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1 17 #901 08/05/2021 11h09
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
@Carabistouilles : Je vous réponds en détail sur l’inflation car les mêmes interrogations/angoisses reviennent souvent.
1) La première question à se poser est : Pourquoi la stabilité des prix est importante ? Tout le reste découle de ça.
La stabilité des prix est cruciale parce qu’une monnaie instable perturberait de façon significative les choix de consommation et d’investissement des agents économiques :
- stockage de denrées dont on anticiperait des hausses de prix importantes
- surconsommation à court-terme (puisqu’on anticiperait que la monnaie perd continuellement son pouvoir d’achat)
- surpondération des couvertures (réelles ou supposées) contre l’inflation (l’or, par exemple) dans les portefeuilles d’investissement, au détriment des investissements productifs dans l’économie
- renchérissement des conditions financières des prêts aux entreprises et aux ménages, pour intégrer une prime de risque reflétant le risque inflationniste auquel s’expose le prêteur ; ce renchérissement conduirait (toutes choses égales par ailleurs) à l’exclusion de projets pourtant productifs pour l’économie
Tout cela conduirait à une situation économiquement très sous-optimale de (a) sous-investissement dans l’économie réelle, (b) un surinvestissement dans des actifs improductifs, (c) surconsommation de biens parfois superflus - au détriment du long-terme.
Ce n’est pas une situation théorique : c’est ce que doivent affronter chaque jour beaucoup de pays pauvres dans le monde. (C’est pour ça qu’on paie des experts comme moi pour essayer peu à peu de rendre leurs monnaies plus solides, plus crédibles.) Il y aurait énormément de projets productifs en Afrique (par exemple) mais ils ne sont pas financés pour cause de prime de risque trop importante - notamment pour des raisons d’inflation.
2) Ce sont les anticipations d’inflation qui influent sur les choix des agents économiques - pas l’inflation courante. Quand vous conduisez votre voiture, vous regardez la route devant vous, les virages à venir, les obstacles éventuels etc. ; vous ne placez pas un miroir sous votre voiture pour examiner la route sous votre voiture. C’est pareil pour les agents économiques : ce qui détermine leurs choix de consommation et d’investissement, ce sont leurs anticipations d’inflation, pas l’inflation courante !
Donc la banque centrale (dont l’objectif est d’assurer une stabilité monétaire propice à un bon fonctionnement de l’économie) est focalisée sur les anticipations d’inflation, bien plus que sur l’inflation courante (naturellement volatile).
Imaginez une banque centrale qui suive à la trace les prix du pétrole, du blé ou du palladium : sa politique monétaire serait absolument instable, illisible, difficilement prévisible (autant que ces marchés de matières premières) et contribuerait à créer une prime de risque dans l’économie, avec les mêmes effets délétères que l’inflation !
Les banques centrales se focalisent donc sur les anticipations d’inflation à moyen-terme. Elles croisent plusieurs mesures pour cela : le pricing de l’inflation par les produits financiers indexés sur l’inflation future (OATi/TIPS, swaps d’inflation), des enquêtes auprès des agents économiques, des prévisions économiques. Par exemple la Fed regarde particulièrement l’inflation à 5 ans dans 5 ans, c’est-à-dire l’inflation pricée sur la période 2026-2031 (actuellement) par les TIPS et swaps d’inflation.
3) L’objectif essentiel de la banque centrale, c’est "l’ancrage" des anticipations d’inflation de moyen/long-terme à un niveau proche de sa cible. Dans la zone euro, cette cible est définie par la BCE comme une inflation annuelle harmonisée (HICP) inférieure à, mais proche de, 2%.
Tant que les anticipations d’inflation à moyen-terme restent ancrées à un niveau suffisamment proche de cette cible, la BCE va considérer que la stabilité des prix n’est pas en risque. La politique monétaire de la BCE vise à essayer d’équilibrer, avec un horizon de moyen-terme, les risques inflationnistes et les risques déflationnistes - un peu comme le capitaine d’un gros navire essaie de définir le cap optimal pour rester à égale distance de Charybde et Scylla (sauf qu’en l’occurrence pour la banque centrale, il ne s’agit pas d’un détroit, mais d’un couloir sans fin entre ces 2 risques).
4) L’inflation courante n’est pertinente que dans la mesure où elle influe sur les anticipations d’inflation. C’est généralement le cas, mais cette transmission de l’inflation courante aux anticipations d’inflation se fait très progressivement : par exemple les anticipations d’inflation à moyen-terme dans la zone euro semblent suivre la moyenne de l’inflation passée sur les 25 dernières années (cf. mon post précédent sur cette file) : donc un choc inflationniste temporaire (comme la petite poussée actuelle) a un impact généralement très atténué sur les anticipations d’inflation à moyen-terme.
5) Les hausses de prix sur les matières premières ont généralement une transmission très limitée aux anticipations d’inflation à moyen-terme.
Les cours de beaucoup de matières premières sont très volatils : ils peuvent s’effondrer en cas de récession, et s’envoler (comme actuellement) au moindre rebond de l’économie.
Cette volatilité reflète l’équilibre délicat entre offre et demande sur chaque matière première, et surtout la rigidité de l’offre face aux évolutions de la demande : ça prend du temps et de l’argent de trouver et d’exploiter un gisement de palladium ou de pétrole, ça ne se fait pas en 2 minutes.
Un autre facteur de volatilité des cours de matières premières, c’est leur substituabilité limitée : on peut parfois substituer le pétrole (par exemple) par une autre source d’énergie, mais là encore, ça prend du temps et de l’argent de faire les ajustements.
Pendant cette période transitoire où l’offre s’adapte à la demande et/où la demande s’adapte à l’offre, l’ajustement se fait par une fluctuation souvent prononcée du cours de la matière première. Mais il s’agit bien d’une phase transitoire, et tous les agents économiques, et donc naturellement la banque centrale aussi, le savent bien. Une fois cette phase transitoire d’ajustement terminée, les cours des différentes matières premières convergent vers leur nouvel équilibre, avant le prochain choc d’offre ou de demande.
C’est la raison pour laquelle les fluctuations des cours des matières premières ont généralement très, très peu d’impact sur les anticipations d’inflation, et donc sur la conduite de la politique monétaire.
Beaucoup de banques centrales se focalisent d’ailleurs sur des mesures d’inflation excluant les cours de l’alimentation et de l’énergie (comme le "Core CPI" très important pour la Fed), afin d’éliminer le "bruit" lié à la volatilité des cours des matières premières. Si vous vous focalisez uniquement sur le bruit, forcément vous n’allez jamais être d’accord avec les choix de la Fed ou de la BCE…
La BCE a des économistes qui suivent les évolutions des matières premières, mais le cœur de leur travail est d’évaluer la transmission (passthrough) de ces évolutions à l’économie réelle (par exemple, dans quelle mesure une hausse des cours du pétrole se transmet-elle aux salaires ?). C’est cette transmission, bien plus que les fluctuations des cours, qui va éventuellement avoir un impact sur la politique monétaire de la BCE.
6) D’ailleurs, les anticipations d’inflation à moyen terme dans la zone euro sont très stables - et pour certaines mesures nettement en-dessous de la cible de la BCE.
En témoigne par exemple l’enquête trimestrielle de la BCE auprès des prévisionnistes (ECB Survey of Professional Forecasters) (on pourrait regarder les anticipations d’inflation pricées par le marché - qui confirment aussi cette stabilité) :
Vous voyez que :
- la tendance de long-terme est à la baisse des anticipations d’inflation de long-terme dans la zone euro…
- … avec un risque déflationniste bien réel : un désancrage à la baisse des anticipations d’inflation de long-terme, bien en-deçà de la cible de la BCE
Cela justifie une politique monétaire très accommodante de la BCE, donc un taux directeur très bas (0% actuellement) et une poursuite du QE. C’est ça la réalité économique de la zone euro, pas ce que vous lisez dans les gazettes.
Là encore, la déflation n’est pas une situation théorique : un scénario à la japonaise est un risque bien réel pour la zone euro (certains le pensent même inévitable - comme vous le voyez sur l’enquête qui montrent que 40% des prévisionnistes anticipent un désancrage important à la baisse de l’inflation : < 1,5%).
7) Les "bulles" sont un effet secondaire des taux bas et du QE ; leur importance est de tout, tout second ordre par rapport à l’objectif de stabilité de prix. Une bulle est un jeu à sommes nulles qui accélère simplement le transfert de richesse des investisseurs imprudents/impatients vers les investisseurs plus prudents - c’est dommage pour ceux qui s’appauvrissent dans ce processus, mais quelque part c’est mérité (c’est la sélection naturelle, appliquée au domaine financier). C’est la responsabilité de chaque investisseur de maîtriser correctement son risque, et d’analyser la réalité et la qualité des actifs. Nous vivons dans une société libérale où le principe de responsabilité doit s’imposer. Je pense qu’il y a suffisamment d’avertissements sur les bulles en cours (cryptos, SPACs) ; les adultes raisonnables doivent a priori les comprendre, les autres apprendront avec le temps.
Compte tenu de la détention limitée d’actifs spéculatifs dans la zone euro - on parle de moins de 10% de la population qui joue sur les actions et les cryptos - ces bubulles opèrent un transfert monétaire entre bourgeois (les bourgeois les plus malins s’enrichissent au détriment des plus naïfs). Ce jeu redistributif entre bourgeois qui y participent volontairement et en toute responsabilité n’est pas un enjeu de politique publique.
L’enjeu de la politique monétaire est beaucoup plus important : c’est la stabilité de la monnaie. C’est un objectif important pour 100% des agents économiques - ménages et entreprises. C’est à la seule aune de la stabilité monétaire que l’on doit juger une banque centrale : pour l’instant la BCE fait correctement le job, mais il y a un risque déflationniste bien réel - qui justifie a priori de faire davantage (et pas moins !).
8) L’impact éventuellement inégalitaire du QE, via le gonflement des prix des actifs (dont la détention dans la population est très inégale), est en revanche un enjeu de politique publique. C’est à l’État de s’en occuper, notamment par la fiscalité: par exemple une fiscalité plus lourde sur les revenus du patrimoine, à l’image de ce qu’envisage Biden et à l’inverse de ce qu’a fait Macron, serait logique en période de QE. La banque centrale n’a ni le mandat, ni la légitimité démocratique, ni les outils pour faire de la redistribution. C’est le rôle de l’État.
9) Le risque inflationniste est bien plus réel dans les pays "jeunes", pauvres ou émergents, que dans notre vieille Europe. On voit effectivement des pressions inflationnistes dans certains pays émergents - sans commune mesure avec la zone euro. Les banques centrales prennent donc les mesures appropriées (hausses des taux directeurs, levée des mesures de soutien prises pendant la pandémie etc.).
Je conseille actuellement plusieurs banques centrales dans ces pays pour leur stratégie d’"exit" des mesures de politique monétaire non-conventionnelle prises pendant la pandémie, précisément parce que l’inflation remonte (avec un impact sur les anticipations d’inflation) et ces banques centrales doivent ajuster leur cap. C’est assez compliqué techniquement, car la pandémie n’est pas terminée (plus encore dans ces pays malheureusement victimes d’un accès limité aux vaccins), et elle fait peser une menace sur la reprise économique. Mais en fin de compte c’est l’objectif de stabilité des prix qui doit déterminer les décisions de politique monétaire.
10) Les particuliers - et notamment ceux qui ont les moyens d’investir - ont une compréhension économique asymétrique, beaucoup plus sensible au risque d’inflation qu’à celui de déflation ; la banque centrale doit en revanche avoir une attitude symétrique.
Après avoir un peu trop forcé sur les vidéos Youtube anxiogènes, l’épargnant inquiet regarde fiévreusement ses euros dans son portefeuille en se demandant ce qu’ils vaudront demain, dans ce nouveau monde où la "planche à billets" fonctionne à plein régime.
Il est aveugle aux grandes forces structurelles qui, depuis des décennies voire des siècles, poussent irrésistiblement le taux d’intérêt naturel de l’économie (celui qui équilibre offre d’épargne et demande d’investissement de façon non inflationniste et avec le plein emploi) de plus en plus bas, et désormais à des niveaux négatifs dans la zone euro. Ces forces structurelles déflationnistes sont la démocratie moderne, le capitalisme, le vieillissement démographique, la technologie, la mondialisation. Ce ne sont pas de petits détails, et ces facteurs expliquent pourquoi le principal danger reste aujourd’hui la déflation alors même que les "experts" de Youtube hurlent à un danger inflationniste imminent depuis 20 ans…
Une déflation est très destructrice, presque autant qu’une hyper-inflation, mais ses effets se font ressentir graduellement : un salaire qui n’évolue plus du tout au fil de la carrière (j’ai discuté avec des banquiers japonais, c’est déprimant), une multiplication des entreprises zombies, une perte de sens du travail, un déclassement international, une accentuation des inégalités, et une "génération perdue", comme au Japon… La déflation à laquelle certains bourgeois ne trouvent, bien égoïstement, que des avantages, n’est une proposition désirable pour aucun pays.
Si le particulier a souvent des angoisses asymétriques, la banque centrale doit avoir une réponse symétrique aux risques monétaires. En particulier, si la banque centrale est incapable de suivre la baisse structurelle du taux d’intérêt naturel de l’économie (désormais cela veut dire des QE à répétition, voire permanents), c’est la déflation assurée.
C’est un exercice compliqué pour la banque centrale : une mesure comme le QE a des effets secondaires sur la discipline budgétaire, la prise de risques sur les marchés financiers, etc. Certains peuvent être traités (par la banque centrale ou par l’État), d’autres non. L’exemple du Japon montre à quel point il est dangereux pour une banque centrale de laisser une déflation s’installer (les anticipations déflationnistes sont auto-réalisatrices et s’enracinent toujours plus au fil du temps), si elle répond de façon trop timide.
11) En revanche, les banques centrales sont très, très bien outillées pour tuer dans l’œuf tout risque d’hyper-inflation. La lutte contre l’inflation est le bread & butter de tout banquier central, et depuis les années 1980 avec Paul Volcker à la Fed, on a le manuel. On a des dizaines et des dizaines d’exemples réussis de "ré-ancrage" de l’inflation, on sait faire. Évidemment, on applique régulièrement ces recettes au niveau mondial : si la volonté politique est là, on trouve toujours des solutions face à une inflation excessive.
Le grand public ignore les jeux internes à la BCE, mais pour en faire une sociologie très simplifiée et un peu caricaturale, il y a à la BCE :
- d’un côté, des "opérationnels" (comme moi) qui ont un intérêt de "geek" pour la politique monétaire non-conventionnelle (notamment le QE), et ont (peut-être) tendance à souligner le danger déflationniste (perso j’ai fait un long stage sur le QE à la BoJ, ça m’a évidemment bcp marqué) ;
- de l’autre, des macroéconomistes plus orthodoxes (et qui vous expliqueraient bien mieux que moi les tenants et aboutissants de l’inflation), et qui attendent l’hydre de l’inflation comme les soldats du fort attendent un ennemi qui n’arrive jamais dans Le Désert des Tartares.
Les biais nationaux peuvent jouer : les Franco-italiens s’inquiètent de la déflation, les Allemands bien davantage de l’inflation. Ces 10 dernières années, les "stars" à la BCE (jusqu’alors dominée en interne par des économistes largement allemands) ont été les opérationnels - en raison du QE et de toutes les autres mesures non-standard face aux crises successives.
Mais si un jour le monstre de l’inflation lève à nouveau sa tête hideuse en Europe, alors n’ayez nulle crainte : une valeureuse légion de chevaliers teutoniques n’attend que ça pour enfin dégainer leurs glaives (je le dis avec ironie, mais en tout cas ils sont très compétents, j’ai beaucoup appris au contact de mes collègues allemands).
Bon, moi, personnellement, quand je pense au risque inflationniste dans la zone euro, c’est surtout Le Désert des Tartares et Zangra qui me viennent à l’esprit (même si dans les 2 cas, l’ennemi finit par arriver après une très, très longue attente).
Dernière modification par Scipion8 (08/05/2021 11h51)
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#902 08/05/2021 11h41
- BulleBier
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Les banques centrales se focalisent donc sur les anticipations d’inflation à moyen-terme. Elles croisent plusieurs mesures pour cela : le pricing de l’inflation par les produits financiers indexés sur l’inflation future (OATi/TIPS, swaps d’inflation), des enquêtes auprès des agents économiques, des prévisions économiques
Bonjour, donc on voit bien que tout cela repose sur une croyance au marché efficient et sur des sondages. Pas à l’abri d’un cygne noir que les agents et les marchés n’anticipent pas, et système peu solide Ama.
Sur les matières premières, on a bien eu un choc pétrolier.
La transition écologique si on pousse jusqu’aux objectifs internationaux est un choc en elle même, vu la quantité astronomique de métaux qu’elle demande, pour lesquelles nos capacités mondiales de production sont trop faibles par un facteur de plusieurs X.
Je vous crois bien que la démographie européenne est déflationniste, mais en cas de concurrence pour les métaux et l’énergie, c’est la croissance mondiale qui prendra le dessus.
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4 #903 08/05/2021 12h08
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
@BulleBier : 1) Il n’y a pas de problème d’"efficience" des marchés dans ce cas-là : ce que vise la banque centrale, ce sont les anticipations d’inflation des agents économiques. Car ce sont ces anticipations (correctes ou non, peu importe) qui vont déterminer leurs comportements de consommation et d’investissement (et c’est cela que la banque centrale veut influencer).
Ces agents économiques opèrent des transactions sur les marchés financiers pour se couvrir contre le risque inflationniste (en achetant des OATi et des swaps d’inflation) : ces prix de marché reflètent donc correctement les perceptions des agents économiques sur le risque inflationniste - que ces perceptions soient correctes ou non, que le marché soit efficient ou non.
De même, les enquêtes sur l’inflation visent les agents économiques : peu importe la justesse de leur analyse économique, ce qui importe ce sont leurs anticipations, car ce sont elles (et non la "vérité" économique) qui vont déterminer leurs choix de consommation et d’investissement.
Et en croisant les outils de suivi des anticipations d’inflation, on doit a priori avoir une idée correcte sur ces anticipations. Comme vous le voyez sur un graphique dans mon message précédent, la BCE ne se contente pas de regarder les anticipations moyennes ou médianes, elle regarde aussi leur distribution (idem pour les breakevens d’inflation issus des OATi : on peut regarder le pricing des options pour calculer une distribution).
2) C’est un vaste débat, mais perso, j’ai plutôt tendance à penser que la transition écologique (qui va être un vrai facteur pour l’évolution de l’inflation ces prochaines décennies, je vous rejoins là-dessus) sera plutôt un facteur déflationniste supplémentaire. On voit qu’à l’occasion de la pandémie, on essaie de mettre en place un modèle de croissance moins consommateur d’énergie (moins de déplacements, par exemple), via le télétravail.
Je vois ça comme l’accélération d’une tendance structurelle : le déplacement de la croissance vers une création de valeur de plus en plus intellectuelle et de moins en moins matérielle, à l’image des entreprises dominantes de notre temps (les GAFAM).
3) Quand bien même des évolutions comme celles que vous présentez pourraient avoir un impact durable sur le prix de certaines matières premières, en toute probabilité on verrait (comme d’habitude) un ajustement progressif de l’offre et de la demande de ces matières premières, avant d’atteindre un nouveau prix d’équilibre. Dès lors, s’il n’y a pas une hausse continuelle et une transmission importante aux salaires, l’impact sur les anticipations d’inflation à long-terme de ces hausses temporaires des cours des matières premières peut être très limité.
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#904 08/05/2021 20h00
- TyrionLannister
- Membre (2015)
- Réputation : 223
Scipion je vous aurais mis quelques "+" si je le pouvais, vos derniers posts sur l’inflation et la déflation sont très intéressant.
Pensez-vous que les USA soient dans une configuration identique à l’Europe? Ce ne sont pas que les matières premières qui grimpent en flèche mais aussi l’immobilier comme je l’indique ici.
Vu d’ici: immobilier qui grimpe, bourse qui grimpe, or qui grimpe (un peu moins vite mais quand même), d’autre élèments troublant, le prix des voitures d’occasion qui grimpe (voir ici).
Vous indiquez que le prix des matères premières est très volatile mais que l’impact est faible, j’aurais tendance a être en accord avec vous tant que cela n’impacte pas les biens de consommation, mais voila, les annonces de hausse de prix touchent les céréales de petit dejeuner comme les couches ou le papier toilette. Si l’inflation n’est pas complétement une prophécie auto-réalisatrice, l’anticipation des ménages qui se fait de plus en plus sentir risque d’alimenter voir d’accélérer le phénomène. Voir cet article du New York Times sur les augmentations de prix des biens de consommation.
Il y a également la volonté de Biden de se lancer dans une politique socialiste de taxation des riches pour une redistribution vers les "victimes". Il parrait difficile d’imaginer les USA de 2021 devenir la France de 1981, mais le risque est là. Il va aussi falloir payer les ardoisent des dépenses delirantes de ces dernières années qu’elles soient démocrates ou républicaines, un peu d’inflation aiderait bien a gerer la dette.
Bref en théorie, votre risque déflationiste parait pertinent, en pratique il m’est malgré tout difficile de pas me préparer à une forte inflation. Je suis investi à 95% en action, immobilier et or. Si vous croyez le risque de deflation bien réel ne devriez vous pas être massivement investi en obligations?
Merci pour l’échange!
Dernière modification par TyrionLannister (08/05/2021 22h10)
A Lannister always pays his debt.
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#905 08/05/2021 22h28
- doubletrouble
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@TyrionLannister : Plus que le prix des matières premières (qui peut tout à fait être transitoire, vu que pour l’instant il semble que c’est plus les dysfonctionnements liés aux mesures COVID qui réduisent artificiellement l’offre, plutôt qu’une demande accrue) ce sont les distorsions du marché du travail qui m’intriguent. Les derniers NFP font ressortir nettement une grande difficulté à pourvoir les postes les moins rémunérateurs : les gens préfèrent rester chez eux en encaissant les chèques de l’état plutôt qu’aller travailler. Certes, ces mesures vont s’arrêter à la fin du Q2 mais il me semble qu’il y a un risque de cristalliser des hausses significatives de salaires dans l’intervalle. C’est typiquement quelque chose qui se répercute sur les prix en bout de chaîne, tout comme les potentielles hausses d’impôt.
Maintenant, il ne faut pas non plus oublier que sous la dénomination USD se cachent en fait deux devises qui n’ont pas grand’chose à voir l’une avec l’autre. Ce que je décris peut faire baisser le pouvoir d’achat du dollar domestique (donc hausse des prix des biens qui se négocient en dollar - énergie et commodities) mais aura pour effet immédiat d’augmenter la demande d’eurodollars - et donc paradoxalement une appréciation du dollar par rapport aux autres devises. C’est grossièrement le playbook du début des années 2010. L’inflation me semble plus à craindre dans les pays du bloc commodities (AUD, NZD, CAD, NOK) qu’aux USA.
Ensuite, contrairement aux années 2010, on a un vrai effort de dédollarisation de la part de la Chine et des pays échaudés par l’extraterritorialité du droit US qui suivent cela avec intérêt. C’est une variable importante : si la Chine parvient à remplacer une partie du stock immense de dettes en eurodollars par de la dette en yuan offshore, et que la part pour l’instant limitée à 2% du yuan dans les échanges mondiaux s’accroît, les USA ont du soucis à se faire. Quand même Merkel devient défiante, ce n’est pas un scénario si absurde que cela ? Sans compter comme l’a fait remarquer BulleBier les effets imprévisibles de la transition énergétique (et donc la fin du pétrodollar) qui pourraient rebattre les cartes.
✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.
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#906 13/05/2021 12h31
- flosk22
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Bonjour Scipion,
1/ L’exemple du Japon
Vous parlez de l’exemple à ne pas reproduire de la BoJ et de la situation japonaise.
Pouvez-vous élaborer ce qu’ils n’ont pas fait et que nous faisons (en europe) ou au contraire ce qu’ils ont fait et qu’on a pas fait ? Et pourquoi serions-nous dans une situation différente de la leur ?
D’après mes maigres connaissances du domaine, c’est la BoJ qui a inventé les politiques monétaires non conventionnelles ou QE, la banque centrale du japon est même aller plus loin que toutes les autres puisqu’elle achète des ETF actions si je ne m’abuse.
Qu’est-ce qui selon vous fait que l’Europe pourrait connaitre un destin différent de celui du japon ?
Quelles sont les "armes" non utilisé à ce jour et que la BCE pourrait déployer pour lutter contre la déflation ?
2/ Les anticipations d’inflation
Autre point que vous mentionnez, c’est la manière dont les banques centrales "monitore" les anticipations d’inflation, vous parlez du pricing de l’inflation par les produits financiers indexés sur l’inflation futur, mais qui price ces instruments ?
Pourquoi ces instruments correspondraient effectivement aux anticipations d’inflation de l’ensemble des agents économiques et notamment des ménages ?
3/ Un système à bout de souffle ?
Enfin, et c’est une réflexion plus philosophique mais combien de temps ce système peut-il tenir debout ?
Les états s’endettent à des taux négatifs, cette dette est achetée par les banques centrales, c’est la planche à billet new generation.
Mais étant donné que les trilliards d’euros ainsi déversés dans l’économie ne génère pas un poil d’inflation, que les forces déflationniste à l’œuvre sont trop puissantes, c’est un système qui peut continuer comme ça indéfiniment, non ? Dans ce cadre, pourquoi s’emmerde on à parler de dettes et de financement de la dépendance, des retraites et que sais-je encore ?
Combien de temps, le "peuple" mettra t-il à comprendre que plus rien ne justifie que l’Etat fasse attention à ses dépenses et mette en place des réformes revenant sur des droits acquis mais qui aujourd’hui coute trop cher par rapport à la croissance de la France ?
Combien de temps avant que le creusement massif des inégalités liés à ce système déclenchent des révoltes populaires, voir des guerres ?
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1 #907 13/05/2021 13h53
- GoodbyLenine
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flosk22 a écrit :
Combien de temps avant que …. ?
J’aurais tendance a répondre a cette question en indiquant que le système économique (et même le "système" en général) est basé sur un certain nombre d’équilibres. Les actions des différents acteurs influent sur ces équilibres, certaines ayant tendance à les perturber (à déséquilibrer), et d’autres à les maintenir/renforcer.
La plupart des institutions, et en particulier les banques centrales, ont même pour mission de maintenir certains de ces equilibres. Et elles ont sans doute actuellement plus d’outils que jamais, et d’expérience (apprise des crises passées) pour les utiliser.
Nul ne peut prévoir quand ces équilibres ne pourront pas être maintenus, et donc quand une crise durable surviendra. Déjà, prévoir quand un "choc" menaçant ces équilibres se produira n’est pas facile du tout. Alors prévoir quand les réactions ne permettront pas de reagir suffisamment à un tel choc, pour maintenir ou rétablir les équilibres…
On peut cependant supposer que les menaces les mieux identifiées (en particulier celles que vous, comme de nombreux éditorialistes, listent et détaillent) sont aussi celles pour lesquelles les réactions sont les mieux préparées, et donc celles ayant le moins de chance de vraiment déséquilibrer durablement le système….
J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)
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#908 13/05/2021 14h05
- doubletrouble
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flosk22 a écrit :
Les états s’endettent à des taux négatifs, cette dette est achetée par les banques centrales, c’est la planche à billet new generation.
Nouvelle génération ? La monétisation de la dette existe depuis la création de la Fed en 1913. La relative nouveauté, c’est que le stock actuel de dettes rend une hausse des taux d’intérêts à la Paul Volcker pratiquement impossible.
Scipion8 va probablement s’étouffer que je donne un lien vers un livre orienté Bastiat/Mises sur sa file, mais les premières pages de Alpha Strategy expliquent on ne peut plus clairement le fonctionnement de la Fed :
https://zombieprepdotnet.files.wordpres … reface.pdf
C’est un bouquin que j’ai lu récemment car l’auteur avait vécu la stagflation des années 70s et j’étais curieux du point de vue de l’époque. Ses prédictions pour la fin des années 80s ont été complètement invalidées grâce à Volcker, mais on peut se poser la question de l’application de son raisonnement à la situation présente.
Quant à la stratégie présentée comme solution, elle me paraît un produit de son temps, et compliquée à mettre en oeuvre. Celle de Hugo Stinnes semble plus efficace : avoir du capital dans un pays épargné par l’inflation et l’utiliser pour emprunter des sommes énormes remboursées en monnaie de singe.
Dernière modification par doubletrouble (13/05/2021 14h57)
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#909 13/05/2021 15h02
- Caratheodory
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Je ne sais si Scipion8 s’affligera votre lien. Moi, si, je le trouve affligeant.
Honnêtement, quand je lis:
John A. Pugsley a écrit :
In order to understand
society you must understand how a single individual thinks and acts. Since you are an individual, if you
understand what motivates you, you can understand society.
je ne peux plus continuer.
Il faut que les modèles soient simples pour être utilisables mais il ne faut pas qu’ils soient trop simples.
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1 #910 13/05/2021 15h13
- doubletrouble
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@Caratheodory : Vous êtes dur Personnellement j’ai trouvé (lors de mon ennuyeux mais bref séjour à l’hôpital) que son explication du fonctionnement de la Fed était extrêmement claire pour le profane. Le début du bouquin est globalement assez amusant et provocateur pour un débutant, non ?
Après, clairement ce n’est pas le texte du siècle (mon ami me l’avait vendu comme ça ) mais probablement pas pire que du Piketty
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#911 13/05/2021 15h41
- Caratheodory
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Ce n’est pas faux de la même manière . Je ne doute pas que ca ait quelque mérite ponctuel. Toutes les écoles de pensée ont au moins une ou deux choses qu’elles analysent mieux que les autres. Mais ici ce n’est pas de la pensée. C’est de l’essayisme de bas étage.
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1 #912 13/05/2021 16h23
- bajb
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doubletrouble a écrit :
[
Scipion8 va probablement s’étouffer que je donne un lien vers un livre orienté Bastiat/Mises sur sa file, mais les premières pages de Alpha Strategy expliquent on ne peut plus clairement le fonctionnement de la Fed : https://zombieprepdotnet.files.wordpres … reface.pdf
Ne vouliez-vous pas plutôt dire "qui vous parle" "qui vous intéresse" ou "qui vous interpelle" plutôt que "qui explique clairement" ?
Moi ce qui m’interpelle c’est le nom de l’éditeur "The Common Sense Press, Inc" ainsi que le sous-titre "The Ultimate Plan of Financial Self-Defense…".
C’est bien définitif tout cela à défaut d’être ultime. Cela n’empêche pas qu’il vous ait visiblement fait passer un bon moment et c’est l’essentiel !
"Il ne faut pas voir les héros de la coulisse. Quand ils coïncident un moment avec leur légende c'est déjà beaucoup."
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3 #913 14/05/2021 16h46
- rasmussen
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doubletrouble a écrit :
La relative nouveauté, c’est que le stock actuel de dettes rend une hausse des taux d’intérêts à la Paul Volcker pratiquement impossible.
Une hausse de taux n’aurait guère d’effet sur le stock de dettes, celles-ci ayant majoritairement été contractées à taux fixe.
Une hausse de taux limiterait le recours à de nouvelles dettes, ce qui serait une saine chose.
On ne prête qu’aux riches, et la politique actuelle des banques centrales enrichit les riches, que ce soit à l’échelle des individus, des entreprises ou des Etats.
Les peuples sont actuellement anesthésiés par les craintes sanitaires, mais à mesure que ces craintes s’éloignent, on anticipera leur réveil et une hausse de taux sera probable. Le smicard a besoin que les prix des produits de première nécessité n’augmentent pas et qu’on rémunère son livret A, pas qu’on injecte des torrents de liquidités qui font gonfler les prix des actions et des immeubles. Il n’a que faire d’un taux de crédit immo bas qu’on ne lui accordera pas, pour acheter un logement dont le prix est supérieur à ce qu’il gagnera toute sa vie.
« Celui qui croit en une croissance exponentielle dans un monde fini est fou, ou économiste. »
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#914 14/05/2021 17h12
- doubletrouble
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@rasmussen : Je ne parlais pas des particuliers (dettes privées) mais de la dette publique. Contrairement au particulier, l’état pratique habituellement ce qu’on appelle vulgairement "la cavalerie" dans le cas du particulier : il emprunte l’argent nécessaire pour rembourser le principal des bonds qui arrivent à maturité. En ce moment c’est particulièrement avantageux car les taux courts sont à 0% :
Yellen says no plans to lengthen maturity of U.S. Treasury issuance | Reuters
Les Treasury Bills représentent environ le quart de la dette américaine (± 5 trillions) et ont une maturité maximale d’un an. Il serait donc très douloureux de les "rouler" avec des taux à la Volcker, mais encore plus douloureux d’en payer "cash" ne serait-ce qu’une partie. Vu les déficits du gouvernements US, cela ne serait même probablement pas possible sans des mesures d’austérité abominables. Rien que 4% d’intérêts sur 5 trillions représenteraient 200 milliards à sortir (la moitié du budget de Medicaid ou le tiers du budget de la défense 2020).
Par ailleurs, beaucoup de particuliers aux USA ont des emprunts à taux variables (ARMs).
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#915 14/05/2021 19h59
- rasmussen
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Oui, je sais bien cela. Bien sûr je n’imagine pas que l’on passe directement à un taux de 4 %. Mais augmenter de 100 pdb, ce qui est déjà violent, ne coûte que 1 % du quart de la dette au budget, c’est-à-dire 0,25%, autant dire rien ! Du moment qu’il y a du monde pour prêter, ce n’est pas un problème de faire rouler une dette avec un taux plus élevé.
« Celui qui croit en une croissance exponentielle dans un monde fini est fou, ou économiste. »
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#916 14/05/2021 20h51
- RadioInvest
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rasmussen a écrit :
On ne prête qu’aux riches, et la politique actuelle des banques centrales enrichit les riches, que ce soit à l’échelle des individus, des entreprises ou des Etats.
Sans vouloir revenir en arrière, les subprimes ce n’était pas justement de la dette privée d’emprunteurs en situation de précarité qui ont acheté des biens immobiliers (à ce moment là les vannes du crédit étaient bien ouvertes à toutes les bourses américaines, les "pauvres" comme les autres), dette ensuite titrisée et revendue avant que tout le monde ne se rendent compte que les particuliers en question ne pourraient assumer l’augmentation de leur dette en lien avec l’augmentation de leur taux immobilier (taux variable aux US très en vogue à cette époque) indexé sur les augmentations régulières de taux directeur de la FED en cas de retournement de marché immobilier ?
Donc on ne prête qu’aux riches mais quand l’inverse se produit, la remontée des taux peut faire très mal et pas qu’aux emprunteurs dans l’incapacité de faire face aux échéances de prêt.
"Il faut de la mesure en toutes choses" Horace.
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#917 14/05/2021 21h18
- rasmussen
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Scipion8 a écrit :
Ces forces structurelles déflationnistes sont la démocratie moderne, le capitalisme, le vieillissement démographique, la technologie, la mondialisation.
Merci pour votre expertise sur ce fil. Cependant, je ne suis pas convaincu que ces forces soient déflationnistes :
- Le vieillissement démographique : un vieux dépense-t-il intrinsèquement moins qu’un jeune ? Je ne pense pas. Les vieux détiennent le patrimoine, notamment immobilier, c’est cela qui réduit le niveau facial de leurs dépenses. Si on leur demandait de transmettre leur patrimoine avant l’âge de 60 ans (sous peine de lourde taxation en ne le faisant pas), on verrait alors s’ils n’auraient pas autant de dépenses que leurs enfants.
La population augmente, le nombre de vieux augmente plus vite que le nombre d’actifs, et le nombre de ménages augmente plus vite que la population. Tout cela me semble plutôt inflationniste.
- La technologie : une voiture bourrée de capteurs coûte-t-elle moins cher qu’une voiture des années 80 ? Acheter un nouveau smartphone tous les 2 ans réduit-il ne niveau de dépenses ? Ne faut-il pas des matières premières rares pour produire tous ces bijoux de technologie, toutes ces batteries ? Là encore, je n’y vois que de l’inflation.
- La mondialisation : elle me semble en panne, le repli sur soi revient en force (Brexit, Bolsonaro, trumpisme qui ne manquera pas de se recycler dans un autre candidat, rivalité cyno-américaine…) C’est surtout le niveau bas des salaires dans les pays fournisseurs qui faisait baisser les prix, or ce niveau de salaire a tendance à augmenter…
- La démocratie moderne : je ne sais pas ce que c’est. Vous voulez dire une organisation dans laquelle les médias ne sont plus indépendants ? Dans laquelle la moitié des votants ne participent plus, et où l’autre moitié est manipulée ? Le lien avec la déflation n’est pas flagrant.
- Le capitalisme : il est vieux comme la civilisation, et n’a pas empêché des périodes inflationnistes.
Selon moi l’origine de la pression déflationniste en Europe est tout autre : elle est dans l’accumulation du patrimoine par une fraction réduite de la population. Cette fraction a un niveau de vie si élevé qu’elle ne l’augmente plus. Demandons aux 10 % les plus riches de verser chacun 10 000 € aux 10 % les plus pauvres, et aux 1 % les plus riches encore 10 000 € pour chaque personne du 2e décile, puis on verra si on craint encore la déflation.
Je ne suis néanmoins pas favorable à l’application de cette recette, car je ne suis pas contre la déflation. Elle reporterait les décisions de consommation superflue, ce qui serait positif pour la sauvegarde de nos ressources et pour la durabilité de la présence d’un nombre si élevé d’humains sur cette planète. Idéalement il faudrait de la déflation et des taux d’intérêt élevés dans les pays riches, mais c’est un voeu pieux, je sais qu’aucun banquier central ne pense cela, ni aucun gouvernant : il faut entretenir le mythe de la croissance, bien que celle-ci n’existe plus depuis des décennies, sauf par une escroquerie comptable consistant à ne pas déduire le déficit budgétaire de la croissance (on devrait déduire d’un agrégat les éléments négatifs qui y contribuent, règle comptable de base)
Quoi qu’il en soit, personne en 1980 n’a prévu un taux d’intérêt/une inflation négatifs ou nuls en 2020. Donc les économiste prédisant des taux durablement bas (certains pour des décennies) me laissent pour le moins sceptique.
@RadioInvest vous avez raison pour 2008, mais je parle de 2020. Justement je ne demande pas que l’on prête davantage aux pauvres, mais qu’on prête moins aux riches, ce qui serait l’effet d’une hausse des taux, puisqu’actuellement on ne prête qu’aux riches, ayant retenu la leçon de 2008.
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2 #918 15/05/2021 01h10
- GoodbyLenine
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Pour ma part, je suis convaincu qu’en moyenne (et à pouvoir d’achat similaire), les plus âgés dépensent moins que les plus jeunes (qui ne sont pas tous, de loin,, comme Rasmussen !) et qu’une évolution démographique avec un vieillissement de la population est bien plus déflationiste qu’inflationiste. Le Japon (où, par exemple, les prix de l’immobilier ont beaucoup baissés, tout comme le nombre de foyers) en est une illustration.
Il me semble évident que l’inflation est un des pires ennemis du rentier, du riche en général (forcé detre "actif" pour ne pas sappauvrir), mais aussi du retraité (qui ne peut plus guère agir sur le niveau de sa pension, si l’inflation en grignote le pouvoir d’achat), et plus généralement de tout inactif, incapable, à moyen/long terme de faire ajuster la valeur de ce que son travail apporte à la société. Notons qu’en général, les fonctionnaires en activité ne sont guère impactés négativement par l’inflation (encore que dans certains pays…).
Le développement technologique permet de disposer de beaucoup plus, pour un prix qui bien souvent n’augmente guère, voire diminue. Il a donc un impact deflationiste.
Ainsi, un smartphone, qu’il soit de haut, de milieu, ou de bas de gamme, coûte beaucoup moins cher que tous les appareils qu’il remplace (téléphone mobile, appareil photo, baladeur, radio, écran vidéo, console de jeu, navigateur GPS (ou pile de cartes routières), réveil, montre, scanner, et j’en oublie beaucoup). Mais bien sur, si rasmussen n’a jamais utilisé la plupart de ces appareils (qui pesaient leur poids, et utilisaient pas mal de matières premières), il ne s’en rend même pas compte.
Pour les voitures aussi, il y a un monde entre celles de (par exemple) 1980 et maintenant. Il suffit d’aller rouler dans une vieille Trabant à Berlin, ou dans ma vieille "seconde voiture" qui a 23 ans, pour s’en rendre compte. Et n’oubliez pas ce qu’il advenait de ces anciennes autos suite à un choc conséquent (les autos récentes ont sauvé beaucoup de vies !)
Si la mondialisation peut sembler en panne, elle continue cependant d’exercer une pression importante sur les prix, des biens comme des services, par les multiples formes de concurrence qu’elle autorise (en combinaison avec les développements technologiques : telecom, transports, …).
Les quelques forces de rappel qu’elle suscite récemment ne la remettent pas fondamentalement en cause.
Et il y a toujours un niveau bas des salaires dans des pays fournisseurs (même si ces salaires montent, comme le niveau des employés concernés). Et même en France, le niveau de pas mal de salaires est bas, par rapport à d’autres endroits (hé oui, la compétition ne permet de dormir nulle part sur ses lauriers)…
L’accumulation du patrimoine par une fraction réduite de la population n’a guère de relation avec l’inflation ou la déflation, et je ne connais aucun économiste sérieux qui le prêtendrait (mais je peux me tromper). Rasmussen pourra lire, par exemple, ce livre (qui comporte plein de données sur la répartition du patrimoine, faciles à comparer aux taux d’inflation) pour s’en convaincre (ça lui permettra aussi de lire un argumentaire sur pourquoi les taux pourraient rester durablement bas).
Note 1 : Rasmussen semble croire que c’est juste maintenant qu’on aurait "une organisation dans laquelle les médias ne sont plus indépendants". Ça me semble largement manquer de recul historique. Ce n’est pas parce que plus de monde est conscient de qui possède ou contrôle les médias, ou s’en plaint, que la situation est différente d’avant !
Note 2 : prêter "moins aux riches, ce qui serait l’effet d’une hausse des taux" n’est pas sans impact sur l’investissement, sur la croissance, donc le chômage, et ses conséquences. Je ne pense pas que ça serait favorable pour grand monde… C’est une mesure à ne prendre que lorsque la croissance génère des déséquilibres économiques et des inefficacités conséquentes.
J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)
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#919 15/05/2021 09h22
- Selden
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Bonjour GoodbyLenine,
prêter "moins aux riches, ce qui serait l’effet d’une hausse des taux" n’est pas sans impact sur l’investissement, sur la croissance, donc le chômage, et ses conséquences. Je ne pense pas que ça serait favorable pour grand monde…
Loin de moi l’idée de déformer ou d’interpréter vos propos mais faut-il comprendre de cette phrase que vous croyiez à la théorie du ruissellement?
Pourtant des études ici ou là montrent que favoriser le pouvoir d’achat des plus riches n’a en rien dans l’histoire contribué à la création d’emplois et donc à la croissance et à l’inflation. Ce serait d’ailleurs même l’inverse qui semblerait être le cas (augmentation du pouvoir d’achat des plus pauvres ==> plus de création d’emploi)
Bien à vous,
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1 #920 15/05/2021 09h45
- BulleBier
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Une chose tres vraie dans le message de rasmussen est que si l’on distribuait du capital vers les classes pauvres des pays europeens, il y aurait beaucoup plus de consommation, malgré la démographie stable ou declinante.
Je vois ici en Espagne 80% ou plus des gens vivant dans des logements exigus, des quartiers surpeuplés, beaucoup de gens qui consomment peu de voyages (meme á 100km de chez eux il y a de quoi faire) pareil en France avec les HLM et la region parisienne, avec un million d’euros chacun, cela ferait des constructions partout qui s’etalleraient comme aux USA, des voitures en plus, des gens qui iraient a la campagne chaque week end. C’est pas une question de consommateur, il manque de l’argent pour vivre autrement qu’une vie de lapin dans un clapier pour beaucoup.
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1 #921 15/05/2021 11h08
- rasmussen
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"GoodbyLenine a écrit :
Pour ma part, je suis convaincu qu’en moyenne (et à pouvoir d’achat similaire), les plus âgés dépensent moins que les plus jeunes (qui ne sont pas tous, de loin,, comme Rasmussen !) et qu’une évolution démographique avec un vieillissement de la population est bien plus déflationiste qu’inflationiste. Le Japon (où, par exemple, les prix de l’immobilier ont beaucoup baissés, tout comme le nombre de foyers) en est une illustration.
Je ne suis toujours pas convaincu. Ce que vous dites va à l’encontre du cyc le de vie : on dépense étant jeune (acquérir l’appartement, les meubles etc), on épargne en fin de vie active car on a moins d’investissement "contraint" et davantage de revenus. à la retraite on désépargne, sauf si on veut mourir sur un tas d’or. à pouvoir d’achat de son revenu égal, un retraité consomme davantage, sauf si notre société a engendré une nouvelle espèce de dragon voulant couver un tas d’or pour l’éternité, ce qui n’est pas impossible je vous l’accorde.
Citer le Japon comme archétype du lien vieillissement/déflation revient à faire d’un exemple une généralité : beaucoup d’autres sont tout aussi vieillissants, et il ne s’y est pas passé la même chose.
"GoodbyLenine a écrit :
Il me semble évident que l’inflation est un des pires ennemis du rentier, du riche en général
Peut-être. Et encore, si l’inflation des actifs patrimoniaux est supérieure à l’inflation des biens de consommation, je vois mal ce que le riche y perd. L’inflation est surtout l’ennemi de celui qui a du mal à faire bouillir sa marmite, demandez aux argentins (les riches là-bas se fichent de l’inflation car leurs actifs sont en dollars), ou aux turcs (où on a interdi aux modestes de se protéger contre l’inflation avec du bitcoin).
"GoodbyLenine a écrit :
Notons qu’en général, les fonctionnaires en activité ne sont guère impactés négativement par l’inflation.
Vous avez manqué un épisode : le point d’indice dans la FP est bloqué depuis 2010. il y a certes une "garantie du pouvoir d’achat" indexée sur l’inflation, mais ce mécanisme part du principe que, tant que l’inflation ne grignote pas 100 % de votre avancement de carrière, il n’y a pas matière à la prendre en compte dans votre salaire. Pour le coup ceci est un mécanisme déflationnisme puissant, par la baisse des salaires réels de 20 % des actifs du pays (et la garantie d’avoir des enseignants de plus en plus mauvais car moins payés que le plus idiot des commerciaux).
"GoodbyLenine a écrit :
Le développement technologique permet de disposer de beaucoup plus, pour un prix qui bien souvent n’augmente guère, voire diminue.
En économie le ddéveloppement technologique n’est qu’un cas particulier de ce que l’on appelle le progrès technique. Celui-ci est quasi continu depuis 2 siècles et demi (avec quelques pauses), et cela n’a pas empêché des périodes d’inflation.
"GoodbyLenine a écrit :
Pour les voitures aussi, il y a un monde entre celles de (par exemple) 1980 et maintenant.
Il y a surtout un monde entre celui qui use sa voiture jusqu’au bout ou celui qui n’en a même pas, et celui qui la remplace à la moindre innovation : phénomène potentiellement inflationniste.
Sur la mondialisation je peux vous suivre à court terme, mais pas à long terme. Les Chinois et Indiens n’ont qu’une centaine de véhicules pour 1000 hab, quand en Europe et aux US on est autour de 700. Imaginez l’inflation quand ces milliards d’asiatiques auront le même niveau de vie que nous (on en prend le chemin, que cela plaise ou non : nos vieux pays vont perdre la rente sur laquelle ils sont assis).
Quant à me renvoyer à des livres d’économie : j’en ai lus des centaines, c’est un peu mon métier. J’ai choisi mon camp : "Adieu à la croissance", de Jean Gadrey.
"GoodbyLenine a écrit :
Note 1 : Rasmussen semble croire que c’est juste maintenant qu’on aurait "une organisation dans laquelle les médias ne sont plus indépendants". Ça me semble largement manquer de recul historique.
Vous m’attribuez des propos qui ne sont pas les miens. J’ai simplement dit, et je maintiens, que le lien entre "démocratie moderne" et déflation n’est pas flagrant.
"GoodbyLenine a écrit :
Ce n’est pas parce que plus de monde est conscient de qui possède ou contrôle les médias, ou s’en plaint, que la situation est différente d’avant !
Tout de même différente d’il y a 20 ans, maintenant que même Le Monde et Mediapart appartiennent à Xavier Niel. Votre argumentaire montre à quel point cette concentration des médias standardise les esprits même les plus brillants.
"GoodbyLenine a écrit :
une hausse des taux" n’est pas sans impact sur l’investissement, sur la croissance, donc le chômage, et ses conséquences.
La croissance en Europe est morte, tous ces mécanismes de taux sont illusoires : faire apparaître un résultat positif dans lequel on ne compte pas le déficit…
Je ne suis pas le seul illuminé à penser ainsi, celui-là, banquier d’affaires, n’est pourtant ni écolo ni anticapitaliste (et je ne suis pas anticapitaliste non plus, soyez rassuré je ne veux pas du retour de Lénine) :
Raphaël Rossello
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#922 15/05/2021 11h23
- Ocedar
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Les vieux consomment moins, ce n’est pas une opinion c’est un fait statistique :
Source : INSEE
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#923 15/05/2021 11h30
- doubletrouble
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Quelque part, c’est logique que le train de vie des occidentaux largement subventionné par l’exploitation des colonies pendant la première moitié du XXème siècle, puis des pays "émergents" vers lesquels ils ont délocalisé leurs industries pendant la seconde moitié, soit en berne maintenant que ces émergents ont fini d’émerger et ont une classe moyenne florissante.
La solution des 100 familles pour maintenir ce modèle mourant sous perfusion, c’est de re-délocaliser vers des pays toujours plus pauvres et pour tout ce qui n’est pas délocalisable, d’importer le tiers monde sur notre sol pour y créer de toutes pièces une masse de pauvres corvéables à merci (encore mieux s’ils sont venus illégalement) ; et comme ils ne viennent qu’avec les vêtements qu’ils ont sur le dos : de consommateurs en puissance.
Plutôt que bêtement redistribuer toujours plus (ce jeu de bonneteau qui ne fait qu’engraisser les intermédiaires avant que l’argent ne rentre à la niche) il serait plus intéressant de dévaluer salement nos monnaies, relocaliser et faire du protectionnisme (oh, non du "repli sur soi" rance !) : ça ennuierait forcément les 100 familles qui verraient leur pouvoir d’achat international en prendre un coup, mais pour l’immense majorité qui ne sort du pays que pour les vacances, la qualité de vie serait autrement meilleure. Je pense par ailleurs que c’est plus sain pour le caractère d’un pays que les pauvres puissent y gagner leur pain quotidien à la force de leurs bras plutôt que de vivre aux crochets d’une minorité de contribuables (car on a décidé que ça ne vaut pas le coup de faire fabriquer des chemises en France par des RMIstes quand il y a des enfants pour les faire au Bengladesh).
Le "changement" des sociétés humaines n’est pas un phénomène naturel comme la pluie ou un tremblement de terre que l’on doit subir, mais l’expression de volontés humaines. On peut parfaitement dire "merde" aux changements qui ne nous plaisent pas et choisir sa propre voie.
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1 #924 15/05/2021 11h56
- rasmussen
- Membre (2021)
Top 50 Année 2022 - Réputation : 123
Ocedar a écrit :
Les vieux consomment moins, ce n’est pas une opinion c’est un fait statistique :
Source : INSEE
La question n’est pas de savoir si c’est un fait qu’actuellement les vieux consomment moins
La question est de savoir si, intrinsèquement, le vieillissement est déflationniste.
Si les vieux épargnes et que cela dérange, il ne tient qu’aux ennemis de la déflation de baisser les retraites pour redistribuer cet argent aux actifs par une baisse des cotisations.
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1 #925 15/05/2021 13h44
- Korben
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"Les vieux"
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Ca alors. Bon sang de bois, les "jeunes [bip]" pourraient-ils utiliser un langage un peu moins irrévérencieux ?
Je ne sais pas, p.ex. "les personnes âgées" (on est âgé à partir de quel âge ? 60 ans ? 50 ans en référence à la sacro sainte ménagère qui fait l’attention de tous les publicitaires ?) ; "les personnes retraitées."
Merci d’avance pour mes yeux.
Dernière modification par Korben (15/05/2021 14h21)
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