Cherchez dans nos forums :

Ipsos : entreprise de sondages et marketing d'opinions

Analyse de l'investissement dans Ipsos : une discussion entre membres

Cette discussion porte sur l'opportunité d'investir dans Ipsos, une société de sondage et de marketing d'opinions, suite à une baisse significative de son cours boursier. Les membres analysent les fondamentaux de l'entreprise, notamment sa génération de flux de trésorerie disponible (FCF), son ratio prix/valeur comptable (P/B), et son endettement. Des divergences apparaissent quant à l'interprétation des données financières, certains soulignant un potentiel de croissance à long terme, d'autres mettant en lumière une gestion potentiellement problématique et une surévaluation passée de certaines acquisitions, en particulier celle de Synovate.

Un point central du débat concerne l'acquisition de Synovate. Les participants débattent de la qualité de cette acquisition, soulignant les coûts élevés et les suspicions de malversations lors de la transaction. Cette acquisition a généré un goodwill important, ce qui soulève des inquiétudes quant à la solidité du bilan. Certains membres s'interrogent sur l'impact à long terme de cette acquisition sur la rentabilité et la création de valeur pour les actionnaires. La discussion aborde également la gestion du risque liée aux acquisitions et la capacité du management à générer des synergies positives.

La discussion explore différentes méthodes d'analyse financière, incluant l'examen du chiffre d'affaires, des marges, et de la performance opérationnelle. Des divergences apparaissent quant à la classification sectorielle d'Ipsos pour des analyses de valorisation, certains proposant le secteur des médias, d'autres soulignant la complexité de cette classification. L'analyse de la valorisation intrinsèque est également abordée, avec des estimations divergentes selon les modèles et les données utilisées. L'impact de la saisonnalité sur les résultats est aussi mentionné. Les participants évoquent également l'importance de la diversification du portefeuille et la gestion du timing d'entrée et de sortie sur le marché.

Les membres discutent de l'impact de la conjoncture économique, notamment la crise liée au Covid-19, sur la performance d'Ipsos. La réduction du dividende annoncée par la société est analysée comme un signe de la difficulté du contexte économique, soulignant l'importance de la gestion du risque dans un contexte incertain. Le débat se poursuit sur la capacité de l'entreprise à s'adapter à l'évolution de son marché et à la transformation digitale. Enfin, la succession du PDG est évoquée comme un facteur potentiellement important à considérer à plus long terme.

Enfin, la discussion aborde l'utilisation d'outils d'analyse financière comme xlsValo et les difficultés de choisir le secteur approprié pour l'évaluation. Des aspects de l'analyse technique, tels que les niveaux de support et de résistance, sont évoqués dans le cadre de la prise de décision d'investissement. L'importance d'une approche disciplinée et à long terme est soulignée, notamment pour les investisseurs axés sur le rendement des dividendes.


2    #1 01/08/2014 14h01

Membre (2011)
Top 50 Actions/Bourse
Réputation :   146  

Quelques remarques complémentaires:

1. Goodwill
Pour le goodwill, effectivement pour les société de "services" qui ont grossi via acquistions cela devient prépondérant (cf. paragraphe suivant, Ipsos rachete chaque année pour 100M€ de boites en moyenne)
=> mais je me suis toujours dit qu’il s’agissait d’une sorte du "syndrome du survivant" similaire à ce que l’on peut observer dans la chaine alimentaire où les animaux situés au somment concentrent les métaux lourds (i.e j’achète une boite qui avait acheté une boite avec un goodwill etc..)

Peut être que dans 500ans il n’existera plus que des SSII avec 90% de leur bilan en goodwill?
(c’est un trait d’humour je précise :-)  )

Mais je suis d’accord que de l’immobilier au bilan c’est plus rassurant que du… euh.. oui.. du vent

2. M&A
En fait je vais vous expliquer pourquoi je trouve des circonstances atténuantes à IPSOS en matière de M&A

Entre 2002 et 2013 IPSOS a racheté des boites pour un total de 1,1b€ (Synovate pèse pour moité)
==>  je sais pas combien de boites a racheté Gowex mais là c’est quand même une utilisation du cash géné ré dans quelques chose de "tangible"

cf. ci-dessus j’ai rajouté une ligne avec les montants d’acquistions par année depuis 2002:



Note: j’ai mis à jour la BV/action car le stock split était de 1:4 et non de 1:5

- fin 2004 la BV est de 8,4€ par action, il y a 233Me d’equity au total
    ==> IPSOS a racheté Mori un bureau d’études au UK pour 129M€ 100% via AK au cours de 23€ (soit 3x la BV)

Cette acquistion a été plutot maline et assez relutive pour l’actionnaire (2 ans plus tard la BV/action avait fait +2/3)

- acquistion de Synovate en 2011
Il y a pour moi 2 choses à considérer:
* Idée de l’acquistion:
la valo et due-dill a du être conduite n’importe comment et ils ont l’air de s’être fait avoir comme des "bleus" (Bolloré était actionnaire de Aegis la maison mère de synovate)
Ok, la ça fait clairement penser à HP avec la pitoyable acquistion de Autonomy dépréciée de 9b$ 1 an après

* Exécution et financement:
A. En fait le prix était de 600M€ soit 100% des fonds propres. IPSOS était à l’époque endetté de 200Me soit 1/3 de ses FPs
Les 600M€ ont était financé aux 2/3 via dette et 1/3 via AK

Après ils ont pas eu de bol au niveau du timing car lors de l’annonce début juin 2011 l’action à 33€ surcôtait de 80% au dessus de sa BV 2010 (18€).

Quelques jours après le CAC s’est pris une taule et l’AK fait en septebre 2011 au pire moment à était très dilutive…

mais là on peut pas vraiment les blâmer pour cette execution foireuse.. j’imagine qu’aller chercher un financement auprès d’une banque pour un gearing > 100% en septembre 2011 n’était pas chose évidente

Mots-clés : cash flows, ipsos, sondages

Hors ligne Hors ligne

 

2    #2 01/08/2014 14h45

Membre (2013)
Réputation :   211  

Merci Q2000,

Je ne regarderais pas la BV pour regarder si une acquisition est bonne ou pas, si l’augmentation de la BV se fait avec du goodwill, çà ne sert pas à grand-chose. Je regarderais d’abord le chiffre d’affaire, les marges, puis le cash généré pour juger. La variation sur la BV "rélle", donc pas du goodwill, ne se fera que bien plus tard, quand vous aurez remplacé votre goodwill par des réserves, de l’inventaire, du cash, de l’immobilier, ou tout autre actif "solide".

De ce que j’ai lu du rapport, en diagonale c’est vrai et arrêtez-moi si je fais une erreur, il y a eu 460 millions d’euros de survaleur mis à l’actif lors de l’acquisition. Ipsos a payé cette survaleur car ils pensaient récupérer des cash flows et des synergies éventuellement dans le futur (le bilan étant ce qu’ils récupèrent du passé).

Or les FCF sont les mêmes qu’avant l’acquisition pour l’instant, donc 0 de gain de FCF. Après 2 ans, vous n’avez toujours rien gagné sur vos 460 millions à récupérer.

Vous avez une boite qui sort 70 millions d’euros de FCF avec une survaleur de 460 millions. C’est-à-dire que vous devez dégager 6,5 années de FCF rien que pour récupérer votre acquisition… Aie…

C’est un fardeau lourd à porter, et ce quoique que l’on dise de l’exécution de l’acquisition, le problème est l’acquisition en elle-même. En fait si c’est pour se prendre des pertes par la suite, c’est peut-être mieux qu’elle soit dilutive…. Puis si le management n’est pas à blâmer dans cette affaire, qui l’est?

Hors ligne Hors ligne

 

1    #3 08/05/2017 12h18

Membre (2012)
Top 50 Année 2024
Top 50 Portefeuille
Top 20 Actions/Bourse
Réputation :   371  

Bonjour,

Je mets à jour mes estimés sur cette valeur française très internationalisée : présente dans 88 pays d’après le document de référence.
Je suis cette valeur depuis fin 2013, mise en portefeuille au cours de 28. C’était trop tôt, car le titre a chuté sous 20 à plusieurs reprises entre 2014 et 2016, et il est revenu aujourd’hui dans un corridor entre 28 et 33 ces derniers mois.

Entre les exercices 2014 et 2016, voici ce qui est arrivé:
CA: +7%
EBIT: +16%
Earning Per Share: +20%
Dividende: + 13% (il reste couvert très largement par le FCF)

Pour l’instant, on a donc plutôt une valeur « pépère » sur la durée de mon investissement. Pour celui qui a pris l’option d’en acheter sous 20 entre-temps, la performance est nettement plus élevée…
Au cours actuel, on a des ratios de valorisation modérés: PER environ 12, EV/EBIT environ 10.

Sur ces bases, la valeur me paraît à son prix. Si le management réussit son pari de revenir à une croissance organique dans la durée (on vient de faire +3% en 2016, progression annulée par la variation des parités monétaires dans les comptes de résultats), un PER de 14-15 serait acceptable, soit un cours de 34 à 36. La prévision du management pour 2017 est justement ce +3% en organique, sachant que le T1/2017 est à +1%…

A noter qu’IPSOS est un « dividend aristocrat », ayant toujours augmenté le sien depuis au moins l’an 2000 (je n’ai pas pu remonter plus loin), avec un rendement spot de 2.8%. Les mauvaises années, il augmente d’un centime, mais il augmente….

Pour mémoire enfin, le président (D Truchot) a 70 ans et devra bien céder les rênes un jour prochain ; ceci étant, le capital de la société est public à plus de 70% et cela ne devrait pas changer grand-chose. La société a mis en œuvre une structure d’actionnariat de référence avec participation des top-managers du groupe mais cela reste très minoritaire.

Que faire?
Pour ma part, je conserve cette valeur pour son côté « pépère » et son dividende assez sûr en croissance régulière: en 2017, je pourrais vendre au-dessus de 34, et ne me renforcerais que si le titre chute sous 25.

Hors ligne Hors ligne

 

1    #4 29/03/2019 11h39

Membre (2016)
Top 20 Année 2024
Top 20 Année 2023
Top 20 Année 2022
Top 10 Portefeuille
Top 50 Expatriation
Top 50 Banque/Fiscalité
Top 5 SIIC/REIT
Top 10 SCPI/OPCI
Réputation :   1009  

 Hall of Fame 

Je ne vois pas l’utilité de ce genre d’analyse :

Binck a écrit :

Au sein de la zone de cours comprise entre 21,68 EUR et 24,06 EUR, la tendance apparaît neutre dans une optique à court terme.
La rupture en clôture de l’une de ces deux bornes donnera une bonne indication de la tendance à venir.

qui dit qu’il y a 3 possibilités :
1) stable autour de 23 €
2) baisse
3) hausse
sans se risquer à donner la probabilité de chacune.
Ca n’aide pas à la décision …


Dif tor heh smusma

Hors ligne Hors ligne

 

2    #5 08/04/2020 22h58

Membre (2012)
Top 50 Année 2024
Top 50 Portefeuille
Top 20 Actions/Bourse
Réputation :   371  

IPSOS a annoncé ce mercredi qu’elle va diviser par 2 le dividende proposé (0.45 vs 0.89€ qui était initialement prévu.)

C’est une des très rares aristocrates des dividendes en France qui perd ce statut.
Après la décision de Stef de supprimer le sien il y a quelques jours, dans un tout autre secteur, c’est un nouveau signal de la panade dans laquelle beaucoup d’entreprises sont en train de se trouver.

Ce qui est bien cette fois, c’est qu’Ipsos donne quelques informations, saluons cette transparence :
.  "résultats du premier trimestre 2020 inférieurs à ce que la dynamique commerciale enregistrée jusqu’à la fin de la deuxième semaine de mars laissait espérer ".
. la situation s’est brutalement retournée à la mi-mars, dans beaucoup de régions du monde. Pour l’ensemble du mois de mars, y compris les deux premières semaines, les commandes ont fléchi de 40%
. Les recrutements ont été gelés
. les évolutions salariales prévues sont aussi gelées
. "Les principaux dirigeants et cadres d’Ipsos, soit environ 700 personnes, ont à leur immense majorité consenti des réductions de salaire mensuel jusqu’à 20%"

Face à des vents contraires très forts et soudains, la boîte serre les boulons. Elle est historiquement profitable, son endettement est à 2.5 fois l’Ebitda 2019, elle cote sous ses fonds propres…il est probable qu’elle passe le cap du corona!

Je ne sais trop que penser des évolutions de  cours des derniers jours, mais je vais attendre un peu pour me renforcer, si je le fais…

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Hors ligne Hors ligne

 

1    #6 24/02/2021 20h06

Membre (2012)
Top 50 Année 2024
Top 50 Portefeuille
Top 20 Actions/Bourse
Réputation :   371  

Pour le suivi, les résultats annuels d’Ipsos sont sortis ce soir. Ils sont bons:

. CA -8% à 1837 M€, donc mieux que ce qu’on pouvait craindre. Il y a même eu une légère croissance organique au T4. Ce CA remonte progressivement depuis le trou d’air du T2 2020. De manière assez surprenante par rapport aux "habitudes", c’est la zone EMEA qui s’est le mieux comporté!

. La marge opérationnelle est à 190 M€. Elle a baissé en valeur, mais a progressé en %: c’est bien.

. Le bénéfice net est au même niveau que l’an passé (net: +4%, net ajusté: stable): c’est très bien.

. Le dividende passe à 0,90€ donc double par rapport à celui versé l’an passé (45 cts alors qu’il était initialement prévu 89 cts): c’est excellent pour l’aspirant rentier.

Par ailleurs, l’endettement net a fortement baissé (346 M€ vs 578 M€ il y a un an). Le ratio d’endettement est à 31%, vs 51% l’an passé.

Bref, une société de plus qui a parfaitement traversé 2020.

En revanche, les perspectives 2021 sont floues. On sait que "le  début d’exercice 2021 est dans la ligne des tous derniers mois de 2020". Et que "Si la situation sanitaire ne connait pas une nouvelle dégradation importante et mondiale, le chiffre d’affaires d’Ipsos en 2021, à taux de change et périmètre constants, sera plus élevé qu’en 2020. Il devrait se situer à un niveau voisin de 2019, sans qu’il soit possible aujourd’hui d’être plus précis."

Bonne soirée.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Hors ligne Hors ligne