’envi ce que disent des journalistes :
- Assertion n°1 : en Allemagne, "ça ne va pas si bien que ça".
Objections :
- On trouvera (souvent en fonction de la couleur politique de l’informateur) autant d’infos dans un sens que dans l’autre ;
- des faits : si ça allait si mal que ça, comment expliquer que des entreprises allemandes appellent directement les établissements d’enseignement français (source = vécu cette année) pour proposer des emplois en Allemagne ? Ou que des entreprises viennent construire en France des usines (ex : Smart, Mercedes poids lourds - je n’ai pas d’équivalent inverse France vers Allemagne), ou… à 500 m de la frontière française (MTD, ZF)… ?
-Assertion n°2 : "il y a des boulots à 800 €".
Oui. Mais connaissez-vous (personnellement) des gens qui travaillent à ce salaire ?
Les 3 que je connais sont tous des employés sortis du système scolaire français en fin de Collège, sans le DNB. Et handicapés, au sens de la MDPH.
Que font-ils pour ces 800 € ? Ils aident un boucher, servent de l’essence, déplacent des fleurs. En France, ce qu’on leur proposait, c’était l’ESAT (ex CAT). Ou le RSA (sans activité).
Dans mes connaissances, voisins, et/ou ma famille, il y a aussi, par exemple :
- un chauffagiste et un agent d’entretien, qui rentrent tous les soirs (100 km quand même…) avec leurs véhicules de service ;
- un électricien (niveau CAP), qui n’accepte des contrats d’intérim qu’à partir de 4000 € par mois (sinon, il touche le chômage en France - environ 3 à 6 mois tous les 3-4 ans, depuis que je le connais)…
Concernant les villes, plus encore qu’en France, qui peut dire qu’il connait bien tous les emplacements actuels d’une SCPI étrangère ? Et son évolution sur 10 ans, 20 ans ?
Un exemple, encore : Pirmasens.
Cette ville était une des plus riches d’Allemagne dans les années 50-60 (cité de la chaussure de luxe), et est aujourd’hui une des plus pauvres/des plus endettées (maintenant que les grandes maisons font sous-traiter à l’étranger + départ de la base américaine).
Quid d’un investissement immobilier en 1960, en 1970, en 1980 ?
Il n’y a quasiment plus d’industrie de la chaussure aujourd’hui. Mais on y construit des profilés pour fenêtres. Et pas dans des vieux bâtiments récupérés dans les ruines des prédécesseurs, comme on le voit en Moselle proche ; tout est neuf !
Et dans cette même ville, il y a aussi des entreprises qui ne trouvent pas d’employés. Des magasins qui se montent, aujourd’hui.
J’ai abandonné depuis longtemps l’idée même de spéculer sur l’avenir économique de toutes les villes des SCPI étrangères disponibles. Ne pratiquant qu’une toute partie de l’Allemagne, je la vois bouger, vite, beaucoup plus vite que l’échelle du temps d’un amortissement immobilier.
Alors, spéculer sur la qualité d’une SCPI en évaluant le présent et l’avenir d’une ville d’un autre pays…
On aura beau "faire ses devoirs" au plus précis de ses possibilités, comme certains aiment à le répéter (et c’est utile, bien sûr !), il faut probablement aussi un peu de folie pour investir dans une SCPI étrangère… Avoir confiance… Faire confiance…
Cordialement,
Dernière modification par Pierre2 (30/07/2019 22h10)