Deux… deux réponses d’affilée ? Que de succès.
@Ankh : merci pour vos encouragements, qui me font plaisir. Je suis patient dans le sens ou je ne suis pas impatient (ahah) : je pense ne jamais devenir véritablement rentier, car ce n’est pas un objectif que j’ai. Je suis passionné par le patrimoine bâti et par le patrimoine ferroviaire : d’une part les deux sont au cœur de mon métier actuellement, que je n’ai donc pas envie d’arrêter (mais ça peut évoluer), et d’autre part ce sont des milieux coûteux : la réfection d’une chaudière de locomotive à vapeur coûte entre 100000 et 150000 euros. Par défaut j’aimerais être bénévole à plein temps, je profite donc de la rente. Mais, idéalement, je rêve d’être mécène, et cela exclut donc l’idée d’être rentier. La rente de ce portefeuille ne m’est donc pas nécessairement destinée, sauf par sécurité. Cela permet d’aborder les choses avec un certain détachement, ce qui explique les performances médiocres du portefeuille, en contrepartie les -40% du covid ne m’ont pas marqué plus que cela ! Retrouvez-moi en 2038.
@Jean-Marc : merci pour vos questions. Ce portefeuille est assez classique aussi j’espère que ces lectures ne vous ont pas trop assommé.
Vous résumez plutôt bien la genèse globale du portefeuille : au début ce sont surtout des actions de rendement qui ont été sélectionnées, avec pour objectif de profiter des intérêts composés. Mais le COVID a d’une part fortement tapé lesdites actions (beaucoup de centres commerciaux et de maisons de retraite dans mon portefeuille à ce moment-là), et d’autre part la remontée post-covid des valorisations a épargné le portefeuille… qui sous-performait sévèrement. Des actions de croissance, notamment de la tech, ont donc été ajoutées de manière à constituer un capital qui a terme se transformera en rente, l’objectif étant de coller un peu plus aux indices que précédemment. Le portefeuille est donc mixte :
- des actions de rendement, qui, je l’espère, sur le long-terme feront boule de neige ;
- des actions de croissance, pour "doper" le caractère poussif du reste et capitaliser.
1- a : Vous avez raison. Mais il faut relativiser :
- Saxo (PEA et CTO) propose des ordres progressifs : pour 3000 euros d’AXA, je paie 14 euros de frais. Pour 1000 euros d’AXA je paie 5,50 euros. Pour une action AXA je paie 22 centimes de frais. Donc malheureusement même avec des ordres importants, pour moi 3000 euros, j’enrichis sensiblement mon broker, et pas moins qu’avec trois ordres à 1000 euros… le saupoudrage ne me coûte donc pas plus qu’une limitation du nombre d’ordres.
- le CTO sur IB a été ouvert pour limiter les frais de conversion de devises de Saxo, prohibitifs. A terme tout le CTO Saxo y sera, sauf les actions du CTO en euro (quelques foncières donc).
1-b : c’est une diversification de type "remède à l’ignorance". Je ne suis que modérément les résultats des entreprises, sauf quelques-unes qui appartiennent à des domaines qui m’intéressent ou quand la situation est compliquée et que c’est connu (3M, vendue récemment). J’essaie de limiter le nombre de lignes global toutefois ; et vous aurez remarqué que j’essaie de renforcer les petites lignes ponctuellement, quitte à en vendre. Il y a des exceptions : les petites lignes sous surveillance car secteur défavorable (Sartorius, Réalités) : je ferai des apports quand le vent aura tourné.
2- Vous avez encore une fois raison, même si des actions européennes en PEA peuvent aussi supporter une fiscalité élevée (Enagas en portefeuille et sa retenue par exemple, mais il y a bien pire).
Les valeurs de rendement sur CTO, hors REIT et assimilés, sont peu nombreuses : Kinder Morgan, Rio Tinto, AT&T, Leggett&Platt. Je ne crois pas, sauf AT&T, que ces sociétés aient des équivalents en PEA. Si je résume,
- En PEA dividende : Air Liquide, Axa, BNP, Danone, Enagas, LVMH, LyonDellBasell, Michelin, Publicis, Rubis, Sanofi, Scor, Total, Véolia, Vinci, et Kopy ;
- En PEA Croissance : ASML, Sartorius Stedim, Eurofins, QT Group, Réalités, Esker
- En CTO dividende : AT&T, Rio Tinto, Leggett, General Mills, Jonhson&Jonhson, PepsiCo, Unilever, Polymetal, Waste Management, Realty Income, Unibail, Mercialys, Highwood Properties, Kinder Morgan, Simon Properties, WP Carey.
- En CTO croissance : Microsoft, Visa, Alphabet, AO Smith, Lockheed Martin.
Beaucoup des valeurs CTO dividende ont été achetées il y a fort longtemps (Pepsi, Jonhson&Jonhson, General Mills, AT&T). Unilever était sur PEA originellement. Peu renforcées, il faudra prendre une décision les concernant un jour ou l’autre. Mes deux meilleures plus-value potentielles sont toutefois Pepsi et General Mills… c’est donc plutôt de la croissance -finalement - cela me fait patienter !
Par ailleurs, le PEA "vaut" 46000 euros, et les différents CTO 35000. Il y a quelques mois la différence était moins nette, et les renforcements se font plutôt orienté PEA, globalement. Le creusement devrait se poursuivre afin de favoriser le PEA dans ces prochains mois ou années.
Enfin… je donne de mon temps à des associations d’intérêt général, qui me remboursent en équivalents-dons, à hauteur de 800 euros par an approximativement. Je suis donc imposable sur le revenu, mais dans les faits très peu imposé, d’autant que mon activité principale professionnelle est protégée, hors CSG (2.2% de mon CA en IR : sur 40.000 euros je paie 880 euros d’impôts sur le revenu, non-récupérables toutefois). Ces dons viennent donc imputer l’IR associé aux actions et à différents revenus immobiliers : ça rend tout cela très supportable, pour le moment.
Cela étant, vos conseils sont pertinents. J’ai ces éléments à l’esprit, même si ça n’est pas nécessairement sensible. Le portefeuille n’a pas une stratégie bien définie… si ce n’est de jouer un peu sur différents tableaux, un peu de croissance, un peu de dividende, une volonté de privilégier le PEA plutôt que le CTO, hors immobilier, et de renforcer ou supprimer les lignes les plus petites de manière très progressive.
Vous souhaitant à tous deux, et aux lecteurs, une bonne journée