Evolution de ma méthode, épisode 1 : quelques constats
J’avais indiqué courant mai que je testais une évolution de ma méthode. Après quelques semaines de mise en pratique, je crois être à peu près calé pour en parler, toujours dans un souci d’échange et de recueil des avis des lecteurs qui me sont précieux pour l’évolution de ma réflexion.
Commençons par quelques rappels et constats.
Je vise à disposer, dans une watching-list de titres choisis pour la pérennité pressentie de leur dividende, des rendements les plus élevés. Le but est de recevoir, le moment venu (cessation d’activité par exemple) un complément de revenus substantiel. Pour y parvenir à l’horizon de quelques années, je guète les opportunités : si un titre détenu monte, son rendement diminue; si cette diminution est telle qu’un titre non détenu offre un rendement assez supérieur, de telle sorte que l’échange de titres conduit à une augmentation, disons de 10% du revenu généré, je me lance.
J’espère ainsi augmenter mes revenus, année après année.
Le nombre de lignes détenu est calé euristiquement de telle sorte que les échanges soient les plus nombreux, sachant que plus le nombre de lignes augmente, plus leur montant diminue, et les lignes additionnelles sont les moins rémunératrices.
Pour évaluer la performance de la méthode, je suis mon portefeuille à la façon d’un FCP, en tenant à jour séparément la valeur d’une ’part’ de FCP et le nombre de parts détenues. J’ai fixé à 100 € la valeur de la part au démarrage de ma méthode soit au 28 février 2009. La part ’cote’ 198,78 € au 17 juin 2011.
Constat n°1 : J’observe que les valeurs ayant un rendement très élevé restent en général très longtemps dans le haut du classement. Exemple : ABCA est resté en haut de liste pendant environ 2 ans avant de descendre de quelques places (pour combien de temps ?). En aucun cas je ne vois ABCA quitter la liste des 14 premiers rendements, aussi je n’ai aucun espoir de pouvoir, un jour, améliorer mes revenus en vendant cette ligne au profit d’une autre plus rémunératrice.
Ceci se voit d’ailleurs bien dans mon portefeuille : les valeurs détenues depuis le plus longtemps sont en haut de liste, tandis que les titres du bas sont beaucoup plus récents (quelques semaines à quelques mois tout au plus).
Depuis 28 mois que je procède de la sorte, j’ai réalisé environ un arbitrage par mois en moyenne, ce qui est peu. J’ai récemment pris la mesure de ce faible rythme en calculant la progression des revenus par part. Si les dividendes réellement perçus ont été jusqu’ici en très forte augmentation (+61% en 2010 et +47% attendus en 2011), ceci est dû à deux biais : l’apport d’épargne, et le fait qu’il peut arriver que je vende une ligne ayant déjà distribué pour acheter des actions n’ayant pas encore détaché; ainsi, une ligne peut ’produire’ deux fois dans l’année.
J’ai donc fixé au 30 juin l’observation du revenu ’instantané’ : je regarde les dividendes versés au titre de l’exercice N-1, rapportés au nombre de parts détenues. Il s’ensuit un revenu (évidement faux puisque certaines sociétés ont déjà versé, versement mis à profit pour acheter d’autres actions, mais bon, c’est un critère comme un autre) par part dont l’évolution, d’une année sur l’autre, me semble être un bon indicateur de performance.
Au 30 juin 2009, le revenu par part était de 9,25 €; au 30 juin 2010, de 13,42 €; il devrait être d’environ 16,02 € à la fin du mois. Aussi, la progression a été de +45% en 2010 mais ne sera que de 19% en 2011. Comme je réinvestis l’intégralité des dividendes, à un taux moyen de 6,5% net, les permutations de titres n’ont induit qu’une douzaine de pourcents de progression. J’aspire à faire mieux.
En conclusion de ce premier constat, s’en tenir à la permutation de la 14e ligne avec la 15e, est un processus de bonification lent des revenus par part.
Constat n°2 : Dans la liste des valeurs détenues, j’ai plusieurs fois observé des variations de cours importantes qui modifient substantiellement le classement dans les 14 lignes détenues, sans pour autant que ça induise un échange de titres entre la 14e et la 15e ligne.
En cas de forte hausse d’un titre, la ligne peut devenir assez importante au regard des autres, avec un rendement moindre. La tentation de rééquilibrer les lignes par une prise partielle de bénéfice au profit d’une ligne offrant un meilleur rendement, dans le portefeuille même des titres détenus, doit être examinée.
Il en est de même lorsqu’un titre baisse sans raison fondamentale : la ligne devient modeste tandis qu’elle est de mieux en mieux classée au ’hit-parade’.
Il se pose donc, naturellement, la question de savoir si l’on cherche à avoir des lignes d’un montant fixé pour procéder à des rééquilibrages; et quel est ce montant cible : toutes les lignes de la même taille ? les lignes les plus rémunératrices d’un poids plus élevé ?
Constat n°3 : La valeur de rendement classique a un cycle de cours annuel très souvent observé : à l’approche du détachement, le cours monte, le jour du détachement, le cours diminue du montant du dividende, puis commence une phase de baisse car les investisseurs pensent que leur argent peut être mieux alloué que sur un titre dont le prochain dividende est incertain et ne tombera que dans 12 mois.
Il se pose donc la question de savoir si la perception du dividende, en phase d’épargne (et donc avant d’avoir besoin de ces dividendes comme complément de revenu), est vraiment nécessaire, ou si l’on s’autorise à se couper du dividende par une vente sur les cours les plus hauts si un titre ayant déjà détaché a tellement baissé qu’il est devenu plus rémunérateur dans le futur, moyennant le sacrifice du coupon de l’année.
En d’autres termes, doit-on s’abstenir de céder un titre avant le détachement pour percevoir le dividende, avec pour but sous-jacent de mesurer sa ’performance’ en faisant tourner le compteur des dividendes perçus ?
La notion de revenu théorique par part répond au critère d’évaluation de performance; quant à l’intérêt purement financier de toucher un dividende quand on compte le réinvestir, il est nul voire négatif si l’on est en CTO et que 12,3% de prélèvements sociaux viennent escaloper le revenu.
that’s all folks…